Présentation - Tib9876

Bonjour à tous !

J'ai finalement franchi le pas de m'inscrire sur le forum après y avoir pas mal réfléchi et sur les conseils de pas mal de gens.
Je ne sais pas trop comment introduire la chose donc je pense que le mieux est que je fasse une petite présentation de moi et de ce que je fais ici. J'espère que cela pourra vous toucher et que nous pourrons avoir des beaux échanges sur le forum.

Je suis un jeune homme de 26 ans qui a force de cumuler pas mal de bizarreries, a fini par penser que peut-être il était un peu différent et en tout cas qu'il avait besoin de rencontrer des gens qui lui ressemblent un peu plus pour s'épanouir.

Il s'est passé vraiment pas mal de choses dans ma vie que je ne vais pas détailler ici mais parmi lesquelles on peut citer l'apparition de questions et de vides existentiels très tôt, la création d'un monde imaginaire dans lequel j'ai vécu la plupart de ma jeunesse, un grand sentiment de décalage avec les autres qui a abouti à un masque social dont j'ai beaucoup beaucoup de mal à me séparer aujourd'hui, le besoin de réfléchir sur tout et de tout remettre en question, un besoin de profondeur dans mes liens amicaux et amoureux, l'impression d'une hyper lucidité en ce qui concerne les rapports sociaux et les blessures des individus; je veux dire par là que j'ai fortement conscience de ce qui se joue réellement entre les individus, des non-dits et des dynamiques de groupe, ainsi que de la psychologie et des blessures des personnes.

Bref, tout cela ne serait pas un problème en soi si ça ne s'était pas accompagné, à partir d'un certain moment, de profonds mal-êtres. J'ai beaucoup fouillé ces dernières, essayé de comprendre, essayé mille solutions et cela m'a permit de me reconstituer progressivement un vie dans laquelle je suis mille fois plus épanoui avant. Pendant cette période, mon psy m'a fait passer le test et il s'avère que je suis HPI. J'ai néanmoins été très déçu par le test parce qu'il m'a semblé qu'il ne reflétait pas du tout ce que j’interprète comme étant réellement quelqu'un de disons "zèbre" dans le sens où il était extrêmement réducteur et qu'il me semble que nos spécificités vont bien au delà d'une capacité accrue à quelques tests de logique et autres assemblages de cubes à motifs. Mais bref, c'est un sujet dont nous pourrons peut-être discuter sur le forum

Mais là où je veux en venir, c'est qu'un des mal-êtres dont j'ai souffert, dont je souffre toujours, et qui je soupçonne fait souffrir bon nombre d'entre nous, c'est la solitude. Plus précisément, ce fait de ne pouvoir vraiment partager nos pensées, réflexions, ressentis et émotions avec des gens sur la même longueur d'onde que nous, ce fait d'être incompris, de ne pas pouvoir jouir de ce qui pourtant, dans mon cas, est ce qui me stimule et me rend heureux : de grandes discussions dans lesquelles j'ai l'impression que mon interlocuteur comprend et apprécie ce que je peux élaborer et réciproquement où j'arrive à être surpris, séduit par les pensées d'autrui, avoir l'impression que de nouveaux plans de pensées, de nouveaux systèmes s'ouvrent à moi. Bref, chez moi, les quelques fois où j'ai pu expérimenter ce genre de connexion, c'était à la limite de l'orgasmique. Je prend ce type de cas les plus extrêmes pour être bien compris, mais même hors d'un registre si intense, simplement d'échanger et de sentir qu'on se comprend avec l'autre, ça me manque tellement. Et il en est de même sur le plan émotionnel, que les sentiments qui nous lient soient partagés dans la même profondeur.
Cette absence d'interlocuteur, c'est quelque chose qui m'a rongé à petit feu. C'est comme une carence alimentaire qui s'installe. On ne se rend pas vraiment compte que c'est cela qui nous manque car ça s'installe progressivement, mais il y a un vide qui se crée et qui grossit petit à petit. En fait on est seul. Au milieu des autres, de sa famille, de ses amis, on parle, on vit des choses ensemble, mais en réalité, car on a fait l'expérience du vide dans le regard des autres quand on est soi-même, on s'est inconsciemment adapté à parler une langue que l'autre peut comprendre. Alors on a l'air bien comme ça, on rigole, on a l'air de s'amuser, d'apprécier, parce qu'on ne veut pas faire de peine à sa maman ou à ses amis, mais en fait on a un masque plus ou moins conscient et en fait, ce n'est pas nous qui sommes là, c'est le masque, c'est du faux. Nous, au milieu des autres, nous sommes seuls, isolés. Je me sens comme seul sur la lune, sur une planète inhabitée; ou comme si les autres étaient d'une autre espèce. Les chats c'est bien, et on peut partager plein de choses avec, il y a des choses que je partage avec les gens, c'est vrai, la vision n'est pas totale; mais vivre une vie où on est le seul être humain au milieu d'une société de centaines de chats, je pense que c'est logique qu'il y ait un mal-être qui s'installe. Parce qu'on ne peut pas tout partager avec eux. Sans même parler de tout parce qu'on ne peut probablement jamais "tout" partager, il y a des choses que l'on a besoin de partager et que l'on ne peut pas. Ça fait d'autant plus de peine quand ce sont des chats que l'on aime profondément. Quelle tristesse de voir ainsi que sa connexion avec son papa ou sa maman est si limitée, quand on a l'impression que l'on comprend chacun de ses conditionnements, qu'on comprend sur lui ce qu'il ne sera jamais capable de comprendre, quand on a l'impression de voir les fils qui animent la marionnette et que réciproquement, on voit bien qu'il est si démuni face à ce qu'on essaye de lui exprimer, même si on l'aime et qu'on sait qu'il nous aime... Cela rend assez triste.

Alors voilà, ce que je veux dire c'est que je pense que je ne suis pas seul à ressentir cela. Et aussi que j'ai pris conscience que beaucoup d'autres mal-êtres que j'ai pu avoir se sont, il me semble, plus ou moins installés à partir de ce premier et je soupçonne que c'est le cas pour beaucoup de personnes HPI, zèbres ou quelconque autre dénomination qui parle de personnes qui sont un peu différentes.

Du coup voilà, tout ça pour dire (il en a fallu du temps   ) que j'aimerais beaucoup pouvoir essayer d'échanger avec vous, que ce soit à propos de nos différences ou plus globalement de n'importe quelle question et je crois que c'est un peu le but de ce forum

Voilà, merci beaucoup de m'avoir lu et au plaisir d'échanger avec vous sur les topics!
J'adorerais également pouvoir participer à des rencontres IRL s'il y en a.

Aller, bon week-end et à bientôt

Tu n'es pas le seul à ressentir ça, sans doute, mais tu l'exprimes fort bien.
Bienvenue !

Si tu habites en Picardie je veux bien te rencontrer IRL. Enfin, ça dépend où en fait, parce que c'est grand, la Picardie!

bon week-end

Je ne sais pas où tu vis, mais si le week-end y commence lundi ça m'intéresse.



Et bienvenue par ici

Bienvenu

Eh bien merci à tous ! Merci Timo. ça me fait plaisir !

Je suis en île-de-France, mais au plaisir d'aller découvrir la Picardie un week-end.

C'était un long we spécial 11 novembre, mais non mes week-ends se limitent au dimanche en temps normal.

Bonne soirée à tous

Bonjour et bienvenue. Comme disent les autres, tu as mis des mots très justes sur des choses que beaucoup parmi nous ressentent, où ont ressenti.

Beaucoup ici se sont retrouvés dans les vidéos de Carlos Tinoco, particulièrement les plus anciennes comme celle-ci.

cet été, j'ai commencé la pratique du clown, dans laquelle il est dit : "le nez est le plus petit masque". derrière ce tout petit masque, j'ai trouvé une liberté incroyable.

je crois qu'il faut garder le masque tant qu'on en a besoin.

quand on fait un tour en EHPAD, c'est parfois assez drôle de voir ce qu'il y a derrière le masque, quand le grand âge venant, les personnes ne contrôlent plus le paraître. ça donne des sketchs pimentés et anticonformistes.

sois le bienvenu ici.

Ronald,
Oui j'ai vu quelques unes de ses vidéos et en effet, ça fait plaisir de voir quelqu'un qui dit ce qu'on avait l'impression d'être le seul à penser ! Merci pour le partage.

Isadora, oui, je pense qu'il y a un équilibre à trouver sur le masque.

Bienvenue sur le forum.