La mouche HQI ou la mise en abime improductive

D'après ce que je lis sur ce forum, les zèbres semblent souvent caractérisés, entre autres, par une grande lucidité sur leur propre comportement et leurs émotions. C'est sans doute une qualité la plupart du temps.

Pour ma part ça m'amène assez souvent à un comportement intellectuel stupide que j'appelle la mise en abime improductive. En gros ca consiste à commencer un certain cheminement de pensée sur quelque chose, puis d'un seul coup de changer de perspective et de regarder d'un autre point de vue plus large, le quelque chose, + moi essayant de le comprendre. J'analyse alors quel sont les sentiments, les peurs, les espoir sous jacents à mon cheminement de pensée. Puis rebelote je me mets à analyser une partie de mon analyse, essaie de comprendre les raisons cachés et les implicites de ce bout d'analyse, et hop, hop hop... Rapidement, j'oublie la pensée initiale et je me retrouve à essayer de comprendre de manière récursive ma propre pensée avec l'impression d'être dans la cuvette des WC apès avoir tiré la chasse.
Ca finit le plus souvent par la fatigue et par un arrêt arbitraire: (STOOOOOP!!). En général, après 10 secondes de calme, je commence à réfléchir à cette stupide pensée récursive qui ne mène à rien, et ...STOOOOP!!!

Voilà, sans doute le sujet a t'il déjà été abordé ailleurs? Si oui, je veux bien savoir où. Sinon j'aimerai savoir si il vous arrive aussi de perdre votre temps et votre santé mentale dans des stupidités pareilles. Ensuite pensez vous qu'une telle pensée récursive peut être productive? En gros comment mettre des points d'arrêt pertinents, et donc non arbitraires.

Il y a peu de temps, j'ai trouvé une analogie amusante avec une mouche en vol. J'aime bien observer les animaux et les insectes. Contrairement aux humains, on peut les fixer de manière complètement mal-élevé, c'est pas grave. Ca fait quoi d'être un chien, un écurueil, une fourmi? Le risque est toujours grand de faire de l'anthropomorphisme, mais faute d'être juste c'est en tout cas amusant! Et puis, c'est un peu ce qu'on fait lorsqu'on essaie de se mettre à la place de quelqu'un d'autre, non? La fameuse empathie, n'es ce pas de "l'auto-morphisme"?
Bref, la mouche donc. Essayer de se mettre dans la tête d'une mouche en vol est assez déstabilisant. Je parle des grosses mouches lourdes et un peu pataudes. Va t'elle vraiment quelque part? Ca n'en a pas l'air. Elle ne donne pas non plus l'impression de se promener au hasard. Il y a un coté n'importe quoi mais aussi très concentré dans sa manière de voler. Et cette façon de se cogner dans les fenêtres, les murs, de te rentrer dedans comme si elle ne te voyait pas, pour juste après toute étourdie faire genre mais non pas du tout, je voulais me poser exactement là!
Et là le flash! Je me suis dit que c'est un peu comme si elle volait en marche arrière en tentant désespérement de se regarder voler.
Un peu comme certains essaient de se regarder penser...

fabris a écrit:Essayer de se mettre dans la tête d'une mouche en vol est assez déstabilisant. Je parle des grosses mouches lourdes et un peu pataudes. Va t'elle vraiment quelque part? Ca n'en a pas l'air. Elle ne donne pas non plus l'impression de se promener au hasard. Il y a un coté n'importe quoi mais aussi très concentré dans sa manière de voler. Et cette façon de se cogner dans les fenêtres, les murs, de te rentrer dedans comme si elle ne te voyait pas, pour juste après toute étourdie faire genre mais non pas du tout, je voulais me poser exactement là!
Et là le flash! Je me suis dit que c'est un peu comme si elle volait en marche arrière en tentant désespérement de se regarder voler.
Un peu comme certains essaient de se regarder penser...

bzzzzz, et toi, tu as fait exprès de venir dans la savane t'es rentré en looping arrière ?
paraît que les zèbres ont des yeux derrières la tête, comme les drosophiles !
Il y a peut-être un lien génétique plus proche qu'on ne croit finalement.
Bon, ben ça ne te fera pas avancer dans tes réflexions auto-cursives tout ça.
Bon vol !

Je ne sais pas si ça correspond à ce que tu décris, mais il m'arrive souvent - et des lecteurs de mon blog me l'ont dit aussi - que j'avais une curieuse propension à être à la fois sur le vélo et à la fenêtre en train de me regarder pédaler.
Je le fais d'autant plus que j'ai pas mal d'angoisses et d'anxiétés et que, forcément, j'essaie d'en démonter le mécanisme dans l'espoir de le stopper.

Il me semble que c'est une situation typiquement zèbre : à la fois de passer à un procédé de cognition "méta" (prendre un point de vue qui englobe et rend raison de ce qu'on était en train de penser) et de laisser filer les analyses les unes à la suite des autres.
Je pratique souvent la "dédoublement" qui consiste à s'analyser soi-même en plus des autres, à se représenter mentalement une scène, une action comme si j'y étais extérieur (et après les petites voix me disent qui je dois tuer . ).

En revanche, je pense que les zèbres ont la fâcheuse tendance à être entraîné par leurs pensées plutôt qu'à les guider vers quelque chose : si de ses analyses, de ses expériences de pensées ("si j'étais une mouche...), des ses découvertes d'incohérence dans des raisonnement, on ne fait rien qui aille dans le sens d'une construction, les pensées continuent de défiler sans se fixer, indéfiniment.

J'ai souvent cette impression de vivre les choses à la fois de l'intérieur (acteur) et de l'extérieur (spectateur).
avec cette manie de creuser et farfouiller ...je serais plutôt "mulot des prairies" que mouche volante. Bon je m'accomode bien aussi des petits trous dans le mur. Explorer sans être vue

hihi, moi aussi je dis stop, mais ça veut pas s'arréter.
il faut toujours qu'il y ait un raisonnement contraire ou avec une vision exterieure.

zheibr a écrit:Et puis finalement à force de creuser et farfouiller autant, faut pas que je m'étonne de m'être retrouvée dans le fond d'une tranchée. Chez moi ce serait plutôt la version "mulot des prairies" que mouche volante.

Mon dieu, mais quel ménagerie!...

Prosopeion a écrit:En revanche, je pense que les zèbres ont la fâcheuse tendance à être entraîné par leurs pensées plutôt qu'à les guider vers quelque chose : si de ses analyses, de ses expériences de pensées ("si j'étais une mouche...), des ses découvertes d'incohérence dans des raisonnement, on ne fait rien qui aille dans le sens d'une construction, les pensées continuent de défiler sans se fixer, indéfiniment.

Oui, c'est le côté improductif de la chose...
C'est marrant dailleurs comme certains fils de discussions ici ont parfois un cheminement approchant. On part d'un sujet et puis hop, hop hop...! Heureusement dans ce cas, tout est écrit, on peut donc revenir en arrière pour voir d'où on vient.

mais on peut finir par rendre tout ça productif, ou bien le laisser en bruit de fond réconfortant, ou bien le ralentir, ou bien le faire taire...mais c'est tout un art qui se construit dans le temps ! Sinon le hamster dans la ptite roue qui tourne, s'épuise...

je ne sais pas si c'est typique des z...je sais qu'il y a des formes de pensée qui tournent en boucle chez bcp de gens...en revanche les arboresecences et l'exploration de différentes pistes c'est différent...

j'ai connu les deux formes...la boucle étant insupportable et ne me ressemblant pas...

et vous ?

la ménagerie se diversifie : bienvenue au hamster

Tout le monde est là? Le déluge peut commencer?

Attendez j'arrive!!
Affublée obligeamment dans mon enfance par ma chère mère du sobriquet de "grande dinde", me sentant souvent un peu "grosse vache", me comportant souvent comme un chat, étant fine mouche et enfin étant irrémédiablement un drôle de zèbre, est-ce que je suis qualifiée pour monter dans l'Arche ?? (j'ajoute la mémoire d'éléphant)
J'amène quelques copines...