Qu'est-ce qui au quotidien vous fait vous sentir différent(e) ?

les autres

Sensibilité exacerbée, mélancolie largement entretenue, vision de la vie faussée...

Mon cerveau hyperactif, mon absence de certitudes et mon besoin d'intensité. Vision de la vie faussée, problèmes d'échelle, on y arrive...

En vrac, et de façon globalement négative (cad que je le vis mal.) :
-ma maladresse, pathologique. Comme si j'avais un problème de schéma corporel, ou bien que j'avais mal intégré, malgré mon âge avancé, ma grande taille, mes bras demesurés...
-mon côté lunaire, à côté de la plaque, pas en phase avec les contingences matérielles, comme on dit...
-mes difficultés à entrer en contact avec autrui (trop réservé, trop timide, jugé "hautain" par les gens qui me connaissent mal ou peu...) , avec un ressenti de malaise face aux inconnus, en général ( j'ai tendance à penser dans l'absolu 1/ soit que je n'ai rien à dire...2/ soit que je suis incapable de "parler de tout et de rien.")
-mes "intérêts", trop intellectuels pour la plupart des gens : je les saoule....et eux m'ennuient.
-mon "silence" : les personnes que je fréquente (sauf quelques amis proches.) parlent beaucoup, beaucoup, beaucoup....moi très peu : j'écoute surtout.... Patiemment. Même s'ils m'ennuient, j'essaye  de ne pas le leur faire sentir...

Moi je passe souvent pour un "voyant", alors que franchement je n'en suis pas un.

Et cela à cause aussi de mon IMT démesuré, et alors comme on vis avec ce que l'on a, quand les autres me parlent j'ai l'habitude de m'abstraire, simplement parce que je peux me permettre d'enregistrer leurs dires tout en pensant à mille autres choses.

Il arrive un moment ou, bien évidemment, mon interlocuteur se rends compte que je navigue ailleurs, et alors me pose l'habituelle question : "mais putain, tu m'écoute ou pas ?". Et moi je dis que oui, bien sûr, et je lui répète tout ce qu'il venait de dire.
Mais en même temps, dans ma mémoire tampon il y a des trous et des imprécisions, et cela est encore plus vrai quand le discours est ennuyeux et mes abstractions très poussées. Alors je comble ces trous avec un peu de créativité, en ajoutant des mots qui n'ont jamais été prononcés, et qui sont en réalité les conclusions logiques que je tire à l'instant même ou je prononce ce que je viens d'écouter.

C'est pour ça que je passe pour un sacré excentrique limite voyant, tout n'étant qu'un pauvre désœuvré doté d'un gros tampon de mémoire...
Mais je ressens quand même des choses sur les gens, des énergies, et cela bien avant qu'ils ouvrent leurs bouches. Et avec l'age j'ai pris l'habitude de faire confiance à ces sensations précieuses, parce l'expérience m'a appris qu'elles sont toujours fondées.

Je rentre aussi dans un autre type d’obsession, celle de tout prévoir et tout contrôler, et cela parce que malheureusement j'ai eu une enfance et une adolescence particulièrement violentes. Je vis donc toujours dans une combinaison de survie, et mon intelligence s'est surtout développée autour d'un intérêt primordial : la défense !

Alors, sous stress, je pense au 3 réponses que je pourrais donner à celui qui me pose la question, aux 9 qu'il pourrait me renvoyer, aux 27 qui suivent et encore aux 81... Il y a de quoi devenir fou ! Donc à un certain moment je suis obligé de faire un "reset" rapide pour repartir de zéro, sinon je n'y comprends plus rien, et là aussi je comble ma confusion avec de la créativité, qui n'est jamais à côté de la plaque, mais qui tout de même désarçonne mes interlocuteurs, car ils se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond dans ma petite tête, même si je réponds avec une extrême cohérence. Et fondamentalement ils ont raison, je suis dingue, et ma plus grande peur est celle de le devenir vraiment, ça fait malheureusement partie des possibles.

Je suis devenu tellement puissant dans cette obsession de défense, que rien ne me déstabilise, je suis à l'aise partout, comme un caméléon. Et je suis devenu tellement résistant que je n'arrive même pas à être ivre, et quand je bois vraiment trop je m’effondre, mais je ne perds jamais mon contrôle, jamais, ni mes défenses.

Le plus difficile dans tous ça, c'est qu'à force d’endosser des masques de circonstance je finis par m'égarer. Et je me pose des questions sur ma vrai nature, car ma carapace est devenue tellement épaisse qu'elle écrase ma conscience de tout son poids. Et je perds alors ma face au milieux des ces mille déguisements qui me donnent l'illusion d'exister parmi les autres, alors que je suis toujours ailleurs, seul, sur ma petite planète fortifiée.

Sinon pour le reste, je sais tout faire, et c'est une malédiction, car au final, je suis un touche à tout qui oublie trop souvent que le but de toucher est celui de saisir, alors je suis sans cesse en train de démolir ce que je viens de créer, pour repartir sur un autre chemin, plus excitant, dans un cycle sans fin et sans aucune direction, comme un animal sauvage.

Je n'ai fait aucune étude, et j'ai passé ma tendre adolescence à me droguer, sans y laisser la peau, par miracle. Et si mes capacités ne m'avaient pas aidé concrètement à me sauver, je les considérerais plutôt comme une punition, parce que j'en souffre beaucoup. J'aurais voulu être comme les autres, normal, avec une vie plus paisible. Mais je ne peux que remercier ce don, même si j'avoue qu'il est très encombrant.

Je ne supporte pas de passer le temps sans rien apprendre ou emmagasiner. Ma copine et mes amis ou connaissances, si.

A l'instant, ma copine regarde la télé, pendant que je fais de même, tout en lisant des trucs sur le Web (psychologie et complotisme) et en écoutant Neil De Grasse Tyson (déclin intellectuel de l'islam radical), et elle s'étonne que je ne connaisse pas une seule chanson de Rihanna. Je lui dis que je n'écoute que France info et France inter en voiture, et elle sait que je ne sors absolument jamais en boîte, bar ou autres, je déteste ça. Elle, au contraire, à besoin de chanter en voiture.

Pour moi un trajet de deux heures en voiture, seul, c'est du pur plaisir. J'écoute des podcasts de physique ou d'astrophysique, des romans audio... En m'endormant ou en marchant, dans la douche, en dormant la nuit, c'est pareil. J'ai tout Tolkien (TOUT !), tout harry potter (livres et audio books), game of thrones (ma dernière lubie) et une cinquantaine de bouquins de médecine dans mon tel, un abonnement à un service qui permet de lire en dix minutes un résumé de plusieurs dizaines de livres sur des sujets variés (sciences, sciences huhumaines etc.)... sur mon tel et sur la tablette. Une application de méditation aussi, au cas où. Et mes fichiers Excel sur la langue que j'apprends en ce moment (la qene drehu, une langue austronesienne).

Si j'ai vraiment un film intéressant qui ne me permet pas de lire en même temps, alors c'est Scrabble sur la tablette chez moi, sur le téléphone ailleurs.

Apparemment, je suis bizarre. Donc ouais, pour ça, je me sens parfois différent.

J'ai tout Tolkien (TOUT !), tout harry potter (livres et audio books), game of thrones

Tu les as trouvé où ? Je passe beaucoup de temps en voiture, et ça serait cool de refaire mes stocks (j'écoute des conférences également, bien que ça ne soit pas pratique car je n'ai pas la possibilité de mettre mon téléphone sur mon autoradio vu l'âge de Titine ^^)

chuna56 a écrit:J'ai tout Tolkien (TOUT !), tout harry potter (livres et audio books), game of thrones

Tu les as trouvé où ? Je passe beaucoup de temps en voiture, et ça serait cool de refaire mes stocks (j'écoute des conférences également, bien que ça ne soit pas pratique car je n'ai pas la possibilité de mettre mon téléphone sur mon autoradio vu l'âge de Titine ^^)

Plusieurs possibilités :

1. Bose mini sound 2, suffisamment puissante, 150 ou 200€
2. Change l'autoradio pour un bluetooth
3. Système de cassette avec port jack

Pour les audio books, je les ai téléchargés en torrent. J'ai tous les harry Potter, faciles à trouver, en mp3. Deux lecteurs existent, les deux sont excellents. Pour Tolkien c'est moins bon mais très correct, mais je n'écoute que le silmarillion, que j'adore. Pour Game of thrones, je suis encore à la phase livre (bien plus jouissive), les audio books c'est pour la relecture. J'ai trouvé ça en enhanced, avec liens vers généalogies et illustrations, c'est dément.

Pour les bouquins, du pdf souvent, idem torrent, ou parfois achetés sur ibooks.

Pour les podcasts, je suis un accro à startalk, le podcast de sciences de Neil de Grasse Tyson. Genialissime, des dizaines d'heures de plaisir sur tous les sujets, des ondes gravitationnelles à la physique des super-héros

H@use a écrit:Pour moi un trajet de deux heures en voiture, seul, c'est du pur plaisir. J'écoute des podcasts de physique ou d'astrophysique, des romans audio... .

J'ai pourtant énormément de choses à citer pour répondre à cette question, mais celle-là, je ne l'avais jamais réalisée ! Enfin si, je le dis toujours "j'adore conduire seule", et les trajets de 2h que je fais régulièrement pour aller chez mes parents sont un réel bonheur, quelque chose même que j'ai hâte de faire. Mais finalement je n'avais pas compris jusqu'ici pourquoi Ce n'est pas le fait de conduire qui me plait mais de pouvoir à la fois écouter la radio ou un livre lu, tout en pensant (de la méditation, presque) et observant le coucher du soleil.

A part ça,

- De l'émotivité bien sûr. Je suis très facilement au bord des larmes. Quand je croise quelqu'un qui boite, quand on me fait un toutpetitminuscule compliment sur mon comportement...
- Du perfectionnisme un peu. Je suis incapable d'écrire un mot sur un post-it vite fait pour un collègue ou même pour ma mère. Même pour 3 phrases, je vais parfois le recommencer 3 fois pour que le texte entre de façon uniforme dans le post-it, que ce soit bien écrit, bien formulé, ET que ça ait tout de même l'air d'avoir été écrit avec nonchalance.
- Je n'ai AUCUNE certitude. Avec un peu d'arguments, on peut me convaincre d'à peu près tout et n'importe quoi (tant que ça ne va pas à l'encontre de mes valeurs profondes comme la bienveillance, le respect et la non-violence bien sûr). ADAPTATION est maître mot de ma vie sociale.


- Parfois, la pression de la société sur moi est si forte que c'en est insupportable. Je m'explique, je ressens comme si la société et mon entourage attendaient certains comportements de ma part, que j'aie une vie "normale", et tout plein d'autres contraintes. Parfois ce qu'on attend de moi m'est si pesant que je voudrais qu'il m'arrive quelque chose de grave (un accident qui me rendrait handicapée, un proche gravement malade) qui justifierait qu'on ne doive plus rien me demander, plus rien attendre de moi, qu'on me laisse tranquille ! Cette pensée est affreuse mais me traverse assez souvent l'esprit.
Est-ce que cela vous est déjà arrivé ??
Quand au travail par exemple on me fait ne serait-ce qu'une toute petite réflexion, même sous la forme de conseil, mais qui peut ressembler de très très loin à une critique, alors j'ai envie de disparaitre, de rentrer chez moi et de ne plus JAMAIS revenir ! Et cela même si le travail que je fais me plais et que mes relations avec mes collègues sont bonnes. Cela arrive aussi dans les milieux autres que professionnels. Je suis toujours en quelque sorte soulagée de quitter un environnement pour un autre car je recommence à zéro et efface ces petites erreurs de parcours.

Il y a mille et une autres choses qui me font sentir différente, ce serait trop long à lister

Lorsque, au cours d'un apéro prolongé, en plein débat d'idées, je m'aperçois que, sans le vouloir, je me suis emballé et, depuis de longues minutes, recherche des arguments pour démolir avec ferveur la position d'un adversaire alors que ... j'étais et reste de son avis ...

moi aussi je peux faire ça.... et me mettre vraiment en rogne !
Et après généralement je me demande quelle mouche a bien pu me piquer...

L'ennui au cours des discussions de groupe :

Les sujets m'ennuient. Les conversations stagnent en surface. (le quotidien, l'éducation, les projets immobiliers, le temps qu'il fait, les vacances, le travail...) des sujets qui sont vécus sans passion et sans profondeur. Et la cordialité des échanges semble satisfaire tout le monde.
Je tends des perches en amorçant des bribes de réflexions issues de constats factuels en temps réels et personne ne rebondit.


L'hyper nuance... dans tout !

Il n'y a pas une simple couleur, mais une palette infinie de teintes, pas une saveur mais un subtile mélange d'arômes, pas un ressenti mais une explosion d'émotions perceptibles. Tout dans la perception sensorielle est riche de mille détails qui semblent invisibles aux autres. De fait, le vocabulaire est plus large, plus riche, d'une précision chirurgicale. Les mots sont souvent même utilisés en dehors de leur contexte habituel, de façon imagée (exple : "une attitude opaque", "un nettoyage parcellaire"...) Et bien sûre, perfectionniste à l'extrême.


Une hyper intensité :

Dans la proximité immédiate dans la relation à l'autre, dans les sujets de discussions, dans la curiosité pour les choses, dans la façon d'être passionnée en général, dans le fait de vouloir investir les choses en profondeur, sans demi mesure. Le tout ou rien. Le sentiment d'être plus vivante !


L'hyper empathie

Une facilité de contact profond, l'impression de se brancher sur l'autre. L'impression dans une foule de ne faire qu'un avec les gens, comme si, individuellement, nous n'étions qu'une partie d'un tout supérieur.


Se sentir inadapté :

Le sentiment permanent d'être en décalage, comme inadaptée à un monde normé, logique et séquentiel. J'ai beaucoup de mal à faire des choses qui paraissent simples à tous, dans la gestion du quotidien, l'organisation, l'administratif, la gestion du temps, j'ai tendance à rendre complexe des situations simples.


et au contraire :

Des facilités dans des domaines de compétences précis. (exemple : créativité, médiation, synthése...)

(Et la quête de sens bien sûre... face à l'absurdité du monde. La révolte face à l'injustice en général Pardon si ça fait cliché... mais c'est vrai. A oui, l’extrême transparence, la bienveillance et l’honnêteté aussi.)

Ce qui me fait sentir différent :
- Du jour au lendemain, je peux apprendre quelque chose de pointu (ou non) "parce que ça me pète au casque". Et j'apprends affreusement vite. Je ne me rendais pas compte que c'était quelque chose de spécial avant qu'on me le fasse remarquer.
- Je suis sensible à ce que les autres disent et font, je suis sensible au fait de réfléchir avant de parler, ou de dire quelque chose d'offensant.
- Pour moi, le conflit n'est ni un but, ni même un moyen. J'ai mes valeurs que j'estime "humanistes" et je ne compromets rien à ce niveau.
- Quand je m'ennuie, je vais très mal.

Lorsque je pense au lundi.

Retour au boulot ; au programme du début de journée :

1. Dire bonjour
2. Demander si ça va, même si l'on n'a pas envie de savoir.
3. Dire que ça va, même si tout le monde s'en fout en réalité.
4. Demander ce que les autres ont fait de leur weekend, même si l'on a pas envie de savoir.
5. Dire ce qu'on peut dire de ce qu'on a fait du weekend, même si tout le monde s'en fout.
6. Faire une blague sur les lundis.
7. Se sentir incompris en tentant vainement d'expliquer que si l'on suprimait les lundis, il faudrait alors supprimer les mardis, puis les mercredis, etc.

Vivement demain ; je me rejouis.
Ce sera un vrai régal ; un condensé d'hypocrites inutiles mondanités insipides.

Envoyé depuis l'appli Topic'it

Pour résumer ça en une seule situation : Les TRANSPORTS EN COMMUN. (C’est d’actualité en plus^^).

L’endroit par excellence où il faut faire semblant d’être normal et où donc je me sens forcément très bizarre. Et je cogite, j’angoisse, je cogite jusqu’à plus soif. Au début je pensais que c’etait de l’agoraphobie mais en fait non. C’est vraiment le décalage qui se fait sentir ici. Tellement d’interdits implicites à la c**.

Je rêve qu un jour dans le train mon voisin ou ma voisine me dise en me voyant pianoter : ah vous êtes sur zc ?

Pas mal de choses, en fait... j'en ai pris conscience en écrivant ce pavé

Curiosité, goût pour la lecture, l'apprentissage
J'ai toujours envie d'en savoir plus sur toutes sortes de sujets, la moindre discussion anodine me fait dire à plusieurs reprises "tiens il faudra aller checker ça sur internet / vérifier telle date / regarder la différence entre telle et telle notion / vérifier l'origine de tel mot".
J'aime apprendre de nouvelles choses, progresser, m'améliorer. Je me suis mise au web (HTML-CSS, Wodrpress, SEO, Photoshop..) à 30 ans et c'est maintenant mon métier (j'étais instit durant ma première carrière).
Je trouve globalement les gens très peu curieux, très peu intéressés par le fait de découvrir de nouvelles choses, d'apprendre, de progresser, ou même tout simplement de lire des romans, et j'avoue que cela m'agace parfois.
Les gens trouvent toujours que j'ai beaucoup de livres chez moi, mais je ne trouve pas. C'est surtout moi qui suis étonnée qu'ils en aient si peu chez eux ! Ou qu'ils restent sans rien faire dans les transports (pour moi c'est obligatoirement lecture ou écoute d'un podcast).

Perfectionnisme
J'ai du mal à terminer quelque chose, je relis 3 fois le moindre mail, tout doit être parfait (le fond et la forme). Mes collègues ne comprennent pas pourquoi je me prends autant la tête et sont beaucoup plus relax !

Brouhaha mental, analyse
Mes pensées moulinent, ne s'arrêtent jamais. J'ai besoin d'analyser, de comprendre les choses, à fortiori celles qui me tiennent à coeur. J'ai du mal à lâcher prise et à m'endormir. Le pire est pendant les périodes de souffrance émotionnelle (rupture...), ça tourne à l'obsession, à la torture mentale.
La encore, le verdict des autres est sans appel : je me prends beaucoup trop la tête (je sais, merci)!
J'ai récemment eu une petite prise de bec avec une amie. Je lui ai parlé à plusieurs reprises de mes problèmes sentimentaux parce qu'elle connaissait la personne concernée, et systématiquement elle me dit : "laisse tomber, passe à autre chose, te prends pas la tête avec ce con, etc..." Mais je ne fonctionne pas comme ça ! J'ai justement besoin d'en parler et d'analyser avant de pouvoir "digérer" les choses. Je sais qu'elle ne pense pas à mal mais ce genre de conseils ne m'est d'aucun secours (j'ai fini par le lui expliquer).

Timidité, mal à l'aise en groupe
Je suis une ancienne timide maladive, j'ai souffert de phobie scolaire/phobie sociale pendant mon enfance et mon adolescence et le début de la vingtaine, ça a commencé à s'améliorer vers 23-25 ans et maintenant ça va mieux (j'ai 36 ans, il y a donc au moins un avantage à vieillir...).
Je suis néanmoins encore ridiculement timide dans certaines situations, je reste effrayée par le Groupe (au sens large) : le harcèlement scolaire laisse des traces... Des trucs tous bêtes comme dire bonjour à la cantonnade dans une pièce remplie de monde, prendre la parole en public/ en réunion... me demandent encore un gros effort. Le pire étant si je ne sens pas de bienveillance en face de moi : je peux alors me retrouver totalement muette comme une carpe.
Les gens ont parfois du mal à comprendre ces "flashs" de timidité alors que globalement je ne le suis presque plus.

Hypersensibilité
Un rien me met les larmes aux yeux, un film, une phrase lue, une vidéo, une chanson, une remarque... Autant dans le milieu pro je lutte contre ça et je fais en sorte de ne pas me laisser submerger par les émotions, mais à l'extérieur, dans ma vie perso, avec mes amis etc j'apprends peu à peu à accepter que je suis ainsi et à en parler.

Intuitions sur les gens
J'ai un véritable radar à pervers narcissiques. C'est physique, je les détecte immédiatement, en quelques minutes. Cela me semble tellement évident que j'ai du mal à comprendre que les autres ne se rendent pas compte que telle ou telle personne est malveillante, manipulatrice ou mal intentionnée. Pour moi ça crève les yeux !
Mon père en est un, je l'ai vu à l'oeuvre pendant des années, j'imagine que ça doit aider... (au moins une chose pour laquelle je peux dire : merci papa)

Rejet de l'hypocrisie, des normes sociales, des masques
Plus je vieillis et plus j'éprouve de dégoût envers l'hypocrisie, les convenances, les gens qui font les choses sans réfléchir, "parce que c'est comme ça, parce que tout le monde le fait".
Pour ma part je ne fais plus semblant, j'assume ce que je suis. Par exemple j'ai 36 ans, je ne veux ni me marier ni avoir d'enfant, bref, je suis une exception (bien qu'on soit de plus en plus en plus nombreuses dans ce cas). Certaines de mes copines pensent pareil mais jouent le jeu social : "Des enfants?... oui oui pourquoi pas, un jour" alors qu'en tête à tête avec moi elles avouent qu'au fond elles n'en veulent pas, ça m'énerve qu'elles n'assument pas!
Moi je refuse de faire semblant, et tant pis si c'est mal vu. Je n'ai pas envie de mentir et de travestir ce que je suis pour plaire au plus grand nombre.

Capacité d'écoute
Je fais naturellement de l'écoute active, je m'intéresse, je rebondis, je pose des questions. Honnêtement j'ai beaucoup de mal à trouver l'équivalent chez les autres. D'ailleurs ces derniers temps j'arrive totalement à saturation des gens qui en profitent pour se "déverser" et monologuer, sans jamais s’intéresser à moi en retour, me poser des questions, etc.
J'ai l'impression d’être utilisée et là aussi, j'ai commencé à me "rebeller". J'en ai parlé ouvertement à une amie qui avait vraiment abusé, elle l'a bien évidemment très mal pris... Elle m'a dit "ok la prochaine fois je me tais et on parle de toi" alors que tout ce que je veux c'est une certaine réciprocité dans les échanges, et non monopoliser la conversation (qui serait faire la même chose que ce que je reproche aux autres... aucun sens!)

Un coté bébé/immature
Je peux passer 1/2h dans la rue à caresser un chat, m'émerveiller d'un nuage en forme de girafe, faire des blagues et des jeux de mots lamentables, lancer des boulettes à mes collègues...
Généralement les gens trouvent ça mignon/marrant mais parfois je sens le jugement de certains...

Manzanita ton message est puissant et me fait vraiment écho.
Ça fait 6 mois que je suis sur la piste de la douance. Elle me terrorise autant qu'elle me soulage.
Je ne ferais que répéter ce que j'ai lu en expliquant ce que je ressens. J'essaie juste de mieux me comprendre et vous lire est précieux.
Mais que peut on faire pour dealer avec tout ça ? Quelles sont vos idées et expériences la dessus ?
Je ne suis probablement pas dans le bon fil pour parler de ça, mais je n'ai pas trouvé le bon pour l'instant.
Quelqu'un pourrait me guider ?
Merci

Manzanita, idem!

Sauf j'ai lâché le côté perfectionniste il me bouffer trop la vie je ne relis plus 3 fois mes mails avant de les envoyer....
L'hypersensibilité elle est la part de tous les sens sont à portée de main Jean tant mieux je vois mieux je sens mieux point de vue olfactif même le goût est plus fort dans ma bouche quelqu'un va pas trouver les pièces qui est dans le plat alors que moi je vais la trouver tout de suite....
J'ai même un sixième sens qui est bien développée et dont j'abuse parfois

Quand je pète, ça sent une odeur bizarre.

Ça y est on se lâche?

Ce qui me fait sentir différente c'est de me demander si ça fait au fond une différence /et pour les gens/ de me trouver différente

Je suis obligée de demander de l'aide pour ouvrir les portes, et pour comprendre la logique des constructions sociales basiques.

Je rêve qu un jour dans le train mon voisin ou ma voisine me dise en me voyant pianoter : ah vous êtes sur zc ?

J'y penserai.

nikko76 a écrit:
-mes "intérêts", trop intellectuels pour la plupart des gens : je les saoule....et eux m'ennuient.

c'est ça ; et je me fais tout le temps avoir avec mon enthousiasme dès que qq'un semble me suivre... pas longtemps hélas... je vois le regard en face qui exprime "mais d'où elle sort ? de quoi me parle-t-elle ? elle me fait ch***" et là je rentre dans ma coquille

Ce sont les autres qui majoritairement me font sentir différent. J'ai plutôt tendance à penser que ce sont eux qui le sont (et c'est vrai si on y réfléchit), et que je n'échapperai pas à la question de peser les risques inhérents au fait de m'adapter ou pas.

Ce sont d'autres autres qui minoritairement me font sentir "relié". L'important étant de les trouver et d'entretenir avec eux des liens suffisamment fréquents.  

Bonsoir  Les raisons qui font que je me sens profondément différent sont multiples, et souvent interconnectées ...

- Les rêves / les idéaux. J'ai le sentiment que je suis totalement "à côté" de cette société pour ces aspects là. Mes rêves n'ont rien de la "norme" ... A une époque, c'était "acheter une vieille voiture-lits de la CIWL au ferrailleur de Culoz, la faire transporter en semi-remorque porte-char, pour la poser sur la voie de garage d'une petite gare de cambrousse et y vivre".  

A une autre époque c'était "acheter une vieille bergerie isolée et paumée dans le Trièves ou le Dévoluy, un vieux 4x4 Japonais des années '80 qui roule à l'huile de friture, et revenir finir ma vie dans mes montagnes natales".  

... Et mes idéaux non plus, n'ont rien de la norme. Ou si peu. A l'époque où j'avais les dents qui rayaient le parquet, quand j'étais chauffeur routier, un de mes idéaux était de vivre "sur la route", en camion aménagé ou vieux camping-car, et, chaque année autour du solstice d'été, faire un grand rassemblement de "camtards" dans une région reculée, histoire de faire la pampille autour du méchoui en une relative simplicité ^^

Maintenant, mon idéal est "réaliser mon projet d'habitat alternatif, penser à moi, à ma famille, à mes derniers vrais amis". Aller vers une sorte de sagesse et surtout de préservation de mon moral, en somme. Le reste ...

- La culture, et le fait de l'affirmer (vestimentairement comme dans le discours et l'attitude au quotidien). Un Lutin (grand modèle ^^) qui s'habille en Metalleux, tous les jours, qui écoute du Ilbeltz, du Manegarm, du Forteresse, du Dragonforce, du Nightrage au volant de sa petite citadine Essence, qui bouquine un roman Warhammer sur un banc en ville (et qui se fait dévisager par tous les péquins de passage pour ces trois raisons !), qui jure aussi bien en patois Dauphinois/Savoyard, en Occitan Gascon, en Chtimi ou en Joual Québécois quand quelque chose l'énerve ... voilà ce que je suis. Et j'en suis fier, je ne m'en cache pas. Là aussi, j'ai l'impression, depuis 2005, d'avoir fait "un pas de côté" vis-à-vis de la société.

- La conception même de la vie quotidienne. Je dis souvent que je pense "trop troll" ou "trop Scandinave" pour la France. Bah, quand je vois des canettes de bière ou de "boissons énergisantes" dans la Nature, ou quand je "profite" des émanations de mobylettes déplombées, ou encore quand j'observe la façon de conduire de beaucoup ici (laquelle correspond souvent à leur façon de "se conduire"), quand je rêve de prendre une fois dans ma vie le train Oslo - Bergen en lieu et place d'un TER fade, oui, j'aurais dû naître Norvégien ou Danois. Dans ces deux pays, je suis persuadé que, même Asperger, j'aurais un boulot me convenant. Je suis convaincu de ne pas y avoir un statut de "citoyen de seconde zone" (culturel) si, un beau jour, je m'exile là bas.

- Le fait que, même sans me sentir "supérieur" à qui que ce soit, je n'aurais aucun mal à le prouver ici, dans mon voisinage immédiat, si telle était ma finalité avant de déménager. Je ne me contente pas de réponses "bateau" genre "oh", "ah ben oui", "et qu'est-ce qu'on y peut Madame Dupanloup", ... Je ne me contente jamais des idées "toutes faites" et/ou "entendues à la TV". D'ailleurs j'ai pas la TV. Je ne me contente pas des "à priori" ou des "préjugés" sur les gens "différents" ou "qui vivent autrement" : je connais mes "ennemis" et mes "alliés potentiels", c'est différent ^^

Et je me rends très vite compte qui sont les personnes qui m'intéressent réellement, qui ont quelque chose d'intéressant à m'apprendre ou à me raconter, avec qui je pourrai passer une nuit entière à discuter de thématiques passionnantes, ... et surtout, qui sont tous les autres.

Bonne nuit à vous toutes et tous

- Antonin "SpiritOfTrolloria"

@SpiritOfTrolloria : je partage avec toi la conception respectueuse de la nature. J'ai tendance à chercher à minimiser mon empreinte sur le monde, et je suis toujours estomaqué par mon décalage. Quand je suis arrivé dans le sud il y a 4 ans, on est tombés, dans une ville voisine, sans le prévoir, sur une "fête votive". C'était le jour sans les taureaux, juste avec les voitures. Un défilé de voitures tunées à mort, trafiquées pour faire un maximum de bruit, et les gens dedans qui hurlaient sans qu'on puisse les entendre tellement les moteurs font de bruit.

Certainement, ce jour-là, je me suis senti différent. Nous nous sommes, ma fille, ma femme et moi, sentis différents. Nous cherchions une balade tranquille dans un centre-ville pas trop excité, et nous nous retrouvions dans cette hymne au bruit, à l'exhibition, à l'animalité. Ce n'était pas le jour des taureaux, mais leur esprit emplissait la ville. Et nous n'étions pas à notre place.

Je me suis entourée de gens se sentant différents et au milieu des marginaux, je semble (presque)normale !
C'est quand je vais en ville, les très rares fois où j'en ai besoin, que je m'aperçois vraiment du décalage… tous ces gens stressés, pressés, avec œillères, pas embêtés par le bruit, l'odeur, la vision de ces extravagances humaines…

Qu'est-ce qui au quotidien vous fait vous sentir différent(e) ?

Quand je n'ai plus l'énergie pour porter le masque j'ai l'impression de faire chier partout et tout le temps. Ça ne va JAMAIS.

et aussi dès qu'il y a plus de 3 personnes avec moi, je suis mal. Il y a une espèce de code social que je n'ai toujours pas acquis (mais je ne le souhaite pas) et qui me donne envie de partir en courant me cacher dans un trou.

Quand une gamine de cinq ans avec sa mère me sourient zze me sens différent, mais quand je prie vers la Vierge Marie je me sens différent également et pourtant tellement humain.

Hello,
C'est de voir le regard vide de mes copines (c'est des vraies, elles restent par la suite et continuent à m'inviter) quand je donne mon point de vue sur, par exemple, le changement que peut apporter les écrans au niveau de l'appréhension du monde par les enfants.  Je développe un truc dans l'improvisation et la bonne humeur et atmosphère du moment et puis....  le sujet de conversation change.  
Autre moment de grande solitude : un collègue me demande de relire un truc bilingue de 40 pages +  tableaux synthétiques pour lui et sur la demi-heure, je les lui corrige, mise en page comprise car cela m'énerve de trop les différences de style, etc. dans le texte.  Et lui de me demander comment j'ai fait.
Ou de proposer au travail un concept de classification, qui apparemment est incompréhensible par tous (cfr. regards vides ci-dessus).  Pourtant, j'y ai bien bossé, j'adore les définitions
Et alors de me dire : zut, j'ai encore dérapé.

Hello,

C'est de ne pas me poser tout à fait les mêmes questions que l'ensemble de mon entourage. Compagne ( du moment) et amis de longue date compris. Pourtant tous HP.

Très schématiquement : l'inéluctabilité de la mort; les moyens pour s'y retrouver : accident / vieillesse / agonie; l'existence de Dieu; la relation au monde tel qu'il est; l'avenir catastrophique de l'espèce humaine; le pouvoir, l'argent, le sexe, l'amour : pani pwoblem.

Ce qui me préoccupe tous les matins :

- Comment se portent les êtres dont je suis en partie responsable ?
- En quoi mon être et mon action les favorisent ou défavorisent-ils ?
- Que puis-je cultiver dans mon Jardin ?
- Quelles sont les priorités dans les tâches à accomplir ?
- Que va-t-il advenir d'inattendu qui ouvre de nouveaux chemins?
- C'est quand l'heure de l'apéro ?

Pélerin a écrit:Hello,

C'est de ne pas me poser tout à fait les mêmes questions que l'ensemble de mon entourage. Compagne ( du moment) et amis de longue date compris.  Pourtant tous HP.

Très schématiquement : l'inéluctabilité de la mort; les moyens pour s'y retrouver : accident / vieillesse / agonie; l'existence de Dieu; la relation au monde tel qu'il est; l'avenir catastrophique de l'espèce humaine; le pouvoir, l'argent, le sexe, l'amour : pani pwoblem.  

Ce qui me préoccupe tous les matins :

- Comment se portent les êtres dont je suis en partie responsable ?
- En quoi mon être et mon action les favorisent ou défavorisent-ils ?
- Que puis-je cultiver dans mon Jardin ?
- Quelles sont les priorités dans les tâches à accomplir ?  
- Que va-t-il advenir d'inattendu qui ouvre de nouveaux chemins?
- C'est quand l'heure de l'apéro ?

Alors, c'est pas faux.
je peux passer la journée à penser à ce que je vais faire à manger à ma famille le soir.
Il n'y a pas que des grandes questions existentielles qui obsèdent.

juleskicker a écrit:

Pélerin a écrit:Hello,

C'est de ne pas me poser tout à fait les mêmes questions que l'ensemble de mon entourage. Compagne ( du moment) et amis de longue date compris.  Pourtant tous HP.

Très schématiquement : l'inéluctabilité de la mort; les moyens pour s'y retrouver : accident / vieillesse / agonie; l'existence de Dieu; la relation au monde tel qu'il est; l'avenir catastrophique de l'espèce humaine; le pouvoir, l'argent, le sexe, l'amour : pani pwoblem.  

Ce qui me préoccupe tous les matins :

- Comment se portent les êtres dont je suis en partie responsable ?
- En quoi mon être et mon action les favorisent ou défavorisent-ils ?
- Que puis-je cultiver dans mon Jardin ?
- Quelles sont les priorités dans les tâches à accomplir ?  
- Que va-t-il advenir d'inattendu qui ouvre de nouveaux chemins?
- C'est quand l'heure de l'apéro ?

Alors, c'est pas faux.
je peux passer la journée à penser à ce que je vais faire à manger à ma famille le soir.
Il n'y a pas que des grandes questions existentielles qui obsèdent.

Bonsoir à vous deux, vous ne pensez pas que ça peut plus simplement correspondre à des phases dans nos vies ? Que selon les moments, et je pense surtout à l'environnement dans lequel on se trouve et au pouvoir d'action que l'on a sur celui-ci, tout cela ne favorise-t-il pas tel ou tel type de pensées ?
Qu'il est même possible de passer de l'insondable au plus pragmatique dans la même journée, la même heure, même minute... ?

Je ne me sent pas différent.
C'est vous qui l’êtes.

Le sentiment de faire un tout avec le monde parfois
Du coup, je prend extrêmement à coeur les évènements que je lis aux infos ( et maintenant je regarde plus du tout la TV depuis les attentats d'ailleurs. Car limite je personnifiais carrément la ville de Paris.

J'ai un rapport assez étrange aux lieux et à la beauté de la nature.
Une joie immense quand il y a pile une petite lumière sur une petite feuille ( du coup on se fou un peu de ma gueule par cette capacité à m'émerveiller pour un rien haha )
Parfois même ça me donne envie de verser une larme.

Je me reconnais un peu dans ce que disais Ludo aussi. Se sentir universel.le par mes relations avec les autres.

Ne pas savoir d'ou je tiens une info qui m'est apparue comme un flash. Du coup ça donne des situations assez étranges quand on fait des brainstormings par exemple. Parfois on me traite de folle car mon intuition me fais décrire des gens que je connais à peine, de façon très précise, juste par le regard, ou l'attitude / gestuelle d'une personne.

Wich a écrit:Je ne me sent pas différent.
C'est vous qui l’êtes.

Ah ben voilà qui est presque bien dit.