Attention, imposture en vue... :S

Le titre de ce post montre bien comment je me sens... Important : je n'ai jamais passé de test et je n'ai jamais vu de psy de ma vie.

J'ai 24 ans et je suis Québécoise. Depuis quelques temps, je suis à la recherche de ce qui me fait sentir comme je me sens, c'est à dire toujours un peu à côté de la plaque. Un exemple : j'ai déjà dit à ma mère que je n'avais pas peur de mourir, dans le sens où je n'ai pas peur du moment où ma vie s'achèvera, mais que j'avais peur qu'une fois morte, s'il y a quelque chose après, que tout le monde sache où aller sauf moi. J'ai commencé cette recherche en regard de ce que je fais présentement comparativement au potentiel qu'on me donnait jeune. J'ai fais deux DEC (au cégep, après le secondaire, avant l'université) un préuniversitaire en Sciences humaines, parce que je ne savais pas où aller, j'avais envie de tout faire, l'autre Technique en muséologie, mais pas trouvé de travail, me voici maintenant en DEP (diplôme professionnel) en secrétariat parce que je veux finir par travailler... J'ai déprimé un peu rendue là parce que toute ma famille se disait que j'irais à l'université... Une fois pendant ma dernière année de secondaire, ma marraine que j'adore, je l'ai presque engueulée parce qu'elle racontait à quelqu'un que j'étais une élève douée et que j'irais au cégep et puis à l'université et, déjà là, je n'avais aucune idée de quoi faire de ma vie, alors j'ai explosé, crise de larme etc.

Je me suis même demandé si j'étais bipolaire ou quelque chose comme ça, mais je ne me reconnais pas dans la définition. Bien que j'aie des tendances à la déprime, ce n'est pas de l'ampleur de la bipolarité. Et je dirais que plutôt que des périodes de «High», j'ai surtout des périodes de curiosité exacerbée où je me passionne pour un nouveau sujet, je veux tout savoir, et puis ça change, je vois autre chose qui m'intéresse, je veux tout savoir là-dessus (du coup, je me retrouve à ne pas connaître un sujet en profondeur en particulier et j'ai toujours des piles de livres à moitié finis de lire sur ma table de chevet). En faisant des recherches, je suis tombée sur un article, (j'aurais mis le lien, mais j'ai pas le droit...). Et malgré mon sentiment atroce de prétention mêlé à un sentiment d'imposture (pour qui tu te prends quand même? tu te fais des scénarios comme toujours!...), je me suis reconnue dans cette description du zèbre... quoi que je comprenne pas encore tout à fait ce que ça veut dire... 

À l'école je réussissais bien, j'étais une première de classe, et au secondaire (de 12 à 17 ans) j'ai été placée dans un groupe spécial, le PEI, avec d'autres gens qui avançaient vite comme moi, du coup, ça s'est bien passé, mais ayant eu deux cours dans des groupes réguliers (parce que l'option que j'avais choisie n'était pas disponible en PEI) m'a confirmé que si j'avais eu à faire tous mes cours au régulier, j'aurais probablement trouvé le secondaire très difficile, et je crois bien que je n'aurais pas eu d'amis, parce que tout le monde me trouvait bizarre dans ces cours. Et même mes profs de PEI me trouvaient «mystérieuse» (c'était leur propre mot). Je n'étais pas la meilleur du groupe tout de même. 

Dans la description du zèbre, je me suis reconnue dans le fonctionnement du mode pensée et aussi dans la description de sa personnalité : estime de soi basse (et c'est hyper souffrant, même si je travaille dessus), hypersensibilité (surtout la recherche de valorisation), la lucidité menant à une constante remise en question de soi (je me dis souvent que j'aimerais être moins intelligente pour avoir conscience de moins de choses et ensuite je me dis que je suis prétentieuse de penser que je suis intelligente), besoin d'anticipation et de maîtrise (c'est tellement vrai, on dit que le zèbre a du mal vivre le carpe diem, en ce qui me concerne, je me force à le vivre, sinon, je deviens folle à force d'anticiper) et finalement, la difficulté du rapport aux autres (je suis une solitaire et je me suis souvent demandé - et c'est encore le cas - si c'est normal... j'essayais une fois d'expliquer à quelqu'un la dichotomie entre mon besoin d'être seule et mon besoin d'être valorisée, rassurée et aimée et il ne comprenait pas...)

Mais là où je me sens imposteur, c'est que ayant fait des tests de QI à la validité discutable sur le net, je me rend compte que la pensée mathématique semble être très importante, et les math n'ont jamais été ma force, les chiffres n'ont que peu de signification pour moi. Je suis douée pour l'écrit: je comprends les notions de français de manière presque instinctive (du coup je n'arrive pas à les expliquer quand on me demande de l'aide). J'adore écrire des récits, je les vois en images dans ma tête, je n'arrive pas bien à les dire, mais j'arrive à les écrire de manière cohérente et jolie. C'est la même chose en dessin, je ne peux pas me rappeler depuis quand je dessine parce que au plus loin de mes souvenirs, je l'ai toujours fait. J'ai compris la perspective assez instinctivement comme pour le français et je ne comprenais pas, toute jeune, que mes camarades ne sachent pas faire un carré en 3D. Quand je raconte aux gens mon cheminement post-secondaire, tout le monde me demande pourquoi je suis pas allée en arts... parce que trop de choses m'intéressaient...

Donc j'ai fait plusieurs test gratuits sur le net, pas un de pareil, validité pas claire comme je disais... Le premier, vers 15 ou 16 ans, j'avais eu 132, à ce moment-là... Plus récemment, j'en ai refait et j'ai obtenu 139 et même 143 (ce que je crois être des conneries...), et un où j'ai eu 104 ! Un test chronométré de 10 à 20 secondes par question et quand je suis chronométrée, je fige, panique : je regarde la question sans la voir, les putains de dominos et de cartes ne signifiant plus rien d'autre que des putains de dominos et de cartes... J'ai essayé le pré-test Mensa qui m'a donné 32 sur 40. Je sais que la seule façon de savoir est consulter un psy et de passer un test officiel, mais je ne sais pas comment on fait (on appelle un psy et on dit simplement «je veux passer un test de QI?»?), je suis certaine par contre que ça coûte cher et j'ai pas un rond pour le moment et payer cher pour me faire évaluer en état de stress intense et tout rater, ça me tente plus ou moins... surtout si c'est pour me faire dire que «ben non, t'es normal espèce de prétentieuse», alors je vais me retrouver devant un trou noir encore... 

Ok, j'ai trop écrit là ?! Oui, j'ai trop écrit... je suis désolée, je ressens tellement le besoin de me justifier dans ma recherche, je me dis que comme ça, si je suis pas à la bonne place, quelqu'un va me le dire.

Abou, 

Je ne suis pas testée non-plus, et pourtant, j'ai trouvé ici des soutiens et un réconfort. Nous ne sommes pas seules, pas seules à rencontrer des choix d'orientation, professionnelle comme affective. 

J'espère que tu trouveras des soutiens et des réponses à tes questions ! Bienvenue sur le forum

 Salut Abou!!

Merci à vous deux !

Asperge a écrit:Tu ressembles à nombre d'habitants du coin...

Tu vois, cette petite phrase, ça me rassure un peu...

Bonjour et bienvenue à toi cousine québécoise !

Je crois que les gens d'ici ont beaucoup plus de questions que de certitudes et tant mieux car à mon avis c'est ce qui fait la richesse de ce lieu !
C'est au travers des doutes, interrogations et expériences des autres que l'on apprend à mieux se connaître, à se sentir moins seul et que l'on réussit à avancer.
Les questions que tu te poses sont légitimes et tu n'as aucune raison de te considérer imposteur ou prétentieuse !
Ici, il y a des gens testés, des non-testés (comme moi) et cela ne fait aucune différence. L'essentiel, c'est que tu t'y sentes bien !
Encore bienvenue et au plaisir de te lire !

Bonjour Abou,

Je trouve effectivement que beaucoup de traits de l'adulte surdoué ressortent de ta présentation. Je t'ai mis ci-dessous (si cela t'intéresse et si tu ne l'as pas déjà vu) un lien ; c'est un inventaire assez complet des caractéristiques que l'on peut rencontrer chez les HPI. Je m'étais amusé à les cocher pour avoir une idée de combien de ces caractéristiques je pouvais présenter. 

Caractéristiques et problématiques de l'adulte surdoué

Mais je pense que tu pourras trouver ici réconfort et compréhension de la part des habitants.

Bienvenue  et bonne balade.

Bonsoir Abou, et bienvenue !

ici, on ne demande rien à l'entrée, et du coup ... personne ne peut être un imposteur/une usurpatrice (pas trouvé le féminin d'imposteur ...) ^^

Explore, fais-toi ton idée, et si ça te dit ... reste encore un peu.

A bientôt !

Merci Equus ! J'ai pas noté combien de caractéristiques me correspondaient, mais j'en ai une bonne quantité. Malgré le fait que je me reconnaisse dans les descriptions, seule la mesure du QI peut diagnostiquer un zèbre, et ce genre de test m'angoisse au plus haut point.

Merci Ardel ! En effet, imposteur, j'ai pas trouvé non plus au féminin! Impostrice, imposteure, imposteuse sonnent tous faux (et sont incorrects surtout), surtout le dernier XD. Alors c'est un signe, je dois arrêter de me considérer comme tel !

Bienvenue parmi nous !
Pour moi, il ne fait aucun doute que tu as ta place ici. Le sentiment d'imposture est lui-même un signe fort de douance, parce qu'on fait souvent plein de choses, que selon les gens on sait "tout sur tout", alors que de notre point de vue on sait n'avoir qu'effleuré... en profondeur ;-)
Passer un test est une étape dans la vie d'un zèbre, qui vient quand il est temps. La solution la moins cher est d'aller passer le test Mensa, qui vaut ce qu'il vaut, mais qui est quand même un bon indicateur.
Mais je le répète, je n'ai pas de doute sœurette ! :-)

Ps: j'ai passé le test Mensa avec zéro faute en moins de temps que tous les autres participants... et je me sens imposteur parce que, à cette période, je faisais de la programmation orientée objet et j'ai l'impression que ça m'a bien aidé dans la logique, et je ne suis pas certain que je ferais aussi bien aujourd'hui. J'ose même pas refaire le pre-test en ligne pour dire... et j'avais peur de passer de "l'intelligent chez les neuneus" au "neuneu chez les intelligents" en allant chez Mensa, ce qui m'a retenu de les rejoindre pendant 3 ans. Sentiment d'imposture, doutes, exigences... You're not alone! ;-)

J'ai également passé le test Mensa...J'ai considéré que c'était un moyen peu coûteux pour me faire une idée. Mais maintenant que je l'ai réussi, je ne sais pas quoi en penser...Et surtout, il y a (je ne sais pas s'ils représentent un part importante) des gens chez Mensa qui ont raté ce test et qui sont ensuite rentrés avec les résultats de leur WAIS...
Après réflexion, je crois en fait qu'on ne peut donc en tirer aucune conclusion (ni quand on échoue ni quand on le réussit).

J'ai fait une recherche pour savoir où trouver un psy spécialisé en douance et c'est pas compliqué finalement, il y a qu'à aller dans le répertoire de l'ordre des psychologues du Québec, on tape sa région et le type de problème et tac : la liste des psy les plus proches de chez toi qui s'occupent de ce que t'as (ou que tu crois avoir). Vivant en région, je croyais que j'aurais à faire 1h en voiture pour en trouver un, mais non, tout près de chez, il y a une psy qui s'occupe de douance... Je vais pas la contacter, j'ai pas plus d'argent qu'hier ^^ , mais je sais qu'elle est là et que ce serait sans doute pas aussi compliqué que ça n'y parait... Mais, même en ayant les moyens, je crois pas que je prendrais rendez-vous tout de suite, je dois surtout laisser retomber cet espèce de... je dirais pas engouement, plutôt excitation mêlé à de l'inquiétude, suscité par ce nouveau truc. 

Vous dites avoir passé le test Mensa, aviez-vous peur? ou alors vous vous êtes dit «advienne que pourra!»?

abou a écrit:Vous dites avoir passé le test Mensa, aviez-vous peur? ou alors vous vous êtes dit «advienne que pourra!»?

Pour ma part, j'essayais effectivement de me dire "advienne que pourra"!
Mais c'est toujours plus facile à dire qu'à faire !
Quand c'est le premier test que l'on passe en rapport avec "l'intelligence" et qu'on  se reconnait dans beaucoup de traits caractéristiques aux zèbres, on aimerait secrètement que le résultat confirme...Donc une certaine pression à gérer malgré tout...(-> même si finalement je crois qu'il ne confirme pas grand chose !)
Pour le test lui-même, je dirais en toute modestie qu'il n'y a rien de très difficile mais que c'est surtout le facteur temps qui prime : il faut aller vite ! Et en général, je perd une grande partie de mes moyens dans ces conditions donc cela ajoute quand même au stress. (au passage, il y a des posts Mensa ici...)
Je pense malgré tout que c'est moins "effrayant" qu'avec un psy mais le truc c'est que ça ne t'apporte pas les mêmes réponses...
Pour résumer et y trouver un point positif, il m'a quand même donné un peu plus confiance en moi pour passer un vrai test auprès d'un psy (un jour... ).