Gérer le décalage
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Tartine
6 participants
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Gérer le décalage
Hello vous tous,
J'ouvre ce sujet car j'avais besoin d'en parler, de cette sensation de décalage qui personnellement, revient perpétuellement et me place dans un sentiment de solitude récurrent.
Evidemment je poste ici car je pense que cette sensation en concerne beaucoup d'entre vous. J'avoue, j'ai un besoin crucial de résonnance là, d'yeux attentifs, de ces mots qui cassent ce sentiment d'anormalité. Hormis ça, là, maintenant, je n'ai personne à qui en parler, ou du moins, ces gens ne sont pas disponibles pour ce genre de sujet, ou tiennent des égards très stéréotypés envers celui-ci.
J'en suis à un point inconfortable ou mes sensations de décalage me paralysent dans certains projets, où j'anticipe que le cheminement intellectuel que je ferai sur telle ou telle chose, lorsque partagé, sera compris à côté de la plaque, avec des réponses généralement stupides ou "en dessous" (traduisant chez l'autre qu'il/elle n'a pas perçu les dimensions de ce que j'exprimais), ou bien qu'en entreprenant telle chose (comme une formation pro) le rythme sera à mon goût trop lent (expérimenté souvent), ou tout simplement que l'énergie que j'y mettrais, qui pourtant m'anime et me stimule, sera disproportionnée face aux interlocuteurs du moment. J'ai également l'impression de faire peur aux autres ou de devenir presque logorrhéique (et avec un monopole conversationnel dérangeant) lorsque je me permets ouvertement d'explorer intellectuellement quelque chose. Donc malheureusement, à force d'expérimenter ce décalage, je vis comme en "off", je deviens hyporéactive, hypostimulée, démotivée, et je n'aime pas ça...
Pour précision, j'ai 30 ans et cette sensation ne date pas d'hier. J'ai progressivement appris à fonctionner en sous-régime, mais je ne m'y reconnais pas. Adolescente, j'adorais me perdre dans le foisonnement intellectuel, produire des réflexions orales ou écrites à ces sujets, je me sentais vive, maintenant je me sens juste engourdie et limite angoissée lorsque "j'ouvre mon potentiel". Pourtant, j'en ressens l'envie.
J'ai comme cette peur d'être découverte, grillée, étiquetée, et que tout ça me replonge dans cette solitude de décalage.
Dans ma profession, c'est également compliqué, car bien que je l'ai choisie pour la stimulation intellectuelle et humaine qu'elle m'apporte, j'ai toujours cette peur d'être "grillée" ou regardée de travers notamment en réunion lorsqu'il s'agit d'émettre des hypothèses, puisque j'ai souvent tendance à voir les situations sous différents angles et à avoir la capacité de proposer plusieurs axes de considération et de travail.
Donc là encore, je me sens comme dans le paradoxe de l'accélération qui tient absolument à freiner quand même. Je pense que je ne m'accepte pas. Comment s'accepter dans son fonctionnement sans avoir toujours cette peur d'être débunkée et étiquetée ?
J'arrête mon pavé, merci à vous, j'espère vous lire
J'ouvre ce sujet car j'avais besoin d'en parler, de cette sensation de décalage qui personnellement, revient perpétuellement et me place dans un sentiment de solitude récurrent.
Evidemment je poste ici car je pense que cette sensation en concerne beaucoup d'entre vous. J'avoue, j'ai un besoin crucial de résonnance là, d'yeux attentifs, de ces mots qui cassent ce sentiment d'anormalité. Hormis ça, là, maintenant, je n'ai personne à qui en parler, ou du moins, ces gens ne sont pas disponibles pour ce genre de sujet, ou tiennent des égards très stéréotypés envers celui-ci.
J'en suis à un point inconfortable ou mes sensations de décalage me paralysent dans certains projets, où j'anticipe que le cheminement intellectuel que je ferai sur telle ou telle chose, lorsque partagé, sera compris à côté de la plaque, avec des réponses généralement stupides ou "en dessous" (traduisant chez l'autre qu'il/elle n'a pas perçu les dimensions de ce que j'exprimais), ou bien qu'en entreprenant telle chose (comme une formation pro) le rythme sera à mon goût trop lent (expérimenté souvent), ou tout simplement que l'énergie que j'y mettrais, qui pourtant m'anime et me stimule, sera disproportionnée face aux interlocuteurs du moment. J'ai également l'impression de faire peur aux autres ou de devenir presque logorrhéique (et avec un monopole conversationnel dérangeant) lorsque je me permets ouvertement d'explorer intellectuellement quelque chose. Donc malheureusement, à force d'expérimenter ce décalage, je vis comme en "off", je deviens hyporéactive, hypostimulée, démotivée, et je n'aime pas ça...
Pour précision, j'ai 30 ans et cette sensation ne date pas d'hier. J'ai progressivement appris à fonctionner en sous-régime, mais je ne m'y reconnais pas. Adolescente, j'adorais me perdre dans le foisonnement intellectuel, produire des réflexions orales ou écrites à ces sujets, je me sentais vive, maintenant je me sens juste engourdie et limite angoissée lorsque "j'ouvre mon potentiel". Pourtant, j'en ressens l'envie.
J'ai comme cette peur d'être découverte, grillée, étiquetée, et que tout ça me replonge dans cette solitude de décalage.
Dans ma profession, c'est également compliqué, car bien que je l'ai choisie pour la stimulation intellectuelle et humaine qu'elle m'apporte, j'ai toujours cette peur d'être "grillée" ou regardée de travers notamment en réunion lorsqu'il s'agit d'émettre des hypothèses, puisque j'ai souvent tendance à voir les situations sous différents angles et à avoir la capacité de proposer plusieurs axes de considération et de travail.
Donc là encore, je me sens comme dans le paradoxe de l'accélération qui tient absolument à freiner quand même. Je pense que je ne m'accepte pas. Comment s'accepter dans son fonctionnement sans avoir toujours cette peur d'être débunkée et étiquetée ?
J'arrête mon pavé, merci à vous, j'espère vous lire
Tartine- Messages : 1
Date d'inscription : 18/03/2023
Re: Gérer le décalage
La vieille que je suis te dirais que la question est peut-être à regarder sous l’angle de ton estime personnelle, de ton amour pour toi. On se restreint quand on a peur de ne pas être accepté par autrui, de ne pas être aimé pour ce que nous sommes. Alors on porte des masques et on se limite pour se sentir aimable. Travailler son amour de soi et son estime de soi permet de s’affranchir du regard d’autrui et de s’autoriser à rayonner en vérité. Et finalement on s’aperçoit que parce qu’alors on vibre juste, on est aimé pour ce que l’on est.
J043947.08+163415.7- Messages : 4459
Date d'inscription : 01/08/2019
Age : 49
Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Gérer le décalage
Salut Bienvenue
Dernière édition par persntm le Dim 19 Mar 2023, 02:02, édité 1 fois
persntm- Messages : 706
Date d'inscription : 30/12/2022
Re: Gérer le décalage
Salut Tartine,
Tout d'abord: bienvenue !
Je n'ai bien évidemment pas la réponse à ta question, puisque celle-ci est en partie personnelle (comment faire pour que toi, tu t'acceptes ?), mais je pense que tu es sur le bon forum pour trouver des réponses
Je comprends tout à fait que le sentiment de se faire accoler une étiquette soit excessivement désagréable (je l'ai moi-même vécu). Pour autant, je pense qu'il n'est pas possible de s'empêcher d'être qui l'on est, et que toute tentative ne peut rendre que doublement malheureux - non seulement à cause de la finalité poursuivie, mais aussi parce qu'elle est vouée à l'échec.
Il y a d'une part le rapport à soi - s'accepter, soi-même, pour soi - et d'autre part le rapport aux autres. Or, si j'ai bien compris, c'est le sentiment de décalage par rapport à ces autres, l'appréhension de leur réaction ainsi que le rejet d'une "étiquette" qu'ils seraient susceptibles de t'accoler qui te mène à ne plus réussir à t'accepter.
Est-ce que c'est toi, qui ne t'acceptes pas pour ce que tu es devenue à force d'essayer de "rentrer dans le moule", ou bien est-ce le jugement d'autrui qui t'as appris à ne pas t'accepter toi-même ? Et d'ailleurs, qui sont ces autres ? Car être capable d'analyser une situation sous un angle neuf et, de fait, être une force de propositions innovantes, devrait être (en tout cas vu de loin) plutôt positif, non ?
J'espère que ce forum te permettra de mettre un terme au sentiment de solitude que tu évoques.
Chocolat
Tout d'abord: bienvenue !
Je n'ai bien évidemment pas la réponse à ta question, puisque celle-ci est en partie personnelle (comment faire pour que toi, tu t'acceptes ?), mais je pense que tu es sur le bon forum pour trouver des réponses
Je comprends tout à fait que le sentiment de se faire accoler une étiquette soit excessivement désagréable (je l'ai moi-même vécu). Pour autant, je pense qu'il n'est pas possible de s'empêcher d'être qui l'on est, et que toute tentative ne peut rendre que doublement malheureux - non seulement à cause de la finalité poursuivie, mais aussi parce qu'elle est vouée à l'échec.
Il y a d'une part le rapport à soi - s'accepter, soi-même, pour soi - et d'autre part le rapport aux autres. Or, si j'ai bien compris, c'est le sentiment de décalage par rapport à ces autres, l'appréhension de leur réaction ainsi que le rejet d'une "étiquette" qu'ils seraient susceptibles de t'accoler qui te mène à ne plus réussir à t'accepter.
Est-ce que c'est toi, qui ne t'acceptes pas pour ce que tu es devenue à force d'essayer de "rentrer dans le moule", ou bien est-ce le jugement d'autrui qui t'as appris à ne pas t'accepter toi-même ? Et d'ailleurs, qui sont ces autres ? Car être capable d'analyser une situation sous un angle neuf et, de fait, être une force de propositions innovantes, devrait être (en tout cas vu de loin) plutôt positif, non ?
J'espère que ce forum te permettra de mettre un terme au sentiment de solitude que tu évoques.
Chocolat
Dernière édition par chocolat le Sam 18 Mar 2023, 20:49, édité 1 fois
chocolat- Messages : 144
Date d'inscription : 22/01/2014
Localisation : IDF
Re: Gérer le décalage
Une sensation de décalage peut avoir de très nombreuses causes possibles. Garder cela pour soi et le refouler n'est pas la meilleure approche, surtout si vous en souffrez. Comprendre est la première étape.
L'avis d'un expert (ex. Psychologue) avec qui vous pourrez développer votre ressenti plus en détail, donner des exemples concrets, ainsi que votre parcours de vie pourrait vous aider plus efficacement à y voir plus clair.
Pour ce qui est d'être zèbre (HQI), seul une mesure de QI pourra le déterminer de façon sûre et objective. Dans un interview vidéo de la chaine Youtube Intensément podcast une psychologue a reconnu s'être parfois trompée dans les deux sens. Donc même une personne expérimentée peut se méprendre.
Ceci n'est que mon humble avis.
L'avis d'un expert (ex. Psychologue) avec qui vous pourrez développer votre ressenti plus en détail, donner des exemples concrets, ainsi que votre parcours de vie pourrait vous aider plus efficacement à y voir plus clair.
Pour ce qui est d'être zèbre (HQI), seul une mesure de QI pourra le déterminer de façon sûre et objective. Dans un interview vidéo de la chaine Youtube Intensément podcast une psychologue a reconnu s'être parfois trompée dans les deux sens. Donc même une personne expérimentée peut se méprendre.
Ceci n'est que mon humble avis.
Chmike- Messages : 101
Date d'inscription : 17/03/2023
Age : 61
Localisation : Marseille
Re: Gérer le décalage
Serait-ce l'intensité ? : https://www.zebrascrossing.net/t21790-zebre-ok-mais-apres#1109509
persntm- Messages : 706
Date d'inscription : 30/12/2022
Re: Gérer le décalage
point de vue intéressant. c'est sûr que le risque d'être découverte est angoissant, quant aux conséquences c'est autre chose tu peux tout à fait être acceptée comme tu es ou être rejetée. il y a certains endroits aussi où 'être différent' est accepté(enfin officiellement). l'une des solutions serait d'avoir une activité qui te permette d'être toi même sans risque d'être découverte. le meilleurs je crois serait que tu te trouves une ou plusieurs personnes avec qui tu pourrais pratiquer et partager.
juste une chose ne te regarde pas avec les regard des autres ou celui de la société. être décalé à de bons cotés et de plus en plus de gens commencent à le voir. quand tu doutes poses toi la question de qui tu es et surtout ne te juges pas avec les critères de la société(et surtout n'utilises pas le mythe du surdoué comme base). demandes toi quelles sont tes valeurs et même si elles ne sont pas les même que celles de tes voisins, collègues acceptent les et surtout vit en accord avec elles. en tout cas bonne chance.
juste une chose ne te regarde pas avec les regard des autres ou celui de la société. être décalé à de bons cotés et de plus en plus de gens commencent à le voir. quand tu doutes poses toi la question de qui tu es et surtout ne te juges pas avec les critères de la société(et surtout n'utilises pas le mythe du surdoué comme base). demandes toi quelles sont tes valeurs et même si elles ne sont pas les même que celles de tes voisins, collègues acceptent les et surtout vit en accord avec elles. en tout cas bonne chance.
boule-d-ombre- Messages : 1487
Date d'inscription : 02/01/2012
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