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Message par Corsaire Lun 6 Fév 2012 - 13:53

Les éléments.

L'orage. L'orage a d'abord mouillé mes yeux d'enfant de crainte et d'angoisse. Puis rapidement, l'orage m'a fasciné. Aimanté.

Palper, ressentir, la sournoise sensation de l'approche de l'orage. L'air chaud acquière lourdeur et s'électrise, charge mon for intérieur et fait monter l'excitation. Les gens ne se doutent de rien, ils vivent leur vie, écrasés de chaleur, je les observe. Le bruissement soudain des feuilles du peuplier, dénotant un léger courant d'air contraire aux précédents, se fait annonciateur. Les feuilles des peupliers montrent alternativement leur face verdâtre et leur face luisante au soleil. Une deuxième bourrasque atypique, comme un message adressé. Les gens ne remarquent rien. Quelques nuages passent, apportant parfois un peu d'ombre sur le touriste liquéfié. L'un de ces nuages semble différent. Et il ne vient pas seul, il est suivi de quelques spécimens étranges. Très légèrement étrange. Juste un peu différents. Verticalisés, électrifiés. Des zèbres dans le troupeau. Des messagers, pourtant. Les gens ne remarquent rien, ils s'écoulent sur le sol et remettent leurs projets à plus tard.

Une bourrasque plus forte, brève, puis soudain le néant. Grillons, cigales, oiseaux, se taisent, tandis que les nuages filent et dansent plus frénétiquement, bourgeonnants. Les gens sont toujours aussi liquides. Ils ne sentent rien venir et geignent plus fort pour combler l’absence des grillons. Des nuages électriques de moucherons leurs volent aux oreilles. Ce silence m'instigue qu'il est temps pour moi de me placer en spectateur de la nature. L'excitation monte en moi, l'adrénaline me prend à la gorge. Silence ! Qu'on écoute ce que la nature a à nous dire. Pour le témoin attentif, au loin, le silence est soudain rompu par un discret grondement sourd et flegmatique. Silence. Personne n'a rien remarqué, j'ai probablement imaginé ce grondement, trop impatient. Second grondement, cette fois plus palpable, plus réel. J'avais raison. Il vient de par-là, comme les dernières rafales l'indiquaient. La nature silencieuse est prête. Seuls les hommes s'écoulent encore lentement d'une activité à une autre, inconscients.

Ça y est ! Je le vois. Un mur de nuages approche, du lointain. Il est lent mais implacable, précédé d'un troupeau erratique de cotons blancs tantôt bourgeonnants tantôt étirés, déchirés par les courants qui règnent là-haut, à dix mille mètres, infinité de cavaliers annonciateurs. Les prémices cotonneuses voilent soudain le soleil, qui semble se retirer doucement pour laisser place à la pièce qui se met en place. Les gens ont à peine remarqué qu'ils suaient un peu moins. Silence. On ne peut plus fuir. Trop tard pour les apathiques. Le mur est un front qui embrasse l'horizon et dévore silencieusement le bleu du ciel.

Un éclair blanc déchire soudain le mur de nuages du ciel jusqu'au sol, comme marquant sa cible. Le silence n'en a plus pour très longtemps... Quelques secondes plus tard un puissant grondement se fait entendre, si sourdement que le sol et les murs semblent en frémir. La bête a rugi sur les apathiques. Presque au même instant, une violente rafale pousse les gens et les choses en tous sens, s’engouffre dans mes cheveux, me fait plisser les yeux un instant. Mon sourire ne s’effacera plus jusqu'à la fin. J'ai envie de hurler merci ! A présent une géante décharge bleue zèbre la moitié du ciel, sautant d'un bord à l'autre de l'enclume. Bleue, c'est signe de grêle. Le tonnerre arrive presque immédiatement après et fini d'affoler les gens qui s'enfuient bêtement en tous sens. Il fallait écouter. L'orage, à présent, est ici. Parcellaires, les premières gouttes tombent. Très grosses. Chacune est une averse à elle seule. Et brutalement c'est le déluge, rafraichissant les idées des gens trop confiants dans la tranquillité de leurs vacances. Elle nettoie les consciences, emporte les errances et remet définitivement les projets au lendemain. J'observe tout cela et je ris de ces faux intrépides, piégés par la masse, courant après une sandale s'enfuyant dans le torrent, retenant un parasol déjà pulvérisé, abandonnant les affaires et jetant les enfants hors de la tourmente. Pour tout un chacun c'est un semblant d'apocalypse.

Chacun court à l'abri de l'ivresse.

J'observe ce spectacle fantastique de la nature déchainée. On ne distingue plus de pauses entre les déchirements des éclairs, les vibrations du tonnerre et les hurlements du vent. Les gens ont disparu juste à temps, car bientôt les craquements des branches se font entendre. La grêle, comme promis, remplace la pluie et martèle tout ce qui existe encore au dehors. On ne discerne plus rien au-delà de quelques mètres. C'est dangereux mais les gens sont en sécurité. Je ne souhaite jamais le mal de personne. Je leur souhaite juste assez de tourmente, de temps en temps, afin qu'ils reconsidèrent la nature, dans sa puissance et dans sa beauté. Qu’ils reconsidèrent un instant leur place vis à vis des éléments. Et moi, je me souhaite juste de vivre cette ivresse qui me nourrit.

Ça aurait pu être pire. Et si je souhaiterais le voir un jour, je souhaite que personne n'y soit jamais confronté. Dans le cœur insondable de l'orage aurait pu se cacher un mal un millier de fois plus sauvage. Le vortex d'une tornade aurait pu toucher terre pareille au doigt de dieu, dans un ronflement, parait-il, animal et terrifiant. Monstre sauvage apparaissant soudain sur la partie est de l'orage, scindant littéralement le ciel en deux parties, l'une bleue et pure, l'autre violente et ténébreuse. Je ne souhaite à personne de subir ça. Mais j'aimerais le vivre un jour. D'assez loin sans doute.

Il m'est arrivé plusieurs fois déjà de partir "chasser" l'orage, en voiture, afin de l'observer et de le vivre.

Je me suis aussi retrouvé une fois emprisonné sur le rebord d'une fenêtre, un jour de tempête et de très grande marée à Saint-Malo. Ce fut l'une des expériences les plus jouissives de ma passion pour les éléments. La mer emportait les voitures autour de moi, déchaussait les pierres de la digue dans un bruit d'onde de choc, arrachait les brises lames et les emportait sur les routes, pulvérisait les vitrines des restaurants trop près de l'eau. J'ai eu la chance d'être seulement mouillé. Mais quel spectacle...

J'aime aussi affronter le froid mordant dans des conditions que le quidam jugerait invivables. A 22 ans avec ma copine on a réussi à mettre sur pied une expédition au Groenland, toundra et calotte glaciaire. Terre des extrêmes malgré que nous fussions en été. Juste nous deux. Mais je ne vais pas alourdir ce pavé avec ça pour l'instant !

Bon tout ça, ce ne sont que des exemples. Ce comportement n'est pas toujours sans danger, j'en suis conscient ! Plus qu'une recherche suicidaire d'adrénaline cela exprime avant tout une passion-fascination pour la nature et les éléments. Pas un bête goût du risque. Merci de m'avoir lu si vous l'avez fait. J'avais juste l'envie de mettre des mots sur quelques-unes de ces sensations.


Dernière édition par Corsaire le Mer 20 Fév 2013 - 10:34, édité 2 fois
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Message par Saphodane Lun 6 Fév 2012 - 14:22

Des mots très vivants, merci. Pour ma part, je les reconnais aussi, ces signes, mais je les crains plus que jamais. Un orage qui s'approche, et je commence à avoir les poils dressés et le cœur qui s'emballe. Quand je dis aux gens qui m'accompagnent "il va y avoir de l'orage, mettons-nous à l'abri", on rigole. Premier coup de tonnerre auquel je sursaute et commence à avoir les larmes aux yeux, on me répond "mais non, c'est un camion, ou une voiture, tu te fais des idées". Puis quand ça éclate, si on ne m'a pas laissée me mettre à l'abri, c'est fureur et terreur pour moi, anticipée, et stupéfaction pour les autres.
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Message par Corsaire Lun 6 Fév 2012 - 14:30

Saphodane, sache bien sûr que je ne blâmais absolument pas les gens qui en ont peur ou qui n'aiment pas l'orage, ce serait invraisemblable. Wink
Je décrivais seulement le fait qu'après m'avoir effrayé un temps les orages m'ont rapidement fasciné, et je décrivais cette fameuse sensibilité que tu sembles posséder toi aussi. Smile
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Message par Saphodane Lun 6 Fév 2012 - 14:35

Ah mais oui mais ça va sans dire, j'avais bien saisi, je partageais, c'tout ! Very Happy

J'ai vécu aussi les grandes marées à Granville, sur la plage du Plat Gousset. J'ai même eu la "chance" (pour moi c'est un épisode traumatisant, mais je conçois parfaitement que ça puisse être jouissif pour d'autres) de vivre un orage dans une cuvette entre deux montagnes, avec les éclairs qui se réverbèrent partout et ce bruit assourdissant de tôle battue.

La nature, je la crains et essaye de la respecter, plus que jamais, précisément parce que je vois ce dont elle est capable pour nous remettre les idées en place. Mais je la préfère plus douce, lorsqu'un rayon traverse un nuage et éclair des gouttes de pluie sur un toile d'araignée, quand le ciel est bleu, ou rose, ou vert, que les nuages moutonnent tranquillement dans l'immensité atmosphérique.
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Message par Corsaire Lun 6 Fév 2012 - 16:43

Saphodane a écrit:Ah mais oui mais ça va sans dire, j'avais bien saisi, je partageais, c'tout ! Very Happy

Ouf ! Very Happy

Saphodane a écrit:lorsqu'un rayon traverse un nuage et éclair des gouttes de pluie sur un toile d'araignée, quand le ciel est bleu, ou rose, ou vert, que les nuages moutonnent tranquillement dans l'immensité atmosphérique.

Ah mais entièrement d'accord Very Happy Mon texte peut il est vrai laisser penser que "seuls les extrêmes me font vibrer". "Les extrêmes me font vibrer" serait plus correcte, car je continue à côté de m'émerveiller en toutes choses de la natures.
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Message par Lola the cat Mer 15 Fév 2012 - 14:45

Salut Corsaire,

je comprends tout à fait ton excitation face aux événements naturels extrêmes: orages, tempêtes, inondations...ça me fascine aussi! Et quelle excitation suprême lors du "premier orage de l'année"! Peur, excitation, fascination...toutes ces émotions sont mêlées, bien sûr. Nos réactions sont à l'image de l'orage lui-même, le déchaînement des eaux comme le déchaînement de la vie, qui arrache la terre à la lenteur poissante de l'été, et fascination face à ce déchaînement de vie sur lequel nous n'avons prise.

Par ailleurs, très bel avatar.
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Message par ♥ Kiss Jong-il ♥ Mer 15 Fév 2012 - 16:36








Pessoa : TTTHQI++★

















« Telle une sombre espérance, on a senti planer quelque chose d'encore plus annonciateur; la pluie elle-même a semblé prise de timidité; une obscurité sourde s'est étendue muettement sur l'air ambiant. Et soudain, tel un hurlement, un jour formidable a volé en éclats. La clarté d'un enfer glacé avait visité le contenu de toute chose, rempli chaque cervelle, chaque recoin. Tout demeura frappé de stupeur.

Un poids retomba ensuite de chaque chose, le coup étant passé. La pluie morne disait aussi la gaieté, de son bruit fruste et dru. On sentait son propre coeur, sans le chercher, et penser donnait le vertige. Une vague religion se formait dans le bureau.

Chacun se sentait différent de ce qu'il était, et le patron Vasquès surgit à la porte de son bureau pour penser à dire quelque chose. Moreira sourit, le visage encore tout environnant du jaune de sa peur subite. Et son sourire disait que, sûrement, le coup de tonnerre suivant arriverait d'un peu plus loin. Une carriole lancée à fond de train bouscula bien haut les bruits de la rue.

Involontairement, le téléphone se mit à grelotter. Au lieu de retourner dans son bureau, le patron Vasquès marcha vers l'appareil situé dans la grande salle. Il eut un répit, un silence, et la pluie tombait comme en cauchemar. Le patron Vasquès oublia le téléphone, qui avait cessé de sonner, le petit coursier remua faiblement, tout au fond de la salle, comme un objet importun.

Un grand sentiment de joie, fait de quiétude et de délivrance, déconcerta chacun d'entre nous. Nous nous sommes remis au travail, encore abasourdis, aimables, sociables, avec une exubérance spontanée.

Sans que personne le lui ait demandé, le coursier vînt ouvrir les fenêtres toutes grandes. Une odeur fraîche, indéfinissable, pénétra, avec l'air chargé d'eau, dans la grande pièce. La pluie, légère à présent, tombait avec humilité. Les bruits de la rue, quoique identiques, étaient maintenant différents. On entendait la voix des charretiers, et c'était la voix de gens bien réels.

Très nettement, dans la rue d'â côté, le tintement des trams nouait un lien social avec nous. L'éclat de rire d'un enfant solitaire résonna comme le chant d'un canari dans l'atmosphère limpide. La pluie légère diminua encore. »











♥ Kiss Jong-il ♥

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Message par Invité Mer 15 Fév 2012 - 18:13

Super ton texte Corsaire !!!
J'ai adoré le début quand tu décris l'arrivée de l'orage, je me suis retrouvée en pleine campagne, un après-midi d'été, quand en vélo, tu sens l'orage te poursuivre.....
ça m'a fait aussi penser à ce poème que j'ai écrit :


Histoire naturelle des Hommes.

Sur les arbres verts ruissellent les pluies
Qu’un orage délaisse quand lui en prend l’envie
Et patiemment sourit à la vue des hommes soumis.
Des branches chutent les rougeoyantes feuilles
Que les roches en leur sein accueillent
Et les cachent de l’homme et de son orgueil.
Car cet animal-là est pire que les rapaces,
Qui tournoient incessamment dans l’espace,
Charognards, que la mort laisse de glace.
Les rapaces ont une mère, la nature,
Et sont façonnés par les temps comme chaque créature.
Mais les hommes sont plus durs.
Affranchis des contraintes naturelles
Ils vivent dans leurs querelles
Et contre les lois de leur mère se rebellent.
Mais ils ne peuvent s’en détacher
Toujours ils veulent contempler
Les beautés qu’ils aiment à accaparer.
Et tranquilles, selon leur bon vouloir
Ils en pillent les réservoirs
Derrière eux tout est noir.
L’eau, l’air, les oiseaux
Tout est sanglots
Quand l’homme s’octroie le rôle du plus beau.
Mais sur les visages ruissellent les pleurs,
Quand la violence des orages avive la peur
Et l’avenir glorieux s’estompe, simple vapeur.
Dame Nature a retrouvé ses droits,
Elle répète que soumission on lui doit,
Comme à un Roi.
Sur les arbres verts s’épanouissent alors les fleurs
Car des guerres il n’est plus l’heure
Quand s’unissent à leur mère les cœurs.

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Message par Corsaire Mer 15 Fév 2012 - 18:54

lolakhat a écrit:Salut Corsaire,

je comprends tout à fait ton excitation face aux événements naturels extrêmes: orages, tempêtes, inondations...ça me fascine aussi! Et quelle excitation suprême lors du "premier orage de l'année"! Peur, excitation, fascination...toutes ces émotions sont mêlées, bien sûr. Nos réactions sont à l'image de l'orage lui-même, le déchaînement des eaux comme le déchaînement de la vie, qui arrache la terre à la lenteur poissante de l'été, et fascination face à ce déchaînement de vie sur lequel nous n'avons prise.

Par ailleurs, très bel avatar.

Je suis content de constater que d'autres comme moi savent être fascinés par le si beau mauvais temps. Very Happy
Je pousse parfois la folie jusqu'à chasser les orages quand ils se présentent sur les radars météo et qu'ils n'ont pas prévu de passer vers moi !

You coq my wife ??? a écrit:

Pessoa : TTTHQI++★

[...]


Il lui manque pas un autre T ou un petit + ? ^^

En tous cas merci, je ne connaissais ni cet homme ni ses créations. Smile

Jehol a écrit:Super ton texte Corsaire !!!
J'ai adoré le début quand tu décris l'arrivée de l'orage, je me suis retrouvée en pleine campagne, un après-midi d'été, quand en vélo, tu sens l'orage te poursuivre.....
ça m'a fait aussi penser à ce poème que j'ai écrit :

[...]


Merci beaucoup pour ce beau poème, je me réjoui de constater qu'on est plusieurs à aimer sentir l'homme se faire remettre à sa place. Wink
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Message par Laurinette Mer 15 Fév 2012 - 22:27

L'orage m'a toujours fascinée. Je ne me souviens pas d'avoir jamais eu peur... Toute petite (4 ans) j'ai un souvenir de gros orage d'été où j'étais sortie en douce pour danser sous la pluie. Je me rappelle que je tournais en criant, pour crier plus fort que le tonnerre, j'étais trempée, j'avais de l'eau dans la bouche, dans les yeux, Mais quel bonheur primaire, primal.
Je l'ai refait, beaucoup d'années plus tard, sans honte, mes voisins derrière leurs fenêtres ne m'ont plus jamais regardé de la même manière... Tant pis, je n'allais pas me priver de ça...
Une seule fois, j'ai été inquiète : dans une voiture, à Stockholm, sur un pont métallique, la foudre est tombée. Des boules de feu grosses comme des oranges roulaient sur le capot. Heureusement que les vitres étaient fermées, on aurait été carbonisés.


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Message par Corsaire Lun 27 Fév 2012 - 9:07

Laurinette a écrit:L'orage m'a toujours fascinée. Je ne me souviens pas d'avoir jamais eu peur... Toute petite (4 ans) j'ai un souvenir de gros orage d'été où j'étais sortie en douce pour danser sous la pluie. Je me rappelle que je tournais en criant, pour crier plus fort que le tonnerre, j'étais trempée, j'avais de l'eau dans la bouche, dans les yeux, Mais quel bonheur primaire, primal.
Je l'ai refait, beaucoup d'années plus tard, sans honte, mes voisins derrière leurs fenêtres ne m'ont plus jamais regardé de la même manière... Tant pis, je n'allais pas me priver de ça...
Une seule fois, j'ai été inquiète : dans une voiture, à Stockholm, sur un pont métallique, la foudre est tombée. Des boules de feu grosses comme des oranges roulaient sur le capot. Heureusement que les vitres étaient fermées, on aurait été carbonisés.


J'ai été inquiet aussi quelques fois, parfois parce que j'avais provoqué le risque, mais parfois non. Il y a des moments où je regrette presque d'avoir espéré toute la semaine un orage lors qu’arrive une super-cellule qui commence à arracher les arbres autour de moi alors que je suis dans une tente... Ça m'est arrivé. Mais du coup, ça nourrit d'autant plus ma fascination. geek
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Message par Invité Jeu 23 Aoû 2012 - 3:23

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Message par nohaybanda Dim 17 Fév 2013 - 10:48

En cheveux sur la soupe, je trouve que ce qui est ici en question est le goût du sublime...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sublime
Depuis que je sais que je suis zèbre, je repense souvent à l'esthétique de Kant, et à son "libre jeu des facultés"...
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Message par Corsaire Jeu 21 Fév 2013 - 17:35

viges666 a écrit:En cheveux sur la soupe, je trouve que ce qui est ici en question est le goût du sublime...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sublime
Depuis que je sais que je suis zèbre, je repense souvent à l'esthétique de Kant, et à son "libre jeu des facultés"...

Tu n'agis pas vraiment comme un cheveu sur la soupe à mon sens, très bon rapprochement avec le sublime et le romantisme qui lui est relatif au contraire. Merci ! Wink
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Message par nohaybanda Sam 23 Fév 2013 - 23:11

Serviteur! Le plaisir à la limite ou plutôt au delà de la douleur, sans le côté pathologique des SM et autres ...
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