Oyez mes braves
3 participants
Page 1 sur 1
Oyez mes braves
Salut
Je vagabonde sur ce forum depuis un petit moment déjà, à lire vos témoignages, vos idées, vos projets. Vos manières de penser aussi, surtout. Vous lire m'a apaisé, j'ai pris un certain recul sur ce que signifiait réellement cette différence, sur ce qu'elle impliquait, au quotidien, et sur comment la percevoir ( la gérer ? ). Il me reste un paquet de chemin à faire avant d'effleurer mes objectifs, ou même de les identifier à vrai dire, mais je suis aujourd'hui sereine, calme, comme je n'aurai jamais pu m'imaginer l'être il y a 1 an encore. Tout est loin d'être parfait, ou même correct, mais tout est mieux.
Petite description, du coup
Mon enfance est classique, à l'image de ce que j'ai pu lire des dizaines de fois sur ce site. Scolarité facile, trop peut-être, précocité, toussa.. J'étais très sensible et me suis senti très tôt inadaptée. Inadaptée sociale, entendons-nous bien. Pour ce qui est de l'intellectuel, je ne me sentais pas différente. Ce qui me paraissait évident devait à mes yeux l'être pour tous. Quant aux remarques des différents professeurs, et bien elles m'apparaissaient comme normales, habituelles. Après tout, elles l'étaient pour mes parents, qui n'ont jamais manifesté la moindre surprise face à mes capacités, et j'entendais ces mêmes remarques chaque année, pourquoi y prêter attention ? De fait, j'ai toujours su que j'étais capable de bien plus que mes camarades, que je pouvais retenir des histoires quand eux en étaient à déchiffrer leurs premiers mots. Je le savais et ça me paraissait parfaitement normal. En revanche, je me sentais profondément idiote avec les gens, à la masse. Souvent je me suis demandé s'il existait des codes que je ne connaissais pas, des secrets dont on ne m'avait pas parlé et qui expliqueraient comment les enfants se liaient si aisément, sans se poser plus de questions que ça. A la rentrée des classes, mes amies s’enlaçaient en riant. Moi, je me souviens les regarder, bras ballants, sans les comprendre, sans pouvoir, et l'angoisse qui monte.. Cette angoisse du contact, de l'autre trop proche, envahissant.
Puis au collège j'ai compris que je n'étais pas normale. De tous les qualificatifs dont on a usé à mon égard, "bizarre" détient probablement la première place. On me regardait bizarrement quand je répondais en cours, dans une tentative naïve de me sortir de mon ennui, ou d'acquérir une information intéressante. J'ai commencé à lire en cours.
Au lycée, on me regardait bizarrement quand le prof tentait de pointer mon désintérêt et que je lui répondait parfaitement. Quand j'obtenais un 20 sans même avoir de cahier, ou de stylo tant u'à faire. Sauf qu'au lycée, après les regards, il y a eu les mots. Et souvenez-vous, j'étais une petite âme sensible. Donc la, c'est quand j'ai commencé à sécher les cours.
Après, j'ai vécu ce que j'ai découvert ici être une inhibation intellectuelle. Mauvaise période niveau santé mentale aussi. Pendant 3 ans, je n'ai pas lu un seul livre, j'ai progressivement décroché du lycée jusque ne plus y aller du tout en Terminale (cette année) et j'ai coupé avec toute préoccupation intellectuelle. Paradoxalement, c'est durant cette période que j'ai le plus appris sur l'autre, sur moi.. J'ai rencontré des gens qui m'ont aidé, qui m'ont rendu plus forte. Des connards, aussi, que je sais désormais gérer. Je suis devenue quelqu'un autre, un idéal immature que je m'était construit, basé sur l'apparence, la vie sociale, et l'assurance. Le processus a été long, douloureux et très perturbant d'un point de vue identitaire mais je le vois aujourd'hui comme une étape décisive de ma vie dont je ne regrette rien.
Sinon, je suis toute fraîchement bachelière et futur bordelaise. J'aime les enfants, les sushis, le thé et je ne sais pas dire non à un pet
Au plaisir
Je vagabonde sur ce forum depuis un petit moment déjà, à lire vos témoignages, vos idées, vos projets. Vos manières de penser aussi, surtout. Vous lire m'a apaisé, j'ai pris un certain recul sur ce que signifiait réellement cette différence, sur ce qu'elle impliquait, au quotidien, et sur comment la percevoir ( la gérer ? ). Il me reste un paquet de chemin à faire avant d'effleurer mes objectifs, ou même de les identifier à vrai dire, mais je suis aujourd'hui sereine, calme, comme je n'aurai jamais pu m'imaginer l'être il y a 1 an encore. Tout est loin d'être parfait, ou même correct, mais tout est mieux.
Petite description, du coup
Mon enfance est classique, à l'image de ce que j'ai pu lire des dizaines de fois sur ce site. Scolarité facile, trop peut-être, précocité, toussa.. J'étais très sensible et me suis senti très tôt inadaptée. Inadaptée sociale, entendons-nous bien. Pour ce qui est de l'intellectuel, je ne me sentais pas différente. Ce qui me paraissait évident devait à mes yeux l'être pour tous. Quant aux remarques des différents professeurs, et bien elles m'apparaissaient comme normales, habituelles. Après tout, elles l'étaient pour mes parents, qui n'ont jamais manifesté la moindre surprise face à mes capacités, et j'entendais ces mêmes remarques chaque année, pourquoi y prêter attention ? De fait, j'ai toujours su que j'étais capable de bien plus que mes camarades, que je pouvais retenir des histoires quand eux en étaient à déchiffrer leurs premiers mots. Je le savais et ça me paraissait parfaitement normal. En revanche, je me sentais profondément idiote avec les gens, à la masse. Souvent je me suis demandé s'il existait des codes que je ne connaissais pas, des secrets dont on ne m'avait pas parlé et qui expliqueraient comment les enfants se liaient si aisément, sans se poser plus de questions que ça. A la rentrée des classes, mes amies s’enlaçaient en riant. Moi, je me souviens les regarder, bras ballants, sans les comprendre, sans pouvoir, et l'angoisse qui monte.. Cette angoisse du contact, de l'autre trop proche, envahissant.
Puis au collège j'ai compris que je n'étais pas normale. De tous les qualificatifs dont on a usé à mon égard, "bizarre" détient probablement la première place. On me regardait bizarrement quand je répondais en cours, dans une tentative naïve de me sortir de mon ennui, ou d'acquérir une information intéressante. J'ai commencé à lire en cours.
Au lycée, on me regardait bizarrement quand le prof tentait de pointer mon désintérêt et que je lui répondait parfaitement. Quand j'obtenais un 20 sans même avoir de cahier, ou de stylo tant u'à faire. Sauf qu'au lycée, après les regards, il y a eu les mots. Et souvenez-vous, j'étais une petite âme sensible. Donc la, c'est quand j'ai commencé à sécher les cours.
Après, j'ai vécu ce que j'ai découvert ici être une inhibation intellectuelle. Mauvaise période niveau santé mentale aussi. Pendant 3 ans, je n'ai pas lu un seul livre, j'ai progressivement décroché du lycée jusque ne plus y aller du tout en Terminale (cette année) et j'ai coupé avec toute préoccupation intellectuelle. Paradoxalement, c'est durant cette période que j'ai le plus appris sur l'autre, sur moi.. J'ai rencontré des gens qui m'ont aidé, qui m'ont rendu plus forte. Des connards, aussi, que je sais désormais gérer. Je suis devenue quelqu'un autre, un idéal immature que je m'était construit, basé sur l'apparence, la vie sociale, et l'assurance. Le processus a été long, douloureux et très perturbant d'un point de vue identitaire mais je le vois aujourd'hui comme une étape décisive de ma vie dont je ne regrette rien.
Sinon, je suis toute fraîchement bachelière et futur bordelaise. J'aime les enfants, les sushis, le thé et je ne sais pas dire non à un pet
Au plaisir
Dernière édition par Sam le Lun 30 Juin 2014 - 13:08, édité 1 fois
Sam2- Messages : 8
Date d'inscription : 20/05/2014
Re: Oyez mes braves
Bonjour !
Chouette présentation que tu nous fais là... Oh, je me suis vraiment retrouvée dans le passage "à la rentrée, mes amies s'enlaçaient en riant". Ou en pleurant à la fin de l'année. Mais pourquoi donc ? Personne ne part à la guerre que je sache...
Bienvenue donc !
Chouette présentation que tu nous fais là... Oh, je me suis vraiment retrouvée dans le passage "à la rentrée, mes amies s'enlaçaient en riant". Ou en pleurant à la fin de l'année. Mais pourquoi donc ? Personne ne part à la guerre que je sache...
Bienvenue donc !
SanglanteAlouette- Messages : 856
Date d'inscription : 28/05/2014
Age : 32
Re: Oyez mes braves
Merci
Exactement mon ressenti Sans compter que ces mêmes amitiés étaient susceptibles de se briser à la moindre petite mésentente, ce qui rendait mon incompréhension totale. Avec le recul, peut-être aurai-je du remettre en question ces comportements au lieu de questionner mes propres agissements et en conclure ma bêtise.
SanglanteAlouette a écrit:
Mais pourquoi donc ? Personne ne part à la guerre que je sache...
Bienvenue donc !
Exactement mon ressenti Sans compter que ces mêmes amitiés étaient susceptibles de se briser à la moindre petite mésentente, ce qui rendait mon incompréhension totale. Avec le recul, peut-être aurai-je du remettre en question ces comportements au lieu de questionner mes propres agissements et en conclure ma bêtise.
Sam2- Messages : 8
Date d'inscription : 20/05/2014
Re: Oyez mes braves
Salut.
Samy.- Messages : 211
Date d'inscription : 06/06/2013
Age : 32
Localisation : En chemin
Re: Oyez mes braves
Cette impression d'être devant un théâtre où toutes les émotions sont jouées dans l'exagération la plus énorme (voilà que j'imagine une souris se transformer en baleine. C'est malin tiens!)... Et la question insidieuse "mais j'ai l'impression d'être indifférente à tout ça, suis-je anormale ? un monstre ?" Mais non mais non, tout va bien !Sam a écrit:Exactement mon ressenti Sans compter que ces mêmes amitiés étaient susceptibles de se briser à la moindre petite mésentente, ce qui rendait mon incompréhension totale. Avec le recul, peut-être aurai-je du remettre en question ces comportements au lieu de questionner mes propres agissements et en conclure ma bêtise.
SanglanteAlouette- Messages : 856
Date d'inscription : 28/05/2014
Age : 32
Re: Oyez mes braves
Yo.Samy. a écrit:Salut.
SanglanteAlouette a écrit: Et la question insidieuse "mais j'ai l'impression d'être indifférente à tout ça, suis-je anormale ? un monstre ?" Mais non mais non, tout va bien !
Ce décalage perpétuel, entre ce que l'on ressent et les émotions que l'on observe sur le visage des autres, dans leurs gestes.. Quand j'étais petite, je me pensais mauvaise. J'avais l'impression d'avoir, tapi en moi, quelque chose de malsain que je devais cacher de tous. Il n'y avait pas réellement de raison concrète à ça, juste cette certitude, née je ne sais plus trop quand, d'être trop différente, perverse, sombre.
Sam2- Messages : 8
Date d'inscription : 20/05/2014
Sujets similaires
» Oyez Oyez braves gens! Me voici, panda parmis les zèbres!
» Oyez, Oyez braves gens !
» Oyez braves Zèbres !
» Oyez oyez... Rencontre Zebrapad le Dimanche 23 mars 2014 à Jette, Bruxelles
» Amis zèbres de tous poils, oyez, oyez !
» Oyez, Oyez braves gens !
» Oyez braves Zèbres !
» Oyez oyez... Rencontre Zebrapad le Dimanche 23 mars 2014 à Jette, Bruxelles
» Amis zèbres de tous poils, oyez, oyez !
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum