Refuser d'être admiré

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Message par Invité Sam 8 Sep 2012 - 21:44

Pensez-vous qu'il est nécessaire de refuser d'être admiré ?

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Message par Thaïti Bob Sam 8 Sep 2012 - 22:39

Non, surtout pas. C'est la conclusion à laquelle j'en suis arrivé.
C'est très toxique pour sa personne et pour son propre équilibre moral.

Tu veux dire, dans la vie en général, pour certaines choses seulement, ou bien dans le cadre de notre QI élevé révélé aux autres, ce qui peut engendrer une admiration très spécifique ?
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Message par Sokka Sam 8 Sep 2012 - 23:33

Etre admiré c'est exploité la limite de l'autre ....cela peut conduire a s'égarer si soit même on se met a s'admirer c'est notre propre limite qui est foulé....ou pas..

est-il nécessaire de refuser l'admiration..?

pourquoi emettre ici une nécessité ?
y aurais t-il danger ?

l'admiration peut mener au contentement, le contentement à l’arrêt et la satisfaction ...L'ennui c'est que le monde lui continue a tourner et les gens à danser; ce que l'on admirais hier demain seras autre chose et la satisfaction seras remplacé par autre chose...un faux soi narcissique et qui ne se renouvelle plus ...

"un petit poussin aux ailles brillantes et aux pattes fines fit ses premiers pas, son voisin lui dit qu'il laissait derrière lui de belle trace le poussin tout content s’arrêta et mira l'eau se déversant dans ses pas elle formait un miroir dans lequel le poussin adorait se regarder au bout d'une semaine il vit des formes ravissantes au dessus de lui c’était les autres poussins qui avaient grandis et s'envolaient a présent ...le pauvre poussin n'arrivais même plus a lever sa tête (un torticolis peut etre le coincais) et son seul moyen de regarder les autres c'etait de rester a regarder le miroir ....les jours passaient et bientot la sécheresse eu pris toute l'eau que contenait la trace du poussin ...à la place de la gracieuse trace ne se trouvait plus qu'un trou qui ne ressemblais plus a rien et dont s'échappait de la terre une plume jaune ternis ....


Ainsi la danse du monde peut s’arrêter de tournoyer pour une goutte dans une trace de patte


ainsi la satisfaction ne peut elle duré qu'un instant ?
Sinon deviens t-elle une gène a "l'évolution" (faute de terme adéquat j'emploie celui-ci)
....
on peut "accepter" d’être admiré si ..............................par ailleurs ...........................donc .................... voila tu as ta réponse....

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Message par Doinel Sam 8 Sep 2012 - 23:46

Je pense qu'admirer la personne qu'on aime est une bonne chose, donc être admiré par la personne qui m'aime, je suis pour. Pas une admiration de midinette, quelque chose de plus intérieur, de plus pudique.

A part cela, a t'on le droit de refuser d'être admiré, de dicter sa volonté aux autres? Je trouverais cela un peu prétentieux, et c'est de fait une volonté de domination, donc de se placer au dessus des autres en leur disant quoi ne pas faire.

Il est certainement sain de ne pas y prêter trop d'importance, surtout que c'est facile car on peut toujours trouver des tas d'autres personnes qui sont admirées et à nos yeux ne valent pas tripette.
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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 0:47

Personnellement, l'admiration n'étant pas éloigné de l'adoration, oui, je refuse d'être le guourou en quoi que ce soit pour qui que ce soi....

Par contre, être compris peut faire un bien fou, tout comme sentir d'avoir réussi à aider~ "éveiller"~réussi à être utile à quelqu'un de manière désintéresser permet d’expérimenté l’expérience optimale de l'autotélisme social (derrière ce nom barbare se cache la satisfaction d'avoir été utile et qui fait courir dans le dos un genre de courant éléctrique qui remonte le long de la colone vertébrale. Je ne retrouve* plus ou Csikszentmihalyi décrit bien mieux que moi cette sensation aussi physique qu'émotionnelle).
Bref avant d'avoir pris connaissance du flow et de l'autotélisme, je crois que j'éprouvais un genre de culpabilité d'éprouvé un plaisir intense d'avoir aidé ou appris des choses uax gens.
-> dans le désintérêt, généralement on ne s'attend pas a une récompence, hors, là, ce n'est pas tant une récompense qu'une satisfaction d'avoir été utile (et non la recherche d'une l'admiration d'autrui).

Aussi le bémol que je mettrait à ma première phrase est que non, la peur d'être admirer ne doit pas freiner l'aide que l'on peut apporter ou l'utilité de nos pleine capacité dans une tache que l'on considère importante.

si ça se trouve, je suis completement à coté de la plaque lol! ( n'empèche que c'est la réponse que m'inspire la question de départ ^^)

edit * retrouvé:

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Message par Noumenie Dysnomie Dim 9 Sep 2012 - 1:55

Je déteste le fait d'être admirer car je préfère qu'on m'accepte, m'aime, me comprenne mais surtout qu'on me tienne tête (ce qui sous entendrait qu'intelligement, on m'estime vraiment.)
Mon copain est incapable de me dire qu'il m'aime, parce qu'au fond, il ne m'aime pas, c'est plus que certain, mais il me trouve des "choses" (je peux pas dire qualités) qu'on pourrait demander à un chat/géranium/poupée (= belle, souriante, calme, "pas chiante" (en générale), etc).
Dès lors qu'on est capable de sortir un "je t'adore" à un pote comme à sa "chérie", avec la même intonation et quasi presque intention, on peut pas s'aveugler d'avantage je pense.
Dans une relation de couple, c'est malsain comme ascendant, si on l'accepte et l'entretien.

Cette petite parenthèse mise à part, je supporte vraiment mal les compliments parce qu'on peut tous faire mieux qu'un autre. Je suis une perfectionniste qui se donne des aigreurs d'estomacs à cause de son perfectionnisme, de son orgueil, de sa jalousie et son sens moral et, c'est un mal d'autant plus grand qu'entre la procrastination et la compétition et le respect des autres, mon coeur balance. Du coup, tout les illustrateurs que j'aime bien, essayant moi même de l'être, je les "déteste cordialement" et je cherche toutes leurs petites bêtes, raccourcis pour comprendre et les dépasser.
L'adoration ne peut exister sinon c'est m'avouer "vaincue" et je ne peux le tolérer. Cela reviendrait à dire qu'adorer, c'est comme croire en Dieu, avoir peur de lui, lui donner du pouvoir, du crédit à cet entité et du côté du Dieu, il ne faut jamais chuter.
Je suis humaine, je tombe dans les escaliers et ça peut faire bobo, alors merde.
On est certes toujours plus grand qu'en grimpant sur les épaules des autres, mais je ne veux pas que ça soit ait au détriment d'une entente ou d'un bien être.
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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 18:53

A la suite de recherches concernant le phénomène de «bouc émissaire », je tombe sur un article fort intéressant concernant l’admiration.

Il semblerait que suite à la première phase (l’admiration), s’ensuive le « désir mimétique », à savoir l’envie de posséder ce que détient l’autre et qui a suscité ce sentiment.

S’il n’y a aucune possibilité de s’approprier la « chose » en question, l’admiration se transforme en haine et l’envieux n’aura de cesse de déchoir et discréditer l’envié qui, au sein d'un groupe, se verra relégué au rôle de "bouc émissaire".

La plupart du temps, celui-ci est remarquable dans sa différence d’avec le groupe et possède ce que celui-ci ne pourra jamais obtenir.

La suite vous la connaissez, le bouc émissaire est mis en marge, maltraité, considéré responsable du mal dont souffre le groupe.

Quelle serait donc la solution pour sortir de ce rôle ou l’éviter selon certains psys :

Refuser l’admiration tout simplement.


Finalement, le surdoué qui échoue doit comprendre de façon plus ou moins consciente que le prix à payer pour intégrer le groupe (norme) est de se dévaloriser à ses yeux.

Et moi je me dis que ce n’est pas si simple et surtout que ce n'est pas juste, car refuser l’admiration c’est quoi finalement ?

Ne plus prendre la parole ? saboter ses études ? cacher sa réussite ou bien ses talents ?


J’aimerais avoir votre avis.

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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 20:45

paoline a écrit:Pensez-vous qu'il est nécessaire de refuser d'être admiré ?
Je suis au taquet ce soir !

L'admiration est un sentiment que l'on éprouve pour quelqu'un ou quelqu'une.

Quand on est admiré, c'est un phénomène qui - par définition - échappe entièrement à notre volonté. Tout ce que tu peux faire, c'est de demander à ton entourage de ne pas manifester cette admiration, mais tu ne peux pas empêcher les gens de ressentir ce qu'ils veulent.

Est-ce qu'il est une nécessité de demander l'arrêt de cette manifestation particulière à notre égard ? Non, car c'est un phénomène entièrement contingent. Il suffit simplement de se comporter en une personne détestable pour arrêter toute forme d'admiration (ça va assez vite généralement lol).

Ce que j'en pense ? Il faut garder la tête sur les épaules, mais lorsque nous faisons une chose honorable, il est normal d'avoir un retour en conséquence. Si nous avons ce retour sans rien faire (comme l'admiration que nos parents nous portent), c'est plutôt une chance d'avoir cette énergie positive qui nous aide à avoir confiance en soi.

Tu n'as pas à en rougir, à avoir honte, ou à te sentir gênée ! (si - et seulement si - cette question avait une quelconque implication personnelle)


Wink

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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 20:56

Vous vous rendez compte, j'espère, que c'est absolument monstrueux d'oser imaginer qu'on puisse avoir ou être quoi que ce soit d'admirable ? Quel mépris vous avez pour les êtres dont vous prétendez être admirés.
(j'anticipe la réponse de quelqu'un...)

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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 21:07

La mienne ? Bah j'admire des compositeurs pour leur travail, j'admire le talent de Beethoven, je ne me sens pas spécialement méprisé par ce dernier (il est mort depuis un moment en plus lol).

Tous les enfants qui sont admirés par leur parent, ne les méprisent pas en retour (enfin pas tous). L'admiration est normale quand on se trouve devant quelqu'un que l'on respecte et dont on reconnaît la valeur. Je ne vois pas ce qui est monstrueux là-dedans.

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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 21:19

Fusain a écrit:Vous vous rendez compte, j'espère, que c'est absolument monstrueux d'oser imaginer qu'on puisse avoir ou être quoi que ce soit d'admirable ? Quel mépris vous avez pour les êtres dont vous prétendez être admirés.
(j'anticipe la réponse de quelqu'un...)
il y a une grande différence entre le fait d'être admiré de quelqu'un et le fait de se sentir admirable.

Quel mépris as tu donc de toi même et des autres pour croire que toi comme les autres ne seraient que méprisable?
(voila ma réponse Wink , si c'est celle que tu attendais Razz , sinon, c'est ma réponse quand même Very Happy)


Dernière édition par tramber le Dim 9 Sep 2012 - 21:22, édité 2 fois (Raison : ortho et mise en page)

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Message par Noumenie Dysnomie Dim 9 Sep 2012 - 21:21

J'ai jamais admiré mes parents, je les ai toujours mis sur un pied d'égalité avec moi, comme je l'ai fait avec mes profs, amis, etc. Je ne me sens pour autant pas plus supérieure qu'une autre personne et j'essaie d'être la plus neutre possible et la plus honnête envers chacun.

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Message par Doinel Dim 9 Sep 2012 - 21:30


L'admiration n'est pas méprisable tant qu'elle n'est pas vénération. J'admire de grands artistes et ne considère pas pour autant qu'ils étaient parfaits ou auraient du l'être. Ils avaient quelque chose d'admirable, la capacité de me faire ressentir des émotions intenses ou des pensées fécondes et cela mérite mon admiration, pas mon adoration.
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Message par Invité Lun 10 Sep 2012 - 9:13

Merci pour vos réponses, j'en profite pour vous dire combien j'apprécie le style et la sensibilité de la plupart d'entre vous.

Cette façon d'appréhender la vie et les questions qui gravitent autour me correspond. Les certitudes d'aujourd'hui risquant fort d'être les doutes de demain, je trouve que considérer le monde qui nous entoure avec cette humilité (qui est loin d'être une faiblesse mais plutôt une force) nous aide à progresser car finalement, notre fonctionnement repose sur le désir d'apprendre qui reste le but de notre existence.

Kelenn, j'apprécie l'humour également et j'avoue avoir tendance en abuser lol Wink

Bon allez, je ferme la parenthèse et j'en reviens au sujet qui me conduit à une question que je me pose depuis bien longtemps.

Je pense que bon nombre d'entre nous ont joué en classe, au boulot peut-être également, le rôle du "bouc émissaire". Ce fut mon cas à certains stades de ma vie et hélas les souffrances ressenties m'ont laissé des cicatrices indélébiles.

Selon vous, que doit faire la personne concernée pour arriver à s'en sortir lorsqu'elle se trouve dans cette situation ? Quelle attitude doit-elle adopter face au groupe ?


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Message par Doinel Lun 10 Sep 2012 - 10:42



A l'école, j'ai réussi à échapper au rôle de bouc émissaire au prix de trésors d'adaptation dont je subis encore aujourd'hui les conséquences sur mon rapport aux autres dans la plupart des situations (un certain nombre d'inhibitions pour ne pas être pointé du doigt).

Je me suis même, au collège, retrouvé de l'autre côté de la barrière, me distinguant dans le rôle de tourmenteur d'un pauvre garçon qui, outre des problèmes d'adaptation au groupe, ne montrait pas une grande vivacité d'esprit. A l'époque j'oscillais entre les attaques et le désir sincère de l'aider, mais il était tellement imperméable à mes conseils qu'il m'énervait encore plus. J'en culpabilise encore aujourd'hui.

Dans le travail, j'ai été un bouc émissaire. Dans ma société, j'ai défendu ardemment des idées à contre courant. Seule ma hiérarchie directe me soutenait envers et contre tout. Mon franc parler me faisait le porte parole de personnes qui elles restaient bien cachées dans l'ombre. Je n'étais pas dupe de leur petit jeu mais acceptais ce rôle de franc tireur. Le jour où mes idées ont commencé à prévaloir, j'ai logiquement pensé que j'avais un rôle clé à jouer dans leur réalisation. Mais on m'a fait comprendre que je m'étais fait trop d'ennemis pour occuper un tel rôle et je suis parti.

J'en ai énormément souffert. Quelle injustice d'être traité ainsi parce que j'avais eu le tort d'avoir eu raison trop tôt et d'avoir essayé de changer les choses en m'exprimant. Avec le temps, je me suis dit que moi je n'avais rien à me reprocher, que j'avais agi selon ma personnalité et mes convictions, que les événements m'avaient donné raison sur le plan des idées et que c'était pour moi le plus important. Je n'avais pas été la cause de l'évolution dans le bon sens (celle ci était externe) mais dans un autre environnement cela aurait pu marcher et la société aurait gagné quelques années.

Un exemple du mécanisme du bouc émissaire: quelques années après mon départ je me suis retrouvé client de cette société et me suis retrouvé dans une réunion en position de m'opposer aux idées qu'ils essayaient de nous imposer. Un ami resté chez eux m'a fait part de leur debriefing après la réunion: ma société était d'accord avec leurs idées, sauf moi, ce qui était un beau mensonge. J'apprenais également que j'avais personnellement introduit un concept qui les gênait dans les standards à l'époque où je les représentais dans la standardisation. C'était complètement faux: en tant que représentant de la société je n'aurais jamais pu proposer une idée qui allait contre ses intérêts, une idée que moi même réprouvais, avais combattu et continuais de combattre des années après. Je me suis alors rendu compte que j'étais chez eux devenu le diable incarné, responsable de tout ce qui allait contre leurs intérêts.


Dernière édition par Doinel le Lun 10 Sep 2012 - 11:38, édité 1 fois
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Message par Invité Lun 10 Sep 2012 - 11:18

Doinel, merci pour ton témoignage. Nous nous comprenons...

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Message par Invité Lun 10 Sep 2012 - 13:06

Selon vous, que doit faire la personne concernée pour arriver à s'en sortir lorsqu'elle se trouve dans cette situation ? Quelle attitude doit-elle adopter face au groupe ?
Changer de paradigme et ne considérer le groupe que comme un ensemble d'individu et non plus une entité unique, et tu sera probablement surprise que "décontaminé" du groupe beaucoup d'entre eux sont plus désorienté que méchant et que les plus vils ne le sont qu'en réponses a des certitudes erronées.

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Message par Invité Lun 10 Sep 2012 - 13:17

Doinel a écrit:
J'en ai énormément souffert. Quelle injustice d'être traité ainsi parce que j'avais eu le tort d'avoir eu raison trop tôt et d'avoir essayé de changer les choses en m'exprimant. Avec le temps, je me suis dit que moi je n'avais rien à me reprocher, que j'avais agi selon ma personnalité et mes convictions, que les événements m'avaient donné raison sur le plan des idées et que c'était pour moi le plus important. Je n'avais pas été la cause de l'évolution dans le bon sens (celle ci était externe) mais dans un autre environnement cela aurait pu marcher et la société aurait gagné quelques années.
Le monde souffre de ce qu'on refuse de reconnaître le mérite des autres. Bien plus que de l'admiration et des valorisations j'entends partout des critiques sur fond d'a prioris et d'aigreurs, des refus d'admettre les torts et de dire à l'autre "tu as/avais raison"...

Rendons à César ce qui est à César mince ! bounce

Je compatis Doinel...Au passage, tu peux essayer de retrouver ton petit tourmenté sur internet, et t'excuser auprès de lui. Il doit en avoir également gros sur la patate et savoir que l'autre n'est pas insensible, qu'on peut finalement se comprendre, ça fait du bien.

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Message par Doinel Lun 10 Sep 2012 - 13:40


Je compatis Doinel...Au passage, tu peux essayer de retrouver ton petit tourmenté sur internet, et t'excuser auprès de lui. Il doit en avoir également gros sur la patate et savoir que l'autre n'est pas insensible, qu'on peut finalement se comprendre, ça fait du bien.

Si j'ai souffert, j'ai à l'époque été réconforté par quelques personnes. Il faut aussi souligner que mon environnement immédiat, c'est à dire ma hiérarchie et les collègues que je côtoyais quotidiennement à l'époque m'offraient dans une large majorité un soutien absolu et inconditionnel (en gros: je ne suis pas capable de prouver que tu as raison mais je te fais confiance). Et puis cette souffrance s'est estompée avec le temps.

Ce que tu proposes est difficile à réaliser dans la réalité. J'ai affronté une minorité de personnes qui n'ont pas les qualités humaines pour qu'une réconciliation soit possible. Mais j'ai aussi affronté une multitude de petits soldats avec lesquels, même à l'époque, je pouvais par ailleurs avoir d'excellentes relations. Je ne me suis jamais fâché avec ces personnes, il n'y a rien de personnel, mais elles ont adhéré à l'opinion générale que j'étais un fauteur de trouble, un "cowboy" comme on disait dans certains cercles, et ne remettraient pas aujourd'hui en cause cette opinion puisque de fait je m'opposais au consensus, alors que pour elles ce consensus est plus important que la vérité. Et je ne peux même pas dire qu'elles ont complètement tort!

A l'époque, un de mes collègues et amis m'avaient rapporté ce que typiquement on disait sur moi dans ces cercles à l'époque: "Il est brillant mais...". Un long silence suivait ce "mais" et quand mon collègue pressait son interlocuteur de terminer sa phrase, il obtenait la plupart du temps un: "...mais je ne suis pas toujours d'accord avec lui."
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Message par bepo Lun 10 Sep 2012 - 14:03

Intéressante cette conversation !
J'ai peut être pas tout lu comme d'hab, mais j'ai pas eu l'impression de voire pointer du doigt un des dangers du mécanisme d'admiration.
Ne pas s'opposer du tout à l'admiration que l'on pourrait nous porter revient à confier intégralement le soin de l'évaluation à autrui.
Quelque part, garder un peu de luicidité sur le coté artificiel et non reflechi de l'admiration, ne pas mettre en avant uniquement les aspects d'une réalisation/d'un comportement réellement inaccessibles à ceux qui admirent, garantit aussi de ne pas se perdre dans le jugement d'autrui.

Néanmoins, le raisonnement du psy cité par Paoline est clairement erroné puisqu'il décrit un parti pris qui ressemble diablement à celui du pervers narcissique en l’érigeant en caractéristique universelle du genre humain. C'est probablement un mécanisme commun a tous, mais qui ne s'exprime que dans des circonstances très particulières d'adversité.


La réciprocité doit probablement intervenir aussi la dedans...

Admirer à mon avis c'est aussi entrer dans une relation qui n'est plus "humaine" mais commerciale. Puisque le comportement admiré devient un bien, qu'on ne peut que posséder ou pas, et non développer. (je me fie un peu à l'étymologie qui semble après de brèves et incomplètes recherches indiquer qu'admirer c'est le comportement que l'on adopte face à quelque chose qui possède le statut de perfection absolue).
Je suis un peu confus dans mon raisonnement, mais l'admiration ne semble valoir que lorsqu'elle est très provisoire. Sinon elle enferme celui qui en est l'objet dans un rôle soumis à des attentes, à une pression. Bref ca ressemble au mécanisme du chef, à qui l'on confie tous les pouvoirs en échange d'une responsabilité absolue qu'il doit assumer. Bref c'est une sorte de déresponsabilisation pour celui qui admire, avec toute la perte d'esprit critique que cela implique.



---
Edit:Et si l'admiration n'était pas une demande implicite de partage ? Destinée a tester les dispositions de quelqu'un au partage ou au moins aux tentatives de partage ?
Une soupape de sécurité qui refoulerait provisoirement les comportements d'agressions initiale résultant d'un sentiment d'infériorité (qui semble très lié à celui de la peur, etc...).


Dernière édition par qwerty le Lun 10 Sep 2012 - 14:12, édité 2 fois

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Message par Doinel Lun 10 Sep 2012 - 14:16

e suis un peu confus dans mon raisonnement, mais l'admiration ne semble valoir que lorsqu'elle est très provisoire. Sinon elle enferme celui qui en est l'objet dans un rôle soumis à des attentes, à une pression. Bref ca ressemble au mécanisme du chef, à qui l'on confie tous les pouvoirs en échange d'une responsabilité absolue qu'il doit assumer. Bref c'est une sorte de déresponsabilisation pour celui qui admire, avec toute la perte d'esprit critique que cela implique.

Ta réflexion me fait penser à une opinion que j'ai développée très tôt dans ma carrière professionnelle...

Dans le boulot on rencontre deux profils de personnes extrêmes: celles qui tendent à avoir toujours raison et celles qui tendent à avoir toujours tort.

Le double risque est alors de considérer que les premiers auront effectivement toujours raison et les seconds toujours tort. Malheureusement ce n'est pas toujours ainsi et les conséquences de le croire peuvent mener à des désastres.
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Message par Invité Lun 10 Sep 2012 - 14:23

paoline a écrit: Je pense que bon nombre d'entre nous ont joué en classe, au boulot peut-être également, le rôle du "bouc émissaire". Ce fut mon cas à certains stades de ma vie et hélas les souffrances ressenties m'ont laissé des cicatrices indélébiles.

Selon vous, que doit faire la personne concernée pour arriver à s'en sortir lorsqu'elle se trouve dans cette situation ? Quelle attitude doit-elle adopter face au groupe ?
Hello =)

Bizarrement, je n'ai jamais eu le rôle du bouc-émissaire, j'étais trop "space", trop "aérien", trop "solitaire" pour les autres. J'étais le genre de personnes où il était assez difficile de prévoir la réaction (même maintenant). Tout ce qui est différent fait peur, et j'en jouais beaucoup. Si en face de toi, tu ne sais pas si tu as affaire à un cinglé ou pas, généralement tu prends tes distances Very Happy Et comme il y avait beaucoup de filles qui s'intéressaient à moi, j'avais plutôt une paix royale.

La première véritable situation à laquelle j'ai été confrontée, c'est lorsque j'ai été embauché. C'était dans une ville de bofs, il y avait un côté bizu, et moi j'avais besoin d'un CDI. Donc pendant 6 mois de CDD, j'ai fermé ma gueule (sur tout), et pendant un an idem. Dès que j'ai eu mon CDI, les collègues qui m'emmerdaient, je les cassais aussi secs, ça n'a pas duré longtemps avant d'être respecté. La 3è année, la charge de travail était catastrophique, et je me reconnais très bien dans le témoignage de Doinel. J'ai même fait du travail de cadre (payé une merde), puis d'un autre côté je voulais faire au mieux pour améliorer le poste. Dès que c'était fait, on en profitait pour nous en demander encore plus.

Puis comme il n'y avait pas de syndicat, que les chefs faisaient le minimum avec des horaires de fonctionnaire, que le CHSCT ne faisait rien (et j'en passe), je l'ai ouvert un peu plus et là, on s'en est pris à moi directement. Toujours par derrière, car ce sont des lâches, mais ça se finissait avec des gels de salaire (pas d'augmentation alors que le smic augmente), avec des plannings de merde (je me suis vu faire 200h en juillet, et 190h en août, deux années consécutives). A côté de ça, les boss - habitués à gérer des moutons - me prenaient copieusement pour un larbin et un con. J'ai demandé poliment 3 fois des choses qui étaient légitimes, ainsi que là où il y avait de l'injustice en ce qui me concernait.

Ce n'était jamais de la faute de personne ! Un vrai système à l'américaine. Vous demandiez au chef de centre, il vous dit qu'il faut voir ça avec l'autre responsable. Vous voyez avec l'autre responsable, il vous dit qu'il ne peut rien faire et qu'il faut voir avec la DRH. Vous voyez avec la DRH, il vous dit qu'il suit les ordres du boss. Et si vous voyez avec le boss, il vous dira qu'il devait suivre les directives du conseil d'administration (= les actionnaires). Et comme je bossais pour le "Crédit à bricoles pour les petits renards futés", et ben... J'ai appelé discètement mon syndicat, j'ai monté un dossier de 300 pages (avec textes de loi et tout), j'ai attendu mes 5 ans d'ancienneté avant d'aller aux prud'hommes pour réclamer mon dû et mes dommages et intérêts sur 5 ans comme le prévoit la loi. Ils sont tombés de très très haut Smile

Personne ne s'y attendait. J'ai eu le droit à un licenciement abusif (que j'avais prévu depuis deux ou trois ans), sur 400 salariés j'ai été le seul qui a bougé. J'ai dû avoir le soutien de moins de 10 personnes. Pour cette année, je leur ai coûté pas moins de 100 000 euros pour non respect d'une prime (après avoir appelé l'inspecteur du travail). Je les ai tous rendu bien nerveux, et le procès est pour très bientôt. Etant conscient que ce sont eux qui exproprient les gens, et qui profitent du système en violant les lois (c'est pas le rmiste qui peut s'offrir des villas dans des îles hein), je n'ai aucun scrupule. Bien sûr, cela m'a voulu des prises de bec et des insultes avec certains collègues qui ne voulaient pas que ça change, inutile de leur parler du léviathan de Hobbes (sécurité ou liberté) : rares sont ceux qui ont autre chose qu'une culture TV formatée par TF1.

Conclusion ? Nous vivons dans une époque où, pour nous en sortir, il faut être "intelligent". Au Moyen Age, c'était la loi du plus fort, celui qui cognait le plus fort imposait sa loi. C'était le droit du glaive comme le dirait Michel Foucault. Maintenant, ça n'a pas tant changé que ça dans le fond, les puissants ont toujours droit de vie et droit de mort sur nos existences. En refusant de respecter la convention collective, en brisant votre pouvoir d'achat (alors que vous avez une famille à nourir), et j'en passe.

Le fait est que de nos jours, le glaive est notre esprit. Une personne qui a des atouts considérables intellectuellement, et qui se fait baiser, qui devient bouc-émissaire ou victime de décisions injustes de sa hiérarchie, elle ne le sera jamais longtemps. Car elle a tout ce qu'il faut pour retourner la balance. C'est sûrement pour cette raison que les médias tiennent tant à ce que nous restions des abrutis...


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Message par Guillaume1984 Lun 10 Sep 2012 - 14:35

J'aime être admiré et j'admire passionnément. Ça s'équilibre.

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Message par Invité Mar 11 Sep 2012 - 10:08

Kelenn, me permets-tu d'admirer ta combativité ? Smile

Finalement, il me semble que l'admiration qui en général dégénère est celle qu'un groupe peut éprouver à l'égard d'un individu.

En considérant isolément un membre du groupe, il est possible, avec des réserves, d'arriver à établir une relation beaucoup plus saine (en tout cas pour nous).

Force m'est de constater toutefois que la plupart d'entre eux ont un fonctionnement grégaire (que je n'ai pas ou si peu) et la loi du groupe reste la plus forte. Il faut raisonner, s'habiller, manger, ... comme le groupe, partager les mêmes convictions. Il m'est arrivé lors d'une activité "chant" d'être attaquée (je ne vois pas d'autre mot) sur ma condition de "catholique", qu'on m'explique où est le rapport.

Personnellement et depuis peu, j'ai choisi l'évitement (s'il est possible) car le contact avec un ensemble de personnes provoque en moi de la souffrance. Je perçois de la violence, des contraintes, une demande de soumission que les autres ne voient pas ou ne veulent pas voir, je n'en sais rien.






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Message par Invité Mar 11 Sep 2012 - 13:24

Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi l'avatar du renard =)
On verra bien ce que l'avenir me réserve, mais je reste confiant.

Quant au social, j'en viens presque à éviter mes propres parents. Je préfère être seul, que de perdre mon temps. Je vis à ma façon, avec mes valeurs, et quand c'est le monde qui déconne sec, je n'hésite pas à m'imposer (pour ma propre survie). Elle est rendue bien loin cette période où j'étais un idéaliste bouddhiste, persuadé qu'en faisant le bien on récoltait le bien :p

Mais pas plus tard que hier soir, je me suis bien vite rendu compte qu'être "intelligent" n'avait rien à voir avec les valeurs, on peut être smart et lâche, on peut être intelligent sans même se dire si être deux ou trois contre un c'est normal d'un point de vue éthique (et j'en passe).

Il est bien beau de philosopher, de théoriser, de passer son temps à faire des discours, mais quel mérite peut-on avoir quand nous avons le bagage intellectuel pour le faire ? Par contre, combien de personnes bougent réellement son cul pour concrétiser leurs idéaux ? Une misère.

C'est pourquoi j'ai cessé de plaindre ceux qui se lamentaient sur leur sort. Si un renard est capable de faire certaines choses, alors un humain peut très bien le faire Wink

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Message par Invité Mar 11 Sep 2012 - 14:13

Bon, hier soir je n'ai pas surfé bien tard.

Dommage...


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Message par Invité Mar 11 Sep 2012 - 18:46

paoline a écrit:Bon, hier soir je n'ai pas surfé bien tard.

Dommage...

Tu n'as rien raté :-)

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Message par Invité Mar 11 Sep 2012 - 18:47

Je m'en doute lol Wink

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