Il en faut bien de la patience, nom de nom !

Si j'en crois le site, ça fait sept mois que je me suis tu. Ici tout du moins. Bientôt les vacances, et franchement, je vais en avoir bien besoin. Je remonte la pente, tout doucement. L'impression quand même d'être passé dans une essoreuse qui s'est un petit brin emballé, pour rire, qu'elle. Alors les vacances seront vraiment les bienvenues.

Je m'installe petit à petit à mon poste et apprends tous les jours le métier. Ce nouveau métier depuis déjà quelques années. Photographe, ça ne s'improvise vraiment pas. Mes sujets photographiques ont changé, pour faire simple du paysage, je passe aux photographies de spectacles, et ce n'est vraiment pas facile à appréhender. Mais j'adore. Et ce qui est vraiment sidérant, pour moi en tout cas qui ne sais pas faire avec les compliments, ce sont justement les retours. Qui donnent envie. Même si à chaque fois, j'ai l'impression de faire un grand saut dans le vide. Et de travailler mes marottes. La composition, les basses lumières, les intentions, les micros gestes.
J'ai intégré aussi ce qui ressemble à des ateliers d'écriture. Et j'adore ! Juste j'adore !
Alors, parce que parfois, il faut bien un brin d'inconscience pour nous manœuvrer, j'ai envoyé un tapuscrit à une maison d'édition et des séries photographiques pour d'éventuelles expositions. Je sais que ce n'est pas exactement dans la doxa, dans l'idée que ce font les gens de ce qui ce doit d'être beau, que j'ai toutes les chances de ne pas être pris puisque justement, je me plais à explorer ce qui se trouve en marge, le presque disruptif, mais. D'une, j'ai osé ce geste, fut-il vain, je l'ai osé. Et ça, ça n'a pas de prix. Et pour autant, si. Si ça aboutissait, hein ? Envie d'y croire quand même. Et si ce n'est pas pour cette fois, la suivante. Et si pas, tant pis, continuer, j'aime tant écrire et photographier, jalousement.
Pendant ce temps, j'investis dans ce qui va me permettre de sortir de chez-moi. Mes vélos. Avec un soin presque maniaque. N'ayant pas de voiture, à moitié plus ou moins complètement agoraphobe (j'aime pas les gens en mode sardine qui rouspètent pour dire les choses clairement), les transports en commun me sont torture. Mais à vélo, je peux traverser la ville comme sur un tapis volant, voir même, ô folie ! en sortir de cette foutue ville puante et polluée, mais que j'aime bien au fond. Et voir des arbres en écorces véritables, en feuillage véritable. Petit sentiment de liberté qu'il est si doux de sentir à nouveau, moins empêtré dans les autres. Qui rouspètent pour tout et pour rien. M'agace. Je suis bien finalement sur mon petit vélo.
La santé, ce n'est pas tout à fait ça. J'ai bien morflé de ce côté. Mais je suis vivant, esquinté, mais vivant. Alors quand c'est trop douloureux, serrer les dents. Ça, c'est pour le côté "mécanique", il faut que je prenne sur moi. Même si je ne peux, pour le moment, plus courir.
Pour le "reste", j'ai une reconnaissance de travailleur handicapé. Asperger et syndrome post-traumatique à me fader. Quotidien pas toujours très simple. On va dire ça, mais je sais que vous connaissez, que vous savez ce que ça veut dire. On verra bien ce qui change dans mon quotidien. Parce que pour le moment, c'est un poil nébuleux. Mais après que le diagnostic ait été posé il y a un an, les choses ont été examinées, reste maintenant à mettre les dispositifs en place. De la patience donc. Et voir ce qui se décante.

Si je reviens ici, après une pause volontaire pour vous éviter ma traversée de l'obscur, c'est pour vous dire que les choses ont évolué, doucement, mais vers le mieux. Tout reste à construire, à partir d'une jolie ruine, que je ne peux pas souhaiter ça, même à mon pire ennemi, parce que ce n'est pas vraiment ce qui se fait de plus cool au monde. Pour rester dans l'euphémisme. Mais je peux commencer à reconstruire. En étant soutenu. Moins seul. En jouant avec ce qui me fait vibrer. Pour le chat, c'est une autre histoire, c'est lui qui joue avec moi. De ce côté, rien n'a vraiment changé.

Voilà...