choc violent ...et nouveau départ

Y en a-t-il parmi vous qui ont vécu un choc psychologique violent qui leur a finalement permis de repartir, mais ancré véritablement dans leur identité réelle ?

Bon ben j'espère ne pas être la seule dans ce cas ! J'aurais été ravie d'avoir des témoignages de vécus "semblables", parce que très sincèrement, ma "solution" est passée par là, et que de mon coeur, rien n'a plus de valeur que de se sentir en accord avec soi ... même si on doit passer par des moments (très) durs où finalement les peurs n'ont plus aucun sens, et par suite, où tout devient évident.
Cette solution me concernant n'est pas une arrivée, mais une base à d'innombrables possibles ... et c'est merveilleux.
Nous avons tous une chance énorme d'être en vie, c'est un miracle, et ce, quel que soit le chemin emprunté.

Euh, j'aimerais pouvoir te dire oui. Malheureusement, j'en suis encore à passer par des moments durs en raison de mes peurs, mes angoisses, mes doutes malgré mon "moi" dont je commence enfin à voir le contour. Et tout-cela après être passé par plusieurs déclics obtenus de manière assez violente. Comment es-tu parvenu à lâcher prise de tes peurs/angoisses (peur d'échouer, peur d'être rejeté, peur de te sentir jugé,...) ??

Qu'appelles-tu un choc violent? Accident de la route, divorce, rupture amoureuse, décès dans léa famille, perte de son doudou?

Je pense que la "gravité" du choc est assez relative à la sensibilité de l'individu, elle-même directement lié à sa formation identitaire initiale...
En ce qui me concerne, le premier choc violent de ma vie a été ma première "vraie" rupture... Inoui... mais oui, j'en suis revenu très vite et ai compris que je serais le même après qu'avant, juste différemment ;-)

Ensuite y a eu plusieurs accidents auxquels j'ai assisté, y a avait pas de sang, mais j'ai vu la mort quand même... réflexes ont pris le dessus, j'ai fait ce qu'il fallait pour éviter la mort d’autrui... Mais je l'ai vue la grande faucheuse...et elle m'a souri ;-)

Ensuite y a eu des mensonges gigantesques qui m'ont fait sombrer dans des délires de culpabilité atroce... genre un avortement qui n'a jamais eu lieu, on m'a traité de violeur, bref... Je m'en suis remis encore, avec des séquelles toutefois... je suis en colère... non contre les autres qui m'ont infligé cela, mais bien de m'être laissé berner de la sorte...

Et oui la vie est une chance dont la valeur ne nous est rarement donnée de notre vivant... à nous de voir ce que les yeux ne percoivent que rarement ;-)

Aethos, "choc violent", c'était justement pour que la "base" soit un ressenti, donc personnel, et non un évènement particulier pouvant être ou non perçu comme violent selon les personnes.

En ce qui me concerne, c'est le déroulement d'une rupture affective qui a concentré les reliquats de peurs non encore surmontées à ce moment-là, m'obligeant par là, à finir de me confronter à elles. ...mais ça aurait tout aussi bien pu être un autre déclencheur. Pour faire court, je me suis retrouvée dans une situation où j'ai eu le choix entre vivre et mourir : mourir car impossibilité stricte de continuer avec des distorsions telles entre les attentes et fonctionnements sociaux et familiaux et mes besoins ... j'ai choisi de vivre, de me battre et de faire des choix respectant mes besoins ... et j'ai bien fait. Je suis heureuse et n'ai jamais été autant en accord avec moi-même. Comme quoi, il y a des solutions. Même surdoué(e), c'est possible ... pour de vrai. C'est surtout ce message que je voulais faire passer avec ce fil : il est tout à fait possible d'être un surdoué heureux et d'être en accord avec soi. C'est possible. Et le plus incroyable, c'est que je n'ai vraiment pas la sensation d'être à un terme, mais véritablement face à de multiples possibles. (je me répète, mais c'est ça le plus incroyable). C'est comme une sorte de seuil que je ne sens pas possible de repasser dans l'autre sens.
J'aimerais tant que d'autres puissent témoigner de leur bien-être, de la profonde sérénité que l'on peut ressentir lorsque l'on choisit de se respecter vraiment et de voir ce système de compétition constante et ridicule de l'extérieur.

chewie_noiret, pour répondre à ta question concernant les peurs, j'avais déjà avant cette crise, construit une estime de moi suffisante via des expériences diverses et variées, souvent extrêmes, dans lesquelles je me suis investie pleinement sans tricher (donc en essayant vraiment donc parfois en échouant). Ces expériences m'ont permises de me confronter à un certain nombre de mes limites. J'ai aussi admis (très très difficilement), que nombreuses sont les personnes fonctionnant uniquement (ou presque) via la comparaison systématique à autrui, et se sentant "fortes" lorsqu'elles utilisaient les points faibles pour écraser et se positionner "au-dessus". Certaines personnes ne sont aussi absolument pas honnêtes dans leurs relations à autrui et à elles-mêmes, et elles n'ont aucun remord à mentir. Certaines aussi ne souhaitent pas progresser et se sentent très bien dans leur mal-être. Je te souhaite de tout cœur de trouver tes solutions pour parvenir à surmonter tes peurs ... avec du temps, de la patience, de l'acharnement et une profonde volonté de vivre, je crois que c'est possible pour chacun.   

Aethos, es-tu heureux ?

Belle question Delfine... OUi je le suis selon mes critères...

Suis-je heureux... Comme toi j'ai choisi de vivre plutôt que de mourir et comme toi assez étonnamment j'y suis parvenu... ce qui est plus intéressant c'est que les distorsions dont tu parles auraient très certainement tué toute personne non dotée des spécificités dont tu parles plus bas... sauf qu'en effet, ils n'auraient pas ressenti les choses avec tant d'intensité et de puissance... donc ils n'auraient pas eu besoin de cet outil pour museler leur force et la diriger promptement ;-)

J?ai quitté ce système de compétition à l'âge approximatif de 11 ans... en me retirant progressivement en moi-même et en regardant les exigences formelles de l'école comme une fatalité d'abord, l'incompréhension de mes pairs comme une évidence ensuite, et ma totale inadéquation à ce monde comme une vérité enfin ;-)

Je ne suis jamais à un terme...enfin je l'ai cru parfois mais j'ai très vite su et vu que j'avais passé le seuil ;-) donc ce n'était pas un terme... Plus que cela, les possibles m'ont toujours semblé si nombreux que le choix de me "spécialiser" dans une chose m'a toujours semblé absurde ;-)

Plus encore, je ne suis pas quelqu'un d'autre qu'avant juste différemment... et cela je l'ai toujours senti très très fort... Et oui j'ai atteint des limbes de solitude sociale que peu ont atteintes, précisément parce que j'ai confronté ma solitude permanente aux autres... inatteignable et toujours connecté avec eux pourtant... incompris et toujours comprenant... mal aimé et toujours aimant... Voilà ce que je suis...aimant aimant et aimant... non parce que je le dois, mais bien parce que je le veux! Et oui je suis heureux quand j'aime... et mon amour pour les autres me nourrit tellement une énergie colossale, insondable, intarissable...

seulement je suis aussi celui qui dit ceci: je ressens le malheur des autres qui se prétendent heureux... comment faire? Comment ne pas voir l'absurdité, l'incohérence, le mensonge, la double injonction, la double contrainte... comment? Sont-ils heureux sont qui peuvent pratiquer aussi assidument le déni? Ce n'est pas ma mission de les aider... je le veux parce qu'ils le méritent pleinement, même quand ils ne m'aiment pas...même lorsqu'ils ne s'aiment pas eux-mêmes... C'est précisément à ce moment de l'erreur ou de l'ignorance qu'il faut donner toute sa confiance à l'autre pour l'aider... pour l'aimer toujours...

Et oui je suis assez heureux pour dire vas je ne te hais point... et oui je m'aime suffisamment pour partir...mais pas avant que je ne l'aie décidé et cette décision tombe précisément au moment de la compréhension de l'autre... Je suis assez heureux pour dire je t'aime donc je te quitte...

Choc violent, oui, en arrêt maladie pour burn out professionnel, mon chef en qui j'avais entièrement confiance, a voulu me licencier, (c'est vrai que quand on fait un burn out, c'est qu'on ne travaille pas assez!!!) et 2 semaines après, quand je me disais, l'important c'est la famille, et bien je découvrais que mon compagnon, père de mes deux filles, avait une aventure depuis plusieurs mois... Il faut dire, que j'avais encore été trop conne de le laisser partir en fomation pendant 10 mois, ou j'ai géré les filles et toute la merde de la maison qui ont aussi contribué au burn out... monsieur logeait près de son lieu de sa formation, chez papa maman...

Je me suis trouvée dans la situation, j'ai le choix de tuer mes filles et de me suicider après, ou d'essayer de reprendre MA vie en main. J'ai choisi Ma vie. " je suis le maitre de mon destin, le capitaine de mon âme" Invictus.

Aujourd'hui, un an après presque : j'ai 2 entretiens pour un autre poste dans la même entreprise, Monsieur et moi entamons notre séparation, j'ai déménagé à côté de mon travail, fabriqué mes meubles, ma déco perso et tout ce qui était à nous est à vendre. J'aurais pu même dire que j'ai un petit ami, mais là, il choisit entre Lyon et retourné sur Paris vivre à côté de ses garçons à lui. Quelque soit son choix, je sors d'une dépression de 8 ans, je vois enfin les petites tâches de couleurs dans la lumière à la sortie du tunnel, je voudrai juste que ce petit ami arrive à me prendre la main pour me donner ce petit élan. J'ai tellement besoin de me remettre à vivre pour de vrai. Je sais que je suis au bord de la sortie, je n'en peux plus d'attendre...