nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
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nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
Je suis depuis de nombreuses années "nostalgique" d'une période que je n'ai pas vécue : celle des années 60-70.
Est ce une caractéristique de la douance que d'analyser cette période comme un temps où on aurait été bien? ou du moins mieux que dans celle que l'on vit?
Je me demande aussi si c'est que la culture (musicale, cinématographique, littéraire ou autre) de ces années là me convient mieux ou si la qualité de la culture de ces années là est bien meilleure...
J'attends vos ressentiments.
Est ce une caractéristique de la douance que d'analyser cette période comme un temps où on aurait été bien? ou du moins mieux que dans celle que l'on vit?
Je me demande aussi si c'est que la culture (musicale, cinématographique, littéraire ou autre) de ces années là me convient mieux ou si la qualité de la culture de ces années là est bien meilleure...
J'attends vos ressentiments.
nikoku74- Messages : 1431
Date d'inscription : 22/06/2012
Age : 49
Localisation : Loire
Re: nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
C'est une période que je n'aime pas, personnellement.
L'herbe semble toujours plus verte ailleurs. Tout à l'heure, en jouant à assassin's creed 3, je me disais que je me serait peut-être mieux plu à cette époque. En réalité, c'est faux. J'aurais détesté. J'apprécie les films de cette époque, bien au chaud, à côté de mon radiateur ou de ma cheminée, dans mon fauteuil.
L'herbe semble toujours plus verte ailleurs. Tout à l'heure, en jouant à assassin's creed 3, je me disais que je me serait peut-être mieux plu à cette époque. En réalité, c'est faux. J'aurais détesté. J'apprécie les films de cette époque, bien au chaud, à côté de mon radiateur ou de ma cheminée, dans mon fauteuil.
Arkhèss- Messages : 737
Date d'inscription : 28/09/2012
Age : 43
Re: nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
nikoku74 a écrit:
Est ce une caractéristique de la douance que d'analyser cette période comme un temps où on aurait été bien? ou du moins mieux que dans celle que l'on vit?
En tout cas, cela dénote et accentue l'impression de décalage, souvent ressentie par les doués.
Pour ma part je suis nostalgique de l'époque des dinosaures, c'est ballot.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
Pendant cette décennie-là (je vais dire une énormité), on n'imaginait pas ce que seraient les années qui suivraient. On n'enviait donc pas la télé et les journaux en couleurs, les progrès médicaux qui progresseraient plus vite en quelques années qu'ils ne l'avaient fait en des siècles, les avancées technologiques, le numérique, les progrès des ordinateurs, les satellites, les GSM, les GPS...
Les plaies de la Deuxième guerre mondiale se sont refermées après quinze ans de reconstruction. Au point qu'une Exposition Universelle venait d'y mettre le pont final triomphant en 1958.
Aux sons de "l'Hymne à la Joie", l’Europe se réconciliait avec prudence sans savoir où cela la mènerait mais avec la certitude de ne plus "recommencer ça".
Le "baby-boom" succédait aux millions de morts. C'était le plein emploi.
Le travail des "jeunes" payait la retraite des "vieux" et on n'imaginait pas que cela capoterait un jour après la première décennie de l'an 2000.
La Guerre froide et l'ignorance de ce que l'avenir allait révéler de l'URSS mettait une sourdine à l'arrogance des "riches" en Europe: la gauche "comptait", les socialistes n'étaient pas encore le "centre gauche", les patrons et les actionnaires agissaient encore généralement en "bons pères de famille", les boîtes partageaient leurs bénéfices en trois (un tiers pour les salaires, un tiers pour l'actionnariat, un tiers pour les investissements). Les patrons ne s’arrogeaient pas encore des centaines de fois le salaire le plus bas de leurs "ressources humaines".
Les colonies conquéraient durement leur indépendance. Le racisme était battu en brèche.
Les USA gagnaient le conquête spatiale initiée par l'URSS.
Les "jeunes" s'ennuyaient dans dans cette décennie plutôt dorée ou écœurante (c'est selon) et s'éclataient avec Mai 68, qui allait surtout profiter aux Femmes et, bien plus tard, aux minorités sexuelles.
Les "surdoués", qui s'ignoraient souvent comme tels, étaient censés vivre très bien leur différence "puisque tout leur réussissait" !
On "baisait" joyeusement entre l’apparition et l'usage généralisé de la pilule en 1970 et celle du sida des années 80.
Les ravages du capitalisme outrancier ne feraient que commencer. En concomitance avec le sida (drôle de coïncidence).
Ce qui a toujours existé et qui ne changera jamais, ce sont les luttes politiques. Mais c'est une autre (facette de l') histoire.
Les plaies de la Deuxième guerre mondiale se sont refermées après quinze ans de reconstruction. Au point qu'une Exposition Universelle venait d'y mettre le pont final triomphant en 1958.
Aux sons de "l'Hymne à la Joie", l’Europe se réconciliait avec prudence sans savoir où cela la mènerait mais avec la certitude de ne plus "recommencer ça".
Le "baby-boom" succédait aux millions de morts. C'était le plein emploi.
Le travail des "jeunes" payait la retraite des "vieux" et on n'imaginait pas que cela capoterait un jour après la première décennie de l'an 2000.
La Guerre froide et l'ignorance de ce que l'avenir allait révéler de l'URSS mettait une sourdine à l'arrogance des "riches" en Europe: la gauche "comptait", les socialistes n'étaient pas encore le "centre gauche", les patrons et les actionnaires agissaient encore généralement en "bons pères de famille", les boîtes partageaient leurs bénéfices en trois (un tiers pour les salaires, un tiers pour l'actionnariat, un tiers pour les investissements). Les patrons ne s’arrogeaient pas encore des centaines de fois le salaire le plus bas de leurs "ressources humaines".
Les colonies conquéraient durement leur indépendance. Le racisme était battu en brèche.
Les USA gagnaient le conquête spatiale initiée par l'URSS.
Les "jeunes" s'ennuyaient dans dans cette décennie plutôt dorée ou écœurante (c'est selon) et s'éclataient avec Mai 68, qui allait surtout profiter aux Femmes et, bien plus tard, aux minorités sexuelles.
Les "surdoués", qui s'ignoraient souvent comme tels, étaient censés vivre très bien leur différence "puisque tout leur réussissait" !
On "baisait" joyeusement entre l’apparition et l'usage généralisé de la pilule en 1970 et celle du sida des années 80.
Les ravages du capitalisme outrancier ne feraient que commencer. En concomitance avec le sida (drôle de coïncidence).
Ce qui a toujours existé et qui ne changera jamais, ce sont les luttes politiques. Mais c'est une autre (facette de l') histoire.
Granny- Messages : 584
Date d'inscription : 06/01/2011
Re: nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
Je suis d'accord : il n'est pas surprenant que cette décennie fascine : c'était une espèce d'euphorie où tout allait bien. Sauf pour les premiers Cassandre qui voyaient les conséquences - notamment les premières conséquences environnementales. Le début des années 70, c'est l'époque où on a constaté que dans le lait des femmes occidentales, on retrouvait tant de résidus d'organomercuriels hautement toxiques que même avec les très permissives normes de cette époque, il aurait constitué un "produit" impropre à la consommation...
C'est l'époque de l'urbanisation folle, du tout-bagnole, des quartiers industriels qui suffoquent sous des fumées que personne n'a l'idée de filtrer. Les anciens de mon quartier, ancien quartier industriel, m'ont parlé d'une usine dont tout le monde savait qu'elle ne laissait ni à ses salariés, ni à ses voisins l'opportunité de dépasser de beaucoup la soixantaine. On se le cachait soigneusement...
Bref : je pense que notre capacité à construire des univers et à nous y immerger avec une grande puissance de reconstitution des ressentis nous prédispose à ce genre de rêverie.
Il m'arrive quelquefois une nostalgie du début des années 80. La fin de la Guerre froide, qui est toujours là pour bien stabiliser le monde mais qui ne fait plus peur que pour rire; ces pays de l'Est "dictatures proprettes" dont on oublie les côtés sombres et la chape de peur pour n'en retenir que la paix et la stabilité, comparé au départ en cacahuète de notre monde à nous.
Notre époque, c'est précarité, inconnu, instabilité, et de tous côtés la promesse de lendemains terribles. On nous annonce qu'au mieux, on survivra au prix de terribles rigueurs dont il vaut mieux ne pas prévoir la fin; pour la première fois depuis la guerre, on nous certifie que notre niveau de vie va chuter et qu'il faut l'accepter. On nous jette même à la gueule qu'il est temps d'en finir avec la démocratie et de nous soumettre à un collège de "personnalités issues du monde de l'entreprise".
Et après ça on s'étonnerait qu'on rêve d'une époque où d'éminents prévisionnistes s'inquiétaient du fait que sous peu, le dernier problème de l'humanité serait de savoir comment occuper ses loisirs ?
C'est l'époque de l'urbanisation folle, du tout-bagnole, des quartiers industriels qui suffoquent sous des fumées que personne n'a l'idée de filtrer. Les anciens de mon quartier, ancien quartier industriel, m'ont parlé d'une usine dont tout le monde savait qu'elle ne laissait ni à ses salariés, ni à ses voisins l'opportunité de dépasser de beaucoup la soixantaine. On se le cachait soigneusement...
Bref : je pense que notre capacité à construire des univers et à nous y immerger avec une grande puissance de reconstitution des ressentis nous prédispose à ce genre de rêverie.
Il m'arrive quelquefois une nostalgie du début des années 80. La fin de la Guerre froide, qui est toujours là pour bien stabiliser le monde mais qui ne fait plus peur que pour rire; ces pays de l'Est "dictatures proprettes" dont on oublie les côtés sombres et la chape de peur pour n'en retenir que la paix et la stabilité, comparé au départ en cacahuète de notre monde à nous.
Notre époque, c'est précarité, inconnu, instabilité, et de tous côtés la promesse de lendemains terribles. On nous annonce qu'au mieux, on survivra au prix de terribles rigueurs dont il vaut mieux ne pas prévoir la fin; pour la première fois depuis la guerre, on nous certifie que notre niveau de vie va chuter et qu'il faut l'accepter. On nous jette même à la gueule qu'il est temps d'en finir avec la démocratie et de nous soumettre à un collège de "personnalités issues du monde de l'entreprise".
Et après ça on s'étonnerait qu'on rêve d'une époque où d'éminents prévisionnistes s'inquiétaient du fait que sous peu, le dernier problème de l'humanité serait de savoir comment occuper ses loisirs ?
Invité- Invité
Re: nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
De mon côté, rêvais aussi d'une époque, qui comme toutes les autres apporte son cortège de rêves et de cauchemars : les années folles avant les deux guerres, entre les deux et juste après la seconde : la création était fertile.
On pouvait réellement partir d'un ruisseau pour monter un empire, on pouvait vivre de poésie, de musique....en fonction de ses productions...les gens vivaient entre eux et ne passaient pas systématiquement par des institutions publiques ou privées (certaines boites en sont arrivés presque à devenir des institutions) pour échanger.
Mais le début de l'industrialisation, l'avènement du confort, des transports plongeaient en même temps de nombreux salariés dans une précarité inhumaine.
Les conditions et droits des minorités, des plus fragiles (enfants) étaient plutôt pauvres.
Les colonies étaient encore occupées.
.../...
Mais, le texte de Granny est arrivé comme un pavé sur ma tête...et celui de fusain vient compléter, oui, ils ont raison, nous rêvons peut être à d'autres époques en s'évertuant à ne regarder que le positif et relativiser le négatif, pour échapper peut être au futur, pire ! pour échapper au présent.
On pouvait réellement partir d'un ruisseau pour monter un empire, on pouvait vivre de poésie, de musique....en fonction de ses productions...les gens vivaient entre eux et ne passaient pas systématiquement par des institutions publiques ou privées (certaines boites en sont arrivés presque à devenir des institutions) pour échanger.
Mais le début de l'industrialisation, l'avènement du confort, des transports plongeaient en même temps de nombreux salariés dans une précarité inhumaine.
Les conditions et droits des minorités, des plus fragiles (enfants) étaient plutôt pauvres.
Les colonies étaient encore occupées.
.../...
Mais, le texte de Granny est arrivé comme un pavé sur ma tête...et celui de fusain vient compléter, oui, ils ont raison, nous rêvons peut être à d'autres époques en s'évertuant à ne regarder que le positif et relativiser le négatif, pour échapper peut être au futur, pire ! pour échapper au présent.
Invité- Invité
Re: nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
les années folles avant les deux guerres, entre les deux et juste après la seconde : la création était fertile.
Kafka... Klee... le Bauhaus...
Mais tout cela est tué dès 1933.
Peut-être qu'en-dehors de la volonté, assez légitime, de fuir un présent et un avenir qui, il faut le dire clairement, ne sont prometteurs en rien - à part davantage de technologie, dans aucun domaine on ne nous annonce une évolution positive - il y a aussi, comment dire ? une empathie pour l'Histoire. Il y a de quoi se rendre malade des belles choses qui sont passées, ont été bêtement sacrifiées, détruites, et pas remplacées. Alors, on retourne en pensée vers le temps où elles étaient. Peu importe, alors, "le revers de la médaille". Ce qui compte, c'est la belle chose, qu'on aurait aimé voir traverser les siècles.
Invité- Invité
Re: nostalgie d'une période qu'on n'a pas vécue
intéressant. En particulier en ce qui concerne la relation des surdoués à cette période, Granny. Je suis assez d'accord, quand tout est facile la vie du zèbre est nettement moins compliquée, ça se voit encore plus que chez les gens dits "normaux".
Concernant les problèmes d'environnement je suis en train de me demander si ça a évolué quand on voit la façon dont les entreprises qui tiennent le monde les mettent toujours sous le tapis...
et les questions de culture que constituaient la deuxième partie de mon topic?
Concernant les problèmes d'environnement je suis en train de me demander si ça a évolué quand on voit la façon dont les entreprises qui tiennent le monde les mettent toujours sous le tapis...
et les questions de culture que constituaient la deuxième partie de mon topic?
nikoku74- Messages : 1431
Date d'inscription : 22/06/2012
Age : 49
Localisation : Loire
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