"Je" est changeant
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Re: "Je" est changeant
Coucou PPG.
Est-ce que "Je" est défini, même dans l'instant présent ?
Pourquoi supposer que nous soyons intérieurement cohérent ?
Je ne pense pas qu'il soit pertinent de chercher à définir notre "Je" avec les concepts qu'on nous a enseignés depuis notre plus jeune âge, car ils présupposent une certaine logique qui n'est pas celle de notre fonctionnement.
Sinon, nous ne faisons que la description de ce que nous voyons à un instant t avec les concepts que nous avons à portée de mains.
Est-ce que "Je" est défini, même dans l'instant présent ?
Pourquoi supposer que nous soyons intérieurement cohérent ?
Je ne pense pas qu'il soit pertinent de chercher à définir notre "Je" avec les concepts qu'on nous a enseignés depuis notre plus jeune âge, car ils présupposent une certaine logique qui n'est pas celle de notre fonctionnement.
Sinon, nous ne faisons que la description de ce que nous voyons à un instant t avec les concepts que nous avons à portée de mains.
Unhorriblehurlement- Messages : 673
Date d'inscription : 27/01/2012
Re: "Je" est changeant
Je pense que le "Je" n'est pas changeant, car il est la capacité qu'a l'être humain de se dire. Cette faculté demeure toujours, quand bien même il ne sait pas vraiment qui il est. Il peut dire "Je sais qui je suis" comme "Je ne sais pas qui je suis"... Dans tous les cas, il peut toujours dire "Je", et plus loin "Je suis moi", comme une auto-réflexion, quasiment tautologique. L'être s'identifie à lui-même par le discours. N'est-ce pas un piège que de vouloir se définir par des adjectifs, des attributs, des caractéristiques, plutôt que d'en rester à ce qui est en fait le plus juste, le plus exhaustif, le plus précis, dans le domaine de l'identité : "Je suis moi" ?
"- Qui es-tu ?" "- Je suis moi. Je suis Princeton." "Qui est Princeton ?" "Princeton, c'est moi." Et la boucle serait bouclée... Je pense qu'on se leurre à vouloir fournir exhaustivement notre identité par le discours. Car le discours ne sera jamais suffisant pour recouvrir notre identité. Le langage est une limite.
Pour le reste, c'est s'intéresser à la manière dont j'occupe mon temps, à mon histoire, à ce qui me distingue des autres êtres humains, ce qui me caractérise. C'est une description, forcément limitée, plus ou moins réussie, de ce qui m'identifie ou peut m'identifier (différent de l'identité), de ce que je dis de moi (après avoir dit : je suis moi). Je pense que l'identité a une partie stable, à laquelle on peut se raccrocher. Cette partie de l'identité contient des éléments stables, qui ne changent pas, auxquels on peut s'identifier. C'est ce critère de stabilité, d'immuabilité, qui peut fonder notre identité, notre sentiment d'identité. Quels sont ces éléments ? Eh bien, selon moi, tous ceux qui constituent notre histoire personnelle, propre, unique, immuable. Notre histoire constitue une grande partie de notre identité, parce que notre histoire, notre passé, ne change pas, par exemple son tout début : notre naissance. Où, quand, comment sommes-nous nés. De qui ? Ensuite, on y ajoute un élément indispensable à l'individuation : un prénom. Voilà un autre élément stable de notre identité. Et puis notre sexe : masculin ou féminin. Tous ces éléments ne changent pas, aussi ils peuvent nous identifier, on peut les investir. Ils répondent à la question : "Quelle est mon histoire ?", "Que puis-je dire de moi ?", "Que m'est-il arrivé ?"
Ensuite, l'identité s'enrichit, par des mécanismes psychiques complexes. On peut s'identifier (souvent), se dés-identifier (rarement), s'identifier à des personnes que pourtant nous ne sommes pas et n'avons jamais été (car nous ne pouvons être que nous-mêmes), je pense à nos parents, on peut identifier en nous des éléments, des caractères, des qualités, mais sont-ils permanents ou passagers ?... Pour prendre l'exemple de la profession, du métier, de l'occupation, pour moi, ce n'est pas un élément de l'identité, car ce n'est pas un élément stable. Aujourd'hui, je suis avocat, musicien, écrivain. Mais demain ? Garagiste, plombier, peintre, ingénieur, chômeur... Aussi, je ne mets pas mon métier comme élément de mon identité personnelle. En revanche, que j'aie été avocat, musicien, écrivain, est un élément de mon identité car c'est une partie de mon histoire personnelle. Et je m'identifie à mon histoire.
Je pense que l'identité se construit au fil du temps, elle se renforce, notamment par la connaissance de son histoire et de soi-même. Avoir une identité n'enferme pas, mais permet d'avoir une ancre, des points de repères, pour pouvoir avancer sans crainte de se perdre. Elle n'empêche pas de s'épanouir, de se développer, de changer. Mais ce n'est pas vraiment l'identité qui change (car elle est stable, elle est identique), mais plutôt des manières de fonctionner, des besoins, des manières d'entrer en relation, des manières d'être, de vivre... Je pense que l'identité évolue avec notre histoire, un peu comme une biographie, mais qu'elle n'est jamais "révolutionnée" (comme dit plus haut), parce qu'elle est bâtie, construite, avec de nouveaux éléments, en lien avec les éléments précédents, et tous ces éléments nous constituent.
"- Qui es-tu ?" "- Je suis moi. Je suis Princeton." "Qui est Princeton ?" "Princeton, c'est moi." Et la boucle serait bouclée... Je pense qu'on se leurre à vouloir fournir exhaustivement notre identité par le discours. Car le discours ne sera jamais suffisant pour recouvrir notre identité. Le langage est une limite.
Pour le reste, c'est s'intéresser à la manière dont j'occupe mon temps, à mon histoire, à ce qui me distingue des autres êtres humains, ce qui me caractérise. C'est une description, forcément limitée, plus ou moins réussie, de ce qui m'identifie ou peut m'identifier (différent de l'identité), de ce que je dis de moi (après avoir dit : je suis moi). Je pense que l'identité a une partie stable, à laquelle on peut se raccrocher. Cette partie de l'identité contient des éléments stables, qui ne changent pas, auxquels on peut s'identifier. C'est ce critère de stabilité, d'immuabilité, qui peut fonder notre identité, notre sentiment d'identité. Quels sont ces éléments ? Eh bien, selon moi, tous ceux qui constituent notre histoire personnelle, propre, unique, immuable. Notre histoire constitue une grande partie de notre identité, parce que notre histoire, notre passé, ne change pas, par exemple son tout début : notre naissance. Où, quand, comment sommes-nous nés. De qui ? Ensuite, on y ajoute un élément indispensable à l'individuation : un prénom. Voilà un autre élément stable de notre identité. Et puis notre sexe : masculin ou féminin. Tous ces éléments ne changent pas, aussi ils peuvent nous identifier, on peut les investir. Ils répondent à la question : "Quelle est mon histoire ?", "Que puis-je dire de moi ?", "Que m'est-il arrivé ?"
Ensuite, l'identité s'enrichit, par des mécanismes psychiques complexes. On peut s'identifier (souvent), se dés-identifier (rarement), s'identifier à des personnes que pourtant nous ne sommes pas et n'avons jamais été (car nous ne pouvons être que nous-mêmes), je pense à nos parents, on peut identifier en nous des éléments, des caractères, des qualités, mais sont-ils permanents ou passagers ?... Pour prendre l'exemple de la profession, du métier, de l'occupation, pour moi, ce n'est pas un élément de l'identité, car ce n'est pas un élément stable. Aujourd'hui, je suis avocat, musicien, écrivain. Mais demain ? Garagiste, plombier, peintre, ingénieur, chômeur... Aussi, je ne mets pas mon métier comme élément de mon identité personnelle. En revanche, que j'aie été avocat, musicien, écrivain, est un élément de mon identité car c'est une partie de mon histoire personnelle. Et je m'identifie à mon histoire.
Je pense que l'identité se construit au fil du temps, elle se renforce, notamment par la connaissance de son histoire et de soi-même. Avoir une identité n'enferme pas, mais permet d'avoir une ancre, des points de repères, pour pouvoir avancer sans crainte de se perdre. Elle n'empêche pas de s'épanouir, de se développer, de changer. Mais ce n'est pas vraiment l'identité qui change (car elle est stable, elle est identique), mais plutôt des manières de fonctionner, des besoins, des manières d'entrer en relation, des manières d'être, de vivre... Je pense que l'identité évolue avec notre histoire, un peu comme une biographie, mais qu'elle n'est jamais "révolutionnée" (comme dit plus haut), parce qu'elle est bâtie, construite, avec de nouveaux éléments, en lien avec les éléments précédents, et tous ces éléments nous constituent.
Princeton- Messages : 1367
Date d'inscription : 09/03/2014
Age : 35
Localisation : Paris
Re: "Je" est changeant
Je dirai que le "je" est mouvant notamment dans deux cas particuliers. Le premier est fonction des gens avec qui nous interagissons : l'intersubjectivité a quand même une influence très forte sur la subjectivité et la majorité des gens portent des masques en société, en qui ils croient plus ou moins d'ailleurs. Le second est lié à l'humeur, qui me paraît de plus en plus comme un concept d'une grande importance. J'arrive désormais à évaluer plus nettement son impact sur ma personne et elle n'est pas mince. Je peux clairement dire que mon architecture intérieure peut être littéralement révolutionnée par la disposition de mon esprit.
"La conscience est la plus changeante des règles" disait Vauvenargues.
"La conscience est la plus changeante des règles" disait Vauvenargues.
Pascartes- Messages : 325
Date d'inscription : 03/11/2012
Age : 38
Localisation : Paris-Breiz
Re: "Je" est changeant
Perso je me dis que ça intéresse pas spécialement les gens d'en savoir plus que ça sur moi. Donc le problème se pose pas. Ils ne me posent pas de questions et c'est pas moi qui vais déballer ma vie à des gens qui m'ont rien demandé.
Et si d'aventure quelqu'un me dis "qui es tu ?" Je lui répond que sa question est trop vaste et de cibler ses questions. Je pense que c'est difficil de faire plus claire. Je refuse de répondre à un truc insensé.
Inutil de dire à quel point il me paraitrait absurde de me demander qui je suis à mes yeux. En japonais il y a par exemple un mot pour décrire le bruit de l'univers. Tout le bruit ajouté qu'on entends. Et un etre c'est la meme chose. Une chose ajouté a toute les autres. Il serait aussi absurde de decrire le bruit de l'univers qu'une personne.
Et si d'aventure quelqu'un me dis "qui es tu ?" Je lui répond que sa question est trop vaste et de cibler ses questions. Je pense que c'est difficil de faire plus claire. Je refuse de répondre à un truc insensé.
Inutil de dire à quel point il me paraitrait absurde de me demander qui je suis à mes yeux. En japonais il y a par exemple un mot pour décrire le bruit de l'univers. Tout le bruit ajouté qu'on entends. Et un etre c'est la meme chose. Une chose ajouté a toute les autres. Il serait aussi absurde de decrire le bruit de l'univers qu'une personne.
Toshi- Messages : 271
Date d'inscription : 16/03/2015
Re: "Je" est changeant
Un mot pour décrire le bruit de l'univers... mais waaaah... *___*
Petite Perle Givrée- Messages : 409
Date d'inscription : 25/06/2014
Age : 39
Localisation : Suisse
Re: "Je" est changeant
Ha le fameus problème d'identification ! C'est compliqué en effet de s'identifier soi-même quand on change si souvent ! Il y a peu de temps je racontais justement que j ai l'impression d'avoir eu déjà 50 vies jusqu'ici ! Mon ressenti est que je ne suis plus aucune des personnes que j'ai été. Elles font partie de mon histoire et de mon expérience mais je m'en sens si éloignée qu'elles ne sont plus moi, mon moi actuel et je sais que mon moi actuel ne sera plus mon moi futur. Chais pas trop si c'est clair hein
Si je devais écrire ma vie je n'écrirais pas plusieurs chapitres d'un même titre mais plusieurs nouvelles totalement différentes.
Parfois je trouve ça très déstabilisant d'être dans ce "je" si changeant.
Aujourd'hui, j'aimerais simplement me poser et arrêter ces pulsions de vouloir tout comprendre, de toujours changer (de boulots par exemple), bouger, adapter ma personnalité pour essayer d'appréhender les codes sociaux et les gens en général... C'est difficile à expliquer cette impression d'être constamment en quête de tout connaitre et de se disperser tout le temps dans tous les sens : "tiens un truc nouveau, vite je lâche tout pour aller l'essayer de suite !" A la longue on ne sait plus qui on est... un caméléon rayé peut-être Est-ce que vous aussi, un jour, vous vous êtes dit "stop je voudrais enfin figer mon identité et me poser" ? Parce que l'air de rien, ce genre de vie coûte beaucoup en énergie, en relations, en sécurité intérieure etc...
Si je devais écrire ma vie je n'écrirais pas plusieurs chapitres d'un même titre mais plusieurs nouvelles totalement différentes.
Parfois je trouve ça très déstabilisant d'être dans ce "je" si changeant.
Aujourd'hui, j'aimerais simplement me poser et arrêter ces pulsions de vouloir tout comprendre, de toujours changer (de boulots par exemple), bouger, adapter ma personnalité pour essayer d'appréhender les codes sociaux et les gens en général... C'est difficile à expliquer cette impression d'être constamment en quête de tout connaitre et de se disperser tout le temps dans tous les sens : "tiens un truc nouveau, vite je lâche tout pour aller l'essayer de suite !" A la longue on ne sait plus qui on est... un caméléon rayé peut-être Est-ce que vous aussi, un jour, vous vous êtes dit "stop je voudrais enfin figer mon identité et me poser" ? Parce que l'air de rien, ce genre de vie coûte beaucoup en énergie, en relations, en sécurité intérieure etc...
CellarDoor- Messages : 15
Date d'inscription : 10/07/2014
Age : 46
Localisation : Outer Space
Re: "Je" est changeant
hello petite perle givrée,
j'aime bien ce sujet. Il me fait penser à un ouvrage de philippe lejeune sur l'autobiographie : "Je est un autre."
Extrait:
"“Une vie n’a qu’un seul auteur”, déclarait péremptoirement François Maspero, au cours d’une polémique qui l’opposait à Annie Mignard, rédactrice d’une “autobiographie”, La mémoire d’Hélène, d’Hélène Elek, dont elle demandait à partager la signature. Pour lui, bien sûr, l’auteur était celui qui avait vécu cette vie suffisamment douloureuse et exemplaire pour qu’on la présente au public, et qui en avait assumé le récit devant le magnétophone; le reste est travail technique, plus ou moins bien fait, et qui ne donne aucun droit. Maspero assimilait donc le rôle du rédacteur à celui d’un traducteur.
Annie Mignard, en revanche, mettait en lumière l’initiative qu’elle avait eue en menant l’interrogatoire et en organisant les réponses en récit, travail qui la rapprochait du rôle, et de la responsabilité, du biographe.
Au-delà de la querelle personnelle qui les opposait, l’un et l’autre étendaient leur réflexion à tout le champ de la littérature “en collaboration”, et finissaient par se trouver pratiquement d’accord pour condamner comme une imposture paternaliste la vogue actuelle de l’autobiographie “au magnétophone” de gens du peuple.
Le lecteur est troublé de cette rencontre finale: plus troublé encore en constatant qu’il a été successivement convaincu par l’argumentation des deux adversaires, chacun présentant, comme il est normal dans une joute polémique, les aspects du débat qui confortent sa position (...).
Cette affaire révèle que toutes les affaires judiciaires ou les polémiques de presse par lesquelles le scandale arrive portent sur des cas “mal choisis”. Le cas d’Annie Mignard semble assez douteux. C’est que, dès que les causes sont “bien choisies”, il n’y a pas de scandale; l’éditeur ou l’auteur visés évitent qu’il n’éclate (...).
Annie Mignard préconise donc de rendre le pouvoir au peuple en lui rendantl’écriture. Selon elle, les éditeurs devraient se tourner directement vers les “gens du peuple” et leur proposer des “contrats d’écriture”. “Le peuple, pour sa part, est parfaitement capable d’écrire sans attendre qu’on vienne le cuisiner au magnétophone.” Sans doute. Mais écrire pour qui? Pour les gens qui lisent. La généreuse proposition d’Annie Mignard reste enfermée malgré tout dans le cercle vicieux qu’impose le marché des biens culturels. Elle semble ignorer le relatif échec de la “littérature prolétarienne”, et ses raisons (...)."
Je trouve que le propos illustre la difficulté à définir "je" car il sera de toutes façons interprété par l'"autre" de même qu'il est influencé dans la relation à l'autre. Et "je" face à lui même n'a que peu d'écho pour ne pas dire d'intérêt. "je" est changeant : quelle belle définition en fait !!
j'aime bien ce sujet. Il me fait penser à un ouvrage de philippe lejeune sur l'autobiographie : "Je est un autre."
Extrait:
"“Une vie n’a qu’un seul auteur”, déclarait péremptoirement François Maspero, au cours d’une polémique qui l’opposait à Annie Mignard, rédactrice d’une “autobiographie”, La mémoire d’Hélène, d’Hélène Elek, dont elle demandait à partager la signature. Pour lui, bien sûr, l’auteur était celui qui avait vécu cette vie suffisamment douloureuse et exemplaire pour qu’on la présente au public, et qui en avait assumé le récit devant le magnétophone; le reste est travail technique, plus ou moins bien fait, et qui ne donne aucun droit. Maspero assimilait donc le rôle du rédacteur à celui d’un traducteur.
Annie Mignard, en revanche, mettait en lumière l’initiative qu’elle avait eue en menant l’interrogatoire et en organisant les réponses en récit, travail qui la rapprochait du rôle, et de la responsabilité, du biographe.
Au-delà de la querelle personnelle qui les opposait, l’un et l’autre étendaient leur réflexion à tout le champ de la littérature “en collaboration”, et finissaient par se trouver pratiquement d’accord pour condamner comme une imposture paternaliste la vogue actuelle de l’autobiographie “au magnétophone” de gens du peuple.
Le lecteur est troublé de cette rencontre finale: plus troublé encore en constatant qu’il a été successivement convaincu par l’argumentation des deux adversaires, chacun présentant, comme il est normal dans une joute polémique, les aspects du débat qui confortent sa position (...).
Cette affaire révèle que toutes les affaires judiciaires ou les polémiques de presse par lesquelles le scandale arrive portent sur des cas “mal choisis”. Le cas d’Annie Mignard semble assez douteux. C’est que, dès que les causes sont “bien choisies”, il n’y a pas de scandale; l’éditeur ou l’auteur visés évitent qu’il n’éclate (...).
Annie Mignard préconise donc de rendre le pouvoir au peuple en lui rendantl’écriture. Selon elle, les éditeurs devraient se tourner directement vers les “gens du peuple” et leur proposer des “contrats d’écriture”. “Le peuple, pour sa part, est parfaitement capable d’écrire sans attendre qu’on vienne le cuisiner au magnétophone.” Sans doute. Mais écrire pour qui? Pour les gens qui lisent. La généreuse proposition d’Annie Mignard reste enfermée malgré tout dans le cercle vicieux qu’impose le marché des biens culturels. Elle semble ignorer le relatif échec de la “littérature prolétarienne”, et ses raisons (...)."
Je trouve que le propos illustre la difficulté à définir "je" car il sera de toutes façons interprété par l'"autre" de même qu'il est influencé dans la relation à l'autre. Et "je" face à lui même n'a que peu d'écho pour ne pas dire d'intérêt. "je" est changeant : quelle belle définition en fait !!
mypseudo- Messages : 537
Date d'inscription : 24/11/2015
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