Vendredi Soir

Vendredi soir, 22:34. Vendredi soir, je me décide à sortir ou non? Est-ce que je céderai à la pression sociale qui me dit qu’en tant que célibataire, un vendredi soir, je dois être de sortie sinon ma vie serait pathétique? Certes, je m’amuserai. Au fond je suis plus sociale que j ‘essaie de le faire croire. Je sors souvent, parfois je m’amuse…réellement. Je dois dire que quelques verres, un peu de musique et un cerveau en stand-by facilitent la démarche. Mais à un moment dans la soirée - ou le lendemain si les quelques verres se sont démultipliés - mes esprits reprennent place, ma raison resurgit sans même avoir pris la peine de me prévenir et mon sens de l’analyse qui peut autant faire mon succès que ma perte se remet en marche tel un taureau qu’on lâche enfin dans l’arène. A partir de là, ma soirée est foutue. Je regarde, j’observe et me mets machinalement de côté. Les délires datant d’à peine une quinzaine de minutes ne me font déjà plus rire. Les personnes autour - connues ou non - qui étaient il y a seulement 4 chansons de ça mes acolytes sur la piste de danse me refilent la nausée. Ce truc au fond de moi revient en force. Les gens m’ennuient. Les gens m’ennuient à ne pas voir qu’eux-mêmes ils s’ennuient. J’essaie souvent de me rassurer, de me dire que c’est parce que j’habite une petite ville, mais je sais très bien que ce n’est pas le nombre d’habitants le problème. Le truc qui cloche c’est moi. Que je sois à New-York, Paris ou Bagdad je crois que je m’ennuierai toujours. Ne voyez aucun snobisme là-dedans, ma tête ressasse et remarque chaque détail de la soirée, chaque anomalie. La foule me fait penser à un parc rempli de paons qui font la roue et essaient autant de tromper l’autre que de se tromper eux-mêmes. Alors au final je rentre. La soirée était bien mais la soirée n’était jamais inoubliable….ah ce que j’envie ces personnes qui se réjouissent d’un rien, ces personnes enjouées aux émotions souvent trop intenses et inappropriées. Je me relis…un peu et forcément porte un regard sur moi. C’est décidé. Vendredi soir 22:49, je ne sortirai pas.

les zebres ici se ressemblent beaucoup, presque trop meme. il n'y a rien de snob a trouver les gens ennuyeux. je devrais normalement te parler de decalage mais j'ai pas envie. on est comme ca et on l'accepte. tu n'es vraiment pas le seul, crois moi.

Oui, Merci. Ce texte n'est pas vraiment "autobiographique", bien qu'une grande partie me représente bien. Je l'ai juste écrit il y a quelque temps. Je viens de découvrir ce forum et quand je l'ai relu, il m'a fait pensé aux Zèbres !

Je sors pas le vendredi soir... et je suis une célibataire probablement pathétique. Et j'emm^^de ceux qui pensent ça.

Les gens m'ennuient, j'ai souvent ce sentiment de retrait et même en famille, avec mes proches que j'aime plus que tout. Que leur dire ? que j'ai envie d'un coup de me tirer en courant pour rentrer chez moi, à l'abri ? non, je reste. Mais ça devient vite très, très pénible.

Le vendredi soir, ya mon frere qui descend de sa montagne avec son PC, vous pensez quand même pas que j'vais sortir !!

Blague à part, j'ai beaucoup aimé. Tu retranscris à merveille ce moment où, dans une soirée qui semblait si bien partie, tout se tasse d'un coup.

Pour ma part, les gens ne m'ennuient pas en eux-même, mais si une conversation où je ne suis pas actif dure plus de 5 minutes, je vais voir ailleurs. Et quand j'ai fait le tour des gens que je connais, soit l'un a lancé un truc intéressant, soit j'ai trouvé un truc intéressant, soit j'ai trouvé quelqu'un que je ne connaissais pas à écouter, soit ... je m'ennuie.

Et il sufit que l'alcool retombe au même moement pour que tout me semble noir ("chuis trop nul, les gens ils ont raison de pas me parler, de quoi j'ai l'air en errant de groupe en groupe et repartant 2 min apres ...").

Mais j'ai aussi passé des soirées géniales à parler avec une seule ou quelques personnes sans me lasser, hein !

Bref, super texte !

Merci de m'avoir lu, il est vrai quand quand j'écris j'aime bien extrapoler ce côté de ma personnalité. Je ne suis pas si acerbe en réalité, du moins je le montre moins