Fêter l'anniversaire d'un être cher

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Message par Valona Lun 8 Mai 2023 - 12:44

Papy Solex

Tous les ans, le 5 avril, c'est l'anniversaire de mon papy. Le papa de mon papa. Je suis folle de joie car je suis restée sa petite "Doudoune". C'est ainsi qu'il m'appelait déjà toute petite. Il m'emmenait à l'arrière d'un de ses Solex pour faire des tours. Mon papy collectionne les Solex. Il en possède dix sept exemplaires. Tous d'une année différente. Depuis les modèles les plus populaires du milieu des années 60 aux derniers spécimens des années 80. En passant bien sûr par les minis Solex du début des années 70. Ils sont adorables et colorés de teintes assez délirantes. Pourquoi relater cet anniversaire passé ? Parce qu'aujourd'hui, 8 mai 2023, nous sommes invités chez papy et mamie.

Ces machines sont toutes comme neuves. En état de marche. Leurs moteurs entretenus et entièrement rénovés par la passion de grand père. Depuis plus de 10 ans qu'il est retraité de l'enseignement supérieur, il s'adonne à ce plaisir. Avec mamie, ils n'hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres pour se rendre à des bourses d'échanges. Mais c'est au Musée du Solex de Saint-Guénolé qu'ils aiment à retrouver leurs amis. Des amis qui partagent évidemment la même passion. Mon papy est d'ailleurs devenu une sorte de "sommité" du monde du Solex.

Donc, depuis que je suis petite, chaque année, avec maman, nous lui préparons une belle surprise. Cette fois c'est sur eBay que nous avons trouvé des Solex miniatures. Un magnifique modèle 3 800, réplique de 1966. Il a même deux sacoches. Il est à l'échelle 1/18. Nous l'avons placé au milieu du vacherin glacé prévu pour le jour de ses 76 ans. Pour son cadeau, inutile de se casser la tête, c'est le même depuis dix ans. Une paire de baskets Stan Smith. Ce sont ses chaussures préférées. Ses "pantoufles" comme il dit. Elles lui durent environ une année à chaque fois.

Même si avec mon mètre quatre vingt deux, mes 62 kilos je suis presque aussi grande que lui, il va prendre beaucoup de joie à prendre sur ses genoux sa "Doudoune" chérie...

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Je raconte cette journée dès ce soir à la suite de ce sujet.

À bientôt
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Message par Valona Lun 8 Mai 2023 - 19:57

Papy Solex 2

Un lundi festif

Il ne fait pas très beau en ce lundi 8 mai 2023. Le ciel est gris, sombre et bas. Ce matin il y a mes papys et mes mamies qui sont venus à la maison. Les parents de maman. Les parents de papa. Ils s'entendent comme larrons en foire ces six là. Bien évidemment, je suis la reine du jour. Je règne sur tout ce petit monde avec ma bienveillance. Tout ce beau monde est parti pour la belle maison des grands parents de papa. Un repas succulent composé de plateaux de fruits de mer et de légumes de saisons. Nous avons traîné à table jusqu'à 14 h30. Une petite balade digestive sous les parapluies. Aux environs de 16 h30 nous sommes rentrés sous une pluie battante. Là il est 19 h50. Un repas du soir léger. Après être allée me laver les dents à la salle de bain, je suis dans ma chambre.

Je quitte ma robe pour mettre mon jeans, mon sweat. Je vais défaire ma tresse. Mes papys aiment beaucoup lorsque ma longue natte flotte dans mon dos lorsque j'évolue chez eux ou dans les chemins. Ce qui amuse toujours papa qui est si fier de sa "reine". Je me suis encore beaucoup amusée. Les parents de maman étaient enseignants. Les parents de papa étaient enseignants. J'adore donc les amusantes anecdotes qu'ils ont à partager. J'en connais déjà beaucoup mais c'est d'une telle richesse. Et puis mes papys ont tellement d'humour. C'est merveilleux.

C'était un enchantement permanent. Je suis très "famille". C'est bien d'avoir mangé avant le crépuscule. La nuit tombe pour 20 H30. Un bon thé, des petits gâteaux et nous allons admirer les photos prises cet après-midi. Sur le bureau de mon MacBook Pro j'ai un dossier consacré aux photos de famille. Un double sur mon disque dur externe.

Qui a des papys et des mamies avec qui passer de merveilleux moments ? J'aime lire des histoires de familles. Pas des drames. Non. Des choses plaisantes et distrayantes...

Bisou

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Message par persntm 2 Lun 8 Mai 2023 - 23:21

Ça me fait prendre conscience qu'anniversaire ou non, tout le monde s'en fout de comment je me coiffe, même quand je me coupe les cheveux, c'est bien rare qu'un membre de ma famille dise "ah tiens, tu t'es coupé les cheveux !?" Faut dire, étant ado j'aimais bien le sketch de Bigard alors je ne manquais pas de répondre "non, non, ils sont tombés tous seuls..." mais des fois tu veux bien qu'on remarque, mais non, tout le monde s'en fout.

Ah, par contre ! on me complimente souvent sur mes T-shirts ! et comme ma grand-mère a la mémoire faillible, j'ai droit à plusieurs compliments pour le même neuf pas neuf (pas le même jour, faut pas abuser).

C'est le mérite du T-shirt, mais c'est quand même moi qui aie pris le premier de la pile. Pour l'enfiler, ça va. C'est en été, avec les marcels des fois j'enfile ma tête dans le mauvais trou (c'est le titre de ma sextape). Avec un T-shirt, tu peux pas te rater.
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Message par Wallonie Jeu 1 Juin 2023 - 18:55

C’était un samedi matin, il y a trois ans.

J’étais alors encore un jeune lycéen en classe de Première, et en cette période de fin d’année scolaire je me rendais avec assiduité à la bibliothèque étudier en vue de la préparation des épreuves anticipées de mon baccalauréat scientifique. J’étais serein : bien qu’à peine au-dessus de la mêlée en dépit de mes efforts pour briller, je savais que le désir de la nation d’afficher des taux de réussite mirobolants à cet examen jouait en ma faveur. Je me contentais donc de relire les cours auxquels je n’avais prêté qu’une attention distraite durant l’année afin de prendre connaissance de l’ensemble des documents sur lesquels j’étais susceptible d’être interrogé. De toute manière, le bac de français conserverait toujours sa part de mystère, avec ses textes tirés de nulle part et ses références savantes qu’à chaque fois quelqu’un avait oublié de m’enseigner… Je savais que l’excellence n’était pas pour les personnes comme moi, par conséquent je n’y prétendais pas, tout en essayant néanmoins de demeurer « bon », c’est-à-dire neutre, invisible. Muet.

Ce samedi matin-là, j’avais emmené ma sœur avec moi à la bibliothèque afin de l’aider à réviser en vue de sa passation prochaine des épreuves écrites du DNB. J’avais dû l’inciter à se lever tôt, afin d’espérer avoir une place dans cette bibliothèque très fréquentée. Ma sœur n’était guère enthousiasmée à l’idée d’étudier sur son temps libre, et de surcroît avec une rigueur probablement plus soutenue que celle qu’elle avait en classe… Elle avait néanmoins fini par se laisser convaincre : après tout, elle était bien contente de partager un moment privilégié avec son grand-frère.

Alors que je peinais à préserver sa concentration sur ses exercices de mathématiques, luttant contre le bruit de la rumeur alentour et de l’agitation ambiante qui sans cesse lui causait de la distraction, je m’aperçu en consultant un instant mon cellulaire – c’est que j’étais sur le point de céder moi-même à la déconcentration de ma sœur – que notre mère nous avait envoyé plusieurs messages vocaux. J’abandonnais un instant ma sœur à ses équations afin de me diriger vers un coin où les écouter sans me faire pincer. Comme de coutume lorsqu’elle était en proie à une émotion forte – et notamment lorsqu’il s’agissait de ce mélange de colère et d’angoisse proprement maternel – son propos était confus et désordonné. Néanmoins, en habitué de ses mœurs en matière de communication, je parvins à comprendre que ma mère ignorait où nous nous trouvions et qu’elle nous intimait, à moi et à ma sœur, de rentrer immédiatement à la maison, car il s’agissait de l’anniversaire de notre père aujourd’hui et que notre grand-mère venait cet après-midi même chez nous rendre visite à son « petit » Isaac chéri – mon père.

Il faut que je précise ici, afin que vous puissiez mesurer l’ampleur de l’événement que constituait une telle annonce, que ma grand-mère n’avait, à l’époque, guère donné signe de vie depuis mon enfance, aussi son souvenir s’était-il estompé dans ma mémoire, rangé confusément dans mon esprit aux côtés des boites de feutres séchés qu’elle nous offrait, à moi et à mes frères et sœurs, lors de chacune de ses visites à l’improviste. C’était toujours la même boite, un même exemplaire, identique, qui nous était offert. Ma grand-mère les avait récupérées auprès d’une boutique en bas de chez elle et qui avait, comme on dit communément, mis la clé sous la porte. Notre jeunesse constituait ainsi une excuse parfaite pour s’en débarrasser progressivement tout en ne venant jamais les mains vides. Afin de tirer profit de la situation le plus longtemps possible, ma grand-mère ne nous offrait donc jamais qu’une seule boite à la fois, ce qui ne manquait pas de causer quelques remous dans la fratrie puisque nous étions alors cinq enfants à nous battre pour les couleurs (mes deux petits frères étaient trop jeunes pour dessiner et la dernière, ma plus jeune sœur, n’était pas encore née). Très vite, nous mîmes au point un système consistant à nous répartir trois feutres tirés au sort chacun. J’espérais de toutes mes forces que le rouge – ma couleur préférée – me reviendrait. Ensuite, nous nous mettions au travail, ma mère exigeant que chacun de nous réalisions un dessin en guise de remerciement à notre grand-mère. Bien évidemment, le but de ce petit stratagème était principalement de nous occuper pendant la durée de la conversation plus que de réellement offrir les dessins en question à notre aïeule, mais ma mère exerçait un tel charisme sur nous que jamais il ne nous serait venu à l’idée de remettre en question une de ses décisions. Nous nous exécutions donc, tirant la langue en appuyant de toutes nos forces sur les feutres séchés, tout en nous ingéniant à ne pas percer la seule feuille qui nous était donnée. Hélas, des beaux gribouillis que nous avons effectués ces après-midi-là, il ne reste plus rien : ma grand-mère omettait toujours de repartir avec ses présents, et nous finissions bien vite par les jeter à la poubelle.

Ma grand-mère passait toujours san prévenir. Elle débarquait chez nous comme cela, à l’improviste. J’apprendrais plus tard que ses visites avaient lieu chaque fois qu’elle s’embrouillait avec sa meilleure amie et que, de fait, il lui fallait se trouver d’autres activités pour rompre sa solitude. Dans ces moments-là, elle venait chez nous s’installer sur la meilleure de nos quatre chaises et, après avoir demandé que nous lui procurions un coussin pour en amortir la raideur du dossier et s’être plainte que nous n’avions rien à lui servir devant une tasse fumante de thé vert Cotterley et une boite de Petits Beurres, elle se lançait, bon temps mauvais temps, dans une tirade contre la météo que ma mère était obligée d’écouter jusqu’à la fin. Elle en profitait pour se plainte de la route qu’il lui fallait emprunter pour venir jusque chez nous, de l’éloignement dans lequel nous vivions. Après quoi, elle s’attaquait au logis. Ma grand-mère scrutait tout : les fuites d’eau, le manque de lumière, le salpêtre qui lui rongeait les poumons et la faisait tousser, parfois en crachant une glaire odorante. Elle prodiguait beaucoup de conseils à ma mère sur l’art de gérer une maison ou d’éduquer ses enfant, insistant longuement sur le succès de ses méthodes. Ma grand-mère était fière de son fils, c’est-à-dire mon père, mais avait cette fâcheuse tendance à tenir ma mère pour responsable de son alcoolisme et de son absentéisme tout aussi chronique. Ma mère se défendait comme elle pouvait et son ton, pourtant empêtré de politesse, s’était haussé lors de la dernière visite. J’avais alors six ans, et c’était la dernière fois que je vis ma grand-mère.

Vous comprendrez donc mon émotion en apprenant non seulement qu’il s’agissait de l’anniversaire de mon père – que nous n’avions jamais réellement fêté, celui-ci étant toujours introuvable lorsqu’il n’était pas saoul – mais aussi la venue de ma grand-mère « fantôme ». Mon sang ne fit qu’un tour en consultant l’heure : nous étions déjà en fin de matinée, et la bibliothèque se situait à plus d’une heure et demie en transport en commun de chez nous. Je retournais prestement trouver ma sœur lui expliquer la situation. Nous étions en partie contrariés, mais également surexcités : nous n’avions jamais connu notre grand-mère ! Surtout ma petite-sœur, qui tait bien trop jeune pour avoir le moindre souvenir de sa dernière visite. Le cœur battant, nous nous mîmes en route, affrontant la cohue et les dysfonctionnement usuels des transports.

***

Nous arrivâmes en retard.

Au milieu de notre salle de vie commune se trouvait la table, entourée de chaises. Les matelas et couvertures avaient été rangés sur les côtés, empilés et soigneusement pliés. La plupart de mes frères et sœurs étaient sagement assis par terre, autour de la table, faute de sièges en nombre suffisant. Et au centre se tenaient, d’une part ma grand-mère sur la meilleure de nos chaises, avec toujours ce même coussin qu’il y a des années pour en adoucir la raideur, et d’autre part, soutenu par une de mes sœurs, l’air hébété mais souriant, mon père.

Nous eûmes à peine le temps de la saluer que la réflexion de ma grand-mère fusa. Ne se souvenant pas de moi, elle me prit pour le petit-ami de ma sœur, et de fait se lança dans une tirade sur la folie de ma mère que de laisser sa jeune fille sortir avec un délinquant comme moi. Lorsque ma mère pu enfin lui faire part de sa méprise, cela ne fit qu’aggraver la situation : aux yeux de ma grand-mère pour qui l’habit constitue l’essence du moine, j’avais l’apparence d’un voyou.

Il me faut ici souligner que pour un jeune de cité, je suis plutôt du type dandy, ce qui est peu commun. Ainsi, ce jour-là, j’arborais un magnifique survêtement Adidas au rouge flamboyant, dont les deux rayures blanches sur les côtés ne manquaient pas de me dessiner un semblant de carrure, laquelle me fait hélas naturellement défaut. Je suis de constitution peu athlétique, puisque je mesure un mètre soixante-cinq pour soixante-huit kilos… Lors de mes visites médicales, le médecin me met chaque fois en garde. Ainsi, j’apprécie l’ampleur des joggings qui masque un peu mon embonpoint. Avec une belle paire de sneakers, ceux-ci me confèrent même parfois des allures de sportif, ce qui n’est pas pour me déplaire. De plus, ce type de tenue est idéal pour une partie de football impromptue, ou encore lorsque le besoin de courir se présente, à l’occasion d’une main un peu trop baladeuse envers un étal par exemple. Je crois que j’impressionne les filles. Je suis toujours bien coiffé : à l’instar de « super » Mario (Balotelli) j’ai un mohawk plutôt bien coupé.

Apercevant Audrey Fleurot sur la une d’un Télé Loisir qui dépassait de son sac, je rétorquais à ma grand-mère du tac au tac, pour détendre l’atmosphère : « Savais-tu que moi aussi, je suis HPI ? ». J’ai été testé au primaire grâce à ma maîtresse de CE2 qui a œuvré pour que j’aille poser mes innombrables questions dans la classe de sa collègue chargée des CM1. C’était sans compter le sens de la répartie de ma grand-mère, qui déclara aussitôt : « Ton imbécile de fils va finir homme de ménage, et il en est fier ! ». Nous rîmes tous aux éclats et, au fil de la conversation, sans trop savoir où celle-ci allait nous mener ni au juste où notre grand-mère voulait en venir, nous passâmes finalement un merveilleux moment en famille.

Au plaisir de vous avoir distrait-e-s Smile
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Message par isadora Ven 2 Juin 2023 - 12:10

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