Le syndrome de Stockholm
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Le syndrome de Stockholm
Hello tout le monde !
Je ne sais pas s'il existe un sujet sur le forum, j'ai cherché mais rien trouvé...
Bref, le titre est clair : quelqu'un en sait-il plus là-dessus ?
La question me taraude car des réponses pourraient me permettre d'avancer.
J'ai été victime d'une tyrannie de la part d'une institutrice en première section de maternelle. Je n'avais même pas trois ans quand le cauchemar a commencé. Mais j'étais assez intelligente pour élaborer des stratégies qui puissent me placer hors de son champ d'action : il fallait que je sois parfaite et irréprochable. Une parade efficace mais à double tranchant, car j'ai fini par m'attacher à elle malgré moi.
Donc, cela s'est soldé par un syndrome de Stockholm.
C'était il y a bien longtemps déjà.
Mais je me rends compte depuis quelques années que ma vie est structurée par bon nombre de "si" et de "mais". Outre les pensées zèbres, il y a cette part de ma vie qui m'obsède. Et si je n'étais pas sortie de là ? Et si elle m'avait marquée si profondément que chacun de mes actes d'aujourd'hui portent son emprunte ? Et si c'était elle qui m'avait façonnée ? Et si j'allais devenir comme elle ?
Voilà, en bref, la petite histoire. C'est, comme vous pouvez le deviner, source de dépression (ce qui n'est pas fort commode lorsque l'on est en pleine bataille dans ses études). J'aimerais, si possible, vos avis sur le sujet. Pas forcément sur mon cas mais sur le syndrome de Stockholm.
Je ne sais pas s'il existe un sujet sur le forum, j'ai cherché mais rien trouvé...
Bref, le titre est clair : quelqu'un en sait-il plus là-dessus ?
La question me taraude car des réponses pourraient me permettre d'avancer.
J'ai été victime d'une tyrannie de la part d'une institutrice en première section de maternelle. Je n'avais même pas trois ans quand le cauchemar a commencé. Mais j'étais assez intelligente pour élaborer des stratégies qui puissent me placer hors de son champ d'action : il fallait que je sois parfaite et irréprochable. Une parade efficace mais à double tranchant, car j'ai fini par m'attacher à elle malgré moi.
Donc, cela s'est soldé par un syndrome de Stockholm.
C'était il y a bien longtemps déjà.
Mais je me rends compte depuis quelques années que ma vie est structurée par bon nombre de "si" et de "mais". Outre les pensées zèbres, il y a cette part de ma vie qui m'obsède. Et si je n'étais pas sortie de là ? Et si elle m'avait marquée si profondément que chacun de mes actes d'aujourd'hui portent son emprunte ? Et si c'était elle qui m'avait façonnée ? Et si j'allais devenir comme elle ?
Voilà, en bref, la petite histoire. C'est, comme vous pouvez le deviner, source de dépression (ce qui n'est pas fort commode lorsque l'on est en pleine bataille dans ses études). J'aimerais, si possible, vos avis sur le sujet. Pas forcément sur mon cas mais sur le syndrome de Stockholm.
Transcendance- Messages : 172
Date d'inscription : 19/03/2012
Age : 29
Localisation : France
Re: Le syndrome de Stockholm
Le syndrome de Stockholm concerne des prises d'otage.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm#Analyse_du_syndrome
Sinon :
- tu es "sortie de là"
- tu as une liberté de pensée et une liberté de mouvement, une conscience, une morale et ton libre arbitre => c'est toi qui mène ta vie et pas elle.
- tu ne vas pas devenir comme elle : la méchanceté et la maltraitance envers les enfants ce n'est pas contagieux.
-tu n'es plus une enfant sans défense, influençable et ayant une fois absolue en un adulte qui a autorité sur elle. Tu es une adulte indépendante et capable de te défendre.
Si ça te bloque vraiment consulte un psychologue.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm#Analyse_du_syndrome
Sinon :
- tu es "sortie de là"
- tu as une liberté de pensée et une liberté de mouvement, une conscience, une morale et ton libre arbitre => c'est toi qui mène ta vie et pas elle.
- tu ne vas pas devenir comme elle : la méchanceté et la maltraitance envers les enfants ce n'est pas contagieux.
-tu n'es plus une enfant sans défense, influençable et ayant une fois absolue en un adulte qui a autorité sur elle. Tu es une adulte indépendante et capable de te défendre.
Si ça te bloque vraiment consulte un psychologue.
cramique- Messages : 308
Date d'inscription : 11/08/2012
Localisation : Bruxelles
Re: Le syndrome de Stockholm
Une des explications est que nous serions en quelque sorte "programmés" pour vivre en tribu (Neanderthal n'est pas si loin...), au sein de laquelle tous les membres (en sus d'être tous peu ou prou liés par de réels liens de sang) ont bien conscience de leur profonde interdépendance.
Nous aurions donc spontanément tendance, particulièrement en situation de groupe fermé et identifié, à protéger l'autre et à attendre de lui une bienveillance réciproque. Si cette bienveillance est absente, il est moins angoissant de penser que c'est nous qui n'avons pas su nous faire "aimer" que d'imaginer que l'autre, surtout s'il est en position de puissance, puisse sciemment nous vouloir du mal indépendamment de tout ce que nous pourrions faire ou dire.
En clair, imaginer que nos actes, pensées et sentiments puissent avoir un effet sur le bourreau nous laisse un espoir de pouvoir changer la situation, tandis que l'autre option ne nous laisse aucune prise, aucun pouvoir sur la situation. Intolérable.
Dans le cas d'un enfant face à un adulte, c'est d'autant plus flagrant et prononcé qu'il est parfaitement légitime pour lui d'attendre cette protection. D'ailleurs il n'a pas le choix, il en a besoin. Encore plus si ce sont ses parents qui l'on confié au dit adulte. Comment imaginer qu'ils aient pu se tromper?
Et que fait le petit d'homme pour se faire aimer? Il commence par donner son amour inconditionnel.
Nous aurions donc spontanément tendance, particulièrement en situation de groupe fermé et identifié, à protéger l'autre et à attendre de lui une bienveillance réciproque. Si cette bienveillance est absente, il est moins angoissant de penser que c'est nous qui n'avons pas su nous faire "aimer" que d'imaginer que l'autre, surtout s'il est en position de puissance, puisse sciemment nous vouloir du mal indépendamment de tout ce que nous pourrions faire ou dire.
En clair, imaginer que nos actes, pensées et sentiments puissent avoir un effet sur le bourreau nous laisse un espoir de pouvoir changer la situation, tandis que l'autre option ne nous laisse aucune prise, aucun pouvoir sur la situation. Intolérable.
Dans le cas d'un enfant face à un adulte, c'est d'autant plus flagrant et prononcé qu'il est parfaitement légitime pour lui d'attendre cette protection. D'ailleurs il n'a pas le choix, il en a besoin. Encore plus si ce sont ses parents qui l'on confié au dit adulte. Comment imaginer qu'ils aient pu se tromper?
Et que fait le petit d'homme pour se faire aimer? Il commence par donner son amour inconditionnel.
Mowa- Messages : 4392
Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 56
Localisation : Suisse, la Côte
Re: Le syndrome de Stockholm
Je plussoie Zébrée, et j'ajoute ce petit lien...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Identification_%C3%A0_l%27agresseur
http://fr.wikipedia.org/wiki/Identification_%C3%A0_l%27agresseur
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Le syndrome de Stockholm
Pire que ça l'enfant n'en est pas capable du tout car pour lui l'adulte représente la sécurité et ses besoins comblés.
cramique- Messages : 308
Date d'inscription : 11/08/2012
Localisation : Bruxelles
Re: Le syndrome de Stockholm
Merci à tous pour vos réponses, fort éclairantes.
Sur le plan psychologique, je me suis débarrassée de cette tortionnaire depuis un certain temps et j'ai été suivie au début du lycée (en raison d'une phobie scolaire et de problèmes zébresques), aussi je pense ne plus être hantée par ce fantôme d'enfance.
Parfois, lors de moments de faiblesses, j'y pense encore.
Mais c'est effectivement le type de relation qui naît de ce rapport de force qui m'intéresse. Le pourquoi du comment ? Récemment, je me suis posée la question de ce qui conduisait à la création de réseaux sociaux, de relations avec les autres, de cercles (comme dirait Simmel). Et je suis parvenue à la conclusion que le meilleur outil d'échange se basait sur un sentiment hypocrite. "Je dois être un être social, tu me serviras pour créer cette société".
Le syndrome de Stockholm ne serait pas l'amplification de ce phénomène ? Le désir de création de lien social, le désir d'être reconnu pour soi-même, n'est-il pas à l'origine de ce contact ?
Ah la la, je vous embête avec des réflexions pareilles
Sur le plan psychologique, je me suis débarrassée de cette tortionnaire depuis un certain temps et j'ai été suivie au début du lycée (en raison d'une phobie scolaire et de problèmes zébresques), aussi je pense ne plus être hantée par ce fantôme d'enfance.
Parfois, lors de moments de faiblesses, j'y pense encore.
Mais c'est effectivement le type de relation qui naît de ce rapport de force qui m'intéresse. Le pourquoi du comment ? Récemment, je me suis posée la question de ce qui conduisait à la création de réseaux sociaux, de relations avec les autres, de cercles (comme dirait Simmel). Et je suis parvenue à la conclusion que le meilleur outil d'échange se basait sur un sentiment hypocrite. "Je dois être un être social, tu me serviras pour créer cette société".
Le syndrome de Stockholm ne serait pas l'amplification de ce phénomène ? Le désir de création de lien social, le désir d'être reconnu pour soi-même, n'est-il pas à l'origine de ce contact ?
Ah la la, je vous embête avec des réflexions pareilles
Transcendance- Messages : 172
Date d'inscription : 19/03/2012
Age : 29
Localisation : France
Re: Le syndrome de Stockholm
Transcendance a écrit: le meilleur outil d'échange se basait sur un sentiment hypocrite.
Je n'ai pas compris. Quel est ce "meilleur outil d'échange"? Le tissu social?
Dans ce cas, on peut discuter de cette définition. Le lien social et émotionnel est-il un outil? Est-il uniquement cela?
"Je dois être un être social, tu me serviras pour créer cette société".
Il me semble qu'on ne le "doit" pas plus que d'être simplement humain, au même titre que cela implique en général d'avoir deux jambes, deux yeux... La première chose qui attire l'attention des bébés, c'est tout ce qui ressemble de près ou de loin à un visage. C'est dire notre soif innée de contact, de lien à l'autre. Nous sommes des créatures sociales, c'est juste un fait, pas un devoir, non?
D'autre part, il y a tout de même une contradiction entre tes deux messages: d'abord tu te décris comme marquée, obsédée par cette expérience, qui a laissé en toi cette question qui te "taraude" pour avancer; puis tu affirmes t'en être libérée depuis un certain temps. Il y a là trop de variations pour que cette équation puisse avoir un sens pour moi. Comprend bien que mon but n'est pas de blesser: simplement, comme je ne m'y retrouve pas, je ne parviens pas à saisir le sens de tes interrogations.
Mowa- Messages : 4392
Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 56
Localisation : Suisse, la Côte
Re: Le syndrome de Stockholm
Je comprend tout à fait ton incompréhension et c'est normal !
J'étais au moment du post dans un état de faiblesse et honnêtement, je regrette d'avoir écrit sous le feu des sentiments. A présent, je préfère prendre du recul et avoir une vision plus nette des choses, d'où le désir d'analyse et d'ouverture du sujet.
Oui, c'est chiant comme attitude, et je suis pareille en vrai, c'est ça le pire J'ai toujours de quoi écrire sur moi pour pouvoir prendre du recul si nécessaire et me plonger dans des réflexions toutes plus rocambolesques les unes que les autres !
J'étais au moment du post dans un état de faiblesse et honnêtement, je regrette d'avoir écrit sous le feu des sentiments. A présent, je préfère prendre du recul et avoir une vision plus nette des choses, d'où le désir d'analyse et d'ouverture du sujet.
Oui, c'est chiant comme attitude, et je suis pareille en vrai, c'est ça le pire J'ai toujours de quoi écrire sur moi pour pouvoir prendre du recul si nécessaire et me plonger dans des réflexions toutes plus rocambolesques les unes que les autres !
La question que je me pose est : pourquoi désirons-nous créer des liens ? Qu'est-ce qui nous pousse à le faire ? Et par quel moyen, sinon en espérant s'attirer des faveurs pour satisfaire ce besoin de reconnaissance ?Quel est ce "meilleur outil d'échange"?
Là, tu touches l'objet de mon intérêt ! Lorsque je parlais du devoir de l'être social, je songeais à Rousseau et à la notion de "l'état nature". Mais j'avoue aimer cette réponse. Mais tu as raison, je suis probablement trop déterministe et je dois rater l'essentiel : ce qui est un fait. Merci de cet éclaircissementIl me semble qu'on ne le "doit" pas plus que d'être simplement humain, au même titre que cela implique en général d'avoir deux jambes, deux yeux... La première chose qui attire l'attention des bébés, c'est tout ce qui ressemble de près ou de loin à un visage. C'est dire notre soif innée de contact, de lien à l'autre. Nous sommes des créatures sociales, c'est juste un fait, pas un devoir, non?
Transcendance- Messages : 172
Date d'inscription : 19/03/2012
Age : 29
Localisation : France
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