A l'Esperluette.
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Re: A l'Esperluette.
Ah oui, le pissenlit est salvateur. C'est bien, comme métier, marchand de soupe.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Re: A l'Esperluette.
Un bar à soupes bio, à Paris tu fais fortune.
Si, en plus, elle a des vertus médicinales, c'est l'extase.
Je garde une faiblesse pour la soupe à l'oignon gratinée. Avec ou sans vertu.
Si, en plus, elle a des vertus médicinales, c'est l'extase.
Je garde une faiblesse pour la soupe à l'oignon gratinée. Avec ou sans vertu.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Il faut que je pense à changer de four, il ne chauffe pas suffisamment pour gratiner. Il paraît que la soupe à l'oignon est un fortifiant...
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Tu dois mettre une biscotte avant de poser le fromage pour gratiner. C'est bon ça. Je me demande si la soupe à l'oignon gratinée n'est pas une preuve tangible d'une existence divine. Faut voir.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Les choux de Bruxelles aussi sont une preuve. Les chiens, d'ailleurs, aussi.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Un chou de Bruxelles sur lequel tu déposes quelques grains d'un bon sel. Hop, une bouchée, raaaaaanontudju.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Les Guy lisent au milieu du village.
Je ne pouvais pas le mettre dans les 6 mots, il y en a un de trop.
Je ne pouvais pas le mettre dans les 6 mots, il y en a un de trop.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
et de deux sous l'aisselle
dessein- Messages : 3074
Date d'inscription : 24/02/2012
Age : 55
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: A l'Esperluette.
Bonjour, Kali.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Bonjour Odime.
Bonjour Gimli.
Bonjour les amis.
Passage express en mode journée marathon.
Bonjour Gimli.
Bonjour les amis.
Passage express en mode journée marathon.
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: A l'Esperluette.
houhou
pas le courage de reprendre tous les postes depuis si longtemps.
Juste la page 10.
Et là, je tombe sur une ânerie
DIEU et DIEU FIONT QUIATRE !! nondudju !
enfin je trouve
pas le courage de reprendre tous les postes depuis si longtemps.
Juste la page 10.
Et là, je tombe sur une ânerie
DIEU et DIEU FIONT QUIATRE !! nondudju !
enfin je trouve
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Semama, taiaut, je ressors le juke-box : https://youtu.be/IQtHZeyIfrM
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
juste pour faire fortiche
wikiki
rien dans la bouche, tout dans la tête.
wikiki
rien dans la bouche, tout dans la tête.
Invité- Invité
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: A l'Esperluette.
bon j'ai fait de l'Intelligence economique j'ai trouvé ca sur ton fil
je vois que t'es un gars serieux
enchantée
je vois que t'es un gars serieux
enchantée
dessein- Messages : 3074
Date d'inscription : 24/02/2012
Age : 55
Re: A l'Esperluette.
il touche sa bille en smiley le vieux
dessein- Messages : 3074
Date d'inscription : 24/02/2012
Age : 55
Re: A l'Esperluette.
Jacob Braude a écrit:Le pire con, c'est le vieux con. On ne peut rien contre l'expérience.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
L'expert y danse. Bonjour tout le monde.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: A l'Esperluette.
la femelle sapin, c'est sa pine (j'ai affreusement honte) mais je me mare
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Allez, il parait que la musique adoucit les mœurs.
Sur ce, bonne nuit.
Sur ce, bonne nuit.
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: A l'Esperluette.
Comment elle fait tenir le nœud papillon ? Trop balèze !!
Semana, tu te mare à canard ?
Semana, tu te mare à canard ?
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Bien, vieillard échevelé tonitruant, tu as gagné le droit de jouer une deuxième fois :semama a écrit:la femelle sapin, c'est sa pine (j'ai affreusement honte) mais je me mare
(Ceci étant, ce genre de conneries m'enthousiasment.)p2m a écrit:oui, comme chez les lapins
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
@Prisca Et si c’était plutôt une mare à thon ?
@Kalimsha la cuisine aussi.
@Kalimsha la cuisine aussi.
Invité- Invité
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: A l'Esperluette.
dans le doute je peux pas l ecouter il y a un renard doré sur le canap.
en attendant
Chant de moi-même
Walt Whitman, un cosmos, de Manhattan le fils, Turbulent, bien en chair, sensuel, mangeant, buvant et procréant,
Pas sentimental, pas dressé au-dessus des autres ou à l’écart d’eux
Pas plus modeste qu’immodeste.
Arrachez les verrous des portes!
Arrachez les portes mêmes de leurs gonds!
Qui dégrade autrui me dégrade
Et rien ne se dit ou se fait, qui ne retourne enfin à moi.
A travers moi le souffle spirituel s’enfle et s’enfle, à travers moi c’est le courant et c’est l’index.
Je profère le mot des premiers âges, je fais le signe de démocratie,
Par Dieu! Je n’accepterai rien dont tous ne puissent contresigner la copie dans les mêmes termes.
A travers moi des voix longtemps muettes
Voix des interminables générations de prisonniers, d’esclaves,
Voix des mal portants, des désespérés, des voleurs, des avortons,
Voix des cycles de préparation, d’accroissement,
Et des liens qui relient les astres, et des matrices et du suc paternel.
Et des droits de ceux que les autres foulent aux pieds,
Des êtres mal formés, vulgaires, niais, insanes, méprisés,
Brouillards sur l’air, bousiers roulant leur boule de fiente.
A travers moi des voix proscrites,
Voix des sexes et des ruts, voix voilées, et j’écarte le voile,
Voix indécentes par moi clarifiées et transfigurées.
Je ne pose pas le doigt sur ma bouche
Je traite avec autant de délicatesse les entrailles que je fais la tête et le coeur.
L’accouplement n’est pas plus obscène pour moi que n’est la mort.
J’ai foi dans la chair et dans les appétits,
Le voir, l’ouïr, le toucher, sont miracles, et chaque partie, chaque détail de moi est un miracle.
Divin je suis au dedans et au dehors, et je sanctifie tout ce que je touche ou qui me touche.
La senteur de mes aisselles m’est arôme plus exquis que la prière,
Cette tête m’est plus qu’église et bibles et credos.
Si mon culte se tourne de préférence vers quelque chose, ce sera vers la propre expansion de mon corps, ou vers quelque partie de lui que ce soit.
Transparente argile du corps, ce sera vous!
Bords duvetés et fondement, ce sera vous!
Rigide coutre viril, ce sera vous!
D’où que vous veniez, contribution à mon développement, ce sera vous!
Vous, mon sang riche! vous, laiteuse liqueur, pâle extrait de ma vie!
Poitrine qui contre d’autres poitrines se presse, ce sera vous!
Mon cerveau ce sera vos circonvolutions cachées!
Racine lavée de l’iris d’eau! bécassine craintive! abri surveillé de l’oeuf double! ce sera vous!
Foin emmêlé et révolté de la tête, barbe, sourcil, ce sera vous!
Sève qui scintille de l’érable, fibre de froment mondé, ce sera vous!
Soleil si généreux, ce sera vous!
Vapeurs éclairant et ombrant ma face, ce sera vous!
Vous, ruisseaux de sueurs et rosées, ce sera vous!
Vous qui me chatouillez doucement en frottant contre moi vos génitoires, ce sera vous!
Larges surfaces musculaires, branches de vivant chêne, vagabond plein d’amour sur mon chemin sinueux, ce sera vous!
Mains que j’ai prises, visage que j’ai baisé, mortel que j’ai touché peut-être, ce sera vous!
Je raffole de moi-même, mon lot et tout le reste est si délicieux!
Chaque instant et quoi qu’il advienne me pénètre de joie,
Oh! je suis merveilleux!
Je ne sais dire comment plient mes chevilles, ni d’où naît mon plus faible désir.
Ni d’où naît l’amitié qui jaillit de moi, ni d’où naît l’amitié que je reçois en retour.
Lorsque je gravis mon perron, je m’arrête et doute si ce que je vois est réel.
Une belle-de-jour à ma fenêtre me satisfait plus que toute la métaphysique des livres.
Contempler le lever du jour!
La jeune lueur efficace les immenses ombres diaphanes
L’air fleure bon à mon palais.
Poussées du mouvant monde, en ébrouements naïfs, ascension silencieuse, fraîche exsudation,
Activation oblique haut et bas.
Quelque chose que je ne puis voir érige de libidineux dards
Des flots de jus brillant inondent le ciel.
La terre par le ciel envahie, la conclusion quotidienne de leur jonction
Le défi que déjà l’Orient a lancé par-dessus ma tête,
L’ironique brocard: Vois donc qui de nous deux sera maître!
Walt Whitman
en attendant
Chant de moi-même
Walt Whitman, un cosmos, de Manhattan le fils, Turbulent, bien en chair, sensuel, mangeant, buvant et procréant,
Pas sentimental, pas dressé au-dessus des autres ou à l’écart d’eux
Pas plus modeste qu’immodeste.
Arrachez les verrous des portes!
Arrachez les portes mêmes de leurs gonds!
Qui dégrade autrui me dégrade
Et rien ne se dit ou se fait, qui ne retourne enfin à moi.
A travers moi le souffle spirituel s’enfle et s’enfle, à travers moi c’est le courant et c’est l’index.
Je profère le mot des premiers âges, je fais le signe de démocratie,
Par Dieu! Je n’accepterai rien dont tous ne puissent contresigner la copie dans les mêmes termes.
A travers moi des voix longtemps muettes
Voix des interminables générations de prisonniers, d’esclaves,
Voix des mal portants, des désespérés, des voleurs, des avortons,
Voix des cycles de préparation, d’accroissement,
Et des liens qui relient les astres, et des matrices et du suc paternel.
Et des droits de ceux que les autres foulent aux pieds,
Des êtres mal formés, vulgaires, niais, insanes, méprisés,
Brouillards sur l’air, bousiers roulant leur boule de fiente.
A travers moi des voix proscrites,
Voix des sexes et des ruts, voix voilées, et j’écarte le voile,
Voix indécentes par moi clarifiées et transfigurées.
Je ne pose pas le doigt sur ma bouche
Je traite avec autant de délicatesse les entrailles que je fais la tête et le coeur.
L’accouplement n’est pas plus obscène pour moi que n’est la mort.
J’ai foi dans la chair et dans les appétits,
Le voir, l’ouïr, le toucher, sont miracles, et chaque partie, chaque détail de moi est un miracle.
Divin je suis au dedans et au dehors, et je sanctifie tout ce que je touche ou qui me touche.
La senteur de mes aisselles m’est arôme plus exquis que la prière,
Cette tête m’est plus qu’église et bibles et credos.
Si mon culte se tourne de préférence vers quelque chose, ce sera vers la propre expansion de mon corps, ou vers quelque partie de lui que ce soit.
Transparente argile du corps, ce sera vous!
Bords duvetés et fondement, ce sera vous!
Rigide coutre viril, ce sera vous!
D’où que vous veniez, contribution à mon développement, ce sera vous!
Vous, mon sang riche! vous, laiteuse liqueur, pâle extrait de ma vie!
Poitrine qui contre d’autres poitrines se presse, ce sera vous!
Mon cerveau ce sera vos circonvolutions cachées!
Racine lavée de l’iris d’eau! bécassine craintive! abri surveillé de l’oeuf double! ce sera vous!
Foin emmêlé et révolté de la tête, barbe, sourcil, ce sera vous!
Sève qui scintille de l’érable, fibre de froment mondé, ce sera vous!
Soleil si généreux, ce sera vous!
Vapeurs éclairant et ombrant ma face, ce sera vous!
Vous, ruisseaux de sueurs et rosées, ce sera vous!
Vous qui me chatouillez doucement en frottant contre moi vos génitoires, ce sera vous!
Larges surfaces musculaires, branches de vivant chêne, vagabond plein d’amour sur mon chemin sinueux, ce sera vous!
Mains que j’ai prises, visage que j’ai baisé, mortel que j’ai touché peut-être, ce sera vous!
Je raffole de moi-même, mon lot et tout le reste est si délicieux!
Chaque instant et quoi qu’il advienne me pénètre de joie,
Oh! je suis merveilleux!
Je ne sais dire comment plient mes chevilles, ni d’où naît mon plus faible désir.
Ni d’où naît l’amitié qui jaillit de moi, ni d’où naît l’amitié que je reçois en retour.
Lorsque je gravis mon perron, je m’arrête et doute si ce que je vois est réel.
Une belle-de-jour à ma fenêtre me satisfait plus que toute la métaphysique des livres.
Contempler le lever du jour!
La jeune lueur efficace les immenses ombres diaphanes
L’air fleure bon à mon palais.
Poussées du mouvant monde, en ébrouements naïfs, ascension silencieuse, fraîche exsudation,
Activation oblique haut et bas.
Quelque chose que je ne puis voir érige de libidineux dards
Des flots de jus brillant inondent le ciel.
La terre par le ciel envahie, la conclusion quotidienne de leur jonction
Le défi que déjà l’Orient a lancé par-dessus ma tête,
L’ironique brocard: Vois donc qui de nous deux sera maître!
Walt Whitman
dessein- Messages : 3074
Date d'inscription : 24/02/2012
Age : 55
Re: A l'Esperluette.
Par devant, par derrière,
Tristement comme toujours,
Sans chichis, sans manières,
Elle a connu l'amour
Les oiseaux dans les branches
En les voyant s'aimer
Entonnèr'nt la romance
Du quatorze juillet.
Tristement comme toujours,
Sans chichis, sans manières,
Elle a connu l'amour
Les oiseaux dans les branches
En les voyant s'aimer
Entonnèr'nt la romance
Du quatorze juillet.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
TOLERANCE n. f.
Lorsque les individualistes antiautoritaires, les individualistes anarchistes - c'est-à dire les individualistes intégraux - réclament, revendiquent la possibilité de coexistence et de fonctionnement parallèle et simultané d'associations de toute espèce et de toute intention ; lorsqu'ils revendiquent pour l’unité humaine - pour l'isolé comme pour l'associé, pour le solitaire comme pour le sociable - la possibilité de « vivre sa vie » sans avoir à redouter qu'autrui (son semblable, l'Etat, le Gouvernement, l'ambiance sociale ou morale) intervienne dans ses faits et gestes, empiète sur sa liberté d'être et d'avoir, les individualistes n'attendent pas la réalisation de leurs aspirations d’une mentalité faisant de la tolérance la base des relations entre les humains.
On a vu précédemment que c'est sur la réciprocité que les individualistes à notre façon voudraient voir se fonder les rapports entre les hommes. Et la réciprocité n'a rien à démêler avec la tolérance, régime de pur arbitraire et de bon plaisir. Il n'y a aucune fierté, aucune dignité à être toléré par ses adversaires. Qu'ils soient mus par la crainte ou par la pitié, par la politique ou la nécessité, il ne s'agit, en réalité, dans tous les cas, que d'une charte aléatoire dont les articles seront abolis dès que ceux qui l'auront octroyée se sentiront plus forts ou n’auront plus besoin de leurs antagonistes.
La tolérance est un autre mot pour humiliation. On vous tolère, c'est-à-dire on vous permet de vous manifester, d'exister, plutôt de végéter ; on vous accorde tout ou partie de l'exercice de votre activité mentale ou physique, quitte à retirer licence ou autorisation dès que la bienveillance ou la patience des privilégiés, des dirigeants ou des multitudes - selon le cas - se seront lassées ou épuisées. Ou encore dès que la Raison d'Etat ou la Souveraineté Populaire prescrira de mettre un terme à cette tolérance, tout simplement parce que sa pratique devient dangereuse pour le Pouvoir établi ou le conservatisme du Milieu social.
La Tolérance nous apparaît donc comme un régime tout au plus bon pour les esclaves auxquels l’absence de chaînes fait imaginer qu'ils sont libres.
Ce n'est pas la tolérance qu'exigent, que revendiquent les individualistes à notre manière. Ils réclament, ils veulent la possibilité entière, inaliénable, de vivre leur vie, à leur goût, à leur gré, peu importe que cela scandalise ou épouvante ceux dont la conception de vie diffère de la leur. Ils veulent vivre leur vie à leur façon, sans se mêler de la façon de vivre des autres. Ils ne tolèrent pas autrui : ils laissent autrui poursuivre en toute tranquillité son évolution ; ils se contentent de demander de lui qu'il agisse de même à leur égard. Ils peuvent s'associer pour éprouver, essayer, réaliser telle théorie, tel projet, tel dessein, mais c’est encore à leurs risques et périls, et en se défendant bien d'intervenir dans les buts, les objets, le fonctionnement des autres associations. Les individualistes ne veulent pas plus être des gêneurs que des gênés. C'est sous le régime de la « liberté égale » qu'ils veulent vivre et non sous celui de l'abaissante « tolérance ».
- E. ARMAND
Lorsque les individualistes antiautoritaires, les individualistes anarchistes - c'est-à dire les individualistes intégraux - réclament, revendiquent la possibilité de coexistence et de fonctionnement parallèle et simultané d'associations de toute espèce et de toute intention ; lorsqu'ils revendiquent pour l’unité humaine - pour l'isolé comme pour l'associé, pour le solitaire comme pour le sociable - la possibilité de « vivre sa vie » sans avoir à redouter qu'autrui (son semblable, l'Etat, le Gouvernement, l'ambiance sociale ou morale) intervienne dans ses faits et gestes, empiète sur sa liberté d'être et d'avoir, les individualistes n'attendent pas la réalisation de leurs aspirations d’une mentalité faisant de la tolérance la base des relations entre les humains.
On a vu précédemment que c'est sur la réciprocité que les individualistes à notre façon voudraient voir se fonder les rapports entre les hommes. Et la réciprocité n'a rien à démêler avec la tolérance, régime de pur arbitraire et de bon plaisir. Il n'y a aucune fierté, aucune dignité à être toléré par ses adversaires. Qu'ils soient mus par la crainte ou par la pitié, par la politique ou la nécessité, il ne s'agit, en réalité, dans tous les cas, que d'une charte aléatoire dont les articles seront abolis dès que ceux qui l'auront octroyée se sentiront plus forts ou n’auront plus besoin de leurs antagonistes.
La tolérance est un autre mot pour humiliation. On vous tolère, c'est-à-dire on vous permet de vous manifester, d'exister, plutôt de végéter ; on vous accorde tout ou partie de l'exercice de votre activité mentale ou physique, quitte à retirer licence ou autorisation dès que la bienveillance ou la patience des privilégiés, des dirigeants ou des multitudes - selon le cas - se seront lassées ou épuisées. Ou encore dès que la Raison d'Etat ou la Souveraineté Populaire prescrira de mettre un terme à cette tolérance, tout simplement parce que sa pratique devient dangereuse pour le Pouvoir établi ou le conservatisme du Milieu social.
La Tolérance nous apparaît donc comme un régime tout au plus bon pour les esclaves auxquels l’absence de chaînes fait imaginer qu'ils sont libres.
Ce n'est pas la tolérance qu'exigent, que revendiquent les individualistes à notre manière. Ils réclament, ils veulent la possibilité entière, inaliénable, de vivre leur vie, à leur goût, à leur gré, peu importe que cela scandalise ou épouvante ceux dont la conception de vie diffère de la leur. Ils veulent vivre leur vie à leur façon, sans se mêler de la façon de vivre des autres. Ils ne tolèrent pas autrui : ils laissent autrui poursuivre en toute tranquillité son évolution ; ils se contentent de demander de lui qu'il agisse de même à leur égard. Ils peuvent s'associer pour éprouver, essayer, réaliser telle théorie, tel projet, tel dessein, mais c’est encore à leurs risques et périls, et en se défendant bien d'intervenir dans les buts, les objets, le fonctionnement des autres associations. Les individualistes ne veulent pas plus être des gêneurs que des gênés. C'est sous le régime de la « liberté égale » qu'ils veulent vivre et non sous celui de l'abaissante « tolérance ».
- E. ARMAND
Invité- Invité
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