Bilan WAIS-iv très hétérogène : besoin d’avis

Bonjour à tous,  

Toute nouvelle sur ce forum, j’écris aujourd’hui pour vous partager les résultats du test que j’ai passé auprès d’une psychologue et qui est la conclusion d’une réflexion en filigrane entamée il y a quelques années.
L’hypothèse du haut potentiel pour décrire mon fonctionnement est apparue suite à des rencontres (surtout professionnelles) de personnes elles mêmes HPI qui ont rapidement émis cette hypothèse à mon égard.
En approfondissant mes lectures, je me suis reconnue dans la majorité des traits qui décrivent les HPI et je pensais avoir enfin compris mon fonctionnement cognitif et l’explication à certains de mes comportements (ainsi que celui de ma mère et mes frères !).

Cette année, j’ai vécu une crise d’épuisement professionnel après m’être investie à l’extrême dans mon travail (de ma propre initiative) et j’ai également constaté un décalage entre la vision que j’ai de moi-meme et la vision que les autres pouvaient avoir de moi au travail.
Par exemple, on a relevé que j’avais des problèmes de communication avec les autres (ce que je n’avais jamais identifié comme tel) et que je démontrais une certaine dispersion car je jonglais avec beaucoup d’aspects en même temps (alors que pour moi bien que je puisse aborder pleins de sujets en simultané cela reste très organisé dans ma tête, à l’image d’une pensée en arborescence).
Après avoir connu une période de fort investissement dans mon travail qui était liée à une très forte stimulation intellectuelle, je connais aujourd’hui et depuis quelques mois une démotivation extrême.

Par ailleurs, j’ai développé une addiction au cannabis depuis environ deux ans, après avoir commencé occasionnellement depuis environ 5 ans (depuis mes 20 ans).

J’ai effectué ce bilan cognitif afin de comprendre pourquoi je me sentais actuellement peu épanouie, peu motivée de façon générale (alors que j’ai toujours été quelqu’un de très active, enthousiaste
et énergique). J’ai l’impression d’être de plus en plus dans “ma tête” avec beaucoup d’idées, de réflexions conceptuelles et de ne jamais passer à l’action (et le cannabis y joue pour beaucoup je pense).

Voilà pour le contexte général ;-)
Pour les résultats chiffrés, voici ce que j’ai obtenu :

- ICV : 126
Similitudes : 16
Vocabulaire : 19
Informations : 8
(Compréhension non pris en compte : 17)
- IRP : 102
Cubes : 8
Matrices : 10
Puzzle : 13
(Non pris en compte : balances 11 et Complements d’images 9)
- IMT : 120
Mémoire des chiffres : 13
Arithmétique : 14
(Séquence lettres et chiffres non pris en compte : 10)
- IVT : 97
Symboles : 8
Codes : 11
(Barrages non pris en compte 11)

Avec QIT = 114 et IAG = 116

En conclusion, la psychologue m’a dit que mes résultats étaient très hétérogènes, qu’ils indiquaient de bonnes voire très bonnes capacités cognitives sans qu’on puisse conclure à un haut potentiel.
Elle pense plutôt que j’ai pu appartenir au groupe des “Hauts potentiels non détectés dans l’enfance” et qu’un événement a fait que j’ai adapté mon fonctionnement cognitif.
Elle évoque d’éventuelles difficultés dans le domaine de la structuration spatiale.
Elle conclut enfin que ces résultats sont à mettre en perspective avec la consommation de cannabis, de probables mouvements dépressifs et l’épuisement professionnel dont j’ai fait l’objet.


Mon sentiment après ce bilan c’est que tout reste “hypothèse” sans que je puisse avoir de résultats très clairs qui me permettraient d’avancer vers des solutions plus “adaptées” à mon fonctionnement cognitif.
Après avoir lu beaucoup de vos messages, je me pose aussi d’autres questions sur lesquelles j’aimerai avoir votre ressenti avant de les aborder avec ma psychologue :

- Est-ce normal qu’elle ait considéré mon QIT comme statistiquement significatif alors que les indices semblent très hétérogènes ? J’ai par exemple 29 points d’écart entre l’indice ICV et IVT
- De même pour l’IAG : j’ai 24 points d’écart entre mon ICV et IRP
- Enfin au sein même des indices, j’ai lu dans vos échanges qu’un écart de 5 points rendait également l’indice hétérogène. C’est le cas pour l’ICV : 11 points d’écart (8 vs 19) entre informations et vocabulaire. N’aurait-elle pas du dans ce cas prendre en compte plutôt le subtest complémentaire compréhension (17) qui est plus homogène avec les deux autres substests (16 et 19) ?  
C’est le cas aussi de l’IRP au sein duquel j’ai 5 points d’écart entre Cubes ( 8 ) et Puzzle (13).

Au delà des questions statistiques et de calcul de ces indices, est-ce que l’écart entre IRP et ICV (24 points bien que les indices qui les composent soient eux même très hétérogènes) doit me faire approfondir la question du trouble spatial ?
Ou est-ce simplement une “faiblesse” relative qui ne présage en rien un trouble type dyspraxie ?

J’ai commencé à lire pas mal de choses sur la dyspraxie, et c’est vrai que je reconnais des comportements que j’avais enfant (difficultés à lire l’heure sur une horloge, lenteurs dans l’apprentissage du vélo, quand j’étais bébé on m’avait mis un casque car je me cognais partout, mauvaise en sport jusqu’au lycée). Néanmoins, avec l’âge j’ai l’impression que tout cela s’est atténué et dès que je développais une “passion” pour un sujet sur lequel j’étais pourtant moins forte, je pouvais même devenir très bonne dans ces sujets. C’est le cas de la danse, où je n’ai jamais été considérée très bonne, jusqu’à ce que je trouve la danse qui me corresponde et j’en suis venue à donner des cours.

Enfin, je m’interroge sur le réel impact de ma consommation de cannabis sur ces chiffres. Ma psychologue m’a dit que cela n’a pa pu affecter l’IRP mais potentiellement l’IVT.
Si quelqu’un a rencontré une situation similaire, je serai très curieuse de connaître les retours de votre psychologue la dessus.

Voilà l’état de ma réflexion
Comme je le disais, le but est de revenir vers ma psychologue pour lui poser mes questions sur ces résultats, et je suis preneuse de tout retour sur ce que je vous expose afin de nourrir ma réflexion et de tirer les conclusions les plus justes sur les résultats que j’ai pu obtenir.

Un grand merci d’avance pour votre aide !
Bonne journée.

Est ce que tu as pensé à un TSA ?

Bonjour Lili,
Le cannabis peut jouer négativement sur l’IVT de par son effet légèrement sédatif mais en contre-partie, il améliore l’IMT. Et il permet de ne pas être péjorativement impacté par le stress. A mon sens, tu peux oublier la piste HPI mais tu restes la bienvenue ici car il y a bcp de personnes hypersensibles, avec troubles divers et/ou difficultés sociales et personnelles. La piste du Trouble du Spectre Autistique comme le souligne Tigrou est à investiguer, tu t’y es déjà intéressée ?

Bienvenue dans cette recherche introspective qui n’a rien d’évident car chaque individu est unique. Ça prend du temps, bcp de temps de détricoter les noeuds.

Bonjour à tous les deux et merci pour vos réponses et votre accueil.

My_illusion comment le cannabis augmente-t-il l’IMT ?

Je ne m’étais jamais intéressée au TSA.
Ma première réaction quand j’ai commencé à lire suite à votre message quelques articles c’est que je ne m’identifiais pas vraiment au profil notamment car je n’aime pas vraiment la routine, je suis au contraire beaucoup plus motivée par le changement/la nouveauté qui m’apporte une grande stimulation, je ne me sens pas hypersensible (sens plutôt développés normalement, hormis peut-être le canal auditif) et enfin je n’ai jamais identifié un “réel” décalage avec les autres, si ce n’est que j’ai toujours été plus mature que mon âge et le courant passait toujours plus avec des personnes plus âgées, ou qui partageaient des centres d’intérêts spécifiques avec moi.
Je me reconnais néanmoins dans beaucoup d’autres points comme le fait de fonctionner par intérêt spécifique et d’approfondir le sujet jusqu’à en devenir expert rapidement, j’ai pas mal de”stéréotypies” que je considérais comme un TOC (je “mange” l’intérieur de mes lèvres, je joue beaucoup avec mes mains et j’ai le réflexe de faire tressauter ma jambe assez souvent).
- Concernant mes problèmes de communication, selon moi ils viennent plutôt du fait que j’anticipe et j’imagine trop ce que l’interlocuteur en face de moi peut penser/réagir, ce qui fait évidemment que je suis moins concentrée sur la conversation en elle même que sur la réponse à donner et la réaction qu’elle va engendrer. Par contre j’ai l’impression d’être empathique et comprendre les émotions ambiantes et ait toujours su créer une bonne ambiance et user d’humour, jeux de mots et de second degré. J’ai du mal à définir plus précisément ce que sont mes problèmes de communication, mais je sais par exemple que je peux desfois être très sèche voire agressive sans m’en rendre compte et surtout sans en avoir l’intention. Je donne l’impression de “m’imposer” et d’être très directrice. Comme je n’ai pas du tout envie de donner cette image, j’ai l’impression de tomber dans le pendant inverse qui est de ne pas oser demander les choses, même je suis en droit de le faire, ou même mettre beaucoup de formes inutiles dans mes phrases afin d’être sûre que je ne vais pas froisser ou donner cette image à mon interlocuteur car je n’arrive pas à trouver le “ton intermédiaire” à savoir exprimer ce que je souhaite tout en respectant mon interlocuteur.

Je sens donc une certaine familiarité avec ce profil sans pour autant m’identifier totalement, car même si j’apprécie beaucoup être seule et indépendante, je ne me sens pas formellement “agressée” par l’environnement extérieur… quoi que je préfère toujours les petites réunions entre amis à la maison que des grosses fêtes…

C’est dur de se cerner en effet ^^

Merci de vos retours en tout cas.
Est ce que vous pensez que la psychologue aurait dû creuser plus en détail les différences marquées au sein des indices comme les 11 points entre information et vocabulaire au sein de l’ICV ou les 5 points au sein de l’IRP ?
Est ce qu’elle peut en tirer des conclusions supplémentaires ?

Merci !!

Hello Lili,

Désolée j’aurais du être plus précise, tout dépend des exercices de mémoire à court terme demandés et la fréquence et quantité de cannabis que tu consommes.

De simples exercices de mémoire à court terme comme demandés lors du test QI ne sont pas altérés par la prise non exagérée de cannabis. L’effet relaxant apporté par le cannabis inhibe l’effet négatif que l’anxiété a sur la mémorisation de chiffres ou lettres à répéter tel un perroquet. C’est en ce sens que je voulais souligner que ça a pu améliorer ton IMT. Mais je ne suis pas spécialiste en la matière.

https://www.stop-cannabis.ch/le-cannabis-en-bref-2/le-cannabis-en-question-2/est-ce-que-cela-agit-sur-lintelligence

Je n’en sais rien sur les écarts de chiffres. Sorry

Difficile de comprendre comment on fonctionne, on a tjrs au moins quelques caractéristiques de tous les troubles… chaque humain est une mosaïque de comportements. Chaud chaud chaud de s’y retrouver.

Bonnes recherches à toi et bon Noël

Le score relativement bas à la tâche "information" pourrait être lié à des intérêts spécifiques, une tendance à approfondir peu de sujets plutôt qu'à couvrir tout et n'importe quoi. Mais c'est hasardeux, comme "interprétation", hein. C'est juste pour tenter une proposition de réponse. Information diffère des autres tâches verbales en penchant plus dans le sens "culture générale" (dates,...).

C'est aussi bancal de tirer trop de conclusions alors que tu dis être dans une mauvaise passe (épuisement pro et addiction au THC).

Les rapports entre THC ou CBD et mémoires semblent complexes mais pas top.
Le THC te servirait comme calmant pour dormir ou pour toute la journée ?
Tu as regardé d'autres étiquettes ou troubles éventuels (dyspraxie, TDA,...) ?

Bienvenue

L'anxiété de performance peut foirer un test QI.

https://www.capres.ca/dossiers/sante-mentale-etudiants-collegiaux-universitaires-2/quest-ce-que-lanxiete-de-performance-notion-cle/

SDNV (syndrome de dysfonctions non verbales) ?

Hello tout le monde,

Lili, je suis dans une situation similaire à la tienne.

Je vais essayer d’être synthétique et chronologique  : problème de motricité signalé enfant, avec une difficulté à l’apprentissage de l’écriture. Une très bonne mémoire qui m’a permis de m’en sortir sans jamais travailler ou simplement relire le cours. A partir de la cinquième je commence à partir en live. Adolescence chaotique, beaucoup de colère et de violence (physique et morale) envers moi-même mais parfois envers autrui, la sensation de ne pas comprendre le langage et les attendus sociaux .. Je décroche à partir de la quatrième, la troisième est un enfer. Au lycée ça va mieux, mais je sèche de plus en plus et en terminale c’est l’apothéose, phobie scolaire. A ma grande surprise j’ai quand même mon bac, tout juste, à 10,2.
S’en suivent sept ans à travailler dans l’hôtellerie mais particulièrement dans le monde de la nuit, où je me sentais plus « acceptée » et où il est possible de modifier son état de conscience grâce à l’alcool .
Finalement à 25 ans je reprend un bts, dans un environnement stimulant et bienveillant les notes sont excellentes, environnement pauvre en stimulation, je perd 3 points sur ma moyenne et je recommence à sécher et ne plus travailler .. j’obtiens quand même le bts, toujours à 10
Finalement comme le Droit était ma matière préférée, et que j’avais de très bonnes notes, je tente la fac .. à distance (mauvais choix).

S’en suit un épisode de crise, presque deux mois d’angoisses, de doutes, remises en question en tous genre et enquête sur les troubles psychiques. J’avais dans le même temps débuté une nouvelle thérapie. Finalement la question du test de qi se pose.
Qi hétérogène, intra et inter indice, sauf le raisonnement perceptif qui est le seul homogène et, sans être en défaillance, relativement bas. Mémoire de travail très importante, avec des performances améliorées quand la restitution demande un effort mental (placer dans ordre croissant/décroissant, mélange chiffre et lettres). Pareil que toi pour l’ICV, la culture générale fait chuter le total alors bon ‍� Et pour l’IVT il y a 7 points d’écart entre symboles et codes.
Perso je ne sais pas comment interpréter tout ça ..

Mon psy me fait remarquer que j’ai du mal avec le séquentiel et m’envoie faire un bilan orthoptique qui conclu à une dyspraxie et, recommande un bilan psychomoteur.

J’ai déjà pensé au TSA mais aussi au TDA/H dans lequel je me reconnaît beaucoup. J’attends pour l’instant, je suis le rythme de mon psy sans me précipiter dans une direction ou dans une autre, j’essaye de lâcher le mental avec ça et me concentrer sur mes projets actuels, mais oui j’ai besoin de réponses au grand POURQUOI qui plane sur mon adolescence déjà, et sur mon fonctionnement actuel ..

Je ne sais pas si de ton côté les choses ont avancé, ou si tu en sais plus sur ton cas ? Pour ma part, je ne suis qu’au début de mes démarches mais si tu veux échanger avec moi, pour voir si on a des « traits de caractère » en commun, je suis dispo

Ah ! Je fume aussi, depuis 3 ans maintenant, ça me calme et m’aide à prendre du recul face à une situation stressante.

Déjà t’as eu le courage de le passer. Et tu me renforces dans mon idée de ne jamais le faire si c’est pour me retrouver avec un truc pareil d’autant que je soupçonne un TSA aussi bah … merci mais non merci quoi
Chu bien à être convaincue que mon second degré est bidonnant et mon homme qui me dit mais on te comprend pas en fait

Courage pour l’interprétation…

Hello Félix,

Oui la question de le passer ou pas est, je pense, très personnelle. Pour moi la question  s’était déjà posée mais j’avais peur de le faire, et du résultat surtout.

Mais là l’échec en droit je dois dire que je ne m’y attendais pas et ça m’a bien secoué, j’ai eu l’impression d’un effritement de personnalité à ne plus du tout savoir qui j’étais. Déjà que la notion était plutôt floue

Puis voilà, être en roue libre depuis toujours, il faut que ça cesse, ça fou la mouise dans ma vie.

C’est un peu comme si j’avais toujours eu un boulet invisible au pied, que je me traine et qui me freine !

Et je me dit que si je parviens à comprendre mon fonctionnement je pourrais adapter mon environnement en conséquence.