Professeur des écoles

Bonjour à vous !
Il y a t'il des professeurs des écoles par ici ?

Je viens de commencer ma carrière depuis septembre (j'ai eu le concours sans vraiment bosser...). Et comme beaucoup de zèbres, j'ai l'impression d'en avoir déjà fait le tour... Je pense déjà à la reconversion !
Mais ce qui m'agace le plus c'est qu'étant un procrastinateur hors pair, je suis incapable de travailler pendant les vacances, incapable de me projeter et cela m'inquiète pour la suite de ma carrière.

J'aimerais donc avoir le témoignage de certains collègues zèbres.

Merci

Bonjour,

oui moi . Personnellement, bien qu'étant une championne de la procrastination j'apprécie le métier d'enseignante.

Evidemment toute la charge administrative m'ennuie au plus haut point (cahier journal, progressions,séquences etc) mais elle est tout de même utile (parce que vu le fouilli dans ma tête, il faut croire que j'en ai besoin).

La fatigue énorme que cela génère ( à cause de la responsabilité morale qu'il y a derrière, la discipline à maintenir, sans parler du fait que c'est très chronophage comme métier, tu parles de vacances? ah bon? où ça?lol).

Je pense qu'on ne peut pas en faire le tour aussi vite (j'en aurai fait le tour quand chacun de mes élèves sortira de ma classe avec des A partout ^^ c'est à dire que j'aurais su trouver les méthodes pour motiver et permettre à tous mes élèves d'arriver à la compréhension ) car les élèves sont tous différents donc il faut constamment adapter sa pédagogie, trouver de nouvelles idées pour les intéresser, les aider à retenir, leur donner envie d'apprendre etc.

Donc pour résumer, les côtés négatifs (pour moi) sont :

-la charge énorme de travail administratif (préparation, matériel, organisation, remplissage des 1001 compétences du livrets scolaire etc etc)
et donc la fatigue qui va avec (je danse avec les limites du burn out en permanence)

-le bruit qu'il faut supporter en classe et en dehors (heureusement j'arrive à maintenir le calme en classe) et les migraines qui en découlent très souvent.

- le stress dû à la responsabilité énorme d'être garante de la réussite scolaire d'enfants

-le fait d'être surveillé et de devoir rendre des comptes et l'angoisse terrible que cela génère en moi (inspections, réunion etc)

Mais il y a les nombreux côtés positifs :

- être actrice dans le bien être des enfants en les voyant s'améliorer dans leur comportement et dans leur travail, les voir progresser, aimer venir à l'école.

-c'est très enrichissant au niveau affectif (j'enseigne en cycle 2 à des enfants de 7 et 8 ans) d'entendre les "je vous aime maitresse", "vous etes la plus gentille", et les dessins pleins de fleurs et de coeurs, les cadeaux (petits bracelets en perle etc).

-ça redonne confiance en soi quand il y a de bons retours de la part des parents, des collègues et de la direction.

-c'est stimulant, ça permet d'utiliser sa créativité ( trouver des idées pour aider les élèves que se soit dans les apprentissages, dans la découverte du monde qui les entoure, etc)

-ça me permet de lacher un peu ma folie pendant la classe (nos petites séances de fou rire quotidiennes ne sont pas pour leur déplaire, ni à moi d'ailleurs)

-faire de belles rencontres parmi les collègues et donc se faire un cercle d'amis que l'on peut voir quotidiennement (ça ressource mine de rien)


[b]

Voilà. C'est un boulot harassant mais tellement enrichissant quand ça se passe dans un cadre agréable et positif (ce qui n'est pas le cas partout malheureusement)

Bonjour,

J'étais professeur des écoles, je suis en retraite depuis 2 ans.
J'ai fait ce métier vraiment par choix et avec passion. Et tu vois je n'ai pas l'impression d'en avoir fait le tour. Bon c'est vrai que la partie administrative est loin d'être agréable, mais travailler avec des enfants, les voir évoluer, leur apporter un "savoir", participer à leur éducation, à leur vie sociale, les éveiller au monde,.... compensent largement pour moi les contraintes de la profession.
Malgré les programmes et la hiérarchie, on a tout de même une certaine liberté dans notre façon d'enseigner.
J'ai choisi à mi-carrière de faire des remplacements pour voir d'autres méthodes, pour ne pas m'installer dans la routine. Je n'aurais pas souhaiter être professeur de collège ou lycée, prof des écoles on enseigne toutes les matières en étant plus proche des élèves qui nous sont confiés.
Tu penses déjà à la reconversion ? C'est vrai que lorsqu'on débute ce métier est assez stressant mais peut-être est-ce un peu tôt pour savoir si cette profession te convient vraiment.
Bonne journée à vous deux (puisqu'en ce moment vous devez être dans votre classe)

@Gasta :
en fait ce qui me bouffe c'est que je n'ai le temps de rien faire à côté, j'ai la tête dans le guidon. J'aimerais pouvoir prendre le temps d'ouvrir un bouquin, de me poser, profiter de ma copine, bref, penser autre chose que école !
Tu vois là je devrai être entrain de préparer mes cours mais je n'ai aucune motivation...
Sûrement parce que je sais que ce que je fais n'est pas parfait.

Donc d'ici 4-5 ans, j'espère pouvoir devenir animateur TICE. L'avantage c'est que je reste dans l'enseignement et je profite d'apporter mon savoir sur les nouvelles technologies.

Bien sûr ce que tu fais n'est pas parfait... et c'est logique. J'ai passé mon temps à faire des choses imparfaites, il faut juste accepter l'imperfection en essayant de faire de son mieux.
Et puis "prends le temps d'ouvrir un bouquin, de te poser, de profiter de ta copine, bref, penser autre chose que l'école !"
Ce sera aussi efficace et moins culpabilisant en définitive.
Comme je te l'ai déjà dit si tu as envie qu'on en parle tranquillement sans que je sois le qui sait tout, ben tu me contactes. Demain, je file une semaine en vacances au Maroc... mais je reviens dans mon petit coin de Bretagne ! Bonnes vacances !

bonsoir...je suis prof des écoles depuis une vingtaine d'années et je me trouve imparfaite à peu près tout le temps c'est cette remise en question quotidienne qui fait que j'apprécie ce métier...Sinon Dimanche et Gasta ont tout dit...Moi, je suis en maternelle depuis pas mal de temps et je préfère car la liberté pédagogique est plus grande, je trouve. L'élémentaire, je trouvais ça plus rigide, trop cadré..Je pensais comme toi en début de carrière: charge de travail énorme etc..Mais j'ai appris, avec le temps, à aimer ce que je fais. Je lis pas mal de bouquins pédagogiques, je vais parfois à des conférences,je teste, bref je me forme encore et toujours..ce qui fait que je ne m'ennuie pas, chose essentielle pour moi ...Mais je ne
fais pas que ça!!
En ce qui te concerne, essaie de prendre encore un peu de temps avant de prendre la décision de tout laisser tomber. Organiser sa classe prend du temps, de l'énergie surtout la (les) première (s) année (s). Donc ce que tu vis en ce moment est....normal!
Sinon ton projet " formateur TICE" n'est pas mal du tout et c'est un bon compromis. Je te souhaite de tout coeur de le concrétiser..Bon courage et bonnes vacances !

PE dans quelques mois si tout va bien, les oraux sont dans un mois.
Après 15 ans de jobs alimentaires (pour moi en tout cas, car pour mes ex-collègues c'étaient des boulots hyper enrichissants et épanouissants....) j'ai fait un bilan de compétences. Et devenir PE m'a paru une bonne idée pour éviter l'ennui cérébral... Des élèves différents tous les ans, les programmes qui changent tous les 2 ans, la possibilité de changer d'école, être seul dans sa classe sans la hiérarchie qui passe dans le bureau tous les jours, me documenter sans cesse pour préparer les cours et me former, et essayer d'intéresser les élèves... On en reparle dans un an ou deux???!!
En tout cas je m'éclate à préparer le concours, mais la dernière ligne droite s'annonce compliquée, car mon meilleur ennemi c'est moi, et j'ai peur de me saboter, de ne pas aller au bout de peur d'échouer. Enfin j'en ai conscience donc il me reste 6 semaines à tenir!

Et bien je te souhaite de le réussir ce concours! La peur d'échouer ,beaucoup connaissent malheureusement...Et on échoue aussi parfois ( j'en ai raté des concours!)mais cela n'a rien à voir avec nos compétences.Dis toi tout simplement que tu n'as rien à perdre...

.

Bonjour les collègues à rayures,
Je suis prof d'arts plastiques depuis septembre, j'ai plein de questions.
la première, comment avez vous fait pour comprendre le "jargon" éducation nationale ?
Quand je lis le programme de ma matière, quand mes supérieurs hiérarchiques me parlent, j'ai l'impression d'être la dernière des demeurées.
J'ai été convoquée au rectorat en février, maintenant, j'ai deux "tuteurs".
Je me sens à peu près comme lorsue je passais le permis de conduire, le fait qu'on me dise ce que je dois faire me donne l'impression de ne pas être actrice, j'ai une classe sur deux dans laquelle les élèves fichent le bordel.
J'aime mon métier, j'aimerais juste trouver des solutions pour faire des cours qui me plaisent mieux, surtout pour savoir où je vais et non de rentrer dans leur système de tâtonnement qui m'exaspère. Le reste cela va, je trouve que j'ai moins de travail admiunistratif et de contrainte que dans mes anciennes professions.
j'espère aussi être titularisée (j'ai l'inspecteur le 6 mai, avec une classe épouvantable).
La cerise sur le gâteau est ma principale, qui est venue une dizaine de fois dans ma salle et a écrit un rapport à l'inspecteur, mais sur ses dix visites toutes ne lui ont pas donné de grain à moudre heureusement.
Voilà, quelques conseils seraient les bienvenus...

.

Mercie Zofie pour ce briefing complet, je suis en train de remettre de l'ordre dans mon classeur justement, de finir de remplir le fameux 'cahier de texte (où il y a la fameuse progression, et tout ce que tu me dis est à peu près ce que je pensais faire.
Qu'entendent-ils précisément par "mettre en, danger" et être "ethique", ?
J'ai quannd même eu une bonne surprise en ce jour de rentrée, je suis à l'aise avec le vidéopriojecteur, que j'ai eu il y a juste un mois et je sais rallumer mon ordi si les élèves le "plantent";
Je viens de recevoir aussi le rapport du DRH, la principale a dû y aller fort car o n lui a rappelé la priorité de l'accueil des stagiaires !!! (quand je passe devant elle, elle regarde ses chaussures, ostensiblement, devant tous y compris les élèves !
Je pratique la pensée positive, je me dis avant d'y aller que je vais avoir une journée sensationnelle.
j'ai lu le rapport du DRH, principal grief, je crisais après les élèves et ils avaient peur que je sois "fragilisée". J'ai vu juste deux fois le second tuteur (l'éplucheur), il est bête et discipliné, les élèves se conduisent le plus mal possible lorsqu'il est présent. Mais les troisièmes ont le DNB avec une épreuve d'histoire des arts donc si je m'y prends bien j'ai une "carotte" -ou un bâton, ce qui devrait m"aider.

donc merci pour tes conseils et la pensée du 6 mai prochain !!!

.

Merci encore à toi Zofie, pour ces explications, ethique a en gros remplacé "laîque", je pense qu'on est à peu près sur la même longueur d'onde, mais attention aux élèves, il y en a qui peuvent faire foirer une visite d'inspection, ce qui m'est arrivé la première fois ) mais ceux-là ne sont pas de ce genre, ceux-là savent juste faire les godiches pour freiner le cours et grâce à mes formidables tuteurs j'ai appris à parer ce genre de sabordage de cours ! du moins j'espère, quant à l'inspecteur , gare à ses oeillères j'ai constaté dans le rapport du DRH comment il déforme tout ce qu'on lui dit(mais cette fois là je ne m'en étais pas trop mal tirée)....donc en dire le moins possible et tout dans le sens que tu dis.

Merci de m'avoir prévenue de ce qu'il ne faut pas faire car j'ai été trop honnête avec eux c'est cela qu'ils me reprochent.
Notre formateur est, de plus, celui qui planifie tout cela sur le plan national puisque c'est le secrétaire du CAPES d'arts plastiques, je ne pouvais pas plus mal tomber...
Quant aux élèves, c'est effectivement un bon point d'appui, c'est quand même pour eux que nous sommes là !

honnêteté? je ne suis pas sûre qu'on trouverait ce mot chez La Rousse à Robe erre dans les couloirs du MEN

Non, c'est le point commun qu'ils ont avec certains élèves, la maligneté mais tout le monde n'est pas comme cela et de se rapprocher permet d'amoindrir le phénomène,.
Programme du week-end, aujourd'hui mon classeur et demain mon cahier de texte virtuel qui tel un fromage de gruyère, est plein de trous !

Je suis instit depuis 12 ans et depuis longtemps je cherche une issue... j'en ai envisagé plusieurs dans l'EN mais ce carcan administratif resterait (en plus je suis directrice), et c'est avec les remises en causes des parents d'élève ce que je supporte le moins.

Ce qui me manquait surtout c'était l'apport intellectuel : j'ai besoin d'enrichissement régulier. Là je suis en formation pour devenir psy. Depuis que j'ai commencé cette formation, je me sens beaucoup plus épanouie dans mon métier, car je n'ai plus ce manque.
La reconversion entre le fonctionnariat et le libéral s'articule très bien, donc mon projet pour les prochaines années c'est de m'installer progressivement en tant que psy (praticien en psychothérapie), en restant instit plein temps au début, puis mi-temps...

Mon ancien psy était instit, donc c'est une bonne voie.
Ce que tu dis est aussiune confirmation pour moi.
J'ai recommencé à peindre, si cela prend cette fois je serai dans la voie artistique.
le libéral pur me faisait peur car j'aime bien savoir comment les choses fonctionnent avant d'expérimenter, de ne pas avoir à apprendre dans le "feu de l"action", genre comme au permis de conduire.
J'ai eu tout faux avec l'éducation nationale qui est à fond dans les méthodes actives, où les gens dans l'ensemble ne sont pas des communicants et ne savent pas expliquer...
Ce que je déteste dans l'administration n'est en revanche pas l'administratif, mais le hiérarchique, les chefs quoi et je n'aimerais pas non plus l'être....
Je ne dis pas cela pour toi *Christelle bien sûr...

Je n'arrive plus à envoyer de messages personnels, comment je peux faire ?
C'est à propos de ce sacré inspecteur, je sais ce qu'il a dans sa tête avec ses sarcasmes et où il veut en venir avec ses histoires mais Zofie je ne peux pas te joindre...
Peut-être que si tu m'envoies un MP je pourrai te répondre ...

.

Bonjour,

je suis aussi PE.

J'ai sciemment choisi ce boulot pour une première reconversion. Je savais que ça ne durerait que quelques années, je pensais une dizaine. Ca présentait de multiples avantages pour moi:
- pas de compétition interne, pas de problème de salaire fluctuant, pas besoin de se vendre
- pas de pression hiérarchique directe, indépendance relative
- peu de relations avec les adultes
- gratification dans le fait de faire un boulot social, utile pour de vrai

Je savais que j'aurais la sensation d'en avoir fait le tour assez rapidement, d'autant plus qu'il y a très très peu d'évolution possible.

Aujourd'hui c'est reconversion, entamée depuis deux ans...j'attends de finir ma formation pour aller voir ailleurs, avec la trouille de l'insécurité financière bien sûr. Et l'impression d'être sclérosée par ce système qui nous infantilise dans tous les sens du terme.

Ce que je ne supporte plus c'est surtout que je ne peux plus faire mon boulot sereinement, je suis trop en rupture par rapport à ce qu'on me demande, entre autres choses qui font mal:
- je n'ai plus la patience, de répéter répéter répéter et de me creuser la tête à savoir comment aider ceux qui ne comprennent rien (je crois que je suis devenue intolérante aux "mauvais" élèves, enfin aux non scolaires quoi)
- je ne supporte plus le bruit, rien à faire ça m'empoisonne au quotidien, je vois bien que les collègues s'en plaignent moins que moi et ne voient pas d'inconvénient à traverser quelques moments de ruche bourdonnante de la part des gamins (je parle des bruits parasites mais aussi du bruit des élèves en activité nécessairement bruyante). Moi je ne peux plus, je ne rêve que de faire mon boulot toute seule dans un bureau calme...

Comment faites-vous pour gérer le bruit? J'ai l'impression que ma tolérance diminue d'année en année, est-ce que d'autres se retrouvent dans mon cas? Je n'ose pas en parler aux collègues...on va me répondre sans que ça m'aide forcément.

Je suis professeur d'arts plastiques stagiaire, redoublante.
Je commence à avoir moins de bruit du moins quand ils travaillent.
Je leur ai dit à répétition que je ne voulais pas de bruit.
Mais ils interrompent quand je fais cours, que j'explique ou montre des exemple.
Je vais essayer de les avoir aux notes, de rajouter une note de participation.
Je pratique peu de punitions également, juste pour chahut caractérisé.
J'ai lu un document sur le net qui est pas mal, il présente tous les modèles de discipline chose que nous n'avons jamais à EN.
Moi aussi c'est une reconversion, je ne supportais plus d'être éducatrice, j'avais exactement les mêmes constats que toi : ennui, pas de progression ^possible, sentiment d'inutilité...
Peut-être que le niveau ne te correspond pas moi non plus cela ne marcherait pas d'être professeur des écoles. Il faut trop changer de rythme, préparer des exercices, gérer des trucs....

Non en fait c'est que je n'ai plus la patience, au bout de seulement...dix ans! :/
J'ai fait tous les niveaux possibles du primaire et de la maternelle, il y a des classes avec qui j'étais beaucoup plus cool. Disons que tout s'est dégradé assez vite depuis 2008 je trouve, à tous points de vue. Je n'ai plus l'envie et donc j'ai vraiment du mal à me situer entre intransigeance et laxisme. Je crois que je n'ai jamais su d'ailleurs, j'ai toujours eu tendance à vouloir tout maîtriser et donc faire preuve d'autoritarisme, sauf que ça ne me correspond pas.
Je serais bien incapable d'enseigner en collège, j'admire vraiment les profs, je me ferais écraser en un rien de temps et ça me rappelle de trop mauvais souvenirs.

jJe te comprends si cela fait 10 ans ce n'est pas étonnant. Passe le concours d" IDEN, tu seras tranquille dans un bureau et on t'appellera Madame l'Inspectrice....
Cela ne doit pas être si dur que ça.
Personnellement ce sont les instit que j'admire, surtout de la maternelle.
Cela n'est pas encore gagné pur moi car ma tutrice a bien baratiné le principal ainsi que certains parents d'élèves, mais j'ai pu expliquer mon positionnement et le principal dont j'ai le fils en cours a l'air d'apprécier ma manière de concevoir ma matière qui est légèrement différente de celle d'autres profs, cela il saura l'apprécier je pense surtout si j'arrive à gérer mes classes...

Je déterre le sujet!

Je suis actuellement professeur des écoles après un passage par le journalisme.
Je suis T1 (j'ai eu le concours il y a un an et demi).
Et je n'en peux plus. Je crois que je ne suis pas fait pour ça. Je me suis mis en arrêt il y a un mois car je traverse une phase de dépression, et le boulot n'y es pas pour rien, mais comment en être sur ?

J'ai voulu être PE plus ou moins pour les mêmes raisons que altima :

- pas de compétition interne, pas de problème de salaire fluctuant, pas besoin de se vendre
- pas de pression hiérarchique directe, indépendance relative
- gratification dans le fait de faire un boulot social, utile pour de vrai
... Mais aussi diversité des tâches, stimulation intellectuelle, possibilité de s'améliorer, peu de chances de s'ennuyer....


Et pourtant je crois que ce boulot ne me correspond vraiment pas, pour les raisons suivantes :

- C'est un boulot "éparpillant" : Il y a tout un tas de trucs à gérer, entre l'organisation concrète/matérielle de la classe, la pédagogie, les corrections, l'administratif... Et tout ça sans avoir d'objectif clair : les IO sont tellement floues, je les lis et les relis sans comprendre comment les mettre en œuvre.
C'est comme si il y avait des centaines de fils à tenir en même temps, tous devant se tenir entre eux de façon cohérente.... Et mon cerveau n'arrive pas à concevoir l'image d'ensemble. Trop de questions, trop de directions possibles, ça fuse dans toutes les sens, c'est épuisant. Ces derniers temps, avant mon arrêt, j'essayais, mais je n'arrivais plus à me mettre à mes préparations car j'étais découragé d"avance. Alors j'avançais à l'aveugle, au feeling, mais ça ne marchais pas bien et je me voyais d'autant plus comme incompétent.

- La remise en question permanente de ce boulot peut-être stimulante, mais elle est aussi difficile à gérer en période de fragilité émotionnelle, et épuisante, aussi.

- Le fait de ne jamais voir le bout de son travail : on pourrait bosser 24H/24, il y aurait toujours moyen d'améliorer ce qu'on fait, ce qui est stimulant, mais aussi très décourageant....


Donc voila, aujourd'hui je ne me sens plus l'envie ni le courage de m'y coller, mais je ne sais pas du tout quoi faire d'autre qui me corresponde... Et je me dis que peut-être que ma dépression influe sur ma perception des choses, alors, je ne sais pas. Gros point d'interrogation, as usual....

Est-ce que certains d'entre vous ont le même ressenti ? Est-ce qu'à votre avis ce sont des raisons suffisantes pour lacher ? Je suis preneur de tout commentaire pouvant m'aider à avancer dans ma réflexion!

Pour faire court : oui.
J'essayerai de prendre plus de temps pour répondre et faire part de ma réflexion mais, en gros, ça donne ça : PE de 2009 à 2015. Arrêt depuis. Démission prévue fin 2018.

Bon courage...

Bonjour,
J'ai été prof des écoles pendant une quarantaine d'années. J'ai adoré mon métier, une certaine liberté d'actions et le plaisir de bosser avec les enfants. Comme toi le début n'a pas été très facile, une impression de ne pas être à la hauteur et un sentiment d'insécurité face à l'ampleur de la tâche. Puis on prend de l'expérience et du recul et le travail devient beaucoup plus facile et agréable.
Si tu as des questions plus précises n'hésite pas à m'en faire part par mp.
Bon courage !

@Boitachat : Je suis curieux d'en savoir plus, du coup

@Gasta : Merci de tes encouragements. Je n'hésiterais pas si j'ai des questions plus précises.

Hello Ben44

Je suis T1 comme toi, je me suis reconvertie professionnellement pour avoir un peu plus de temps libre sur plan perso car je faisais un taf qui monopolisait pas mal car j'adorais.
Mais comme toi, j'ai vite déchanté.
Mon année de PES s'est bien passé malgré le fait qu'il y avait ces 30 pages faisant office de mémoire. je me suis mise la pression pour tout : la classe et le mémoire.
En plus de ça, j'ai eu de gros soucis sur le plan perso à gérer et j'ai terminé l'année difficilement.
Je ne sais pas comment cela s'est passé pour toi mais,je trouve le début d'année hyper stressant : les aléas du mouvement font que tu commences déjà dans l'instabilité, puis, une fois l'affectation prononcée c'est le chaos : tu pédales dans la semoule sur la période 1, puis vacances de toussaint tu t'éparpilles à vouloir trop faire. Perso, j'ai à nouveau eu des complications perso qui ont fait que .... BIM ! dépression.
Je ne sais pas pour toi, mais je suis très perfectionniste. Soit ça doit être parfait, soit c'est nul. Il n'y a pas de juste mesure (pour le moment mais j'y travaille). Et comme tu le dis, il y en a tellement que c'est dur de s'y retrouver.
J'ai trouvé une façon qui semble me correspondre pour travailler avec moins de pression, j'avais déjà fait ça l'année dernière, ça m'a plutôt bien aidée. Là je la teste à nouveau sur cette période.
Et puis là, vu mon état, j'ai décidé de tenter une P3 "à la cool", pour l'instant ça marche plutôt pas mal. J'essaie aussi d'être bienveillante vais à vis de moi-même en me rappelant que quoi que je fasse, j'essaie de faire de mon mieux avec les ressources que j'ai, et que malgré tout c'est toujours mieux qu'un remplaçant.
Si tu veux parler en MP de tes méthodes de travail, n'hésites pas.

Bonjour Ben44, Doodooshka, Boitachat et tous les autres profs des écoles !

Je suis nouvelle sur le forum, je me suis inscrite car j'ai lu vos échanges sur le métier et j'ai voulu participer. Je suis PES en TPS-PS et je galère depuis le début de l'année. J'ai été arrêtée 2 semaines pendant la 1ère période, 6 semaines en P2, une semaine en P3 (youpi), et là je suis de nouveau en arrêt pour 2 semaines... Vais-je réussir à faire une période complète?! That is the question

Pour résumer, j'ai des tendances dépressives depuis plus de 5 ans, qui m'ont à peu près permis de faire des études (en langues étrangères) mais pas d'enseigner, lorsque j'en ai eu l'occasion, pendant plus d'un mois et demi sans craquer (pas de goût pour le travail, grand stress, impossibilité de m'organiser et de me mettre à la tâche, tendance au désespoir et à la rumination, démission). C'était lors de séjours à l'étranger : j'étais assistante de français dans des collèges en Roumanie et en Ecosse, mais les expériences ont tourné court. Un psychiatre m'a dit que j'étais bipolaire et m'a prescrit un médoc régulateur de l'humeur mais ça n'a rien changé. J'ai compris plus tard que j'avais des difficultés à gérer mon hypersensibilité, ce qui me procurait un grand mal-être.

A mon retour d'Ecosse, j'ai suivi les conseils de certains amis qui me disaient qu'ils me voyaient plus enseigner en primaire qu'en collège, et je me suis inscrite en M1 à l'ESPE pour préparer le concours. Mon année de M1 a été pleine de doutes : suis-je sur la bonne voie ? Est-ce que j'ai bien fait de faire ça ? Est-ce que c'est vraiment ça que je veux faire ?... mais j'étais dans un groupe de travail solide et motivé, et grâce à notre travail collectif, j'ai eu mon concours. En septembre, j'ai été parachutée dans une classe de 30 TPS-PS, moi qui ne connaissais rien à la maternelle ni aux enfants en bas âge... Forcément, l'angoisse, le stress, l'incapacité de me motiver et de m'organiser, ont repris le dessus... A l'ESPE ils m'ont mise en dispositif d'accompagnement personnalisé de niveau 3 (dit "d'alerte"), ce qui veut dire que mes tuteurs me suivent d'un peu plus près, et que je vais avoir une visite-conseil de l'IEN, mais moi je me sens plus fliquée qu'autre chose. Mes difficultés concernent autant "le fond" (les activités) que "la forme" (gestion de classe), mais j'ai fait de gros progrès en termes de posture et d'autorité. Pas encore assez pour ma tutrice, qui trouve que je ne progresse pas assez vite.

La nouveauté c'est que sur les conseils d'un médecin, je vais voir un psychiatre depuis plusieurs semaines, qui m'a prescrit un antidépresseur. Il m'a arrêtée 2 semaines, à la suite des vacances de février, pour que je m'habitue bien au traitement et qu'il fasse effet. Je le prends depuis 3 semaines maintenant et je n'ai plus d'idées noires, je suis plus dynamique, j'ai envie de faire des choses, et repenser à l'école m'angoisse moins. Il y a quelques jours à peine je ne me voyais pas y retourner, je pensais démissionner pour éventuellement reprendre des études de psycho, mais depuis ce matin ma raison que dit qu'il faut que je persévère un peu plus dans l'enseignement avant de me tourner vers autre chose. Surtout que j'ai des idées mais c'est que des métiers qui vont me demander encore 12000 ans d'études : journaliste, prof de yoga, psychologue... Donc bon, je vais essayer de persister un peu dans l'enseignement.

Reste le problème de fond, à savoir que les TPS-PS ça ne m'enchante vraiment pas, c'est pas mon truc... Ca paraît bête de se focaliser là-dessus alors que j'aurai probablement un autre niveau l'année prochaine, mais quand on n'est pas à l'aise avec les tout petits le temps paraît long, et puis si ça se trouve ça se passera pas mieux avec un autre niveau. J'ai espoir que l'antidépresseur me motive à mettre en place des projets qui me plaisent et qui soient adaptés à eux, mais j'ai peu d'idées, et il faut faire beaucoup de recherches pour peu de résultat, j'ai l'impression de patauger en permanence...

En me relisant j'ai vraiment l'impression d'être complètement abrutie, je me dis que "c'est quand même pas si compliqué que ça que de s'occuper de petits !", mais en fait si, je trouve ça compliqué de trouver des activités "intéressantes", qui aient du sens, d'organiser les progressions... Et en particulier pour quelqu'un que les enfants de 3 ans n'intéressent pas (ça semble un peu dur mais c'est ce que je ressens parfois).

Voilà, c'était mon témoignage de PES un peu en perdition mais qui va essayer de finir l'année tant bien que mal... Merci de m'avoir lu, je suis preneuse de conseils/retours/opinions, sur l'année de PES, sur les moments de découragement et ce qui fait qu'on remonte la pente, sur les antidépresseurs, sur vos méthodes de travail pour les TPS-PS, sur comment survivre avec des TPS-PS... tout ça tout ça

Salut Albanette,
Je me reconnais tellement dans ce que tu écris!
De la même façon, moi cette année ce sont les PS/MS qui m'ont fait le plus galérer : je ne savais absolument pas quoi leur faire faire, d'autant que le programme est vraiment abusivement flou (15 pages pour 3 années scolaires, démerde toi mon coco).

Bref. J'ai déjà parlé de mon ressenti dans un précédent post.
Et ce que tu écris me donne envie, du coup, de partager mon évolution depuis que je l'ai écrit.
J'ai beaucoup bossé sur moi par moi-même, avec ma psychologue et via un bilan de compétence. Et bien sur par la méditation : j'ai fait une retraite d'une semaine qui a fini de me retourner le cerveau (dans le bon sens du terme).
Aujourd'hui je ne suis absolument plus en dépression (mais bien sur je reste méfiant : je sais désormais que ça peut revenir si on ne fait pas gaffe à certains trucs.

Je suis en arrêt jusqu'aux grandes vacances, suite à quoi soit j'aurais obtenu une dispo pour l'année prochaine, soit je démissionnerait. Et j'ai désormais un projet pro : je vais essayer de devenir intermittent du spectacle, principalement par la musique.

Voila, juste pour dire que des fois aussi dans la vie ça va mieux!

Bonjour à tous les maitres et maitresses zèbres,

J'ai été diagnostiquée il n'y a pas longtemps grâce (ou à cause) du travail : ça me rendait folle ! Je suis en CE1-CE2, je n'avais jamais eu ces deux niveaux, jamais eu de double-niveau et en octobre, je m'ennuyais vraiment vraiment beaucoup. J'avais le sentiment d'avoir fait le tour de mon métier. Je ne trouvais pas du tout ma place dans mon équipe. J'étais à deux doigts du burn-out et je suis allée voir un hypnotiseur pour qu'il m'aide à prendre une décision "démissionner ou non"? Il n'a pas répondu à ma question mais m'a dit "vous êtes surdouée, Madame". Ok très bien, je fais le bilan, et effectivement, je suis HP.

Je vais beaucoup mieux dans mon travail car avec mon retour de bilan, je me suis rendue compte que j'adorais transmettre et expliquer les choses clairement (pourtant, j'ai toujours l'impression de faire ça n'importe comment). Ça m'a conforté dans mon choix d'être enseignante (qui n'était pas du tout une vocation) et surtout, je n'ai aucune idée de ce que je pourrais faire d'autre (enfin des idées concrètes, réalisables... des douces utopies j'en ai plein !)

Bref, le truc qui me sauve, c'est aussi que je me suis rendue compte que j'étais bien plus à l'aise avec les enfants qu'avec les adultes. Je suis très proche d'eux. Dans ma classe, je suis moi-même (et les élèves m'ont souvent dit, très spontanément "Maitresse, t'es bizarre !") et les élèves me le rendent bien : je me sens appréciée et je les vois progresser. Pour une fois que je ne me sens pas nulle nulle nulle !

Dans mes premières années (je suis T4, je n'ai pas non plus une grande expérience), ça a été très très très très dur. Depuis, j'ai lâché l'affaire du travail administratif et je suis un peu en freestyle dans ma classe (on croit que j'improvise mais je sais où je vais dans ma tête). Je m'ennuie quand même : la pire année a été celle où j'ai gardé un niveau que j'avais déjà eu. Alors, je change chaque année (de niveau, d'école) et je choisis des secteurs très difficiles. Seulement voilà, je viens de participer au mouvement et j'angoisse totalement à l'idée d'avoir un niveau que j'ai déjà eu et même à l'idée d'avoir un niveau simple (alors que je revis en double-niveau...) Et comment vais-je faire, une fois que j'aurais eu tous les niveaux ? J'ai aussi peur de m'épuiser à changer tout le temps (et pourtant, je n'arrive pas à faire autrement).

Voilà, mon premier message sur le forum pour ceux qui partagent les angoisses de prof ! Courage, c'est un beau métier et on peut prendre vraiment du plaisir si on arrive à lâcher un peu prise (oui, je sais, c'est un conseil dur à mettre en pratique).

Hello les PE,
J'ai été professeur des écoles pendant 6 ans, ce boulot que j'aimais au début a fini par m'épuiser émotionnellement, pour toutes les raisons que vous avez exposées dans vos différents posts. J'ai fait un burn-out en mai 2013 suivi d'une année d'arrêt maladie et d'une reprise d'études en 2014 (un master en alternance dans le secteur du web).
J'ai démissionné de l'éducation nationale en 2015 pour mon année de M2 car le renouvellement de ma dispo m'a été refusé. Je n'ai pas hésité malgré le caractère irreversible de cette démission, car je savais déjà que je n'y retournerai pas. Bon, je vous passe les commentaires des gens qui ne conçoivent pas qu'on quitte la fonction publique, "et la sécurité de l'emplooooi"...

Je bosse donc maintenant dans le web. Je n'ai jamais regretté ce choix, l'EN ne manque pas du tout je crois que j'y aurais laissé ma peau et ma santé mentale si j'étais restée contre mon gré