L'idée d'une pièce vide

Bonsoir,

*Instant : je raconte ma vie*

En découvrant ce forum, j'ai "rencontré" Intitus avec qui on a parlé de pièces dans les maisons. Il me disait qu'il voudrait une pièce vide et je lui répondais que je n'en voyais pas l'intérêt mais ça m'a titillé et depuis, j'y ai beaucoup repensé.
Du coup, j'ai beaucoup pensé et surtout imaginé cette "pièce vide". Alors autant, elle n'est jamais totalement vide parce que ça me stresse (il y a souvent un canapé ou un bureau, lui même vide) mais il n'y a pas grand chose et les murs sont blancs (quand je mets de la couleur, ça n'a plus le même effet).
Il y a peu, je me suis rendue compte que ça m'apaisait de penser à cette pièce vide (presque vide) ... Mais je ne comprends pas bien pourquoi ? Est ce parce que je continue de penser, ce que mon cerveau fait en permanence, mais à quelque chose de vide donc pas "encombrant" ?

Si vous avez des idées, des témoignages, des réponses, je suis preneuse !!! :-)

Bonne fin de soirée !

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Très poétique, c'est une sensation qui me fait un peu peur et me rassure à la fois ; très ambivalent cette idée de pièce vide. Je n'y avais jamais vraiment pensé avant. J'y vois une idée d'auto-suffisance parce que, même avec nous seul à l'intérieur (ou à l'extérieur si elle n'est qu'imaginée), cette pièce devient pleine. Plus serait trop.

J'ai beaucoup vu et lu et de personnes ayant, de cette manière un endroit dans leur esprit dans lequel ils pouvaient se sentir à l'aise, en sécurité. Je ne me suis jamais créé un espace de la sorte.
Cet espace rassurant est parfois décrit comme un monde avec des personnages connues, parfois créé ou copié et, autant il me semble compliqué de se créer un tel monde alors qu'on ne l'a jamais fait par nous même, autant cela me parait assez simple d'imaginer une pièce vide dans laquelle je pourrais venir échouer.

Ravie d'avoir pu vous aider :-D

Je pense qu'il ne faut pas voir la pièce vide comme quelque chose de matériel et qui donc, si on est dedans, ne devient plus vide. C'est juste un moyen d'apaiser notre esprit, de lui permettre de continuer à penser mais sur quelque chose de pas encombrent, sur quelque chose dont il n'a pas besoin de "polémiquer".
Il n'y a rien à chercher, pas de question à se poser dans cette pièce vide et pourtant, le cerveau peut continuer à penser. C'est hyper reposant je trouve.

Après, la perception dépend de chacun. Je n'aime pas quand cette pièce est totalement vide, ça me stresse, je dois réfléchir à comment optimiser l'espace. Mettre un bureau au centre de la pièce tout simple est un moyen de donner une utilité à ce lieu tout en le laissant vide.

Le but n'est pas "de faire le vide" mais de s'apaiser lorsqu'on pense tout le temps ...

Bonsoir,
Comme pour la musique, ce sont les silences qui donnent du relief, en mathématiques, c'est le zéro qui donne une valeur aux nombres et l'univers n'est il pas lui-même fait majoritairement de vide, ce qui nous perturbe, c'est notre difficulté à conceptualiser le vide.
Même notre respiration est faite d'alternance de plein et de vide, c'est l'espace qui permet de déployer quoi que ce soit, alors n'ayons pas peur de ce vide qui n'est pas si horrifiant que cela, le vide n'est pas rien, et sans vide, rien n'existerait, c'est un sacré paradoxe.

Ah non, le vide ne me fait pas peur et je le comprends assez bien ... Contrairement à l'infini ou au temps.

Cependant, pour reprendre l'idée de rien, mon oncle disait toujours "Quand on fait rien c'est qu'on fait quelque chose vu qu'on n'a pas le temps de faire autre chose" ;-)

Ton oncle est un sage !

Je ne suis pas certaine que ce soit le mot qui le caractérise le plus mais il était plein de bon sens dans l'humour ! :-)

Je crois que l'humour est la forme de sagesse la plus aboutie, celle qui nous permet la juste distance avec ce que nous croyons savoir de nous et qui nous rend un peu plus humbles.

C'est vrai.

Ma pièce vide, je la vois petite, – deux mètres sur un mètre disons, – pas carrée donc, – pas une pièce à vivre mais pas un couloir non plus, – une pièce de transition où l'on passe, pas trop grande mais pas trop blanche non plus, pour qu'elle ne soit pas trop angoissante, – sans lumière et sans meuble mais avec une fenêtre sur l'un des grands côtés, – comme un poste d'observation pour s'ouvrir à un extérieur devenant plus plein.

Une pièce vide, sans toit

Hum... Une pièce plongée dans la pénombre. La seule source de lumière provient du miroir accroché au dessus du lavabo, seulement, une serviette éponge posée dessus vient cacher sa lumière

Quant à l'espace intérieur à l'esprit qui correspondrait à cette pièce, je ne conçois un peu de la même façon que ce que j'ai indiqué : un lieu de suspension du jugement, où l'on ne se reconnaît plus de déterminations qui nous encombrent, où l'on considère les idées des autres, avec émerveillement et effarement.

Pour ma part c'est une pièce totalement normale avec un même une fenêtre qui laisse passer le soleil, des murs blancs, du parquet et un bureau hyper simple au milieu avec si besoin, une chaise (que je n'utilise pas). De plus en plus il arrive qu'il n'y ait pas de bureau si je "m'assoie" au milieu de la pièce.

L'idée d'une pièce vide, je la trouve géniale !

Si je ne peux me la concocter concrètement cette pièce. Au moins je peux m'y visualiser.

Et cela me renvoie à ces questions:

Que me reste-t-il?  Qui suis-je ?  Qu'est ce que je vais bien pouvoir amener de moi [soi] de "l'autre côté"? Qu'ai-je réalisé qui validera l'ouverture d'un  passage à un état supérieur et par conséquent à quelque chose de supérieure en substance ?...

Je ne peux m'empêcher de rapprocher cette idée à certaines  scènes  récurrentes du cinéma, où l'on voit des personnes nouvellement décédées arrivants dans une espèce de salle blanchâtre où les murs et le plafond sont impalpables, insaisissables. Et où le désincarné se trouve confronté au poids de son âme (aujourd'hui physique quantique oblige, on dirait plutôt qualité vibratoire...) et où sa propre conscience est perçue comme l'icône d'un "ange" .....qui fait les comptes...

Voilà comment ça se bouscule dans ma tête quand je  me visualise cette pièce vide...

J'aime bien aussi l'idée. Quelque part, je la mets un peu en œuvre, mes amis quand ils viennent chez moi me disent qu'ils ont l'impression d'être dans un appartement témoin
Mais moi j'aime bien le vide, je trouve que le vide a un côté apaisant, aucun objet ne vient agresser ma vue.
C'est la même chose quand je vais au ski, ce que je préfère c'est voir le paysage tout blanc, sans bruit, j'ai alors l'impression de vivre au ralenti.

Oui, je suis obsédée depuis des années par cette idée de pièce vide. En fait, c'est né de la lecture de Georges Perec ("Les choses"), lecture qui a fait naître cette image d'une pièce vide. Je visualise beaucoup, avec une précision étonnante.

Puis la pièce vide est devenue un thème récurrent dans mes rêves.

Dans la réalité, j'ai de façon quasi-systématique des apparts immenses (trop grands pour une personne seule), avec de grands murs blancs (style galerie d'art, ce qui tombe bien, puisque je peins, et l'art, al créativité me permettent de supporter tout ce blanc, ce vide, cette solitiude et mon éternelle différence). J'ai aussi vécu de nombreuses expériences de near death, de perte de connaissance, etc... Je ne sais pas si ma familiarité avec la mort (la mienne et celles d eproches, depuis un âge trop tendre) a un rapport...

Et donc ces apparts sont souvent moins chers que le prix normal du marché de l'immobilier, et souvent avec un vice caché... Un brin délabrés, quoi... Bref, c'est la vie de bohème, avec ses avantages et ses inconvénients.

Du coup, j'ai des fantases récurrents sur le mode de vie bourgeois et son (prétendu) confort. L'herve étant plus verte ailleurs, ces fameux apparts suscitent souvent de la jalousie, et si je ne suis pas assez prudente, je peux me faire envahir (parentèle toxique, amis pique-assiette et parasites... enfin, ça, c'est le passé).

J'aimerais arriver à recevoir chez moi de temps en temps sans me sentir envahie, mais pour l'instant, c'est impossible. C'est tout aussi hors de portée qu'avoir un entourage amical chaleureux. Un relationnel simple est hors d'atteinte pour moi, et ce n'est pas ma personalité seule qui est en cause, c'est aussi un traet de vie ou aucuns de mes besoins psycho-affectifs de base n'ont été respectés. Merci la parentèle toxique... et certains aidants incompétents.

Pour finir malgré tout sur une note positive : j'ai toujours été attirée par la philosophie bouddiste zen (granjdir en Asie aide, sur ce plan-là). Et dans cette philosophie, le vide est positif. Par exemple, le bol n'est pas u comme vide, mais comme un récipient, avec un potentiel pour contenir du riz, donc de la nourriture, donc de la vie. La vision occidentale focalise sur le vide comme absence, et non comme potentiel. A méditer ?