A l'Esperluette.
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Re: A l'Esperluette.
ode respectueuse à l'esperluette,par sieur audiard père himself:
"Dans ma vie,j'ai été enfant de choeur,militaire et pilier de bar,c'est dire si j'en ai entendu des conneries..."
allez un petit picon par ici siouplait! y'a marée basse
"Dans ma vie,j'ai été enfant de choeur,militaire et pilier de bar,c'est dire si j'en ai entendu des conneries..."
allez un petit picon par ici siouplait! y'a marée basse
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Miss Monde, et voici Monsieur Monde, Alexandre Piel. Messieurs, il va falloir vous plier au standard.
Odime- Messages : 3355
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Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Bon voyage
Odime- Messages : 3355
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Re: A l'Esperluette.
Phuket Je pense déménager.
Odime- Messages : 3355
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Re: A l'Esperluette.
Bonjoureuh la compagnie !
Woban- Messages : 1863
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Re: A l'Esperluette.
Coucou la compagnie.
Kalimsha- Messages : 1546
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Age : 46
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Re: A l'Esperluette.
On se croise, Kalim, bonjour!
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Un film comme je les aime avec le grandiose Bouli Lanners : http://filmvf.net/eldorado-streaming.html
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Bon, quand j'aurai fini de rigoler j'irai voir le film; merci Free et Gimli
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Pas eu de réponse à ma question à la modo. Dommage, j'aimais bien l'idée d'édifier des tertres avec les rognures de gommes. Pfffffffffffffffffffffff.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Vous m'avez aguiché avec vos images d'Asie du sud-est, du coup je ne peux m'empêcher d'apporter ma modeste contribution de début de soirée :
- vietnam, somewhere:
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Beaudelaire, petits poèmes en prose
LES BIENFAITS DE LA LUNE
La Lune, qui est le caprice même, regarda par la fenêtre pendant que tu dormais dans ton berceau, et se dit : « Cette enfant me plaît. »
Et elle descendit moelleusement son escalier de nuages et passa sans bruit à travers les vitres. Puis elle s’étendit sur toi avec la tendresse souple d’une mère, et elle déposa ses couleurs sur ta face. Tes prunelles en sont restées vertes, et tes joues extraordinairement pâles. C’est en contemplant cette visiteuse que tes yeux se sont si bizarrement agrandis ; et elle t’a si tendrement serrée à la gorge que tu en as gardé pour toujours l’envie de pleurer.
Cependant, dans l’expansion de sa joie, la Lune remplissait toute la chambre comme une atmosphère phosphorique, comme un poison lumineux ; et toute cette lumière vivante pensait et disait : « Tu subiras éternellement l’influence de mon baiser. Tu seras belle à ma manière. Tu aimeras ce que j’aime et ce qui m’aime : l’eau, les nuages, le silence et la nuit ; la mer immense et verte ; l’eau uniforme et multiforme ; le lieu où tu ne seras pas ; l’amant que tu ne connaîtras pas ; les fleurs monstrueuses ; les parfums qui font délirer ; les chats qui se pâment sur les pianos et qui gémissent comme les femmes, d’une voix rauque et douce !
« Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j’ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes ; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l’eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas, la femme qu’ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d’une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie. »
Et c’est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques.
LES BIENFAITS DE LA LUNE
La Lune, qui est le caprice même, regarda par la fenêtre pendant que tu dormais dans ton berceau, et se dit : « Cette enfant me plaît. »
Et elle descendit moelleusement son escalier de nuages et passa sans bruit à travers les vitres. Puis elle s’étendit sur toi avec la tendresse souple d’une mère, et elle déposa ses couleurs sur ta face. Tes prunelles en sont restées vertes, et tes joues extraordinairement pâles. C’est en contemplant cette visiteuse que tes yeux se sont si bizarrement agrandis ; et elle t’a si tendrement serrée à la gorge que tu en as gardé pour toujours l’envie de pleurer.
Cependant, dans l’expansion de sa joie, la Lune remplissait toute la chambre comme une atmosphère phosphorique, comme un poison lumineux ; et toute cette lumière vivante pensait et disait : « Tu subiras éternellement l’influence de mon baiser. Tu seras belle à ma manière. Tu aimeras ce que j’aime et ce qui m’aime : l’eau, les nuages, le silence et la nuit ; la mer immense et verte ; l’eau uniforme et multiforme ; le lieu où tu ne seras pas ; l’amant que tu ne connaîtras pas ; les fleurs monstrueuses ; les parfums qui font délirer ; les chats qui se pâment sur les pianos et qui gémissent comme les femmes, d’une voix rauque et douce !
« Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j’ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes ; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l’eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas, la femme qu’ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d’une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie. »
Et c’est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Bonne nuit à tous, les ninos de la luna!
Je retourne à ma série de docus sur les animaux préhistoriques (qui se révèle finalement parfois moins kitsch que prévu.)
A demain si vous le voulez bien!
Magritte, comme d'hab, mais voilà, quoi.
Je retourne à ma série de docus sur les animaux préhistoriques (qui se révèle finalement parfois moins kitsch que prévu.)
A demain si vous le voulez bien!
Magritte, comme d'hab, mais voilà, quoi.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Ma scène favorite de la série Friends, toutes saisons confondues :
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: A l'Esperluette.
Pas d'inspiration. Respiration, attention, concentration. Je réfléchis. Enfin, j'essaye...
Des bises
Des bises
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
L'anneau de Moebius
Le chemin sur lequel je cours
Ne sera pas le même quand je ferai demi-tour
J'ai beau le suivre tout droit
Il me ramène à un autre endroit
Je tourne en rond mais le ciel change
Hier j'étais un enfant
Je suis un homme maintenant
Le monde est une drôle de chose
Et la rose parmi les roses
Ne ressemble pas à une autre rose.
La géométrie de Daniel, Robert Desnos.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Que pouvait bien avoir dieu en tête quand il a inventé la crotte de nez ? Tiens, c'est dimanche, je me fais un peu chier, y a rien à la télé, si j'inventais un truc qui va leur pousser dans le pif et qui ne sert à rien. Faudra qu'on puisse l'enlever mais que ça revienne, mais pas tout le temps, juste à l'occasion.
C'est quand même un drôle de boulot, d'être dieu, je préfère gourou, y a plus de sexe.
C'est quand même un drôle de boulot, d'être dieu, je préfère gourou, y a plus de sexe.
Dernière édition par Gimli le Lun 17 Fév 2014 - 12:53, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
http://omnilogie.fr/O/Les_crottes_de_nez
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
neurone-indolent a écrit:Hello la compagnie! Un peu d'amour et d'eau fraiche, siouplé!
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: A l'Esperluette.
Superbe; bonjour David
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Salut Odime!
Et merci, grâce à toi je sais tout sur les grottes de nez! Je vais pouvoir briller en société
Et merci, grâce à toi je sais tout sur les grottes de nez! Je vais pouvoir briller en société
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: A l'Esperluette.
L'enseignant m'a montré un devoir de mon fils qu'il jugeait problématique. J'ai tout de suite vu, ce que lui n'avait pas remarqué, que mon fils avait oublié un s au verbe baisser. 'tain, tout le portrait de son père, j'étais très fier. J'ai beaucoup ri.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Des tables de classe, en ce qui me concerne... Et des chaises de classe, aussi. Sous mon sommier aussi, à une époque.
Quand j'étais petit, j'avais le nez très poussiéreux, 'faut croire.
Quand j'étais petit, j'avais le nez très poussiéreux, 'faut croire.
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: A l'Esperluette.
J'ai bien aimé le film d'hier.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
neurone-indolent a écrit:Beaudelaire, petits poèmes en prose
LES BIENFAITS DE LA LUNE
La Lune, qui est le caprice même, regarda par la fenêtre pendant que tu dormais dans ton berceau, et se dit : « Cette enfant me plaît. »
Et elle descendit moelleusement son escalier de nuages et passa sans bruit à travers les vitres. Puis elle s’étendit sur toi avec la tendresse souple d’une mère, et elle déposa ses couleurs sur ta face. Tes prunelles en sont restées vertes, et tes joues extraordinairement pâles. C’est en contemplant cette visiteuse que tes yeux se sont si bizarrement agrandis ; et elle t’a si tendrement serrée à la gorge que tu en as gardé pour toujours l’envie de pleurer.
Cependant, dans l’expansion de sa joie, la Lune remplissait toute la chambre comme une atmosphère phosphorique, comme un poison lumineux ; et toute cette lumière vivante pensait et disait : « Tu subiras éternellement l’influence de mon baiser. Tu seras belle à ma manière. Tu aimeras ce que j’aime et ce qui m’aime : l’eau, les nuages, le silence et la nuit ; la mer immense et verte ; l’eau uniforme et multiforme ; le lieu où tu ne seras pas ; l’amant que tu ne connaîtras pas ; les fleurs monstrueuses ; les parfums qui font délirer ; les chats qui se pâment sur les pianos et qui gémissent comme les femmes, d’une voix rauque et douce !
« Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j’ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes ; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l’eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas, la femme qu’ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d’une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie. »
Et c’est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques.
Une chanson qui commençait par ce poème, mais je n'ai pas trouvé la version complète.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
J'ai regardé ceci hier avec mon fils qui ne l'avait pas encore vu. Ca nettoie.
http://www.wat.tv/video/5-alexandre-bienheureux-yves-3m96f_2fquh_.html
http://www.wat.tv/video/5-alexandre-bienheureux-yves-3m96f_2fquh_.html
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Il est temps, j'avais celle-ci en réserve pour le jour où. Ce jour est venu. Je vous embrasse.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Tu t'en vas ?
Bon, oui, tu t'en vas, ce n'est pas moi qui vais te donner tort. Et puis, bon, ça me démange aussi, à un moment donné, ça devient assez inutile d'essayer de se faire entendre.
Bref. Recréons l'Esperluette ailleurs, si vous le voulez bien ?
Bon, oui, tu t'en vas, ce n'est pas moi qui vais te donner tort. Et puis, bon, ça me démange aussi, à un moment donné, ça devient assez inutile d'essayer de se faire entendre.
Bref. Recréons l'Esperluette ailleurs, si vous le voulez bien ?
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Merci David et Gimli pour les belles images et chansons!
Voici quelques "fleurs monstrueuses" de Haeckel pour illustrer Beaudelaire :
coral sea pen
Nepenthaceae (a family of pitcher plants)
Voici quelques "fleurs monstrueuses" de Haeckel pour illustrer Beaudelaire :
coral sea pen
Nepenthaceae (a family of pitcher plants)
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Non, mais bon, c'est fatigant, à la longue... On peut prédire très exactement comment les choses vont se passer, pourquoi, l'enchainement des causes et des effets, et toujours la même optique (désolée pour les bonnes volontés, mais ça ne suffit pas, très souvent).
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Gallinago Imperialis a écrit:Tu t'en vas ?
Bon, oui, tu t'en vas, ce n'est pas moi qui vais te donner tort. Et puis, bon, ça me démange aussi, à un moment donné, ça devient assez inutile d'essayer de se faire entendre.
Bref. Recréons l'Esperluette ailleurs, si vous le voulez bien ?
...
Odime- Messages : 3355
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Localisation : Des airs
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Moi aussi, ça me fait de la peine. Je n'en ai pas envie. Mais l'Esperluette sans Gimli, ça va pas être possible...
Et puis il y a tout ce qui n'est jamais assumé comme tel, ce qui aurait au moins la vertu du courage. Les circonvolutions, contorsions et autres faux-semblants, il y en a partout, déjà beaucoup trop.
Et puis il y a tout ce qui n'est jamais assumé comme tel, ce qui aurait au moins la vertu du courage. Les circonvolutions, contorsions et autres faux-semblants, il y en a partout, déjà beaucoup trop.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Gallinago Imperialis a écrit: Mais l'Esperluette sans Gimli, ça va pas être possible...
Les cimetières sont peuplés de gens indispensables et la terre tourne, pourtant.
Accordez-lui cette vieille manie qu'il a de ne rien sacrifier à sa liberté.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Cela va sans dire.
Je suis épuisée, je fermerai demain.
Je suis épuisée, je fermerai demain.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
À MES AMIS.
Mes amis, il y a eu des temps meilleurs que le nôtre : c’est un fait incontestable, et il y a eu des races meilleures : si l’histoire ne le disait pas, les milliers de pierres qu’on tire des entrailles du sol nous le diraient. Mais elle est éteinte, elle a disparu cette race privilégiée, et nous, nous vivons ; les heures sont à nous, et le pouvoir est aux vivants.
Mes amis, il y a, selon le témoignage de ceux qui ont voyagé au loin, des contrées plus heureuses que la terre où nous habitons ; mais si la nature nous impose de nombreuses privations, l’art du moins nous est propice, notre cœur se réchauffe à son foyer. Si le laurier ne croît point sur notre sol, si le myrte ne résiste point à nos hivers, nous voyons du moins reverdir, pour couronner nos fronts, le gai feuillage de la vigne.
Que l’on vante le mouvement de ce pays où quatre mondes échangent leurs trésors, la richesse de la Tamise, marché de l’univers ! Là viennent des milliers de navires, là on voit toutes les choses précieuses, là règne l’argent, Dieu de la terre. Mais là, le rayon de soleil ne se reflète pas dans l’eau des torrents, dans le miroir paisible des ruisseaux.
À la porte des anges, le mendiant est plus splendide que nous autres hommes du Nord, car il voit Rome, la ville éternelle, la ville unique. Une éclatante beauté l’environne, un autre ciel lui apparaît dans le dôme merveilleux de Saint-Pierre ; mais avec tout son éclat, Romme n’est que le tombeau du passé ; il n’y a de vie que dans la plante fraîche qu’une heure propice fait éclore.
Ailleurs, il se passe de plus grands événements que dans le cercle restreint de notre vie ; mais plus rien de nouveau sous le soleil. Nous voyons s’enfuir devant nous la grandeur de tous les temps sur les tablettes de l’histoire du monde. La vie n’est qu’une répétition des mêmes choses ; la fantaisie seule est toujours jeune. Ce qui n’a jamais été nulle part, cela seul ne vieillira jamais.
Friedrich Schiller
Mes amis, il y a eu des temps meilleurs que le nôtre : c’est un fait incontestable, et il y a eu des races meilleures : si l’histoire ne le disait pas, les milliers de pierres qu’on tire des entrailles du sol nous le diraient. Mais elle est éteinte, elle a disparu cette race privilégiée, et nous, nous vivons ; les heures sont à nous, et le pouvoir est aux vivants.
Mes amis, il y a, selon le témoignage de ceux qui ont voyagé au loin, des contrées plus heureuses que la terre où nous habitons ; mais si la nature nous impose de nombreuses privations, l’art du moins nous est propice, notre cœur se réchauffe à son foyer. Si le laurier ne croît point sur notre sol, si le myrte ne résiste point à nos hivers, nous voyons du moins reverdir, pour couronner nos fronts, le gai feuillage de la vigne.
Que l’on vante le mouvement de ce pays où quatre mondes échangent leurs trésors, la richesse de la Tamise, marché de l’univers ! Là viennent des milliers de navires, là on voit toutes les choses précieuses, là règne l’argent, Dieu de la terre. Mais là, le rayon de soleil ne se reflète pas dans l’eau des torrents, dans le miroir paisible des ruisseaux.
À la porte des anges, le mendiant est plus splendide que nous autres hommes du Nord, car il voit Rome, la ville éternelle, la ville unique. Une éclatante beauté l’environne, un autre ciel lui apparaît dans le dôme merveilleux de Saint-Pierre ; mais avec tout son éclat, Romme n’est que le tombeau du passé ; il n’y a de vie que dans la plante fraîche qu’une heure propice fait éclore.
Ailleurs, il se passe de plus grands événements que dans le cercle restreint de notre vie ; mais plus rien de nouveau sous le soleil. Nous voyons s’enfuir devant nous la grandeur de tous les temps sur les tablettes de l’histoire du monde. La vie n’est qu’une répétition des mêmes choses ; la fantaisie seule est toujours jeune. Ce qui n’a jamais été nulle part, cela seul ne vieillira jamais.
Friedrich Schiller
Invité- Invité
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