Premiere(s) annee(s) de vie

Avez-vous vécu des choses très dures dans votre première année de vie ( voire les trois premieres) (exemple maladie, grande prématurité, éloignement de la mère)?
Pensez-vous que ces épreuves ont eu un impact sur votre personnalité (positif, négatif) ou sont à l'origine de certaines de vos difficultés?
Avez-vous trouvé un moyen philosophique ou thérapeutique (emdr...) pour surmonter cela ?

Bonjour, Filigrane.

Oui, j'ai a priori vécu des choses difficiles mes premières années, et je pense qu'elles ont influencé mon caractère, mes peurs, ma vie. Et l'influencent encore. Mais je n'ai pas trouvé (pas beaucoup cherché non plus, je dois l'avouer) de thérapie pour m'en guérir.
Je dis "a priori" car je n'ai aucun souvenir des ces événements, je n'en ai connaissance que parce que ma mère me les a racontés, parfois avec plusieurs versions.

En résumé, ma mère a reçu une très mauvaise nouvelle le lendemain de ma naissance, et a perdu tout son lait dans les heures qui ont suivi. J'ai donc été sevré quasi-immédiatement.
Ensuite, vu qu'elle arrivait en France sans boulot ni papiers, elle vivait de petits boulots et me mettait en nourrice (beaucoup de nourrices différentes pendant trois ans). Entre trois et six mois, j'ai été mis à la DDASS. J'ai apparemment mis plusieurs mois à retrouver le sourire après cela.
Enfin (et là, ma mère m'a raconté plusieurs versions), j'ai sans doute été maltraité par un (et non pas une) nourrice (j'ignore comment comment ça se dit au masculin) quand j'avais deux ans, ma mère m'ayant trouvé un jour ligoté et baillonné, terrifié et en larmes, alors qu'elle rentrait plus tôt que prévu (1ère version), ou alors je lui aurais raconté que cet homme m'attachait à la table (dernière version en date, il y a quelques mois, et cette foiss c'était quand j'avais trois ans et demi à Vincennes, alors qu'avant, c'était à Auxerre). Bref, c'est un peu confus. Et puis, j'ai longtemps cru que mon père avait abandonné ma mère enceinte, alors que c'est elle qui est parti, mais je l'ai su presque adulte.


Je pensais jusqu'à récemment que tout ça ne m'avait pas touché. Mais depuis l'année dernière, je recreuse tout ça et j'y vois la source de mes nombreuses peurs dans la vie, phobies peut-être, mais simplement la peur de prendre des risques, la peur du rejet, de l'abandon, etc. D'autant qu'il y a eu d'autres cas plus tard, mais je sais que j'avais déjà ces peurs lors de mes premiers souvenirs, à cinq ans. C'est donc avant que ça s'est joué.

Donc, il faudrait que je tente les techniques EMDR, je pense. Si ça ne fonctionne pas, on verra. Mais je dois trouver la gnaque pour le faire, d'abord.

Merci de ce message Ainaelin.
En fait, j'imagine que toutes les thérapies tournant autour de la parôle sont impuissantes pour ces traumatismes là puisqu'ils sont advenus justement avant que l'enfant acquiert le langage.
Pour ma part, ma mère ayant attrapé un staphylocoque doré à ma naissance elle a failli en mourir et elle a été longtemps contagieuse devant utiliser masque, gants etc....j'y vois à tort ou à raison une des causes de mon sentiment d'insécurité et autres difficultés.
En même temps cet épisode là (et d'autres plus tard) fait ce que je suis avec ma sensibilité particulière (et je suppose que c'est pareil pour toi) et j'essaie de regarder tout ça sans trop de révolte ou de regrets.

Je n'ai aucune révolte ou émotion par rapport à ces événements, et je n'en ai jamais eu. Je pense juste, aujourd'hui, qu'ils ont eu un effet déterminant dans ma construction. Je voudrais changer ces côtés que j'estime négatifs (la peur de tout en particulier).