Encore un nouveau !
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Encore un nouveau !
Bonjour à tous,
30 ans, et toujours surdoué.
J’ai eu la chance d’être diagnostiqué surdoué enfant, et de pouvoir avoir une scolarité adapté à 10 minutes de chez moi : étant en classe de double niveau en CM1, je suis passé en classe supérieure au bout de 2 mois, puis j’ai suivi le collège en 3 ans dans une classe adaptée aux enfants précoces. Arrivé en seconde, j’ai connu l’échec scolaire en même temps que je m’extrayais du milieu surdoué pour rejoindre le corps social « normal ». J’ai fait maths sup (la seule année où j’ai vraiment travailler) puis une école d’ingénieur sans véritablement briller. Après un an de chômage que j’attribue à ma tête de petit jeune d’alors (je fais toujours 4 à 5 ans de moins que mon âge aujourd’hui), je suis parti travailler à l’étranger confortablement installé dans l’idée que si j’avais été surdoué enfant, ça faisait bien longtemps que j’avais perdu cette qualité. J’avais en effet développé entre l’enfance et l’adolescence un puissant processus de contrôle du moi, et en particulier de mes émotions, ce qui m’aide à si bien dormir depuis des années.
Cependant, en 2007, un collègue (portant un message de collaborateur) m’a dit « dis donc, tu es un avion de chasse, mais les B52 n’arrivent pas à te suivre, faut que tu fasses attention » et m’a fait ainsi réaliser que j’étais encore surdoué. L’année suivante, mon chef s’est suicidé, et alors que tous mes collègues étaient profondément affectés, ça ne m’a rien fait. J’en suis venu à m’interroger si j’étais mort émotionnellement. Force a été de constater cependant que je conserve une capacité émotionnelle indistinctement pour une expérience culinaire, pour une musique précise, ou par la perte d’un proche par exemple. Si l’émotion reste l’exception et le contrôle des émotions la règle, j’apprécie quand même l’émotion au sens où je me sens plus vivant en la ressentant.
Comment se traduit ma qualité de surdoué au-delà de cela ?
- de fortes capacité et soif d’apprendre et de m’adapter et qui m’ont fait travailler dans 6 pays, pour 4 postes différents, pour 4 employeurs en 8 ans, les mêmes qui me font me sentir chez moi-même à l’autre bout du monde,
- la forte sensibilité sensorielle (qui me fera par exemple cligner les yeux au moindre coup de marteau, avec donc une forte sensibilité du bruit, mais aussi au contact)
- la recherche du perfectionnisme (mes cadres aux murs sont à cet égard ajustés au mm chez moi, et mes vêtements rangés par couleur par exemple) qui s’applique à mon propre cas via la planification vers celui que je veux être
Voilà en quelques lignes comment se traduit l’aspect surdoué sur mes 30 dernières années.
Au plaisir d’échanger avec vous car chacun vit différemment sa vie de surdoué,
PS : je suis aussi ectomorphe en référence au sujet ectomorphe vs surdoué sur le forum
Morvan
30 ans, et toujours surdoué.
J’ai eu la chance d’être diagnostiqué surdoué enfant, et de pouvoir avoir une scolarité adapté à 10 minutes de chez moi : étant en classe de double niveau en CM1, je suis passé en classe supérieure au bout de 2 mois, puis j’ai suivi le collège en 3 ans dans une classe adaptée aux enfants précoces. Arrivé en seconde, j’ai connu l’échec scolaire en même temps que je m’extrayais du milieu surdoué pour rejoindre le corps social « normal ». J’ai fait maths sup (la seule année où j’ai vraiment travailler) puis une école d’ingénieur sans véritablement briller. Après un an de chômage que j’attribue à ma tête de petit jeune d’alors (je fais toujours 4 à 5 ans de moins que mon âge aujourd’hui), je suis parti travailler à l’étranger confortablement installé dans l’idée que si j’avais été surdoué enfant, ça faisait bien longtemps que j’avais perdu cette qualité. J’avais en effet développé entre l’enfance et l’adolescence un puissant processus de contrôle du moi, et en particulier de mes émotions, ce qui m’aide à si bien dormir depuis des années.
Cependant, en 2007, un collègue (portant un message de collaborateur) m’a dit « dis donc, tu es un avion de chasse, mais les B52 n’arrivent pas à te suivre, faut que tu fasses attention » et m’a fait ainsi réaliser que j’étais encore surdoué. L’année suivante, mon chef s’est suicidé, et alors que tous mes collègues étaient profondément affectés, ça ne m’a rien fait. J’en suis venu à m’interroger si j’étais mort émotionnellement. Force a été de constater cependant que je conserve une capacité émotionnelle indistinctement pour une expérience culinaire, pour une musique précise, ou par la perte d’un proche par exemple. Si l’émotion reste l’exception et le contrôle des émotions la règle, j’apprécie quand même l’émotion au sens où je me sens plus vivant en la ressentant.
Comment se traduit ma qualité de surdoué au-delà de cela ?
- de fortes capacité et soif d’apprendre et de m’adapter et qui m’ont fait travailler dans 6 pays, pour 4 postes différents, pour 4 employeurs en 8 ans, les mêmes qui me font me sentir chez moi-même à l’autre bout du monde,
- la forte sensibilité sensorielle (qui me fera par exemple cligner les yeux au moindre coup de marteau, avec donc une forte sensibilité du bruit, mais aussi au contact)
- la recherche du perfectionnisme (mes cadres aux murs sont à cet égard ajustés au mm chez moi, et mes vêtements rangés par couleur par exemple) qui s’applique à mon propre cas via la planification vers celui que je veux être
Voilà en quelques lignes comment se traduit l’aspect surdoué sur mes 30 dernières années.
Au plaisir d’échanger avec vous car chacun vit différemment sa vie de surdoué,
PS : je suis aussi ectomorphe en référence au sujet ectomorphe vs surdoué sur le forum
Morvan
Morvan- Messages : 3
Date d'inscription : 19/05/2013
Localisation : 92500
Re: Encore un nouveau !
Bienvenu Morvan, très intéressante l'analyse de ton parcours.
Dis si c'était à refaire tu souhaiterais être dans cette classe spécialisée au collège et avoir un parcours scolaire aussi rapide ?
(Question d'une maman qui se pose des questions)
Dis si c'était à refaire tu souhaiterais être dans cette classe spécialisée au collège et avoir un parcours scolaire aussi rapide ?
(Question d'une maman qui se pose des questions)
Dernière édition par Prisca le Lun 20 Mai 2013 - 11:28, édité 1 fois (Raison : il manquait une lettre dans un mot ca fait tache)
Invité- Invité
Re: Encore un nouveau !
Bonjour Prisca,
Oui, absolument, j'ai bien vécu ce parcours rapide (en même temps , je n'ai eu "que" 2 ans d'avance, avant de redoubler ma seconde) donc je n'hésiterais pas à le refaire.
Je crois en effet que c'est plus difficile pour un surdoué de suivre un enseignement "normal" i.e lent. Ainsi, dans ma propre expérience, j'ai suivi deux classes à double niveau au primaire donc je suivais deux programmes en même temps, puis le collège en 3 ans, et ça m’allait bien. Une fois au lycée, le rythme était beaucoup moins exigeant, et j'ai décroché en seconde, en ayant du très bon et du très mauvais jusqu'au bac. En maths sup, j'ai retrouvé un enseignement exigeant et plus volumineux, et je me suis remis en ordre de bataille avec de bons résultats.
En somme :
- classe normale = frustration scolaire parce que ça ne va pas assez vite, donc risque de décrochage, sans avoir la certitude que l'enfant puisse s'épanouir socialement ;
- classe adaptée = plus d'aisance scolaire donc risque de décrochage maîtrisé, dans un milieu protégé mais qui écarte du champ social "normal" donc à un moment donné il faudra bien raccrocher avec ce dernier et ce sera à ce moment-là que se posera la difficulté.
Oui, absolument, j'ai bien vécu ce parcours rapide (en même temps , je n'ai eu "que" 2 ans d'avance, avant de redoubler ma seconde) donc je n'hésiterais pas à le refaire.
Je crois en effet que c'est plus difficile pour un surdoué de suivre un enseignement "normal" i.e lent. Ainsi, dans ma propre expérience, j'ai suivi deux classes à double niveau au primaire donc je suivais deux programmes en même temps, puis le collège en 3 ans, et ça m’allait bien. Une fois au lycée, le rythme était beaucoup moins exigeant, et j'ai décroché en seconde, en ayant du très bon et du très mauvais jusqu'au bac. En maths sup, j'ai retrouvé un enseignement exigeant et plus volumineux, et je me suis remis en ordre de bataille avec de bons résultats.
En somme :
- classe normale = frustration scolaire parce que ça ne va pas assez vite, donc risque de décrochage, sans avoir la certitude que l'enfant puisse s'épanouir socialement ;
- classe adaptée = plus d'aisance scolaire donc risque de décrochage maîtrisé, dans un milieu protégé mais qui écarte du champ social "normal" donc à un moment donné il faudra bien raccrocher avec ce dernier et ce sera à ce moment-là que se posera la difficulté.
Morvan- Messages : 3
Date d'inscription : 19/05/2013
Localisation : 92500
Re: Encore un nouveau !
voila exactement la problematique qui se pose chez nous actuellement... il n'y a pas de solution idéale n'est ce pas ?
Pour les emotions qui semblent glisser sur toi, c'est déjà tres bien que tu en sois conscient, un grand pas de franchis.
C'est un grand classique chez les surdoués que de refouler ses emotions pour se proteger. Ca se travaille ca tu sais, par l'hypnose par exemple. Surement avec d'autres methodes aussi mais je maitrise pas.
Pour les emotions qui semblent glisser sur toi, c'est déjà tres bien que tu en sois conscient, un grand pas de franchis.
C'est un grand classique chez les surdoués que de refouler ses emotions pour se proteger. Ca se travaille ca tu sais, par l'hypnose par exemple. Surement avec d'autres methodes aussi mais je maitrise pas.
Invité- Invité
Re: Encore un nouveau !
Je ne crois pas effectivement qu'il y ait de solution idéale, mais la moins pire me semble être celle d'une filière plus exigeante (plutôt avec plus d'apprentissages sans être en vase clos par rapport à plus d'apprentissages entre surdoués), et donc plus adaptée pour éviter l'échec scolaire.
Un autre point qui me semble important est de travailler sur le facteur peur très présent chez les surdoués, car il crée les inhibitions et peut mener au repli sur soi. Il n'y a là sans doute aucune réponse miracle mais peut-être que de faciliter l'apprentissage dans des domaines très différents (musique, sport, découverte, etc.) en dehors du cadre scolaire peut aider à sortir en douceur de la zone de confort.
Pour les émotions, je n'en ai pas un contrôle absolu, loin de là ! Je me souviens par exemple il y a quelques mois de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit quand un ouvrier avait été admis dans notre hôpital craignant qu'il ne fût paralysé suite à un accident et l'immense soulagement au petit matin d'apprendre qu'il allait bien.
Un autre point qui me semble important est de travailler sur le facteur peur très présent chez les surdoués, car il crée les inhibitions et peut mener au repli sur soi. Il n'y a là sans doute aucune réponse miracle mais peut-être que de faciliter l'apprentissage dans des domaines très différents (musique, sport, découverte, etc.) en dehors du cadre scolaire peut aider à sortir en douceur de la zone de confort.
Pour les émotions, je n'en ai pas un contrôle absolu, loin de là ! Je me souviens par exemple il y a quelques mois de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit quand un ouvrier avait été admis dans notre hôpital craignant qu'il ne fût paralysé suite à un accident et l'immense soulagement au petit matin d'apprendre qu'il allait bien.
Morvan- Messages : 3
Date d'inscription : 19/05/2013
Localisation : 92500
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