Tristouille

Bonjour à tou(te)s,

Comme mon pseudo le laisse deviner, je me joins à ce forum pour postuler comme boute-en-train et animateur de soirées Prozac.

Plus sérieusement : 45 ans, diagnostiqué HP il y a plus de 20 ans suite à une dépression (j'ai eu la "chance" de tomber sur un psy qui a tout de suite compris). Une enfance heureuse, mais entourée par le malheur et la souffrance ont fait de moi un gamin sérieux, mûr trop tôt, et en décalage total avec les gens de ma génération. Ca perdure encore aujourd'hui, ce qui explique que je n'arrive pas à me joindre aux soirées foot / chouille et que personne ne vienne à mes soirées "parole de dépressif" (que je n'organise d'ailleurs pas, gagnons du temps). Hypersensible, toujours décalé, aujourd'hui je n'y arrive plus. Toujours mal intégré, toujours mal tout court, je souffre. Mon rêve : devenir con comme une meule, et me bourrer la gueule au PMU en gueulant sur un cheval qui court à la télé pour lui donner de l'élan (au cheval, pas à la télé !).

Ma femme est HP également mais s'en sort mieux pour l'instant. J'ai 2 enfants, le grand a été diagnostiqué rapidement également suite à son entrée à l'école ; il souffre aussi, l'adolescence c'est pas simple. Le cadet n'a jamais été au bout du test : ça le faisait tellement ch... Que le psy a laissé tomber devant ses pitreries .

Suivi pendant des années par le psy qui m'avait diagnostiqué, il m'a aidé, mais ça n'a pas réglé le souci : je suis inadapté. Le pauvre est décédé lors de la crise COVID. J'ai fini par chercher quelqu'un d'autre, avec qui je peux échanger, mais là encore... Ca ne règle rien. Je lui disais récemment que je ne constatais plus d'évolution, et que peut-être ma vie serait comme ça : un long chemin à côté des autres. Il a cité Freud, selon qui finalement le but de la thérapie c'est de transformer une souffrance intolérable en souffrance ordinaire. Je n'ai pas envie de laisser ça à mes enfants.

Après divers deuils ces dernières années, des difficultés variées au boulot, j'ai replongé il y a quelques jours dans l'angoisse et la dépression. Brutalement, sans raison vraiment claire. Je suis ressorti hier de chez le médecin avec un ordonnance qui va bien (Effexor, qui semble avoir un intérêt à la fois pour la dépression et pour l'anxiété - je suis très anxieux). Et maintenant je m'interroge : je les prends ou pas ?

Alors je viens ici pour interroger la communauté sur votre expérience avec ces produits : en preniez-vous ? Lequel ? Ca vous a aidé ?

Merci,

Bonjour Gaisouille,

Le tableau est en effet gris et c’est bien dommage. Comment renverser cette tendance ?
Je ne connais rien aux médocs mais ils peuvent aider au premier mouvement. Il sont à prendre sachant qu’ils font un boulot à la place de l’intéressé et qu’un moment donné ce boulot ne sera plus à externaliser. Voilà pour le premier point.

Voici le second. Le HQI n’est pas une cause en soi, qui explique seul un éventuel mal être. Il peut aider bien au contraire à dénicher les causes primaires. Il n’entrave pas étant possiblement un outil aidant.
C’est ainsi que je le vois et c’est ainsi que personnellement je le manie.

Selon moi le hqi enfin tout ce bazar là est un marteau rien qu’un marteau. Je tape avec. C’est réducteur mais qu’est-ce ça fait du bien ! Donc parfois je fais comme je l’ai su plus tard comme Nietzsche (et comme j’ai aimé cette référence qui fait classe de suite !), je sors mon marteau. Au début novice je me tapais dessus avec. Mauvaise pioche, autant taper sur autre que soi même (notons au passage que d’autres se chargent de le faire très bien). Donc voilà j’ai tapé au début et maintenant je tapote. Bien sûr le but n’est pas de faire mal, mais avec ce marteau je tape comme pour nettoyer le terrain. Je dégage toutes les scories qui empêchent de bien voir, sans relativiser je dégage la vue et les psy du moment nous le disent comme Cynthia Fleury’ rien n’est plus important que la vue dégagée.

Ainsi le hqi est l’outil que je dédie à l’horizon le mien et celui des autres (qui explique pourquoi pour ceux qui me connaissent comment j’aimais bien mon nom izo parce que dans izo y’a horizon).

J’ai déjà pas mal dit là parlant encore de moi comme on peut le penser alors je ne détale que mon expérience pour mieux parler des autres, à la Montaigne en somme. (J’arrête car je prends le melon).

Hello et bienvenue.

Vie compliquée dis donc…

Pas de raison apparente à cette anxiété, mais ptet que ton corps te dit qu’il a trop compensé ?

Donc oui, je prendrais.
Des années durant j’ai eu peur des médocs, puis j’ai plus eu le choix, et honnêtement, je me suis demandée pourquoi j’ai pas fait plus tôt.
Y’avait la peur d’être dépendante, puis l’orgueil de vouloir m’en sortir seule… au final j’ai pris le temps qu’il faut (1 an et demi) et j’ai pas eu de souci pour arrêter. Seulement AD, les anxiolytiques me défonçaient alors je m’en suis passée. Je suppose que j’avais pas besoin puisque j’ai fait sans.

Donc voilà, à ta place je tenterais.

Mais attention. Avec une thérapie en rab. Histoire d’apprendre à gérer le stress, l’anxiété, la tristesse. Et ptet aussi en voyant un psychiatre qui s’y connaît plus en chimie du cerveau qu’un généraliste.

J’espère que ça va vite aller mieux pour toi.

... s'en fout des réponses...

.
Salut!
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Bonjour Tristouille, et bienvenue.

Il y a deux composantes à la dépression, la composante chimique, et la perte de sens. La chimique, c'est la partie "facile". Il n'y a pas de questions à se poser, c'est prescrit, on prend. Après, ça ne règle pas tous les problèmes, et il faut trouver d'où vient la perte de sens (il y a des milliards de pistes possibles, dont quelques unes bien juteuses ont été présentées par mes estimés collègues.).

Carlos Tinoco m'a pas mal aidé, mais attention, il ne convient pas à tout le monde. On le trouve sur cette chaine (ou il ne poste plus grand chose), et j'ai beaucoup aimé ça :



Mais il est possible que ça ne te parle pas, hein. Ou alors tu vas adorer. Ca dépend.

Bienvenue Tristouille.

Admire la maîtrise avec laquelle j’esquive la rime centrale qui me tendait les bras, sacré piège que tu avais clairement prémédité en choisissant ce pseudo, avec l’adresse d’un matador évitant d’un geste élégant cette corne qui brûlait de lui embrocher… la bouille.

Impatient de me gondoler au rythme de ton décalage. Rions des rats qui font grise mine en plein jour et vogue la galère!

RonaldMcDonald a écrit:Bonjour Tristouille, et bienvenue.

Il y a deux composantes à la dépression, la composante chimique, et la perte de sens. La chimique, c'est la partie "facile". Il n'y a pas de questions à se poser, c'est prescrit, on prend. Après, ça ne règle pas tous les problèmes, et il faut trouver d'où vient la perte de sens (il y a des milliards de pistes possibles, dont quelques unes bien juteuses ont été présentées par mes estimés collègues.).

Carlos Tinoco m'a pas mal aidé, mais attention, il ne convient pas à tout le monde. On le trouve sur cette chaine (ou il ne poste plus grand chose), et j'ai beaucoup aimé ça :
 ......

Mais il est possible que ça ne te parle pas, hein. Ou alors tu vas adorer. Ca dépend.

 "Bonjour tristesse", comme dirait Sagan. (J'ose)!
  Pour ma part, je préfère Tinoco aux antidépresseurs, mais  ça dépends des gens, et des causes. l'Effexor est très addictif, certaines personnes ne peuvent s'en passer. La dose minimale  peut-être: il est possible d'arrêter, mais diminuer tout doucement (ce sont des granulés faciles à doser) ou changer pour un traitement plus faible.

  Sinon, tu peux aussi regarder les vidéos explicatives de ce psychiatre: (Psychocouac).

  https://www.youtube.com/watch?v=fbbM33WvcXs&t=932s

  https://www.youtube.com/watch?v=EO8HoWdY9Ms

 La seconde explique bien les causes et le processus de la dépression.

Salut, Tristouille le boute-en-train ,

Bah, je me reconnais dans tes propos, tes questionnements, etc etc.........

J'ai jadis commis une longue psychanalyse, psy bienveillant, genre cause peu (psychiâtre par le même temps, mais il ne m'a jamais rien prescrit, me renvoyant à mon généraliste, il ne voulait pas "mélanger les genres", j'avais parfaitement compris),
et, même si je ne peux nier qu'il m'a aidé à survivre, à dénouer quelques empêchements à vivre,
ça n'a pas : abouti ? Après 15 ans, j'ai lâchement abandonné (par courrier : pas eu le courage de lui dire en face   )

Lors d'une grosse déprime (bonjour tristesse, en effet), mon médecin a fini par me filer des antidép', et je me suis retrouvé dans le même état d'esprit que toi : prendre (on en prend pour combien ?) ou ne pas prendre ?
J'ai pris, et (coup de bol ?) ai "revécu" après 4 mois. J'ai re-souri à mes enfants, re-admiré la plage immense à marée basse (Cotentin), et poursuivi le traitement plusieurs années, mais en diminuant lentement les doses. Non, je n'étais pas accroc.

Quant au mal de vivre, il me tient toujours, voire de plus en plus en prenant des années, en laissant derrière ma vie plein de personnes, perdues, ou mortes, en laissant derrière moi de NEANMOINS fort jolis souvenirs, mais lorsqu'on n'a plus que la mémoire...
à tel point que je me retrouve ici, après une absence notablement longue , sans plus oser parler, sans plus savoir quoi dire.
Un être de peu d'intérêt, ainsi me vois-je.

Ceci posé, j'ai un avantage social , qui m'aide dans mes relations, mais me rend mal-heureux en moi-même : je ne laisse quasiment jamais rien voir de ma tristesse, de mes états d'âme. Cela sans me forcer : j'aime les autres, bien qu'étant un gros sauvage.
Aujourd'hui retraité, plus de job, je m'isole. (j'étais enseignant, genre t'as pas envie mais les mômes te tombent dessus dès la première heure, ça réveille forcément; je les aimais, ces mômes).

Avec mes 3 enfants, je n'ai jamais été soucieux. (cf ci-dessus). A l'intérieur de ma tête, j'avais une idée de base : qu'ils ne me ressemblent pas ! Il m'a jadis semblé réussir,
actu j'en suis moins convaincu. Hormis l'aîné, de bonne composition (et cool), "on" semble m'en vouloir, ne pas pardonner... Quoi ? Ce que je suis ? Ce que j'ai été ?
Il y a du mal-être dans l'air (ils sont quadras, désormais) et : compensent comme ils peuvent ??? En vrai (et  de nouveau à part l'aîné, je touche du bois, je suis superstitieux, en plus   ) on ne se fréquente plus guère.

Complexités.
Isolement dans mon crâne. Répercussions physiques.
Perte de sens, écrivais-tu, Ronald.
Eveilllé, la nuit je songe à l'Ukraine, merdre quel sens ? Et pourtant : il y a eu Tchekhov , Kandinski, Stravinski, Marina Tsvetaïeva, ... Enfin, je dis ça...

Rare participation.

Je lis.Vous lis.

Et surtout : tenez bon.
Même si tristounet, tiens bon ! Songe à la couleur du blé.