je sais pas vivre.

Je sais pas vivre. A 25 ans, j’en suis toujours au stade du petit garçon qu’il faut tenir par la main car il n’ose pas aller acheter ses images à collectionner chez le buraliste du quartier. Si j’étais dans le livre de Tournier, je resterai bloqué au passage où Robinson désinvente la société, se laisse aller dans la déchéance jusqu’à se rouler dans la boue. Aujourd’hui, je n’ai pas encore existé. Il est 18h20. Je n’ai pour l’instant été qu’une source de chaleur, grâce aux pâtes que j’ai mangé hier soir, qui ont été digérées par mon système, fournissant ainsi du glucose à brûler pour mes cellules. Ainsi donc, mon cerveau a pu continuer à tourner dans le vide, inutile, un peu en trop dans cette ville grouillante au dehors. Je sais qu’il a fait beau, à peu près sur toute la France, en dehors des bancs de brouillard, car mes connaissances en météo m’ont permis de connaitre le temps qu’il ferait aujourd’hui avec précision. J’ai encore loupé une fabuleuse journée, où j’aurais pu aller faire une randonnée à 30min d’ici, à 2000m au dessus du niveau des gens, plus près de toi mon ciel. A quoi sert de penser si c’est pour même pas interagir avec le monde terrestre ? J’aurai bien le temps de cogiter sous ma couette « quand mon âme et mon corps ne seront plus d’accord que sur un seul point : la rupture ». Cogito ergo sum mon œil ! Et ta sœur ? J’en ai marre des montagnes russes de mon moral. Ya pas moyen plutôt de chopper un train de la sncf tout simple, comme tout le monde ? Une inclinaison des rails bien normalisée, connue, monotone et attendue. Ce soir je vais devoir filer un ou deux coups de fil : ma copine qui habite à 300m va commencer à vouloir me voir. Elle a déjà du m’envoyer un sms depuis 1h, sur mon portable éteint depuis ce matin. J’aurai peut être aussi un copain me proposant d’aller prendre l’apéro. Qu’est ce que je leur dirai quand ils me demanderont ce que j’ai fait aujourd’hui ? Car tout à commencé à 7h24 ce matin. Mon réveil. Encore 5min et je vais à la douche. Un peu plus. Bon ce coup là faut que j’y aille sinon je vais louper mon rendez vous de 9h. Quelques jours auparavant : Après 2 semaines sans les rappeler, j’ai finalement répondu au téléphone inconnu : c’est l’agence de recrutement de prof particuliers. Pour aller donner des cours à domicile, histoire que je gagne un peu plus que le rsa. Donc ils m’ont donné rendez vous ce matin 9h, pendant 2h30, pour voir si je suis apte à donner des cours de maths/physique à des lycéens fils de riches. Il aurait fallu que je leur dise que j’ai une vague idée des programmes par classe, et que je me rappelle que Delta = b²-4ac. Epic fail comme disent les sites d’humour sur le web : j’ai flippé comme le petit gosse que je décrivais tout au début. Mes jambes ne m’ont pas fait lever de mon lit. Quelqu’un a saboté les fils de commande. Si seulement je le tenais. Quand je me suis rendu compte que j’étais en train de flipper dans mon lit, à l’heure même où j’aurais du serrer la main d’une nana qui n’en a rien à foutre-c’est vendredi, j’ai remonté un grand coup la couette pour m’y enfouir bien profondément, et ai abandonné courageusement ma journée de merde. Au bout d’un moment, je n’avais plus aucune notion du temps. Je me demandai si je n’allais pas finir par voir le jour décliner depuis mon oreiller. Et j’ai fini par me faire chier alors d’un coup je me suis levé, en sautant littéralement du lit. Ma chaine hifi indiquait 15h25. Je suis un déserteur de la vie.


Est-ce juste la manière qu’a mon instinct de me dire que ça sert à rien de s’inscrire chez eux ? car il faut savoir que les parents payent plus de 30€ l’heure, pour au final que le prof soit payé 12€, le reste allant à l’agence…

Est-ce que ce sont mes médocs qui m’abrutissent beaucoup trop pour avoir une vie correcte ? Ils sont sensés me guérir de la phobie sociale et me permettre d’affronter les stress quotidiens. Là, je ne stresse même plus assez pour donner de l’importance à un rendez vous et y aller. Pour mon futur, pour avoir une vie, pour gagner de l’argent. Le psy a voulu augmenter la dose car j’avais toujours des épisodes « montagne russes » de dépression.

Est-ce que je suis après tout juste débile et incapable de vivre en société durablement ? Pourquoi mon seul rêve est d’en fin sauter le pas pour aller tenter d’aller vivre dans la foret ? Quand je suis dans la merde en montagne, à quelques heures de marche de la civilisation, je retrouve enfin les vraies hiérarchies des choses qui me conviennent : eau, nourriture, chaleur, abri. Point. Un ruisseau, un buisson avec des baies, du soleil, des branchages. Et puis le paysage, le contempler à l’infini. Les couleurs chaudes du soleil couchant sur les rochers comme des milliards de tableaux de grands peintres. Plus d’internet ni d’entretien d’embauche, plus besoin d’hypocrisie salvatrice pour vivre. Seul le corps vaut. Le matériel rendu à sa juste place. Pourquoi je sens que c’est la solution pour moi ? ma solution ? est ce un truc de bobo trop chouchouté pendant son enfance ? Est-ce que si je prends mon sac de couchage, une boite de conserve de lentilles et une gourde, et que je vais me prendre la claque que j’attends, dans le froid de 2h du mat’ sur un lit de pierres près d’un sommet, je comprendrai enfin l’utilité de la société dans laquelle je ne veux pour l’instant pas vivre ? Pourquoi je n’ai même pas les couilles de le faire alors que je n’attends que ça ?

Pourquoi je suis pas stable ? Je ne peux pas me faire confiance ! Pourquoi je ne sais pas vivre ? Pourquoi faudrait qu'on me prenne par la main tous les jours ? ça me semble la seule solution. J'ai loupé quoi étant petit ? faut-il m’interner ? Dans quelques jours, je sais que j’irai plutôt bien, je serai exactement comme tout le monde, avec une super vie sociale.

19h. Depuis 1h bientôt, mon groupe préféré de reggae Danakil, tourne à fond dans mes oreilles, ça m’a quand même réconforté un peu. Il chante la beauté du monde, il chante un monde beau où les gens s’aiment. Je passe à Brassens, lui il rêve un peu moins.

Lamentable mon slam…

J'ai quand même nettement l'impression que les médicaments ont un rôle important. Au lieu de te faciliter la tâche ils te clouent sur place : comme une cuirasse qu'on t'aurait donnée (rapport à ta phobie) mais qui serait tellement lourde qu'elle t'empêche de marcher.

Sinon, peut-être es-tu aussi tétanisé par le fait que tes désirs de "vie sauvage" sont un objectif tellement élevé que te livrer à un absolu de cette ampleur, constitue une marche trop haute ? Qu'est-ce que tu pourrais mettre en oeuvre qui serait à la fois cohérent avec ta quête et réalisable tout de suite - histoire de décrocher de petites réussites qui te nourriraient ?

Je crois que ceux qui savent se forcent un peu. Comme on se force à avancer en haut du plongeoir, parce qu'on sait que c'est là qu'il faut aller et qu'il n'y a pas de vrai danger. Mais naturellement on n'irait pas, toute cette société est devenue tellement abstraite, nous déconnectés les uns des autres (oui ça fait bizarre à dire), et les emplois sont loin de seulement parler à nos besoins de base. Le sens s'est dilué dans notre usine à gaz.

Maintenant, Zarathoustra qui monte dans la montagne et salue le soleil tous les jours c'est joli dans un livre, à vivre c'est la merde. L'Homme est fait pour vivre en communauté, et s'exclure de la société c'est se priver :
- des autres
- des soins médicaux
- du confort

Vivre en ermite, c'est visiblement plus une fuite qu'une aspiration, et le remède semble pire que le mal...
Je n'ai pas de solution, mais tu es loin d'être le seul, donc inutile de t'accuser d'être la cause unique. Et des gens sont bien plus exclus que toi. Tu as juste posé un lapin parce que tu déprimes.
Tu trouveras des clients pour des cours même sans cette boîte.
Puis tu as une vie sociale, ne t'en coupe pas (la tendance à lécher ses plaies seul dans son coin ne vaut rien).

Quant à acquérir une stabilité à plus long terme, je n'ai pas de solution à présenter, juste des encouragements à te donner...Là encore, des gens ont trouvé une stabilité, qu'ils n'avaient donc pas avant.

Bises

Vivre en ermite, c'est visiblement plus une fuite qu'une aspiration, et le remède semble pire que le mal...

C'est pour ça que j'ai dit "un absolu de cette ampleur"...
Il me semble qu'il y a une recherche éperdue de sens et d'absolu dans cette demande et pas une simple volonté de fuite, mais le moyen choisi n'est sans doute pas le meilleur en plus de ne pas être le plus simple.
Cela dit, je connais un mec assez extraordinaire qui bosse comme berger dans une ferme bio-alternative-tout ce que vous voulez dans les Corbières... il mène une vie plus proche du rêve de Thaïti Bob que d'un prof embauché par Acatruc... Parfois, il met sac au dos et il part chercher un autre employeur... Et ainsi de suite...
Comme quoi.
Une quête de sens à travers une simplicité de vie... ce n'est pas aberrant.

Merci pour vos réponses, et pour m'avoir lu.

J'ai quand même nettement l'impression que les médicaments ont un rôle important. Au lieu de te faciliter la tâche ils te clouent sur place : comme une cuirasse qu'on t'aurait donnée (rapport à ta phobie) mais qui serait tellement lourde qu'elle t'empêche de marcher.

Ouep, j'ai bien cette impression aussi. Ca me saoule trop car la dernièere fois que j'ai vu mon psychiatre, je lui ai tenu à peu près ce discours, et je lui ai donc demandé de pouvoir commencer à m'en émanciper. En réponse, il m'augmente la dose d'un demi comprimé par jour, pour voir si à ce dosage là, les passages dépressifs comme celui ci ne reviennent plus. Finalement, j'aimai mieux quand j'avais le trac pour des trucs. Là ce matin, j'ai pas eu le trac, j'ai juste rien fait un peu comme un apathique. Mais a fond de moi, il y avait quand même cette espèce de phobie paralysante.

Sinon, peut-être es-tu aussi tétanisé par le fait que tes désirs de "vie sauvage" sont un objectif tellement élevé que te livrer à un absolu de cette ampleur, constitue une marche trop haute ? Qu'est-ce que tu pourrais mettre en oeuvre qui serait à la fois cohérent avec ta quête et réalisable tout de suite - histoire de décrocher de petites réussites qui te nourriraient ?

Comme le dit Cherokee, j'ai aussi conscience que le retour à la nature qui m'apparait en rêves n'est pas la bonne solution. C'est l'histoire de Supertramp dans Into The Wild : à trop vouloir quitter la civilisation, il en meurt. J'ai aussi peur en fait du regard des autres : dès que j'évoque un peu mes idées à mon entourage, soit je ne me fait pas comprendre, soit je n'ose même pas car je sais que les personnes ne seront pas réceptives, soit je me fait traiter de hippie. Il est vrai qu'aller faire déjà une nuit en solitaire en montagne, serait déjà une étape qui m'aiderait. A vrai dire, c'est même ce à quoi je pensais déjà un peu en écrivant le premier post : ça fait des années que j'en ai envie, mais je n'arrive pas à sauter le pas. Pourtant c'est super simple ! Je n'assume pas mes envies, c'est ça qui me saoule.

Maintenant, Zarathoustra qui monte dans la montagne et salue le soleil tous les jours c'est joli dans un livre, à vivre c'est la merde. L'Homme est fait pour vivre en communauté, et s'exclure de la société c'est se priver

-> je t'encourage à lire Sylvain Tesson, un des hommes les plus riches du monde, et pas au sens premier.
Mais dans l'ensemble je suis d'accord cherokee. Fusain semble assez bien analyser : il faut croire que je suis en pleine période de la quête du sens de ma vie. Cependant, il y a une chose que tu ne sais pas : j'ai décidé de m'engager en service civique dans 2 3 semaines, pour donc bosser pour une assoc' qui réfléchit sur les nouvelles économies, les nouveaux paradigmes du vivre ensemble, le design et la production open source, l'indépendance énergétique. Donc c'est un très gros pas pour ma vie, car au moins je ne bosserai pas pour un portefeuille. Aller au rendez vous de ce matin aurait formé la clé de voute de mon projet de vie pour au moins 9 mois, ce qui n'est pas négligeable, vu que je ne fais strictement rien depuis 18 mois maintenant, mis à part réfléchir sur ma vie et aller à reculons à quelques entretiens d'embauche chez des grands groupes ou des SSI.
Tous mes plus beaux souvenirs, mes moments de vie les plus réels, les plus purs, sont liés à la pleine nature, dans la semi solitude (= tout petit groupe de personnes).

Ce qui m'horripile le plus aussi c'est de voir mes anciens camarades de promo qui font couler leur vie comme dans du beurre, à 32k€ l'année, alors qu'ils ne valent quasiment pas un clou !!
Et pourquoi moi il me faudrait autre chose pour vivre, je suis qui à vouloir une vie romanesque ? Pourquoi lire Albert Einstein et la relativité est il mon petit plaisir du soir, alors que je ne suis même pas capable de me trouver le moindre taff ??
où vais-je, où coure-je, je diverge.

Très beau témoignage...

"Fusain" a effectivement assez bien analysé certaines choses, "Cherokee" te ramène plus vers une certaine "réalité", mais qui n'est sans doute pas la tienne...enfin, juste un avis perso' raccourci.

Berger, quelle belle idée...j'y ai souvent pensé...même si de nos jours le concept a bein évolué (hélas)...

Très touchant ce fil...

Pour les médocs c'est clair que ça complique sans doute tout, y compris la réflexion, mais seul un praticien peut avoir un avis éclairé...

Pour les cours à mon avis la structure n'apporte pas forcément un gros plus, surtout si tu es en zone urbaine...

A suivre, quant à tes projets évoqués ^^

De mon point de vue :

12€/h c'est bien payé. Il faut pas oublier qu'une entreprise a des frais de fonctionnement et que, comme toute entreprise, elle ne cherche pas uniquement à rentrer dans ses frais, mais à faire du bénéfice. Rien de choquant concernant ce rapport 12/30, donc.
Faut imaginer que dans les 18€ restant, y'a de quoi faire vivre les employés en charge du fonctionnement administratif de l'entreprise, par exemple.

"Plus d'hypocrisie/seul le corps vaut". Ben, question toute con : pourquoi ne pas faire ça maintenant ? T'as vraiment besoin d'une forêt ou d'une montagne désolée ?

Thaïti Bob,

Je suis solidaire.

Pour moi aussi, boire, manger, trouver un coin sûr pour dormir...

Inhibé pour parler en ce moment désolé. Par contre, toi, tu écris très bien, agréable de te lire.
Passé par quelque chose de très proche. Mais suis plus vieux.
Malheureusement, je souffre toujours autant adulte qu'enfant (ou ado).

C'est beau Grenoble. J'y ai vécu.
Avec une femme.

Tant pis pour ton Rdv.
12 euros, de mon point de vue, c'est peu.
Mais bon, j'ai bossé pour la même somme quand j'avais ton âge.

Voilà.
Rien à ajouter pour l'instant. Trop fatigué. Hygiène de vie catastrophique.

Projet perso de partir.
Mourir un peu, en somme.

Si tu étais une gonzesse, je te proposerais une balade en montagne ! Mais là... Quoique. J'ai déjà voyagé un peu avec des potes. C'est pas pareil évidemment !

J'avoue que je suis fatigué, je n'ai donc pas lu les réponses des autres membres du forum, exceptée celle d'adcvh. Je comprends bien sûr ton point de vue adcvh. Mais ce n'est pas non plus super motivant de bosser pour ce prix-là. Cela dit, comme je l'ai dit plus haut, je l'ai fait un temps.

Bon courage (sincèrement) !

Tu es sérieusement dans les équations d'Einstein ?

Bon, j'ai fait un effort, ça valait le coup. Les remarques de Fuzain et de Cherokee sont très sensées.

Berger c'est dur. J'ai une amie dont c'est le métier. Et un pote qui s'occupe de bêtes
.

La fuite n'est pas une solution (c'est moi qui dit ça, quelle ironie !!!). Mais la montagne ! Mon Dieu (si je puis dire !) !

Tu es déjà monté aux lacs Robert j'imagine ? Il y a une petite cabane là-haut dans laquelle on peut bivouaquer sans soucis. Par contre, il va commencer à faire bien froid... Donc, je ne te conseille pas d'y aller maintenant.

Bon bref...

Allez, il faut que je me décroche de ce p... d'ordi.

A Grenoble, il y a un laboratoire d'astrophysique non ?

Allez, j'éteins l'ordi à 3 ! 1 ...
2 ...
3 ...

A + !!!

Qui s'est permis de dire que j'étais timide ???!

S'il n'y a que ça, je vais poster plein de conneries partout, histoire de gagner quelques étoiles (hop ! retour à l'astrophysique!) et d'être étiqueté Zèbre omniprésent, régulier, inconditionnel et brave !!

C'est à vous dégouter d'être bourru !!

Allez, cette fois-ci c'est bien la bonne ! J'éteins ce p... d'ordi !

A +

Ce qui m'horripile le plus aussi c'est de voir mes anciens camarades de promo qui font couler leur vie comme dans du beurre, à 32k€ l'année, alors qu'ils ne valent quasiment pas un clou !!

Bof, bof, bof. Sais-tu s'ils sont heureux dans leur vie bien standard ? (On peut, hein. Rien de péjoratif.)
Ont-ils la réponse à toutes leurs questions ?
Si tu enfilais la vie qu'ils mènent comme un vêtement, est-ce qu'elle t'irait ?
J'ai eu la chance de ne pas vivre l'échec scolaire. En Terminale, j'étais encore premier de classe. Je vois certains de mes anciens camarades de cette classe-là, dont les notes étaient ordinaires, gagner beaucoup d'argent avec de beaux postes de cadres touplin de responsabilités, étaler sur Fessedebouc leurs belles maisons, leurs piscines, leurs voyages à l'île Maurice. "Des carrossiers qui ont voiture ! Quel siècle ! Tandis que moi, je gagne deux mille quatre cent francs par an", enfin bref j'ai un salaire sous le revenu médian, pas de belle baraque, pas de piscine ni de voyage à l'île Maurice. So what ? Jamais je n'échangerais leur vie contre la mienne. Nos aspirations sont bizarres, et ce n'est pas "comme dans du beurre", en général, pour y parvenir. Et quand on n'y parvient pas, c'est chiant et on envie ceux qui ont réussi sans difficulté apparente, sur des chemins bien tracés, bien aplanis... Par contre, si on arrive, même partiellement, à gravir nos chemins, quel air, n'est-ce pas, avant même d'atteindre le haut du col ! et quelles perspectives !
Bref, tu t'en fous de ceux qui ont "réussi" à arpenter paisiblement des chemins bien dégagés qui mènent où tu ne veux pas aller.

Bob

c est etrange je trouve pas mal de jugement sur les reponses que tu as eue ( non non je parle ni de fusain ni de grouspi)
je connais tellement ton etat
tu te prepares tout ca et d un coup d un seul tes jambes flanchent elles refusent de te porter au lieu dit.
et la couette est mon seul refuge. ( y a qu a voir mon avatar...)
alors oui je pense qu au fond de notre cerveau nous n y allons aps car nous savons que ce n est pas le bon moment ou le bon taf
nous le SAVONS
mais nous avons peur de nous ecouter, nous culpabilisons a fond on croit qu on doit faire comme els autres..
et si c etait fau?

je te dirais une phrase :
nous savons que nous somems sur notre chemin, au bonheur qu'il nous procure

trouve ce qui te rends heureux ( apperemment tu le sais deja) et projette toi
projette toi vraiment!
etudie le truc!

non ce ne st pas une fuite!
c est une question de survie!!

fonce!

Merci bien pour vos messages tous supers !!

De mon côté, j'ai bien passé une semaine extra, comme "prévu".
J'ai passé une super soirée le samedi soir avec plein de copains j'étais heureux. Mardi, je suis allé voler dans les airs pendant 1h15, après une belle rando en chartreuse, 1700m au dessus des brumes d'hiver.

Grouspitchal : Lacs Robert : je note, future balade. Je suis encore pas allé randonner en belledone, à part le lac achard à chamrousse. Mais il commence à y avoir la neige qui ne fond plus maintenant.

Maintenant, je trouve mon entretien-lapinisé complètement futile. D'ailleurs, l'agence ne m'a même pas appelé ni mailé. Je commence mon service civique le 1er janvier officiellement.

Fusain : je suis d'accord que ma remarque à propos de mon apparente jalousie des autres et leur vie "classiquement réussie" ne valait pas grand chose. Faut croire que je n'assume pas encore complètement mes idées de vie "alternatives". Hier, j'ai rencontré quelques amis d'un ami de ma promo. Quand il nous a demandés à chacun ce qu'on faisait dans la vie, ya eu : "je travaille chez Micromania", "jsuis au chômage", "je vais bosser en service civique pour une assoc'".
Réponse unique après les trois prises de parole : "Hippie". wtf c'est fou la vie.

Je commence à vraiment vouloir arreter mes médocs car j'ai aussi pensé à ça : A tous les coups en fait, ce sont eux qui m'ont pas mal empechés d'aller aux entretiens d'embauche classiques, empêchés d'accepter un truc bien payé mais avec un petit défaut. Je ne le saurai peut être jamais si c'est ça qui a fait que je n'ai pas trouvé de job en 18 mois après une des 40 meilleures écoles d'ingés de fr. Mais si je les arrêtes, je saurais qu'ils ne seront plus en cause dans tout ce qui m'arrivera par la suite.

merci encore.

Fée de Boreve a écrit:Bob

c est etrange je trouve pas mal de jugement sur les reponses que tu as eue ( non non je parle ni de fusain ni de grouspi)

J'aimerais que tu précises ta pensée puisque tu sembles m'englober dans "les réponses jugeantes", je ne vois pas où j'ai été dans le jugement...

Merci par avance de la pertinence de ta réponse ^^

darkside tu n etais pas non plus dans le lot
au contraire j ai trouve que ta reponse etait la plus pertinente en fait

Fée de Boreve a écrit:darkside tu n etais pas non plus dans le lot
au contraire j ai trouve que ta reponse etait la plus pertinente en fait

LOL, n'exagérons rien ) Je voulais savoir si ce que j'avais dit était interprêté de manière différente à mon intention, puisque par élimination j'étais dans les 3 possibles...

Bref, ce fil m'avait touché...Bonne soirée et content de lire les suites du fil, concernant notre ami )

Si tu ne savais pas vivre tu serais mort. Si tu es berger, tu n'es pas mouton. Et ca, c'est un peu difficile
Bon courage

perso, je ne prends aucun cachet, je n en ai jamais voulu, et c est la première chose que j ai dite a mon psy il y a 5 ans ( je ne l ai vu que trois fois . les deux première , j ai compris toute seule en parlant quel était mon problème avec les hommes , et la troisième fois j étais en bas de la montagne russe et je me faisais chier alors j ai dis de la merde et le psy m a foutu dehors ) .
en vous lisant , j en déduis que les cachetons ne servent a rien parce que je suis dans le même état sans en prendre ..
je comprends très bien de quoi vous parlez parce que je suis actuellement en mode down et j attends avec impatience le mode up parce que je déteste être dans cet état ( ça fait une semaine et demi que je ne met pas mon fils a l école parce que je n en ai pas la force . putain comme j ai honte de ne pas réussir a faire un truc aussi basique. bref . )
ça craint quand même d avoir si peur de vivre, peur de tout, de se faire chier rien qu en pensant a ce qu on pourrait faire .
je crois que ce besoin de tout larguer et de partir vivre dans la foret reflète simplement cette envie , ce besoin de motivation, d adrénaline que cette vie bien douillette d être humain moderne nous empêche d atteindre.
malheureusement on sait bien que ce n est qu un fantasme parce qu au bout de deux ou trois jours on bouillonnerait a se faire chier dans les bois avec personne a qui parler en mode up .
j ai remarqué que les mode down sont déclenchés par un long moment de "statisme " dans ma vie. pas de projet agréable en vue : mode down . déception : mode down . jusqu a quand ? jusqu a ce qu un projet agréable repointe le bout de son nez .
conclusion : comme le dit JSF , le bonheur se trouve dans les petits bonheurs au quotidien. pensez a vous faire plaisir
par contre quand on est dans mon cas ou plus rien ne nous fait plaisir , je n ai pas la solution.

comme d'habitude, j'écris une réponse, et je l'efface sans l'envoyer...j'espère que je vais aller au bout cette fois ci...je suis très émue de ton récit Thaïti Bob. Tu décris tellement bien. La seule différence c'est que je prends pas de médicaments.
Je me dis à lire les autres et toi, que d'avoir un projet est important. Un truc qui motive, qui canalise, qui fait du bien...qui fait qu'on se lève le matin. Qu'on va pouvoir recevoir les petits bonheurs au quotidien...
Ce matin avant de lire ton récit, j'écrivais sur ma présentation... un projet. Un projet de changement de boulot. Je pense longtemps et après je bouge, et là ca va vite.
Bon j'espère que d'avoir un projet c'est une clé pour aller vers du mieux en tout cas...à suivre...

même avis
même difficulté a poster ..