Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
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Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
LouiseLune a donné dans la file « Détecté-exploité-harcelé-boussillé-balancé - le zèbre au travail » les références d'un texte anglais très intéressant :
Ce texte est téléchargé à partir du site d'une organisation de surdoués qui représentent seulement un pour 1000 de la population, et qui ont donc un Q.I. très élevé. Il semble que ce texte résulte d'une étude effectuée sur les membres américains de Mensa (et il y a quelques passages très critiques et intéressants vis-à-vis de cette organisation dont j'ai fait partie), mais je pense que la plupart des observations sont également applicables aux zèbres. Voici ce texte :
Les psychologues savent depuis longtemps qu'il y a un intervalle restreint de niveau d'intelligence qui favorise le développement optimal d'individus socialement bien intégrés et dont la réussite ne pose pas de problèmes. Cet intervalle limité concerne des QI qui se situent approximativement entre 120 et 140 sur la plupart des tests, avec une déviation standard de 16,1. La plupart des membres de Mensa rentrent dans cet intervalle.
Les témoignages faisant état d’un mauvais ajustement social qui sont fréquemment rapportés par les membres de Mensa peuvent être tout à fait véridiques. Mais, contrairement aux idées reçues, la cause de leurs difficultés réside rarement dans leurs capacités intellectuelles proprement dites. Les graves problèmes d'ajustement social qui ont pour origine une intelligence exceptionnelle sont rarement présents chez les personnes présentant un Q.I. inférieur à 150, niveau qui est dépassé par une personne sur 1000 seulement dans la population générale. Les membres de Mensa présentant un niveau aussi élevé sont peu nombreux. Il est donc utile de diviser les surdoués en deux catégories : un groupe à ajustement social optimum qui se situe en dessous d'un seuil de 145 environ, et un autre à ajustement social problématique, avec des Q.I. plus élevés. Ces deux groupes ont tendance à présenter par ailleurs des différences notables en ce qui concerne leurs valeurs, leurs styles de vie, et surtout dans leurs stratégies d'adaptation à leur milieu social. Les personnes qui se situent dans l’intervalle où l’intelligence paraît optimale semblent avoir très peu besoin d’aide, voire pas du tout, pour s’adapter au monde qui les entoure. En revanche, les surdoués exceptionnels nécessiteront une attention particulière s'ils veulent pouvoir tirer au mieux parti de leurs capacités.
Un tel seuil n’est pas le fruit des tests d’intelligence eux-mêmes, mais traduit les efforts que doivent faire ces personnes pour composer avec leur environnement social. Il apparaît quand les enfants précoces sont confrontés au système scolaire classique. Il est la conséquence de deux facteurs : la fréquence avec laquelle l'enfant rencontre d'autres enfants qui pensent comme lui et le niveau de maîtrise de l'enseignement déjà atteint par l'enfant.
Pour un enfant précoce dont l’intelligence se situe dans la plage optimale, l'environnement scolaire peut ressembler à un paradis social. En général, il apprécie le travail scolaire et est suffisamment intelligent pour maîtriser le parcours scolaire avec aisance. Bien qu’il soit plus intelligent que la plupart des autres élèves de sa classe, il n'est pas suffisamment différent d'eux pour ne pas pouvoir gagner la confiance d'un grand nombre de ses camarades, ce qui nous amène à aborder la notion de leadership (capacité à diriger, de manière formelle ou informelle). Il gère sa vie avec une efficacité remarquable. De plus, il côtoie à l’école suffisamment d’enfants comme lui pour avoir un nombre satisfaisant d'amis présentant le même profil intellectuel que lui. Il souffre rarement de la solitude ou de l'isolement social. Il devient le leader de la classe, le major de promotion, et à l'âge adulte c’est généralement un professionnel reconnu. Il tend à s'élever dans la partie haute de la classe moyenne, s'il n'y est pas né, et à jouir de la plupart des prestiges et récompenses économiques qu’offre notre société.
Cependant, même l'enfant pourvu d’un QI inférieur ou égal à 145 est assez performant pour trouver le travail scolaire très ennuyeux, du moins avant le Bac. L'enfant ayant un Q.I. supérieur à 155 est dans une situation encore plus désavantageuse. Il est tellement en avance qu’il peut en arriver à considérer l’école non seulement avec indifférence, mais aussi développer vis-à-vis d’elle une franche hostilité. Il survole avec aisance le cursus scolaire, souvent avec plusieurs classes d'avance, et ne trouve aucun enjeu dans le fait de faire ses devoirs. De plus, il est souvent confié aux soins d'adultes médiocres et bornés qui éprouvent peu de sympathie pour ses besoins spécifiques. L'enfant sait que quelque chose va terriblement mal, mais n'est pas en mesure d’identifier clairement l’origine du problème. En désespoir de cause, il peut devenir un rebelle et s'en prendre à un monde qui l'isole et le torture. Entouré d’adultes étroits d’esprit et dépourvus de sympathie vis-à-vis de lui, il peut développer un mépris pour l'autorité qu’il conservera à l'âge adulte, et qui lui posera des problèmes tout au long de sa vie. De plus, il restera privé du soutien de ses pairs en intelligence, contrairement aux enfants dotés d’un Q.I. optimal.
À cause de la rareté de telles capacités dans la population, il est souvent confronté à l’isolement et à la solitude durant l’enfance et l’adolescence. S'il parvient à éviter d'adopter une attitude de rébellion et de cynisme, il pourra alors se faire à l’âge adulte des relations par le biais des sociétés savantes. Mais même ainsi, il arrivera fréquemment qu'il ne puisse jamais surmonter des habitudes de solitude, de timidité et de mauvaise estime de soi, qui ont été générées en lui dès l’enfance.
Le seuil qui permet de classer les surdoués en deux groupes selon leurs capacités d’adaptation sociales ne correspond pas à une frontière clairement délimitée, mais peut varier en fonction du contexte et de l’environnement. Dans de petites communautés isolées, le seuil se fera sentir en deçà de 145 de Q.I. Dans les zones urbaines comportant une surreprésentation des professions intellectuelles, il apparaîtra à un niveau plus haut. Le chiffre de 145 marque néanmoins un bon seuil si l’on considère le pays dans son ensemble. Mais lorsqu'il se fait jour, cela n’est pas simplement dû au hasard. Ce seuil, lorsqu’il apparaît, semble être la conséquence de ce qui peut être appelé la théorie de la communication de l'intelligence. Leta Hollingworth a fait l'observation suivante dans son livre, « Children above 180 IQ » (Les enfants dotés d'un Q.I. supérieur à 180) :
« L'observation montre il y a un rapport direct entre l'intelligence du leader et l'intelligence de ceux qui le suivent. Pour devenir le leader de ses pairs un enfant doit être plus intelligent que ceux qu'il va diriger, mais pas beaucoup plus. »
Pour faire simple, nous dirons que le statut de leader n’émergera pas, ou bien ne se maintiendra pas, au-delà d’un écart correspondant à 30 points entre le leader et les autres enfants. Si cette théorie se vérifie, alors son implication logique semble être qu'au-delà d’un tel écart, une communication authentique entre différents niveaux d'intelligence devient impossible. Ce concept doit alors être appliqué à tous les types d'interactions sociales, et pas seulement à celles qui existent entre un leader et ceux qui le suivent. Ceci explique également pourquoi le seuil entre niveau optimal et niveau non-optimal d’adaptation sociale apparaît précisément autour de ce chiffre.
Une personne dotée d’un Q.I. de 140 est « à portée de communication » de 25 % de la population. Une personne qui a un Q.I. de 150 peut espérer se faire comprendre de seulement 10 % de l’humanité. L'individu vraiment exceptionnel – avec un Q.I. de 180 – va, lui, se retrouver coupé de la totalité moins 1/10 de 1 % de sa propre espèce. Le seuil de l’inadaptation semble alors apparaître dès qu’une personne ne peut espérer rencontrer parmi ses contemporains au moins 15 % d’individus avec lesquels communiquer sur le même plan d’intelligence et développer des relations de sympathie. Par nature, ce seuil est une barrière de communication qui isole l'individu exceptionnellement surdoué de ceux qui l'entourent. Pour cette raison, son enfance n'est pas très différente de celle des sourds, des enfants négligés, voire des enfants sauvages. De plus, s'il est exploité comme prodige — traité comme un objet – alors tous ces facteurs de désintégration pour l’esprit vont s'additionner pour le détruire. Il est donc peu surprenant que les enfants prodiges soient identifiés à tort comme étant victimes d’un « burn-out », un effondrement mental, à un âge peu avancé. Ils ne font pas un burn-out, mais ils sont en quelque sorte incinérés vivants, carbonisés.
Les surdoués sont particulièrement vulnérables à quatre types de problèmes d'inadaptation auxquels sont rarement confrontées les autres personnes. Comme conséquence de leurs capacités exceptionnelles, ils ont tendance à adopter un comportement qui vise à limiter les efforts dans la vie de tous les jours. De ce fait, ils échouent souvent à acquérir l'habitude d'un effort discipliné et soutenu, nécessaire à l’accomplissement de toute tâche d’une quelconque importance. Les membres de Mensa sont particulièrement représentatifs de cette forme d’inaptitude. Ils sont même passés maîtres dans l’art de faire passer ce manque de constance pour une qualité, sous le prétexte de « rester léger », de « rester simple », de « profiter de la vie ». Quand plusieurs d'entre eux se trouvent réunis à une rencontre Mensa, c'est surtout pour eux l'occasion de s'amuser. C'est rarement pour favoriser les échanges intellectuels – quoi que prétende Mensa dans sa stratégie de communication –, mais, plutôt pour tourner en dérision leurs capacités intellectuelles.
Un autre problème d'ajustement rencontré par les surdoués est la conséquence de leur exceptionnelle capacité d’adaptation. Ils sont capables d’exceller dans tellement de domaines qu’ils ont tendance à se disperser et à rester superficiels. Personne, quel que soit son niveau de douance, n’a le temps ni les moyens de faire bien tout ce qui l’intéresse. Pour être efficace, il faut faire des choix parmi les nombreuses possibilités. Les membres de Mensa sont souvent confrontés à ce type de problèmes. Leurs fréquents changements d’orientation professionnelle ainsi que leur passion légendaire pour les jeux de type quizz (comme le Trivial Pursuit), sont caractéristiques, et sont tous deux des signes diagnostiques de ce problème d'ajustement. Le sentiment qui prévaut parmi beaucoup de membres de Mensa et qui pourrait être formulé ainsi : « Si je suis si intelligent, pourquoi est-ce que je ne réussis pas mieux ma vie ? », est dû principalement aux deux caractéristiques que nous venons d’évoquer. La plupart des membres de Mensa n'ont jamais appris que le secret du succès est de mettre tous ses œufs dans le même panier – et ensuite de surveiller ce panier.
L'un des problèmes les plus sérieux rencontrés par les surdoués est de parvenir à accepter de bonne grâce les personnes qui leur semblent stupides, et à admettre de manière raisonnable le fait que les autres ne soient pas toujours raisonnables. Dans les faits, les membres de Mensa tolèrent cela bien mieux qu'ils le pensent, et la raison en est que dans leur ensemble ils n’ont pas bénéficié d’un programme éducatif spécifique pour les surdoués. Pour apprendre à supporter plus facilement les personnes moins raisonnables ou moins logiques, il faut y avoir été confronté et avoir appris à entretenir des relations avec elles. Le fait de retirer un enfant d’une classe ordinaire et de le mettre à part dans une classe spéciale le prive d’une des leçons les plus importantes de la vie. Plus importante même que toutes les matières scolaires. Contrairement à ce que croient beaucoup de membres de Mensa, l'éducation scolaire spécifique pour surdoués n'a généralement aucun effet positif ou négatif sur les résultats scolaires de l'enfant. Elle ne les protège pas non plus de l'ennui en classe. Les enfants surdoués qui ont expérimenté les deux types de classes disent souvent qu'ils sont tous les deux également ennuyeux. Par conséquent, si les programmes scolaires spécifiques n'aident pas les surdoués à obtenir de meilleurs résultats et ne leur épargnent pas non plus l'ennui, que de surcroît ils compromettent leurs capacités à s'ajuster socialement, alors dans l'ensemble ces programmes ne méritent pas d’être poursuivis. En réalité, la qualité d’une éducation spécifique pour les surdoués nécessite que l’on tienne compte du seuil d'ajustement. Pour ceux qui sont en dessous de ce seuil — ce qui correspond à la majorité des membres de Mensa —, l'éducation spécifique n'a pas de sens et peut au contraire se révéler préjudiciable. Inversement, pour ceux qui se situent au-delà, le fait de les mettre dans une classe ordinaire n'a aucun sens, puisqu'ils sont incapables de bénéficier d'une quelconque manière de cette situation. Au contraire, cette expérience peut même se révéler désastreuse, pour les raisons déjà évoquées. Une éducation spécifique ne semble souhaitable que pour les enfants dont le Q.I. s’inscrit dans la tranche où l’intelligence ne leur permet pas un ajustement social satisfaisant.
La conclusion de cette étude est qu'aucun problème ne semble aussi grave ou n'a d'effets aussi sérieux et durables que celui de l'isolement social. C'est un problème que rencontrent rarement les personnes qui appartiennent à l’intervalle où l'ajustement social est optimal, et seul un petit nombre de membres de Mensa ont été confrontés à ce type de problème de façon aiguë. Néanmoins, pour la personne qui se trouve au-dessus du seuil d'adaptation, le problème rencontré peut être sévère. Pour lui, la question de l'isolement social peut même devenir insoluble. Hormis dans les grandes métropoles, il peut ne pas y avoir suffisamment de personnes ayant le même profil dans la tranche d'âge concernée pour pouvoir constituer ne serait ce qu’une petite classe homogène. L'individu exceptionnellement doué devra donc composer avec un environnement humain dans lequel il a bien peu de chances de rencontrer son semblable. Les stratégies d’ajustement à une telle réalité sociale passent nécessairement par l’acceptation stoïque d’une existence vouée à la solitude. Pour lui, le fait d’être un individu isolé n'est pas un signe d'inadaptation comme il l’est pour les autres, mais correspond une forme d’adaptation réaliste à un monde hostile.
Néanmoins, être solitaire n'empêche pas de tels individus de se faire des amis ou de se soucier des autres ; cela signifie seulement qu'ils se sentiront le plus souvent comme des visiteurs venus d'une autre planète, ou comme des adultes entourés d'enfants. Ils peuvent apprécier les personnes qui les entourent, mais ils doivent se faire à l'idée qu'ils sont séparés d'eux par un fossé infranchissable.
Le type d'adaptation sociale auquel parvient l'adulte exceptionnellement doué est davantage la conséquence des caractéristiques et circonstances particulières de son enfance, que ça n’est le cas chez les personnes modérément surdouées. S'il naît dans une famille d'un niveau socioprofessionnel élevé où préexiste une tradition d'éducation et de réussite, alors il aura toutes les chances d’être détecté assez tôt, et que des mesures particulières soient mises en place pour accompagner sa douance. De plus, les adultes référents seront eux-mêmes instruits et compétents. Ils seront à même de lui servir de modèles, de lui proposer des valeurs et de lui fournir l’environnement intellectuel dont il pourrait manquer autrement. Mais trop souvent, l'individu exceptionnellement doué naît dans un environnement privé de ces éléments. Comme conséquence et à cause de son isolement social, il tend à élaborer son propre système de valeurs et ses propres modèles de référence, uniquement à partir de ses lectures. Celles-ci ne recouvrant habituellement que des domaines parcellaires, ses valeurs se résument souvent à un mélange hétérogène de notions parfois contradictoires qui sont fusionnées en une vision du monde singulière, personnelle et perçue comme atypique. N'ayant pas de retour critique de la part des enseignants ou de ses camarades pour venir corriger ses idées, il devient souvent un adulte original, au point parfois de passer auprès des autres pour quelqu’un d’excentrique. Sans commentaires ou réactions en retour, il peut en arriver à avoir une telle confiance dans son propre jugement, qu'il finira par ignorer, voire exécrer toutes les opinions qui ne vont pas dans son sens. Par ailleurs, s'il ne parvient pas non plus à acquérir les connaissances étendues de l'érudit — ce qui est souvent le cas — il peut même devenir totalement insensé, vivant dans une sorte d’univers mental délirant qu'il se sera créé de toutes pièces.
À un certain moment de sa vie, il devra se demander ce qu’il souhaite faire à propos du « monde réel ». Il peut décider de le conquérir. S'il fait ce choix, il peut développer un esprit de compétition acharné, particulièrement s'il a été confronté, jeune, à de nombreuses frustrations imposées par des figures incarnant l'autorité. Si ces expériences ont laissé en lui un résidu de rancœur ou de cynisme, il peut devenir réellement impitoyable. Cependant, il adoptera le plus souvent le même style de vie solitaire qu'il a été contraint d'avoir dans sa jeunesse. Il peut choisir la solitude et la compagnie des livres pour le reste de sa vie. Il devient souvent un éternel étudiant, timide et inhibé. Il peut même choisir son futur métier en optant pour la profession qui lui garantira le plus grand nombre de moments de solitude. Par ailleurs, il souffre souvent de dépression chronique ou de crises cycliques dépressives. Il est difficile de dire si c'est là le résultat de son style de vie, ou s'il a un métabolisme réellement différent. Ce qui est certain c'est que les individus exceptionnellement doués sont particulièrement vulnérables aux formes les plus sévères d'inadaptation sociale.
Notons cependant que se situer dans la plage où le Q.I. permet un ajustement social optimal n’offre pas une protection sans failles vis-à-vis des problèmes d'adaptation. Comme nous l’avons déjà signalé ci-dessus, de nombreux membres de Mensa ont été victimes des deux formes mineures d'inadaptation que sont le manque d'autodiscipline, et une trop grande tendance à se disperser. La plupart des personnes ayant un Q.I. correspondant à la plage moyenne de Mensa sont parvenues à éviter ces pièges et ont fait un très bon usage de leurs capacités. Mais un sondage rapide et informel montrera que Mensa est très sous-représentée dans toutes les professions. Les membres qui ont acquis un Bac +5 ou d’autres diplômes équivalents trouvent amplement de quoi stimuler leur esprit parmi leurs collègues ou en appartenant à des organisations professionnelles. Ils n'ont pas besoin de Mensa. D’ailleurs, dans certains milieux, reconnaître que l'on est membre de Mensa peut même se révéler professionnellement très préjudiciable.
Ce que toutes ces personnes ont démontré c’est qu'elles sont capables d'un effort prolongé et discipliné. D'un autre côté, Mensa a tendance à attirer des personnes qui sont également talentueuses, mais qui se révèlent incapables de concentrer leurs efforts sur la durée. Il est même possible qu'à l’âge où ces personnes adhèrent à Mensa leurs habitudes soient déjà si profondément ancrées qu'elles ne peuvent plus être corrigées. Mais si Mensa en tant qu'organisation prenait plus à cœur son ambition de promouvoir l'intelligence, elle mettrait réellement toute son énergie dans cette cause. Mais elle semble faire tout son possible au contraire, pour renforcer ces mauvaises habitudes et les justifier par un discours rationnel. Le simple fait de considérer qu’un style de vie sans but précis est un comportement acceptable chez les surdoués est dommageable pour ses membres. Ne vous y trompez pas, l'adhésion à Mensa peut s'avérer néfaste à un développement harmonieux de l'individu.
Quel que soit le niveau du Q.I., l'inadaptation sociale n’est en aucune façon une fatalité. Les risques peuvent être plus importants avec des scores élevés, mais ils peuvent être réduits en mettant en évidence leurs causes profondes et en adoptant une stratégie intelligente. Le simple fait de les reconnaître pour ce qu'ils sont constitue déjà la moitié de la victoire.
- IQ and the Problem of Social Adjustment:
- IQ and the Problem of Social Adjustment
Grady Towers
Psychologists have long known that there is a restricted range of intelligence that favors the development of successful and well-adjusted individuals. This limited range lies between approximately 120 and 140 IQ on most tests with a standard deviation of 16.1. Most Mensans fall within that range. The complaint of social maladjustment frequently heard from Mensans may very well be true; but, contrary to the prevailing myth, the cause of their troubles seldom lies with their intellectual ability. Severe problems in social adjustment due to exceptional intelligence are rarely found in those testing below 150 IQ, a score exceeded by only one in a thousand of the general population. Few Mensans score that highly. It's convenient, therefore, to divide gifted individuals into two categories: an optimum adjustment group that falls below a threshold of about 145 IQ, and a sub-optimum adjustment group that scores above it. These two groups are apt to differ in important ways in values, lifestyles, and, most important of all, in their strategies for adapting to their social milieu. Those in the optimum range will need little or no help in adjusting to the world as they find it; the exceptionally gifted, on the other hand, will often require special attention if they are to make the most of their gifts.
A threshold of this kind is not built into intelligence tests themselves, but comes into existence as a result of individuals' attempts to cope with their social environment. It begins to form when gifted children are introduced into the formal school system, and is basically the consequence of two factors: the frequency of like-minded contemporaries available and the degree of educational mastery already attained by the child. For a gifted child scoring in the optimum range, the school environment is something of a social paradise. He generally enjoys school work, and is intelligent enough to master the curriculum with ease. And, while he is more intelligent than most of his classmates, he is not so different from them that he can't win the confidence of large numbers of his fellow students, which brings about leadership. He manages his life with superior efficiency. Furthermore, there are enough others like him to provide a sufficient number of like-minded companions. He seldom suffers from loneliness or social isolation. He is the class leader, the valedictorian, and in adulthood he usually becomes a professional. He tends to rise into the upper middle class, if he was not born into it, and to enjoy most of the prestige and economic rewards our society has to offer.
However, even the child with an IQ of 145 is sufficiently intelligent to find school work below the college level intolerably boring. The child with an IQ of 155 or more is at an even greater disadvantage, and is so advanced that he is likely to regard school not only with indifference but with positive hatred. He generally has mastered the school curriculum several grades beyond his current placement, and finds no challenge in doing the work assigned to him. Moreover, he is often put into the care of dull-minded and unworthy adults who have little sympathy for his needs. The child knows that something is terribly wrong, but may not realize what his problem is. He may, in desperation, turn rebellious, lashing out at a world that isolates and tortures him. Surrounded by unfeeling and stupid adults, he may acquire a contempt for authority that will carry over into adulthood, causing him lifelong problems. Nor does he have the support of his intellectual peers, as do those with IQs falling in the optimum range.
Because of the rarity of his ability, he often has to contend with loneliness and isolation throughout the period of his immaturity. If he manages to resist forming attitudes of rebellion and cynicism, he may find companionship in learned societies and the like when he reaches adulthood. But even so, he frequently never overcomes the habits of solitude, shyness, and self-depreciation that were forged for him in childhood.
The threshold dividing the gifted into optimum and suboptimum adjustment ranges is not a fixed boundary, but may vary from place to place depending on environmental conditions. In small, isolated communities the threshold will form lower than 145 IQ, whereas in sophisticated urban areas with a large professional class it will form at a somewhat higher level. The 145 level, however, is probably a good average for the nation taken as a whole. But wherever it forms, it is not due simply to chance. It forms at the level it does as a consequence of what might be called the communication theory of intelligence. Leta Hollingworth made the following observation in her book, Children Above 180IQ:
Observation shows that there is a direct ratio between the
intelligence of the leader and that of the led. To be a
leader of his contemporaries a child must be more intelligent
but not too much more intelligent than those to be led.
But, generally speaking, a leadership pattern will not form - or it will break up - when a discrepancy of more than about 30 points of IQ comes to exist between the leader and the led.
If a leadership pattern will not form - or will break up - when the intelligence span is greater than about 30 points, then the implication seems to be that there is a limit beyond which genuine communications between different levels of intelligence become impossible. This concept should then carry over into all aspects of social interaction, not just those between leader and led. This explains why the optimum-suboptimum threshold forms where it does.
The individual with an IQ of 140 is within communication range of 25 percent of the general population. An individual with an IQ of 150 has access to only about 10 per cent of the human race. The truly exceptional individual with an IQ of 180 will find himself cut off from all but one-tenth of one percent of his own kind. The threshold appears to form, then, at the level at which only about 15 percent of a person's contemporaries are like-minded enough to make congenial companions In essence, the threshold is a communications barrier that isolates the exceptionally gifted individual from those around him. For this reason, his childhood is not too unlike that of the deaf or neglected or even the feral child. If, in addition, he is exploited as a prodigy - treated as an object - then all these soul-searing conditions may unite to destroy him. Little wonder that child prodigies are mistakenly thought to burn out at an early age.
They don't burn out; they're cremated alive.
Gifted people are especially vulnerable to four kinds of adjustment problems not often faced by other people. As a result of their abilities, they are likely to fall into the habit of leading an effortless existence. They often fail to acquire that habit of disciplined, persistent effort that is necessary to accomplish anything of real importance. Mensans are especially noteworthy for this failing. In fact, Mensans do their best to make their frivolity into a virtue: keep it light, keep it simple, have fun! Where two or three are gathered together in Mensa's name, it will always be time for a party. This is not fostering intelligence, whatever Mensa may claim for itself publicly. This is contempt for the human mind.
Another adjustment problem faced by the gifted is the result of their uncommon versatility. They are capable of doing so many things well that they have a tendency to spread themselves too thin. No one, however gifted, has the time and resources to do all the things he would like to do. To be effective, he must make some choice among the numerous possibilities. Mensans frequently succumb to this problem, too. Their many career changes, as well as their passion for trivia, are legendary, and both are diagnostic signs of this adjustment problem. The feeling prevailing among many Mensans - "If I'm so smart, why can't I do better with my life?" - is due mainly to this failing and the one just discussed. Many Mensans have never learned that the secret of success is to put all of one's eggs in one basket - and then to watch that basket.
Among the more serious problems faced by the gifted is that of learning to suffer fools gladly: to tolerate in some reasonable fashion the unreasonableness of others. Mensans actually do this far better than they believe, and the reason they do is that few of them were ever subjected to a gifted-education program. To learn to suffer fools gladly, one must have some of them in his environment on whom to practice. Removing a child from the ordinary schoolroom and isolating him in a special class denies him the opportunity to learn the most important lesson of his life. To learn this lesson is far more important than that any school subject be mastered. Contrary to what many Mensans believe, gifted education has neither a positive nor a negative effect on a child's academic achievement. Nor does it prevent boredom in the classroom. Gifted children who have been in both kinds of classes will often say that both are equally boring. So, if gifted programs do not aid the child academically or spare him tedium, and if they hinder his social adjustment, then on balance they deserve to be jettisoned. But the value of gifted education depends to a large extent on the uses made of the adjustment threshold. For those falling below the threshold, which includes most Mensans, gifted education makes no sense and may in fact be detrimental. For those scoring above the threshold, however, inclusion in an ordinary classroom also makes no sense, as they are incapable of benefiting in any way from the experience. In fact, the experience may prove permanently injurious for reasons already discussed. Gifted education appears to make sense, then, only when giftedness is defined as having an IQ falling in the suboptimum adjustment range of intelligence.
In the final analysis, though, no problem is more severe or more long-lasting than that of social isolation. It is a problem seldom faced by those in the optimum adjustment range, and only a few Mensans have ever experienced its full force. For the person scoring above the adjustment threshold, however, the problem can be acute. For him, the problem of social isolation may indeed be insoluble. Except in large metropolitan areas, there may not be enough others like him in the same age range to compose even a moderate-sized class. The exceptionally gifted individual, therefore, must come to terms with a world in which he is unlikely ever to meet his peer. His strategy for adjusting to his world must include a stoic acceptance of lifelong solitude. For him, being a loner is not the sign of maladjustment it is for others, but a realistic adaptation to an intractable world.
Nevertheless, being a loner does not preclude his making friends or caring about other people; it only means that he will often feel like a visitor from another planet, or like an adult surrounded by children. He may love those around him, but he must learn that he is separated from them by a gulf that cannot be crossed.
The kind of social adaptation made by the exceptionally gifted adult is far more subject to the accidental features of his youth than that of the more moderately gifted. If he is born into a family of professionals with a tradition of education and accomplishment, then he will probably be recognized at an early age and some provision made for his abilities. What's more, he will have role models of talented, educated adults to serve as a guide for his values and to provide some of the intellectual companionship he might otherwise lack. But all too often the exceptionally gifted individual is born into an environment in which these features are lacking. Consequently, due to his social isolation, he tends to acquire his values and role models exclusively from books. Because his reading is usually unsystematic, these values tend to be a mélange of often contradictory ideas that become fused into an idiosyncratic world view. Not having feed back from mentors or peers to correct these ideas, he will often become an eccentric adult, sometimes to the point of appearing bizarre to others. Because he lacks feedback, he may come to place such implicit trust in his own judgment that he will ignore or execrate all opinions but his own. If he fails to acquire the critical skills of the scholar, which is often the case, he may even become an utter crackpot, living in a kind of self-made dream world.
At some point in his life he must decide what he should do about the "real world." He may decide to conquer it. If he does, then he may become the most competitive of men, especially if he had many frustrating experiences with authority figures in his youth. If these left a residue of resentment and cynicism, he may indeed become truly ruthless. Often, however, he will adopt the same isolated lifestyle he was forced into when young. He may prefer solitude and books for the rest of his life. He often turns out to be a shy, inhibited, lifelong bachelor. He may even choose his life's work on the basis of which career will provide the most solitude. In fact, this need may prove so overpowering that he will willingly accept low-paying and even menial occupations to preserve his isolation. Moreover, he will typically be found to suffer from chronic or cyclic bouts of depression. Whether this is the result of his lifestyle, or whether he differs metabolically from others, is hard to say. What is certain is that the exceptionally gifted individual is especially vulnerable to some of the most severe forms of social maladjustment.
On the other hand, scoring in the optimum adjustment range does not produce absolute immunity to problems of social adaptation. As pointed out above, many Mensans have fallen victim to two minor forms of maladjustment: lack of self-discipline, and spreading themselves too thin. Most people in Mensa's IQ range have escaped these traps and made better use of their talents. But even a quick, informal survey will show that Mensa is very much underrepresented in all of the professions. Those that have acquired their PhDs or other necessary credentials find ample stimulation from their colleagues and from belonging to professional organizations. They have no need of Mensa. In fact, in some fields, acknowledging one's membership in Mensa would prove the kiss of death, professionally.
What all of these people have proven is that they are capable of prolonged, disciplined effort. Mensa, on the other hand, tends to attract those that are equally talented, but who are incapable of focusing their efforts for any length of time. It may be that by the time a person becomes a Mensan his habits are already so firmly set that they can no longer be changed. But if Mensa as an organization took its goal of fostering intelligence seriously, it would strain every nerve to do so. Instead, it does everything it can to reinforce these bad habits and to rationalize them. Simply by presenting an unfocused lifestyle as acceptable behavior for the intellectually gifted, it does its members an injury. Make no mistake: Membership in Mensa can prove hazardous to one's fullest self-development.
There is nothing inevitable about social maladjustment at any IQ level. The risks may be greater at high levels, but they can be reduced by discovering their causes and doing something intelligent about them. Simply recognizing them for what they are is half the battle.
[Reprinted, from Vidya #98, on the occasion of Grady Tower's death]
[Scanned from Vidya 192, April/May 2000]
April/May 2000, Vidya 192
http://www.triplenine.org/
Ce texte est téléchargé à partir du site d'une organisation de surdoués qui représentent seulement un pour 1000 de la population, et qui ont donc un Q.I. très élevé. Il semble que ce texte résulte d'une étude effectuée sur les membres américains de Mensa (et il y a quelques passages très critiques et intéressants vis-à-vis de cette organisation dont j'ai fait partie), mais je pense que la plupart des observations sont également applicables aux zèbres. Voici ce texte :
Les psychologues savent depuis longtemps qu'il y a un intervalle restreint de niveau d'intelligence qui favorise le développement optimal d'individus socialement bien intégrés et dont la réussite ne pose pas de problèmes. Cet intervalle limité concerne des QI qui se situent approximativement entre 120 et 140 sur la plupart des tests, avec une déviation standard de 16,1. La plupart des membres de Mensa rentrent dans cet intervalle.
Les témoignages faisant état d’un mauvais ajustement social qui sont fréquemment rapportés par les membres de Mensa peuvent être tout à fait véridiques. Mais, contrairement aux idées reçues, la cause de leurs difficultés réside rarement dans leurs capacités intellectuelles proprement dites. Les graves problèmes d'ajustement social qui ont pour origine une intelligence exceptionnelle sont rarement présents chez les personnes présentant un Q.I. inférieur à 150, niveau qui est dépassé par une personne sur 1000 seulement dans la population générale. Les membres de Mensa présentant un niveau aussi élevé sont peu nombreux. Il est donc utile de diviser les surdoués en deux catégories : un groupe à ajustement social optimum qui se situe en dessous d'un seuil de 145 environ, et un autre à ajustement social problématique, avec des Q.I. plus élevés. Ces deux groupes ont tendance à présenter par ailleurs des différences notables en ce qui concerne leurs valeurs, leurs styles de vie, et surtout dans leurs stratégies d'adaptation à leur milieu social. Les personnes qui se situent dans l’intervalle où l’intelligence paraît optimale semblent avoir très peu besoin d’aide, voire pas du tout, pour s’adapter au monde qui les entoure. En revanche, les surdoués exceptionnels nécessiteront une attention particulière s'ils veulent pouvoir tirer au mieux parti de leurs capacités.
Un tel seuil n’est pas le fruit des tests d’intelligence eux-mêmes, mais traduit les efforts que doivent faire ces personnes pour composer avec leur environnement social. Il apparaît quand les enfants précoces sont confrontés au système scolaire classique. Il est la conséquence de deux facteurs : la fréquence avec laquelle l'enfant rencontre d'autres enfants qui pensent comme lui et le niveau de maîtrise de l'enseignement déjà atteint par l'enfant.
Pour un enfant précoce dont l’intelligence se situe dans la plage optimale, l'environnement scolaire peut ressembler à un paradis social. En général, il apprécie le travail scolaire et est suffisamment intelligent pour maîtriser le parcours scolaire avec aisance. Bien qu’il soit plus intelligent que la plupart des autres élèves de sa classe, il n'est pas suffisamment différent d'eux pour ne pas pouvoir gagner la confiance d'un grand nombre de ses camarades, ce qui nous amène à aborder la notion de leadership (capacité à diriger, de manière formelle ou informelle). Il gère sa vie avec une efficacité remarquable. De plus, il côtoie à l’école suffisamment d’enfants comme lui pour avoir un nombre satisfaisant d'amis présentant le même profil intellectuel que lui. Il souffre rarement de la solitude ou de l'isolement social. Il devient le leader de la classe, le major de promotion, et à l'âge adulte c’est généralement un professionnel reconnu. Il tend à s'élever dans la partie haute de la classe moyenne, s'il n'y est pas né, et à jouir de la plupart des prestiges et récompenses économiques qu’offre notre société.
Cependant, même l'enfant pourvu d’un QI inférieur ou égal à 145 est assez performant pour trouver le travail scolaire très ennuyeux, du moins avant le Bac. L'enfant ayant un Q.I. supérieur à 155 est dans une situation encore plus désavantageuse. Il est tellement en avance qu’il peut en arriver à considérer l’école non seulement avec indifférence, mais aussi développer vis-à-vis d’elle une franche hostilité. Il survole avec aisance le cursus scolaire, souvent avec plusieurs classes d'avance, et ne trouve aucun enjeu dans le fait de faire ses devoirs. De plus, il est souvent confié aux soins d'adultes médiocres et bornés qui éprouvent peu de sympathie pour ses besoins spécifiques. L'enfant sait que quelque chose va terriblement mal, mais n'est pas en mesure d’identifier clairement l’origine du problème. En désespoir de cause, il peut devenir un rebelle et s'en prendre à un monde qui l'isole et le torture. Entouré d’adultes étroits d’esprit et dépourvus de sympathie vis-à-vis de lui, il peut développer un mépris pour l'autorité qu’il conservera à l'âge adulte, et qui lui posera des problèmes tout au long de sa vie. De plus, il restera privé du soutien de ses pairs en intelligence, contrairement aux enfants dotés d’un Q.I. optimal.
À cause de la rareté de telles capacités dans la population, il est souvent confronté à l’isolement et à la solitude durant l’enfance et l’adolescence. S'il parvient à éviter d'adopter une attitude de rébellion et de cynisme, il pourra alors se faire à l’âge adulte des relations par le biais des sociétés savantes. Mais même ainsi, il arrivera fréquemment qu'il ne puisse jamais surmonter des habitudes de solitude, de timidité et de mauvaise estime de soi, qui ont été générées en lui dès l’enfance.
Le seuil qui permet de classer les surdoués en deux groupes selon leurs capacités d’adaptation sociales ne correspond pas à une frontière clairement délimitée, mais peut varier en fonction du contexte et de l’environnement. Dans de petites communautés isolées, le seuil se fera sentir en deçà de 145 de Q.I. Dans les zones urbaines comportant une surreprésentation des professions intellectuelles, il apparaîtra à un niveau plus haut. Le chiffre de 145 marque néanmoins un bon seuil si l’on considère le pays dans son ensemble. Mais lorsqu'il se fait jour, cela n’est pas simplement dû au hasard. Ce seuil, lorsqu’il apparaît, semble être la conséquence de ce qui peut être appelé la théorie de la communication de l'intelligence. Leta Hollingworth a fait l'observation suivante dans son livre, « Children above 180 IQ » (Les enfants dotés d'un Q.I. supérieur à 180) :
« L'observation montre il y a un rapport direct entre l'intelligence du leader et l'intelligence de ceux qui le suivent. Pour devenir le leader de ses pairs un enfant doit être plus intelligent que ceux qu'il va diriger, mais pas beaucoup plus. »
Pour faire simple, nous dirons que le statut de leader n’émergera pas, ou bien ne se maintiendra pas, au-delà d’un écart correspondant à 30 points entre le leader et les autres enfants. Si cette théorie se vérifie, alors son implication logique semble être qu'au-delà d’un tel écart, une communication authentique entre différents niveaux d'intelligence devient impossible. Ce concept doit alors être appliqué à tous les types d'interactions sociales, et pas seulement à celles qui existent entre un leader et ceux qui le suivent. Ceci explique également pourquoi le seuil entre niveau optimal et niveau non-optimal d’adaptation sociale apparaît précisément autour de ce chiffre.
Une personne dotée d’un Q.I. de 140 est « à portée de communication » de 25 % de la population. Une personne qui a un Q.I. de 150 peut espérer se faire comprendre de seulement 10 % de l’humanité. L'individu vraiment exceptionnel – avec un Q.I. de 180 – va, lui, se retrouver coupé de la totalité moins 1/10 de 1 % de sa propre espèce. Le seuil de l’inadaptation semble alors apparaître dès qu’une personne ne peut espérer rencontrer parmi ses contemporains au moins 15 % d’individus avec lesquels communiquer sur le même plan d’intelligence et développer des relations de sympathie. Par nature, ce seuil est une barrière de communication qui isole l'individu exceptionnellement surdoué de ceux qui l'entourent. Pour cette raison, son enfance n'est pas très différente de celle des sourds, des enfants négligés, voire des enfants sauvages. De plus, s'il est exploité comme prodige — traité comme un objet – alors tous ces facteurs de désintégration pour l’esprit vont s'additionner pour le détruire. Il est donc peu surprenant que les enfants prodiges soient identifiés à tort comme étant victimes d’un « burn-out », un effondrement mental, à un âge peu avancé. Ils ne font pas un burn-out, mais ils sont en quelque sorte incinérés vivants, carbonisés.
Les surdoués sont particulièrement vulnérables à quatre types de problèmes d'inadaptation auxquels sont rarement confrontées les autres personnes. Comme conséquence de leurs capacités exceptionnelles, ils ont tendance à adopter un comportement qui vise à limiter les efforts dans la vie de tous les jours. De ce fait, ils échouent souvent à acquérir l'habitude d'un effort discipliné et soutenu, nécessaire à l’accomplissement de toute tâche d’une quelconque importance. Les membres de Mensa sont particulièrement représentatifs de cette forme d’inaptitude. Ils sont même passés maîtres dans l’art de faire passer ce manque de constance pour une qualité, sous le prétexte de « rester léger », de « rester simple », de « profiter de la vie ». Quand plusieurs d'entre eux se trouvent réunis à une rencontre Mensa, c'est surtout pour eux l'occasion de s'amuser. C'est rarement pour favoriser les échanges intellectuels – quoi que prétende Mensa dans sa stratégie de communication –, mais, plutôt pour tourner en dérision leurs capacités intellectuelles.
Un autre problème d'ajustement rencontré par les surdoués est la conséquence de leur exceptionnelle capacité d’adaptation. Ils sont capables d’exceller dans tellement de domaines qu’ils ont tendance à se disperser et à rester superficiels. Personne, quel que soit son niveau de douance, n’a le temps ni les moyens de faire bien tout ce qui l’intéresse. Pour être efficace, il faut faire des choix parmi les nombreuses possibilités. Les membres de Mensa sont souvent confrontés à ce type de problèmes. Leurs fréquents changements d’orientation professionnelle ainsi que leur passion légendaire pour les jeux de type quizz (comme le Trivial Pursuit), sont caractéristiques, et sont tous deux des signes diagnostiques de ce problème d'ajustement. Le sentiment qui prévaut parmi beaucoup de membres de Mensa et qui pourrait être formulé ainsi : « Si je suis si intelligent, pourquoi est-ce que je ne réussis pas mieux ma vie ? », est dû principalement aux deux caractéristiques que nous venons d’évoquer. La plupart des membres de Mensa n'ont jamais appris que le secret du succès est de mettre tous ses œufs dans le même panier – et ensuite de surveiller ce panier.
L'un des problèmes les plus sérieux rencontrés par les surdoués est de parvenir à accepter de bonne grâce les personnes qui leur semblent stupides, et à admettre de manière raisonnable le fait que les autres ne soient pas toujours raisonnables. Dans les faits, les membres de Mensa tolèrent cela bien mieux qu'ils le pensent, et la raison en est que dans leur ensemble ils n’ont pas bénéficié d’un programme éducatif spécifique pour les surdoués. Pour apprendre à supporter plus facilement les personnes moins raisonnables ou moins logiques, il faut y avoir été confronté et avoir appris à entretenir des relations avec elles. Le fait de retirer un enfant d’une classe ordinaire et de le mettre à part dans une classe spéciale le prive d’une des leçons les plus importantes de la vie. Plus importante même que toutes les matières scolaires. Contrairement à ce que croient beaucoup de membres de Mensa, l'éducation scolaire spécifique pour surdoués n'a généralement aucun effet positif ou négatif sur les résultats scolaires de l'enfant. Elle ne les protège pas non plus de l'ennui en classe. Les enfants surdoués qui ont expérimenté les deux types de classes disent souvent qu'ils sont tous les deux également ennuyeux. Par conséquent, si les programmes scolaires spécifiques n'aident pas les surdoués à obtenir de meilleurs résultats et ne leur épargnent pas non plus l'ennui, que de surcroît ils compromettent leurs capacités à s'ajuster socialement, alors dans l'ensemble ces programmes ne méritent pas d’être poursuivis. En réalité, la qualité d’une éducation spécifique pour les surdoués nécessite que l’on tienne compte du seuil d'ajustement. Pour ceux qui sont en dessous de ce seuil — ce qui correspond à la majorité des membres de Mensa —, l'éducation spécifique n'a pas de sens et peut au contraire se révéler préjudiciable. Inversement, pour ceux qui se situent au-delà, le fait de les mettre dans une classe ordinaire n'a aucun sens, puisqu'ils sont incapables de bénéficier d'une quelconque manière de cette situation. Au contraire, cette expérience peut même se révéler désastreuse, pour les raisons déjà évoquées. Une éducation spécifique ne semble souhaitable que pour les enfants dont le Q.I. s’inscrit dans la tranche où l’intelligence ne leur permet pas un ajustement social satisfaisant.
La conclusion de cette étude est qu'aucun problème ne semble aussi grave ou n'a d'effets aussi sérieux et durables que celui de l'isolement social. C'est un problème que rencontrent rarement les personnes qui appartiennent à l’intervalle où l'ajustement social est optimal, et seul un petit nombre de membres de Mensa ont été confrontés à ce type de problème de façon aiguë. Néanmoins, pour la personne qui se trouve au-dessus du seuil d'adaptation, le problème rencontré peut être sévère. Pour lui, la question de l'isolement social peut même devenir insoluble. Hormis dans les grandes métropoles, il peut ne pas y avoir suffisamment de personnes ayant le même profil dans la tranche d'âge concernée pour pouvoir constituer ne serait ce qu’une petite classe homogène. L'individu exceptionnellement doué devra donc composer avec un environnement humain dans lequel il a bien peu de chances de rencontrer son semblable. Les stratégies d’ajustement à une telle réalité sociale passent nécessairement par l’acceptation stoïque d’une existence vouée à la solitude. Pour lui, le fait d’être un individu isolé n'est pas un signe d'inadaptation comme il l’est pour les autres, mais correspond une forme d’adaptation réaliste à un monde hostile.
Néanmoins, être solitaire n'empêche pas de tels individus de se faire des amis ou de se soucier des autres ; cela signifie seulement qu'ils se sentiront le plus souvent comme des visiteurs venus d'une autre planète, ou comme des adultes entourés d'enfants. Ils peuvent apprécier les personnes qui les entourent, mais ils doivent se faire à l'idée qu'ils sont séparés d'eux par un fossé infranchissable.
Le type d'adaptation sociale auquel parvient l'adulte exceptionnellement doué est davantage la conséquence des caractéristiques et circonstances particulières de son enfance, que ça n’est le cas chez les personnes modérément surdouées. S'il naît dans une famille d'un niveau socioprofessionnel élevé où préexiste une tradition d'éducation et de réussite, alors il aura toutes les chances d’être détecté assez tôt, et que des mesures particulières soient mises en place pour accompagner sa douance. De plus, les adultes référents seront eux-mêmes instruits et compétents. Ils seront à même de lui servir de modèles, de lui proposer des valeurs et de lui fournir l’environnement intellectuel dont il pourrait manquer autrement. Mais trop souvent, l'individu exceptionnellement doué naît dans un environnement privé de ces éléments. Comme conséquence et à cause de son isolement social, il tend à élaborer son propre système de valeurs et ses propres modèles de référence, uniquement à partir de ses lectures. Celles-ci ne recouvrant habituellement que des domaines parcellaires, ses valeurs se résument souvent à un mélange hétérogène de notions parfois contradictoires qui sont fusionnées en une vision du monde singulière, personnelle et perçue comme atypique. N'ayant pas de retour critique de la part des enseignants ou de ses camarades pour venir corriger ses idées, il devient souvent un adulte original, au point parfois de passer auprès des autres pour quelqu’un d’excentrique. Sans commentaires ou réactions en retour, il peut en arriver à avoir une telle confiance dans son propre jugement, qu'il finira par ignorer, voire exécrer toutes les opinions qui ne vont pas dans son sens. Par ailleurs, s'il ne parvient pas non plus à acquérir les connaissances étendues de l'érudit — ce qui est souvent le cas — il peut même devenir totalement insensé, vivant dans une sorte d’univers mental délirant qu'il se sera créé de toutes pièces.
À un certain moment de sa vie, il devra se demander ce qu’il souhaite faire à propos du « monde réel ». Il peut décider de le conquérir. S'il fait ce choix, il peut développer un esprit de compétition acharné, particulièrement s'il a été confronté, jeune, à de nombreuses frustrations imposées par des figures incarnant l'autorité. Si ces expériences ont laissé en lui un résidu de rancœur ou de cynisme, il peut devenir réellement impitoyable. Cependant, il adoptera le plus souvent le même style de vie solitaire qu'il a été contraint d'avoir dans sa jeunesse. Il peut choisir la solitude et la compagnie des livres pour le reste de sa vie. Il devient souvent un éternel étudiant, timide et inhibé. Il peut même choisir son futur métier en optant pour la profession qui lui garantira le plus grand nombre de moments de solitude. Par ailleurs, il souffre souvent de dépression chronique ou de crises cycliques dépressives. Il est difficile de dire si c'est là le résultat de son style de vie, ou s'il a un métabolisme réellement différent. Ce qui est certain c'est que les individus exceptionnellement doués sont particulièrement vulnérables aux formes les plus sévères d'inadaptation sociale.
Notons cependant que se situer dans la plage où le Q.I. permet un ajustement social optimal n’offre pas une protection sans failles vis-à-vis des problèmes d'adaptation. Comme nous l’avons déjà signalé ci-dessus, de nombreux membres de Mensa ont été victimes des deux formes mineures d'inadaptation que sont le manque d'autodiscipline, et une trop grande tendance à se disperser. La plupart des personnes ayant un Q.I. correspondant à la plage moyenne de Mensa sont parvenues à éviter ces pièges et ont fait un très bon usage de leurs capacités. Mais un sondage rapide et informel montrera que Mensa est très sous-représentée dans toutes les professions. Les membres qui ont acquis un Bac +5 ou d’autres diplômes équivalents trouvent amplement de quoi stimuler leur esprit parmi leurs collègues ou en appartenant à des organisations professionnelles. Ils n'ont pas besoin de Mensa. D’ailleurs, dans certains milieux, reconnaître que l'on est membre de Mensa peut même se révéler professionnellement très préjudiciable.
Ce que toutes ces personnes ont démontré c’est qu'elles sont capables d'un effort prolongé et discipliné. D'un autre côté, Mensa a tendance à attirer des personnes qui sont également talentueuses, mais qui se révèlent incapables de concentrer leurs efforts sur la durée. Il est même possible qu'à l’âge où ces personnes adhèrent à Mensa leurs habitudes soient déjà si profondément ancrées qu'elles ne peuvent plus être corrigées. Mais si Mensa en tant qu'organisation prenait plus à cœur son ambition de promouvoir l'intelligence, elle mettrait réellement toute son énergie dans cette cause. Mais elle semble faire tout son possible au contraire, pour renforcer ces mauvaises habitudes et les justifier par un discours rationnel. Le simple fait de considérer qu’un style de vie sans but précis est un comportement acceptable chez les surdoués est dommageable pour ses membres. Ne vous y trompez pas, l'adhésion à Mensa peut s'avérer néfaste à un développement harmonieux de l'individu.
Quel que soit le niveau du Q.I., l'inadaptation sociale n’est en aucune façon une fatalité. Les risques peuvent être plus importants avec des scores élevés, mais ils peuvent être réduits en mettant en évidence leurs causes profondes et en adoptant une stratégie intelligente. Le simple fait de les reconnaître pour ce qu'ils sont constitue déjà la moitié de la victoire.
Dernière édition par Luc le Sam 1 Aoû 2015 - 18:52, édité 7 fois
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Bon, si je résume et applique à mon cas personnel, je suis tout seul, je ne supporte pas l'autorité et je fous rien, mais comme je le sais, j'ai à moitié gagné.
Youpi.
D'un seul coup, je suis plus certain d'avoir envie de savoir...
Youpi.
D'un seul coup, je suis plus certain d'avoir envie de savoir...
Lanza- Messages : 1913
Date d'inscription : 14/04/2010
Age : 48
Localisation : Finistère sud
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci Luc pour cette traduction, tu as dû t'amuser un moment....
ça me fait penser à mon fils... il a du mal avec les autres, vraiment, THQI, et au début, les enseignants m'ont emmerdée avec ça. Je leur ai juste dit que son problème d'adaptation était le même que pourrait être le leur s'ils étaient condamnés à vivre avec des personnes possédant une QI de 50, et cela en permanence. Ils ont mieux compris. Ce n'est pas que ça se passe mieux avec les autres, mais au moins les enseignants ne l'ont plus dans le nez à cause de ça, ils le voient moins comme de la mauvaise volonté. Il n'y a peut-être rien d'inévitable, mais je sais d'avance que la suite de sa scolarité et de sa vie vont être dures à ce niveau.
ça me fait penser à mon fils... il a du mal avec les autres, vraiment, THQI, et au début, les enseignants m'ont emmerdée avec ça. Je leur ai juste dit que son problème d'adaptation était le même que pourrait être le leur s'ils étaient condamnés à vivre avec des personnes possédant une QI de 50, et cela en permanence. Ils ont mieux compris. Ce n'est pas que ça se passe mieux avec les autres, mais au moins les enseignants ne l'ont plus dans le nez à cause de ça, ils le voient moins comme de la mauvaise volonté. Il n'y a peut-être rien d'inévitable, mais je sais d'avance que la suite de sa scolarité et de sa vie vont être dures à ce niveau.
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci Luc pour ce post très éclairant! Je suis très heureuse de ne pas avoir été m'inscire à la Mensa comme l'a recommandé mon psy de l'époque en me balançant le chiffre à la gueule! Il m'a fallu tout de même 25 ans par la suite pour décortiquer mon fonctionnement et accepter qu'il soit bizarre. En cela le livre de JSF m'a énormément aidée en fournissant une autre grille de lecture. Et j'aime venir surfer ici dans la prairie pour glaner des expériences, des tuyaux et me sentir moins isolée!
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci pour ton boulot de repérage et de trad' Saint Luc !
Article très intéressant, contre-point à la martyrologie siaud-facchienne.
Article très intéressant, contre-point à la martyrologie siaud-facchienne.
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci pour le boulot, Luc, très intéressant.
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Finalement l'inadaptation sociale serait statistique...
Logique.
Ce qui n'est pas dit, c'est l'immense joie de rencontrer un autre membre du troupeau. Parce que c'est rare certes...mais pas seulement.
L'impression d'avoir (re)-trouver la maison.
Logique.
Ce qui n'est pas dit, c'est l'immense joie de rencontrer un autre membre du troupeau. Parce que c'est rare certes...mais pas seulement.
L'impression d'avoir (re)-trouver la maison.
cel7- Messages : 10
Date d'inscription : 05/10/2009
Localisation : les mers du sud
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Article intéressant, merci pour la traduction.
Mais en même temps, c'est le genre d'article qui me gêne un peu, qui me donne l'impression que la seule chose qu'on veut, c'est de faire rentrer tout le monde dans un moule. Ca me donne l'impression que le seul intérêt d'un surdoué, c'est d'exploiter son intelligence. Ca me donne l'impression qu'on ne cherche pas à voir l'humain derrière, qu'on ne cherche pas à savoir qui il est, on ne souhaite pas qu'il vive, mais qu'il en donne l'image. Le mythe du bon boulot, et des bonnes relations sociales, mais qu'importe si à l'interieur, c'est vide. Donner l'illusion d'être un Homme, plutôt que d'en être un. Diviser les gens en catégories, parler de "QI optimal", ça me donne l'impression d'une sorte de racisme non plus sur la couleur de peau, ou la religion, mais sur le QI. Ca me donne l'impression qu'on fait des statistiques, pour paraitre serieux, pour donner un semblant de vérité scientifique, et surtout pour ne pas aller chercher l'humain, et une sorte de stigmatisation de ceux qui d'une manière ou d'une autre refusent ce moule qu'on leur propose.
D'un autre coté, les explications proposées sont intéressantes, pour expliquer certains comportements, j'ai pu repérer quelques explications intéressantes sur des comportements, auxquelles je n'avais pas pensé mais j'ai l'impression qu'on ne regarde que des conséquences, qu'on essaie d'expliquer entre elles. Et que ça manque quelque part d'un questionnement plus profond. En même temps, ce n'est probablement pas le sujet de l'article.
Enfin, je suis un peu désolé d'avoir un avis si négatif sur l'article, je suis content d'avoir pu le lire, et d'avoir une autre vision des choses, même si elle ne me convient pas. Encore merci pour la traduction .
Mais en même temps, c'est le genre d'article qui me gêne un peu, qui me donne l'impression que la seule chose qu'on veut, c'est de faire rentrer tout le monde dans un moule. Ca me donne l'impression que le seul intérêt d'un surdoué, c'est d'exploiter son intelligence. Ca me donne l'impression qu'on ne cherche pas à voir l'humain derrière, qu'on ne cherche pas à savoir qui il est, on ne souhaite pas qu'il vive, mais qu'il en donne l'image. Le mythe du bon boulot, et des bonnes relations sociales, mais qu'importe si à l'interieur, c'est vide. Donner l'illusion d'être un Homme, plutôt que d'en être un. Diviser les gens en catégories, parler de "QI optimal", ça me donne l'impression d'une sorte de racisme non plus sur la couleur de peau, ou la religion, mais sur le QI. Ca me donne l'impression qu'on fait des statistiques, pour paraitre serieux, pour donner un semblant de vérité scientifique, et surtout pour ne pas aller chercher l'humain, et une sorte de stigmatisation de ceux qui d'une manière ou d'une autre refusent ce moule qu'on leur propose.
D'un autre coté, les explications proposées sont intéressantes, pour expliquer certains comportements, j'ai pu repérer quelques explications intéressantes sur des comportements, auxquelles je n'avais pas pensé mais j'ai l'impression qu'on ne regarde que des conséquences, qu'on essaie d'expliquer entre elles. Et que ça manque quelque part d'un questionnement plus profond. En même temps, ce n'est probablement pas le sujet de l'article.
Enfin, je suis un peu désolé d'avoir un avis si négatif sur l'article, je suis content d'avoir pu le lire, et d'avoir une autre vision des choses, même si elle ne me convient pas. Encore merci pour la traduction .
Super PY est rive- Messages : 4432
Date d'inscription : 09/10/2009
Age : 39
Localisation : environ par la
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Well done, Luc. So interesting ! And so much about Mensa...
Nicoco- Messages : 4321
Date d'inscription : 16/09/2009
Age : 60
Localisation : Paris
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Travail impressionnant en effet, Luc! contente de voir que vous jugez l'article intéressant.
peut etre celui là peut vous intéresser aussi, Chrissieb63 l'a déniché, je le trouve excellent:
http://www.talentdevelop.com/articles/TTMAP.html
peut etre celui là peut vous intéresser aussi, Chrissieb63 l'a déniché, je le trouve excellent:
http://www.talentdevelop.com/articles/TTMAP.html
L.Lune- Messages : 623
Date d'inscription : 18/04/2010
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci Luc pour la traduc.
N.B.: tu as fait une erreur répétée en utilisant isolation au lieu d'isolement.
Les humains ne sont pas des murs...
(Ce qui est curieux, c'est qu'en une semaine j'ai trouvé à plusieurs reprises cette même erreur dans différents texte, dont un bouquin - je me demande s'il ne s'agit pas de l'Adulte surdoué? - et des articles sur le web.
Un nouvel anglicisme de plus en train d'envahir le français?)
À part ça, je me reconnais bien dans ce qu'explique le texte:
- de ne jamais avoir fourni un effort soutenu et durable (travaillé, quoi), et du coup d'être réticent à le faire (au point de fuir certaines obligations et de me retrouver dans des situations pénibles);
- d'être intéressé par à peu près tout (sauf les arts, et encore...) et du coup de connaître superficiellement des tas de trucs;
- d'en ressentir une double frustration: ne pas aller assez en profondeur (mais ça demande des efforts...) et ne pas pouvoir m'intéresser à tout, d'où une impression de (grave) gâchis de mon potentiel.
À part ça, ça va bien.
N.B.: tu as fait une erreur répétée en utilisant isolation au lieu d'isolement.
Les humains ne sont pas des murs...
(Ce qui est curieux, c'est qu'en une semaine j'ai trouvé à plusieurs reprises cette même erreur dans différents texte, dont un bouquin - je me demande s'il ne s'agit pas de l'Adulte surdoué? - et des articles sur le web.
Un nouvel anglicisme de plus en train d'envahir le français?)
À part ça, je me reconnais bien dans ce qu'explique le texte:
- de ne jamais avoir fourni un effort soutenu et durable (travaillé, quoi), et du coup d'être réticent à le faire (au point de fuir certaines obligations et de me retrouver dans des situations pénibles);
- d'être intéressé par à peu près tout (sauf les arts, et encore...) et du coup de connaître superficiellement des tas de trucs;
- d'en ressentir une double frustration: ne pas aller assez en profondeur (mais ça demande des efforts...) et ne pas pouvoir m'intéresser à tout, d'où une impression de (grave) gâchis de mon potentiel.
À part ça, ça va bien.
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
c'est une vision des choses, certaines réflexions que j'ai deja eu sur la différence entre la vie des hqi et la vie des thqi, mais surtout des hypothèses tres générales.
concernant l'inadaptation sociale et les leaders, je ne suis pas tout à fait d'accord, je pense qu'il y a beaucoup plus de paramètres qui entrent en jeu, d'apres ce que j'ai pu observer et ce que j'ai vécu ce n'est pas aussi simple.
il ne faut pas faire des catégorisations en partant de seulement 2 ou 3 facteurs.
la réalité est compliquée, quand on filtre trop les informations qui nous parviennent on en perd forcément des cruciales.
psychomoderne
(timidité, agoraphobie, stress, anxiété, angoisse, émotions, PNL, communication, sophrologie, relaxation, optimisation, bien être, harmonie avec soi-même, harmonie avec les autres, parano...)
concernant l'inadaptation sociale et les leaders, je ne suis pas tout à fait d'accord, je pense qu'il y a beaucoup plus de paramètres qui entrent en jeu, d'apres ce que j'ai pu observer et ce que j'ai vécu ce n'est pas aussi simple.
il ne faut pas faire des catégorisations en partant de seulement 2 ou 3 facteurs.
la réalité est compliquée, quand on filtre trop les informations qui nous parviennent on en perd forcément des cruciales.
psychomoderne
(timidité, agoraphobie, stress, anxiété, angoisse, émotions, PNL, communication, sophrologie, relaxation, optimisation, bien être, harmonie avec soi-même, harmonie avec les autres, parano...)
Dernière édition par Wise le Lun 28 Fév 2011 - 15:01, édité 3 fois
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
merci pour la traduction l'article est intéressent.
au risque de passer pour une grosse nunuche, j'ai jamais vraiment pigé ce que c'est que mensa, quelqu'un peut-il m'expliquer ?
au risque de passer pour une grosse nunuche, j'ai jamais vraiment pigé ce que c'est que mensa, quelqu'un peut-il m'expliquer ?
anais- Messages : 129
Date d'inscription : 13/03/2010
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Une association internationale de personnes ayant un QI (WAIS) >= 132.anais a écrit: j'ai jamais vraiment pigé ce que c'est que mensa, quelqu'un peut-il m'expliquer ?
Cf. le site web de l'assoc' française http://www.mensa.fr/ ou l'article de WP: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mensa_(association).
(Navré pour le lien non-cliquable, c'est à cause d'un méchant bug de Forumactif.)
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
...
Dernière édition par Zébulon le Jeu 5 Jan 2012 - 19:28, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Comment sont les +30 par rapport à nous ?
Plaisance14- Messages : 250
Date d'inscription : 11/06/2009
Age : 58
Localisation : Paris Plaisance
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Le truc, c'est qu'il faudrait aussi convertir les QI indiqués ci-dessus en échelle WAIS, puisque c'est celle qu'on utilise en France...
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Concernant, l'isolation, je pense que c'était pour avoir la prime écologique...
Sympa l'article, ça fait relativiser un peu et ça me rassure aussi, par rapport au côté plainte permanente... je sais de quels problèmes on parle, je sais de quelles souffrances il peut être question, mais je me dis que quand même, y'a des gens qui ont 100 de QI, pas grand' chose à bouffer et qui n'auront jamais de boulot payé mieux qu'au lance pierre...
Par contre, je trouve le passage sur les professions à bac +5 pas totalement explicite... mais ça répond un peu à ma grande question : qui sont les doués qui font bac + 6, 7, 8 et mènent de brillantes carrières ?
Qu'est-ce qui les différencie des autres doués ? N'ont-ils pas eux aussi de HQI ?
et puis ... peut-on mettre au point une discipline pour sortir du profil "Mensa-moyen", vraiment ?
Sympa l'article, ça fait relativiser un peu et ça me rassure aussi, par rapport au côté plainte permanente... je sais de quels problèmes on parle, je sais de quelles souffrances il peut être question, mais je me dis que quand même, y'a des gens qui ont 100 de QI, pas grand' chose à bouffer et qui n'auront jamais de boulot payé mieux qu'au lance pierre...
Par contre, je trouve le passage sur les professions à bac +5 pas totalement explicite... mais ça répond un peu à ma grande question : qui sont les doués qui font bac + 6, 7, 8 et mènent de brillantes carrières ?
Qu'est-ce qui les différencie des autres doués ? N'ont-ils pas eux aussi de HQI ?
et puis ... peut-on mettre au point une discipline pour sortir du profil "Mensa-moyen", vraiment ?
(angoisse+joie)xVivre- Messages : 53
Date d'inscription : 05/05/2010
Age : 46
Localisation : Bourgogne
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Siaud-Facchin parle des profils de zèbres qui développent à un moment une confiance en eux super-solide... ils peuvent même devenir des super-ambitieux, le genre dents qui raient le plancher de la cave. Et je pense que ce n'est pas un hasard si le prénom fictif de l'exemple qu'elle donne est... Nicolas !!
Enfin, elle le répète souvent, les Z en souffrance sont un tiers à la moitié (je crois) du total des Z. Les autres sont bien dans leurs baskets, ne vont pas voir de psy, apparaissent comme des gens brillants mais pas inadaptés socialement, bref : ils échappent à toute identification et, ne se faisant pas suivre, personne ne sait comment ils fonctionnent ni comment ils ont résolu leurs problèmes. Pas même eux-mêmes puisque, non testés, ils peuvent mener une vie heureuse en ignorant tout de la zébritude ! On peut seulement déduire leur existence du nombre de zèbres en souffrance (vaguement connu) rapporté au nombre estimé de zèbres sur une population, mais c'est comme la matière noire...
C'est dommage car ces gens-là détiennent sans doute, sans le savoir, pas mal de clés qui nous seraient utiles...
Enfin, elle le répète souvent, les Z en souffrance sont un tiers à la moitié (je crois) du total des Z. Les autres sont bien dans leurs baskets, ne vont pas voir de psy, apparaissent comme des gens brillants mais pas inadaptés socialement, bref : ils échappent à toute identification et, ne se faisant pas suivre, personne ne sait comment ils fonctionnent ni comment ils ont résolu leurs problèmes. Pas même eux-mêmes puisque, non testés, ils peuvent mener une vie heureuse en ignorant tout de la zébritude ! On peut seulement déduire leur existence du nombre de zèbres en souffrance (vaguement connu) rapporté au nombre estimé de zèbres sur une population, mais c'est comme la matière noire...
C'est dommage car ces gens-là détiennent sans doute, sans le savoir, pas mal de clés qui nous seraient utiles...
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Plume d'eau rayée a écrit:C'est dommage car ces gens-là détiennent sans doute, sans le savoir, pas mal de clés qui nous seraient utiles...
Je ne vois pas pourquoi parler d'eux de façon si lointaine... il y en a parmi nous. C'est mathématique !
(rien ne prouve que les Z qui souffrent soient si loin de "ceux qui échappent à tout et vivent plutôt bien dans leur baskets", ne dit on pas que l'amour est proche de la haine...)
De plus ces fameuses "clefs" sont probablement personnelles et ne sont pas dans un schéma figé puisque nous sommes tous différents bien que nous ayons des similitudes.
Zacha- Messages : 562
Date d'inscription : 06/10/2009
Age : 38
Localisation : Derrière toi
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Je pense aller pas trop mal même si c'est pas parfait et je ne vois pas trop en quoi ce qui a fait mon "succès" peut servir aux autres sans retomber dans les conseils traditionnels...Zacha a écrit:
De plus ces fameuses "clefs" sont probablement personnelles et ne sont pas dans un schéma figé puisque nous sommes tous différents bien que nous ayons des similitudes.
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci Luc pour ce topic. C'est très éclairant.
Kraken- Messages : 116
Date d'inscription : 08/07/2010
Age : 56
Localisation : IdF
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
vega a écrit:Je pense aller pas trop mal même si c'est pas parfait et je ne vois pas trop en quoi ce qui a fait mon "succès" peut servir aux autres sans retomber dans les conseils traditionnels...Zacha a écrit:
De plus ces fameuses "clefs" sont probablement personnelles et ne sont pas dans un schéma figé puisque nous sommes tous différents bien que nous ayons des similitudes.
Donc nous sommes d'accord Vega.
Zacha- Messages : 562
Date d'inscription : 06/10/2009
Age : 38
Localisation : Derrière toi
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci beaucoup pour la traduction!
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
Age : 41
Localisation : Ile de France
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Bon topic et bonne traduction, merci Luc.
Par contre certains passages de l'article me font un peu peur.
Par contre certains passages de l'article me font un peu peur.
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Pfiou. Rien que ça...
Merci, c'est vraiment un très bon article.
Merci, c'est vraiment un très bon article.
Aurelu- Messages : 9
Date d'inscription : 24/07/2010
SOS
y a pas quelqu'un qui a envie de rencontrer d'autre personnes comme lui, parce que le monde me semble de plus en plus petit mais je me sens de plus en plus isolée.
swann007- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Jette un oeil par ici
C'est la bonne section pour un appel à rencontre (précise bien où tu es, ça sera plus pratique, et puis pourquoi pas te présenter un peu ^^)
C'est la bonne section pour un appel à rencontre (précise bien où tu es, ça sera plus pratique, et puis pourquoi pas te présenter un peu ^^)
Invité- Invité
j'me présente
Je vis a bordeaux, je vais avoir 44 ans et bien que je n'en veuille a personne de mon entourage de ne pas avoir le mm QI que moi, j'ai baisser les bras et me maintiens du mieux que je peux aux niveau de ceux qui m'entoure ce qui n'est pas trés épanouissant et mm frustrant, mais mm mes silences sont pesant voir suspects. je voudrais juste avoir une conversation avec une personne a qui je n'aurais pas a expliqué l'origine de sa pensé pour en arrivé a ma conclusion, c longt et fatigant, d'autant que ce que je pense n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux mais de plus logique. J'ai chercher a ètre comme les autres, a chaque fois que j'ai le courage de consulter un psy, il commence par vouloir me médicamenter ce que je refuse, comment traiter un mal si il vient a disparaitre? Je souffre d'un mal qui pour la plupart et un bien. C un peu de ma faute, ne sachant comment présenter a un étranger un QI de 180 sans réussite mais sans échéque. C une chose dont j'ai honte donc que je tiens la plupart du temps sous silence, une voisine m'a comparée a une autiste, alors que pour moi l'autiste c elle. La réalitée de certains est un rève pour d'autres et je rève d'une vie normale mais ma vie est-elle hors normes ou anormale, je sais que je suis obligé de m'isolée pour digéré la normalitée des autres et que je ne peux en vouloir a personne. La réalitée me rattrape et sa fait peur et là la fin s'impose comme une évidence. mon SOS est réel. je veux juste une conversation sensée. Merci.
swann007- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
bonjour swann
pourrais-tu reposter ta présentation ici
comme ça d'autres pourront te lire
à bientôt
et bienvenue !
pourrais-tu reposter ta présentation ici
comme ça d'autres pourront te lire
à bientôt
et bienvenue !
zheibr- Messages : 1508
Date d'inscription : 15/06/2010
Age : 56
Localisation : kornog don
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Très intéressant cet article, merci Luc.
@ Swann : bienvenue et au plaisir de lire ta présentation, quand tu seras prêt
NB : quand je lis un article dont je me dis qu'il propose des angles d'analyse des plus pertinents, vis à vis de la littérature déjà visitée, eh bien, je trouverais pas idiot de pouvoir les noter (de 1 à 5 par exemple), afin de poser quelques points de repères dans notre savane, à ceux & celles qui veulent défricher le sujet. C'est d'ailleurs aussi pour cela, que j'écris un commentaire, afin de faire remonter ce post dans la liste. Zou...
@ Swann : bienvenue et au plaisir de lire ta présentation, quand tu seras prêt
NB : quand je lis un article dont je me dis qu'il propose des angles d'analyse des plus pertinents, vis à vis de la littérature déjà visitée, eh bien, je trouverais pas idiot de pouvoir les noter (de 1 à 5 par exemple), afin de poser quelques points de repères dans notre savane, à ceux & celles qui veulent défricher le sujet. C'est d'ailleurs aussi pour cela, que j'écris un commentaire, afin de faire remonter ce post dans la liste. Zou...
b&w- Messages : 446
Date d'inscription : 18/06/2010
Age : 57
Localisation : 37
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
message censuré
Dernière édition par Roger le Sam 16 Déc 2017 - 23:04, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
J'avoue que cet article m'a dérangé, je ne suis pas particulièrement fan de la courbe de Gauss ni de son interprétation linéaire qui en général font bondir les surdoués (pourtant ils sont censés être au courant mais ils insistent ).
Ceci dit, je suis d'accord avec ce qu'ils disent de Mensa car malheureusement le surdoué a trop tendance à s'économiser et est toujours partisan du moindre effort mais on ne va pas le blamer, c'est une stratégie de survie après tout.
En revanche, je pense que s'il ne comprend pas dès l'enfance ou à un moment donné à l'age adulte, qu'il doit faire des efforts pour s'adapter et travailler parce que son intelligence ne le dispense pas de ce qui constitue la condition humaine (tout le monde s'adapte à la norme, au monde du travail, famille, amis etc.), alors il aura probablement une vie improductive car il tombera dans la victimisation.
Je pense aussi que pour sortir de son mal être, il doit cesser de pester contre la société et se regarder lui même pour commencer à évoluer car il n'a un pouvoir d'action que sur lui même, peu importe son degré d'intelligence. Je pense aussi qu'il doit s'efforcer de voir le monde en étape quand c'est necessaire. Moi je suis très impatient et si je reste dans une vision globale pour faire quelque chose, je me décourage facilement alors que je vois et fais les choses étapes par étapes, c'est beaucoup plus facile.
Donc dans ce type d'association, je crois qu'il est bon de rappeler aux gens que le but n'est pas de rester des marginaux ou d'en devenir mais de satisfaire ses ambitions, d'améliorer ses conditions de vie et que pour ça il faut parfois se forcer à voir les choses autrement, se servir plus de l'hémisphère gauche que du droit par exemple pour certaines taches, etc.
Ceci dit, je suis d'accord avec ce qu'ils disent de Mensa car malheureusement le surdoué a trop tendance à s'économiser et est toujours partisan du moindre effort mais on ne va pas le blamer, c'est une stratégie de survie après tout.
En revanche, je pense que s'il ne comprend pas dès l'enfance ou à un moment donné à l'age adulte, qu'il doit faire des efforts pour s'adapter et travailler parce que son intelligence ne le dispense pas de ce qui constitue la condition humaine (tout le monde s'adapte à la norme, au monde du travail, famille, amis etc.), alors il aura probablement une vie improductive car il tombera dans la victimisation.
Je pense aussi que pour sortir de son mal être, il doit cesser de pester contre la société et se regarder lui même pour commencer à évoluer car il n'a un pouvoir d'action que sur lui même, peu importe son degré d'intelligence. Je pense aussi qu'il doit s'efforcer de voir le monde en étape quand c'est necessaire. Moi je suis très impatient et si je reste dans une vision globale pour faire quelque chose, je me décourage facilement alors que je vois et fais les choses étapes par étapes, c'est beaucoup plus facile.
Donc dans ce type d'association, je crois qu'il est bon de rappeler aux gens que le but n'est pas de rester des marginaux ou d'en devenir mais de satisfaire ses ambitions, d'améliorer ses conditions de vie et que pour ça il faut parfois se forcer à voir les choses autrement, se servir plus de l'hémisphère gauche que du droit par exemple pour certaines taches, etc.
de passage
cet article m'a foutu les boules lors de ma première lecture il y a quelques années, en effet il mettait en avant une vision fataliste du sort du surdoué, son isolement écrit d'avance, lié à un critère objectif qu'est le QI auquel il est difficile d'échapper. (lorsque tant de choses paraissent conditionnées par ce chiffre)
il disait si je me souviens bien que la plage de discussion possible entre deux individus est à + ou -30 de qi, (chiffre que tu cites il me semble), bref coup de grave les boules à l'époque pour le petit T9, ayant toujours tendu le cou vers l'intégration au groupe.
Mon eldorado social à moi en fait n'existait pas, et tel Aguirre, je me retrouvai à la dérive sur un radeau...
Cependant, ayant pour (saine) habitude de "make the best out of how things turn out", j'en ai tiré sur le moment une idée lumineuse : comparer les difficultés relationnelles des personnes ayant un QI inférieur à 50 et celles de ceux obtenant + de 150, permet d'objectiver mes soucis, autant à mon propre usage (ça s'appelle l'auto thérapie, je vous le conseille à tous, car c'est pas cher et on évite certaines incompréhensions), que pour donner à mon entourage une vision quasi parabolique (là je cherche un smiley "jésus" mais ne trouve pas), en tout cas claire et sans ambiguïté, des difficultés dans les relations au monde exterieur de celui qui sort un peu trop de la moyenne.
avec le recul, et grâce à la lecture de ton post, partant, d'une seconde passe sur le sujet, j'ajouterai ceci:
la philosophie Stoïcienne (décrite avec brio par notre ami Sénèque) offre une série d'excellentes solutions pratiques pour atteindre la sérénité malgré notre différence
l'attitude anarcho-animiste (Thoreau en chef de file) est tout aussi salutaire
la vision Taoiste, inverse les valeurs et remet les choses en place
la vision chamaniste permet enfin de réaliser que les rapports humains basés sur l'échange d'énergies valent plus que tous les échanges de mots
bref, retour à la matrice, au tout dont nous sommes issus, dont ceux qui sont près du mur platonicien ont plus conscience que tous, à égalité avec les enfants et les autistes (décidément on reboucle sur l'analogie du - de 50 et + de 150)
allez je prends mon baluchon et file dans la montagne
il disait si je me souviens bien que la plage de discussion possible entre deux individus est à + ou -30 de qi, (chiffre que tu cites il me semble), bref coup de grave les boules à l'époque pour le petit T9, ayant toujours tendu le cou vers l'intégration au groupe.
Mon eldorado social à moi en fait n'existait pas, et tel Aguirre, je me retrouvai à la dérive sur un radeau...
Cependant, ayant pour (saine) habitude de "make the best out of how things turn out", j'en ai tiré sur le moment une idée lumineuse : comparer les difficultés relationnelles des personnes ayant un QI inférieur à 50 et celles de ceux obtenant + de 150, permet d'objectiver mes soucis, autant à mon propre usage (ça s'appelle l'auto thérapie, je vous le conseille à tous, car c'est pas cher et on évite certaines incompréhensions), que pour donner à mon entourage une vision quasi parabolique (là je cherche un smiley "jésus" mais ne trouve pas), en tout cas claire et sans ambiguïté, des difficultés dans les relations au monde exterieur de celui qui sort un peu trop de la moyenne.
avec le recul, et grâce à la lecture de ton post, partant, d'une seconde passe sur le sujet, j'ajouterai ceci:
la philosophie Stoïcienne (décrite avec brio par notre ami Sénèque) offre une série d'excellentes solutions pratiques pour atteindre la sérénité malgré notre différence
l'attitude anarcho-animiste (Thoreau en chef de file) est tout aussi salutaire
la vision Taoiste, inverse les valeurs et remet les choses en place
la vision chamaniste permet enfin de réaliser que les rapports humains basés sur l'échange d'énergies valent plus que tous les échanges de mots
bref, retour à la matrice, au tout dont nous sommes issus, dont ceux qui sont près du mur platonicien ont plus conscience que tous, à égalité avec les enfants et les autistes (décidément on reboucle sur l'analogie du - de 50 et + de 150)
allez je prends mon baluchon et file dans la montagne
uncle- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
uncle a écrit:avec le recul, et grâce à la lecture de ton post, partant, d'une seconde passe sur le sujet, j'ajouterai ceci:
la philosophie Stoïcienne (décrite avec brio par notre ami Sénèque) offre une série d'excellentes solutions pratiques pour atteindre la sérénité malgré notre différence
l'attitude anarcho-animiste (Thoreau en chef de file) est tout aussi salutaire
la vision Taoiste, inverse les valeurs et remet les choses en place
la vision chamaniste permet enfin de réaliser que les rapports humains basés sur l'échange d'énergies valent plus que tous les échanges de mots
Reviens-nous vite!allez je prends mon baluchon et file dans la montagne
PS: oui j'ai bien lu et compris, même si ce qui précède peut laisser penser le contraire.
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Fraîchement arrivé tant dans le forum que dans le monde de la zébritude, l'article traduit par Luc m'a bcp interpellé, notamment pour son approche et sa méthodologie rigoureusement rationnelle.
Personnellement, je peux me reconnaître dans bon nombre de points mis en évidence dans ce papier, notamment dans l'inaptitude à la constance, la tendance à la dispersion et particulièrement, le problème de "l'isolation thermique" (!) que certains ont à juste titre souligné.
Il y a cependant un "mais". Pour rejoindre peut-être ce que d'autres ont déjà écrit, cette analyse est à mon goût bcp trop "clinique". En un mot, elle ne retient, pour seul facteur déterminant, que le rapport qu'entretient l'enfant à HQI avec son instruction: s'il apprend à gérer son avantage dans le cadre de sa scolarité, il deviendra un leader. Sinon, il s'enfermera dans une solitude à laquelle il pourra difficilement échapper. Dixit l'article en personne: l'ajustement social est "simplement la conséquence de deux facteurs". Ce qui est à mon sens un peu effrayant.
Car de toute évidence, il existe de nombreux autres facteurs, évidemment plus subjectifs, qui à mon sens sont tout aussi déterminants: le contexte émotif, familial, social dans lequel chacun évolue. Pour ne citer que les exemples qui me (re)viennent à l'esprit: on peut avoir un bon rapport avec sa scolarité, mais grandir dans une famille où l'on refuse (refoule) la douance, au point de faire perdre à l'enfant le peu de confiance qu'il était parvenu à acquérir. Par ailleurs, les professeurs et les camarades peuvent aussi jouer en faveur ou défaveur des capacités de l'enfant (les têtes-à-claque surdoués ne sont pas que des clichés). Même dans un contexte plus favorable, si l'enfant est de nature particulièrement timide, il aura peut-être du mal à faire valoir ses avantages, et aura tendance à se réfugier par exemple dans la lecture pour fuir les difficultés quotidiennes.
Et en voyant avec quelle virulence cet auteur s'en prend à la Mensa, je suis à me demander s'il ne cache pas sous sa cape quelque calcul intéressé.
Bref je ne dis pas que tout est faux. Bien au contraire, ce fut pour moi un papier très enrichissant, mais qui demande cependant à être nuancé.
En tout les cas, bravo pour l'effort de traduction!
Personnellement, je peux me reconnaître dans bon nombre de points mis en évidence dans ce papier, notamment dans l'inaptitude à la constance, la tendance à la dispersion et particulièrement, le problème de "l'isolation thermique" (!) que certains ont à juste titre souligné.
Il y a cependant un "mais". Pour rejoindre peut-être ce que d'autres ont déjà écrit, cette analyse est à mon goût bcp trop "clinique". En un mot, elle ne retient, pour seul facteur déterminant, que le rapport qu'entretient l'enfant à HQI avec son instruction: s'il apprend à gérer son avantage dans le cadre de sa scolarité, il deviendra un leader. Sinon, il s'enfermera dans une solitude à laquelle il pourra difficilement échapper. Dixit l'article en personne: l'ajustement social est "simplement la conséquence de deux facteurs". Ce qui est à mon sens un peu effrayant.
Car de toute évidence, il existe de nombreux autres facteurs, évidemment plus subjectifs, qui à mon sens sont tout aussi déterminants: le contexte émotif, familial, social dans lequel chacun évolue. Pour ne citer que les exemples qui me (re)viennent à l'esprit: on peut avoir un bon rapport avec sa scolarité, mais grandir dans une famille où l'on refuse (refoule) la douance, au point de faire perdre à l'enfant le peu de confiance qu'il était parvenu à acquérir. Par ailleurs, les professeurs et les camarades peuvent aussi jouer en faveur ou défaveur des capacités de l'enfant (les têtes-à-claque surdoués ne sont pas que des clichés). Même dans un contexte plus favorable, si l'enfant est de nature particulièrement timide, il aura peut-être du mal à faire valoir ses avantages, et aura tendance à se réfugier par exemple dans la lecture pour fuir les difficultés quotidiennes.
Et en voyant avec quelle virulence cet auteur s'en prend à la Mensa, je suis à me demander s'il ne cache pas sous sa cape quelque calcul intéressé.
Bref je ne dis pas que tout est faux. Bien au contraire, ce fut pour moi un papier très enrichissant, mais qui demande cependant à être nuancé.
En tout les cas, bravo pour l'effort de traduction!
Josh88- Messages : 34
Date d'inscription : 23/11/2010
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Localisation : Toujours ailleurs, jamais très loin
QI 150
Salut,
Je viens de comprendre pourquoi j'ai l'impression d'être E.T. : le test a révélé 150.
Handicapé car je pense trop, tout le temps ?
C'est usant.
Que dire de ces profs qui n'ont rien détecté, même les meilleurs...
Donc j'aimerais savoir ce que peut m'apporter MENSA, à part jouer aux petits chevaux ou au Monopoly (ou au Diplomacy ou au bridge...) ?
Merci
@+
Cyril
Je viens de comprendre pourquoi j'ai l'impression d'être E.T. : le test a révélé 150.
Handicapé car je pense trop, tout le temps ?
C'est usant.
Que dire de ces profs qui n'ont rien détecté, même les meilleurs...
Donc j'aimerais savoir ce que peut m'apporter MENSA, à part jouer aux petits chevaux ou au Monopoly (ou au Diplomacy ou au bridge...) ?
Merci
@+
Cyril
Cyril- Invité
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Bonjour Cyril,
Peut-être pourrais-tu t'inscrire sur le forum, et te présenter dans la section correspondante, cela faciliterait le dialogue.
Peut-être pourrais-tu t'inscrire sur le forum, et te présenter dans la section correspondante, cela faciliterait le dialogue.
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
C'est dur à assumer...
Je me sens concerné, mais ne peux croire que...
Orgueil ? Aveuglement ? Tricherie involontaire ?
Pourtant les faits (de solitude) sont là...prégnants.
Lanza dit quelque chose d'important. Que faire de cette info ?
Je crois que la voie est dans le fait de savoir...et de ne rien changer. Apporter des corrections, mais surtout ne pas faire du chamboulement. Rester soi.
Je me sens concerné, mais ne peux croire que...
Orgueil ? Aveuglement ? Tricherie involontaire ?
Pourtant les faits (de solitude) sont là...prégnants.
Lanza dit quelque chose d'important. Que faire de cette info ?
Je crois que la voie est dans le fait de savoir...et de ne rien changer. Apporter des corrections, mais surtout ne pas faire du chamboulement. Rester soi.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
J'ai lu avidement ton excellente traduction, Luc. Merci.
Voila, je pense, de quoi inspirer un douzième chapitre en vue d'une réédition de Trop intelligent pour être heureux? L'adulte surdoué ... !
Voila, je pense, de quoi inspirer un douzième chapitre en vue d'une réédition de Trop intelligent pour être heureux? L'adulte surdoué ... !
Granny- Messages : 584
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b&w- Messages : 446
Date d'inscription : 18/06/2010
Age : 57
Localisation : 37
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Je n'ai aucune preuve de ça mais j'avais ressenti, à un moment donné dans ma vie, que plus je n'impliquais socialement et plus je devenais bête. Bon, j'imagine que l'ouverture au monde est fondamentale, même si j'ai du mal à supporter la dynamique de groupe, ça n'est pas la question. C'est plutôt pour moi une question d'investissement. Sourire à Machin ou continuer à me balader à l'intérieur de mon cerveau ?
Sylbao- Messages : 293
Date d'inscription : 10/01/2011
Age : 35
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Je vais corriger,rester moi au risque de créer un petit chamboulement qui pourrait en énerver certains mais aussi en consoler d'autres...
Pour moi une intégration sociale spontanée n'est en rien révélateur d'intelligence et elle en est souvent bien éloignée d'ailleurs... Une stratégie d'adaptation ça l'est déjà plus, mais c'est plutôt de l'intelligence appliquée au social.
Pour moi l'"intelligence" sociale c'est souvent avoir par hasard:
- des comportements sociaux instinctifs en adéquation à ceux de la majorité (et l'instinct c'est la bonne décision à court terme sans réflexion,c'est plus une question de perception subliminale + décision réflexe que de raisonnement).
- une personnalité faible et influençable, sensible aux codes sociaux superficiels et donc une forte "capacité" les adopter automatiquement sans l'"obstacle" de l'esprit critique (ça c'est le cas de ceux qui n'ont pas le "don" totalement inné) et surtout pas le courage de supporter l'incompréhension,le désaccord ou le jugement des autres.
Et souvent l'"intelligence" sociale c'est privilégier l'impact émotionnel au détriment du raisonnable et logique.C'est le principe même de la démagogie.Certes il y a quand même un coté intelligent et surtout mature, c'est d'avoir accepté le constat décevant que la plupart des gens se servent plus de leur émotion que de leur raison (par paresse ou par égo?).En même temps c'est sociologiquement prouvé donc c'est pas si difficile à savoir pour ceux qui ne l'avaient pas remarqué...
Je parlerais plus d'instinct relationnel ou de culture relationnelle parce que je pense que n'importe quelle matrice plus difficile que 4 horloges dont les 3 premières indiquent pile, et quart, et et demi dépasse en intelligence ce qu'on appelle (mal) l'intelligence relationnelle.
Etre accepté socialement sans le faire exprès c'est surement simplement être banal, le faire exprès c'est être malin ou stratégique,ça peut aller de pair avec l'intelligence mais pas toujours.
Pour moi une intégration sociale spontanée n'est en rien révélateur d'intelligence et elle en est souvent bien éloignée d'ailleurs... Une stratégie d'adaptation ça l'est déjà plus, mais c'est plutôt de l'intelligence appliquée au social.
Pour moi l'"intelligence" sociale c'est souvent avoir par hasard:
- des comportements sociaux instinctifs en adéquation à ceux de la majorité (et l'instinct c'est la bonne décision à court terme sans réflexion,c'est plus une question de perception subliminale + décision réflexe que de raisonnement).
- une personnalité faible et influençable, sensible aux codes sociaux superficiels et donc une forte "capacité" les adopter automatiquement sans l'"obstacle" de l'esprit critique (ça c'est le cas de ceux qui n'ont pas le "don" totalement inné) et surtout pas le courage de supporter l'incompréhension,le désaccord ou le jugement des autres.
Et souvent l'"intelligence" sociale c'est privilégier l'impact émotionnel au détriment du raisonnable et logique.C'est le principe même de la démagogie.Certes il y a quand même un coté intelligent et surtout mature, c'est d'avoir accepté le constat décevant que la plupart des gens se servent plus de leur émotion que de leur raison (par paresse ou par égo?).En même temps c'est sociologiquement prouvé donc c'est pas si difficile à savoir pour ceux qui ne l'avaient pas remarqué...
Je parlerais plus d'instinct relationnel ou de culture relationnelle parce que je pense que n'importe quelle matrice plus difficile que 4 horloges dont les 3 premières indiquent pile, et quart, et et demi dépasse en intelligence ce qu'on appelle (mal) l'intelligence relationnelle.
Etre accepté socialement sans le faire exprès c'est surement simplement être banal, le faire exprès c'est être malin ou stratégique,ça peut aller de pair avec l'intelligence mais pas toujours.
Rootless- Messages : 362
Date d'inscription : 21/06/2010
Localisation : Sud-est de l'Espagne
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Merci Luc pour ce post très intéressant et la qualité de ta traduction
Pandore79- Messages : 191
Date d'inscription : 18/07/2011
Age : 45
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Par nature, la frontière est une barrière de communication qui isole l'individu exceptionnellement surdoué de ceux qui l'entourent. Pour cette raison, son enfance n'est pas très différente de celle des sourds, des enfants négligés, voire même des enfants sauvages.
Relisant cela, j'ai eu des larmes au cœur...Je fais un rapprochement spontané avec ce que furent mon enfance et mon adolescence, non que je pense avoir 180 de QI, mais parce que j'ai vu ce que c'est d'être totalement au ban de la société, j'ai connu les cliniques psy et les centres de réinsertion sociale et les dégâts que cela implique, la souffrance indescriptible qui accompagne cette mise au ban. Je constate que de toutes les années qu'a duré cette marginalité, je n'ai gardé le souvenir de personne. Je ne me souviens d'aucun ami ou même camarade. Je me revois dans l'un de ces centres de réinsertion sociale quand je refusais d'aller en cours (il y avait un vague entretien scolaire obligatoire) pour lire, caché dans un coin "Le moine de Lewis" d'Antonin Arthaud. La sensation d'être littéralement déporté.
C'était vraiment atroce. Et j'ai une grande compassion, une grande peine de lire des choses telles que celles-ci.
C'était vraiment atroce. Et j'ai une grande compassion, une grande peine de lire des choses telles que celles-ci.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Moi, ce fut une adolescence plongée dans les livres, seul devant la brutalité de mes camarades de lycée ( un collège huppé du centre de Paris), les coups de poings, les brimades, puis ,après le bac, et l'echec de peu au concours d'entrée à sc po Paris, la fac, un premier amour déçu, puis le contrecoup: maladie physique, et le coup de grâce, un délire qui m'ammena en HP, et ensuite 13 années de cures, cliniques, hopitaux de jour à faire des cocottes en papier, ponctué de remissions qui me permirent d'être deux fois admissibles aux concours de la FP, et enfin , en 2004, une fois sorti du tunnel, la reprise d'études et les diplômes indiqués dans mon post de présentation,mais mon frère a subi également une bouffée, il y a un an, et comme je n'ai pu obtenir de stage pour mon master pro, suite à une discrimination, j'ai replongé l'été dernier, pour de nouveau subir un cattp, et de nouveau repartir à l'attaque et passer un concours pour lequel je fus admissible, mais barré à l'oral de par mon passé, voilà.
themistocle- Messages : 206
Date d'inscription : 19/07/2011
Age : 52
Localisation : Fontainebleau
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
J'ai la résilience dans le sang,il faut dire que mon cuir est déjà bien tanné!
themistocle- Messages : 206
Date d'inscription : 19/07/2011
Age : 52
Localisation : Fontainebleau
Re: Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Le Q.I. et le problème de l'inadaptation sociale
Enlevons " QI" et mettons conscience. Et maintenant: non mais tu as vu à quoi on est sensé s'adapter ( = se soumettre, prendre comme norme, comme étalon.) faudrait être fou !
La plupart du temps quand j'entends un adjudant du système (politique , économiste, marchand (ou tout autre asservi) les mots qui me viennent spontanément à l'esprit c'est: "Va te faire foutre."
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
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