Perdu ou égaré dans la savane...
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J043947.08+163415.7
Topsy Turvy
Passageclouté
7 participants
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Perdu ou égaré dans la savane...
Bonjour à tous,
Voici une page blanche qui se dresse devant moi, quelque peu intimidante... Alors par où commencer?
Peut-être d'abord vous dire qu'avant d'écrire le titre de ce sujet, j'ai vérifié qu'un zèbre, ça vit bien dans la savane (selon Google : oui) ; j'ai aussi vérifié les définitions de "perdu" et "égaré" pour m'assurer qu'il y avait bien une différence entre ces termes (il y a des exemples assez drôles d'ailleurs, comme le fait qu'on peut perdre sa virginité et non l'égarer...). Bon, là je m'égare... et ça tombe bien, parce que je ne sais justement pas si je suis un voyageur qui s'est égaré dans la savane, ou un zèbre qui s'y est perdu parce qu'il vient tout juste de la découvrir....
Peut-être que dans un premier temps, suivre le fil des codes sociaux est préférable... Donc je suis un "jeune" actif (tout est relatif) de 27 ans, vivant dans le grand ouest.
Après une période d'enfance/d'adolescence/de jeune étudiant complexe, j'ai fini par trouver une voie professionnelle qui m'épanouit pleinement, après des études de droit. Sentimentalement c'est plus compliqué, même si je suis avec la même personne depuis une petite dizaine d'années, depuis mes 18 ans donc. Mais depuis quelques semaines/mois (mais en fait, il serait plus juste de parler "d'années"...), le ciel s'est considérablement obscurci ce qui m'a amené à consulter.
Le médecin généraliste d'abord, qui, au vu des éléments livrés, a mis dans le débat l'hypothèse selon laquelle je serai peut-être "HP" (oui, j'emploie de manière surabondante le conditionnel à escient) et qu'il serait pertinent de creuser cette piste. Mais qu'est-ce que ça signifie? Un rapport avec la célèbre marque d'ordinateurs? L'abréviation de "Hôpital Psychiatrique"? Haut Potentiel, vraiment? Non, certainement pas. Je ne me sens pas plus intelligent qu'un autre et certainement pas au point d'avoir un "QI supérieur à 130" (dixit le site "femmeactuelle" sur lequel on est presque tous tombé la première fois).
Demeure peut-être juste une incompréhension qui reste une énigme pour moi : la réussite d'un concours préparé un peu "olé olé" et dont on dit qu'il est habituel de préparer de manière intensive en une à deux années (terreau fertile pour le syndrome de l'imposteur : mais pourquoi diable ai-je réussi alors que d'autres le méritaient infiniment plus que moi? Serait-ce la chance? Une intervention divine?). Il n'empêche que je ne fais pas partie de ceux qui peuvent résoudre des problèmes de math plus vite que leur ombre, au contraire (et là, je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois à cet instant il me vient l'exemple du problème de la baignoire et de ses robinets dont il faut calculer le débit d'eau....et auquel je suis bien incapable de répondre).
Alors j'ai continué à me renseigner. Et en lisant, j'ai soudainement eu l'impression que de nombreuses zones d'ombres de mon existence, de mon fonctionnement, se sont éclaircies. Ces pensées qui fusent à grande vitesse et qui en amènent d'autres ; ces questionnements existentiels sur la vie, ses/son objectif(s) ; cette doctrine de "l'utilitarisme" ou cette impression que tous mes faits et gestes doivent avoir un intérêt/être utiles ; l'impossibilité de lâcher prise ; cette lucidité sur la vie, la mort, les situations du monde ; le besoin permanent d'aller en profondeur des choses ; la sensation de ne jamais comprendre les choses comme les autres (ces consignes où l'on répondait toujours à côté de la plaque étant petit...) ; ; le besoin de moments de solitude .... Et puis ces difficultés dans les relations sociales.
Là, on entre peut-être même dans le vif du sujet. J'ai toujours senti que j'étais en décalage, comme un OVNI sur terre. Alors je me suis construis une (très) solide carapace pour essayer de m'adapter à ce qui est attendu par "la norme". Anticiper les discussions en se préparant un catalogue de phrases/sujets types, ou encore être l'un des derniers à quitter une soirée, sans quoi cela serait immanquablement vécu comme un échec. Mais parfois, ça ne marche tout simplement pas. C'est même juste pas naturel en fait. Bien que très adapté aux codes sociaux, il m'arrive parfois quelques "erreurs 404" (ces phrases lunaires dont le lien avec le sujet de discussion ne peut être compris que par moi-même... ou dont le sens n'a pas été interprété comme je le pensais).
Alors je me déconnecte, le temps d'un moment d'absence - ou de conscience - lors duquel je vois les lèvres des gens bouger, comme si j'étais spectateur de moi-même, en train de jouer dans un film dont la scène serait visionnée au ralenti. Et j'analyse : pourquoi je n'y arrive pas? De quoi parlent les autres? Qu'est-ce que je fais là? Pourquoi je n'arrive pas à avoir des discussions profondes avec les gens? Quel est l'intérêt d'une discussion superficielle? Pourquoi les mots parfois ne me viennent pas? Pourquoi ne m'a-t-on pas donné le référentiel pour penser/réagir comme les autres? Mais il faut vite revenir sur terre.... où il faut continuer d'officier sous cette carapace. Mais alors, qui suis-je vraiment? Quelle est ma véritable identité? (Avouons que c'est plutôt pratique d'avoir un personnage "fétiche" dans ces moments-là : comment Philippe Etchebest aurait-il réagi, lui, dans cette situation de la vie quotidienne à l'apparence banale?)
J'ai donc très récemment consulté un psy (j'en avais déjà consulté auparavant), et pour lui, pas de doute, je suis un zèbre. Soulagement de pouvoir enfin mettre les mots sur mes maux (oui je sais, elle est classique, celle-là...). Mais tout ça fait aussi très peur : dans quoi suis-je tombé? Pourquoi moi ; n'est-ce pas assez difficile comme ça? Et pire encore : s'il se trompait? Peut-être qu'après tout, ce que je décris n'est que la manifestation de pathologies diverses et variées, troubles de comportement ou autres, et qu'il est plus agréable de se ranger dans une catégorie plutôt que dans une autre...
Je n'ai pas fait de test, et pour l'instant cela me paraît être une épreuve aussi indispensable qu'insurmontable. Je me retrouve tout simplement bien dans la formule de Jeanne Siaud-Facchin (j'ai lu que certains se demandaient ici comment on prononçait son nom : à priori, ça rime avec "machin" selon les podcasts France Culture, mais j'avoue que "Fakin"/"Fakine"/"Fatchine" était tout aussi concevable) selon laquelle il s'agirait d'une intelligence qualitativement différente et pas forcément quantitativement supérieure...
Finalement, parmi cette tempête de pensées qui résume ces quelques années d'existence, des accalmies me permettent parfois de sortir la tête de l'eau et même d'entrevoir le soleil : la guitare depuis une dizaine d'années (quoique là encore, le lâcher prise n'est pas toujours évident ; je rêverai de pouvoir faire de la scène mais je m'en sens pas le niveau), la moto (peut-être l'un des seuls moments où j'arrive à comprendre le sens des mots "contempler" et "liberté", encore que...) et le sport (quand je suis assidu...).
Voilà, je tiens à féliciter celles et ceux qui auront eu le courage de lire ce pavé, j'ai commencé à l'écrire à 9h19 et il est 13h21 (mais j'avoue qu'entre temps je me suis un peu éparpillé de-ci de-là).
A bientôt, dans la savane ou ailleurs...
Voici une page blanche qui se dresse devant moi, quelque peu intimidante... Alors par où commencer?
Peut-être d'abord vous dire qu'avant d'écrire le titre de ce sujet, j'ai vérifié qu'un zèbre, ça vit bien dans la savane (selon Google : oui) ; j'ai aussi vérifié les définitions de "perdu" et "égaré" pour m'assurer qu'il y avait bien une différence entre ces termes (il y a des exemples assez drôles d'ailleurs, comme le fait qu'on peut perdre sa virginité et non l'égarer...). Bon, là je m'égare... et ça tombe bien, parce que je ne sais justement pas si je suis un voyageur qui s'est égaré dans la savane, ou un zèbre qui s'y est perdu parce qu'il vient tout juste de la découvrir....
Peut-être que dans un premier temps, suivre le fil des codes sociaux est préférable... Donc je suis un "jeune" actif (tout est relatif) de 27 ans, vivant dans le grand ouest.
Après une période d'enfance/d'adolescence/de jeune étudiant complexe, j'ai fini par trouver une voie professionnelle qui m'épanouit pleinement, après des études de droit. Sentimentalement c'est plus compliqué, même si je suis avec la même personne depuis une petite dizaine d'années, depuis mes 18 ans donc. Mais depuis quelques semaines/mois (mais en fait, il serait plus juste de parler "d'années"...), le ciel s'est considérablement obscurci ce qui m'a amené à consulter.
Le médecin généraliste d'abord, qui, au vu des éléments livrés, a mis dans le débat l'hypothèse selon laquelle je serai peut-être "HP" (oui, j'emploie de manière surabondante le conditionnel à escient) et qu'il serait pertinent de creuser cette piste. Mais qu'est-ce que ça signifie? Un rapport avec la célèbre marque d'ordinateurs? L'abréviation de "Hôpital Psychiatrique"? Haut Potentiel, vraiment? Non, certainement pas. Je ne me sens pas plus intelligent qu'un autre et certainement pas au point d'avoir un "QI supérieur à 130" (dixit le site "femmeactuelle" sur lequel on est presque tous tombé la première fois).
Demeure peut-être juste une incompréhension qui reste une énigme pour moi : la réussite d'un concours préparé un peu "olé olé" et dont on dit qu'il est habituel de préparer de manière intensive en une à deux années (terreau fertile pour le syndrome de l'imposteur : mais pourquoi diable ai-je réussi alors que d'autres le méritaient infiniment plus que moi? Serait-ce la chance? Une intervention divine?). Il n'empêche que je ne fais pas partie de ceux qui peuvent résoudre des problèmes de math plus vite que leur ombre, au contraire (et là, je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois à cet instant il me vient l'exemple du problème de la baignoire et de ses robinets dont il faut calculer le débit d'eau....et auquel je suis bien incapable de répondre).
Alors j'ai continué à me renseigner. Et en lisant, j'ai soudainement eu l'impression que de nombreuses zones d'ombres de mon existence, de mon fonctionnement, se sont éclaircies. Ces pensées qui fusent à grande vitesse et qui en amènent d'autres ; ces questionnements existentiels sur la vie, ses/son objectif(s) ; cette doctrine de "l'utilitarisme" ou cette impression que tous mes faits et gestes doivent avoir un intérêt/être utiles ; l'impossibilité de lâcher prise ; cette lucidité sur la vie, la mort, les situations du monde ; le besoin permanent d'aller en profondeur des choses ; la sensation de ne jamais comprendre les choses comme les autres (ces consignes où l'on répondait toujours à côté de la plaque étant petit...) ; ; le besoin de moments de solitude .... Et puis ces difficultés dans les relations sociales.
Là, on entre peut-être même dans le vif du sujet. J'ai toujours senti que j'étais en décalage, comme un OVNI sur terre. Alors je me suis construis une (très) solide carapace pour essayer de m'adapter à ce qui est attendu par "la norme". Anticiper les discussions en se préparant un catalogue de phrases/sujets types, ou encore être l'un des derniers à quitter une soirée, sans quoi cela serait immanquablement vécu comme un échec. Mais parfois, ça ne marche tout simplement pas. C'est même juste pas naturel en fait. Bien que très adapté aux codes sociaux, il m'arrive parfois quelques "erreurs 404" (ces phrases lunaires dont le lien avec le sujet de discussion ne peut être compris que par moi-même... ou dont le sens n'a pas été interprété comme je le pensais).
Alors je me déconnecte, le temps d'un moment d'absence - ou de conscience - lors duquel je vois les lèvres des gens bouger, comme si j'étais spectateur de moi-même, en train de jouer dans un film dont la scène serait visionnée au ralenti. Et j'analyse : pourquoi je n'y arrive pas? De quoi parlent les autres? Qu'est-ce que je fais là? Pourquoi je n'arrive pas à avoir des discussions profondes avec les gens? Quel est l'intérêt d'une discussion superficielle? Pourquoi les mots parfois ne me viennent pas? Pourquoi ne m'a-t-on pas donné le référentiel pour penser/réagir comme les autres? Mais il faut vite revenir sur terre.... où il faut continuer d'officier sous cette carapace. Mais alors, qui suis-je vraiment? Quelle est ma véritable identité? (Avouons que c'est plutôt pratique d'avoir un personnage "fétiche" dans ces moments-là : comment Philippe Etchebest aurait-il réagi, lui, dans cette situation de la vie quotidienne à l'apparence banale?)
J'ai donc très récemment consulté un psy (j'en avais déjà consulté auparavant), et pour lui, pas de doute, je suis un zèbre. Soulagement de pouvoir enfin mettre les mots sur mes maux (oui je sais, elle est classique, celle-là...). Mais tout ça fait aussi très peur : dans quoi suis-je tombé? Pourquoi moi ; n'est-ce pas assez difficile comme ça? Et pire encore : s'il se trompait? Peut-être qu'après tout, ce que je décris n'est que la manifestation de pathologies diverses et variées, troubles de comportement ou autres, et qu'il est plus agréable de se ranger dans une catégorie plutôt que dans une autre...
Je n'ai pas fait de test, et pour l'instant cela me paraît être une épreuve aussi indispensable qu'insurmontable. Je me retrouve tout simplement bien dans la formule de Jeanne Siaud-Facchin (j'ai lu que certains se demandaient ici comment on prononçait son nom : à priori, ça rime avec "machin" selon les podcasts France Culture, mais j'avoue que "Fakin"/"Fakine"/"Fatchine" était tout aussi concevable) selon laquelle il s'agirait d'une intelligence qualitativement différente et pas forcément quantitativement supérieure...
Finalement, parmi cette tempête de pensées qui résume ces quelques années d'existence, des accalmies me permettent parfois de sortir la tête de l'eau et même d'entrevoir le soleil : la guitare depuis une dizaine d'années (quoique là encore, le lâcher prise n'est pas toujours évident ; je rêverai de pouvoir faire de la scène mais je m'en sens pas le niveau), la moto (peut-être l'un des seuls moments où j'arrive à comprendre le sens des mots "contempler" et "liberté", encore que...) et le sport (quand je suis assidu...).
Voilà, je tiens à féliciter celles et ceux qui auront eu le courage de lire ce pavé, j'ai commencé à l'écrire à 9h19 et il est 13h21 (mais j'avoue qu'entre temps je me suis un peu éparpillé de-ci de-là).
A bientôt, dans la savane ou ailleurs...
Dernière édition par Passageclouté le Mar 19 Avr 2022 - 17:36, édité 5 fois (Raison : mise en forme)
Passageclouté- Messages : 5
Date d'inscription : 17/04/2022
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Bienvenue en ce lieu de perdition !
Topsy Turvy- Messages : 8348
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Se perdre a du bon parfois... merci pour ton accueil
Passageclouté- Messages : 5
Date d'inscription : 17/04/2022
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Topsy Turvy a écrit:Bienvenue en ce lieu de perdition !
Hihihihihi
Bienvenue Passageclouté,
Entre se perdre ou s'égarer telle est la question... Tu m'as beaucoup amusé dans la nuance des termes.
Pour les tests, il n'y a pas d'urgence. Ca viendra quand tu sera prêt. Personnellement, je les ai passés trop vite, j'étais au plus bas, ce n'est pas le choix le plus stratégique...
Oui je confirme pour le sentiment d'étrangeté permanent.
Bienvenue au club
Invité- Invité
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Je kiffe ton pseudo!
J043947.08+163415.7- Messages : 4438
Date d'inscription : 01/08/2019
Age : 49
Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
moi aussi, pseudo smart.
isadora- Messages : 3877
Date d'inscription : 04/09/2011
Localisation : Lyon
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Bonjour et bienvenue.Passageclouté a écrit:(.../...)
(1)Demeure peut-être juste une incompréhension qui reste une énigme pour moi : la réussite d'un concours préparé un peu "olé olé" et dont on dit qu'il est habituel de préparer de manière intensive en une à deux années (terreau fertile pour le syndrome de l'imposteur : mais pourquoi diable ai-je réussi alors que d'autres le méritaient infiniment plus que moi? Serait-ce la chance? Une intervention divine?). Il n'empêche que je ne fais pas partie de ceux qui peuvent résoudre des problèmes de math plus vite que leur ombre, au contraire (et là, je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois à cet instant il me vient l'exemple du problème de la baignoire et de ses robinets dont il faut calculer le débit d'eau....et auquel je suis bien incapable de répondre).(.../...)
(2)Là, on entre peut-être même dans le vif du sujet. J'ai toujours senti que j'étais en décalage, comme un OVNI sur terre. Alors je me suis construis une (très) solide carapace pour essayer de m'adapter à ce qui est attendu par "la norme". Anticiper les discussions en se préparant un catalogue de phrases/sujets types, ou encore être l'un des derniers à quitter une soirée, sans quoi cela serait immanquablement vécu comme un échec. Mais parfois, ça ne marche tout simplement pas. C'est même juste pas naturel en fait. Bien que très adapté aux codes sociaux, il m'arrive parfois quelques "erreurs 404" (ces phrases lunaires dont le lien avec le sujet de discussion ne peut être compris que par moi-même... ou dont le sens n'a pas été interprété comme je le pensais).(.../...)
(3)Voilà, je tiens à féliciter celles et ceux qui auront eu le courage de lire ce pavé, j'ai commencé à l'écrire à 9h19 et il est 13h21 (mais j'avoue qu'entre temps je me suis un peu éparpillé de-ci de-là).(.../...)
Difficile de citer tout ton texte, riche et bourré de choses qui me parlent. Je garde juste ces trois morceaux (il faut bien aussi que je bosse un peu, parfois, pour justifier mes émoluments)
(1) Quand on a un cerveau qui marche un peu plus vite que la moyenne (la différence de vitesse pure n'est pas si impressionnante, en fait, quand tu mesures. Mais elle est là.), on parvient parfois à mettre en place des stratégies de travail plus efficaces. Pas toujours, hein, mais quand j'étais en prépa, j'ai tout fait "comme il ne fallait pas", et ça s'est bien passé. Toi aussi tu as fait comme il ne fallait pas, mais ça a marché quand même.
Après, il y a aussi des domaines dans lesquels nous avons des blocages. Si tu as des blocages en maths, tu peux être l'homme le plus intelligent du multivers, tu n'arriveras à rien. Nous avons tous des blocages, certains (ma femme) beaucoup plus que d'autres(et j'en ai déjà pas mal). Ce qui explique tes difficultés. Tant que le blocage est là (et il n'existe pas de méthodes miracle pour les faire sauter), ça ne passera pas.
(2) J'ai bien une collègue qui m'a traité d'alien, une fois. J'évite pas mal les évènements sociaux, et je suis actuellement chez un employeur qui a des biais de recrutement...disons involontairement favorables aux zèbres. Mais ça n'a pas toujours été le cas. Je me retrouve totalement dans ce que tu décris. J'ai beaucoup bossé en bancaire, et si certains fermaient les yeux tant que le boulot était fait, d'autres me faisaient bien comprendre que je ne suivais pas le petit manuel. Sans jamais me dire quel était le petit manuel ni ou le trouver, évidemment. Et je me retrouve dans la même situation que tu décris.
Je me demande si cette vieille vidéo de Carlos Tinoco te parle (c'est juste 10 minutes, et tu sauras au bout de 3-4 minutes) :
Elle me semble coller à ce point en commun que nous avons.
(3) En parlant d'éparpillement, je vais parler encore de ma gueule, mais... Je viens de reprendre une sauvegarde de septembre 2021 à un de mes jeux vidéos favoris (Supreme Ruler Ultimate pour ne pas le citer). Je reviens dans un autre état d'esprit, j'utilise des méthodes que je m'interdisais inconsciemment, ce qui me permet de passer les défis qui m'avaient bloqué à l'époque.
Parfois, les blocages sautent (ne me demande pas pourquoi), et ce qui paraissait insurmontable devient facile. C'est une des raisons pour lesquelles se disperser n'est pas toujours une mauvaise idée. Des choses que tu n'auraient pas pu écrire à 9h19, sortent de manière tout à fait fluide à 13h21. Tu ne dois pas avoir honte de ton mode de fonctionnement. Il fonctionne et donne des résultats. Pas les mêmes que le fonctionnement typique linéaire, mais des résultats tout à fait féconds aussi. Et tu ne dois pas chercher à le contrarier ; tu n'y arriverais pas, et perdrais ce qui fait ta force.
Le fonctionnement typique valorise la souffrance. Pour moi, c'est une fausse piste, qui confond souffrance et difficulté. C'est la difficulté qui enseigne, pas la souffrance (à part bien sur si on veut améliorer sa résistance à la souffrance, mais c'est un cas particulier). Ecrire ce texte a été sans doute difficile pour toi, mais quand c'est devenu douloureux, tu t'est éparpillé, pour revenir quand ça ne le serait plus. Ca n'a pas été plus facile, mais ça a été efficace, tu as terminé ton objectif. Ta manière d'être fonctionne correctement. Tu peux en être satisfait.
RonaldMcDonald- Messages : 11616
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Nous avons pas mal de points communs, je trouve. Sauf que j'ai une fâcheuse tendance à traverser en dehors des passages cloutés.
Et, ne dit-on pas (dans le grand Ouest), "si t'as pas le Droit, alors prends le Gauche!".
En tous cas, soit le Bienvenu!
Stef-âne- Messages : 1203
Date d'inscription : 05/06/2021
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Amo - coR a écrit:
Hihihihihi
Bienvenue Passageclouté,
Entre se perdre ou s'égarer telle est la question... Tu m'as beaucoup amusé dans la nuance des termes.
Pour les tests, il n'y a pas d'urgence. Ca viendra quand tu sera prêt. Personnellement, je les ai passés trop vite, j'étais au plus bas, ce n'est pas le choix le plus stratégique...
Oui je confirme pour le sentiment d'étrangeté permanent.
Bienvenue au club
Merci pour ton accueil ! Je suis ravi que cela ait pu t'amuser, même si je crois que la nuance n'existe finalement que dans mon cerveau et n'est pas réellement reconnue par l'Académie française.
A propos de l'urgence des tests : justement, c'est l'ascenseur émotionnel en ce moment. En continuant mes recherches et en me renseignant, paraît-il qu'une première consultation ne permet pas d'établir le "diagnostic" (au demeurant, là aussi c'est l'incompréhension, tantôt je lis que l'on ne parle pas de "diagnostic" car il ne s'agit pas d'une maladie ; tantôt je vois d'autres professionnels spécialisés employer ce terme) et que seuls les tests font foi. Et Comme je suis quelqu'un au fonctionnement plutôt cartésien (malgré mon modeste niveau en maths, cf. supra), je ressens ce syndrome de l'imposteur (d'un côté : mais comment as-tu pu croire un instant que tu étais HP? de l'autre : en même temps, tout ce fonctionnement te parle tellement...) qui ne me semble pouvoir être levé que par un bilan l'écrivant noir sur blanc (ou couleur sur blanc/voire sur toute autre couleur, selon le type d'imprimante et de papier qu'il siéra). Enfin bref, je me retrouve dans ce dilemme : tant qu'ils ne seront pas faits, je douterai ; si je choisis de les faire, c'est l'angoisse car quelque chose de très fort me pousse à croire que je serai bien incapable de les réaliser. Et de plus, comme tu le dis, c'est une évaluation faite à un moment précis, qu'il est tout à fait possible d'échouer à un temps t alors qu'on aurait pu le réussir à un temps t+1...
J043947.08+163415.7 a écrit:
Je kiffe ton pseudo!
isadora a écrit:
moi aussi, pseudo smart. Very Happy
Merci à vous ! (J043947.08+163415.7, c'est un pseudo en lien avec une localisation ou ça n'a rien à voir?)
RonaldMcDonald a écrit:
Bonjour et bienvenue.
Difficile de citer tout ton texte, riche et bourré de choses qui me parlent. Je garde juste ces trois morceaux (il faut bien aussi que je bosse un peu, parfois, pour justifier mes émoluments)
(1) Quand on a un cerveau qui marche un peu plus vite que la moyenne (la différence de vitesse pure n'est pas si impressionnante, en fait, quand tu mesures. Mais elle est là.), on parvient parfois à mettre en place des stratégies de travail plus efficaces. Pas toujours, hein, mais quand j'étais en prépa, j'ai tout fait "comme il ne fallait pas", et ça s'est bien passé. Toi aussi tu as fait comme il ne fallait pas, mais ça a marché quand même.
Après, il y a aussi des domaines dans lesquels nous avons des blocages. Si tu as des blocages en maths, tu peux être l'homme le plus intelligent du multivers, tu n'arriveras à rien. Nous avons tous des blocages, certains (ma femme) beaucoup plus que d'autres(et j'en ai déjà pas mal). Ce qui explique tes difficultés. Tant que le blocage est là (et il n'existe pas de méthodes miracle pour les faire sauter), ça ne passera pas.
(2) J'ai bien une collègue qui m'a traité d'alien, une fois. J'évite pas mal les évènements sociaux, et je suis actuellement chez un employeur qui a des biais de recrutement...disons involontairement favorables aux zèbres. Mais ça n'a pas toujours été le cas. Je me retrouve totalement dans ce que tu décris. J'ai beaucoup bossé en bancaire, et si certains fermaient les yeux tant que le boulot était fait, d'autres me faisaient bien comprendre que je ne suivais pas le petit manuel. Sans jamais me dire quel était le petit manuel ni ou le trouver, évidemment. Et je me retrouve dans la même situation que tu décris.
Je me demande si cette vieille vidéo de Carlos Tinoco te parle (c'est juste 10 minutes, et tu sauras au bout de 3-4 minutes) :
Elle me semble coller à ce point en commun que nous avons.
(3) En parlant d'éparpillement, je vais parler encore de ma gueule, mais... Je viens de reprendre une sauvegarde de septembre 2021 à un de mes jeux vidéos favoris (Supreme Ruler Ultimate pour ne pas le citer). Je reviens dans un autre état d'esprit, j'utilise des méthodes que je m'interdisais inconsciemment, ce qui me permet de passer les défis qui m'avaient bloqué à l'époque.
Parfois, les blocages sautent (ne me demande pas pourquoi), et ce qui paraissait insurmontable devient facile. C'est une des raisons pour lesquelles se disperser n'est pas toujours une mauvaise idée. Des choses que tu n'auraient pas pu écrire à 9h19, sortent de manière tout à fait fluide à 13h21. Tu ne dois pas avoir honte de ton mode de fonctionnement. Il fonctionne et donne des résultats. Pas les mêmes que le fonctionnement typique linéaire, mais des résultats tout à fait féconds aussi. Et tu ne dois pas chercher à le contrarier ; tu n'y arriverais pas, et perdrais ce qui fait ta force.
Le fonctionnement typique valorise la souffrance. Pour moi, c'est une fausse piste, qui confond souffrance et difficulté. C'est la difficulté qui enseigne, pas la souffrance (à part bien sur si on veut améliorer sa résistance à la souffrance, mais c'est un cas particulier). Ecrire ce texte a été sans doute difficile pour toi, mais quand c'est devenu douloureux, tu t'est éparpillé, pour revenir quand ça ne le serait plus. Ca n'a pas été plus facile, mais ça a été efficace, tu as terminé ton objectif. Ta manière d'être fonctionne correctement. Tu peux en être satisfait.
Merci beaucoup pour ta réponse très intéressante.
1/ C'est vrai que je ne m'étais jamais demandé si j'avais réussi à mettre en place des stratégies efficaces. Mais maintenant que tu en parles, je pense que la stratégie de "au dernier moment" a été celle choisie par mon cerveau. Les révisions de dernières minutes ont pour moi toujours été efficaces.
Devant une copie type devoir blanc, mes résultats ont toujours été médiocres. Lorsque je me retrouve en épreuve officielle, les idées fusent à grande vitesse si bien que la difficulté principale est de les canaliser pour les organiser. Ensuite, j'écris comme un type qui est en trans. J'ai toujours mis ça sur le compte de l'adrénaline.
2/ Cette vidéo me parle totalement (et même au-delà des 3-4 minutes). Il y a ces moments objectivement et subjectivement "sympas", ceux lors desquels j'arrive à avoir des discussions "profondes". Mais il y a ces autres moments qui sont seulement objectivement sympas, et lors desquels mon corps entier se crispe car il voudrait fuir... Et ce n'est absolument pas de l'arrogance, de la condescendance ou que sais-je. Au contraire, ça renvoie à une sorte d'incapacité d'être avec les autres, de ne pas savoir rire ou se défouler avec eux, ce qui in fine aboutit à une dévalorisation de soi-même. Et je me retrouve totalement lorsque tu parles de ce petit manuel que nous n'avons pas, et de certaines personnes qui nous le font comprendre (très implicitement pour ma part).
Pour combattre le risque des phrases "lunaires", j'ai développé une extrême prudence/discrétion/réserve en évitant de parler trop ou d'avoir des prises de position catégoriques avec des personnes que je ne connais pas ou peu. Mais il m'est arrivé à plusieurs reprises d'entendre d'autres collègues parler avec ces mêmes personnes alors qu'ils se connaissent depuis encore moins de temps, et de me faire la réflexion : "ah, ils en sont déjà arrivés à ce stade là dans la discussion? Tu pourrais peut-être lâcher un peu du lest du coup?". Et c'est justement là que les fameuses phrases "erreurs 404" peuvent arriver.
Parfois encore, lors de ces soirées "objectivement sympas", les erreurs 404 surviennent lorsque l'on essaye d'introduire un sujet "profond" alors que le moment n'était en fait pas vraiment approprié...(ou que l'introduction du sujet est mal faite et contraste avec les discussions qui précèdent).
Il y aurait beaucoup à dire...
3/Je ne connaissais pas ce jeu mais il a l'air diablement intéressant, ça m'a l'air d'être de la même trempe que la série "Total War" sur PC sur laquelle j'ai passé des heures et des heures (Rome I et Rome II pour ne pas les citer). Cela dit c'est assez drôle car je croire comprendre totalement ce que tu entends par blocage/déblocage, même si je crois que je ne suis pas encore arrivé à ce niveau là. Je crois que je vis un peu la même chose avec la musique : sur 10 années que je joue de la guitare, j'ai l'impression de commencer à débloquer certaines choses que je n'arrivais pas avant (même si cela est encore très archaïque).
Je te rejoins totalement sur la dispersion. Souvent, ce que je n'arrive pas à formuler sur le champ, devient plus facile à écrire après m'être dispersé à droite et à gauche... Il doit s'agir de ces déblocages que tu décris.
Stef-âne a écrit:
Nous avons pas mal de points communs, je trouve. Sauf que j'ai une fâcheuse tendance à traverser en dehors des passages cloutés.
Et, ne dit-on pas (dans le grand Ouest), "si t'as pas le Droit, alors prends le Gauche!".
En tous cas, soit le Bienvenu! Very Happy
Merci à toi Et merci également pour cette citation que je ne connaissais pas. Chez nous c'est plutôt babord/tribord...
Bizarrement, moi aussi je prends rarement les passages cloutés. C'est un peu dangereux à Paris pour le provincial que je suis
Passageclouté- Messages : 5
Date d'inscription : 17/04/2022
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Salut Passageclouté (j'ai mis une demi-journée à comprendre et oui, c'est très drôle) et bienvenue.
Pour apporter un contrepoint, je me reconnais très peu dans ton témoignage mais c'est normal, il n'y a pas de profil type du haut potentiel (ça me semble très important de le (re)préciser). Bon, sauf là :
Enfin, pour terminer, Jeanne Siaud-Facchin, ça se prononce avec douleur.
Je suis taquin, bonne découverte en ces lieux et attention aux pièges de l'identification, l'effet Forer en premier.
Pour apporter un contrepoint, je me reconnais très peu dans ton témoignage mais c'est normal, il n'y a pas de profil type du haut potentiel (ça me semble très important de le (re)préciser). Bon, sauf là :
" tant qu'ils ne seront pas faits, je douterai ; si je choisis de les faire, c'est l'angoisse car quelque chose de très fort me pousse à croire que je serai bien incapable de les réaliser. "
Enfin, pour terminer, Jeanne Siaud-Facchin, ça se prononce avec douleur.
Je suis taquin, bonne découverte en ces lieux et attention aux pièges de l'identification, l'effet Forer en premier.
Jean-Claude Inconvenant- Messages : 690
Date d'inscription : 04/12/2020
Re: Perdu ou égaré dans la savane...
Merci Jean-Claude, je n'avais pas pris le temps de préciser ces points là, mais tu fais bien de le faire : on a beau avoir des points communs, ça ne fait pas de nous des clones. Il ne faut pas trop essentialiser le zèbre - juste constater des choses en commun à certains d'entre eux. Et JSF, c'est, euh, juste une introduction, pour rester poli. Ca permet de dire "j'existe", mais il ne faut pas en tirer trop, sinon on risque de s'égarer dans du victimisme primaire.
Ne jamais oublier que les non-zèbres en prennent plein la gueule, eux aussi. Et parfois même pour les mêmes raisons que les zèbres (pas toujours, hein, c'est pour les cas ou c'est différent qu'on est là).
Ne jamais oublier que les non-zèbres en prennent plein la gueule, eux aussi. Et parfois même pour les mêmes raisons que les zèbres (pas toujours, hein, c'est pour les cas ou c'est différent qu'on est là).
RonaldMcDonald- Messages : 11616
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
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