Agoraphobie, troubles paniques, peurs.

Bonjour à tous,
curieusement, je n'ai trouvé aucun poste en rapport avec l'agoraphobie sur le forum.
J'aimerai partager ici ma démarche, ayant déjà pas mal de pistes, mais encore plein de points d'interrogations.

J'ai tout d'abord trouvé un livre exceptionnel, et j'aimerai le partager.
Car de tous les blablas explicatifs des divers ouvrages existants sur le problème, celui ci est... parfait   
Tout d'abord il explique le problème, de long en large et en travers... origine, faiblesse éducationnelle pouvant induire l'agora, physique... facteurs qui entretiennent... médical...
Mais surtout, le must, c'est que pratiquement, il comporte de réels exercices (thérapie comportemental et cognitive) pour s'en sortir seul, et/ou accompagné.
Le bouquin en question c'est "La peur d'avoir peur" André Marchand-Andrée Letarte (Stanké)
Je le conseille sans hésitations.

Etre Hp, c'est avoir certaines faiblesses... j'ai cru comprendre que l'agora et les attaques de paniques (phobie sociale, phobie scolaire, hypocondrie, etc) sont assez fréquentes chez les personnes souffrantes/douées de haut potentiel.
Je pense que l'explication peut être longue, mais pour ma part j'ai un décalage entre ma tête et mon physique (nous sommes plusieurs, et nous ne sommes pas toujours d'accord    )
Ma "connexion" tête-mains est très bonne... je suis une artiste, un artisan, une manuelle... dessin, peinture, mécanique, maçonnerie, couture...j'excelle dans tous ce qui est manuel.
Par contre, ma connexion "tête-pieds" est une catastrophe... Mes pieds sont une entité indépendante, qui s'exprime parfois seule, de même que ma connexion avec mon corps, de manière générale.
Je suis tellement "dans ma tête" que lorsque je "retombe", je me trouve face à des sensations qui me font peur, que je ne comprends pas... que j'assimile comme des dangers (c'est quoi ces fourmillements dans mes jambes? je vais mourir? Qu'est ce que j'ai? pourquoi ce mal de tête est à droite au lieu d'être à gauche? J'ai une petite douleur là, à droite, c'est un cancer?... vous voyez le genre    )

Je suis dans une phase de ma vie ou j'ai envie d'aller bien... d'autant que mon bout de chou de 4 ans à le même genre de réflexions que moi... il me ressemble, c'est mon miroir, et si je peux lui éviter les années de malaises que j'ai vécu, ça m'arrange.
J'ai besoin de concret... parler, m'interroger, philosopher... pas besoin de m’entraîner, je fais ça tout le temps et pour tout...ordonner tout ça? c'est autre chose... mais j'aimerai surtout du concret, du "qui fonctionne".

Gros gros problème de confiance en moi...aussi.
*M'allonge sur le divan*
Dans mon enfance, je fus confrontée sans arrêt à mes succès... tares. ben oui, tares... car ici, à l'école, à la maison...on valorisait le travail. Et le travail, j'en avais pas besoin.
"C'est ecoeurant d'avoir 98% sans rien faire, même pas une ligne dans ton cahier de brouillon, c'est une honte" dixit un prof
"90%? et tu n'as pas travaillé! si tu t'étais pris la peine de bosser, tu aurais pu avoir 100%" dixit ma mère
"Non, arrête de répondre aux questions, toi tu sais" Dixit un autre prof
J'ai une liste incroyable de cas vécus du même type... ou au final, la douance était une tare, et encore à ce jour, je suis une fainéante aux yeux de certaines personnes de mon entourage.

La confiance en soi, elle s’acquière comment?
L'estime de soi?
Je me sens tellement forte, et tellement faible...
Un bon livre (un truc concret, qui fait de l'effet) à me conseiller? Du vécu? Juste de l'échange?
Voilà, je lance ce pavé ici, voir si il rebondit  

Bien sûr ton rapport à l'espace extérieur concret est à "éduquer" par des exercices, mais je crois que c'est dans ton rapport avec ton "intérieur" que le gros du boulot est à faire : intégrer en permanence cet extérieur à toute ton activité artistique même. Au point qu'il ne constitue plus à aucun moment un danger ("l'Autre" que réclament tes pieds) et, mieux encore, arrive à t'inspirer (artistiquement).
Ne me demande pas comment je sais ça. Je ne le sais pas. Du reste, j'ai vu et compris (un mot de la modération sur un fil) les réserves qui s'imposent face à tout "conseil"
Et si je me plante complet, dis-toi simplement que je suis à côté du sujet

Euh ... ton petit bout de chou, ton reflet ? Hum hum hum .. !

Merci pour ta réponse. Tout conseil, toute piste est bonne à suivre, non? Tant que rien de dangereux n'est proposé
Par contre, je ne suis pas sûre de savoir à quoi tu pensais. Des petites choses concrètes, genre... comme quand j'étais aux beaux arts, et que j'allais au parc pour dessiner?

Je ne peux décemment donner plus de détails. Je crois que c'est à toi de te mettre en effet dans certaines situations à la fois créatives ET "présentives" (si tu permets le néologisme), histoire de répondre à DEUX conditions à la fois, et non point à une puis à 'autre ... dans la douleur.
Bonne chance !

C'est pas mal du tout comme manière d'aborder
Le soucis par rapport à la méthode comportementale, c'est l'évitement. Se distraire dans une situation de confrontation des peurs (au fur et à mesure) c'est de l'évitement. Ils déconseillent musique dans les oreilles, etc...
Par contre ils disent de prêter attention à l’environnement. Donc pourquoi pas tenter le croquis dans la ville... j'avais pas pensé à ça, je peux tester
C'est bien les tests

Salut,

je ne suis pas agoraphobe mais j'ai des peurs qui m'empoisonnent la vie. C'est pourquoi je me suis arrêtée sur ton post.

Je crois que je deviens légèrement hypochondriaque (mais pas à l'excès) pour moi (et pour ma fille de 15 mois). Le pire du pire est que je suis médecin.

Je voudrais juste te dire mon histoire pour qu'on puisse ensuite échanger plus facilement.

J'ai 2 types de peur mais qui se rapprochent énormément:
1) j'ai peur de la mort: la mienne, celle de mon mari, de ma fille, de mes proches
2) j'ai peur de la maladie "grave" et de la mort qui pourrait en découler: plus pour ma fille que pour les autres.

Je vois 2 éléments déclencheurs:
1) il y a 7 ans, j'étais passagère avant droite d'une voiture conduite par mon mari (avec qui je sortais à l'époque depuis 1 semaine....) qui était en état d'ivresse. Je n'avais pas remarqué qu'il était saoul avant qu'il prenne le volant. C'est pendant le trajet que je l'ai compris. Il ne roulait pas droit, roulait vite, et frôlait les bordures. J'ai sincèrement cru que c'était mes dernières minutes de vie. J'ai eu "la peur de ma vie" et pourtant (allez savoir pourquoi): je n'ai rien dit. Le trajet a été le pire moment de ma vie (ou presque avec le 2e élément déclencheur qui suit).
---> depuis j'ai une peur phobique de la mort

2) ma fille a été hospitalisée 2 mois et demi à la naissance (pas de la prématurité mais un autre problème qu'on a diagnostiqué à la mat' suite à mon insistance "il y a qqch qui ne va pas avec ma fille"). Pendant 48h j'ai entendu "mais non madame ce n'est pas grave" et ça a débouché vers une hospi en néonat "soins intensifs",...
---> depuis j'ai une peur phobique de la maladie (et de la mort) en ce qui concerne ma fille

Ca m'empoisonne vrmt l'existence.

En gros, je me dis: le "ça n'arrive qu'aux autres" ce n'est pas vrai; les gens qui m'entourent sont inconscients des dangers, naïfs, aveugles,...

Mon mari me dit qu'il ne faut pas y penser, ne pas vivre avec la peur au ventre,...

Ok mais comment faire?

1) quand je suis occupée je ne pense pas à cela.
--> oui mais et le soir dans mon lit?
--> et quand elle a un bouton, de la fièvre,... ?

2) croire en sa "bonne étoile"
--> c'est quoi ça? j'ai déjà eu mon lot de soucis, ça n'arrivera plus? tu parles, y en a qui vivent encore bien pire...

bref, je ne trouve pas de solution...

Bonjour,
et merci de cet échange.
Je fais bref, mais je reviens plus tard car je dois filer dans peu.

Les 3 peurs qui sont absolues, chez toute personne existant, sont:
*peur de la mort
*peur de l'isolement (social)
*peur de la folie et de la souffrance

Elle ont juste une proportion différente chez les individus et c'est là qu'il faut agir.

Dans la voiture, tu as eu une peur, raisonnée, normale. La situation était une urgence, ton corps à réagit pour te mettre en état d'alerte et t'aider à te protéger au besoin. Mais tu n'étais pas au volant. Tu as subit cette peur.
Un mécanisme physique s'est mis en place, et tu l'as revécu avec ta fille.
Tu n'étais pas acteur, mais spectateur, et pourtant, ton corps a réagit pour "agir" (si tu me suis)
Ces sensations de peur sont normales, inoffensives, utiles, et très dérangeantes, très désagréables.
Cette mécanique apprise par ton corps, fait que tu as "peur de la peur"... c'est le même mécanisme dans l'agoraphobie.
Il se peut que chaque signal de ton corps te fasse peur? (comme les signaux de celui de ta fille)
"J'ai (ou elle a) une pointe au ventre... c'est grave? c'est quoi? j'ai peur d'une catastrophe..."

D'abord relativiser. Tu as le droit d'avoir peur, cette peur est désagréable, mais elle a son utilité. Si tu étais devant un ours en furie, tu verrais à quel point ton physique est décuplé... plus fort, plus rapide, plus alerte. (tu connais évidemment les hormones "adrénaline" et autre.. et leurs effets)
Ensuite analyse... c'est désagréable ou ça fait mal... demande à ta fille aussi d'analyser ces nuances.
Tu es médecin, fais toi confiance. Tu seras capable de déterminer si la situation est une urgence ou pas, et tu seras capable de gérer au besoin.

Je te laisse répondre, si tu le souhaites... je ne suis pas spécialiste, mais j'ai déjà des pistes

Je reviens plus tard

Belle journée à toi, je vais affronter mes ours... courses, activités enfants... aaaarg...

Ps: y a des techniques pour effacer les peurs d'anticipation... je te les donnerai tout à l'heure

Suite à un petit échange en privé, je vous copie colle celui-ci, afin que nous puissions échanger, évoluer, aller mieux

anonyme a écrit:Pour info, tout le monde n'a pas peur de la mort et le HQI n'est pas la cause principale des souffrances ;-)

Bonne chance !

Ankorcya a écrit:Bonjour, et merci pour les pistes.
Les 3 peurs communes que j'ai citées proviennent de la base de la psychologie. Et bien que chez certaines personnes la peur ne soit pas envahissante, elles font partie des individus et en découle de nombreux instincts dont l'instinct de survie.
Mais c'est un très long débat, et je mettrais mes journées à devoir tout expliquer
La douance peut être une base, une "faiblesse" (je n'aime pas ce mot) à certaines phobies.
Ainsi sont apparemment fréquentes les phobies sociales, et les agoraphobies chez les HP. Une fragilité émotionnelle, physique (détachement du mental et du physique, en // avec le problème de graphisme très typique des enfants à haut potentiels, (dyssynchronie...)
Je n'ai pas trouvé de livre actuellement sur ce sujet, mais sur les livres traitant de l'agoraphobie, ils évoquent bien des causes physiques, mentales, éducationnelles... bref, tout un tas de facteurs affaiblissants qui peuvent diriger un individu vers les phobies.
Il est bien entendu évident que tous les HP ne sont pas phobiques, mais je m'y intéresse car la démarche de guérison à suivre doit être adaptée. Nous ne fonctionnons pas comme les autres (sinon ce forum n'existerait pas)
Je copie colle ce message dans le fil de mon poste afin que tous puissent échanger là dessus.
Rien n'est valeur sûre, et tout élément peut changer la manière de voir les choses.
L'important, c'est d'avancer
Belle journée à vous
  

Dans mon enfance, je fus confrontée sans arrêt à mes succès... tares. ben oui, tares... car ici, à l'école, à la maison...on valorisait le travail. Et le travail, j'en avais pas besoin.
"C'est ecoeurant d'avoir 98% sans rien faire, même pas une ligne dans ton cahier de brouillon, c'est une honte" dixit un prof
"90%? et tu n'as pas travaillé! si tu t'étais pris la peine de bosser, tu aurais pu avoir 100%" dixit ma mère
"Non, arrête de répondre aux questions, toi tu sais" Dixit un autre prof
J'ai une liste incroyable de cas vécus du même type... ou au final, la douance était une tare, et encore à ce jour, je suis une fainéante aux yeux de certaines personnes de mon entourage.

Ben m... alors, c'est dingue, on doit être jumelles !
On me disait que les capacités qui m'ont été attribuées était une injustice pour les autres et que ma réussite était imméritée.
Même cause, mêmes effets, des peurs j'en ai à la pelle. Ca a toujours saoûlé mon entourage. Je me traîne une image de trouillarde depuis toute gamine. J'ai aussi des problème d'hypocondrie et de phobie sociale + phobie du travail et de la vie professionnelle + phobie de la voiture...

On est pas tout seuls...

Je suis entrain de lire un autre livre, ressemblant très fort au premier... mais il ajuste un peu certains points. (Notament les nuances parfois très subtiles entre la phobie sociale, l'agoraphobie, les phobies, les TOC...etc) Et ça aide pas mal pour le suivi.
Je vous conseille vivement de prendre en charge tout ça... moi, ça change ma vie.
Il faut aussi que je replonge dans mes livres sur la douance, je me souviens d'un petit paragraphe qui traitait de la phobie sociale, phobie scolaire, et agoraphobie, sans toutefois donner des pistes de travail, mais en justifiant la souffrance de certains surdoués comme étant un facteur pouvant conduire à ce type de phobie.
J'ai la phobie de la conduite en voiture, phobie scolaire (j'ai re tenté l'école à 30 ans, puis à 34 ans... ça n'a pas changé... entre le jugement des autres, la jalousie sur mes "facilités", et l'ennui profond car j'ai besoin réellement de 5% du cours...et mon cerveau n'aimant pas s'ennuyer, dans une situation angoissante, s'amuse à créer des idées noires...)

Un site/forum, par lequel je suis passée, contient aussi des trésors d'information (c'est là que j'ai trouvé les références des bouquins..)
C'est http://www.deploie-tes-ailes.org/doc/agoraphobie_phobie_sociale.php, canadien.

la jalousie sur mes "facilités", et l'ennui profond car j'ai besoin réellement de 5% du cours

 Bon, moi, par contre, avec l'âge, j'ai beaucoup "baissé"....  

J'imagine que ça dépend du secteur...
Je voulais des cours pour combler quelques lacunes dans mes points forts...
si je voulais retourner à l'unif et avaler des briques de syllabus, pas sûre que je serais au top