Le Chaos (Et je shwarpzouille les longueurs de titre minimale.)
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Le Chaos (Et je shwarpzouille les longueurs de titre minimale.)
Le chaos, si je dois le raconter, ça m'évoque ça. Et ça, c'est ça :
" - Tu as de la chance petit homme.
- Qui me parle ?
- Moi.
- Hein ? Où êtes-vous ? Qui êtes-vous ?
- Je pourrais essayer de t'expliquer, mais c'est très complexe. Pour faire simple, je suis l'auteur de ta vie. Ça doit pas t'aider hein ?
- Non, pas du tout. Mais est-ce que vous auriez l'obligeance de vous montrer, car je crains sérieusement pour ma santé mentale, j'ai une impression de Jeanne d'Arc.
- Oui, tu n'as qu'à te retourner et tu me verras apparaître.
- Wow. Vous êtes un délire de mon inconscient ? Un esprit ? Dieu ?
- Dans ton panel de propositions, la plus proche de la vérité est "Dieu". En fait, c'est la manière la plus pratique d'introduire mon identité. Je suis celui qui décide de ton passé, de ton présent et de ton futur. Je décide de ce que tu penses, de ce que tu fais, de ce que tu dis. J'ai un contrôle absolu sur tout ce qui t'entoure et sur toi-même.
- Ça, je sais que c'est faux. Par exemple, là, je lève mon bras, et je le fais de moi-même. Vous n'avez aucune emprise dessus.
- On va faire un petit jeu, un pierre-feuille-ciseau. "
L'avatar et le petit homme jouent au pierre-feuille-ciseau. L'avatar emporte les trois premières manches. Le petit homme demande à en jouer dix. L'avatar les gagne toutes.
" - Peut-être que c'est dû au hasard, des parties de pierre-feuille-ciseau ne signifient rien.
- Il n'y a qu'une chance sur 3^10, une chance sur 60.000, rends-toi à l'évidence.
- Cette probabilité n'est pas si infime que ça. Faisons-en dix autres et l'on pourra envisager d'autres possibilités que le hasard. "
Ils recommencent. L'avatar les gagne toutes à nouveau.
" - On est passé à une chance sur 3,5 milliards. Si tous les humains faisaient vingt parties de pierre-feuille-ciseau à cet instant, statistiquement, on serait les seuls où un de nous deux les gagnerait toutes. Sacrée coïncidence, non ?
- Ou peut-être que vous avez cerné un schème dans mes actions, mes parties, que vous avez compris ma manière de penser. Il y a plein d'autres explications.
- Retrousse ta manche et regarde ton bras."
Le petit homme s'exécute et manque de tomber. Son monde confortable s'est écroulé. Sur son bras est écrit en lettres capitales 'TU ES EN FACE DE DIEU'. Cependant, plutôt que de céder à la panique, il préfère saisir sa chance.
" - Je trouve bizarre de nommer une figure humaine Dieu, tu n'aurais pas un autre nom ?
- Si, je suis l'Insoupçonné, car personne n'ose soupçonner rationnellement mon existence telle qu'elle est vraiment.
- Alors, Insoupçonné, si tu sais ce que je vais dire, ce que je vais faire, pourquoi me baigner dans l'illusion de la liberté en me rendant conscient de mon environnement ?
- En fait, tu es une partie de moi-même, j'avais juste envie de me parler. Plutôt que t'expliquer, c'est trop long, je vais te faire comprendre. "
Et le petit homme commence à comprendre. Dieu n'est qu'un homme comme lui. À une autre échelle. À un détail près, l'Insoupçonné ne sait pas de quelle manière il existe. Ce qui précède son existence. La cause à son existence. Le but de son existence. Alors qu'aussitôt que les questions se sont posées, le petit homme eut accès aux réponses, son créateur demeure dans un flou total. Il entrevoit le vide existentiel de son auteur, de celui qui tire les fils de son destin. Le néant lié à l'incertitude absolue. Son alter-égo supérieur n'avait eu aucune apparition divine, il demeurait seul et n'avait aucune clé d'explication à son environnement. Tout n'était qu'agitation. Il pouvait donner une représentation à ses perceptions, mais il n'avait aucune certitude associée. Que des croyances conscientes dans le meilleur des cas, et des illusions dans le pire.
" - Même si tu ne sais pas ce qu'il y avait avant ton univers, qu'y avait-il avant la naissance du mien ?
- Même si un simili savoir et les souvenirs de toute une vie t'accompagnent, ton existence n'a commencé qu'au moment où tu as entendu 'Bonjour petit homme' et finira en même temps que ce texte.
- Alors qu'étais-je il y a dix minutes ? Ou que serai-je dans dix minutes ?
- Le chaos.
- Et concrètement, c'est quoi, 'le chaos' ?
- Ce qu'il y a avant l'existence d'un univers, la décohérence totale. Dans ton cas, c'est une conjonction d’événements qui selon les points de vue, ne pouvaient que se produire de cette manière, ou alors qui avaient une chance infime d'arriver. Il y a le fait que je sois dans un univers qui me permettre d'écrire. Le fait que le forum d'écriture soit créé. Le fait que je me propose libre sur un défi portant sur le chaos. Le fait que quelqu'un me défie sur le chaos. Peut-être suis-je aussi l'oeuvre d'un écrivain cosmique.
- Tes souvenirs aussi font partie du chaos ?
- En effet, je n'ai conscience que de l'instant présent, peut-être que comme les tiens, mes souvenirs aussi sont totalement faux. Enfin, même pas faux, juste 'non-existants'.
- En fait, le chaos, c'est tout ce dont on n'a pas conscience ?
- Je me comprends."
Un silence passe. Les deux avatars de l'auteur se fixent intensément.
" - J'ai un cadeau à te faire.
- Je vais avoir le droit de connaître le moment de ma mort ?
- Non, plus sérieusement, je vais te confier la véritable liberté.
- Je sais que c'est impossible, tu ne m'auras pas.
- Pour quelle raison ?
- Pour que je sois libre, il faut que j'existe, et pour que j'existe, il faut que tu écrives ce qui va m'arriver.
- La liberté aussi c'est le chaos. Tu es peut-être déterminé, mais si tu ne sais pas de quelle manière et que tu ne peux faire de prévisions basées sur ce fait, il n'y a aucune différence. Supposons que mes actions soient totalement déterminées elles-aussi, alors pour que j'aie l'impression d'être libre, et que tu le sois aussi, il suffit que j'écrive sans choisir ce que je vais écrire.
- Je ne vois pas comment tu pourrais écrire sans avoir conscience de la suite. Ca me paraît délirant.
- Les drogues. L'hypnose. L'écriture automatique. Ce ne sont que ceux qui me viennent immédiatement à l'esprit. Je compte utiliser l'écriture automatique, plus facile d'accès. "
À ce moment, le petit homme découvre des pouvoirs insoupçonnés cachés en lui. Il pouvait maîtriser ses perceptions. Etant donné que sa représentation du monde lui provenait de ses perceptions, il pouvait de facto contrôler le monde. Afin de prolonger au maximum cet état, avant que l'Auteur ne finisse son histoire, il ralentit au maximum sa perception du temps. C'est à dire que dans un intervalle de temps fini du le monde de l'auteur, il crée un univers s'étalant à l'infini dans le temps. Il pouvait laisser aller toutes ses lubies mégalomanes, il était Dieu. Il crée des univers avec des lois de la nature différentes de celles auxquelles il était habitué. Mais ce manège l'ennuie relativement rapidement. Finalement, il préfére recréer son univers d'origine. Celui qu'il avait pensé être réel. Il se sent seul. Il veut retourner chez lui. Sa quête de vérité et de pouvoir était achevée. Il n'avait plus rien à faire.
Le petit homme lut des pages qu'il avait écrites adolescent. Il avait alors une imagination débordante. Il l'a sûrement perdue avec l'âge, mais en échange, la vie lui avait laissé une haute position sociale, une famille qu'il aimait et qui l'aimait. Cependant, par plaisir narcissique et en dépit du fait qu'il ne puisse plus écrire, il aimait se lire.
Cette fois-ci, il décida de lire un passage de ce qu'il considérait comme ses "tentatives ratées". Maintenant qu'il avait réussi sa vie, il n'avait plus de problèmes d'égo et ses erreurs antérieures ne lui causait pas de tort. Les deux premières phrases du feuillet étaient les suivantes :
"Tu as oublié tout ce que tu savais, tu t'es réfugié dans l'illusion car tu ne pouvais supporter ta solitude. Tu es Dieu mais tu t'es volontairement perdu dans le chaos."
" - Tu as de la chance petit homme.
- Qui me parle ?
- Moi.
- Hein ? Où êtes-vous ? Qui êtes-vous ?
- Je pourrais essayer de t'expliquer, mais c'est très complexe. Pour faire simple, je suis l'auteur de ta vie. Ça doit pas t'aider hein ?
- Non, pas du tout. Mais est-ce que vous auriez l'obligeance de vous montrer, car je crains sérieusement pour ma santé mentale, j'ai une impression de Jeanne d'Arc.
- Oui, tu n'as qu'à te retourner et tu me verras apparaître.
- Wow. Vous êtes un délire de mon inconscient ? Un esprit ? Dieu ?
- Dans ton panel de propositions, la plus proche de la vérité est "Dieu". En fait, c'est la manière la plus pratique d'introduire mon identité. Je suis celui qui décide de ton passé, de ton présent et de ton futur. Je décide de ce que tu penses, de ce que tu fais, de ce que tu dis. J'ai un contrôle absolu sur tout ce qui t'entoure et sur toi-même.
- Ça, je sais que c'est faux. Par exemple, là, je lève mon bras, et je le fais de moi-même. Vous n'avez aucune emprise dessus.
- On va faire un petit jeu, un pierre-feuille-ciseau. "
L'avatar et le petit homme jouent au pierre-feuille-ciseau. L'avatar emporte les trois premières manches. Le petit homme demande à en jouer dix. L'avatar les gagne toutes.
" - Peut-être que c'est dû au hasard, des parties de pierre-feuille-ciseau ne signifient rien.
- Il n'y a qu'une chance sur 3^10, une chance sur 60.000, rends-toi à l'évidence.
- Cette probabilité n'est pas si infime que ça. Faisons-en dix autres et l'on pourra envisager d'autres possibilités que le hasard. "
Ils recommencent. L'avatar les gagne toutes à nouveau.
" - On est passé à une chance sur 3,5 milliards. Si tous les humains faisaient vingt parties de pierre-feuille-ciseau à cet instant, statistiquement, on serait les seuls où un de nous deux les gagnerait toutes. Sacrée coïncidence, non ?
- Ou peut-être que vous avez cerné un schème dans mes actions, mes parties, que vous avez compris ma manière de penser. Il y a plein d'autres explications.
- Retrousse ta manche et regarde ton bras."
Le petit homme s'exécute et manque de tomber. Son monde confortable s'est écroulé. Sur son bras est écrit en lettres capitales 'TU ES EN FACE DE DIEU'. Cependant, plutôt que de céder à la panique, il préfère saisir sa chance.
" - Je trouve bizarre de nommer une figure humaine Dieu, tu n'aurais pas un autre nom ?
- Si, je suis l'Insoupçonné, car personne n'ose soupçonner rationnellement mon existence telle qu'elle est vraiment.
- Alors, Insoupçonné, si tu sais ce que je vais dire, ce que je vais faire, pourquoi me baigner dans l'illusion de la liberté en me rendant conscient de mon environnement ?
- En fait, tu es une partie de moi-même, j'avais juste envie de me parler. Plutôt que t'expliquer, c'est trop long, je vais te faire comprendre. "
Et le petit homme commence à comprendre. Dieu n'est qu'un homme comme lui. À une autre échelle. À un détail près, l'Insoupçonné ne sait pas de quelle manière il existe. Ce qui précède son existence. La cause à son existence. Le but de son existence. Alors qu'aussitôt que les questions se sont posées, le petit homme eut accès aux réponses, son créateur demeure dans un flou total. Il entrevoit le vide existentiel de son auteur, de celui qui tire les fils de son destin. Le néant lié à l'incertitude absolue. Son alter-égo supérieur n'avait eu aucune apparition divine, il demeurait seul et n'avait aucune clé d'explication à son environnement. Tout n'était qu'agitation. Il pouvait donner une représentation à ses perceptions, mais il n'avait aucune certitude associée. Que des croyances conscientes dans le meilleur des cas, et des illusions dans le pire.
" - Même si tu ne sais pas ce qu'il y avait avant ton univers, qu'y avait-il avant la naissance du mien ?
- Même si un simili savoir et les souvenirs de toute une vie t'accompagnent, ton existence n'a commencé qu'au moment où tu as entendu 'Bonjour petit homme' et finira en même temps que ce texte.
- Alors qu'étais-je il y a dix minutes ? Ou que serai-je dans dix minutes ?
- Le chaos.
- Et concrètement, c'est quoi, 'le chaos' ?
- Ce qu'il y a avant l'existence d'un univers, la décohérence totale. Dans ton cas, c'est une conjonction d’événements qui selon les points de vue, ne pouvaient que se produire de cette manière, ou alors qui avaient une chance infime d'arriver. Il y a le fait que je sois dans un univers qui me permettre d'écrire. Le fait que le forum d'écriture soit créé. Le fait que je me propose libre sur un défi portant sur le chaos. Le fait que quelqu'un me défie sur le chaos. Peut-être suis-je aussi l'oeuvre d'un écrivain cosmique.
- Tes souvenirs aussi font partie du chaos ?
- En effet, je n'ai conscience que de l'instant présent, peut-être que comme les tiens, mes souvenirs aussi sont totalement faux. Enfin, même pas faux, juste 'non-existants'.
- En fait, le chaos, c'est tout ce dont on n'a pas conscience ?
- Je me comprends."
Un silence passe. Les deux avatars de l'auteur se fixent intensément.
" - J'ai un cadeau à te faire.
- Je vais avoir le droit de connaître le moment de ma mort ?
- Non, plus sérieusement, je vais te confier la véritable liberté.
- Je sais que c'est impossible, tu ne m'auras pas.
- Pour quelle raison ?
- Pour que je sois libre, il faut que j'existe, et pour que j'existe, il faut que tu écrives ce qui va m'arriver.
- La liberté aussi c'est le chaos. Tu es peut-être déterminé, mais si tu ne sais pas de quelle manière et que tu ne peux faire de prévisions basées sur ce fait, il n'y a aucune différence. Supposons que mes actions soient totalement déterminées elles-aussi, alors pour que j'aie l'impression d'être libre, et que tu le sois aussi, il suffit que j'écrive sans choisir ce que je vais écrire.
- Je ne vois pas comment tu pourrais écrire sans avoir conscience de la suite. Ca me paraît délirant.
- Les drogues. L'hypnose. L'écriture automatique. Ce ne sont que ceux qui me viennent immédiatement à l'esprit. Je compte utiliser l'écriture automatique, plus facile d'accès. "
À ce moment, le petit homme découvre des pouvoirs insoupçonnés cachés en lui. Il pouvait maîtriser ses perceptions. Etant donné que sa représentation du monde lui provenait de ses perceptions, il pouvait de facto contrôler le monde. Afin de prolonger au maximum cet état, avant que l'Auteur ne finisse son histoire, il ralentit au maximum sa perception du temps. C'est à dire que dans un intervalle de temps fini du le monde de l'auteur, il crée un univers s'étalant à l'infini dans le temps. Il pouvait laisser aller toutes ses lubies mégalomanes, il était Dieu. Il crée des univers avec des lois de la nature différentes de celles auxquelles il était habitué. Mais ce manège l'ennuie relativement rapidement. Finalement, il préfére recréer son univers d'origine. Celui qu'il avait pensé être réel. Il se sent seul. Il veut retourner chez lui. Sa quête de vérité et de pouvoir était achevée. Il n'avait plus rien à faire.
Le petit homme lut des pages qu'il avait écrites adolescent. Il avait alors une imagination débordante. Il l'a sûrement perdue avec l'âge, mais en échange, la vie lui avait laissé une haute position sociale, une famille qu'il aimait et qui l'aimait. Cependant, par plaisir narcissique et en dépit du fait qu'il ne puisse plus écrire, il aimait se lire.
Cette fois-ci, il décida de lire un passage de ce qu'il considérait comme ses "tentatives ratées". Maintenant qu'il avait réussi sa vie, il n'avait plus de problèmes d'égo et ses erreurs antérieures ne lui causait pas de tort. Les deux premières phrases du feuillet étaient les suivantes :
"Tu as oublié tout ce que tu savais, tu t'es réfugié dans l'illusion car tu ne pouvais supporter ta solitude. Tu es Dieu mais tu t'es volontairement perdu dans le chaos."
Happy_face- Messages : 14
Date d'inscription : 01/05/2013
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