Besoin d'ordre et de calme pour éviter les catastrophes

Salut

Difficile d'écrire un titre qui résume ce que je voulais aborder. Voilà, sans ordre et sans calme, et surtout si on me parle d'autre chose que ce que je fais ou pense à plusieurs choses en même temps, je deviens très inefficace et maladroit (allant jusqu'à provoquer des accidents). Alors, je ne suis pas sûr d'avoir bien compris tout ce que j'ai lu sur les surdoués, mais il me semblait que vous n'avez pas ce genre de problème. Dites-moi si je me trompe ou pas. (Je ne cherche plus vraiment à savoir si je suis surdoué ou pas, j'abandonne à vrai dire, j'ai d'autres chats à fouetter)
J'ai un très grand besoin de calme, voir de silence. Je ne supporte pas certaines voix, certains bruits répétitifs qui n'énervent que moi dans mon entourage, suis d'ailleurs assez sensible aux sons, même si je ne comprends pas forcément ce qui est dit si c'est quelqu'un qui parle. Je suis aussi assez sensible aux odeurs mais passons. Et aussi l'ordre m'est indispensable sous peine de crises, soit du malêtre, soit des énervements lié aux accidents qui arrivent assez souvent. En fait, un intérieur par exemple, se doit d'être pensé en totalité de telle manière qu'une manche de pyjama n'entraine pas la chute d'un objet, un passage et plus encore un plan de travail doit laisser une place importante pour circuler sans accroc ou pour travailler sereinement. Les objets doivent être utiles, ne pas être trop nombreux et bien rangés et accessible facilement selon la fréquence d'utilisation. De même les objets doivent avoir des formes qui évitent les chutes, réduisent les maladresses et facilitent leur utilisation (exemple, une bouteille de shampoing a généralement une forme en hauteur avec une base petite, rien de mieux pour renverser au moindre mouvement malencontreux, contrairement aux objets à forme pyramidale ou limitant la hauteur en proportion de la base).
Pour revenir aux bruits, actuellement j'en arrive à supporter difficilement que quelqu'un parle à tort et à travers, voir de façon inutile. Bon n'exagérons rien, je ne suis pas devenu intolérant à tout, mais peut-être que je côtoies trop une famille qui parle vraiment pour ne rien dire (et tient des propos mal réfléchis, voir pas réfléchis) à longueur de temps et fait trop de bruits insupportables et parfaitement inutiles.

Je me dis que là je suis surement en train de confondre une chose lié à la zébritude avec le simple ras-le-bol de vivre dans un souk. Où bien peut-il y avoir un lien tout de même ?
Bref j'ai besoin d'ordre, de calme et de discipline. C'est grave docteur ? (Je demanderais à mon psy demain, mais ça vous le fait aussi ?)

Aucune idée mais en ce qui me concerne, j'ai besoin d'une bonne dose de chaos pour être à l'aise. Par exemple, mon bureau (réel comme virtuel) est un gros bordel, mais sans ça, je ne m'y retrouve pas.
Quant au bruit, dans l'ensemble ça ne me dérange pas. Mais je suis absolument incapable, en revanche, de parler à quelqu'un tout en réfléchissant à quelque chose ou en faisant un travail. Quand je parle, j'ai l'impression que mon processeur est totalement saturé et je n'arrive pas à effectuer les actions les plus simples en le faisant. Sauf la vaisselle, étrangement.

Salut Timy.

Parmi les points que tu évoques, il y en a:
- qui sont logiques, comme les objets mal conçus qui ne peuvent que tomber
- qui peuvent être reliés à la douance (une certaine sensibilité)
- qui pourraient être d'origine traumatique (hyperréactivité aux stimulis, une certaine rigidité quant à l'environnement sinon pétage de plomb).

(Comme dit par ailleurs, je suis dans une phase « je vois des traumatismes partout »).

Je me retrouve pas mal dans ce que tu dis, par ex:
- je déteste tout ce qui entrave ma liberté de mouvement: passages encombrés, étroits, foule, etc.
- j'ai du mal à faire plusieurs choses à la fois (je suis plutôt mono-tâche, donc)
- en période de stress (contrainte temporelle par ex.), je deviens hyper-réactif à des stimulis (bruits, vibrations, odeurs) qui d'habitude me laissent plutôt indifférent, ainsi qu'au bazar ambiant.

Je commence à relier cette sorte de psycho-rigidité à un stress post-traumatique de fond. L'avenir me dira si j'ai raison, mais je crois vraiment que c'est une piste sérieuse à suivre...

En particulier, quand nous parlons d'hyper-sensibilité, je trouve qu'il faudrait distinguer la capacité à capter des stimulis faibles ou isolés, qui pourrait être naturelle pour un-e (sur)doué-e, d'une réactivité exacerbée, qui me semble donc plutôt pathologique/d'origine traumatique.

Bien sûr, je ne suis pas expert.

Tout d'abord, je ne pense pas qu'il soit utile de savoir si cela est oui ou non lié à ta douance. Tout ce que tu ES y est lié car c'est une part de toi, mais aucun lien direct de causalité ne peut être établi entre état à un moment donné et cette part de toi (et d'ailleurs il n'y a pas grand intérêt à essayer de le faire à mon sens, mais je me répète).

En revanche, on peut discuter de la cause directe de ton état actuel. Que tu sois un terrain favorable à cette réaction, pourquoi pas, mais il y a forcément quelque chose qui fait qu'en ce moment tu es comme ça, et que d'habitude ce n'est pas à ce point. On peut aller sur l'idée de traumatisme qu'évoque Philippe, mais il peut y avoir des raisons plus simples et plus directes.

Je parle de moi, car c'est un exemple que je maîtrise, mais lorsque je vis un sentiment d'insécurité ou d'instabilité, j'ai un besoin totalitaire d'ordre autour de moi. Je ne supporte pas que tout ne soit pas en place, et le moindre écart même de la part de mes proches me fait péter un câble. Peut être devrais-tu chercher dans cette direction. un sentiment que tu aurais du mal à contrôler et qui te donne une envie frénétique de contrôle pour compenser. Ou quelque chose qui t'agresse tant que tu ne supporte plus aucune agression (sonore par exemple). Bref, fouille en toi, un peu plus profondément, et tu auras sans doute un début de réponse.

Après, si cet état se répète, sache qu'avec du travail et du temps, tu peux apprendre à mieux lâcher prise face à ces pulsions de contrôle ou cette hypersensitivité (c'est à dire non pas arrêter ce qui te gêne mais le laisser couler sur toi sans que cela te préoccupe).

Et puis il ne faut pas hésiter à expliquer la chose autour de toi. Quand j'avais encore vraiment du mal à gérer ça, je me suis décidé à dire clairement à mes proches : quand je suis comme ceci, j'ai besoin de ceci, et donc il faut me supporter ou vous éloigner, mais surtout pas faire ça. C'est chiant socialement, mais s'ils se montrent compréhensifs (que se soit en te supportant ou en s'éloignant quand ça va pas) tu y gagneras beaucoup.

C'est intéressant Philippe, que tu parles d'état post-traumatique. Par le passé j'étais du genre bordélique et procrastinatoire. A présent, je suis "ordonné" avec des dossiers bien classés, des listes de choses à faire etc... mais plutôt par peur. Par peur de perdre un papier important, de stresser en lui courant après, d'oublier un boulot à faire et de me faire engueuler, etc.
Et il suffit d'un peu de fatigue ou d'inquiétude pour que
- je ne supporte pas non plus ce qui entrave mes mouvements
- je ne supporte plus qu'on me sollicite à haute cadence
- et je deviens moi aussi fortement dérangé par des bruits qui, sinon, ne me gênent pas.

Le merdier, l'accumulation de "directives" débitées à un rythme supérieur à la réactivité qu'on peut décemment avoir (genre répéter 10 fois à une personne qu'elle a telle tâche à faire, alors qu'on sait pertinemment qu'elle en a d'autres qui passent avant et qu'elle ne peut pas, là tout de suite maintenant), me stressent car j'y vois un foyer potentiel de situations anxiogènes, de ratés, d'engueulades... écho très clair de la situation de harcèlement que j'ai vécu au boulot, où la personne en cause faisait en sorte de me prendre en défaut (du genre piquer un document sur mon bureau et me le demander, en arguant de ma soi-disant bordélicité) et où moi, j'élaborais tout ce que je pouvais comme stratégies pour m'en garantir.

J'aime bien retrouver des remarques sur l'entrave à la liberté de mouvement. Je pensais être le seul dingue à avoir des pulsions de meurtre quand dans le métro une file n'avance pas. Je culpabilise d'ailleurs car je m'imagine souvent trucider l'octogénaire face à moi à coups de sabre... Je devrais essayer le yoga

L'hypothèse de réaction post-traumatique et surtout le fait d'être en situation inconfortable en ce moment me paraît très juste. En ce moment, je ne supporte plus de vivre chez mes parents, et j'ai répondu à une annonce de colocation dans la métropole lilloise et la personne ne m'appelle plus, pas de mail non plus, plus de nouvelles en fait J'étais prêt et le suis encore à payer un loyer total à la hauteur de mon RSA et vivre de maigres APL, c'est vous dire que je veux partir. En ce moment aussi, je ne peux plus voir ma meilleure amie en réel et je ne la vois sur internet qu'une fois par semaine. Elle n'a plus le temps, et elle n'est pas la seule à ne plus avoir le temps, d'autres amis sont dans le même cas.
Aller, remets-toi Timyus, tout n'est pas sombre et ça fini toujours par s'arranger

Moi aussi j'ai carrément des envies de meurtre parfois, Link. D'ailleurs, je l'ai écris sur mon carnet pour en parler à mon psy demain.

Link a écrit:J'aime bien retrouver des remarques sur l'entrave à la liberté de mouvement. Je pensais être le seul dingue à avoir des pulsions de meurtre quand dans le métro une file n'avance pas. Je culpabilise d'ailleurs car je m'imagine souvent trucider l'octogénaire face à moi à coups de sabre... Je devrais essayer le yoga

(Culpabiliser est inutile et nuisible, mais ça tu le sais aussi bien que moi.)

Moi qui marche généralement d'un bon pas, il suffit d'une foule un peu dense pour que je devienne vite nerveux... En plus j'ai assisté une fois (de plus haut) à la panique d'une foule, « Dieu merci » je n'étais pas dedans!

Deux choses m'ont aidé: l'aïkido et la Biodanza, les deux augmentant la fluidité; à une époque j'arrivais à être une vraie anguille dans une foule (bien je ne sois pas spécialement fluet) et alors ça devenait jouissif. Il est d'ailleurs raconté que personne n'arrivait à suivre Ueshiba (fondateur de l'aïkido) à travers une foule, ce que je veux bien croire.

Je me retrouve bien dans cette technique de faufilage qui me donne des ailes systématiquement quand je prends la métro. Ayant fait de l'aikibudo, je vois bien de quel type de fluidité tu parles. Néanmoins, ça en devient encore plus frustrant quand tu es dans un cul-de-sac. L'aïki peut alors aussi t'aider à te débarrasser de l'octogénaire, mais je préfère le sabre (j'ai fait du kobudo aussi, donc maniement des armes...)

(idem ; kung fu + Janis Joplin dans un casque, ça a pu friser l'extase)

(Edit. Ça, PY frisé : l'extase )

Par rapport à ce que dit Timyus: avant gt bordélique mais maintenant plus. Et j'aime bien que mon appart soit dégagé, pcq, pareil que toi, j'ai tendance à renverser les trucs qui sont au bord des tables, à me cogne dans tout, et en cas d'espace restreint et encombré, à générer des catastrophes en chaîne dignes des meilleurs gags...

Sinon, par rapport aux foules qui n'avancent pas, (moi aussi je marche tjs super vite...ou alors je musarde le nez en l'air et me prends poteaux, gens etc...) ce qui me rend le plus dingue c'est qd c'est couplé à un certain degré d'abrutissement, genre les gens qui stagnent dans les escalators au lieu de laisser un côté dégagé (savez pas lire les pictogrammes ou quoi? à Londres par contre c'est un vrai plaisir) ou devant les portes du bus alors qu'il y a plein de place plus loin. Comme chuis mince, je me faufile (avec le sourire ça marche bcp mieux ms ça , ça dépd du degré d'énervement) facilement entre les gens et j'arrive à passer entre deux personnes "normales" sur une marche d'escalator (en poussant un peu ) p.ex. sauf si g un gros sac que g oublié ds ma représentation mentale alors là je m'encastre ds les gens et ils aiment pas trop
Mais en général je prends les escaliers. J'évite les ascenseurs aussi, rien que de les attendre ça m'énerve

Sinon, c'est intéressant de voir que je ne suis pas la seule à perdre ma fonction multi-task quand l'une d'elles implique une communication avec un humain..

augenblick (Mer 15 Déc 2010 - 23:20) a écrit:(idem ; kung fu + Janis Joplin dans un casque, ça a pu friser l'extase)

(Edit. Ça, PY frisé : l'extase )

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synapse a écrit:Je suis plutôt à l'aide en exerçant plusieurs choses en même temps.

(Je crois que ça s'appelle un beau lapsus!)

Encore un coup d'AZERTY, bon j'avoue et je ne voulais pas en parler mais j'ai des gros doigts.

synapse a écrit:j'ai des gros doigts.

on dit "je suis empoté"