Avez-vous votre réalité ?

par Tienel Dim 2 Sep 2012 - 1:53

Je n'ai pas vu ce sujet sur le forum, peut-être ai-je mal cherché (j'avoue que l'organisation n'est pas très claire pour moi :S). Si je fais un doublon, j'en suis désolée.

J'ai lu il y a un certain temps le livre Trop intelligent pour être heureux ? et maintenant que j'ai vieilli un peu, de plus en plus de choses prennent sens. Surtout ce que je veux développer ici.

Je ne vis pas dans la réalité. Ce que je veux dire, c'est que, si je mets mon cerveau en mode "normal", je sais ce qui est possible ou non, ce qui peut advenir de mon avenir ou pas. Mais tout ça ce ne sont que des mots. Je ne peux empêcher mon esprit de rêver et de croire possible ce qui ne l'est officillement pas. De même, je suis incapable de vivre dans le présent, je ne peux m'empêcher de penser à ce qui va m'arriver à tel ou tel moment. Ainsi je suis heureuse en avance, et quand ce qui devait arriver n'arrive évidemment pas, je tombe bien souvent dans un désespoir bien profond.

Je vais essayer d'être plus claire, je ne pense pas que ça le soit énormément. Prenons de vrais exemples : je vis depuis quelques mois cette histoire secrète avec un homme. En mode "normal", je sais que cette histoire ne peut aboutir à quelque chose de concret. C'est sûr, totalement irrévocable et absolument certain pour des raisons que je n'évoquerai pas ici mais qui sont plus que valables. Voilà pour le mode "normal". Alors pourquoi est-ce que je ne perds pas espoir ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas admettre que les revirements heureux et impossibles n'arrivent que dans les films ?

Dans le livre que j'ai mentionné, je me souviens du témoignage d'une femme surdouée : quand elle rentrait chez elle le soir, elle ne pouvait s'empêcher de penser que son mari allait l'accueillir avec champagne, billets d'avions pour l'autre bout du monde, enfants gardés par la grand-mère pour le weekend, etc. Pourtant, évidemment, rien de tout cela ne se produisait. Et elle ne pouvait s'empêcher d'être déçue.

C'est l'histoire de ma vie.

J'en viens alors aux questions que je me pose : y a-t-il quelqu'un d'autre ici qui voit de quoi je parle ? Quelqu'un qui saurait comment gérer ça ?

D'un autre côté, j'aime cette part de moi qui n'accepte pas l'impossibilité ou le peu probable, c'est ce qui permet de ne pas être arrêter dans des petites ou grosses attentions que d'autres n'oseraient même pas imaginer et parfois ça peut faire avancer. Mais le reste du temps, ça fait tellement mal...

Je n'étais pas partie pour faire un post si long, surtout moi qui les déteste. Merci à ceux qui l'auront lu, n'hésitez pas à rebondir.

par Invité Dim 2 Sep 2012 - 5:21

Je vois très bien de quoi tu parles. Il est vrai que cette tendance est agréable en cela qu'elle apporte au moins une joie, même si elle ne vient pas, avec son lot de positivisme.

L'inconvéniens est que le temps que l'on passe à "rêver" un pan de vie, on ne le passe pas à arranger ce même pan pour qu'il ressemble à son rêve..

Désolée de te chagriner, mais je n'ai pas vraiment réussi à dompter cette façon de vivre dans ses pensée, relativiser ce qui ne devrait pas se poursuivre...
Cela m'a pourtant aidée dans des moments pénibles.

Je ne sais pas si l'on peut vraiment se forcer à rester dans "l'ici et maintenant", mais, en faisant en sortes que sa vie réelle ressemble à sa vie onirique, on parvient à accrocher quelques amarres dans la réalité.

Cela entraîne une autre question, est-il aussi valable de vivre agréablement une vie réelle, avec des émotions et sensations fades ou vivre dans une autre dimension avec des sensations vertigineuses ?

Le vrai bonheur vécu dans la vrai vie, vaut-il celui que l'on imagine (parce qu'en se concentrant les ressentis sont parfaitement réels, eux) ?

par Invité Dim 2 Sep 2012 - 9:52

ça me paraît complètement normal d'avoir ce genre de rêves un peu fous et de n'accepter qu'au pied du mur qu'ils ne se réaliseront pas. A mon avis, ça arrive à n'importe qui. Si on se résigne sans arrêt à ce que l'issue terne et probable se produise, qu'est-ce qui reste à vivre ?

par Tienel Dim 2 Sep 2012 - 12:14

Le problème Fusain, c'est justement le manque de prise de conscience. Petite comparaison : imagine qu'on t'a enfermé(e) dans une pièce dont on a condamné la porte, il n'y a pas de fenêtre, plus aucun autre être vivant à l'extérieur et une pluie de météorite va s'abattre sur toi dans une quinzaine de seconde. Je suis quasiment sure que mon esprit me dirait qu'il reste un espoir.

Je grossis fortement le trait mais c'est ce que je veux dire : même au pied du mur, il n'y a aucune prise de conscience.

Pour ce qui est de vivre sa joie en fiction, il est certain que ça peut aider parfois, pour penser à autre chose quand ça ne va pas, se remonter le moral, mais comme cette joie n'est en fait que l'espoir de ce qui va advenir, je tourne en rond puisque rien ne se passe.

Est-ce que ce n'est pas un peu triste de vivre sa vie dans l'espoir ?

par Invité Dim 2 Sep 2012 - 12:19

Je pensais aussi fusain que tout le monde vivait de cette façon et me suis aperçu que beaucoup vivent juste pour ce qu'ils ont à faire dans l'instant, au mieux se projettent le week end.
Mais ne se font pas de "film" à l'avance comme le dit tienel ou ce que je vis.

par Tienel Dim 2 Sep 2012 - 12:38

Exactement. J'ai une amie qui m'a dit un jour : "je pense que les choses arrivent parce qu'elles doivent arriver, alors si tel ou tel truc ne se passe pas comme je voulais, c'est qu'il y a une raison". Et là, je me dis juste Ouah ! D'un côté je trouve ça assez comment dire, triste ? de laisser faire les choses. Mais ce doit être tellement reposant ! Evidemment ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas d'émotions, seulement elle a ce pouvoir de relativisation qui est assez magique...

par Invité Dim 2 Sep 2012 - 12:49

Je pense que l'exemple des météorites est celui qui a le moins de chances d'être vrai : l'homme se résigne à énormément de choses, mais pas à l'imminence de sa propre destruction.

Après... peut-être que je me trompe : ça paraît tellement naturel, relevant de l'instinct de survie, de ne pas se résigner... Et en même temps, avec l'affectation catastrophique de ma femme, on est en plein dedans avec des parents et beaux-parents, du genre pragmatiques totalement dépourvus d'empathie, qui sont incapables de conceptualiser autre chose que la résignation, et ne voient pas le problème, la monstruosité de conseiller - en plus à un couple de Z majuscules - de vivre une bonne vie de merde trainboulotdodo ne servant à rien. Peut-être parce qu'ils sont dans ce genre d'absence totale d'imagination que tu évoques.

"je pense que les choses arrivent parce qu'elles doivent arriver, alors si tel ou tel truc ne se passe pas comme je voulais, c'est qu'il y a une raison". Et là, je me dis juste Ouah ! D'un côté je trouve ça assez comment dire, triste ? de laisser faire les choses. Mais ce doit être tellement reposant ! Evidemment ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas d'émotions, seulement elle a ce pouvoir de relativisation qui est assez magique

C'est d'une passivité, surtout. Comme toutes les relativisations absolues, c'est un confort intellectuel paresseux, ouais.

par Invité Dim 2 Sep 2012 - 13:08

Cela dit, les gens qui relativisent peuvent le faire pour des motivations personnelles différentes.

Il y a ceux qui effectivement suivent leurs "rails" sans se poser de questions
et ceux qui savent, les douleurs et les peines ressenties, tentent seulement d'aider au recul, parcequ'ils pensent que seul cet état permet de trouver des solutions réalisables.

Dans mon entourage familial j'ai pu faire cette différence entre mes parents qui suivent les "rails" et mon grand père qui avait un autre regard sur la vie.

par Waka Dim 2 Sep 2012 - 13:11

Moi, j"ai pas ce problème. Mes rêves ne rendent pas ma réalité "fade". Je ne sais pas si c'est parce que je laisse arriver la réalité de manière passive... certaines fois, certainement. Mais en fait, je suis tellement occupée que je n'ai pas vraiment le temps de rêver mon futur...

Et aussi en fait les quelques fois où j'imagine mon futur, c'est différent d'une fois sur l'autre, ce qui laisse pas mal de liberté à ce futur pour être différent de ceux que j'ai imaginé Smile

.

Tienel, et s'il était possible d'avoir un rêve encore plus idéal que celui que tu vis actuellement? Un rêve dans lequel la réalité n'est pas une entrave à la faisabilité?
Autorises toi peut être à rêver encore plus grand... en te détachant de ton présent, pour autoriser ton futur à ne pas dépendre de ce présent, donc à être ce que tu voudrais vraiment qu'il soit...

Je ne sais pas si je suis très claire là... je ne sais pas trop comment l'exprimer autrement.

Bon courage

@Fusain: Moi c'est pour ça que je suis partie loin, aussi, pour éviter de me taper les commentaires des uns et des autres, et faire mes choix sans que personne ne puisse me donner ce genre de conseils bidons.... le truc c'est qu'une famille souhaite toujours la sécurité donc une vie métroboulotdodo, alors qu'à titre individuel on peut être prêt à assumer une prise de risque pour vivre "plus grand". Pour moi, cette prise de distance est très efficace, mais j'imagine que ça dépend des caractères...

par Waka Dim 2 Sep 2012 - 13:35

Je viens de trouver ca...

Spoiler:

par nid_d'abeille Dim 2 Sep 2012 - 13:56

Waka a écrit:
C'est l'instinct de survie qui pousse à toujours "y croire" même au pied du mur.

instinct... = nature... > ces idéaux, envies irréalistes par rapport à l'espace-temps 'présent' n'indiqueraient-elles alors pas quelque chose qui crie en soi, qui appelle, que l'on a à poursuivre pour trouver sa vraie voie ?
On étouffe dans la matière d'ici maintenant si elle ne correspond pas à ce que notre intérieur cherche. Et celui-ci ne nous abandonnera pas I love you

J'y crois !!!!

par Invité Dim 2 Sep 2012 - 13:58

"Waka...":

par Mag Dim 2 Sep 2012 - 14:57

"Ose rêver : ton rêve construira un monde merveilleux"
modification de la phrase qui m'a longtemps guidée où l'expression était : "un monde meilleur"
depuis "je sais" qu'il n'y a pas de meilleur monde que l'instant présent ressenti pleinement et sans filtres dans la vibration de l'amour inconditionnel (celle qui vient toute seule pas celle qu'on s'impose par de la "pensée magique")

le rêve ne se compare pas à de la "pensée magique"

il est le rêve et appartient au monde du rêve
les rêves dans les rêves sont des étages dans la maison des rêves
le mental n'a rien à faire dans le rêve sauf sur commande préétablie entre lui et soi (genre je me réveille à telle heure !)

nous partageons sans le savoir ni le vouloir parfois le rêve d'autres
qui me rêve ? à qui je rêve ? et le rêve collectif ?

prendre en main sa vie onirique c'est lui offrir du temps, la protéger du mental, des autres, et la projeter comme un appel un don un cri d'amour…

et le rêve devient réalité…

le rêve éveillé est un intermédiaire entre le rêve rêvé et le mental, attention, à manier avec précaution !

les inconvénients du rêve sont ce qui a été "mal" rêvé, là où se sont immiscé "inconscience" la mère de tous les vices…
et versa : quand le rêve capote !

pour ma part, j'ai toujours remarqué que mes rêves réalisés l'ont toujours été avec une grande part de lâcher prise de ma part et un gros coup de pouce de l'inconnu Wink

Je continue à m'inspirer et projeter des rêves : le rêve a toujours eu une grande part dans ma vie. Je le fais différemment depuis 2 ans : en mode éveillé, je le projette après l'avoir fait naître dans mon coeur
fait naître n'est pas la bonne définition, inspiré aspiré respiré expiré serait une description de l'état de cohérence cardiaque (alignement ondes cervicales ondes cardiaques respiration) dans lequel je vis ce moment du rêve…
La nuit et ses rêves complètent pour que j'atteigne encore plus pleinement cet état de cohérence….

La cohérence, ça va loin cette affaire !
rejoint l'étique envers soi, la vérité d'être soi, la libération nécessaire pour ça…

cheers

A la question "avez vous votre réalité" je dirais que je ne l'"ai" pas mais qu'on "est" ensemble, jusqu'à de plus en plus "naitre" ensemble Smile

par Invité Ven 5 Oct 2012 - 23:27

Ca alors! Je croyais que j'étais la seule à rêver éveillée!

Parfois je passe mes journées à rêver, tout en m'occupant..Le soir avant de m'endormir je continue.

par Mag Ven 26 Oct 2012 - 10:12

Coucou Océane Smile

Ce que je nomme le "rêve éveillé" n'est pas la même chose que rêver en s'occupant...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Imagination_active
origine de la méthode du "rêve éveillé"
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%AAve-%C3%A9veill%C3%A9
un exemple de scéance :
http://www.reve-eveille-libre.org/index.php?page=deroulement
et surtout (pour moi) l'utilisation active:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_Int%C3%A9grative_R%C3%AAve_Eveill%C3%A9
contre indications :
http://www.psychologies.com/Therapies/Developpement-personnel/Methodes/Articles-et-Dossiers/Le-reve-eveille/7#7

J'ai découvert mes première séances guidée, puis je me les suis faite seule...
Puis je suis passée à autre chose...
Je vais reprendre mes bases pour voir ce qui a changé...

Dans mes activités je reste au contraire très présente, et cesse dès que je me met à révasser : cela m'évite de me laisser emporter par n'importe quoi issu d'un mental flottant ce que je connais aussi mais ai décidé d'arrêter après avoir découvert les manipulations auxquelles ce comportement donnait prise.

Manipulations d'une partie de moi dont je ne suis pas consciente, manipulations de l'inconscient collectif que je capte, ou tout simplement de la radio, ou des pensées des autres.

Quand je pars à rêvasser je stoppe et me donne le temps d'aller voir ce qui se passe ce qui peu soit se faire dans l'instant soit plus tard mais je me le dis... (sorte de RV avec moi même, avec petit dessin pour fixer le contenu de l'interruption, dès fois c'est simplement que j'ai besoin d'une pause de 10mn - le cerveau ne peux soutenir plus de 90mn de concentration sur un sujet...)

Le mental n'est pas la Conscience, lui apprendre et moi avec, à en être le servant fait partie de ma réalité...

... Basketball

par sentio_49 Ven 26 Oct 2012 - 14:07

"je pense que les choses arrivent parce qu'elles doivent arriver, alors si tel ou tel truc ne se passe pas comme je voulais, c'est qu'il y a une raison". Et là, je me dis juste Ouah ! D'un côté je trouve ça assez comment dire, triste ? de laisser faire les choses. Mais ce doit être tellement reposant ! Evidemment ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas d'émotions, seulement elle a ce pouvoir de relativisation qui est assez magique

C'est d'une passivité, surtout. Comme toutes les relativisations absolues, c'est un confort intellectuel paresseux, ouais.[/quote]

Je le dis souvent, c'est une façon de me protéger quand ce qui arrive ne me va pas du tout et surtout, quand je ne peux rien y changer...
Je me bats continuellement pour créer, transformer des tas de trucs. Mais là où plus jeune, je me détruisais à ressasser pendant des jours et des jours des situations totalement inchangeables (telle que la mort de mon meilleur ami) ou passais des semaines à m'accrocher à un homme alors qu'il en avait plus rien à faire....
Aujourd'hui, je me dis "C'est comme ça"...et pour que le "comme ça" sois plus digeste, j'illusionne qu'il doit y avoir une raison.
Je n'aime pas les généralités : gros sac fourre-tout dans lesquels on enferme les gens sans nuancer quoique ce soit. Alors je ne crois pas que ce soit un confort intellectuel paresseux...peut-être pour certain, ou peut-être tout autre chose : une protection, ou une façon philosophico-bouddhiste d'appréhender le monde, ou ... voir autant de possibilités qu'il y a d'individus.

par mama zèbre Jeu 20 Déc 2012 - 14:39

c'est étrange, moi je fonctionne exactement à l'inverse. J'imagine toujours le pire (qui heureusement n'arrive généralement pas).
C'est un peu comme si je m'interdisais de me projetter dans des choses positives par peur d'être déçue.
C'est un peu comme si, en ayant imaginé le pire, ben fatalement rien de pire ne pouvait arriver.

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