Un travail en-dessous de ses capacités?

Bonjour!

Voilà, je fais un "vulgaire" travail de mise en rayon dans lequel je me sens bien (adieu stress de ouf de la mort qui tue ou qui du moins rend malade - je sais, ça ne veut rien dire), où on me prend pas la tête, où les collègues sont moins condescendants, où je n'ai pas moults angoisses (mais j'en ai quand même).

Pourtant, j'ai un bac +2 (dans le domaine scientifique) et en principe des capacités (même si...).

Etes- vous dans ce cas-là? Faites-vous un emploi que je qualifierai de "déclassé" par rapport à votre niveau d'études et par choix ( pas par obligation due au chômage, par exemple)?

Je ne dirai pas que ce travail me rend hyper heureuse (youpi hourra!), qu'il me passionne, m'embrase ou quoi. Mais il me donne une certaine stabilité, notamment émotionnelle (même si elle est toute relative, je suis toujours par monts et par vaux) et puis, simplement professionnelle, bien évidemment. En résumé, je suis bien en ce moment, ce n'est pas le graal, mais je vais bien. Je me dois de préciser que je sors probablement d'une dépression (non diagnostiquée mais bon... - sans doute pas totalement terminée).

Mais j'en ai un peu marre de ces gens (ma famille) qui ont toujours un certain scepticisme, une certaine pitié par rapport au décalage de mes "capacités" et du poste que j'occupe actuellement. C'est blessant même si je m'en fous au fond (je suis simplement heureuse d'aller mieux) et c'est surtout blasant. L'impression qu'ils sont tous à côté de la plaque. Ils m'ont vu pleurer tous les jours pour rien, ne plus manger, n'avoir goût à rien et au final, ils voudraient limite me repousser dans les études ou une formation, moi qui suis limite phobique de tout ça maintenant.

Bref, je m'égare, mais êtes-vous de ce cas? Si oui, comment réagit votre entourage? Que pensez-vous vous-mêmes de la situation? Envisagez-vous de reprendre les études/ une formation à plus ou moins long terme?

Je ne suis pas dans ce cas, toutefois j'ai connu des personnes dans ce cas de figure et qui le vivaient très bien. Il me semble que c'est l'essentiel à retenir.

Moi, j'ai un niveau professionnel bien au-dessus de mon dernier niveau scolaire atteint et... je m'ennuie ferme ! c'est mieux ? non. Je cherche à retrouver ce bien-être professionnel que tu connais.

Continue comme ça, et peut-être qu'un jour tu passeras à autre chose, ou pas. C'est toi qui est maître de ton destin professionnel, personne d'autre.

Merci de ta réponse Mary!

Alors, en fait, mon problème, c'est que je suis bien dans mon job, je pense, simplement parce que je sors d'une dépression. En gros, j'ai besoin de calme à tout point de vue. J'ai un peu peur de l'effet retors du "Je vais mieux" et du "maintenant, j'ai grave besoin d'autre chose" (de plus intellectuel).

Mais il se trouve que ça me laisse tu temps pour faire ce que je veux chez moi en toute zenéitude!

Mais à l'heure actuelle, je suis juste bien, pas l'apothéose mais c'est reposant. C'est énervant que les proches ne comprennent pas... Au fond, les études, ça a toujours été un problème pour moi (somatisation bonjour) mais non, mes parents ne comprennent pas. M'enfin...

Je cherche juste à échanger... je n'en fais pas une maladie, je vais bien, c'est tout ce qui compte!

L’essentiel c'est que tu t'y sentes bien, que ce soit momentané ou "définitif" on s'en fou, là maintenant tout de suite c'est ça qu'il te faut, tu as trouvé \o/, profites !
Les parents veulent toujours que leurs enfants réussissent mieux qu'eux professionnellement, mais ils oublient la notion principale : TON bonheur n'est pas le leur.

Bref; ce qu'en disent les autres au fond on s'en fiche, entre jalousie / je me rassure (oui t'as vu celui là il pourrait faire tellement mieux, et t'as vu ce qu'il fait, hannnn comme c'est trop nul, moi ce que que fais c mieux), et besoin de briller à travers les autres (oui mon frère est haut placé et il travaille chez BIDULE tu sais la multinationale)...

t'es pas là pour booster les égos mais pour vivre TA vie, si t'es heureux, c'est bien ça l'essentiel le reste OSEF.


Là je suis en congé parental choisi et je ne me suis pas sentie aussi bien depuis longtemps... C'est le degré 0

A une certaine époque de ma vie, je faisais un boulot on ne peut plus répétitif : la saisie informatique au kilomètre. Tu réfléchis pas à ce que tu fais, tu prends un document pré-encodé et tu saisis. Ben, tu sais quoi ? c'est un des meilleurs jobs de ma vie !!! Je passais mon temps à penser à autre chose, à rêvasser.... le pied (et comme je faisais tout en "automatique" : j'étais la plus rapide, et aucune erreur en fin de journée).

petitefadette, effectivement, tout ce qui compte, là, tout de suite, c'est que je me sente bien dans mon travail. Je le savoure, ça, c'est sûr! En plus, je suis au contact de la clientèle et même si, à la base, je suis très timide, en fait, j'adore échanger avec les clients, faire des blagues, etc... Parfois, on parle de sujets complètement incongrus et c'est génial!
Mes parents ont quand même accepté que je fasse un boulot pas très "high" vu comment j'allais mal. Mais ils ne peuvent s'empêcher de trouver ça dommage... J'arrive quand même à comprendre leur point de vue d'autant qu'ils ne doivent pas du tout saisir l'envergure du malaise. En fait, là est le problème... Ma mère est censée me connaître assez intimement... Du coup, je ne comprends pas qu'elle ne comprenne pas... D'autant que certaines choses me font penser que lorsque j'étais petite, mes parents m'ont trouvé disons "spéciale" et se sont interrogés sur moi (j'écrivais des poèmes parlant de mort, je ne dormais pas, etc...).
Au fond, c'est l'incompréhension commune qui me questionne. Mais bon, effectivement, osef! Je me sens bien, tout est dit.

Cool pour le congé parental! C'est génial pour ton enfant et également pour toi, que demande le peuple?! Tu peux vivre à ton rythme et faire ce que tu veux, chouette!

Lol Mary! Et bien, j'imagine très bien... Mes dernières études (infirmière), je les ai arrêtées, en autre, parce qu'il m'était impossible de ne pas partir dans mes pensées, d'être ailleurs. Vraiment, j'ai tout essayé mais je ne pouvais pas rester vraiment connectée à ce que je faisais... Dans ce métier, c'était juste impensable! Et ça me rendait la vie infernale... En plus de penser que j'avais la capacité de tuer quelqu'un en un quart de seconde à la moindre erreur (ça me hantait). Bref...

Dans les trucs automatiques, je suis aussi très rapide. Taper à l'ordi, fiou, je tape très vite sans regarder le clavier, ou presque^^.

Dans mon travail actuel, effectivement, je peux penser à ce que je veux tranquillou... Bon, parfois, mon chef me parle, me parle... et je n'entends pas mais bon! Xd!

Peut-être aussi que ce que ta mère ne comprend pas c'est ton besoin de relations sociales en dehors d'elle ou de ton père.

Je me rappelle mon deuxième boulot, tout le contraire du tien

Siamois93, tu te rapproches du sujet effectivement. Je pense qu'elle pressent mon besoin de relations sociales mais qu'elle ne comprend pas (ou ne veut pas comprendre?) que j'ai (une sorte) de phobie sociale ( même camouflée, elle se voit) due à une différence (quelle qu'elle soit...) notable entre moi et autrui. Je sais très bien faire semblant mais ça va bien deux secondes, pas plus... Alors, quand elle me demande d'aller à telle sortie entre collègues par exemple, elle ne mesure pas l'ampleur de la tâche pour moi, ni même à quel point je ne me sens pas à l'aise, pas entre gens semblables... Et pourtant, ma main à couper qu'elle doit sentir le truc...
Je m'entends très bien et le courant passe nickel avec des amis à mes parents. Une fois, mes parents avaient invité des amis chez nous et moi, j'avais un ciné... j'ai commencé le repas avec mes parents et leurs (nos?) amis et puis, j'ai annulé le ciné tellement je n'avais pas envie d'y aller et surtout, tellement j'étais bien avec les amis de mes parents ( et la réciproque était vraie). Cela invite quand même à se poser des questions!

"Je me rappelle mon deuxième boulot, tout le contraire du tien". Développe!

J'ai pas mal de soucis avec ma mère mais ce n'est pas le lieu pour en parler.
Mon deuxième boulot était dans l'informatique, une petite boite 40km au sud de Grenoble à 1000 mètres d'altitude dans les montagnes. Froid. Loin de tout. Content d'être seul mais c'était quand même un choix par défaut car ma mère m'avait sommé de quitter la maison car elle devait déménager à cause de sa santé. De toute façon j'avais besoin de m'éloigner aussi, elle était trop toxique.
Seul. Quelques collègues qui avaient leur vie, et un seul avec qui j'avais de bons contacts. Les clients étaient quelques entreprises à Grenoble ou plus loin, des déjeuners sandwichs en pleine cambrousse, juste des relations professionnelles.
La nature à côté ? Une route nationale. Une ancienne région minière. Quasiment plus d'arbres car la forêt avait été coupée pour étayer les galeries de la mine. Un plateau de 10km de long quasiment nu, en plein vent.
J'ai tenu à peine 9 mois, la boite se cassait la figure à cause de l'entêtement d'un des patrons à vouloir régler tout par lui-même. Ca a fini en licenciment pour pseudo faute grave pour deux collègues et moi.
Et le taï-chi-chuan heureusement. C'était mon but dès que je travaillais je voulais prendre des cours, alors j'ai recontacté la prof que j'avais croisée quelques années auparavant. Et donc à l'automne après avoir été viré j'en ai profité pour m'entrainer à fond, j'allais à Grenoble 2 soirs par semaine avec le car pour les cours. Je retournais dans ma montagne perdue en stop ou à pied parfois je rentrais à 1h du matin.
Mais j'ai continué, toujours galéré pour trouver du boulot dans l'informatique, je déteste cordialement ce milieu professionnel pourri où on rencontre parfois des personnes vraiment atypique (une médaillée européenne en dressage par exemple) et je m'amuse beaucoup avec ces machines. Ou je crois m'amuser ? Parfois je me demande si c'est vraiment bon tout ça.

Je ne suis pas sûre de voir où tu veux en venir siamois93 si ce n'est que ton travail vers Grenoble était horrible... et que tu n'es pas sûr d'aimer ton post actuel (enfin, je crois, je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi)?

En fait en faisant un métier qui ne te satisfait pas tu risques de rester dans l'impression que ça te plait malgré tout, et donc de passer à côté de ce que tu aimes vraiment. C'est à cela que ma petite expérience personnelle m'a amené, et je voulais juste poser ce warning.

Okay... et bien, c'est un peu de ça donc je voulais parler justement, du risque de m'enterrer dans un truc pépère mais où je ne suis pas moi, où je ne me dépasse pas ( c'est important pour éviter l'ennui).
Le challenge étant que je repère l'ennui s'il y en a... Me suis aperçue que je ne l'avais pas repéré par le passé!
C'est comme si on mourrait un peu dans ce travail sans s'en rendre vraiment compte... On meurt en s'endormant quoi...

Je saisis bien ton warning!

Mais comme dit plus haut, je crois aussi que là, tout de suite, c'est ce qu'il me faut (fallait?)!

D'autant que ce job me permet d'être plus libre (ne serait-ce que psychiquement) pour faire tout ce dont j'ai envie à côté, lors de mon temps libre!

J'ai bac+4 en marketing/pub, j'ai bossé dedans pendant deux ans mais je m'ennuyais affreusement alors j'ai arrêté. Depuis je suis vendeur depuis plus de 3 ans donc. J'ai tenu vraiment plus longtemps mais j'ai l'impression de faire du provisoire car impossible de trouver ma voie. Par contre je suis nettement plus libre donc j'aime bien mais j'ai beaucoup de mal à bosser avec des supérieurs bien trop incompétents à mon goût. Alors je ferme ma gueule et je fais le petit singe en pliant des T-shirts...

Moi, je travaille maintenant comme responsable informatique d'une firme de génie civil. Avant cela, j'ai travaillé durant une année dans un (bon) restaurant. Et même si je me sens moins remplaçable maintenant, même si je dois utiliser plus ma tête, je trouve ce travail beaucoup moins stimulant. À vrai dire, je m'ennuie du resto où j’apprenais sans cesse des choses nouvelles, où je découvrais. J'ai aussi fait de l'entretient ménager. C'était moins stimulant que le resto, mais j'aimais ce temps seul, sans stress, où je n'avais qu'à laisser mon corps s’exécuter machinalement pendant que mon esprit et moi allions gambader à mille années-lumières...