L'incapacité chronique à se sentir normal
3 participants
Page 1 sur 1
L'incapacité chronique à se sentir normal
En m'inscrivant ici, je cherchais ce qui n'allait pas chez moi, comme la plupart des membres, je cherchais ce qui me faisais sentir aussi anormale. Et pendant longtemps, je me disais que sans doute ma grande timidité, me confinant dans une solitude amoureuse devait y être pour beaucoup. Je me suis convaincue que si un jour j'arrivais à trouver quelqu'un qui m'aime, alors je me sentirais normale une bonne fois pour toute... Mais non...
Depuis peu, j'ai rencontré quelqu'un qui m'aime et me fais me sentir bien et spéciale, c'est ce dont j'ai rêvé depuis tellement longtemps, et je pouvais enfin me sentir comme tout le monde. Mais même dans le cadre (censé être) confortable du couple, type d'union hautement encouragé par la société, je n'arrive pas à me sentir normale. Mon copain a un large cercle social, et ce n'est pas mon cas, j'aime ma solitude, je n'ai pas besoin de sortir beaucoup. Mais même si j'aime être avec moi-même, il n'empêche que partout où je regarde, cette attitude ne semble pas correspondre aux normes et j'en tire parfois un mal-être de la peur d'être jugée. Et l'autre jour, mon copain me demande par texto si je suis d'accord cette fin de semaine pour rencontrer des amis à lui, je lui dis pas de problème. Il me demande si je suis certaine, parce qu'il veut que je me sente bien, je lui dis à nouveau que je veux bien. Heureux qu'il est, il me dit quand même que je peux aussi planifier des fins de semaine. Et là, c'est la crise d'angoisse : j'ai pas beaucoup d'amis et je les vois pas souvent, j'aime les trucs tranquilles, les têtes à têtes... il va me trouver ennuyante, il va penser que je suis une espèce d'ermite ou de misanthrope bizarre, une asociale... Je me met à pleurer en projetant mes propres pensées... Ma mère vient me consoler, elle me dit que j'ai pas à avoir peur, qu'il m'aime comme je suis, que j'ai qu'à lui dire que je suis une fille réservée et qui aime les choses simples, mais je suis enfermée dans mes idées déjà toutes faites. Et puis, à un moment, je le dis tout haut : «Je pensais qu'en ayant un copain, je pourrais enfin me sentir normale, mais ça marche pas!». Et elle me répond «Tu te sentiras jamais normale Abou (en fait, elle a utilisé mon nom au complet, comme les parents font quand ils veulent attirer notre attention), parce que tu te poses trop de questions!».
Et voilà, ça frappe, parce que je sais qu'elle a raison. Je me demandais vraiment à un moment si le décalage venait du fonctionnement de mon cerveau ou seulement de l'aspect affectif de ma vie qui était au point mort et qui me faisais sentir à l'écart de tout le monde. Maintenant que le point affectif est comblé, ça semble confirmer que le problème vient d'ailleurs... je vais donc me sentir ainsi tout ma vie?! Chaque fois que j'aurai accompli quelque chose censé m'amener au niveau «normal», il y aura toujours autre chose pour me dire «non tu l'es pas!». J'ai pas lu Trop intelligent pour être heureux, et je ne suis pas diagnostiquée, mais franchement, là maintenant, ce titre je le comprend que trop bien.
Depuis peu, j'ai rencontré quelqu'un qui m'aime et me fais me sentir bien et spéciale, c'est ce dont j'ai rêvé depuis tellement longtemps, et je pouvais enfin me sentir comme tout le monde. Mais même dans le cadre (censé être) confortable du couple, type d'union hautement encouragé par la société, je n'arrive pas à me sentir normale. Mon copain a un large cercle social, et ce n'est pas mon cas, j'aime ma solitude, je n'ai pas besoin de sortir beaucoup. Mais même si j'aime être avec moi-même, il n'empêche que partout où je regarde, cette attitude ne semble pas correspondre aux normes et j'en tire parfois un mal-être de la peur d'être jugée. Et l'autre jour, mon copain me demande par texto si je suis d'accord cette fin de semaine pour rencontrer des amis à lui, je lui dis pas de problème. Il me demande si je suis certaine, parce qu'il veut que je me sente bien, je lui dis à nouveau que je veux bien. Heureux qu'il est, il me dit quand même que je peux aussi planifier des fins de semaine. Et là, c'est la crise d'angoisse : j'ai pas beaucoup d'amis et je les vois pas souvent, j'aime les trucs tranquilles, les têtes à têtes... il va me trouver ennuyante, il va penser que je suis une espèce d'ermite ou de misanthrope bizarre, une asociale... Je me met à pleurer en projetant mes propres pensées... Ma mère vient me consoler, elle me dit que j'ai pas à avoir peur, qu'il m'aime comme je suis, que j'ai qu'à lui dire que je suis une fille réservée et qui aime les choses simples, mais je suis enfermée dans mes idées déjà toutes faites. Et puis, à un moment, je le dis tout haut : «Je pensais qu'en ayant un copain, je pourrais enfin me sentir normale, mais ça marche pas!». Et elle me répond «Tu te sentiras jamais normale Abou (en fait, elle a utilisé mon nom au complet, comme les parents font quand ils veulent attirer notre attention), parce que tu te poses trop de questions!».
Et voilà, ça frappe, parce que je sais qu'elle a raison. Je me demandais vraiment à un moment si le décalage venait du fonctionnement de mon cerveau ou seulement de l'aspect affectif de ma vie qui était au point mort et qui me faisais sentir à l'écart de tout le monde. Maintenant que le point affectif est comblé, ça semble confirmer que le problème vient d'ailleurs... je vais donc me sentir ainsi tout ma vie?! Chaque fois que j'aurai accompli quelque chose censé m'amener au niveau «normal», il y aura toujours autre chose pour me dire «non tu l'es pas!». J'ai pas lu Trop intelligent pour être heureux, et je ne suis pas diagnostiquée, mais franchement, là maintenant, ce titre je le comprend que trop bien.
abou- Messages : 125
Date d'inscription : 22/06/2013
Re: L'incapacité chronique à se sentir normal
Et je ne te comprends que trop bien aussi....
C'est pour ça que j'ai créé un fil sur le célibat bien vécu, non pas par opposition à celui "mal vécu" mais parce que j'y parle de ce nouveau sentiment en moi de plénitude sans l'autre. Ce sentiment qui fait que, seule ou pas, on est BIEN. Est-ce à dire que je ne suis plus en "décalage" avec les autres ? non, mais je m'en fous.
Pour la première fois de ma vie : je m'en cogne royalement ! fuck les modèles sociaux Pour être heureux, il faut "être en couple", "se marier", "avoir des enfants", "avoir des zamis", "avoir un chien", "avoir une maison", "avoir...avoir...avoir". Moi, j'ai décidé d' ETRE. Etre heureuse sans quelqu'un dans ma vie, et ça devra être mieux si je rencontre quelqu'un qui me donne envie, sinon ça sera pas.
C'est pour ça que j'ai créé un fil sur le célibat bien vécu, non pas par opposition à celui "mal vécu" mais parce que j'y parle de ce nouveau sentiment en moi de plénitude sans l'autre. Ce sentiment qui fait que, seule ou pas, on est BIEN. Est-ce à dire que je ne suis plus en "décalage" avec les autres ? non, mais je m'en fous.
Pour la première fois de ma vie : je m'en cogne royalement ! fuck les modèles sociaux Pour être heureux, il faut "être en couple", "se marier", "avoir des enfants", "avoir des zamis", "avoir un chien", "avoir une maison", "avoir...avoir...avoir". Moi, j'ai décidé d' ETRE. Etre heureuse sans quelqu'un dans ma vie, et ça devra être mieux si je rencontre quelqu'un qui me donne envie, sinon ça sera pas.
Invité- Invité
Re: L'incapacité chronique à se sentir normal
ce post date un peu, mais il me "parle"
Eyh, dis toi bien que ton copain, il t'a peut être (et en fait surement) choisie parce que tu n'es pas "normale". Que tu es posée, réfléchie, mature, avec des vraies réflexions poussées!
je sais que c'est dur, parfois je ne l'accepte toujours pas, mais nous ne sommes pas... "normaux" mais ce n'est pas pour ça que nous ne sommes pas digne d'intérêts, d'amour et de reconnaissance
Sans vouloir te déprimer... Tu ne te sentiras jamais "normale" parce que... tu n'es pas comme les autres. Cela me fait sourire parce que mon copain est comme le tien, il a pleins d'amis et moi, je suis comme toi, plus de deux personnes avec moi, ça commence à faire trop.Abou a écrit:«Je pensais qu'en ayant un copain, je pourrais enfin me sentir normale, mais ça marche pas!». Et elle me répond «Tu te sentiras jamais normale Abou (en fait, elle a utilisé mon nom au complet, comme les parents font quand ils veulent attirer notre attention), parce que tu te poses trop de questions!».
Je vois très bien ^^j'ai pas beaucoup d'amis et je les vois pas souvent, j'aime les trucs tranquilles, les têtes à têtes...
Eyh, dis toi bien que ton copain, il t'a peut être (et en fait surement) choisie parce que tu n'es pas "normale". Que tu es posée, réfléchie, mature, avec des vraies réflexions poussées!
Hélas... Ta phrase me fait redouter le pire pour moi. Très heureuse en couple et avec ma famille, je recherche des amis zèbres pour partager plus. Et si au final, cela ne me contentait pas non plus?...Maintenant que le point affectif est comblé, ça semble confirmer que le problème vient d'ailleurs...
je sais que c'est dur, parfois je ne l'accepte toujours pas, mais nous ne sommes pas... "normaux" mais ce n'est pas pour ça que nous ne sommes pas digne d'intérêts, d'amour et de reconnaissance
Nara- Messages : 27
Date d'inscription : 21/10/2013
Age : 34
Localisation : IDF
Re: L'incapacité chronique à se sentir normal
bonjour, j'arrive un peu tard, mais j'étais occupée. Je réponds quand même à tout hasard, si cela intéresse toujours. Je comprends très bien le sujet dont on parle pour le vivre en permanence. J'ai maintenant un recul sur la vie qui me permet de dire que ce qu'on aime chez moi et ce qui porte ma vie, c'est le concept. Peut-être es-tu dans ce cas. Le concept c'est quelque chose qui n'existait pas de façon connue avant qu'on le mette en mots. Ou en art. Peut-être es-tu artiste ? Ne pas être normale n'est pas vraiment grave si on le vit bien. Pour le vivre bien, il ne faut pas se sentir isolée. C'est plutôt ça le problème. Si tu es avec des anormaux comme toi, tu ne te sens plus isolée. Etre avec des gens super mais différents comme ton ami et ses amis ce n'est pas être avec des gens comme toi. Plus qu'une anormalité, c'est donc peut-être un isolement. En tout cas pour moi, c'était un isolement, je le vois maintenant, avec le recul. J'avais des idées et on venait chercher ces idées. mais quand je n'avais pas d'idée il n'y avait personne pour me donner des idées. Le trou. L'isolement. Même si les gens étaient nombreux et sympathiques autour de moi. Maintenant, ils sont rares mais pleins d'idées. Ma vie a changé. Je ne me sens plus anormale, mais je me sens encore un peu isolée. Je rêve de plein de gens comme moi autour de moi. Ils sont quelque part. Il faut les trouver. Pour ma part, le monde de l'édition jeunesse m'a ouvert un univers intéressant. Comme j'étais secrétaire, tu penses bien que j'étais loin de penser à ce monde là. Trouver un autre monde serait donc une partie de la solution pour les extra-terrestre........... par exemple l'art, ou la science, ou un autre pays, ou la cuisine, un mec ne suffit peut-être pas....... Pour trouver cet autre monde il faut développer d'autres compétences. Une mauvaise orientation scolaire ne serait-elle pas dans le coin ? En tout cas pour moi, si. Mais je ne m'en plains pas, elle m'a fait connaître un autre monde : je suis une littéraire et on m'a collée en scientifique ! Beau voyage, très intéressant, mais j'ai fait secrétaire. Le secrétariat, très intéressant parce que je recevais du public, et moi j'ignorais que je voulais écrire, mais j'observais. Quand je n'ai plus eu de belles personnalités à observer, j'ai fait autre chose. Un éternel tâtonnement pour trouver ma voie. Et puis un jour.......... le déclic. Il n'est pas venu de moi, mais d'un jeune que j'ai aidé. Finalement nous nous sommes aidés tous les deux lol! et voilà, il m'a fallu un bon moment pour trouver des gens comme moi, mais j'y suis arrivée, maintenant je ne me sens plus extra-terrestre, mais encore un peu isolée, je vais m'améliorer. Trouver la voie... comment faire ? Peut-être en demandant aux autres : on m'a toujours dit que je devrais écrire des livres ! Eh bien, je ne l'avais jamais entendu. Dans tous les cas ce que tu décris s'appelle un fort potentiel, mais je pense que tu as été mal orientée dans ta formation. Rien de perdu, rien de faux, mais de l'incomplet : complète l'acquisition de tes compétences, comme tout le monde, mais pas forcément en droite ligne avec ce que tu as déjà fait. Bien à toi
marie :)- Messages : 183
Date d'inscription : 21/08/2012
Age : 64
Localisation : Semi-nomade
Sujets similaires
» Chronique naturelle et hypersensibilité
» chronique de Natale
» Inadaptée chronique OU chronique d'une inadaptée.
» Urticaire chronique
» Chronique du dévissage
» chronique de Natale
» Inadaptée chronique OU chronique d'une inadaptée.
» Urticaire chronique
» Chronique du dévissage
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum