Joute d'élégance verbale : à vos plumes !

Le trompe-l’oeil

L’on décrit manière de transe
Lors qu’il s’agit de simple aisance
Point d’illumination soudaine
Allier les mots est chose humaine

A force d’imprégnation
De soumission et de passion
Zeste de temps cuiller de calme
Pincée de joie et l’on empalme

Les cartes du magicien
Passage du musicien
Quelques notes, un beau phrasé
Auront mon esprit embrasé

La cadence parfaite clôt
Elégamment ce doux complot
Fomenté par la poétesse
Artefact de la forteresse

Attentive sans cesse aux maux
Bout à bout s’enchainent les mots
Du corps de l’homme et de l’esprit
Se tient en hauteur à l’abri

Point de liberté, être en laisse
Dans l’allégresse et dans la liesse
Populaire ne se complait
Ermite reclus esseulé

Les mains liées les poings serrés
Lèvres qui dans le sang baignées
Disent l’amour disent la haine
Disent le fond de l’âme humaine

Tableau urbain

(Lever de rideau)
Brindilles d’herbes drues : un aplat de vert jaune
Un blanc vif tout d’un coup, le jardin abandonne
Lentilles corail, minuscules gravillons,
Une auréole de liquide blanc marron

Qui surgit des profondeurs du cadavre exquis
Etalé, la bouche béante, il se languit
Entre tissus, papiers et mille et un objets,
Le passé oublié, l’avenir tant rêvé

Nuit étoilée et claire, oh nuit, oh belle nuit
Douce charmante étoile éclaire le chemin
Guide l’esprit égaré vers le lendemain
Nuit étoilée et claire, oh nuit, oh belle nuit

Goudrons dégradés de gris gras graviers grossiers
Banc écaillé vert, bancal objet instable
Désagréable accueil du meuble inconfortable
Le corps humain se tord dans ce décor acier

Nuit étoilée et claire, oh nuit, oh belle nuit
Douce charmante étoile éclaire le chemin
Guide l’esprit égaré vers le lendemain
Nuit étoilée et claire, oh nuit, oh belle nuit

Hauts édifices aux fenêtres grillagées
Les volets clos, tirés, couleur nuit se vêtissent
Joie momentanée festivités se finissent
Chapeau crevé ocre chemise endommagée

Une fine pluie tombe, innocente et candide
Prend flaque et gravillons pour faire alluvions
Lave et avale les errements des passions
De l’être qui se perd donnant sa vie se vide

Nuit étoilée et claire, oh nuit, oh belle nuit
Douce charmante étoile éclaire le chemin
Guide l’esprit égaré vers le lendemain
Nuit étoilée et claire, oh nuit, oh belle nuit

(Tomber de rideau)

et c'est après le mot absent que la sauvegarde a échoué ... quelle étrange coïncidence ...

parfois, souvent
souvent, parfois
toujours, jamais
jamais, toujours
il me manque des mots
des mots pour décrire
alors je prends mes pinceaux
et je les laisse parler
s'attrister
ou bien rire
car ils savent mieux que moi transcrire
ce qui n'est pas mon être
mais fait partie de ces peut-être
là, où , toutes les réponses sont dans la palette
alors j'arrête de penser et trempe mes pinceaux
et mes idées n'ont plus besoin de mots
elles ont juste besoin d'un peu d'eau
pour être détrempées
transformées
en couleurs
est-ce qu'existe la couleur du bonheur ?
cette couleur universelle
dans laquelle
chacun a droit à un petit morceau
ne serait-ce qu'une fois ?
oui elle est là dans certains tableaux
dans certains partages
la couleur du bonheur n'a pas d'âge
elle rayonne en elle-même
dis-moi...est-ce que tu même ?

je peins tes nuits
je peins tes jours aussi
pour combler ta présente-absence
ton absente-présence
car je suis comme toi
en ce présent dont je me suis absentée
je ne suis pas là
ni toi non plus
et quand nous sommes là, ensemble ,
aucun de nous deux n'y est vraiment
car nous nous sommes absentés de ce qui nous était présent
comme une soustraction
alors je peins le verbe "se soustraire"
qui pour moi est signifiant
d'un présent qui n'existe plus
mais qui est là , aujourd'hui , égaré du temps
sur une toile , posée sur un châssis
comme une offrande
à ce qui n'est plus

Que de belles lignes

Je passe le bonjour à tout le monde et rappelle que le thème en cours se finira aux alentours du mercredi qui vient, donc encore quelques jours !

Si certains ne l'ont vu / lu, à la page précédente (30) figure un " CODE DE JOUTE " qui raconte dans les grandes lignes le commentçamarche  

Après échanges télépathiques avec Chat Bleu, il serait sans doute bien, pour de nouveaux venus notamment, d'essayer de le rappeler dans ses grandes lignes, par exemple à chaque changement de thème. Je le ferai prochainement.

Bon dimanche

Dans un camaïeu vert la plaine se lève
Gantée, emmitouflée, pour supporter le froid,
Sous un soleil d’hiver des coiffes s’élèvent
En touches isolées pointant le ciel - bleu roi,

Où des filaments blancs se sont fixés ici
Accrochés sur le bleu depuis de nombreux jours
Ils veulent faire semblant mais ils restent assis
Et ouvrent tous leurs yeux, profitant du séjour.

Juste sous leurs lignes, d’une couleur écrue
Les dents des Quatre Termes, du Pic du Pradet
Dressées fières s’alignent sur la crête nue
Où les images germent jusqu’à me posséder.

Là, nanifiés, courbés tels des manchons feuillus
Quelques arbres devant s’essaient de pousser.
L’on croirait que Courbet a laissé à la vue
La rafale de vent cachée dans un bosquet !

Dans les plis verdoyants de la montagne belle
Des traits s’entremêlent et de nouveaux reflets
Tour à tour changeants, dans les teintes pastelles
Attisent l’étincelle nouée au chevalet.

Noir: j'aime beaucoup ton texte ça coule ...

@saltymbanque: content que tu l'apprécies
Entre ou dans les lignes, il s'agit du massif des albères (Pyrénées-Orientales)
j'envisagerai pour un éventuel nouvel envoi l'adjonction de brassières ou d'une bouée si cela peut l'éviter de couler !



A demain, pour clore le thème, donc encore un jour (et une nuit) pour celles et ceux qui souhaitent participer, s'essayer...

Bonjour tout le monde,

Félicitations, merci à chacun(e), pour toutes les lignes et mots partagés ici - comme dirait le hibou, c'est chouette.
Excusez de faire court
Je suis à la bourre
Une histoire de réveil
ou d'absence d'oreille !?



où-est-la-question aura la grande et lourde responsabilité de proposer le prochain thème !







-------------------------
ci-après RAPPEL

CODE DE JOUTE

  tout d'abord nous écrivons, essayons, participons et autres formes également sur un thème.
( les commentaires sont aussi bienvenus bien sur, et dans le respect aussi de ceux qui écrivent... )
Selon l'article CB218, la forme est plutôt courte et libre
(de tout contenu, contenant et autre récipient)
 Un lanceur de thème est désigné.
et je rappelle que suite au décret DCB11-22 il n'y a plus de vote
Dans notre jargon le lanceur de thème prend d'office le grade d'expert thèmologue (en cas de bon choix de thème) ou de simple thèmologue si le thème a laissé plus ou moins tout le monde sur le bord de la feuille...
 Le lanceur de thème en cours (simple ou expert thèmologue) désignera son successeur qui aura la grande et lourde responsabilité de proposer un thème !
 Nous avons choisi la louche pour la durée du thème en cours.
A la louche: 2 semaines (ajustements possibles = avantage de la louche).

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A bientôt, bonne journée, et que roule la joute !

présente !

thème : les racines
avec tout ce qui va avec (enracinement/déracinement/versus humain /versus nature etc etc ....)

(j'ai choisi ce thème car justement en ce moment même suis en train de découvrir la philosophe Simone Weil , grâce à un téléchargement gratuit , http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/enracinement/enracinement.html , d'un de ses ouvrages intitulé : l'enracinement)

Face au levant
l’ancrage était puissant

Plusieurs mètres sous terre
la chaleur imprègne la roche
elle se diffuse dans l’humifère où crépite la vie - proche

un cœur battait fait de chaudes laves
je le sentais, là, juste sous mes pieds

ses vibrations traversaient mon corps sans entrave comme si l’objet et sa matière furtivement s’éclipsaient.

Une bouffée d’ondes, telluriques
mélangée à l’air, cosmique
se propageait, là, juste sous mes pieds où crépite la vie – proche

« On «  m'a coupé mes racines
celles,  paternelles
ainsi j'ai du faire sans :
Me construire sur des bases imaginaires
fragiles et délétères
qui m'ont convenu un temps
et ce temps a duré , duré..
il a duré longtemps

Je me suis alors inventée ces racines
dégotant des portraits d'inconnus
en médaillons au vieil encadré
et sur tous mes murs je les ai cloués
j'avais ainsi mon faux père
mon faux grand-père , ma fausse grand-mère
j'ai même chiné de vieux objets
comme s'ils m'étaient familiers


Puis, j'ai coupé mes racines
celles qui me restaient
et celles que j'avais inventé
et c'est ainsi ,que, déracinée
je me suis retrouvée  
seule
seule avec mes fausses copies
mes faux ancêtres
mon faux passé
ma fausse vie
ma vie faussée
ma vie tronquée

« on » m'a coupé mes racines
avec des mensonges et des non-dits
or j'ai trouvé la vérité
et une fois attrapée
je l'ai lâchée  
et je l'ai fuie
car je suis partie à la conquête de mes origines
en héroïne
mais j'ai compris
que là ,n'était pas ma vie
aussi
je remercie
ceux qui m'ont coupée de mes racines.....

chacune de mes branches qui caresse le vent sent en elle sa jumelle
chacune de mes feuilles comme des ailes prend appui sur l'une d'elles
l'une me nourrit de la chaleur du soleil, l'autre de nourriture terrestre
si j'ai le pouvoir de m'envoler c'est parce qu'à mes pieds elles restent.

un jour je suis allée en Afrique
première fois que j'allais là-bas
c'était au Kenya
en descendant de l'avion
sur la terre à peine bitumée
j'ai ressenti une très forte sensation
qui a scotché mon pas
Impossible d'avancer
car sous mes pieds
je sentais pousser des racines
profondes, indéfectibles
et je me suis très vite dit
que ce que j'éprouvais était un signe :
"c'était là ,
sous mes pas,
en Afrique ,
que se trouvait l'origine de l'humanité"
de cette certitude j'en étais assurée
telle une évidence

Depuis , je suis un griot
qui parle aux racines des arbres
et je traduis les mots ancestraux
à l'homme d'aujourd'hui
à l'homme de là-bas , à l'homme d'ici
puis je me fonds dans la terre
pour me taire
car parfois seules les racines comprennent
et m'apprennent
tout ce que je ne sais pas
de ce qui est au dessus de moi
et au dessous de moi....

je vous souhaite à tous de bonnes fêtes

à bientôt

Les racines au moment des fêtes de famille c'est bien vu !!!

A la nuit tombée, en robe de chambre
Se pavanait la belle de Fontenay,
La couleur de sa peau dorée comme l’ambre
Avait cet éclat dense à vous rendre benêt.

Des airs de Vivaldi  précédaient la samba
Qui vit la maisonnée s’animer jusqu’en bas !

Amandine et Charlotte, dans la cuisine
Toutes deux effeuillées chantaient, virevoltaient !
Très progressivement elles prenaient bonne mine
Ce teint me rappela de belles soirées d’été

Où j’aimais tant, dans les yeux de Monalisa
Me perdre, comme un tableau que l’on analysa.

Depuis bientôt une heure arrosées au vin blanc
Marion et Agatha étaient bien gratinées
En bonnes boulangères aux oignons succulents
Elles sont maintenant prêtes à être dégustées !


De roustiquette en tartiflette

De truffade en aligot

Pommes Darphin ou pommes noisette

Accompagnant un bon gigot

A la fois duchesse et altesse

Douce, fondante et craquante

La pomme de terre a tout ce qu’il faut

Je ne lui vois aucun défaut !






(poème à la poème de terre, à lire de préférence chaud ou même réchauffé le lendemain)

Vive la pomme de terre. Je savoure

J'avais cru que
Petit chêne
Qui lutte dans le vent
Je devais arracher mes racines
Me défaire de ce sol
Boueux et collant
J'avais cru devoir m'extraire
De ce morceau de terre
Je voyais rien devant
Fallait que je parte
J'ai lutté tellement
Ma sève d'enfant
A coulé si souvent

Je suis suis essoufflée vainement

Aujourd'hui j'ai regardé
Mes branches
A la fois
Longues
Et robustes
Et souples pourtant
Durant tout ce temps
Mes branches vers le ciel
Se sont tendues
Aujourd'hui
Je me suis déployée
Vraiment
Mes aïeux
Vieux chênes fatigués
Me sourient maintenant
Ils me semblaient plus grands
Avant.

Impatiens


je la regarde depuis 20 ans
coupant délicatement la tige, fragile
gracile
pour la tremper dans l'eau
et attendre patiemment
quasi amoureusement
qu'elle fasse ses racines

tandis que je regarde ma fille
je revois ma grand-mère
qui durant plus de soixante-dix  ans
a coupé délicatement les tiges , fragiles
graciles
pour les tremper dans l'eau
et attendre patiemment
quasi amoureusement
qu'elles fassent leurs racines

tout en regardant ma fille et en pensant à mère-grand
depuis 50 ans , je coupe délicatement la tige, fragile
gracile
pour la tremper dans l'eau
et attendre patiemment
quasi amoureusement
qu'elle fasse ses racines

mes racines sont dans l'Impatiens

Racines (dans le sens origine de quelque chose)

Un enfant
Son frère
La mère
le père on sait pas
Le frère tape
Le frère moque
Le frère rit
De voir le plus petit
Si petit

L'enfant crie
L'enfant pleure
L'enfant impuissant
Peine à respirer
Des larmes salées
Sur ses joues d'enfant


La mère rit
Mais enfin voyons
Mes petits chéris
C'est pas bientôt fini
Se penchant vers l'enfant
Elle lui dit
Ne te laisse pas faire
Il faut répondre
Tu dois arrêter ton frère
Tu dois réagir
Tu dois t'endurcir

L'enfant dans ce silence
Ses larmes sèche
Tout seul tout seul pense
Que celui qu'il aime
Jamais il ne tapera
Ni ne moquera
Ni ne trompera
Que quand on aime
On ne fait pas ça
Si on aime
On ne le peut pas
Avec celui qu'il aime
Il ne sait pas bien
Comment il fera
Il se demande même
S'il y arrivera

Peut-être pas

Alors voilà
Ce qu'il fit
Ce qu'il choisit
Cet enfant-là

Aujourd'hui
Son coeur sec
Pierre ciseaux caillou
Pierre caillou ciseaux
So coeur pierre
A tous les coups perd

Puisqu'il faut se défendre
Puisqu'il faut savoir de l'autre rire
Savoir réagir
Il ne lui reste que ça
Plus jamais un autre n'aimera

Son coeur pierre caillou ciseau
Son coeur perd
Au fond du puits

à la mesure du triangle et la beauté de ton cantique
et si tu te poses au carré, stable bien posé
en positif ou négatif de l'unicité
de l'antiquité à l'avenir
poétique, mathématique, généalogique
Pour sûr, l'univers prend appui sur ta ramure

Dans le jardin
Derrière la petite maison
Des plantes vivaces en pots
Des massifs aussi mais gelés
La terre par les ans fatiguée
Jamais
Jamais
Renouvelée

Tu m'as si souvent appelée
Terre abandonnée
J'entendais
J'entendais
Ta plainte monter
Mais jamais
Jamais
Je n'étais
Allée regarder

Un jour
Puis un soir
Puis une nuit
Petite bête perdue
Je t'ai entendue
Dans le jardin muré
Sur le sol glacé
Je me suis agenouillée
J'ai gratté gratté
Je n'ai rien trouvé
Que vieux terreau et vers mélangés
Ossements peut-être
Mais désagrégés
Tiges boyaux immondes
Interminables sondes
A de sempiternels rosiers
Depuis toujours reliés
Fleurs d'hiver fanées
Qui pendouillaient
Epines toujours plus acérées
Dans mes cheveux verts
Se sont plantées
Mais j'ai continué
Dans le froid
Dans la nuit
J'ai bêché
J'ai gratté gratté
Gratté encore la terre
Mes doigts saignaient
Mon front en sueur
Un vieux rosier
De colère
M'a giflée
Mais je n'avais plus peur
De mes doigts blessés
Ses racines j'ai attrapé
Avec elles
J'ai lutté lutté
Un duel acharné
Toute la nuit a duré
Sur ma joue
La gifle l'épine
La terre et le sang mêlés
Au matin
Enfin
Harassée
Je me suis redressée
Fière
J'avais gagné
Je les avais arrachées
Ces racines aigries ridées
Inertes au sol
Inanimés
Les rosiers
Vaincus

C'en était fini de ce putain de jardin secret.

un grand merci pour vos merveilles
qu'elles vous apportent plein de joies à tous durant cette année 2015

Quelle modestie, où-est-la-question... En t'incluant, tu pouvais écrire "un grand merci pour nos merveilles"; Je nous souhaite à tous de bonnes choses pour 2015 et les mots pour les dire (ou les taire).

Camiha a écrit:
C'en était fini de ce putain de jardin secret.

¨

J'aime bien les histoires avec une fin terrible.

Merci à toutes les Zécrivaines et Zécrivains qui font vivre et briller ce fil
et aussi à Chat Bleu, l'initiatrice

belle année à vous

Switch71 a écrit:

Camiha a écrit:
C'en était fini de ce putain de jardin secret.

¨

J'aime bien les histoires avec une fin terrible.

Oui, j'étais pas sure du mot "putain", ça dénote. A voir!

ça dénote un peu en effet Camiha
mais ce mot crée un putain de rebondissement tout à fait inattendu

j'ai envie de vous embrasser tous

allez hop je le fais !

kisssssssssssssssssssssssssssssss

Il me prend soudain à rêver,
A davantage qu'un frisson:
Un nocturne osant l'unisson
Au-delà de la lie décharnée.

Mais haro vaille que vaille!
En avant pour la tripaille,
Et illusions dérisoires,
A l'infini revisitées.

J'en appelle à la beauté,
A la fin' pointe de l'âme,
Vestale blanche immaculée,
Je vous aimerai Madame.

Bonjour, la fin du thème est-elle en préparation Maitre thèmologue où-est-la-question ?


Ah oui et je rappelle que nous écrivons / participons sur un thème...

en cours : " les racines " (en tous sens et de tous poils)

bonne journée !


(et y a des bisous par ici, cool)

A la racine de ce regard
Ce regard que je t'ai lancé
Dans un lointain jour fané
(T'en souviens-tu ?)
Il n'y avait rien, rien du tout
Qu'un peu de solitude
Déracinée

Quoi de plus triste qu'un arbre tombé
Aux racines exposées, arrachées
Inutiles hors de terre
Quoi de plus triste qu'un arbre fané

A la racine de ces rires
De mes rires s'envolant sans cesse
N'importe où
Qu'y a-t-il qu'un peu de bonheur
Un peu de bonheur léger
Enraciné

A la nouvelle année

Et on recommence un mois de janvier
Et suivront les autres...

Voici une nouvelle année, de nouveaux bourgeons de jours, poussant doucement...
Pendant les années d'avant (l'année dernière, qui vieillit déjà, et d'autres plus vieilles encore, prenant poussière dans les mémoires), elle a imperceptiblement, souterrainement, inventé son réseau de racines... Et voilà qu'au premier janvier, sur les ruines encore fraîches de son ancêtre le plus récent, elle a, de tous ces efforts, fait éclore sa première pousse.
Puis elle grandira, s'allongera, nous deviendra familière, prétendant comme les autres à l'originalité, l'unicité et l'importance de chacune de ses ramifications ; et elle deviendra elle-même le fertile terreau abritant les racines des années futures.

Le règne végétal a bien compris,
Qu'à chercher des ailleurs, l'on dépérit..
Les racines, elles, sont fidèles,
Et n'ont point d'orgueil sous leurs ailes.

coucou à tous ,je passe le flambeau thèmatique à Camiha

Quel honneur... Merci Où- est- la- question.
Premier mouvement en moi, l'inquiétude (mais je ne vais pas savoir, que proposer)
Second mouvement, l'envie de prendre le bâton (l'image d'une course de relais s'impose à moi, mais pas façon jeux olympiques, plutôt façon centre de loisirs, participants entre huit et dix ans en forêt de fontainebleau, a priori un jour de pluie donc k-way voire bottes en caoutchouc au sol, du sable).
Apprentie thémologue que je suis, je vous propose, en ce début d'année, et parce que mon horoscope est formel et que j'ai très envie de lire vos textes et d'écrire moi même là dessus, que l'on écrive donc chacun-e- à sa façon, à son rythme et ensemble sur le thème: RENAISSANCE.

La liste des thèmes précédents:
racines
poésie et peinture
l'élégance du diable
le vide
bibliothèque
je ne suis plus rien je n'ai plus d'identité
la ville
les arbres
cellule
les ondes
la lune
l'aigle
vainqueur
rouge
la nuit
profondeur

Très bonne idée Camiha d'avoir listé les thèmes passés ! La liste s'allonge !


Pour les nouveaux ou futurs nouveaux venus, je remets ci-après le "code de joute" :

-------------------------

RAPPEL CODE DE JOUTE

  tout d'abord nous écrivons, essayons, participons et autres formes également sur un thème.
( les commentaires sont aussi bienvenus bien sur, et dans le respect aussi de ceux qui écrivent... )
la forme est plutôt courte et libre
(de tout contenu, contenant et autre récipient)
 Un lanceur de thème est désigné.
 Le lanceur de thème en cours passera le relai à son successeur qui proposera à son tour un nouveau thème
La louche a été choisie pour la durée du thème en cours.
A la louche: 2 semaines (ajustements possibles = avantage de la louche).

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THEME EN COURS : RENAISSANCE

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et que roule la joute !

Dans un écrin de glace figée depuis sa nuit

Les années passent sans aucun bruit

Seul le vent caresse sa peau

Seul un rayon de lumière claire parvient à fondre quelques cristaux


L’hiver, long et beau, déploie ses ailes blanches


Et d’un coup de bec sonne la branche


Intense réveil
Couleurs vermeilles


Des flocons d’étoiles viennent éclairer son ciel

Rendant à sa nuit le jour

Les secondes y résonnent comme les toujours


Ne reste - au bord de ses yeux - qu’une fleur de sel

Quel sentiment étrange lorsqu'en écrivant, je n'ai pas réussi à convoquer le thème de la renaissance (que j'ai pourtant proposé...). Je serai d'autant plus curieuse de vous lire, puisque cette notion, pour moi, m'est encore un peu étrangère (même si la vois poindre)...

Chaque printemps
Chaque été
Toutes ces années
J'ai tellement espéré
Que le soleil enfin
Vienne me réchauffer
Que le chant des oiseaux
Mon pauvre coeur ridé
Puisse réveiller

Mais rien
Je ne sentais rien
Ni le frémissement du vent
Ni l'hirondelle
Ni son chant
Rien pour me toucher
Qui m'aurait fait frissonner

Le sang
Dans mes veines
Charriait du sable
Mon coeur
Lentement pétrifié
De marbre

Sans un mot
Dans mon corps - cachot
Retirée
Dehors
Des ombres passaient
Un son parfois
Sans intérêt
J'ai cessé d'espérer

Silence
A moi-même
Au monde absente
Les yeux scellés
Toutes les portes fermées
Au bas du mur
Recroquevillée
Petite bête apeurée
Cachée inanimée
Qu'on aurait cru morte
Évaporée

Regarde
Elle respire
Comme sa poitrine se lève
Régulièrement
Léger léger
L'air peut circuler
Inspire
Expire
Allez
Inspire profondément
Voilà
Calmement
Tu peux
Au moins faire ça

Je ne sais quand ni pourquoi
J'ai rouvert les yeux
Puis mes lèvres ont bougé
Pour un sourire peut-être
Tout n'était pas terminé
Puis un mot s'est formé
Lequel, je l'ignore
Un mot de vérité
Puis un autre encore
Tout brillant tout rond
S'est invité
Qui ne savait pas
A qui s'adresser

Toujours scellée au corps
La peur qu'il faille une fois encore
Tout refermer
Les mots sur mes lèvres tremblent
Un peu perdus
Se demandent s'ils doivent rentrer
Ils sont légers légers
Bulles de savons
Le vent
Les a emportés
Tu les entends
Chanter?

Parti un soir
Ne laissant derrière lui que du noir

Une maison fantôme
Des livres éteints
Des chaises vides

Seul un bruit dehors, passager, émis par un tronc d’arbre et quelques grognements sortis de terre
Nous rappellent que nous ne sommes pas morts.

Semblant accompagner sa fuite
Des feuilles se sont mises à bouger

De nouveaux reflets sont nés

Plus inquiétants, plus sombres

Le temps s’est arrêté depuis son départ

Les heures ont toutes la même senteur

Les molécules dorment

Et j’attends - là - chaque matin
Ses lumières, la vie, sa Renaissance !

Un purulent astéroïde plantė sur un front suintant d'une sueur à peine recouverte d'une chevelure en perdition. Le beau discours du professeur Manchin n'aura pas suffit à ecarter toute répulsion allergico faciale de l'esprit de miss PEninsule

Il suffit d'un rien,
Pour que, sous la poussière,
Le désenchantement, après la guerre,
Les tourments et les misères,
Renaisse la vie, et son florilège
De sourires intérieurs.
Un mot, une attention,
L'Homme est si fragile..

Autrefois tendre et naïve

Dans son printemps de couleurs vives

A rechercher le ciel et ses grandes lumières
Toujours un peu plus loin en déployant son être
Elle s’exposa aux vents, aux profondes brulures
Et vit partir l’enfant blotti dans la ramure.

Se protéger, s’endurcir pour accomplir son œuvre
Et rester fixe et fière face à toute épreuve,
A l’été de sa vie et comprenant le cycle
Ses cicatrices n’étaient qu’une fleur de ciste.

Un matin, un grand froid vint la réveiller
Et cette autre piqure la fit s’illuminer.
Elle gardait sa beauté cachée dans ses tissus
Et par ce jour blond - se mit à nue !

Jamais, auparavant elle ne fut si belle
Aujourd’hui capable d’exprimer son panel
De couleurs, d’émotions et se montrer telle
Que la coulure du temps rend simple mortel.

Autrefois tendre et naïve

Dans son printemps de couleurs vives

Son corps d'or - ocre - cuivre

Attendait
Ce souffle d’hiver

Ce repos
Dans la terre

Pour qu’Avril
Sur un nouveau départ
La voit renaitre

magnifique! merci

merci p'tite nan