A travers le miroir et ce que j'y trouvai...
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A travers le miroir et ce que j'y trouvai...
Bonjour à tous ! (c'est déjà un bon début !)
Je vais essayer d'être le plus structuré possible. Ce qui signifie qu'entre le moment où je commence ce post et le moment où j’appuierai sur la touche "envoyer", il risque de se passer un long moment...
La raison de ma présence ici est sans aucun doute la réponse à un besoin : le besoin de trouver des réponses. Certes, toutes les réponses ne se trouvent pas ici mais il faut bien commencer quelque part, non?
Je me retrouve beaucoup dans ce que j'ai pu lire sur la "zébritude". J'aurais tendance à parler d'HP mais autant s'adapter au vocabulaire du forum.
Aussi loin que remonte ma mémoire, je me suis toujours senti en décalage. Loin de moi de vouloir vous donner un portrait de martyr, mais mon enfance est synonyme de souffrance (voire torture) psychologique.
Mes plus lointains souvenirs remontent à mes 6 ans. C'est à cette époque-là que mes parents se séparèrent pour le meilleur mais surtout pour le pire. Je fus relégué au rôle de pigeon voyageur parentalisé ("Tu dois t'occuper de ta soeur !!!"). J'ai une soeur de 2 ans ma cadette. A partir de ce moment-là, c'est la chute : changement d'école ayant pour résultat une isolation sociale complète. J'ai toujours été plus grand que les autres (je mesure maintenant 1m95). Et avec une certaine facilité scolaire, j'ai vite été taxé d'insultes en tout genre : "grand dadet", "t'as doublé, crétin?". Ajoutons à cela des moqueries en tout genre. Je me mis à écrire des histoires dont je me voyais le héros. J'en ai changé mon propre nom.
Nouvelle école à 12 ans, toujours des difficultés à me faire des amis. Je n'arrivais pas à me créer des liens. D'une certaine manière, on me tenait à distance. J'étais/suis? quelqu'un de silencieux et de solitaire. Le peu de confiance que je donnais n'amenait que déception. J'en voyais toujours du coin de l'oeil, poser leurs regards sur moi, le sourire sur leurs lèvres. Ces regards étaient comme des lames me transperçant le coeur. "Pourquoi suis-je seul?", était la question que je me posais le plus. Bizarrement, au niveau des résultats scolaires, tout allait bien. J'avais de bonnes notes en n'en touchant pas une. A la maison, c'était autre chose. Je subissais toujours les tensions entre les parents, ma soeur tirait/tire toujours le meilleur parti des deux, ma mère était une femme castratrice ("Tu fais comme je dis et pas autrement"). J'ai quand même fait ma crise d'adolescence, quoique tardivement (Ma mère m'avait poussé à bout). En Belgique, deux communautés linguistiques coexistent : le français et le flamand. Ma mère m'inscrivit en stage d'immersion dans la langue de Vondel durant un été. En arrivant, j'alignais à peine 2 mots. Au bout des deux semaines, ma mère vint me rechercher. Elle demanda à voir mon professeur. Ma mère ne parlait pas flamand, mon professeur ne parlait pas français. J'ai donc fait l'interprète avec une certaine fluidité. Aujourd'hui encore, je vois ce souvenir comme quelque chose d'incroyable. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai compris que j'étais plus différent que la plupart des gens. J'avais alors 14 ans. C'est cet été-là que j'ai lu Homère en écoutant le dernier live de Jean-Jacques Goldman.
A l'âge de 16 ans, je décidai finalement de couper le cordon maternel. J'allai vivre chez mon père et ma belle-mère qui firent de leur mieux pour me laisser m'épanouir. Je me mis au sport (boxe anglaise), je changeai de look, je pris confiance en moi. Je fis également mon coming-out. J'écris toujours. Je commence mais au bout de quelques pages, je m'arrête. J'ai peur de rater, que ce soit nul.
A 17 ans, je rentrai à l'université où je suivis des cours de langues germaniques. Je n'avais pour ainsi dire jamais étudié l'allemand. Vers la fin de l'année, je tenais une conversation courante avec mon professeur de littérature allemande. J'en fus félicité par l'assistante du professeur de linguistique qui me dît que j'avais le feeling des langues. C'est vrai que j'avais pour habitude de dire que les langues ont une grande part de logique. Ce fut quand même l'année où je sortis de ma coquille. Je me mêlai aux événements estudiantins (bizutage et consort... qu'on sort...). Ma vie sociale s'améliora, même si je ne me liais jamais vraiment à qui que ce soit. Ma consommation d'alcool et de cigarettes explosa (en particulier mon petit compte en banque). J'eus ma première relation de couple qui ne dura qu'un mois avec quelqu'un de 10 ans mon aîné. Je ratai mon année d'étude, intérieurement grandi.
J'entamai d'autres études en hautes écoles pour lesquelles je ne me suis pas foulé (Je me complais à dire que mon diplôme est en carton car je n'ai pas étudié pour l'avoir...). Je me liai avec un groupe d'amis plus âgés avec qui les sorties ne manquaient pas. Je me liai... mais ce n'était que pour être plus déçu plus tard... Je décrochai mon premier emploi dans un aéroport avant même d'être diplômé. Le travail était bien payé mais pas valorisant. Je me mis en couple avec quelqu'un de mon âge avec qui je cultivai la différence. Je le quittai à 4 reprises pour me remettre aussitôt avec. (Nous venons de fêter nos 4 ans de vie commune et allons bientôt acheter une maison). Je lus beaucoup et varié. Je m'intéressai à la philosophie, la religion, la psycho. Je tombai sur les livres de Jeanne Siaud-Facchin dans lesquels je me retrouvai.
Je pris contact avec un psy afin de passer un test de QI. Il me répondit qu'il ne faisait pas passer de tests mais qu'il était évident pour lui que j'étais "surdoué". Il avança comme argument que son fils l'était lui aussi. Nous fîmes donc un entretien normal où il en est venu à me dire que c'était bien que je veuille savoir si j'étais surdoué mais que ça perdait de son utilité si je ne me demandais pas ce que je comptais en faire... J'en restai là pendant un an et puis... J'eus un accident de voiture le 1er septembre 2013 (que j'ai involontairement provoqué), pas de morts, que des blessés. Là, j'ai fait une petite dépression qui dura quelques mois. Je décidai de reprendre ma vie en main. Je m'inscrivis en cours de Chinois (quitte à tester mon feeling). Je devais également trouver un nouveau travail pour commencer le processus et reprendre des études en cours du soir. Je l'ai trouvé et j'ai commencé le 1er juin 2014. Je travaille maintenant en tant que secrétaire dans un centre de santé mentale. J'ai arrêté de fumer et suis devenu végétarien. Quand j'y pense, j'ai transformé ma vie ces 3 derniers mois.
Mais le décalage, la solitude intérieure et l'incompréhension sont toujours aussi pesants. J'ai donc lu "Apprendre à faire simple quand on est compliqué" de Monique de Kermadec et "Différence et souffrance de l'adulte surdoué" de Cécile Bost. J'en suis venu à penser que mes parents étaient HP eux aussi. Il y a environ un mois, je suis allé à Bruxelles à une séance d'information de l'asbl Douance.be. J'avais même pris rendez-vous pour un entretien individuel. Je l'ai annulé juste avant mon inscription sur le forum, après avoir lu les commentaires sur le sujet.
D'autre part, je n'écris plus et je n'apprends plus de langues. En fait, j'ai l'impression de m'être un peu inhibé. Mon homme m'a récemment reproché de vivre dans son ombre. J'en suis venu à me demander si (par facilité et/ou pour ne pas être seul) je n'avais pas intentionnellement coupé une partie de moi-même et l'avais enfermé quelque part au fond de moi... Quoi qu'il en soit, pour moi, c'est évident. Tout converge vers un seul point. Peut-être que je me trompe. Peut-être que je suis fou. Peut-être que ma place est en thérapie, à l'asile ou bien sur ce forum... Je me dis qu'en apprenant plus des autres, j'en apprendrai sans doute plus sur moi-même... Je vous laisse seuls juges de ce post. Soyez francs et je vous en serai d'avance reconnaissants.
Je vais essayer d'être le plus structuré possible. Ce qui signifie qu'entre le moment où je commence ce post et le moment où j’appuierai sur la touche "envoyer", il risque de se passer un long moment...
La raison de ma présence ici est sans aucun doute la réponse à un besoin : le besoin de trouver des réponses. Certes, toutes les réponses ne se trouvent pas ici mais il faut bien commencer quelque part, non?
Je me retrouve beaucoup dans ce que j'ai pu lire sur la "zébritude". J'aurais tendance à parler d'HP mais autant s'adapter au vocabulaire du forum.
Aussi loin que remonte ma mémoire, je me suis toujours senti en décalage. Loin de moi de vouloir vous donner un portrait de martyr, mais mon enfance est synonyme de souffrance (voire torture) psychologique.
Mes plus lointains souvenirs remontent à mes 6 ans. C'est à cette époque-là que mes parents se séparèrent pour le meilleur mais surtout pour le pire. Je fus relégué au rôle de pigeon voyageur parentalisé ("Tu dois t'occuper de ta soeur !!!"). J'ai une soeur de 2 ans ma cadette. A partir de ce moment-là, c'est la chute : changement d'école ayant pour résultat une isolation sociale complète. J'ai toujours été plus grand que les autres (je mesure maintenant 1m95). Et avec une certaine facilité scolaire, j'ai vite été taxé d'insultes en tout genre : "grand dadet", "t'as doublé, crétin?". Ajoutons à cela des moqueries en tout genre. Je me mis à écrire des histoires dont je me voyais le héros. J'en ai changé mon propre nom.
Nouvelle école à 12 ans, toujours des difficultés à me faire des amis. Je n'arrivais pas à me créer des liens. D'une certaine manière, on me tenait à distance. J'étais/suis? quelqu'un de silencieux et de solitaire. Le peu de confiance que je donnais n'amenait que déception. J'en voyais toujours du coin de l'oeil, poser leurs regards sur moi, le sourire sur leurs lèvres. Ces regards étaient comme des lames me transperçant le coeur. "Pourquoi suis-je seul?", était la question que je me posais le plus. Bizarrement, au niveau des résultats scolaires, tout allait bien. J'avais de bonnes notes en n'en touchant pas une. A la maison, c'était autre chose. Je subissais toujours les tensions entre les parents, ma soeur tirait/tire toujours le meilleur parti des deux, ma mère était une femme castratrice ("Tu fais comme je dis et pas autrement"). J'ai quand même fait ma crise d'adolescence, quoique tardivement (Ma mère m'avait poussé à bout). En Belgique, deux communautés linguistiques coexistent : le français et le flamand. Ma mère m'inscrivit en stage d'immersion dans la langue de Vondel durant un été. En arrivant, j'alignais à peine 2 mots. Au bout des deux semaines, ma mère vint me rechercher. Elle demanda à voir mon professeur. Ma mère ne parlait pas flamand, mon professeur ne parlait pas français. J'ai donc fait l'interprète avec une certaine fluidité. Aujourd'hui encore, je vois ce souvenir comme quelque chose d'incroyable. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai compris que j'étais plus différent que la plupart des gens. J'avais alors 14 ans. C'est cet été-là que j'ai lu Homère en écoutant le dernier live de Jean-Jacques Goldman.
A l'âge de 16 ans, je décidai finalement de couper le cordon maternel. J'allai vivre chez mon père et ma belle-mère qui firent de leur mieux pour me laisser m'épanouir. Je me mis au sport (boxe anglaise), je changeai de look, je pris confiance en moi. Je fis également mon coming-out. J'écris toujours. Je commence mais au bout de quelques pages, je m'arrête. J'ai peur de rater, que ce soit nul.
A 17 ans, je rentrai à l'université où je suivis des cours de langues germaniques. Je n'avais pour ainsi dire jamais étudié l'allemand. Vers la fin de l'année, je tenais une conversation courante avec mon professeur de littérature allemande. J'en fus félicité par l'assistante du professeur de linguistique qui me dît que j'avais le feeling des langues. C'est vrai que j'avais pour habitude de dire que les langues ont une grande part de logique. Ce fut quand même l'année où je sortis de ma coquille. Je me mêlai aux événements estudiantins (bizutage et consort... qu'on sort...). Ma vie sociale s'améliora, même si je ne me liais jamais vraiment à qui que ce soit. Ma consommation d'alcool et de cigarettes explosa (en particulier mon petit compte en banque). J'eus ma première relation de couple qui ne dura qu'un mois avec quelqu'un de 10 ans mon aîné. Je ratai mon année d'étude, intérieurement grandi.
J'entamai d'autres études en hautes écoles pour lesquelles je ne me suis pas foulé (Je me complais à dire que mon diplôme est en carton car je n'ai pas étudié pour l'avoir...). Je me liai avec un groupe d'amis plus âgés avec qui les sorties ne manquaient pas. Je me liai... mais ce n'était que pour être plus déçu plus tard... Je décrochai mon premier emploi dans un aéroport avant même d'être diplômé. Le travail était bien payé mais pas valorisant. Je me mis en couple avec quelqu'un de mon âge avec qui je cultivai la différence. Je le quittai à 4 reprises pour me remettre aussitôt avec. (Nous venons de fêter nos 4 ans de vie commune et allons bientôt acheter une maison). Je lus beaucoup et varié. Je m'intéressai à la philosophie, la religion, la psycho. Je tombai sur les livres de Jeanne Siaud-Facchin dans lesquels je me retrouvai.
Je pris contact avec un psy afin de passer un test de QI. Il me répondit qu'il ne faisait pas passer de tests mais qu'il était évident pour lui que j'étais "surdoué". Il avança comme argument que son fils l'était lui aussi. Nous fîmes donc un entretien normal où il en est venu à me dire que c'était bien que je veuille savoir si j'étais surdoué mais que ça perdait de son utilité si je ne me demandais pas ce que je comptais en faire... J'en restai là pendant un an et puis... J'eus un accident de voiture le 1er septembre 2013 (que j'ai involontairement provoqué), pas de morts, que des blessés. Là, j'ai fait une petite dépression qui dura quelques mois. Je décidai de reprendre ma vie en main. Je m'inscrivis en cours de Chinois (quitte à tester mon feeling). Je devais également trouver un nouveau travail pour commencer le processus et reprendre des études en cours du soir. Je l'ai trouvé et j'ai commencé le 1er juin 2014. Je travaille maintenant en tant que secrétaire dans un centre de santé mentale. J'ai arrêté de fumer et suis devenu végétarien. Quand j'y pense, j'ai transformé ma vie ces 3 derniers mois.
Mais le décalage, la solitude intérieure et l'incompréhension sont toujours aussi pesants. J'ai donc lu "Apprendre à faire simple quand on est compliqué" de Monique de Kermadec et "Différence et souffrance de l'adulte surdoué" de Cécile Bost. J'en suis venu à penser que mes parents étaient HP eux aussi. Il y a environ un mois, je suis allé à Bruxelles à une séance d'information de l'asbl Douance.be. J'avais même pris rendez-vous pour un entretien individuel. Je l'ai annulé juste avant mon inscription sur le forum, après avoir lu les commentaires sur le sujet.
D'autre part, je n'écris plus et je n'apprends plus de langues. En fait, j'ai l'impression de m'être un peu inhibé. Mon homme m'a récemment reproché de vivre dans son ombre. J'en suis venu à me demander si (par facilité et/ou pour ne pas être seul) je n'avais pas intentionnellement coupé une partie de moi-même et l'avais enfermé quelque part au fond de moi... Quoi qu'il en soit, pour moi, c'est évident. Tout converge vers un seul point. Peut-être que je me trompe. Peut-être que je suis fou. Peut-être que ma place est en thérapie, à l'asile ou bien sur ce forum... Je me dis qu'en apprenant plus des autres, j'en apprendrai sans doute plus sur moi-même... Je vous laisse seuls juges de ce post. Soyez francs et je vous en serai d'avance reconnaissants.
Alexander Arnaud- Messages : 5
Date d'inscription : 18/07/2014
Age : 34
Localisation : Charleroi (Belgique)
Re: A travers le miroir et ce que j'y trouvai...
PS : ça m'a pris 2 heures pour rédiger ce post
Alexander Arnaud- Messages : 5
Date d'inscription : 18/07/2014
Age : 34
Localisation : Charleroi (Belgique)
Re: A travers le miroir et ce que j'y trouvai...
Bienvenu !
J'espère que tu feras ici (ou ailleurs, ne soyons pas réducteur) des rencontres qui t'aiderons à avancer et à t'épanouir (ce n'est pas que je te confonde avec une fleur...mais parait que tout bourgeon peut s'ouvrir pour affronter l'extérieur sans se recroqueviller dans sa coquille, et que généralement ce n'est pas si mal !)...
J'espère que tu feras ici (ou ailleurs, ne soyons pas réducteur) des rencontres qui t'aiderons à avancer et à t'épanouir (ce n'est pas que je te confonde avec une fleur...mais parait que tout bourgeon peut s'ouvrir pour affronter l'extérieur sans se recroqueviller dans sa coquille, et que généralement ce n'est pas si mal !)...
SanglanteAlouette- Messages : 856
Date d'inscription : 28/05/2014
Age : 32
Re: A travers le miroir et ce que j'y trouvai...
Bienvenue à toi ! Passes pas autant de temps à chaque message
_________________
IMPERATOR•KALTHU•CAESAR•DIVVS
Pour plus d'infos cliquez là -> Appel tigres XXX Règles de courtoisie XXX pour les nouveaux XXX C'est quoi les Tigres ? <-
Re: A travers le miroir et ce que j'y trouvai...
Salut Alexander, bienvenue sur Zébra
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
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