Une relique dans mon ordinateur...

Quand je ne me sens pas bien, quand j'ai vraiment l'impression d'avoir touché le fond, et que je ne sais plus quoi faire, j'ai besoin d'écrire, de tout lacher... Bizarrement, ca me calme ^^"
Voici un texte que j'ai retrouvé, écrit il y a un peu plus de 2 ans.
Je pense que certains se retrouveront dedans, je ne sais pas vraiment pourquoi je le poste, mais après tout pourquoi pas...
Il est long, très long.. Et il y a pas mal de fautes de frappe/d'othographe... Désolée d'avance ^^"

C'est une sorte de "bilan" rapide sur ma "vie"... Je l'ai écrit plusieurs mois après être revenue d'une année de scolarité, en prépa, en internat, qui fut l'une des plus réussie, et l'une des plus heureuse pour moi. Je vous laisse lire, si vous le souhaitez..



Je suis une enfant précoce, « surdouée » , « intello » comme on dit couramment. Je suis une de ceux qui ont un QI supérieur à la moyenne. Pour la plupart des gens ca veut dire que je suis super intelligente, que je peux que avoir des bonnes notes, que je vais forcément sauter plusieurs classes, que tout va me réussir, et que je ne peux que être super heureuse. Eh bien non. Vous avez faux sur toute la longueur. Je ne suis pas plus intelligente, je n'ai pas de bonnes notes, rien ne me réusssi, et je ne suis pas super heureuse. La seule chose presque juste, c'est que j'ai bien sauté une classe. Mais beaucoup redoublent à cause de leur mauvaises notes, de leur manque d'attention, de leur ennui, etc.
Etre précoce, c'est pas forcément un avantage, pas forcément une chose merveilleuse. Etre précoce c'est etre décalé, ne jamais être sur la même longueur d'onde que les autres, c'est de n'avoir pas ou peu d'amis, de gens qui vous comprennent, c'est constament essayer de s'adapter à un monde qui n'est pas fait pour soi. Etre précoce, c'est aussi essayer de comprendre tout, de toujours vouloir plus, de vouloir tout découvrir, tout savoir. Etre précoce c'est (se) poser continuellement des questions. Pourquoi, comment?


Je me sens mal. Souvent. Je ne peux avoir confiance en personne, je suis seule, constamment. J'ai cette continuelle impression de trahison, je commence à croire que je suis parano. Personne n'a les mêmes valeurs que moi, elles ne sont jamais autant poussées que les miennes. Tout est important pour moi. Surtout les autres. Leurs sentiments, leur bien-être, leur regard sur moi, leur facon d'agir, de penser. J'analyse tout, et j'intègre inconsciemment. Et puis j'essaye de reproduire ce que j'ai vu, pour paraître normale. Un minimum au moins. C'est en fait la seule chose que je sais faire : reproduire, refaire des choses déjà vues, déjà faites, etc.

Je n'ai vraiment aucun amis. Personne n'est à ma hauteur. Je ne suis pas du tout prétentieuse, hautaine, supérieure, ni rien, je vous jure! C'est juste que c'est comme ca. Et pourtant j'aimerai tellement avoir quelqu'un à qui me confier, avec qui rigoler, partager des choses, ... quelqu'un qui me comprendrai et qui m'accepterai. Mais je peux vous dire que c'est pas facile. Pour chacun, c'est naturel, on rencontre des gens, on sympathise, et puis tt se fait, comme ca, tout simplement. Mais pour moi, je sais pas, ca marche pas comme ca, inconsciemment je calcule tout, la moindre parole, le moindre fait et geste, les miens, leur leurs, les votres.

C'est fatiguant. Toutes ces petites chose que je fait sans m'en rendre compte. Ajoutées à une vie « normale ». Desfois je n'en peux plus de vivre, ou survivre, je ne sais même plus ce que je fais. J'ai envie de tout abandonner, de tout lacher, de partir loin, d'être réellement moi. Et puis je me dis, j'espère surtout je crois, que si je n'était plus là, je manquerai peut-être. Que peut-être je suis quand même utile. Si je savais que je pouvais avoir une deuxième chance, une deuxième vie, j'arreterai tout. Pour voir. La réaction des autres (Encore eux oui). La mienne aussi. Les choses qui pourraient changer. Faire un bilan en bref. C'est une chose que je fais souvent, ou plutot que j'essaye de faire. Un bilan. Ca m'est necessaire, vital. Sans ca je ne pourrai plus rien faire. Plus (sur)vivre. C'est ma drogue en quelque sorte. Mon point de repère, mon attache. Ma seule facon de rassembler toutes mes analyses quotidiennes, pour en faire un pack, un kit de survie, un kit que j'utilise tout les jours, pour me fondre dans la masse.

Je suis différente. Pleins de gens tueraient pour l'être. Moi non. Depuis que je sais, je suis passée par différentes phases. La première c'était : je le savais. Toutes ces choses qui me le soufflaient n'étaient pas si stupides. J'étais bel et bien différente, et j'en avais une preuve. J'étais presque fière je crois. Non pas fière; Juste heureuse qu'on reconnaisse enfin ma différence, qu'on mette un mot dessus. Puis, très rapidement, je n'en ai plus voulu, j'avais l'impression que c'était une malédiction. Pourquoi je pouvais pas juste faire comme les autres, pourquoi je ne pensais pas comme eux, pourquoi j'étais différente? Je me suis alors fondue dans la masse. J'ai imité. Reproduit leurs gestes. Essayé de comprendre leur facon de penser. C'est presque un jeu en fait. Il faut savoir se mettre à la place de « l'ennemi », l'autre, penser, agir comme lui, prévoir ses mouvement, ses réactions. Et puis si on y arrive, on monte d'un niveau. Dans l'estime des autres, dans l'échelle sociale. Mais c'est pas un jeu, c'est la vie, c'est MA vie. En plus de ca, il fallait que je refoule mon naturel. Mais le naturel revient au galop, toujours. Et c'est fatiguant de refouler sa propre personnalité, sa propre facon de penser, d'agir, de voir les choses. A la place il faut analyser, et réagir comme les autres. Pour ne pas qu'on voit que je suis différente. Pour ne pas qu'on me rejette. Pour ne plus être le vilain petit canard. La bête noire. Alors j'ai tout refoulé, jusqu'à ne plus savoir moi même qui j'étais. Cette idiote que je feignai d'être? Cette fille intelligente qu'on avait detectée? Cette fille normale qui s'inventai une intelligence? Etc. Je ne savais plus, j'avais plusieurs réactions pour une même situation, il fallait que je choisisse la meilleure, la plus adaptée. J'avais des amis certes. Si on peut appeler ca comme ca. Je sais pas. D'après la définition commune ca devait en être, mais pas d'après la mienne, malheureusement. J'avais beau refouler mon moi, il était toujours là. Et je ne pouvais plus continuer comme ca. Alors j'ai jonglé entre mes plusieurs « moi », ceux qu'il fallait que je sois, et puis moi, ma vraie facon de penser. Mais ca ne marche pas très bien. Les autres ne voient que moi, ils ne voient pas tous les efforts que je fais, pour m'adapter à eux, parce que pour eux c'est normal, c'est sur, mais du coup ca me retombe dessus... Puis j'ai rencontré les bonnes personnes, qui pendant un an m'ont appris la chose la plus naturelle, mais que je n'avais pourtant jamais connu : le bonheur. C'est des gens simples, simplet peut-être même (mais cela n'a rien de péjoratif, même si je l'avoue, au début c'est ce que je pensais un peu), qui m'ont redonné le goût de vivre. J'ai vraiment pu être moi, sans être trop regardée de travers, comme une excentrique. Par moment, c'est sur, il ont bien vu que j'étais pas normale, mais ils m'ont quand même acceptée. Comme j'étais. Et je me suis vraiment amusée. Moi. J'ai plus autant fait attention à ce que je faisai. La plupart du temps, si, je pouvais quand même pas m'en empecher, mais pas toujours, pas comme d'habitude. Ca a vraiment été une expérience géniale, que j'aurai voulu ne jamais voir s'arrêter. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut. Et dans mon cas, je ne fais, en fait, jamais ce que je veux. J'y suis habituée. C'est comme ca.
Maitenant que je suis revenue « dans mon élément », dans ma vie d'avant, j'ai du redevenir « normale ». Mais c'est dur de revenir à la réalité. Alors je continue à analyser, à desfois faire comme il faut, mais je suis restée moi, plus qu'avant. Je suis revenue à moi, donc je suis revenue à mon insociabilité. Maintenant que j'ai connu le bonheur, c'est difficile de revenir à la routine, vous voyez? J'ai compris que c'était possible pour certains de m'accepter comme j'étais, alors j'ai du mal à me remettre à faire des efforts pour qu'on m'accepte enfin denouveau.

J'ai des capacités, je le sais, ou plutot je le sens, mais je ne les mets pas en avant. Je ne me suis jamais mise sur le devant de la scène. Je n'ai d'ailleurs jamais été actrice de ma vie. Toujours spectatrice. Laissant les choses se faire, sans intervenir. Je sui toujours dans la moyenne. Pas trop haut pour pas qu'on m'acclame ou me lynche, pas trop bas pour pas qu'on me critique ou me considère comme une moin que rien. Pourtant, je pense que je pourrai faire beaucoup de choses, mais je n'aime pas les faire à moitié, pour moi, il faut que tout soit parfait, que je sois parfaite, sinon ca va se voir. Ma différence, encore et toujours. Et puis même, j'ai besoin que ca soit bien fait, je ne peux pas m'empecher de vouloir plus que la normale, plus que du un peu près.
Pourtant desfois, parce que j'ai peur, je sens, je crois que je ne vais pas y arriver, je n'arrive pas à finir ce que j'ai commencé; je me dit que j'y arriverait pas, en tt cas pas comme je voudrai, pas à la perfection..
Et puis après je me dit que je suis tellement imbus de moi-même en disant ca. Moi, des capacités?! N'importe quoi! Je ne suis rien, je ne sais rien faire, je ne sais rien. Ce filtre, que j'ai instauré pour me protéger, me colle à la peau, et je deviens banale sans qualités aucunes, ni envie, ni passion, ni savoir-faire. Je n'arrive plus à m'en débarrasser, et il devient insupportable, m'empechant de réaliser la moindre chose... Je n'ai plus de capacités, si tant est que j'ai pu en avoir..!

Maintenant que j'ai connu le bonheur, c'est difficile de revenir à la
routine, vous voyez? J'ai compris que c'était possible pour certains de
m'accepter comme j'étais, alors j'ai du mal à me remettre à faire des
efforts pour qu'on m'accepte enfin de nouveau.

Oui. Mais en fait c'est un processus qu'il faut refaire, car même avec les gens qui nous ont accepté comme on est, on est passé d'une certaine manière par ce processus là.
Merci pour cette "relique" .

Quand je ne me sens pas bien je me répète en boucle sans arrêt ces questions : "Qu'est-ce que le temps ? Qu'est-ce que l'univers ?" sans chercher de reponse, juste la question qui est là, et alors je redeviens moi-même, plus calme.
J'ai un très mauvais souvenir de mon année de math sup (lycee Champollion à Grenoble) mais je n'etais pas en internat, et je passais trop de temps au karaté au lieu de bosser les cours.
Mais pourquoi tu as le bourdon ?

Qwerty : Je ne sais pas s'il y a une réaction particulière à avoir, c'était juste un "témoignage" comme ça, j'avais envie de le montrer, je ne sais même pas pourquoi moi même...

Waka : De rien =) Merci d'avoir lu =)

Siamois93 : En ce moment, ca va, enfin je suis très lunatique alors pour être pécise : maintenant ca va! =) Pourtant il y a une ou deux semaines, je n'aurai pas dit la même chose, ca dépends des moments, du ras le bol général principalement..
Mais comme dit, ce texte je l'ai écrit il y a plus de deux ans... A ce moment là c'était l'impression de tout recommencer après avoir connu le meilleur, et sans réussir à atteindre la moitié même de ce bonheur "passé"... Dur dur, maintenant j'm'y suis habituée, et je conserve toujours ce souvenir heureux, en me disant qu'au moins j'ai su ce que c'était, je l'ai vécu au moins une fois dans ma vie =)

effectivement ça c'est de la relique, merci du partage:)

en retour une un peu dans le même style écrit avant d'entendre parler qi, zebre etc, ça fait un bien fou à écrire

"J'ai eu peur, très peur de cette aisance qui m'éloignait de mes proches, des gens et de tout ce qui exprime une pensée sienne, j'ai donc essayé de la cacher, de l'enterrer, de la tuer. J'ai refusé toute relation qui ne soit établie, vraie et profonde, je voulais retrouver les gens, réellement, qu'on me comprenne sans que j'ai à modifier leurs visions des choses... On ne tue pas une telle chose, c'est elle qui vous tuera si vous ne l'acceptez pas en vous même, si vous ne la faites pas vous même. C'est la plus belle des tares mais c'est aussi la pire. Le diable à ses côtés on se sait passant au travers de tout, et l'emportant avec soi.. rongé par le manque d'amour et de compréhension. Jusqu’à ce qu'une belle âme vous accorde sa confiance ! Cependant je conserve le doute qu'une telle chose peut mettre une vie à me parvenir."

Il est très bien, ton texte. Merci de nous l'avoir fait partager

Lu, et reconnu --"
Merci