Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

+4
MegaHz
paela
fabi33
JanBathyst
8 participants

Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par JanBathyst Mer 21 Déc 2011 - 20:33

Bon, je me lance mais allez chercher un café, un thé, une bière, enfin ce que vous préférez et des mouchoirs, parce que ça va être long, mais long (j’en vois déjà qui soupirent) afin de me suivre dans mes tribulations de zèbre effarouché. Mais prenez votre mal en patience l’histoire se finit bien.

Commençons simplement par un état des lieux : je suis jeune, beau, intelligent, drôle, célèbre, grand, fort (la beauté d’Apollon avec la sagesse d’Athéna et le sens de la vie de Bacchus, quoi) : ah, excusez-moi on me signale en régie que je dois me décrire moi, pas un fantasme.

On recommence :
  • Jeune je suis (enfin tout dépend du point de vue mais je n’ai pas encore besoin de déambulateur et dans ma tête je ne suis même pas sûr d’être vraiment adulte) : 35 ans
  • Grand je suis (1.82m c’est déjà suffisant pour se cogner la tête), large (des épaules, et aussi parfois des chevilles) et profond (aussi bien au niveau de l’humour que de la réflexion ou du ventre) ; je suis enveloppé et pas “gros” comme dirait un certain gaulois, et même si je n’ai pas de menhir sous la main, mon “man-ire” pourrait être terrible.
  • Barbu et de plus en plus chevelu aussi (depuis le temps que je voulais essayer !)

Pour le physique on s’arrête là, je vais quand même pas mettre ma pointure de chaussures.

Pour les lieux l’histoire se déroule sur le bassin d’Arcachon jusqu’à la fin du collège, puis sur Bordeaux et ses alentours jusqu’en 2008, petite escale de moins d’un an à Nantes et, depuis, un petit village de Charente-Maritime.

Passons maintenant à l’historique du trublion :
  • Déjà phobique et précoce avant ma naissance (à 6 mois et demi je veux sortir et me ravise, pareil à 7 mois, à 8 mois aussi et j’attends 9 mois jour pour jour pour sortir (déjà ponctuel) : je tiens à préciser pour ceux qui en douteraient que je tiens ces informations d’une source non confidentielle généralement considérée comme fiable, ma mère.
  • Hyper-sensible très jeune je fais un blocage sur la nourriture à l’âge de 1 an, ce qui me fait rester au biberon jusqu’à l’âge de 7 ans (je dois pas être loin du Guinness Book et je pense que c’est de là que me viennent mes envies de “censuré, pourrait choquer un public féminin” tongue ) : mes parents ont bien essayé de me faire manger mais après 3 jours sans manger ils ont craqué avant moi. Et après me direz-vous, eh bien nourriture déséquilibrée jusqu’à aujourd’hui, émaillée de petits progrès avec l’âge.

La vie scolaire :
  • Jusqu’en cinquième, premier de la classe (donc fayot pour la plupart des autres élèves) sans forcer (mais je demandais un dictionnaire ou une encyclopédie à Noël et n’aimait pas les vacances d’été parce que trop longue alors je me faisais offrir des cahiers de vacances) mais solitaire. J’aimais et j’aime toujours autant apprendre.
  • Par contre après c’est la longue et lente descente aux enfers :
    • divorce des parents à 10 ans, “comme une boule de flipper, qui roule, qui roule…”
    • devoir se mettre à “travailler” (ne plus tout comprendre du premier coup)
    • presque deux ans d’arrêt de croissance et un an d’avance : j’étais le plus petit de ma classe et je vous dis pas en sport comme c’est agréable
    • harcelé au collège (tiens, si on le mettait en haut des casiers à cartable pour voir) et solitaire, à part un peu avec les “différents”, les autres “rejetés” mais bon jusque là, rien de bien méchant, en tout cas comparé à la suite

Petite pause parce que cela commence à ressembler à un film dramatique de série B : pour ceux qui seront là à ma première sortie de ZC, bonne nouvelle, une tournée sur mon compte pour fêter ça (et là ce sera la Guiness bouc drunken ).

A partir de là la descente aux enfers s’accélère (quel est l’enfoiré qui a ajouté du savon sur la pente ?) :
  • Début du lycée et premier beau-père (un vrai connard celui-là : à peine après 1 an de mariage il nous sort : “J’ai déjà élevé mes propres gosses, tu crois pas que je vais m’occuper de celui-là (oui oui, c’est moi)”, je redouble donc ma seconde et séparation du beau-papa (pas très sûr de l’ordre mais ça n’a pas beaucoup d’importance)
  • Deuxième (et dernier parce que toujours là) beau-père : gentil mais avec des problèmes à son boulot, direction arrêt-maladie et dépression puis la retraite ; ma mère : très fortes migraines qui l’obligent à rester couché dans le noir 3 jours par semaine au moins, direction dépression aussi, les migraines ont fini par se calmer. Et moi je commence ma première au lycée local mais ne tient pas très longtemps, car, ta-dam, moi aussi direction dépression (5 ans de psy à 1 ou 2 fois par semaine) : avec tout ça on a même pas eu droit à un prix de groupe !
  • Je finis le lycée par correspondance tout seul comme un gland (non, il n’y a pas de faute d’orthographe) par l’intermédiaire du CNED (3 dépressifs à la maison c’est la fête tous les jours) : au total 7 ans pour faire mes 3 ans de lycée (encore pas loin du Guinness Book).
  • 2 tentatives ratées à la fac (on s’en serait un peu douté, non ?)

S’en suit une longue période de calme apparent :
  • Je fais le manutentionnaire intérimaire permanent dans une usine d’embouteillage de vin (et même aux 3*8 certains tournent au gros rouge qui tâche à la pause déjeuner) pendant un peu plus d’un an (plutôt bien intégré d’ailleurs, pas le temps de réfléchir) et quant ils n’ont plus eu besoin de moi (trop d’intérimaires, ils ont proposé des contrats à certains d’entre nous, dont moi) j’avais déjà obtenu une formation d’analyste-programmeur à l’AFPA de Pessac (au deuxième essai, la première fois la psy de l’ANPE estime que je n’ai pas arrêté ma psychothérapie depuis assez longtemps).
  • La formation se passe bien jusqu’à la période de recherche de stage (incapable de la faire, panique totale, je m’enferme chez moi pendant plusieurs jours sans répondre à personne) ; heureusement mon formateur m’en trouve un dans une boîte sympa dans laquelle on me propose de rester après mon stage (ceci après les 2 premières de stage sur les 11 à faire).
  • Je retourne donc travailler dans cette société (pendant 6 ans environ) située sur la CUB après ma formation (CDI signé à la date exacte de mes 25 ans, pu.... déjà) et je m’intègre tranquillement, je fais bien mon boulot, je m’y fais petit à petit quelques copains et j’évolue au sein de la société (ah ah ah, je vous ai bien eu : non ça n’était pas possible, évolution réservée aux ”anciens“, même incompétents) : tentative de faire bouger les choses avec la plupart de mes collègues et au bout d’un certain temps sans y arriver, sans compter le travail de moins en moins intéressant et oui vous avez deviné, dépression.
  • Après 4 mois d’arrêt-maladie je commence dans une nouvelle société sur Nantes en espérant que ma délocalisation m’aide à me changer les idées, malheureusement l’ambiance n’est pas aussi géniale qu’elle en avait l’air au premier abord (la situation ressemblait même assez à celle que je venais de quitter !) et en plus arrivent les prémisses de la crise de 2008, après 10 mois et demi, dépression ; pendant ce temps-là la moitié du service de ma précédente boîte s’est tirée dans les 6 mois suivant mon départ (ils ont tiré une sacrée gueule il paraît)

Et on arrive à la conclusion (vous aussi vous en avez marre, hein ?) :
  • Plus de 2 ans de sorties uniquement médicales, phobie sociale et crises de panique quand j’essaye de mettre un poil de nez dehors, traitement médicamenteux (toujours en cours)
  • Après une certaine stabilisation je commence à rechercher des informations sur les HQI et je tombe sur votre forum et le livre "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué" de Jeanne SIAUD-FACCHIN (à qui il faudrait réserver une place au cimetière du Père-Lachaise tant elle a fait pour beaucoup d’entre nous) que je me décide à acheter et à lire et après quelques semaines se produit quelque chose de très bizarre (que je nommerai plus tard CoucouShima) : pendant plusieurs semaines je redescends et deviens quasiment incapable de réfléchir posément à la moindre chose, suis irascible et je ne sais plus trop quoi d’autre en plus …
  • Après CoucouShima je me mets à aller mieux pendant quelques semaines puis j’ai droit à une petite réplique plus courte mais quasiment aussi intense
  • Et depuis j’ai fait plus de progrès en 2-3 mois qu’en 35 ans sunny , socialement et dans d’autres domaines, je renais, je redécouvre la vie et l’envie de vivre avec les yeux d’un grand enfant, l’optimisme, l’espérance, que je suis toujours un idéaliste (envers et contre tout), je me mets à discuter virtuellement alors que je n’avais jamais réussi, je me remets à sortir seul et je vais même rencontrer des gens que je ne connaissais pas avant (la preuve le 23/12/2011), bien que mon organisme me le fasse payer régulièrement (maux de têtes et autres) mais il faut que je le déshabitue alors je persévère avec plaisir car j’attends le lendemain plein d’entrain (sauf quand les tâches ménagères arrivent Laughing )

Bravo à ceux qui ont eu le courage de tout lire et à bientôt sur les forums et dans la vraie vie. Bisous


Dernière édition par JanBathyst le Ven 23 Déc 2011 - 12:44, édité 1 fois
JanBathyst
JanBathyst

Messages : 28
Date d'inscription : 20/11/2011
Age : 48
Localisation : La cabane au fond du jardin

Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par fabi33 Mer 21 Déc 2011 - 20:46

Bienvenu JanBathyst et à bientôt dans la IRL
fabi33
fabi33

Messages : 498
Date d'inscription : 17/02/2010
Age : 55
Localisation : bordeaux

http://zebrascrossing.forumactif.org/t4126-histoire-de

Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par Invité Mer 21 Déc 2011 - 20:54

Like a Star @ heaven


Dernière édition par :: le Jeu 5 Jan 2012 - 16:10, édité 1 fois

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par paela Mer 21 Déc 2011 - 21:02

Bienvenue et au plaisir de te rencontrer Smile
paela
paela

Messages : 2689
Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 31
Localisation : Bordeaux

Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par MegaHz Mer 21 Déc 2011 - 21:10

Bienvenue JanBathyst.

Quand tu dis que tu veux vivre avec les yeux d'un enfant, QUID de la bouche ? Le biberon c'est fini rassure moi, tu ne vas pas replonger ? Ah oui....censure, alors tu as aussi le regard d'un adulte parfois Smile coquin.

Tu ne manques par d'humour, et ça fait plaisir de voir la pèche que tu as.

Bien sur il y aura encore des moments difficiles, tu ne vas pas tirer un trait sur 35 ans comme ça, mais te voilà enfin en route...

Bonne route sur le chemin de >ta< liberté.

MegaHz
MegaHz

Messages : 225
Date d'inscription : 09/05/2011
Age : 46
Localisation : Dans le Tarn

Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par coeur sensible Mer 21 Déc 2011 - 23:15

c'est un vrai bonheur... frais, vivant, engageant. Merci de m'avoir fait sourire plusieurs fois (un record pour moi) et d'avoir réussi à garder mon attention plusieurs minutes... petit souffle de vie bienvenu par ici Very Happy
coeur sensible
coeur sensible

Messages : 825
Date d'inscription : 13/11/2010
Age : 47
Localisation : SUD

Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par Lysange Jeu 22 Déc 2011 - 1:14

Moi ce que je retiens globalement c'est que tu es de plus en plus chevelu!

Et bienvenue! :p
Lysange
Lysange

Messages : 831
Date d'inscription : 01/08/2011
Localisation : entre la chaise et le clavier

Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par DoomGopher Jeu 22 Déc 2011 - 3:58

Coucou ^^
Content que t ai pu faire ta presentation , qui n est pas longue du tout , tu t es pas foulé je trouve ...
En tout cas qui reste facile a lire ^^
A demain ^^
DoomGopher
DoomGopher

Messages : 4051
Date d'inscription : 17/01/2011
Age : 42
Localisation : Bordeaux

https://www.zebrascrossing.net/t2017-alashazam-vala-sproui

Revenir en haut Aller en bas

Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures) Empty Re: Zèbre un zour, zèbre touzours (ou l'histoire d'un zèbre qui avait perdu ses rayures)

Message par Giamilla Jeu 22 Déc 2011 - 11:12

Ta présentation est tellement bien enlevée et drôle dans ses tournures de phrase ("Je m'en suis sorti comme un gland...") qu'on en redemanderait Wink

Bienvenue !
Giamilla
Giamilla

Messages : 180
Date d'inscription : 10/11/2011
Age : 41
Localisation : Somme, France

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum