Inhibition intellectuelle et souffrance
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isadora
RonaldMcDonald
Topsy Turvy
Xani
8 participants
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Inhibition intellectuelle et souffrance
Bonjour,
Dans l'élan de détresse qui m'amène ici, j'avoue (étant nouvelle) ne pas avoir pris le temps pour le moment de me présenter.
Depuis plusieurs années maintenant, je ressens que la qualité de mon épanouissement intellectuel est salement amochée par ma capacité de réflexion elle-même, notamment dans la "décision" que je prends de systématiquement l'avorter avant qu'elle ne m'apparaisse riche et convaincante.
Probablement comme nombre d'entre vous ici, j'ai très régulièrement eu la sensation d'être une alien au fil de ma vie, le temps faisant, une part de moi a accepté la réalité de ce fonctionnement différent (oui j'ai été testée), mais d'autres parts de moi, et je le sens bien, cassent littéralement les tibias de mon envie de galoper mentalement. C'est non, c'est le journal qui s'écrase sur le museau, c'est la porte qui claque devant les mocassins.
Je me sens en apnée de mes capacités depuis donc quelques années, cette inhibition m'a progressivement drappée, et moi en bonne complicité naive, je n'ai pas réfléchi à l'intérêt de ne pas accepter cette apnée intellectuelle.
Actuellement, je vis d'un métier qui me passionne, et bien que je sois satisfaite des résultats que j'en constate ainsi que de mon évolution, ce refus de laisser libre court à l'envergure de ma réflexion me limite dans mon accomplissement idéal. (Je ne cherche absolument pas à être pédante ou prétentieuse, donc j'espère sincèrement que ce que j'écris là n'est pas/ne sera pas compris de cette manière). J'en suis à un point où je ressens une véritable panique lorsque je me laisse galoper un peu, j'évite, je fuis, je fume 1, 2, 6 clopes, comme si ce phénomène d'ouverture me ramenait à toutes les critiques qui ont pu être faites à mon encontre dès lorsque je me montrais authentique, tout en ayant en même temps une véritable peur rien qu'à m'imaginer grandir dans ma profession et/ou en toucher l'excellence. Rien qu'à écrire ça, j'ai beaucoup de mal à ne pas me fustiger, ça me ramène aussi à toutes les critiques que j'ai subi sur ma manière de m'exprimer.
Bien renseignée des savoirs autour de ma profession, j'ai également l'impression d'avoir des pistes avant-gardistes, auxquelles je me refuse de penser. C'est simple, dès qu'une idée intéressante me vient, se développe un peu et emporte mon enthousiasme : bim, je la coupe net. Cette rupture soudaine est confortable mais désolante de mon point de vue. Je me gâche, c'est débile. Je me dis que ces idées et leur concrétisation sont un coup d'épée dans l'eau, et que comme d'habitude, ça ne m'amènera qu'à un douloureux sentiment de décalage, que ça sera perçu avec excès intellectuel, alors j'abandonne, et je retourne faire flic-floc dans ma patauge de "je suis contente de ce que je fais mais oulala je ne dois pas en faire trop".
Grossièrement, je me rends compte que je ne m'accepte pas telle que je fonctionne. Je me sens extrêmement mal à l'aise et fuit dès que possible dès lors qu'on relève mes moments de pertinence, ou que j'ai le sentiment que d'autres personnes en ont trop vu sur ce qui peut être valorisable en moi. Alors la plupart du temps je me tais juste. A ce niveau là, j'ai un bon gros syndrome de l'imposteur, mais pas parce que je doute d'être capable, plutôt parce que je pense que je peux être beaucoup plus capable que ce que je montre de moi actuellement, et que je ne suis pas prête à me prendre cette vague dans la tête. L'expérience de mon moi-intellectuel authentique ne m'a amené qu'à de la marginalisation non recherchée, alors j'ai appris à préférer m'auto-saboter par procrastination, par création artificielle d'une peur de l'effort mental, et bien d'autres choses...
L'état de flow que j'éprouvais au travers de ma réflexion me manque, je me manque, être passionnée me manque (parce que oui, ce refus d'auto-accomplissement contamine aussi ce qui m'apparaît passionnant au delà de mon métier, comme si plus rien ne valait la peine, comme si le partage ultérieur ne serait jamais assez juste et vibrant).
J'avais besoin de partager, merci, si certains on pu apprivoiser ou surmonter ça, accepter leur vague sans trembler, je vous lis avec mon attention la plus sereine.
Dans l'élan de détresse qui m'amène ici, j'avoue (étant nouvelle) ne pas avoir pris le temps pour le moment de me présenter.
Depuis plusieurs années maintenant, je ressens que la qualité de mon épanouissement intellectuel est salement amochée par ma capacité de réflexion elle-même, notamment dans la "décision" que je prends de systématiquement l'avorter avant qu'elle ne m'apparaisse riche et convaincante.
Probablement comme nombre d'entre vous ici, j'ai très régulièrement eu la sensation d'être une alien au fil de ma vie, le temps faisant, une part de moi a accepté la réalité de ce fonctionnement différent (oui j'ai été testée), mais d'autres parts de moi, et je le sens bien, cassent littéralement les tibias de mon envie de galoper mentalement. C'est non, c'est le journal qui s'écrase sur le museau, c'est la porte qui claque devant les mocassins.
Je me sens en apnée de mes capacités depuis donc quelques années, cette inhibition m'a progressivement drappée, et moi en bonne complicité naive, je n'ai pas réfléchi à l'intérêt de ne pas accepter cette apnée intellectuelle.
Actuellement, je vis d'un métier qui me passionne, et bien que je sois satisfaite des résultats que j'en constate ainsi que de mon évolution, ce refus de laisser libre court à l'envergure de ma réflexion me limite dans mon accomplissement idéal. (Je ne cherche absolument pas à être pédante ou prétentieuse, donc j'espère sincèrement que ce que j'écris là n'est pas/ne sera pas compris de cette manière). J'en suis à un point où je ressens une véritable panique lorsque je me laisse galoper un peu, j'évite, je fuis, je fume 1, 2, 6 clopes, comme si ce phénomène d'ouverture me ramenait à toutes les critiques qui ont pu être faites à mon encontre dès lorsque je me montrais authentique, tout en ayant en même temps une véritable peur rien qu'à m'imaginer grandir dans ma profession et/ou en toucher l'excellence. Rien qu'à écrire ça, j'ai beaucoup de mal à ne pas me fustiger, ça me ramène aussi à toutes les critiques que j'ai subi sur ma manière de m'exprimer.
Bien renseignée des savoirs autour de ma profession, j'ai également l'impression d'avoir des pistes avant-gardistes, auxquelles je me refuse de penser. C'est simple, dès qu'une idée intéressante me vient, se développe un peu et emporte mon enthousiasme : bim, je la coupe net. Cette rupture soudaine est confortable mais désolante de mon point de vue. Je me gâche, c'est débile. Je me dis que ces idées et leur concrétisation sont un coup d'épée dans l'eau, et que comme d'habitude, ça ne m'amènera qu'à un douloureux sentiment de décalage, que ça sera perçu avec excès intellectuel, alors j'abandonne, et je retourne faire flic-floc dans ma patauge de "je suis contente de ce que je fais mais oulala je ne dois pas en faire trop".
Grossièrement, je me rends compte que je ne m'accepte pas telle que je fonctionne. Je me sens extrêmement mal à l'aise et fuit dès que possible dès lors qu'on relève mes moments de pertinence, ou que j'ai le sentiment que d'autres personnes en ont trop vu sur ce qui peut être valorisable en moi. Alors la plupart du temps je me tais juste. A ce niveau là, j'ai un bon gros syndrome de l'imposteur, mais pas parce que je doute d'être capable, plutôt parce que je pense que je peux être beaucoup plus capable que ce que je montre de moi actuellement, et que je ne suis pas prête à me prendre cette vague dans la tête. L'expérience de mon moi-intellectuel authentique ne m'a amené qu'à de la marginalisation non recherchée, alors j'ai appris à préférer m'auto-saboter par procrastination, par création artificielle d'une peur de l'effort mental, et bien d'autres choses...
L'état de flow que j'éprouvais au travers de ma réflexion me manque, je me manque, être passionnée me manque (parce que oui, ce refus d'auto-accomplissement contamine aussi ce qui m'apparaît passionnant au delà de mon métier, comme si plus rien ne valait la peine, comme si le partage ultérieur ne serait jamais assez juste et vibrant).
J'avais besoin de partager, merci, si certains on pu apprivoiser ou surmonter ça, accepter leur vague sans trembler, je vous lis avec mon attention la plus sereine.
Xani- Messages : 3
Date d'inscription : 17/06/2024
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
Hello,
Je ne crois pas correspondre au profil évoqué, donc ma réponse n'est pas celle attendue. J'espère ne pas trop faire dévier en hors sujet.
J'ai regardé vite fait ce qui vient avec quelques mots clés, je propose ce que je trouve qui semble à la fois un peu consistant et un peu digeste.
Que ce soit à partir de la psychanalyse ou de la psychologie cognitive, la thématique est plutôt abordée en psychologie de l'enfant et/ou de l'adolescent que chez l'adulte, mais je me dis que ça peut donner des idées de réflexions, en fonction de l'âge ou pas, donc ja balance des trucs pas forcément axé 'adulte'.)
Je n’ai quasi rien lu de ces auteurs, je propose des idées en vrac, pour donner du grain à moudre. Tu passerais peut-être d'une défense d'urgence (qui aurait trop duré) à une protection plus durable (en passant par l'intellectualisation, mais aussi en partageant ici). Et/ou tu aurais peut-être l'impression, ou la conscience, de devoir choisir entre intensité et relations.
J'imagine qu'il va te falloir expérimenter avant de refaire l'expérience, d'abord à petits pas (petit objectif, petit enjeu, petite victoire,...). Et donc examiner et tester, avant de pleinement goûter à nouveau. Ce serait sûrement plus facile d'abord dans un environnement nouveau et/ou favorable au changement. Si les autres sont habitués à ce que tu ne remues pas, ils risquent de ne pas te laisser déployer tes ailes.
Je te souhaite de te retrouver. Tu te cherches, c'est donc bien parti.
Bienvenue
La véritable modestie consiste toujours à ne jamais se prendre pour moins ni plus que ce qu'on estime qu'on croit qu'on vaut ni pour plus ni moins que ce qu'on évalue qu'on vaut qu'on croit.
-Pierre Dac
Je ne crois pas correspondre au profil évoqué, donc ma réponse n'est pas celle attendue. J'espère ne pas trop faire dévier en hors sujet.
J'ai regardé vite fait ce qui vient avec quelques mots clés, je propose ce que je trouve qui semble à la fois un peu consistant et un peu digeste.
Que ce soit à partir de la psychanalyse ou de la psychologie cognitive, la thématique est plutôt abordée en psychologie de l'enfant et/ou de l'adolescent que chez l'adulte, mais je me dis que ça peut donner des idées de réflexions, en fonction de l'âge ou pas, donc ja balance des trucs pas forcément axé 'adulte'.)
- Inhibition intellectuelle, Chapitre de Christian Mille, dans Troubles intellectuels et cognitifs de l'enfant et de l'ado (2016) :
- J'aimerais bien lire ce chapitre, dont je copie un fragment :... Le concept d’inhibition offre certes un modèle fonctionnel « optimiste », permettant d’augurer une réversibilité possible des troubles présentés, mais laisse ouverte la question tant de leur origine, de leur durée que de leur mode de résolution. Le sujet inhibé n’est-il pas mis paradoxalement en demeure de « lever » son symptôme en faisant pour cela appel à des moyens qui en l’occurrence lui échappent ?
La perspective psychodynamique privilégiant la référence à cet « infra-mécanisme de défense » est actuellement complétée et réinterrogée par des modèles cognitifs, qui permettent de mieux situer cette expression symptomatique pouvant témoigner tout autant de la suspension élective et secondaire d’une fonction particulièrement investie que d’entraves plus structurelles, relevant d’un abord thérapeutique différent ...
...
Mille, Christian. « Chapitre 18. Inhibition intellectuelle », Philippe Mazet éd., Troubles intellectuels et cognitifs de l'enfant et de l'adolescent. Apprendre • Connaître • Penser. Lavoisier, 2016, pp. 215-231.
https://www.cairn.info/troubles-intellectuels-et-cognitifs-de-l-enfant--9782257206091-page-215.htm
- Je découvre Vincent Daronnat (enseignant, formateur, chercheur quand il a les financements,...) :
- (son parcours là https://www.parabole-education.org/formation/pr%C3%A9sentation-formateur ou là https://daronnatvincent.wixsite.com/classeslaborieuses/about-me )
Il propose un regard original sur des concepts qui pourraient paraître psychanalytico-fumeux. (Je ne jette pas l'entier de la psychanalyse à la poubelle, mais je n'en achète de loin pas tout non plus.)
Parmi les illustrations de ce qu'il a proposé en 2016 :...
...
…
https://www.researchgate.net/publication/304580064_Les_eleves_a_haut_potentiel_en_souffrance_a_l'ecole_un_modele_pour_les_comprendre_et_les_accompagner_vers_la_resilience
Sur son modèle de cerf-volant de 2018 :…
La référence au Cerf-volant a été choisie en raison du pouvoir évocateur de cette comparaison. Un cerf-volant classique est constitué de baguettes qui tendent une voile ; un fil relié à ces baguettes permet de le tenir en équilibre lorsque le vent s’engouffre dans la voile ; plus on lâche le fil, plus l'appareil peut prendre de l'altitude. L'ensemble constitue une métaphore intéressante, nous semble-t-il, du fonctionnement optimal d’un EHPI : si les quatre baguettes du besoin d'intensité, de cohérence, d'action et de relations sont bien déployées, la voile peut se tendre et prendre le vent ; si le fil de l'émancipation donne la liberté voulue, le cerf-volant peut s'élever. Si l'une des baguettes est repliée ou sortie de son logement (métaphore des modes repli et envahissement), c'est tout l'ensemble qui est incapable de voler ; de même, si le fil est tenu trop court ou totalement lâché, aucun décollage n'est possible.
…
https://www.researchgate.net/publication/328213705_Penser_les_situations_de_souffrance_d'enfants_a_haut_potentiel_intellectuel_dans_le_cadre_scolaire_avec_la_theorie_du_Cerf-volant
- Parmi les références de Vincent Daronnat, il y a Fabrice Bak :
- Parmi les références de Vincent Daronnat, il y a Fabrice Bak (psychologue cognitiviste, clinicien et chercheur, basé à Lyon) et son modèle des cinq « structures-mères » (habiletés à (1) se décentrer de soi, (2) généraliser ses compétences acquises, (3) inhiber ses idées lorsque nécessaire, (4) classer des éléments, et (5) anticiper les suites de ses actions).
Le modèle de Fabrice Bak figure dans le livre de 2013 (qui n’aborde pas vraiment le monde du travail, mais qui présente le modèle) :
https://www.editions-harmattan.fr/livre-la_precocite_dans_tous_ses_etats_a_la_recherche_de_son_identite_fabrice_bak-9782343013244-41192.html
Le dernier livre de Fabrice Bak, qui aborde le monde du travail, est sorti début 2024 (il s'intéresse manifestement plus à la population en souffrance qu'à celle qui va bien, mais il semble moins déconnecté de la recherche que JSF et d'autres) :
https://www.editions-harmattan.fr/livre-le_haut_potentiel_intellectuel_realise_vivre_enfin_et_ne_plus_survivre_fabrice_bak-9782336405735-79034.html
- Tinoco à la HEP-VD :
- Pour élargir, je propose aussi Carlos Tinoco, qui se penche sur le milieu (ce que Bak fait aussi, selon le résumé en lien ci-dessus) :
"ce que les difficultés des surdoués nous disent de l'institution scolaire"
- Une publication assez récente (en accès ouvert) avec des jeunes HQI ou pas (avec ou sans bilan) (auteurs belges) :
- Barbier K, Donche V, Verschueren K.
Academic (Under)achievement of Intellectually Gifted Students in the Transition Between Primary and Secondary Education: An Individual Learner Perspective.
Front Psychol. 2019 Nov 13;10:2533.
https://doi.org/10.3389/fpsyg.2019.02533
C'est basé sur le modèle en illustration ci-dessous :
Je n’ai quasi rien lu de ces auteurs, je propose des idées en vrac, pour donner du grain à moudre. Tu passerais peut-être d'une défense d'urgence (qui aurait trop duré) à une protection plus durable (en passant par l'intellectualisation, mais aussi en partageant ici). Et/ou tu aurais peut-être l'impression, ou la conscience, de devoir choisir entre intensité et relations.
J'imagine qu'il va te falloir expérimenter avant de refaire l'expérience, d'abord à petits pas (petit objectif, petit enjeu, petite victoire,...). Et donc examiner et tester, avant de pleinement goûter à nouveau. Ce serait sûrement plus facile d'abord dans un environnement nouveau et/ou favorable au changement. Si les autres sont habitués à ce que tu ne remues pas, ils risquent de ne pas te laisser déployer tes ailes.
Je te souhaite de te retrouver. Tu te cherches, c'est donc bien parti.
Bienvenue
La véritable modestie consiste toujours à ne jamais se prendre pour moins ni plus que ce qu'on estime qu'on croit qu'on vaut ni pour plus ni moins que ce qu'on évalue qu'on vaut qu'on croit.
-Pierre Dac
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
Bonjour et bienvenue. Que voilà une présentation étoffée et riche. Merci pour ce témoignage.
Mon avis de psy de comptoir, qui vaut ce que tu l'as payé (c'est à dire rien), est le suivant : tu fais un blocage.
Tout le monde fait des blocages, en fait. chacun a les siens, j'ai les miens, ils sont handicapants, mais ne ressemblent pas aux tiens. Parmi les tiens, il y en a un que tu as identifié (la plupart, on ne les voit même pas), et que tu perçois comme problématique : tu ne vas pas au bout des idées qui t'apparaissent.
C'est probablement lié à un trauma, ou une série de traumas, par exemple de mauvaises expériences quand tu est allée loin dans des pensées, tu les a développées, et il t'est arrivé des bricoles. Peu importe lesquelles, disons que pour te protéger, tu évites désormais ce qui peut causer ce genre de bricoles. C'est un grand classique. Et surtout, c'est en gros inconscient. Ca ne se maitrise pas directement.
Par contre, ça se travaille. Avec un professionnel. Ce que je ne suis pas. Mais pour ne pas arriver les mains vides face au professionnel et ne pas perdre de temps (ça coute cher, un bon professionnel), il est bon d'être préparé. Et Topsy - qui a posté pendant que j'écrivais - t'a donné d'excellentes pistes pour préparer ça.
Mon avis de psy de comptoir, qui vaut ce que tu l'as payé (c'est à dire rien), est le suivant : tu fais un blocage.
Tout le monde fait des blocages, en fait. chacun a les siens, j'ai les miens, ils sont handicapants, mais ne ressemblent pas aux tiens. Parmi les tiens, il y en a un que tu as identifié (la plupart, on ne les voit même pas), et que tu perçois comme problématique : tu ne vas pas au bout des idées qui t'apparaissent.
C'est probablement lié à un trauma, ou une série de traumas, par exemple de mauvaises expériences quand tu est allée loin dans des pensées, tu les a développées, et il t'est arrivé des bricoles. Peu importe lesquelles, disons que pour te protéger, tu évites désormais ce qui peut causer ce genre de bricoles. C'est un grand classique. Et surtout, c'est en gros inconscient. Ca ne se maitrise pas directement.
Par contre, ça se travaille. Avec un professionnel. Ce que je ne suis pas. Mais pour ne pas arriver les mains vides face au professionnel et ne pas perdre de temps (ça coute cher, un bon professionnel), il est bon d'être préparé. Et Topsy - qui a posté pendant que j'écrivais - t'a donné d'excellentes pistes pour préparer ça.
RonaldMcDonald- Messages : 11721
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
sois la bienvenue ici.
il est probable que sur ce forum, tu puisses t'exprimer sans te limiter et trouver un espace pour développer tes idées, que ce soit dans ton domaine ou de façon générale.
au plaisir de te lire,
il est probable que sur ce forum, tu puisses t'exprimer sans te limiter et trouver un espace pour développer tes idées, que ce soit dans ton domaine ou de façon générale.
au plaisir de te lire,
isadora- Messages : 3891
Date d'inscription : 04/09/2011
Localisation : Lyon
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
bonjour ta prose me fait penser à ce que j'ai vécu quand toute ma vie on m'a reproché d'être comme je suis. toute ma vie on m'a dit que je n'étais pas 'comme il faut' (reste à savoir ce qu'est le 'comme il faut'), que je ne pensais pas comme il faut. j'ai vécu en tentant de me conformer au monde des autres avec plus ou moins de réussite. jusqu'au jour où une goute tomba au mauvais endroit et mis le feu aux poudre, inutile de dire que le résultat fut dévastateur.
pour moi tu sembles être en train de faire pareil. une partie de toi est en train de te signaler que ça ne va pas que tu te fais du mal à toi même. tu vas avoir à faire un choix, un choix difficile: être totalement toi même et rejeter ceux qui ne t'acceptent pas telle que tu es ou continuer à tenter de te conformer à leurs exigences et voir une partie de toi mourir petit à petit. plus tu vas attendre avant de faire ce choix pire ça sera. j'ai quant à moi attendu très longtemps et j'en paie un prix très élevé.
je ne fais que dire ce que je pense et j'espère que tu t'en sortiras. si tu veux en parler via mp ne te gène pas.
pour moi tu sembles être en train de faire pareil. une partie de toi est en train de te signaler que ça ne va pas que tu te fais du mal à toi même. tu vas avoir à faire un choix, un choix difficile: être totalement toi même et rejeter ceux qui ne t'acceptent pas telle que tu es ou continuer à tenter de te conformer à leurs exigences et voir une partie de toi mourir petit à petit. plus tu vas attendre avant de faire ce choix pire ça sera. j'ai quant à moi attendu très longtemps et j'en paie un prix très élevé.
je ne fais que dire ce que je pense et j'espère que tu t'en sortiras. si tu veux en parler via mp ne te gène pas.
boule-d-ombre- Messages : 1488
Date d'inscription : 02/01/2012
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
Bonjour, merci pour vos messages bienveillants
Merci pour les ressources partagées également
J'entends les ressorts psy mais j'en suis un peu usée, je ressens surtout le besoin d'une communication plus humaine, moins technique, tout simplement parce que je suis fatiguée d'y baigner continuellement. Je n'ai pas envie qu'on me parle de psycho, je suis déjà mon trajet de ce côté là.
Je sais que tout ça sera une longue réconciliation avec moi même, je pense aussi que je manque de pairs stimulants autour de moi, donc mon sentiment de validation et de légitimité à être véritablement moi n'est pas invité à s'appliquer…
Je ressens aussi souvent des "fausses routes" avec ceux que je peux côtoyer, ils apparaissent intéressants puis finalement je réalise que leurs développements sont à côté de la plaque, et la déception revient.
J'ai aussi cette grosse apathie, celle du ressenti d'être très seule dans mes formats de réflexion, souvent. Avant je prenais énormément de plaisir dans l'écriture, mais à force qu'on me dise que c'était "trop compliqué", j'en ai perdu l'envie et l'intérêt. Je n'ai pas envie qu'on me dise "mais tu écris avant tout pour toi", car c'est faux, j'aime partager et que ces écrits créent l'ouverture vers les interactions vibrantes, je suis lasse d'avoir trop écrit sans écho, de manière répétée, ça n'amène qu'à un douloureux repli.
Je suis aussi fatiguée de l'egocentrisme des gens, de cette léthargie intellectuelle que beaucoup ont, où s'il ne s'agit pas d'une photo de chaton qui fait une cabriole, alors ça ne mérite pas d'attention. De ce besoin de comparer, de juger ce qui n'est pas "conforme", de ce besoin de casser les idées et opinions des autres, de toujours tout surclasser par ce soi visqueux.
J'aimerais pouvoir sortir me promener et me reconnecter aux plaisirs simples sans qu'un gros lourd vienne m'aborder pour me dire de manière totalement random que la météo est à chier et qu'il s'appelle Jean-Marcel. J'aimerais prendre plaisir à sourire naturellement sans qu'on me demande pourquoi je souris, si ça va, etc.
J'ai besoin de croire que j'ai le droit de me réconcilier avec l'envergure de ce que je ressens de moi sans avoir à me justifier continuellement, ou à corriger le mal d'ego des autres.
J'ai l'impression que le contact avec les autres est soit glissant soit visqueux, soit ils vivent trop leur frénésie normative et consumériste en ignorant totalement les formes de richesses non matérielles qui existent, soit ils projettent tous leurs besoins de reparentage ou de sécurité quitte à surcharger mentalement l'autre et à le vampiriser totalement, à créer un dégout du social.
Je trouve dommage d'être si désabusée. Je suis fatiguée d'avoir le sentiment de devoir toujours déjouer, feinter, sans quoi le respect se compromet.
Je n'ai pas envie de me dénaturer (ce que je fais donc bien maintenant) mais j'ai fait l'expérience du fait que si je ne le fais pas, je me retrouve marginalisée, isolée. Je n'ai plus envie de prendre part au partage d'opinions avec mes proches, parce que le ton est tout de suite belliqueux, c'est la bataille du "j'ai raison", tout est perçu avec de l'affront, un besoin de correction.
Il y a longtemps je n'avais pas peur d'être intellectuellement authentique, puis j'en ai eu marre d'être le sujet soit de flatteries soit d'ostracisation.
Je crois aussi que je risquerais d'être très rejetante si j'étais authentique, parce que j'en ai marre de supporter des blablas inutiles, à devoir répondre à des conventions complètement débiles auxquelles je n'adhère pas, à me censurer parce que sinon mamie va faire la gueule toute l'après midi, si je me permets de lui dire que non, ce n'est pas parce qu'on éduque sexuellement les jeunes qu'ils deviennent des maques (un exemple).
Bref désolée pour ce coup de gueule apathique, je pense que j'ai besoin d'évacuer, à la fois grâce au rempart virtuel mais aussi "face" à une population que j'imagine la plus ouverte pour pouvoir y être réceptive.
Merci pour les ressources partagées également
J'entends les ressorts psy mais j'en suis un peu usée, je ressens surtout le besoin d'une communication plus humaine, moins technique, tout simplement parce que je suis fatiguée d'y baigner continuellement. Je n'ai pas envie qu'on me parle de psycho, je suis déjà mon trajet de ce côté là.
Je sais que tout ça sera une longue réconciliation avec moi même, je pense aussi que je manque de pairs stimulants autour de moi, donc mon sentiment de validation et de légitimité à être véritablement moi n'est pas invité à s'appliquer…
Je ressens aussi souvent des "fausses routes" avec ceux que je peux côtoyer, ils apparaissent intéressants puis finalement je réalise que leurs développements sont à côté de la plaque, et la déception revient.
J'ai aussi cette grosse apathie, celle du ressenti d'être très seule dans mes formats de réflexion, souvent. Avant je prenais énormément de plaisir dans l'écriture, mais à force qu'on me dise que c'était "trop compliqué", j'en ai perdu l'envie et l'intérêt. Je n'ai pas envie qu'on me dise "mais tu écris avant tout pour toi", car c'est faux, j'aime partager et que ces écrits créent l'ouverture vers les interactions vibrantes, je suis lasse d'avoir trop écrit sans écho, de manière répétée, ça n'amène qu'à un douloureux repli.
Je suis aussi fatiguée de l'egocentrisme des gens, de cette léthargie intellectuelle que beaucoup ont, où s'il ne s'agit pas d'une photo de chaton qui fait une cabriole, alors ça ne mérite pas d'attention. De ce besoin de comparer, de juger ce qui n'est pas "conforme", de ce besoin de casser les idées et opinions des autres, de toujours tout surclasser par ce soi visqueux.
J'aimerais pouvoir sortir me promener et me reconnecter aux plaisirs simples sans qu'un gros lourd vienne m'aborder pour me dire de manière totalement random que la météo est à chier et qu'il s'appelle Jean-Marcel. J'aimerais prendre plaisir à sourire naturellement sans qu'on me demande pourquoi je souris, si ça va, etc.
J'ai besoin de croire que j'ai le droit de me réconcilier avec l'envergure de ce que je ressens de moi sans avoir à me justifier continuellement, ou à corriger le mal d'ego des autres.
J'ai l'impression que le contact avec les autres est soit glissant soit visqueux, soit ils vivent trop leur frénésie normative et consumériste en ignorant totalement les formes de richesses non matérielles qui existent, soit ils projettent tous leurs besoins de reparentage ou de sécurité quitte à surcharger mentalement l'autre et à le vampiriser totalement, à créer un dégout du social.
Je trouve dommage d'être si désabusée. Je suis fatiguée d'avoir le sentiment de devoir toujours déjouer, feinter, sans quoi le respect se compromet.
Je n'ai pas envie de me dénaturer (ce que je fais donc bien maintenant) mais j'ai fait l'expérience du fait que si je ne le fais pas, je me retrouve marginalisée, isolée. Je n'ai plus envie de prendre part au partage d'opinions avec mes proches, parce que le ton est tout de suite belliqueux, c'est la bataille du "j'ai raison", tout est perçu avec de l'affront, un besoin de correction.
Il y a longtemps je n'avais pas peur d'être intellectuellement authentique, puis j'en ai eu marre d'être le sujet soit de flatteries soit d'ostracisation.
Je crois aussi que je risquerais d'être très rejetante si j'étais authentique, parce que j'en ai marre de supporter des blablas inutiles, à devoir répondre à des conventions complètement débiles auxquelles je n'adhère pas, à me censurer parce que sinon mamie va faire la gueule toute l'après midi, si je me permets de lui dire que non, ce n'est pas parce qu'on éduque sexuellement les jeunes qu'ils deviennent des maques (un exemple).
Bref désolée pour ce coup de gueule apathique, je pense que j'ai besoin d'évacuer, à la fois grâce au rempart virtuel mais aussi "face" à une population que j'imagine la plus ouverte pour pouvoir y être réceptive.
Xani- Messages : 3
Date d'inscription : 17/06/2024
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
boule-d-ombre a écrit:bonjour ta prose me fait penser à ce que j'ai vécu quand toute ma vie on m'a reproché d'être comme je suis. toute ma vie on m'a dit que je n'étais pas 'comme il faut' (reste à savoir ce qu'est le 'comme il faut'), que je ne pensais pas comme il faut. j'ai vécu en tentant de me conformer au monde des autres avec plus ou moins de réussite. jusqu'au jour où une goute tomba au mauvais endroit et mis le feu aux poudre, inutile de dire que le résultat fut dévastateur.
pour moi tu sembles être en train de faire pareil. une partie de toi est en train de te signaler que ça ne va pas que tu te fais du mal à toi même. tu vas avoir à faire un choix, un choix difficile: être totalement toi même et rejeter ceux qui ne t'acceptent pas telle que tu es ou continuer à tenter de te conformer à leurs exigences et voir une partie de toi mourir petit à petit. plus tu vas attendre avant de faire ce choix pire ça sera. j'ai quant à moi attendu très longtemps et j'en paie un prix très élevé.
je ne fais que dire ce que je pense et j'espère que tu t'en sortiras. si tu veux en parler via mp ne te gène pas.
Boule d'ombre, j'aimerais bien t'envoyer un MP, mais visiblement je ne peux pas encore. Je serais cependant ravie d'en ouvrir un de ta part et de lancer une conversation.
Xani- Messages : 3
Date d'inscription : 17/06/2024
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
Bonjour.
Oui j'ai également ressenti cela mais surtout dans le monde du travail.
Me concernant, dans mon service même j'ai eu droit à des coupures nettes en reunion d'equipe quand je leur expliquais mes idées.
Ils me rétorquaient que j'etais à la masse ...
Je ne vais pas me faire des amis, mais la realité, tu l'as dites.
les NT sont des gros flemmards intellectuels, moins ils réfléchissent, mieux ils se portent.
Faut eviter de trop se creuser !
Je sais c'est tres frustrant, surtout si tu es tsa et hp en même temps car toi tu souhaiterais parler beaucoup de sujets qui tiennent à coeur et en fait ... ben non, tu realises que les NT font "style"
Ils s'intéressent en coup de vent ... mais en réalité, ils s'en moquent.
Oui j'ai également ressenti cela mais surtout dans le monde du travail.
Me concernant, dans mon service même j'ai eu droit à des coupures nettes en reunion d'equipe quand je leur expliquais mes idées.
Ils me rétorquaient que j'etais à la masse ...
Je ne vais pas me faire des amis, mais la realité, tu l'as dites.
les NT sont des gros flemmards intellectuels, moins ils réfléchissent, mieux ils se portent.
Faut eviter de trop se creuser !
Je sais c'est tres frustrant, surtout si tu es tsa et hp en même temps car toi tu souhaiterais parler beaucoup de sujets qui tiennent à coeur et en fait ... ben non, tu realises que les NT font "style"
Ils s'intéressent en coup de vent ... mais en réalité, ils s'en moquent.
PeJ- Messages : 93
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 45
Localisation : Lyon
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
Ah ! pas moi.j'ai très régulièrement eu la sensation d'être une alien
Juste un être humain libre de toutes entraves qui fait ses choix, et ils vont souvent très loin (au sens strict aussi), sans me préoccuper du regard d'autrui.
Seule nuisance, une relative solitude dans le quotidien en échange de rencontres de l'instant d'une intensité peu commune.
Lâche-toi, vis tes désirs, choisis tes codes et ce dans tous les registres, assume l'atypicité de tes désirs et tu te réaliseras.
Pour y parvenir, il est nécessaire de s'accoutumer aux regards réprobateurs normés. C'est un peu de boulot, mais ça en vaut la peine.
Cherche activement les plaisirs de toute nature sans avoir pour objectif le bonheur qui est un leurre toxique dont on nous abreuve.
Au pire, il surviendra brièvement à l'instant où tu t'y attends le moins.
(Mode coach de vie et dev'perso inside. Ceux qui me connaissent auront le droit à un éclat de rire géant)
Bon j'ai pakasa à faire, je cours me mettre une tôle dans le bar de la fan zone du coin alors que je déteste le foot.
J'ai
Vomir dans la rue un soir de match n'est pas un délit si on reste digne.
Confiteor- Messages : 9163
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
Coucou,
Ton post est très détaillé, merci de nous faire partager cela.
Bordel, qu'est-ce que ça me parle. C'est effectivement surtout au travail que cela s'est manifesté, mais cela n'est pas venu d'un coup : à force d'humiliations (ou ce que j'ai perçu comme tel) et d'être hors cadre, à force de poser de questions et qu'on me rétorque " Non, tu mets mal à l'aise les autres quand tu fais ça, car eux se disent qu'ils ne s'en posent pas assez et c'est dur pour eux " (pauvres bichons)...
J'ai pris la solution radicale d'être à un poste moins qualifié, mais où je peux travailler seule. Et quel bonheur, quelle énergie retrouvée depuis que je ne dois pas habituellement adapter mon discours, mes dires, mes connaissances, pour ne pas oser froisser l'égo d'un collègue. Car naïve que je suis, je n'aspire qu'à la paix des ménages et sentir que je dérange, alors que je fais tout pour éviter cette situation, c'est juste, ultra-déprimant.
Du coup, la solution, je ne l'ai pas vraiment, j'ai fui un peu le problème et le retour de bâton, je le sens arriver... car je suis (sans prétention) sur-qualifié pour le poste que j'occupe, et cela me pèse, forcément.
Aussi, comme rien n'est noir et blanc, 5 ans de violences conjugales dont verbales, avec un homme qui me répétait à chaque dispute à quel point il fallait exterminer les gens bêtes comme moi, conjugué avec un phénomène d'emprise, et on se sent comme la personne la plus stupide du monde. Je vais loin dans le traumatisme mais au moins, j'espère que c'est lisible : il y a effectivement sans doute un évènement traumatisant qui t'as tellement fait douté de ta valeur, que tu bloques. Et pas besoin de quelque chose d'aussi extrême.
Et ne serait-ce pas une forme d'anxiété ? Anticiper les évènements à l'extrême si on "ose" être soi, de façon la plus négative, embué par le souvenirs d'évènements négatifs qui se sont produit lorsqu'on a "senti" qu'on dépassait du cadre (le dépassement de fonction en football, oui, chacun ses références pourries).
J'en parle car je me suis résolu aux anxiolytiques, et j'ai osé pour la première fois depuis bien longtemps faire un gros FUCK à tout ce...noeud, et oser parler de certaines observations, idées à mon patron. Oser montrer ce que je sais faire, qui ne sont pas du tout en lien avec mon poste même parfois. L'idée n'est pas d'en faire l'apologie, il y a d'autres manières de gérer l'angoisse, mais peut-être est-ce une piste ? Chaque situation est tellement personnelle et unique.
Tu dis que tu as peur d'être rejetante en devenant plus authentique : curieusement, n'est-ce pas l'inverse qui se produit ?
Plus on accepte d'être soi, moins on juge les autres aussi, car leurs avis nous importent moins. Et quand leurs avis nous importent moins, on les tolèrent peut-être plus (parole d'une femme qui travaille dans un milieu macho, et parfois ultra-conservateur au possible).
C'est en essayant de sur-adapter qu'on provoque au final, plus souvent le rejet ; on se sur-investit et le retour sur investissement n'est jamais au rendez-vous, donc frustration à la clé. Tellement de fois j'ai eu cette même idée, et étant impulsive, il y a parfois des jours au travail où j'ai osé dire FUCK (oui j'adore ce mot dans ce contexte) ; alors que je pensais subir toutes les foudres de ma hiérarchie et de mes collègues, j'ai reçu des compliments sur ma façon " de ne pas me laisser faire ".
Bref, ce n'est pas réglé chez moi non plus, j'y vais petit à petit afin de ne pas rendre mes désillusions trop violentes. Mais l'environnement y est pour quelque chose aussi : je suis tout simplement tombé sur une hiérarchie professionnelle ouverte d'esprit, et c'est une condition indispensable pour moi aujourd'hui au travail. Et heureusement, il y a quand même beaucoup de gens ouvert d'esprit, HPI ou pas
Bon courage à toi, tu réussis en tout cas, à très bien verbaliser ton ressenti et tu as l'air d'avoir une fine analyse de ta situation ; cela ne pourra que t'aider.
Ton post est très détaillé, merci de nous faire partager cela.
Bordel, qu'est-ce que ça me parle. C'est effectivement surtout au travail que cela s'est manifesté, mais cela n'est pas venu d'un coup : à force d'humiliations (ou ce que j'ai perçu comme tel) et d'être hors cadre, à force de poser de questions et qu'on me rétorque " Non, tu mets mal à l'aise les autres quand tu fais ça, car eux se disent qu'ils ne s'en posent pas assez et c'est dur pour eux " (pauvres bichons)...
J'ai pris la solution radicale d'être à un poste moins qualifié, mais où je peux travailler seule. Et quel bonheur, quelle énergie retrouvée depuis que je ne dois pas habituellement adapter mon discours, mes dires, mes connaissances, pour ne pas oser froisser l'égo d'un collègue. Car naïve que je suis, je n'aspire qu'à la paix des ménages et sentir que je dérange, alors que je fais tout pour éviter cette situation, c'est juste, ultra-déprimant.
Du coup, la solution, je ne l'ai pas vraiment, j'ai fui un peu le problème et le retour de bâton, je le sens arriver... car je suis (sans prétention) sur-qualifié pour le poste que j'occupe, et cela me pèse, forcément.
Aussi, comme rien n'est noir et blanc, 5 ans de violences conjugales dont verbales, avec un homme qui me répétait à chaque dispute à quel point il fallait exterminer les gens bêtes comme moi, conjugué avec un phénomène d'emprise, et on se sent comme la personne la plus stupide du monde. Je vais loin dans le traumatisme mais au moins, j'espère que c'est lisible : il y a effectivement sans doute un évènement traumatisant qui t'as tellement fait douté de ta valeur, que tu bloques. Et pas besoin de quelque chose d'aussi extrême.
Et ne serait-ce pas une forme d'anxiété ? Anticiper les évènements à l'extrême si on "ose" être soi, de façon la plus négative, embué par le souvenirs d'évènements négatifs qui se sont produit lorsqu'on a "senti" qu'on dépassait du cadre (le dépassement de fonction en football, oui, chacun ses références pourries).
J'en parle car je me suis résolu aux anxiolytiques, et j'ai osé pour la première fois depuis bien longtemps faire un gros FUCK à tout ce...noeud, et oser parler de certaines observations, idées à mon patron. Oser montrer ce que je sais faire, qui ne sont pas du tout en lien avec mon poste même parfois. L'idée n'est pas d'en faire l'apologie, il y a d'autres manières de gérer l'angoisse, mais peut-être est-ce une piste ? Chaque situation est tellement personnelle et unique.
Tu dis que tu as peur d'être rejetante en devenant plus authentique : curieusement, n'est-ce pas l'inverse qui se produit ?
Plus on accepte d'être soi, moins on juge les autres aussi, car leurs avis nous importent moins. Et quand leurs avis nous importent moins, on les tolèrent peut-être plus (parole d'une femme qui travaille dans un milieu macho, et parfois ultra-conservateur au possible).
C'est en essayant de sur-adapter qu'on provoque au final, plus souvent le rejet ; on se sur-investit et le retour sur investissement n'est jamais au rendez-vous, donc frustration à la clé. Tellement de fois j'ai eu cette même idée, et étant impulsive, il y a parfois des jours au travail où j'ai osé dire FUCK (oui j'adore ce mot dans ce contexte) ; alors que je pensais subir toutes les foudres de ma hiérarchie et de mes collègues, j'ai reçu des compliments sur ma façon " de ne pas me laisser faire ".
Bref, ce n'est pas réglé chez moi non plus, j'y vais petit à petit afin de ne pas rendre mes désillusions trop violentes. Mais l'environnement y est pour quelque chose aussi : je suis tout simplement tombé sur une hiérarchie professionnelle ouverte d'esprit, et c'est une condition indispensable pour moi aujourd'hui au travail. Et heureusement, il y a quand même beaucoup de gens ouvert d'esprit, HPI ou pas
Bon courage à toi, tu réussis en tout cas, à très bien verbaliser ton ressenti et tu as l'air d'avoir une fine analyse de ta situation ; cela ne pourra que t'aider.
toutestpossible- Messages : 174
Date d'inscription : 23/06/2020
Age : 31
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
Je ne sais pas si on rejette moins quand on est plus authentique. Je dirais qu'on est moins emmerdé, mais surtout que ça vient plus vite. Ceux à qui on ne convient pas, c'est direct. Donc on se retrouve plus seul, mais ce qui reste comme entourage ne fait pas chier.
Bien évidemment, reste le souci du monde du travail. Ou là se retrouver partiellement isolé peut avoir des conséquences pécuniaires plus que gênantes (sans compter le reste)
Bien évidemment, reste le souci du monde du travail. Ou là se retrouver partiellement isolé peut avoir des conséquences pécuniaires plus que gênantes (sans compter le reste)
RonaldMcDonald- Messages : 11721
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Inhibition intellectuelle et souffrance
RonaldMcDonald a écrit:Je ne sais pas si on rejette moins quand on est plus authentique. Je dirais qu'on est moins emmerdé, mais surtout que ça vient plus vite. Ceux à qui on ne convient pas, c'est direct. Donc on se retrouve plus seul, mais ce qui reste comme entourage ne fait pas chier.
J'peux pas mieux dire... Propre à chacun, mais oui devenir plus authentique, c'est apporter moins d'importance au regard de l'autre, moins s'adapter et les antagonismes entre personnes sont de fait, plus évidents. Et les "symbioses" aussi.
Mais plus facile à dire qu'à faire, car le regard de l'autre
Et la honte... le sentiment de honte du moins, peut pas mal inhiber le fonctionnement cognitif (effet sur la production de cortisol et de dopamine...), aussi. Un sujet que je trouve intéressant à explorer dans cette thématique... Avoir peur de faire honte aux gens qui nous entourent aussi, arrgh... Extrêmement paralysant.
toutestpossible- Messages : 174
Date d'inscription : 23/06/2020
Age : 31
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