Amertume - insatisfaction - motivation

Et ca continue encore et encore…
je n'arrive pas a m'endormir. Les pieds se frottant l'un a l'autre sous la couette, les pensées se suivent mais ne se ressemblent pas… comment fait on pour arrêter ca ?!


BONSOIR,

Sujet du soir (ou plutot du matin vu l'heure...) : Cette étrange constatation tirée de mes expériences de vie : Je n'arrive pas à éprouver de plaisir à une tâche, quelle qu'elle soit, sur le moment, et il me faut souvent du temps, beaucoup de temps pour, qu'en revenant dessus, comme sur un souvenir lointain, je me rende compte que cette activité était en fait sympa, intéressante, enrichissante, constructive ou marrante, source de plaisir et de fierté potentielle, bref un bon souvenir… quelque chose que je suis contente d'avoir fait ou un moment partagé heureux...

Je me pose donc la question, la fameuse : Pourquoi?

(et maintenant aussi : suis je seule à vivre-connaître cet état d'insatisfaction dans l'ici et le maintenant, chronique ?)

Viennent successivement des hypothèses :

- je suis difficile, exigente, d'abord envers moi meme, puis envers la vie en général
- je ne sais pas où je vais ni pourquoi, ce qui donne un coté futil aux choses (la fameuse question du SENS des choses)
- je m'ennuie tellement facilement...
- je suis plutôt pessimiste, négative et peut être aussi parfois rabat joie…
- j'ai horreur de la hiérarchie et qu'on me donne des ordres… mais pire, je vois des ordres ou des obligations là où je ne devrais pas en voir, là où la tache a accomplir est aussi (voire avant tout) pour mon propre bénéfice mais mon mental trouve toujours le moyen de suspecter subordination…raison donc de ne pas être satisfaite.
- j'ai du mal avec les contraintes (horaires surtout, et de rythme - je suis toujours en décalage ; par exemple je ne suis pas du matin donc ma journée peut commencer tard, très tard, mais quelle importance me je dis puisqu'une fois levée, je peux abattre en 2 h ce que les autres font en 5 ou 6 heures ?! j'ai tellement horreur de m'ennuyer que je ne vois pas l'intérêt de me lever aux aurores pour ne plus rien avoir a faire le reste de la journée… je veux dire… la sensation que les journées sont trop longues est qque chose d'omniprésent dans ma vie, ce qui explique en partie les insomnies… mais c'est un autre sujet!) donc tout me semble rapidement corvéaire…


Après un rapide tour des idées premières, je reviens systématiquement sur la question du sens, et donc de la motivation. Quand je ne peux répondre a cette question du sens, que la motivation n'est pas personnelle (j'entend par là de ma propre initiative et a ma façon), j'associe l'expérience, la tache, le travail, a une réelle corvée.

A ce jour, c'est LA raison, pour ne pas dire l'excuse, que je retiens de ce comportement étrange de ne jamais jouir sur le moment d'une expérience enrichissante.


Ca vous parle ? est ce un truc de zèbre ou…. ?
Vos expériences, exemples, commentaires m'intéressent, ainsi que vos conseils et questions si vous en avez.

Merci de votre attention et de votre aide.

Une équidée pas vraiment sùre d'être zébrée ...

Cela m'évoque pas mal de pistes que je vais jeter un peu en vrac; mais ce sera mieux que de construire un assemblage se voulant être une interprétation alors qu'il y en a plusieurs possibles.

- Le sens d'une action, d'une tâche, d'une mission, n'est pas entièrement extérieur à nous-mêmes : on peut choisir d'enrichir de sens des actes très simples. Je prends un exemple absolument bateau : maintenant que nous avons réaménagé notre appart et qu'on s'y sent bien, je fais l'effort de faire le ménage plus souvent, car cela a du sens pour moi de le maintenir beau à regarder. Avant, il ne l'était pas, donc on attendait que ce soit franchement sale pour agir : cela n'avait pas de sens de briquer un appartement déjà agencé avec négligence. Tu peux donc créer ce sens là où, initialement, tu pensais ne pas en voir.
- La même recherche peut t'aider à être moins incommodée par une "subordination" : la contrainte n'en est plus vraiment une si elle a du sens. Ce qui est intolérable, c'est quand elle est absurde et improductive (voire contre-productive).
- Peut-être peux-tu faire le point sur ce que tu as fait, ce que tu fais, ce que tu aimerais faire, là où ça parle de vie et là où ça parle de mort, et voir si les activités qui font ou qui ont fait sens, qui "sentent la vie", n'ont pas d'autres points communs que d'avoir été "de ton initiative"; alors il se dégagera peut-être "ta voie", ce vers quoi tu te sens appelée, ce qui fait naturellement sens, et là l'envie de créer supplantera l'ennui.

En effet, l'ennui, le sentiment de corvée et le refus de contraintes sont un peu inévitables s'il n'y a pas de sens. C'est normal. Et ensuite les expériences négatives et similaires découragent d'avance. Dans ces cas-là, j'ai toujours envie de suggérer : si tu jettes à l'eau ton filet tous les jours et le ramènes chaque jour vide de poissons, c'est peut-être que tu le jettes toujours au même endroit, et que cet endroit est vide. Comme dans la parabole, jette-le d'un autre côté, et avance en eau profonde !

merci fusain pour ta reponse.

en effet je cerne assez bien le probleme du sens des choses et surtout des actions pour moi. je veux dire que je cerne bien que le PROBLEME est une histoire de sens.
Je comprend aussi, par ton exemple concret, ce qu'est la notion d'insufluer du sens dans qque chose qui n'en a/avait pas auparavant.

Ce qui semble me bloquer jusqu'a maintenant, meme si par moment j'y arrive (la vaisselle, corvée ultime depuis toujours pour moi, est parfois devenu sereine et appréciée, si si!!) c'est que mes objectifs ont l'air tellement hauts, autant pour moi que pour ce/ceux qui m'entoure/nt que j'ai du mal a en apprecier chaque etape, patiemment... j'ai du mal a m'exprimer, pardon.
Cela rejoint peut etre l'idée de procrastination quelque part...

quand j'etais jeune etudiante, je revais de devenir chercheur, d'etudier le comportement animal en milieu sauvage, a l'image de Diane Fossey pour les gorilles. Des ma premiere année de deug de bio, j'etais focalisé sur les maitrises, DEA puis doctorats qui existaient et où ils etaient proposées. C'etait une telle obsession, je m'y voyais. A tel point que je n'ai jamais passé le cap du deug, si ennuyant qu'il fut de generalités et d'abrutissement scolaire... resultat : echec... un reve a la casse.

Je suis marquée par cela. Et ce shema se retrouve dans tout mon parcours de vie.... des objectifs et exigences trop hauts, l'envie de commencer par le sommet de la montagne.... du coup chaque petit sentier y menant (meme s'il a en realité un sens concret global puisqu'il me permettra d'atteindre ce sommet) perd de son sens dans le present et m'eloigne de mon reve au lieu de m'en rapprocher...

etrange, non?

Je savais qu'en lisant cette section je trouverais un post près de ce que je vis en ce moment.
Moi je crois que la question de sens est trop résolue et parce qu'on comprends que tout a un sens finalement nous figeons.
J'essaie de mieux m'expliquer:
Les petites tâches de la vie quotidiennes elles ont toutes une sens, pour soi, pour la société, pour la famille mais ce sens est trop évident donc pas de défi, pas de défi pas de motivation.
Chercher le sens commence à être interessant lorsqu'on tente de répondre aux graaaandes questions, qui vont changer un peu plus le monde.
Même si souvent on peut arriver à avoir une idée, mais au moins trouver des réponses aux grandes hypothèses nous occupe plus de temps que faire le ménage chez-soi....
Parce que ces grandes choses comme les petites ont un sens, mais au moins celles-là elles sont difficiles d'atteindre et donc ne nous paraissent pas ennuyantes...
Mais tu sais si tu avais été chercheure, il se peut que tu te sois quand même sentie morose à plusieurs reprises, parce que même les grands chercheurs doivent se plier à des conventions, ils n'ont pas l'esprit aussi libre que l'on croit, et la recherche a besoin d'argent!
En fait en mon humble opinion les êtres les plus libres de subordination et autres similaires sont les artistes.
Pas ceux qui doivent vivre absolument de leur art, mais ceux qui le font seulement par amour de l'art.
Euh... je crois que je m'éloigne non?
En fait je voulais revenir sur la question du sens, je crois que tu saisi bien le sens à tout et c'est là le problème, quand on saisit le sens trop rapidement alors on a plus rien à chercher, plus rien à chercher et bien plus rien à faire... à quoi bon si on sait pourquoi on 'doit' le faire.
Ce sont les mystères qui éveillent nos sens.

Peut-être que le plaisir vient lorsqu'on déconnecte le cerveau frontal qui analyse et on connecte le lymbique, plus près des émotions. Peindre sans but, chanter à tue-tête dans la voiture, danser à en avoir mal aux muscles, frapper avec frénésie sur des tambours... ou doucement sur des touches de piano...
En tout cas c'est ce qui me donne du résultat, lorsque la vie devient morne, j'écris plus souvent sans m'en rendre compte, pour moi c'est quelque chose que je peux faire sans en comprendre le sens mais en le cherchant dans l'action... Je ne sais pas si j'écris pour rien ou pour en faire un livre un jour... Pourquoi j'aime écrire? aucune idée mais j'ai l'impression d'être plus près du sens que je veux donner à ma vie.
Et puis c'est vrai, écrire dans un endroit bordélique est peu inspirant donc prendre soin de chez-moi pour pouvoir faire cette autre activité devient doublement sensée!

Désolée, tu m'as vraiment allumée avec ton post!
Je sens que je n'ai rien dit, mais ces quelques minutes ont ajouté du sens intéressant à ma journée! Merci