Parler avec son ado au sujet de la sexualité
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Parler avec son ado au sujet de la sexualité
Ma petite grandit, elle a 12 ans mais en parait 14. Bientôt elle va ressentir ses premiers émois amoureux.
Lui expliquer quels sont les différents types de relations sentimentales que l'on peut avoir avec l'autre...
Lui parler aussi de sexualité...
Comment vous y êtes-vous pris, pour parler des sentiments et aussi de la sexualité avec vos enfants ? Comment vous-êtes vous sentis en le faisant ? Personnellement, je ressens un certain trac à l'idée de le faire, au point d'avoir envie de fuir en courant !
Lui expliquer quels sont les différents types de relations sentimentales que l'on peut avoir avec l'autre...
Lui parler aussi de sexualité...
Comment vous y êtes-vous pris, pour parler des sentiments et aussi de la sexualité avec vos enfants ? Comment vous-êtes vous sentis en le faisant ? Personnellement, je ressens un certain trac à l'idée de le faire, au point d'avoir envie de fuir en courant !
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Parler avec son ado au sujet de la sexualité
Beaucoup de trac.. j'ai parlé de sexualité à mes filles très tôt. Au fur et à mesure des questions qui arrivaient, avec des mots simples et adaptés. Juste répondre aux questions posées, y compris celles sans en rajouter mais en donnant de vraies infos (pour éviter les iniquités qu'on peut entendre et croire).
En grandissant, nous sommes arrivées à en discuter librement sans tabou (mais je leur laissais toujours l'initiative des questions, je n'abordais jamais le sujet en premier), elles savaient pourvoir en parler si besoin.
En grandissant, nous sommes arrivées à en discuter librement sans tabou (mais je leur laissais toujours l'initiative des questions, je n'abordais jamais le sujet en premier), elles savaient pourvoir en parler si besoin.
Invité- Invité
Re: Parler avec son ado au sujet de la sexualité
Merci pour ton partage, Kaori !
Parfois, je me dis que je vais juste prendre rendez-vous pour elle avec un, de préférence unE, professionnelle des services de santé sexuelle et reproductive et la "déposer" là-bas.
Mais ensuite je me dis que ce n'est pas suffisant, qu'il y a certainement un accompagnement que je me dois de faire avec elle en étant sa mère. Surtout que les professionnels en question ne vont pas gérer le côté émotionnel qui accompagne la sexualité.
Comme elle aime regarder les télénovelas, on a déjà eu l'occasion d'aborder, un peu, la question des sentiments. Au début je m'opposais à ce qu'elle regarde ce genre de films (elle avait 9 ans). Puis je me suis rendue compte qu'elle profitait de ce qu'elle voyait dans ces films pour me questionner au sujet de réalités qu'elle ne côtoie pas dans la vie quotidienne. Par-exemple les phénomènes d'enfant caché, d'enfant de la rue. Elle me questionne aussi beaucoup au sujet des sentiments entre les personnages principaux, genre " Pourquoi il (le héros) dit qu'il l'aime alors qu'il la trompe avec une autre ?". Et là, ben je suis obligée, et j'en profite, pour lui parler des différents types de sentiments qui agitent les adultes, voire les enfants (en effet, il y a de plus en plus de feuilletons télévisés qui mettent en scène des adolescents dans des situations amoureuses).
Par-exemple, en ce moment on est sur le feuilleton télévisé pour ados intitulé "Violetta". Notre dernière conversation à ce propos :
- Moi : Violetta, c'est une vraie girouette sentimentale : aujourd'hui elle aime Diego, demain elle aime Léon !
- Ma fille : Non, elle change pas d'avis, c'est pas de sa faute, elle s'est mise avec Diego parce que Léon ne lui faisait pas confiance ! En vrai, c'est Léon qu'elle aime, pas Diego !
La question que j'ai sur le bout de la langue et que je ne lui ai pas encore posé : à la place de Violetta, tu aurais fait quoi ?
Donc, on a abordé ensemble la question des sentiments. J'ai aussi abordé avec elle (j’étais forcée parce qu'elle avait une puberté précoce) la question des transformations physiques et émotionnelles (sautes d’humeur, envie de s’isoler des parents) liées à la puberté.
Il reste le gros morceau, celui de la sexualité.
Il faut dire aussi que ma mère n'a jamais abordé ces questions avec moi. Je me suis informée et éduquée toute seule au sujet de la sexualité, à travers les magazines, les films, les romans. Même mes camarades ados de l'époque n'osaient pas aborder ce sujet, d'ailleurs elles rougissaient quand on osait aborder la question des menstrues.
Concernant les sentiments, je me suis formée toute seule, "sur le tas". J'aurais bien aimé que des ainés me donnent des orientations : si j'avais su certaines choses sur les sentiments, il y a des relations dans lesquelles je ne me serais pas engagée.
Il me vient donc l'idée que c'est plus facile d'aborder le thème de la sexualité avec ses enfants lorsque nos propres parents l'ont fait avec nous.
Parfois, je me dis que je vais juste prendre rendez-vous pour elle avec un, de préférence unE, professionnelle des services de santé sexuelle et reproductive et la "déposer" là-bas.
Mais ensuite je me dis que ce n'est pas suffisant, qu'il y a certainement un accompagnement que je me dois de faire avec elle en étant sa mère. Surtout que les professionnels en question ne vont pas gérer le côté émotionnel qui accompagne la sexualité.
Comme elle aime regarder les télénovelas, on a déjà eu l'occasion d'aborder, un peu, la question des sentiments. Au début je m'opposais à ce qu'elle regarde ce genre de films (elle avait 9 ans). Puis je me suis rendue compte qu'elle profitait de ce qu'elle voyait dans ces films pour me questionner au sujet de réalités qu'elle ne côtoie pas dans la vie quotidienne. Par-exemple les phénomènes d'enfant caché, d'enfant de la rue. Elle me questionne aussi beaucoup au sujet des sentiments entre les personnages principaux, genre " Pourquoi il (le héros) dit qu'il l'aime alors qu'il la trompe avec une autre ?". Et là, ben je suis obligée, et j'en profite, pour lui parler des différents types de sentiments qui agitent les adultes, voire les enfants (en effet, il y a de plus en plus de feuilletons télévisés qui mettent en scène des adolescents dans des situations amoureuses).
Par-exemple, en ce moment on est sur le feuilleton télévisé pour ados intitulé "Violetta". Notre dernière conversation à ce propos :
- Moi : Violetta, c'est une vraie girouette sentimentale : aujourd'hui elle aime Diego, demain elle aime Léon !
- Ma fille : Non, elle change pas d'avis, c'est pas de sa faute, elle s'est mise avec Diego parce que Léon ne lui faisait pas confiance ! En vrai, c'est Léon qu'elle aime, pas Diego !
La question que j'ai sur le bout de la langue et que je ne lui ai pas encore posé : à la place de Violetta, tu aurais fait quoi ?
Donc, on a abordé ensemble la question des sentiments. J'ai aussi abordé avec elle (j’étais forcée parce qu'elle avait une puberté précoce) la question des transformations physiques et émotionnelles (sautes d’humeur, envie de s’isoler des parents) liées à la puberté.
Il reste le gros morceau, celui de la sexualité.
Il faut dire aussi que ma mère n'a jamais abordé ces questions avec moi. Je me suis informée et éduquée toute seule au sujet de la sexualité, à travers les magazines, les films, les romans. Même mes camarades ados de l'époque n'osaient pas aborder ce sujet, d'ailleurs elles rougissaient quand on osait aborder la question des menstrues.
Concernant les sentiments, je me suis formée toute seule, "sur le tas". J'aurais bien aimé que des ainés me donnent des orientations : si j'avais su certaines choses sur les sentiments, il y a des relations dans lesquelles je ne me serais pas engagée.
Il me vient donc l'idée que c'est plus facile d'aborder le thème de la sexualité avec ses enfants lorsque nos propres parents l'ont fait avec nous.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Parler avec son ado au sujet de la sexualité
Je pense qu'il faut amener la discussion petit à petit, en profiter pour rebondir sur une petite phrase qu'elle dira au hasard d'une conversation. Je pense qu'il faut éviter les conversations de type "écoutes ma chérie, il y'a des choses qu'il faut que tu saches...".
Personnellement, ma mère et moi avons toujours profiter du faite qu'elle venait me chercher au collège le soir pour discuter toutes les deux, un moment privilégié. Je lui racontais ma journée et elle en profitait pour me raconter son expérience, etc...
En fait, tout dépend de la relation que tu entretien avec ta pitchoune.
Personnellement, ma mère et moi avons toujours profiter du faite qu'elle venait me chercher au collège le soir pour discuter toutes les deux, un moment privilégié. Je lui racontais ma journée et elle en profitait pour me raconter son expérience, etc...
En fait, tout dépend de la relation que tu entretien avec ta pitchoune.
Hetaepsilon- Messages : 78
Date d'inscription : 20/01/2014
Age : 29
Localisation : Dans ma tête
Re: Parler avec son ado au sujet de la sexualité
Je n'ai qu'une seule expérience : la mienne, en tant qu'enfant (dans le sens où je ne suis pas parent).
Elle est fait de l'impossibilité totale d'aborder ce sujet, mais sans que ce soit le fruit d'une interdiction réelle, juste une conséquence de facto.
À cause de la gêne, à cause d'un tabou qui ne dit pas son nom... ? Je ne sais pas exactement, et ne pense pas qu'il y ait de réponse formelle.
Toujours est-il que ce côté "cul entre deux chaises" ne m'a pas paru sain du tout, voire le pire des compromis...
En gros c'est laisser planer l'idée que c'est possible d'en parler, mais sans oser le dire.
Finalement c'est remettre à l'enfant toute la responsabilité de l'initiative quand on y réfléchit.
Et pour le coup se dédouaner complètement de son rôle de parent/de sachant.
C'est un poids lourd qui donne une place bizarre à la sexualité dans la construction d'un individu.
Ça lui donne une dimension trop mystérieuse et trop abstraite qui n'a pas lieu d'être.
Elle se trouve coincée entre « c'est tout à fait normal » mais « personne n'en parle ».
C'est un étrange mélange, passablement hypocrite, et difficile à appréhender.
En ce qui me concerne, pour moi comme pour mon frère, ça a signifié tout bonnement le fait qu'il était impossible d'en parler.
Aucun de nous deux n'a su, pu ou voulu, prendre les devants face à cette question laissée en suspens.
Donc en gros c'est revenu presque au même qu'un interdit religieux, alors que ça n'était pas du tout pensé en ces termes à la base.
Après, il ne faut pas forcément en tirer de grandes conclusions pour autant.
Je pense qu'on trouve, à la suite de n'importe quelle éducation, des gens qui ont appréhendé tout à fait différemment la sexualité.
L'expérience individuelle de chacun, conséquence de nombreux paramètres ne dépendant pas seulement de ces questions, est au moins aussi importante.
Néanmoins je garde quand même à l'esprit que le rôle des parents est de dédramatiser un minimum.
Et qu'un excès de "trop" me semble en l'occurrence préférable qu'un excès de "pas assez" (dans les limites de l'intelligence et de la modération bien sûr).
Certes ça n'est pas facile pour un parent de mettre les pieds dans le plat, avec la mesure nécessaire.
Mais justement, cette difficulté pour un adulte construit doit faire prendre conscience que c'est cent fois pire pour un enfant en plein questionnement.
C'est une responsabilité à assumer qui fait partie du package global.
Elle est fait de l'impossibilité totale d'aborder ce sujet, mais sans que ce soit le fruit d'une interdiction réelle, juste une conséquence de facto.
À cause de la gêne, à cause d'un tabou qui ne dit pas son nom... ? Je ne sais pas exactement, et ne pense pas qu'il y ait de réponse formelle.
Toujours est-il que ce côté "cul entre deux chaises" ne m'a pas paru sain du tout, voire le pire des compromis...
En gros c'est laisser planer l'idée que c'est possible d'en parler, mais sans oser le dire.
Finalement c'est remettre à l'enfant toute la responsabilité de l'initiative quand on y réfléchit.
Et pour le coup se dédouaner complètement de son rôle de parent/de sachant.
C'est un poids lourd qui donne une place bizarre à la sexualité dans la construction d'un individu.
Ça lui donne une dimension trop mystérieuse et trop abstraite qui n'a pas lieu d'être.
Elle se trouve coincée entre « c'est tout à fait normal » mais « personne n'en parle ».
C'est un étrange mélange, passablement hypocrite, et difficile à appréhender.
En ce qui me concerne, pour moi comme pour mon frère, ça a signifié tout bonnement le fait qu'il était impossible d'en parler.
Aucun de nous deux n'a su, pu ou voulu, prendre les devants face à cette question laissée en suspens.
Donc en gros c'est revenu presque au même qu'un interdit religieux, alors que ça n'était pas du tout pensé en ces termes à la base.
Après, il ne faut pas forcément en tirer de grandes conclusions pour autant.
Je pense qu'on trouve, à la suite de n'importe quelle éducation, des gens qui ont appréhendé tout à fait différemment la sexualité.
L'expérience individuelle de chacun, conséquence de nombreux paramètres ne dépendant pas seulement de ces questions, est au moins aussi importante.
Néanmoins je garde quand même à l'esprit que le rôle des parents est de dédramatiser un minimum.
Et qu'un excès de "trop" me semble en l'occurrence préférable qu'un excès de "pas assez" (dans les limites de l'intelligence et de la modération bien sûr).
Certes ça n'est pas facile pour un parent de mettre les pieds dans le plat, avec la mesure nécessaire.
Mais justement, cette difficulté pour un adulte construit doit faire prendre conscience que c'est cent fois pire pour un enfant en plein questionnement.
C'est une responsabilité à assumer qui fait partie du package global.
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Parler avec son ado au sujet de la sexualité
Ultraterreste, j'avais vu le spoiler, et moi-même, en parlant de "gros morceau", je me suis dit que le choix de mes mots était peut-être "inapproprié"
Tous les avis vont dans le même sens : en parler vaut mieux que se taire, dans l'intérêt de l'enfant.
Merci pour toutes les pistes de méthodes à employer qui ont été suggérées : il y a ici un large éventail de choix, voire des combinaisons possibles.
Tous les avis vont dans le même sens : en parler vaut mieux que se taire, dans l'intérêt de l'enfant.
Merci pour toutes les pistes de méthodes à employer qui ont été suggérées : il y a ici un large éventail de choix, voire des combinaisons possibles.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
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