Professeur ou directeur (la belle vie ou tenter d'améliorer le monde)

Bonsoir,

J'ai besoin de conseils ou d'une méthode pour prendre une décision. Je suis ingénieur. Je ne suis vraiment pas à plaindre: femme, enfants, boulots, argent, maison, etc.
Je viens de découvrir que je suis un "scanner" (et peut-être même un "diver" à l'occasion). Une fois la phase d'excitation passée, l'analyse du problème, la projection, ... je n'éprouve plus d'envie pour le projet.
Il y plusieurs années, j'ai décidé de quitter les bureaux d'études pour devenir prof d'électronique avec des élèves âgés de 16 à 18 ans (pas en France). J'en avais assez d'être assis tout le temps:derrière un bureau, dans la voiture, en mangeant, etc. J'en avais marre aussi de ne pas avoir de temps libre et presque pas de vacances. J'ai travaillé sur des projets passionnants mais je devais me forcer à chaque fois pour les terminer alors pour que ça passe plus vite je remettais tout en un temps record. Imaginez la tête de mes patrons lorsque j'arrivais un beau matin avec ma lettre de démission...
J'ai fait mon petit bout de chemin en tant que professeur. J'aime ce métier: contact avec les élèves, avoir l'impression d'une réelle utilité, horaire fixe mais "court", le reste du temps on peut travailler à la maison, plein de projets qui changent tout le temps chaque année et que je choisis, bon salaire, etc.
Le problème: à force de remuer dans tous les sens et d'essayer de solutionner tout le "schmilblick", je me suis fait repérer.
Résultat: "promotion" poste 8-16h au centre névralgique avec les services d'inspection. J'ai reçu un coup de téléphone du directeur principal pour me proposer un poste sur mesure que je pouvais créer (oui, rien que ça). Le lendemain, j'avais rendez-vous avec les boss de mes boss qui me proposaient un "super poste". J'ai "dû calmer le jeu" et imposer "mon point de vue" (en fait chouiner) pour rester à mi-temps/mi-temps. Tout le monde voit cette promotion autour de moi comme une réelle opportunité (et quelque chose en moi me dit que c'en est une). Les gens n'ont pas vraiment l'air de comprendre pourquoi je souhaite revenir dans mes classes. Grâce à cette place, je pense pouvoir être directeur d'un établissement dans quelques années (mais est-ce que je le veux vraiment? On ne connaît un travail qu'après l'avoir pratiqué et une fois cette voie empruntée, je ne saurais plus revenir en arrière).
J'ai eu plusieurs désillusions avec ce poste "sur-mesure". Tout d'abord, j'ai eu une perte nette de 400€ et de plein de temps libre (car je ne pouvais plus donner mes cours du soir - horaire fixe la journée + 2 soirées/semaine, ça faisait un peu de trop pour moi qui passe ma vie à changer d'un projet à l'autre - quand allais-je faire tout ça?). De plus, je devais m'occuper de plein de choses mais rien ne s'est vraiment fait (comme je n'ai pas de poste d'inspecteur - il ne manquerait plus que ça - je ne peux pas m'adresser directement aux directions, cela m'a bloqué pour avancer dans les projets qui comptaient pour moi). De plus, j'ai un style un peu direct (je ne commence pas mes phrases par "ne conviendrait-il pas"). Donc, on ne s'aventure pas à me laisser parler aux directions, etc.
Enfin, pour faire bref, je voulais révolutionner le "bazard", je suis tombé de haut avec tout ce que j'ai appris (je précise que je suis hyper critique), j'ai pu dans une certaine mesure améliorer certaines choses et aider certaines personnes. Je pense qu'ils ont été pris de court par ma vitesse d'exécution.
Voici venu la fin de l'année et on me demande ce que je souhaiterais faire: mi-temps/mi-temps ou temps-plein. Bien sûr, j'ai dit que je ne savais pas et que j'envisageais peut-être de retourner en temps plein comme enseignant. Mon interlocuteur a été décontenancé. Il ne m'a pas laissé tomber et m'a rappelé que je devais créer ma place et m'a fait entrevoir la perspective de devenir directeur d'établissement (ma carotte - alors que je ne sais même pas si j'aimerais ce nouveau métier). Franchement respect à lui (mais je sais que je l'ai déçu).
Donc je suis tenaillé depuis bientôt 6 mois tous les jours, chaque minute à me demander, que dois-je faire? Qu'est-ce que j'aime faire? Quel est le job idéal? Quel est le job que je déteste? Oui mais je gagne moins et je fais plus d'heures et c'est plus difficile... Mes collègues ont des activités complémentaires... oui mais on va me confier un établissement et je vais en faire un exemple, etc. Au fond de moi, j'ai peur que si je quitte ce job, je m'en mordrai les doigts dans 15 ans, etc. Je suis parti dans une boucle sans fin.
Enfin, si vous avez quelques techniques pour prendre des décisions Une belle équation à résoudre, ça c'est de mon niveau

Hello !
Pourais-tu mieux résumer ton problème. J'ai pas tout compris.
Tu as commencé en bureau d'études. Ca te plais pas tant que ça, et tu as fait prof d'électronique. Ca te plait carrément. Mais là tu y es toujours ? dans la suite de ta description quand tu parles de tes "projets", on dirais que tu parles d'un autre job. Et quand tu dis "mi temps/mi temps", c'est pour désigner un taff d'enseignant normal qui te permet de faire ce que tu veux le soir chez toi à 17 ou 18h, ou bien c'est vraiment 2 taffs différents chacun en mi temps ? TOn fameux taff sur mesure à créer, tu dis que tu as eu des désillusions : donc tu l'as déjà exercé ou pas ?

Ça a l'air quand même de très bien t'aller de ne pas diriger (trop), en sentant l'atmosphère de ton message.

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PeterMacGonagan a écrit:J'aime ce métier:

(sur le ton de la blague:) ou tu as un gros emprunt ou tu es un peu limité car la réponse est dans le texte que tu as écrit de ta main

on est tous titillé par le pouvoir et l'illusion de pouvoir changer des choses en étant coupé du terrain. dans un bureau tu travaillerais bien 1 an ensuite tu ferais les mêmes erreurs que les autres qui le sont.

par ailleurs appuie toi sur le Principe de Peter : rester juste en dessous de ce qu'on te propose (dans un poste que tu aimes) c'est l'assurance que tu ne seras pas incompétent.
c'est scientifique (enfin ça reste de la sociologie quand même...)

Merci Puzzle pour ta méthode, j'avais tenté de commencer, je pense que je vais m'y remettre (avec pondération, etc.) pour me faire une sorte de score à comparer.

Dessein, en effet, j'ai pu à maintes reprises m'apercevoir de ce principe: « tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence maximal » avec le corollaire que: « Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité. »
(Le problème c'est l'incompétent qui lui ne dit pas dit non et qui devient ton chef)

Et, je pense en effet être limité sur ma faculté de prendre des décisions.

J'essaye de me convaincre que j'aimerai peut-être ce job tout autant que celui de prof alors qu'en fait je n'en sais rien car je n'ai pas tous les paramètres en main (j'ai pourtant essayé).

Ça ne vous pose pas de problème de rester "en dessous"?

plus sérieusement à aucun moment dans ton post tu n'as dis aimé le boulot qu'on te propose alors que tu as dis aimer ton boulot de prof.
pour moi il n'y a pas photo.

passe l'agreg si il y en a une, ou vise le cnam ou autre, tu te sentiras moins "en dessous".
prend pas un poste pour être au dessus

(j'ai un ton particulierement nul ce soir)

J'ai déjà l'agreg. J'ai 2 diplômes d'ingénieur. J'ai commencé une licence en physique que je n'ai pas finie parce que j'ai construit pour famille et moi une maison passive. Je donnais même cours le soir dans le supérieur (bachelier).

On me met une pression pas croyable pour ce boulot. Personne ne comprend pourquoi je voudrais redevenir simple prof. Je me dis qu'en fait c'est moi qui ne doit pas voir l'opportunité devant moi et qui noircit le tableau. Je me dis que le nouveau job n'a pas commencé en fait...

Peut-être devrais-je essayer encore de mixer les deux mais de manière plus intelligente? Cela voudra dire moins de temps libre car lorsque je laisse tomber une heure prof, j'en fais deux là-bas. Tu vas me dire, je ne fais les préparations à la maison donc ça revient à la même chose mais quand je suis chez moi, je suis libre de faire ce que je veux

invente toi une connerie (un livre n'importe quoi).
c'est qui "on" qui te met une "pression pas possible" ?

Bah!!! Enfin là n'est pas le sujet de discussion. Je n'ai jamais su choisir et j'adore les sciences, la technique etc. C'est pour cela que j'ai refais l'électronique/électricité après l'informatique. Parce que j'en avais marre de rester derrière un bureau et je me voyais plus concevoir des cartes plutôt que des logiciels. Tout compte fait, je me suis quand même retrouvé derrière un bureau. Donc j'ai fait prof. Puis tout compte fait, je me retrouve encore derrière un bureau (assis surtout).
Mon premier choix était une licence en physique mais au dernier moment j'ai choisi ingé car je trouvais qu'il n'y avait pas assez de débouchés. Comme ça me pesait et que j'arrêtais pas de lire des bouquins de physique... Ma femme m'a dit de m'inscrire en licence (j'avais plein de dispenses) puis tout compte fait j'ai été papa, etc. Il nous fallait une maison, on est parti sur une ossature bois et 2,5 ans de travaux après tout en faisant prof... Comme j'adore apprendre de nouveaux sujets, construire une maison, c'est l'idéal!
Je pense que l'agreg n'est pas du même niveau de maîtrise dans mon pays qu'en France. C'est beaucoup plus facile ici!

En discutant avec ma femme, tout compte fait, elle me dit que depuis le début, elle s'en fiche que je prenne cette promotion (mais bon en même temps, elle passe des examens pour monter - c'est une sécurité selon elle).

On = les inspecteurs et moi-même, je pense.

le prends pas mal: tu as une femme, des enfants, une maison que tu as fait pour vous, c'est pas le moment de souffler un peu, de profiter de ta vie ?

J'aime ton style direct. Je fonctionne comme ça aussi.

En fait après avoir terminé la maison, je pensais avoir plus de temps pour profiter (surtout faire mes projets en suspens depuis des années) mais bon vu que je n'ai pas su dire non quand on m'a appelé...

Sinon j'ai la chance de profiter de mes enfants et de ma femme. C'est vrai que je suis un peu trop acharné au niveau boulot, j'ai du mal à décrocher!

Et toi tu t'épanouis?

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Le fait de finir ta licence t'apporterait vraiment quelque chose ou ce serait juste pour toi? N'y-a-t'il pas la possibilité de passer l'examen sans suivre les cours (ou via les cours du soir si tu peux te libérer)?

Dis toi peut-être que ton idée est bonne pour l'instant, tu réponds à un besoin, c'est maintenant qu'il faut agir. Après, de toute façon, elle ne vaudra peut-être plus rien... (enfin je ne sais pas ce que c'est - j'essaye de te pousser à l'action). Donc monte un plan de bataille. Fais-toi déjà une liste d'arguments et contre-argumente...
Ce n'est pas évident de négocier! J'ai pu remarquer que les meilleurs négociateurs y allaient franco, ils montraient une grande assurance et ils étaient très directifs tout posant quand même la question qui contenait déjà la réponse
Si ça tombe, ils seront d'accord avec ton raisonnement dans le cas contraire trouve déjà la parade...

oui merci

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Bonjour Puzzle,

Je pense que la solution est de mixer les deux. Il faut que je trouve le bon rapport stoechiométrique
Je vais essayer d'augmenter mon nombre d'heure prof tout en gardant mon horaire actuel à la direction centrale. J'ai peur en faisant cela de n'avoir plus assez de temps libre. On verra!

Je vous remercie pour vos conseils

T'en mordre les doigts dans 15 ans??? T'as laaaargement le temps de voir venir! La vie est faite d'expériences! A ta place, je tenterais et si ça ne me plait pas, je finis l'année scolaire et je m'en vais! Et je reviens à mes amours dans l'enseignement.
Franchement, si t'es aussi compétent que tu le dis, tu n'as pas de souci à te faire pour ton avenir... Profites de cette opportunité pour découvrir autre chose. Et puis 400e par mois et plus d'heures, à mon sens, ne pèsent pas lourds dans la balance, si ça te donne la possibilité de vivre une expérience enrichissante qui te plaît. L'argent, ça va, ça vient! Ce n'est pas ça qui doit dominer ta vie. Surtout, si de toute manière tu as assez pour vive, même avec 400 de moins!