HS : anarchisme et homme
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HS : anarchisme et homme
Bon, j'espère qu'on me pardonnera la création de ce fil, totalement en décalage avec le reste du forum, mais là j'aurais besoin d'explications. Je suis en train de lire l'ouvrage L'anarchisme de Daniel Guérin, théoricien du communisme libertaire ; et je retombe toujours sur le même problème. L'auteur y explique que l'anarchisme est possible en se basant sur deux composantes : l'individu et les masses. Or, il insiste bien plus sur le bien-être de l'individu que ses "obligations" par rapport à ses congénères ; on verrait parfois poindre l'idée qu'il faut un homme nouveau avant que l'anarchisme puisse s'installer. En somme, un déroulement inverse à celui du communisme. J'y vois presque un fantasme, qu'on voit tant chez les communistes libertaires ou anarcho-collectivistes/syndicalistes que chez les anarcho-capitalistes : il faut un homme bon, débarrassé de toute sa malhonnêteté pour qu'une société sans autorité émerge. Si quelqu'un peut m'aider, parce que d'après moi ça tient pas debout.
Une autre question, plus terre-à-terre : étant étudiant, j'entends souvent parler d'autogestion. Soit, pourquoi pas. Mais qu'attendent les personnes la revendiquant ? Qu'une loi vienne instaurer l'autogestion comme système légal dans les entreprises ? Y a t'il en France un obstacle juridique à la création d'une entreprise autogérée (car revendiquer c'est bien, montrer la voie c'est mieux) ?
Une autre question, plus terre-à-terre : étant étudiant, j'entends souvent parler d'autogestion. Soit, pourquoi pas. Mais qu'attendent les personnes la revendiquant ? Qu'une loi vienne instaurer l'autogestion comme système légal dans les entreprises ? Y a t'il en France un obstacle juridique à la création d'une entreprise autogérée (car revendiquer c'est bien, montrer la voie c'est mieux) ?
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
"Je n'ai pas assez de foi dans la nature humaine pour être anarchiste."
John Dos Passos
John Dos Passos
Re: HS : anarchisme et homme
Tu as mis le doidt sur la folie des anarchistes(je suis un repenti),ils révent d'un monde ou l'homme, tel qu'il a toujours été,n'a pas sa place;et pointe cette horreur absolu de l'homme nouveau si chèr aux nazis et communistes.
Demandent leur comment ils géreront les psychopathes et autres dans leur merveilleux monde.
Demandent leur comment ils géreront les psychopathes et autres dans leur merveilleux monde.
cleobule- Messages : 200
Date d'inscription : 01/05/2010
Age : 54
Localisation : kemper
Re: HS : anarchisme et homme
Bof, pas besoin d'aller jusque là...
En général quand je parle à un anarcho-collectiviste (prêt à s'allier avec les communistes pour les combats sociaux dont visiblement pas si anarchistes que ça) ça donne :
A : Soit, tu es pour l'abolition de la propriété privée et contre toute forme de répression, mais si dans ton monde parfait un mec arrive et plante un drapeau sur une colline en disant "c'est à moi", tu fais quoi ?
B : bah on se réunit avec les camarades pour décider de ce qu'il faut faire, on vote puis on lui demande de retirer son drapeau.
A : Okay, et s'il refuse je suppose que vous allez passer à une méthode plus directe histoire de faire ravaler ses paroles à ce proto-capitaliste, mais du coup vous allez devenir une force de répression, d'autorité, chose contre laquelle l'anarchisme est censée combattre...
Enfin, honnêtement, je ne comprends pas l'anarchisme, du moins en temps qu'idée politique.
En général quand je parle à un anarcho-collectiviste (prêt à s'allier avec les communistes pour les combats sociaux dont visiblement pas si anarchistes que ça) ça donne :
A : Soit, tu es pour l'abolition de la propriété privée et contre toute forme de répression, mais si dans ton monde parfait un mec arrive et plante un drapeau sur une colline en disant "c'est à moi", tu fais quoi ?
B : bah on se réunit avec les camarades pour décider de ce qu'il faut faire, on vote puis on lui demande de retirer son drapeau.
A : Okay, et s'il refuse je suppose que vous allez passer à une méthode plus directe histoire de faire ravaler ses paroles à ce proto-capitaliste, mais du coup vous allez devenir une force de répression, d'autorité, chose contre laquelle l'anarchisme est censée combattre...
Enfin, honnêtement, je ne comprends pas l'anarchisme, du moins en temps qu'idée politique.
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
Idem,pour moi c'était un réve de gosse qui n'as pas résisté à la réalité.
cleobule- Messages : 200
Date d'inscription : 01/05/2010
Age : 54
Localisation : kemper
Re: HS : anarchisme et homme
J'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi l'autorité était toujours considérée comme quelque chose de forcément négatif...
C'est quoi un orchestre sans chef d'orchestre?
Une cacophonie....
C'est quoi un orchestre sans chef d'orchestre?
Une cacophonie....
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
Sauf que la comparaison avec le chef-d'orchestre est boiteuse. Il dit quand commencer et quand finir, donne le rythme mais la partition est déjà entre les mains des musiciens, il se contente d'accompagner. La partition, dans la vie réelle je la comparerais avec un schéma de coexistence. Et ça, c'est autre chose.
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
Des exemples d'autogestions (entreprises, associations) il y en a beaucoup qui ont existé, qui existent et beaucoup de gens qui essaient de mettre des choses en oeuvre. Wikipedia en donnent quelques exemples dans son article autogestion.
Concernant la critique des idées anarchistes, je pense qu'on ne peut pas tout mettre dans un même panier, et le dit panier à la voirie. En politique, la matière étant humaine, c'est surtout par l'usage, la pratique et les expérimentations (parfois/souvent malheureuses) que l'on peut évaluer les idées, les rectifier, les améliorer, observer les problèmes réels, et aussi parfois avoir de bonnes surprises. Les condamnations a priori à base d'arguments théoriques ne sont guère plus convaincantes que les démonstrations implacables fournies en face.
Pour prendre un parallèle, il est facile de montrer avec des arguments théoriques que les projets de développement de logiciels libres de grande ampleur, ça ne peut pas fonctionner!
"Tout le monde savait que c'était impossible. Un imbécile est venu qui ne le savait pas et qui l'a fait"
Concernant la critique des idées anarchistes, je pense qu'on ne peut pas tout mettre dans un même panier, et le dit panier à la voirie. En politique, la matière étant humaine, c'est surtout par l'usage, la pratique et les expérimentations (parfois/souvent malheureuses) que l'on peut évaluer les idées, les rectifier, les améliorer, observer les problèmes réels, et aussi parfois avoir de bonnes surprises. Les condamnations a priori à base d'arguments théoriques ne sont guère plus convaincantes que les démonstrations implacables fournies en face.
Pour prendre un parallèle, il est facile de montrer avec des arguments théoriques que les projets de développement de logiciels libres de grande ampleur, ça ne peut pas fonctionner!
"Tout le monde savait que c'était impossible. Un imbécile est venu qui ne le savait pas et qui l'a fait"
Dernière édition par fabris le Mer 11 Aoû 2010 - 0:34, édité 1 fois (Raison : orthographe)
braifs- Messages : 257
Date d'inscription : 12/07/2010
Localisation : Montreal
Re: HS : anarchisme et homme
Oui, peut-être mais en attendant la plupart des personnes qui se disent anarchistes ne "pratiquent" pas l'anarchisme, elles le réclament. Or réclamer l'anarchisme en France, qu'est-ce sinon une volonté d'imposer pacifiquement ou pas (et je penche pour la deuxième proposition) une forme de régime ? Si l'on veut monter une communauté anarchiste, on est obligé de s'isoler, de faire bande à part, de ne soucier que de ceux qui décident de vivre selon le même que nous. Partant de ça, toute volonté de placer l'anarchisme comme "système" se trouve fermée, on tombe dans un schéma d'imposition. Il existe des communautés anarchistes, elles vivent tant bien que mal mais bizarrement les personnes en faisant partie ne viennent pas tenter d'imposer leur système partout. Comme quoi, la volonté de vivre dans un monde comme le notre - j'entends par là même ville, mêmes personnes - et une volonté d'imposer sa pensée (ou la merde lue sur un site pour ados à keffieh, résumé pitoyable d'un penseur aujourd'hui défunt bien qu'il continue de se retourner dans sa tombe). Bref, l'autorité, avant même de se situer dans le domaine pratique, se trouve dans le domaine théorique.
Ensuite, l'exemple du logiciel libre me paraît mal choisi là aussi car on est dans le domaine de l'informatique, on peut l'étendre sinon à l'infini, du moins vers des limites que pour l'instant seule la taille des serveurs et le bon vouloir des contributeurs/utilisateurs permet.
Ensuite, l'exemple du logiciel libre me paraît mal choisi là aussi car on est dans le domaine de l'informatique, on peut l'étendre sinon à l'infini, du moins vers des limites que pour l'instant seule la taille des serveurs et le bon vouloir des contributeurs/utilisateurs permet.
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
Le logiciel libre n'est pas anarchique. Il y a une vraie hiérarchie.
Lanza- Messages : 1913
Date d'inscription : 14/04/2010
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Re: HS : anarchisme et homme
C'est tout à fait exact Lanza. C'est pour ça que je ne parle que d'un parallèle. Reste que la philosophie du logiciel libre reste terriblement improbable si on l'examine sur une base théorique. (des gens qui contribuent comme ça, sans avantage direct? Impossible!)Lanza a écrit:Le logiciel libre n'est pas anarchique. Il y a une vraie hiérarchie.
Poser le label anarchique ou pas sur tel ou tel type d'entreprise ne me parait pas très intéressant. (wikipedia, es ce que c'est anarchique?)
Par contre, je dis qu'il y a des idées anarchiques fécondes et que les écarter toutes d'un bloc, simplement pour des principes théoriques, est une erreur.
@Guzman: le concept d'autorité n'est pas univoque. Se permettre de penser l'absence d'autorité, faute de réussir à pouvoir supprimer tout ce qui y ressemble, pousse à inventer et à tester d'autres formes.
braifs- Messages : 257
Date d'inscription : 12/07/2010
Localisation : Montreal
Re: HS : anarchisme et homme
Lanza a écrit:C'est tout à fait exact Lanza. C'est pour ça que je ne parle que d'un parallèle. Reste que la philosophie du logiciel libre reste terriblement improbable si on l'examine sur une base théorique. (des gens qui contribuent comme ça, sans avantage direct? Impossible!)
On pourrait discuter de l'avantage direct, mais je trouve que c'est un mauvais exemple. J'essaie d'expliquer :
Le libre est une bête application de la loi du marché (n'en déplaise à Stallman), avec un énorme petit détail qui fait froid dans le dos aux majors du disque et à Holywood : prix = demande/offre. Un fichier informatique est copiable à l'infini donc on son prix = demande/infini = 0.
Ensuite, les acteurs qui ont besoin d'un logiciel libre modifié paient pour le faire modifier. Et là on retrouve l'avantage direct des contributeurs. Les plus grands acteurs du libre ont des salariés. Beaucoup d'autres contributeurs sont des étudiants et universitaires, qui font ça comme projet d'étude, de recherche, etc... Ceux qui font ça juste pour le plaisir ne doivent pas être légion.
Voilà. Concernant l'anarchie... Barf. Faudrait que les intérêts humains soient compatibles à grande échelle, et ils sont pas, et que l'homme soit rationnel, et il est pas.
Lanza- Messages : 1913
Date d'inscription : 14/04/2010
Age : 48
Localisation : Finistère sud
Re: HS : anarchisme et homme
Mais qu'es ce qu'il t'a fait mon exemple? Laisse le tranquille à la fin!Lanza a écrit:mais je trouve que c'est un mauvais exemple. J'essaie d'expliquer :
Le libre est une bête application de la loi du marché (n'en déplaise à Stallman), avec un énorme petit détail qui fait froid dans le dos aux majors du disque et à Holywood : prix = demande/offre. Un fichier informatique est copiable à l'infini donc on son prix = demande/infini = 0.
Ensuite, les acteurs qui ont besoin d'un logiciel libre modifié paient pour le faire modifier. Et là on retrouve l'avantage direct des contributeurs. Les plus grands acteurs du libre ont des salariés. Beaucoup d'autres contributeurs sont des étudiants et universitaires, qui font ça comme projet d'étude, de recherche, etc... Ceux qui font ça juste pour le plaisir ne doivent pas être légion.
Allez, pour le plaisir, je le défend, le pauvre pitchoune...
Tes explications Lanza, du "pourquoi ça marche", sont une analyse après coup. Le logiciel libre existe bel et bien, et à ce moment en effet, tu peux l'expliquer par des logiques marchandes et des intérêts (plus ou moins) indirects. Mais sur le papier, avant que ça fonctionne, l'idée est loin d'être évidente! Comme tu le dis, dans le domaine du disque et du cinema, c'est la même chose sauf que le système n'existe pas encore. A ceux qui proposent des systèmes alternatifs, on répond encore souvent : mais c'est impossible voyons!
Je prends un autre (mauvais ) exemple plus général: soit une théorie très peu originale de l'homme comme foncièrement égoïste et recherchant uniquement son propre intérêt. Sur le papier, l'altruisme est impossible. On constate ensuite des comportements qui ressemblent à de l'altruisme. A ce moment, ce n'est pas très compliqué de se débrouiller pour expliquer que ces comportements ne sont pas de l'altruisme mais qu'il sont motivés par des intérêts purement égoïstes (protection du groupe, réciprocité, sécurité, etc). Et c'est peut-être bien vrai! Seulement la théorie n'aurait pas permis de deviner que de tel comportements étaient possible.
Voilà exactement ce que j'appelle des arguments théoriques.Voilà. Concernant l'anarchie... Barf. Faudrait que les intérêts humains soient compatibles à grande échelle, et ils sont pas, et que l'homme soit rationnel, et il est pas.
braifs- Messages : 257
Date d'inscription : 12/07/2010
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Re: HS : anarchisme et homme
Ah ben on peut développer les arguments théoriques. Mais au final j'en arrive là, et ce soir, j'ai pas la tête à ça.
Lanza- Messages : 1913
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Localisation : Finistère sud
Re: HS : anarchisme et homme
L'homme est un animal "social" il auras donc toujours tendance à se raprocher de ses semblables afin d'etre rassuré car son instin le lui dicte , mais c'est l'instin de survie qui nous pousse à enmagasiner , a posseder , a avoir le pouvoir , c'est donc un equilibre entre les instins qui font de nous ce que nous sommes : des egoistes charitables
bref instin gregere oblige nous sommes bien loin de l'anarchisme ...
(je pense que c'est un reve de gosse comme tans d'autre )
bref instin gregere oblige nous sommes bien loin de l'anarchisme ...
(je pense que c'est un reve de gosse comme tans d'autre )
Artiom66- Messages : 16
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CostaDelSol- Messages : 295
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Re: HS : anarchisme et homme
La seule manière qui me semble valable c'est d'y ajouter certaines règles, avec une gestion des psychopathes, des fous, etc. Mais du coup ce n'est plus de l'anarchisme...
J'ai du mal à comprendre la logique du truc, il doit y avoir des choses qui m'échappent, à moins qu'il n'y ai pas une once de logique dedans ?
J'ai du mal à comprendre la logique du truc, il doit y avoir des choses qui m'échappent, à moins qu'il n'y ai pas une once de logique dedans ?
nails- Messages : 54
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Re: HS : anarchisme et homme
Un petit livre audio ?
Elysée Reclus... : L'anarchie
Elysée Reclus... : L'anarchie
Bill D.- Messages : 82
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Re: HS : anarchisme et homme
Le problème, c'est peut-être de prendre en compte ou non la transition entre ce qui n'est pas l'anarchie et ce que vise l'anarchisme.
Les psychopathes sont un exemple extrême. (Des anarchistes purs et durs te répondraient que c'est la société qui est psychopathe)
Il me semble que l'anarchisme considère les pathologies comme des conséquences logiques mais marginal(isé)es d'une société viciée qui les brandit comme des épouvantails pour asservir la population par la peur.
Et que si tu élimines ce qui pervertit (pouvoir, manipulation du désir) tu crées une société qui ne peut engendrer de psychopathes...en théorie.
(Note sur l'approche du problème : il serait sans doute plus pertinent d'examiner le problème en s'appuyant sur des phénomènes criminels plus courants, comme par exemple le viol ; existe-t-il des témoignages attestant de ces phénomènes en milieu anarchiste ; et le cas échéant, comment réagit le milieu ? Autrement, comment le milieu prévient-il ce phénomène ? je vais faire des recherches là dessus.)
Mais en attendant comment gérer une coexistence avec quelqu'un qui met en péril ton existence ? Ou l'existence de ton enfant...
Peut-être de la même façon dont les anarchistes mènent leur vie en dépit des systèmes qui mettent des bâtons dans les roues de l'autogestion et de l'autonomie : en les tenant à distance, en brouillant les pistes.
Pour l'instant, j'ai un peu l'impression que les tentatives anarchistes fonctionnent sur le mode "pour vivre heureux, vivons cachés", avec quelques ouvertures à vertu éducative (tu as peut-être lu des livres, des revues grand public comme le monde libertaire...mais connais-tu des anarchistes, des expériences collectives d'anarchistes ?) et pas mal d'autodéfense administrative, politique.
Bref, cela nous suggère qu'il existe des îlots d'anarchismes (ils ne sont pas dans le guide michelin ni dans le dépliant touristique de ta région) et entre les îlots, et bien c'est débrouillez-vous avec vos pathologies...
Corpsy, l'autonomie et l'anarchie, ce n'est pas l'absence de règles. L'anarchie, c'est "pas de pouvoir". On dit souvent, justement, que c'est l'ordre moins le pouvoir. L'auto-nomie, c'est quand tu fais et suis ta propre norme (ou règle).
Ces éléments ne suffisent pas à définir l'anarchisme, ou bien, effectivement, il n'y a pas une once de logique dans le truc. En fait, il y a dans l'anarchisme une logique suprême qui est presque christique (lol, la police anarchiste va venir me taper sur les doigts pour avoir utiliser ce mot (en fait je lis Jacques Ellul en ce moment : Anarchie et Christianisme) et qui consiste à ne pas faire à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse. D'où l'attachement de l'anarchisme à des luttes pour l'autonomie , l'autodétermination et l'indépendance, tel que le combat anticolonialiste, par exemple.
Etre autonome, ce n'est pas facile, parce que cela exige de ne plus dépendre d'une autorité. Or, l'autorité nous rend paresseux...c'est bien pratique de se reposer sur une autorité de temps en temps, de transférer sa responsabilité à quelqu'un d'autre. Le problème, c'est que c'est souvent un jeu de dupe : tu donnes ta liberté contre quelque chose qui t'apparait d'abord comme un privilège, et puis tu te rends compte que le seul privilège, c'est la liberté.
Les psychopathes sont un exemple extrême. (Des anarchistes purs et durs te répondraient que c'est la société qui est psychopathe)
Il me semble que l'anarchisme considère les pathologies comme des conséquences logiques mais marginal(isé)es d'une société viciée qui les brandit comme des épouvantails pour asservir la population par la peur.
Et que si tu élimines ce qui pervertit (pouvoir, manipulation du désir) tu crées une société qui ne peut engendrer de psychopathes...en théorie.
(Note sur l'approche du problème : il serait sans doute plus pertinent d'examiner le problème en s'appuyant sur des phénomènes criminels plus courants, comme par exemple le viol ; existe-t-il des témoignages attestant de ces phénomènes en milieu anarchiste ; et le cas échéant, comment réagit le milieu ? Autrement, comment le milieu prévient-il ce phénomène ? je vais faire des recherches là dessus.)
Mais en attendant comment gérer une coexistence avec quelqu'un qui met en péril ton existence ? Ou l'existence de ton enfant...
Peut-être de la même façon dont les anarchistes mènent leur vie en dépit des systèmes qui mettent des bâtons dans les roues de l'autogestion et de l'autonomie : en les tenant à distance, en brouillant les pistes.
Pour l'instant, j'ai un peu l'impression que les tentatives anarchistes fonctionnent sur le mode "pour vivre heureux, vivons cachés", avec quelques ouvertures à vertu éducative (tu as peut-être lu des livres, des revues grand public comme le monde libertaire...mais connais-tu des anarchistes, des expériences collectives d'anarchistes ?) et pas mal d'autodéfense administrative, politique.
Bref, cela nous suggère qu'il existe des îlots d'anarchismes (ils ne sont pas dans le guide michelin ni dans le dépliant touristique de ta région) et entre les îlots, et bien c'est débrouillez-vous avec vos pathologies...
Corpsy, l'autonomie et l'anarchie, ce n'est pas l'absence de règles. L'anarchie, c'est "pas de pouvoir". On dit souvent, justement, que c'est l'ordre moins le pouvoir. L'auto-nomie, c'est quand tu fais et suis ta propre norme (ou règle).
Ces éléments ne suffisent pas à définir l'anarchisme, ou bien, effectivement, il n'y a pas une once de logique dans le truc. En fait, il y a dans l'anarchisme une logique suprême qui est presque christique (lol, la police anarchiste va venir me taper sur les doigts pour avoir utiliser ce mot (en fait je lis Jacques Ellul en ce moment : Anarchie et Christianisme) et qui consiste à ne pas faire à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse. D'où l'attachement de l'anarchisme à des luttes pour l'autonomie , l'autodétermination et l'indépendance, tel que le combat anticolonialiste, par exemple.
Etre autonome, ce n'est pas facile, parce que cela exige de ne plus dépendre d'une autorité. Or, l'autorité nous rend paresseux...c'est bien pratique de se reposer sur une autorité de temps en temps, de transférer sa responsabilité à quelqu'un d'autre. Le problème, c'est que c'est souvent un jeu de dupe : tu donnes ta liberté contre quelque chose qui t'apparait d'abord comme un privilège, et puis tu te rends compte que le seul privilège, c'est la liberté.
TooManyNamesAlready- Messages : 138
Date d'inscription : 11/01/2013
Age : 40
Localisation : Reims
Re: HS : anarchisme et homme
Y a t'il en France un obstacle juridique à la création d'une entreprise autogérée ?
Non, pas que je sache.
Ca s'appelle une scop autogérée. Scop : société coopérative et participative, anciennement société coopérative ouvrière de production.
Les salariés de la scop sont associés ; un salarié = une voix. Donc ils peuvent décider ensemble de faire fonctionner la scop en autogestion -ou pas ! (Informations générales sur les scops sur le site apce)
Il y a un site qui traite spécifiquement des scops autogérées, mais il est en rade actuellement. Je le donne quand même : www.autogestion.coop
Sinon, une simple recherche par mots clés : scop autogérée ; vous trouverez des exemples concrets comme la scop Ardelaine ou la fringante équipe du Pavé (éducation populaire).
Ici, d'autres exemples d'autogestion en entreprise, bien que le site s'intéresse surtout à l'autogestion dans le cadre associatif.
Après, savoir cela c'est bien... Ensuite pour le faire il faut non seulement des idées, il faut des associés !
TooManyNamesAlready- Messages : 138
Date d'inscription : 11/01/2013
Age : 40
Localisation : Reims
Re: HS : anarchisme et homme
Je vous invite à vous (re)pencher sur l'histoire du POUM.
Pas sur wikimachin, mais en choisissant des livres dans une bibliothèque, écrits par des historiens.
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
Merci pour cette piste, Gimli.
(POUM kézako ? Car si on va voir les bibliothécaires en leur disant "Bonjour, je voudrais un livre sur Poum", on risque de ressortir avec un livre pour enfant.
POUM : Parti Ouvrier d'Unification Marxiste.)
(POUM kézako ? Car si on va voir les bibliothécaires en leur disant "Bonjour, je voudrais un livre sur Poum", on risque de ressortir avec un livre pour enfant.
POUM : Parti Ouvrier d'Unification Marxiste.)
TooManyNamesAlready- Messages : 138
Date d'inscription : 11/01/2013
Age : 40
Localisation : Reims
Re: HS : anarchisme et homme
"Nul ne disait sien ce qui lui appartenait et entre eux, tout était commun".
Donc cet anarchisme a bien été réalisé à un moment de l'histoire.
Où trouve t-on ce récit ? *
* Dans les Actes des apôtres du nouveau testament, et justement dans la perspective de l'avènement d'un nouvel homme...
Donc cet anarchisme a bien été réalisé à un moment de l'histoire.
Où trouve t-on ce récit ? *
* Dans les Actes des apôtres du nouveau testament, et justement dans la perspective de l'avènement d'un nouvel homme...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: HS : anarchisme et homme
Euh juste pour réagir sur l'idée que dès qu'il y a une hiérarchie il n'y a pas d'anarchie, ce n'est qu'une interprétation personnelle de la critique anarchiste du pouvoir, mais il m'a paru qu'il s'agit surtout de s'attaquer au pouvoir hiérarchique légalement fondé, étant entendu que l'organisation sur le mode de la répartition en fonction du talent fasse émerger des gens qui prennent en main certaines choses. La différence dès que le droit légitime la puissance hiérarchique, c'est d'avoir le plus grand mal à faire émerger le fameux "contre pouvoir" qu'on attend encore. Maintenant, mon point de vue là où j'en suis restée, est que l'oppression se passe de consécration légale. Bref la question de la réalisation reste tout à fait entière pour ce courant d'idées relativement jeune. Elle semble se heurter aux prédicats et idées forces qui constituent notre civilisation même, dont en effet cette vision de l'homme comme capable de plus qu'il ne l'est en réalité, au mépris des réalités que sont le handicap, la folie, la faiblesse, etc.
May Lee- Messages : 1003
Date d'inscription : 05/10/2012
Re: HS : anarchisme et homme
Fata Morgana a écrit:"Nul ne disait sien ce qui lui appartenait et entre eux, tout était commun".
Donc cet anarchisme a bien été réalisé à un moment de l'histoire.
Où trouve t-on ce récit ? *
* Dans les Actes des apôtres du nouveau testament, et justement dans la perspective de l'avènement d'un nouvel homme...
Très intéressant Fata !
May Lee- Messages : 1003
Date d'inscription : 05/10/2012
Re: HS : anarchisme et homme
IK a écrit:Bref la question de la réalisation reste tout à fait entière pour ce courant d'idées relativement jeune. Elle semble se heurter aux prédicats et idées forces qui constituent notre civilisation même, dont en effet cette vision de l'homme comme capable de plus qu'il ne l'est en réalité, au mépris des réalités que sont le handicap, la folie, la faiblesse, etc.
Ce dont j'ai peur, au moment où l'on se lance dans une réalisation anarchiste, c'est justement que cet anarchisme ne soit par trop superficiel, qu'il ne parvienne à prendre en compte la profondeur subjective de chaque être.
(cela dit, il y a certainement de très belles expériences en anarchisme...)
C'est là que l'essence des textes mentionnés par Fata m'éclairent ; et je me dis aussi qu'il faut énormément de patience (= passion... tu connais ça, J.C. ?) pour parvenir au résultat poursuivi par l'anarchisme.
TooManyNamesAlready- Messages : 138
Date d'inscription : 11/01/2013
Age : 40
Localisation : Reims
Re: HS : anarchisme et homme
TooManyNamesAlready a écrit:
Ce dont j'ai peur, au moment où l'on se lance dans une réalisation anarchiste, c'est justement que cet anarchisme ne soit par trop superficiel, qu'il ne parvienne à prendre en compte la profondeur subjective de chaque être.
Tout à fait d'accord, le problème pouvant être la façon dont les réactions, réflexes des individus où l'effet de groupe à partie liée, entravent la reconnaissance de la légitimité des subjectivités.
Celà dit, la démarche expérimentale de l'anarchisme où on devrait tirer parti des pots cassés pour déduire l'attitude à adopter a posteriori, ne fait "que" achopper au même problème qu'un ordre moral qui ne reconnaitrait pas ces mêmes subjectivités dans ses thèses formulées a priori.
Finalement, il s'agit seulement pour moi lorsqu'on se demande comment vivre ensemble ?, d'avoir un regard clair sur tous ceux qui composent cet ensemble et ne pas se leurrer dans des "ça n'existe pas, quelqu'un qui ne peut vraiment pas sortir de chez lui", "ça n'existe pas, quelqu'un qui est capable de ci mais pas capable de ça"... on se heurte à des préconçus, on se braque face aux tabous, et la question demeure comment éviter le moment où l'envie irrésistible de frapper ce qu'une majorité ne comprendra pas ni ne sera à même de voir fonde la force, et fonde aussi le droit. Car le droit peut se passer de codes législatifs.
L'anarchisme en tous les cas, est une grille de lecture qui m'a paru à moi, cloporte, indispensable pour comprendre mieux et plus les autres, ne serait-ce que les anarchistes !
Par contre, je continue de douter qu'eux fassent cette même démarche de bien vouloir momentanément se perdre dans la subjectivité d'un autre pour comprendre ses raisonnements. Car même s'il y a des choses objectives dans la critique du pouvoir et de la politique, l'approche des autres qui permet la vie collective demeure foutrement subjective.
May Lee- Messages : 1003
Date d'inscription : 05/10/2012
Re: HS : anarchisme et homme
Ik, c'est pour cela que je pense que l'anarchisme ne suffit pas ; il faudrait la coupler avec une démarche phénoménologique, pour pratiquer l'épochè devant les situations et les individus qui ne rentrent pas (et heureusement!) dans nos systèmes de pensée ; pour, justement, révéler et dépasser quotidiennement ces systèmes. Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage.
Dans ce sens, je vois l'anarchisme comme une pratique commençant en nous-même et nous renvoyant à nous-même ; sans que cela soit un solipsisme, parce qu'entre les deux, il y a le sentiment d'être responsable "de tout devant tous" comme disait Lévinas.
Dans ce sens, je vois l'anarchisme comme une pratique commençant en nous-même et nous renvoyant à nous-même ; sans que cela soit un solipsisme, parce qu'entre les deux, il y a le sentiment d'être responsable "de tout devant tous" comme disait Lévinas.
TooManyNamesAlready- Messages : 138
Date d'inscription : 11/01/2013
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Localisation : Reims
Re: HS : anarchisme et homme
mes 2 cents:
1er cent -> ne pas confondre anomie et anarchie
2ème cent -> le prix nobel d'économie 2009 a été dédié a une economiste (Elinor Ostrom) pour ses travaux sur "l'autogestion". (metant en avant un troisieme acteur en plus des acteur privé/égoiste, et de l'acteur public)
1er cent -> ne pas confondre anomie et anarchie
2ème cent -> le prix nobel d'économie 2009 a été dédié a une economiste (Elinor Ostrom) pour ses travaux sur "l'autogestion". (metant en avant un troisieme acteur en plus des acteur privé/égoiste, et de l'acteur public)
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
TooManyNamesAlready a écrit:Ik, c'est pour cela que je pense que l'anarchisme ne suffit pas ; il faudrait la coupler avec une démarche phénoménologique, pour pratiquer l'épochè devant les situations et les individus qui ne rentrent pas (et heureusement!) dans nos systèmes de pensée ; pour, justement, révéler et dépasser quotidiennement ces systèmes. Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage.
Dans ce sens, je vois l'anarchisme comme une pratique commençant en nous-même et nous renvoyant à nous-même ; sans que cela soit un solipsisme, parce qu'entre les deux, il y a le sentiment d'être responsable "de tout devant tous" comme disait Lévinas.
voici un texte que je pense/trouve fondamentale dans ma conception de l'anarchie:
- le texte est un peu long alors, je le met en spoiler:
- Au cours des âges, l’homme a toujours cherché un quelque-chose, au-delà de lui-même, au-delà du bien-être: un quelque-chose que l’on appelle Dieu, ou la réalité, ou l’intemporel, que les contingences, la pensée, la corruption humaine ne peuvent altérer.
L’homme s’est toujours posé, au sujet de l’existence, la question fondamentale: « De quoi s’agit-il? La vie a-t-elle un sens? » Plongé dans l’énorme confusion des guerres, des révoltes, des brutalités, des incessants conflits religieux, idéologiques, nationaux, il se demande, avec un sens intime de frustration, comment en sortir, que veut dire vivre, et s’il n’existe rien au-delà.
Et ne trouvant pas cet innommable aux mille noms qu’il a toujours cherché, il a recours à la foi en un Sauveur ou en un idéal: à la foi qui invariablement suscite la violence.
En cette perpétuelle bataille que l’on appelle vivre, on cherche à établir un code de comportement adapté à la société, communiste ou prétendument libre, dans laquelle on a été élevé.
Nous obéissons à certaines règles de conduite, en tant qu’elles sont parties intégrantes de notre tradition, hindoue, islamique, chrétienne ou autre. Nous avons recours à autrui pour distinguer la bonne et la mauvaise façon d’agir, la bonne et la mauvaise façon de penser. En nous y conformant, notre action et notre pensée deviennent mécaniques, nos réactions deviennent automatiques. Nous pouvons facilement le constater en nous-mêmes.
Depuis des siècles, nous nous faisons alimenter par nos maîtres, par nos autorités, par nos livres, par nos saints, leur demandant de nous révéler tout ce qui existe au-delà des collines, au-delà des montagnes, au-delà de la Terre. Si leurs récits nous satisfont, c’est que nous vivons de mots et que notre vie est creuse et vide: une vie, pour ainsi dire de « seconde main ». Nous avons vécu de ce que l’on nous a dit, soit à cause de nos tendances, de nos inclinations, soit parce que les circonstances et le milieu nous y ont contraints. Ainsi, nous sommes la résultante de toutes sortes d’influences et il n’y a rien de neuf en nous, rien que nous ayons découvert par nous-mêmes, rien d’originel, de non corrompu, de clair.
L’histoire des théologies nous montre que les chefs religieux ont toujours affirmé qu’au moyen de rituels, que par des répétitions de prières ou de mantras, que par l’imitation de certains comportements,par le refoulement des désirs, par des disciplines mentales et la sublimation des passions, que par un frein, imposé aux appétits, sexuels et autres, on parvient après s’être suffisamment torturé l’esprit et le corps, à trouver un quelque-chose qui transcende cette petite vie.
Voilà ce que des millions de personnes soi-disant religieuses ont fait au cours des âges ; soit en s’isolant, en s’en allant dans un désert, sur une montagne ou dans une caverne ; soit en errant de village en village avec un bol de mendiant ; ou bien en se réunissant en groupes, dans des monastères,en vue de contraindre leur esprit à se conformer à des modèles établis.
Mais un esprit torturé, dont les ressorts sont brisés, qui n’aspire plus qu’à échapper aux difficultés de la vie, qui a rejeté le monde extérieur parce que des conformismes et des disciplines l’ont abêti – un tel esprit, chercherait-il longtemps, ne trouverait jamais que l’image de sa propre déformation.
Donc il me semble que la recherche en vue de découvrir s’il existe ou non un quelque-chose au-delà de cette existence angoissée, coupable, apeurée, compétitive, doit s’orienter dans une direction complètement différente.
L’approche traditionnelle consiste à aller de la périphérie vers l’intérieur, avec l’idée que le temps, les dévotions, le renoncement permettront d’atteindre graduellement cette fleur intérieure, cette beauté intérieure, cet amour. En bref, on fait tout ce qu’il faut pour se rendre étroit et mesquin, pour se dégrader: « Épluchez petit à petit ; prenez du temps ; demain ou la prochaine vie feront l’affaire… » et lorsque, enfin, on arrive au centre, on s’aperçoit qu’il n’y a rien, parce qu’on s’est rendu amorphe, incapable, insensible.
Ayant observé ce processus, on est amené à se demander s’il n’existe pas une approche inverse: ne serait-il pas possible d’exploser à partir du centre?
Le monde entier accepte et pratique l’approche traditionnelle. La cause fondamentale du désordre en nous-mêmes est cette recherche d’une réalité promise par autrui. Nous obéissons mécaniquement à celui qui nous promet une vie spirituelle confortable. Alors que la plupart d’entre nous sont opposés à la tyrannie politique et à la dictature, c’est extraordinaire à quel point nous acceptons l’autorité et la tyrannie de ceux qui déforment nos esprits et qui faussent notre mode de vie. Donc, si nous rejetons complètement – non en pensée, mais en fait – toutes les prétendues autorités spirituelles, toutes les cérémonies religieuses, les rituels et les dogmes, cela veut dire que nous nous retrouvons seuls et que nous sommes déjà en conflit avec la société: en somme, nous cessons d’être ce que l’on appelle des être humains « respectables ». Cet être humain « respectable » ne peut en aucune façon parvenir ne serait-ce qu’à proximité de ce quelque-chose, de cette infinie, de cette immesurable réalité.
Supposons maintenant que vous ayez rejeté, comme étant totalement erronée, la voie traditionnelle ; vous ne faites que réagir contre elle, vous engendrez en vous-mêmes un nouveau prototype qui sera un nouveau piège. Si vous vous dites, intellectuellement, que ce rejet est une excellente idée, et n’agissez pas en conséquence, vous n’irez pas plus loin. Si, cependant, vous reniez cette approche parce que vous comprenez qu’elle manque de maturité, et qu’elle est stupide, si vous la rejetez en y appliquant une intelligence profonde parce que vous êtes libres et que vous n’avez pas peur, vous serez la cause d’un grand trouble en vous-mêmes et autour de vous, mais vous aurez échappé au piège de la respectabilité. Alors vous vous apercevrez que vous ne serez plus dans un état de recherche. Et c’est bien cela qu’il faut commencer par apprendre: ne plus chercher. En somme, chercher la vérité c’est passer de la vitrine d’une boutique à une autre.
La question de savoir s’il existe un Dieu, une Vérité, une Réalité (selon le nom qu’on veut lui donner) ne peut jamais trouver de réponse dans des livres, chez des prêtres, des philosophes, ou des Sauveurs.
Personne et rien ne peut répondre à cette question si ce n’est vous-mêmes, et c’est pour cela que la connaissance de soi est nécessaire. Manquer de maturité c’est manquer de se connaître. Se connaître
est le début de la sagesse.
Et qu’êtes-vous?… Ce vous individuel, qu’est-il? Je pense qu’il y a une différence entre l’être humain et l’individu. L’individu est une entité locale, qui vit dans tel pays, qui appartient à telle culture, à telle société, à telle religion. L’être humain n’est pas une entité locale. Il est partout. Si l’individu n’agit que dans un coin du vaste champ de la vie, son action n’aura aucun lien avec la totalité. Veuillez donc tenir présent à l’esprit quece dont nous parlons est la totalité, non la partie, car dans le plus grand est le plus petit, mais dans le plus petit, le plus grand n’est pas. L’individu est cette petite entité, conditionnée, misérable et frustrée, que satisfont ses petits dieux et ses petites traditions, tandis que l’être humain se sent responsable du bien-être total, de la totale misère et de la totale confusion du monde.
Nous, les êtres humains, somme ce que nous avons été pendant des millions d’années, colossalement avides, envieux, agressifs, jaloux, angoissés et désespérés, avec d’occasionnels éclairs de joie et d’amour. Nous sommes une étrange mixture de haine, de peur et de gentillesse ; nous sommes à la fois violents et en paix. Il y a eu un progrès extérieur depuis le char à bœufs jusqu’à l’avion à réaction, mais psychologiquement l’individu n’a pas du tout changé et c’est l’individu qui, dans le monde entier, a créé les structures des sociétés. Les structures sociales extérieures sont les résultantes des structures intérieures, psychologiques, qui constituent nos relations humaines, car l’individu est le résultat de l’expérience totale de l’homme, de sa connaissance et de son comportement. Chacun de nous est l’entrepôt de tout le passé. L’individu est l’humain qui est toute l’humanité. L’histoire entière de l’homme est écrite en nous-mêmes.
Veuillez, je vous prie, observer ce qui agit aussi bien en vous-mêmes qu’en dehors de vous, dans la société de compétition où vous vivez: une volonté de puissance, le désir d’acquérir une situation sociale, du prestige, un nom, la recherche du succès… observez les réussites dont vous êtes si fiers, le champ global que vous appelez vivre ; observez les conflits dans tous les domaines des relations, et la haine, la brutalité, les antagonismes, les guerres sans fin qu’ils provoquent. Ce champ, cette vie, est tout ce que nous connaissons ; et comme nous sommes incapables de comprendre l’énorme bataille de l’existence, nous en avons peur et essayons de nous en évader par toutes sortes d’artifices. Et nous avons peur, aussi, de l’inconnu, peur de la mort, peur de ce qui se cache au-delà de demain.
Ainsi, nous avons peur du connu et peur de l’inconnu.
Telle est notre vie quotidienne, en laquelle il n’y a pas d’espoir et où toutes les philosophies, toutes les théologies ne sont que des évasions hors de la réalité de ce qui « est » en tout état de fait.
Les structures de tous les changements extérieurs qu’amènent les guerres, les révolutions, les réformes, les lois ou les idéologies, ont été incapables de modifier la nature profonde de l’homme, donc des sociétés. En tant qu’individus humains vivant dans la monstrueuse laideur de ce monde, demandonsnous donc s’il est possible de mettre fin à des sociétés basées sur la compétition, la brutalité et la peur.
Posons-nous cette question, non pas comme une spéculation ou un espoir, mais de telle sorte qu’elle puisse rénover nos esprits, les rendre frais et innocents, et faire naître un monde totalement neuf. Cela ne peut se produire, je pense, que si chacun de nous reconnaît le fait central que nous, individus, en tant qu’être humains, en quelque partie du monde que nous vivions, ou à quelque culture que nous appartenions, sommes totalement responsables de l’état général du monde.
Nous sommes, chacun de nous, responsables de chaque guerre, à cause de l’agressivité de notre propre
vie, à cause de notre nationalisme, de notre égoïsme, de nos dieux, de nos préjugés, de nos idéaux, qui nous divisent. Ce n’est qu’en nous rendant compte – non pas intellectuellement mais d’une façon aussi réelle et actuelle qu’éprouver la faim ou la douleur – que vous et moi sommes responsables de la misère dans le monde entier parce que nous y avons contribué dans nos vies quotidiennes et que nous faisons partie de cette monstrueuse société, de ses guerres, ses divisions, sa laideur, sa brutalité, et son avidité – ce n’est qu’alors que nous agirons.
Mais que peut faire un être humain? Que pouvons-nous faire, vous et moi, pour créer une société complètement différente? Nous nous posons là une question très sérieuse: est-il possible de faire quoi que ce soit? Que peut-on faire?… Quelqu’un pourrait-il nous le dire? De soi-disant guides spirituels – qui sont censés comprendre ces choses mieux que nous – nous l’ont dit en essayant de nous déformer, de nous mouler selon certains modèles, et cela ne nous a pas menés loin ; des savants nous l’ont dit entermes érudits et cela ne nous a pas conduits plus loin. On nous a affirmé que tous les sentiers mènent à la vérité: l’un a son sentier en tant qu’Hindou, l’autre a le sien en tant que Chrétien, un autre encore
est Musulman, et ils se rencontrent tous à la même porte – ce qui est, si vous y pensez, évidemment absurde.
La Vérité n’a pas de sentier, et c’est cela sa beauté: elle est vivante. Une chose morte peut avoir un sentier menant à elle, car elle est statique. Mais lorsque vous voyez que la vérité est vivante, mouvante,qu’elle n’a pas de lieu où se reposer, qu’aucun temple, aucune mosquée ou église, qu’aucune religion, qu’aucun maître ou philosophe, bref que rien ne peut vous y conduire – alors vous verrez aussi que cette chose vivante est ce que vous êtes en toute réalité: elle est votre colère, votre brutalité, votre violence, votre désespoir. Elle est l’agonie et la douleur que vous vivez.
La vérité est en la compréhension de tout cela, vous ne pouvez le comprendre qu’en sachant le voir dans votre vie. Il est impossible de le voir à travers une idéologie, à travers un écran de mots, à travers l’espoir et la peur.
Nous voyons donc que nous ne pouvons dépendre de personne. Il n’existe pas de guide, pas d’instructeur, pas d’autorité. Il n’y a que nous et nos rapports avec les autres et avec le monde. Il n’y a pas autre chose. Lorsque l’on s’en rend compte, on peut tomber dans un désespoir qui engendre du cynisme ou de l’amertume, ou, nous trouvant en présence du fait que nous et nul autre sommes responsables de nos pensées, de nos sentiments, et de nos actes, nous cessons de nous prendre en pitié.
En général, nous prospérons en blâmant les autres, ce qui est une façon de se prendre en pitié.
Pouvons-nous donc, vous et moi, provoquer en nous-mêmes – sans aucune influence extérieure, sans nous laisser persuader, sans crainte de punition – pouvons-nous provoquer dans l’essence même de notre être une révolution totale, une mutation psychologique, telles que la brutalité, la violence, l’esprit de compétition, l’angoisse, la peur, l’avidité, et toutes les manifestations de notre nature qui ont construit cette société pourrie où nous vivons quotidiennement, cessent d’exister?
Il est important de comprendre au départ que je ne cherche pas à formuler quelque philosophie, quelque concept, idée ou structure théologique. Il m’apparaît que toutes les idéologies sont totalement
idiotes. Ce qui importe, ce n’est pas d’adopter une philosophie de la vie, mais d’observer ce qui a lieu, en toute vérité, dans notre vie quotidienne, intérieurement et extérieurement. Si vous l’observez de très près et si vous l’examinez, vous verrez que tout ce qui se passe est basé sur des conceptions intellectuelles ; et pourtant, l’intellect n’est pas toute la sphère de l’existence: ce n’en est qu’un fragment, et un fragment, quelque habile que soit son assemblage, quelque antique que soit sa tradition, n’est encore qu’une petite partie de l’existence, tandis que ce qui nous importe c’est la totalité de la vie. Lorsque nous voyons ce qui a lieu dans le monde, nous commençons à comprendre que ce n’est pas l’effet de deux processus, l’un extérieur, l’autre intérieur, mais qu’il n’existe qu’un seul processus unitaire, un seul mouvement entier, total: le mouvement intérieur s’exprimant en tant qu’extérieur et l’extérieur réagissant à son tour sur l’intérieur.
Être capable de regarder tout cela, me semble être la seule chose dont nous ayons besoin, car lorsque nous savons regarder, l’ensemble devient très clair et regarder n’exige ni philosophie ni maître. Il n’est guère utile qu’on vous dise « comment » regarder: regardez, et voilà tout.
Pouvez-vous, alors, voyant le tableau général de ce qui est, le voyant, non pas intellectuellement, mais
en fait, pouvez-vous aisément, spontanément, vous transformer? Là est le point essentiel: est-il possible de provoquer une révolution totale dans la psyché?
Je me demande comment vous réagissez à une telle question. Peut-être pensez-vous que vous ne voulez pas changer. C’est le cas de beaucoup de personnes, surtout de celles qui se sentent en sécurité socialement et économiquement ; ou de celles qui sont fermement établies dans leurs croyances dogmatiques et qui, volontiers, s’acceptent telles qu’elles sont et acceptent le monde tel qu’il est (ou tel qu’il serait si on le modifiait quelque peu). Ce n’est pas à ces personnes-là que nous nous adressons.
Vous pourriez aussi penser, d’une façon plus subtile, que l’entreprise est trop difficile, qu’elle n’est pas pour vous. Dans ce cas vous vous seriez bloqués, vous auriez cessé de vous interroger et il serait inutile de prolonger notre entretien. Vous pourriez encore me dire: « Je vois la nécessité d’un changement fondamental en moi, mais comment dois-je m’y prendre? Veuillez me montrer la voie, aidez-moi à atteindre ce but. » Dans ce cas, ce ne serait pas le changement qui vous intéresserait, ce ne serait pas une révolution totale: vous ne seriez qu’en quête d’une méthode, d’un système en vue de provoquer ce changement.
Si j’étais assez sot pour vous donner un système et si vous étiez assez sots pour l’adopter, vous ne feriez que copier, imiter, vous conformer, accepter, et en fin de compte ériger en vous-mêmes une autorité, laquelle provoquerait un conflit entre elle et vous. Vous éprouveriez la nécessité de faire ce que l’on vous a dit, tout en vous sentant incapables de le faire. Vos inclinations, vos tendances, vos besoins seraient en conflit avec le système que vous croiriez devoir suivre et vous seriez dans un état de contradiction. Vous mèneriez ainsi une double vie entre l’idéologie du système et la réalité de votre existence quotidienne. En essayant de vous conformer à l’idéologie, vous vous oblitéreriez vousmêmes tandis que ce qu’il y a de vrai n’est pas l’idéologie: la vérité est ce que vous êtes. Si l’on essaie de s’étudier selon autrui, on demeure indéfiniment une personne « de seconde main ». L’homme qui dit: « Je veux changer, dites-moi comment m’y prendre » peut paraître très profondément sincère et sérieux, mais il ne l’est pas. Il est à la recherche d’une autorité, dans l’espoir qu’elle mettrait de l’ordre dans sa vie. Mais son ordre intérieur pourrait-il jamais être instauré par une autorité? Un ordre imposé du dehors provoque presque toujours un désordre.
Tout cela peut être vu intellectuellement. Mais pouvez-vous le vivre en vérité, de telle sorte que votre esprit cesse de projeter toute autorité, celle d’un livre, d’un maître, d’un conjoint, d’un parent, d’un ami, de la société? Parce que nous avons toujours fonctionné dans le cadre de formules, celles-ci sont devenues notre idéal et notre autorité. Mais aussitôt que nous voyons que la question « comment puisje changer? » engendre une nouvelle autorité, nous en avons fini avec l’autorité, une fois pour toutes.
Reprenons clairement la question: je vois la nécessité de changer complètement, depuis les racines de mon être ; je ne peux pas être tributaire d’une tradition parce que les traditions ont engendré cette colossale paresse que sont l’acceptation et l’obéissance ; je ne peux absolument compter sur personne ni sur rien, sur aucun maître, aucun Dieu, aucune croyance, aucun système, aucune pression ou influence extérieures… Que se produit-il alors?
Et d’abord, peut-on rejeter toute autorité? Si on le peut, c’est que l’on n’a plus peur. Et alors qu’arrive-t-il? Lorsqu’on rejette une erreur dont on a porté le fardeau pendant des générations, qu’estce qui a lieu?… N’arrive-t-il pas que l’on est animé d’un surcroît d’énergie? On se sent davantage capable d’agir, on a plus d’élan, plus d’intensité, plus de vitalité. Si ce n’est pas cela que vous ressentez, c’est que vous n’avez pas rejeté le fardeau, c’est que vous ne vous êtes pas débarrassés du poids mort de l’autorité.
Mais lorsqu’on s’en est débarrassé et que l’on possède cette énergie en laquelle ne subsiste aucune peur, aucune crainte de se tromper, de ne pas savoir choisir entre le bien et le mal, cette énergie n’est elle pas, alors, la mutation? Une immense énergie nous est nécessaire, et nous la dissipons dans la peur ; mais lorsque cette vitalité survient du fait que nous avons rejeté la peur sous toutes ses formes, c’est elle-même, cette énergie, qui provoque en nous une révolution radicale: nous n’avons pas à intervenir du tout.
Ainsi l’on reste seul avec soi-même et cet état est effectivement celui de l’homme qui considère ces questions avec beaucoup de sérieux: ne comptant sur l’aide de personne ni de rien, il est libre de s’en aller vers des découvertes. La liberté est inséparable de l’énergie et celle-ci, étant libre, ne peut jamais rien faire qui soit erroné. La liberté diffère totalement de la révolte. La question de « faire bien » ou de « faire mal » ne se pose pas dans la liberté. Étant libre, on agit à partir de ce centre, on est donc sans peur. Un esprit dégagé de toute peur est capable de beaucoup aimer, et l’amour peut agir à son gré.
Ce que nous entreprendrons maintenant, c’est la connaissance de nous-mêmes, non pas cette connaissance selon moi ou selon tel analyste ou tel philosophe, car chercher à se connaître selon quelqu’un c’est recueillir des informations en ce qui le concerne, lui, et pas nous. Or ce que nous voulons apprendre, c’est ce que nous sommes nous-mêmes.
Ayant bien compris que nous ne pouvons compter sur aucune autorité pour provoquer une révolution totale dans la structure de notre psyché, nous éprouvons une difficulté infiniment plus grande à rejeter notre propre autorité intérieure: celle qui résulte de nos petites expériences particulières, ainsi que de l’accumulation de nos opinions, de nos connaissances, de nos idées et idéaux. Hier, une expérience vécue nous a appris quelque chose et ce qu’elle nous a appris devient une nouvelle autorité. Cette autorité née de la veille est aussi destructrice que celle que consacrent dix siècles d’existence. Pour nous comprendre, nous n’avons besoin ni d’une autorité millénaire ni de celle d’hier, car nous sommes des êtres vivants, toujours en mouvement selon le flot de l’existence, jamais au repos. Si l’on s’examine du point de vue qu’impose l’autorité d’un passé mort, on manque de comprendre ce mouvement vivant, ainsi que la beauté et la qualité de ce mouvement.
Être libre de toute autorité, de la nôtre et de celle d’autrui, c’est mourir à tout ce qui est de la veille, de sorte qu’on a l’esprit toujours frais, toujours jeune, innocent, plein de vigueur et de passion. Ce n’est qu’en cet état que l’on apprend et que l’on observe. Et, à cet effet, il faut être conscient avec acuité de ce qui a lieu en nous-mêmes, sans vouloir le rectifier ni lui dire ce qu’il devrait être ou ne pas être, car dès que nous intervenons, nous établissons une autre autorité: un censeur.
Nous allons donc, maintenant, nous explorer nous-mêmes, tous ensemble. Ne considérez pas qu’ici s’exprime une personne qui explique tandis que vous lisez, étant d’accord ou non au fur et à mesure que vous suivez des mots sur la page. Ce que nous allons entreprendre c’est une expédition ensemble, un voyage de découverte dans les recoins les plus secrets de notre conscience. Et pour une telle aventure, on doit partir léger, on ne peut pas s’encombrer d’opinions, de préjugés, de conclusions: de tout ce vieux mobilier que nous avons collectionné pendant deux mille ans et plus. Oubliez tout ce que vous savez à votre propre sujet ; oubliez tout ce que vous avez pensé de vous-mêmes ; nous allons partir comme si nous ne savions rien.
Hier il a plu lourdement et maintenant les cieux commencent à s’éclaircir: nous voici au seuil d’une journée toute neuve. Abordons-la comme si elle était la seule journée. Mettons-nous en route tous ensemble en laissant derrière nous les souvenirs des jours passés et commençons à nous comprendre, pour la première fois.
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
(Tramber, je suis très contente de te revoir.)
Krishnamurti ? Il me poursuit celui-là, mais je ne l'ai encore jamais lu. Je crois que c'est le moment.
Krishnamurti ? Il me poursuit celui-là, mais je ne l'ai encore jamais lu. Je crois que c'est le moment.
TooManyNamesAlready- Messages : 138
Date d'inscription : 11/01/2013
Age : 40
Localisation : Reims
Re: HS : anarchisme et homme
attention de ne pas t'en créer une autoritéTooManyNamesAlready a écrit:(Tramber, je suis très contente de te revoir.)
Krishnamurti ? Il me poursuit celui-là, mais je ne l'ai encore jamais lu. Je crois que c'est le moment.
De mon coté, je trouve que ce texte se suffit à lui même, voir qu'il invite a ne pas lire d'autre texte du même auteur
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
(Pour titine)
L'homme quoi.
(avènement du nouvel homme, vivi, bien sûr)
May K Lee a écrit:Euh juste pour réagir sur l'idée que dès qu'il y a une hiérarchie il n'y a pas d'anarchie, ce n'est qu'une interprétation personnelle de la critique anarchiste du pouvoir, mais il m'a paru qu'il s'agit surtout de s'attaquer au pouvoir hiérarchique légalement fondé, étant entendu que l'organisation sur le mode de la répartition en fonction du talent fasse émerger des gens qui prennent en main certaines choses. La différence dès que le droit légitime la puissance hiérarchique, c'est d'avoir le plus grand mal à faire émerger le fameux "contre pouvoir" qu'on attend encore. Maintenant, mon point de vue là où j'en suis restée, est que l'oppression se passe de consécration légale. Bref la question de la réalisation reste tout à fait entière pour ce courant d'idées relativement jeune. Elle semble se heurter aux prédicats et idées forces qui constituent notre civilisation même, dont en effet cette vision de l'homme comme capable de plus qu'il ne l'est en réalité, au mépris des réalités que sont le handicap, la folie, la faiblesse, etc.
May K Lee a écrit:
Celà dit, la démarche expérimentale de l'anarchisme où on devrait tirer parti des pots cassés pour déduire l'attitude à adopter a posteriori, ne fait "que" achopper au même problème qu'un ordre moral qui ne reconnaitrait pas ces mêmes subjectivités dans ses thèses formulées a priori.
Finalement, il s'agit seulement pour moi lorsqu'on se demande comment vivre ensemble ?, d'avoir un regard clair sur tous ceux qui composent cet ensemble et ne pas se leurrer dans des "ça n'existe pas, quelqu'un qui ne peut vraiment pas sortir de chez lui", "ça n'existe pas, quelqu'un qui est capable de ci mais pas capable de ça"... on se heurte à des préconçus, on se braque face aux tabous, et la question demeure comment éviter le moment où l'envie irrésistible de frapper ce qu'une majorité ne comprendra pas ni ne sera à même de voir fonde la force, et fonde aussi le droit. Car le droit peut se passer de codes législatifs.
L'anarchisme en tous les cas, est une grille de lecture qui m'a paru à moi, cloporte, indispensable pour comprendre mieux et plus les autres, ne serait-ce que les anarchistes !
Par contre, je continue de douter qu'eux fassent cette même démarche de bien vouloir momentanément se perdre dans la subjectivité d'un autre pour comprendre ses raisonnements. Car même s'il y a des choses objectives dans la critique du pouvoir et de la politique, l'approche des autres qui permet la vie collective demeure foutrement subjective.
L'homme quoi.
(avènement du nouvel homme, vivi, bien sûr)
Invité- Invité
Re: HS : anarchisme et homme
Quelle horreur ce verbiage ^^ trop dur de s'exprimer.
May Lee- Messages : 1003
Date d'inscription : 05/10/2012
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