Ma cocotte minute n'est pas assez pleine pour siffler mais tant pis je me lance ...

Depuis quelques jours je ne viens plus sur le forum, même pas pour regarder les messages. Ne vous inquiétez pas chers zèbres adorés, c'est simplement parce que je ne me sens plus assez forte et assez "saine" d'esprit pour cliquer sur le lien du forum.

J'ai l'esprit embué par l'alcool, le manque de nourriture solide et saine (mcdo c'est semi liquide ...), le manque de sommeil cumulé depuis 6mois voire même plus.

Cela fait depuis samedi que je tourne à la vodka. Limite en IV à côté de mon lit. Je n'aime pas le goût mais c'est suffisamment fort pour ne pas laisser mon angoisse prendre le dessus. Je titube dans la maison. Je titube dans la ville. Je titube dans ce quartier. Je titube dans cet hôpital. Je titube dans cette chambre. Je titube prés de ce lit.

Dans ce lit, ma mère.

Sur ma mère, deux IV, un drain gastrique, une sonde urinaire, une sonde naso gastrique, une odeur nauséabonde de produits chimiques et un regard plein de douleurs.

Depuis samedi ma mère est à l'hôpital. Depuis samedi, elle a subit deux opérations lourdes. On lui a enlevé un bout d'intestin. Depuis samedi elle souffre le martyr. Elle ne me reconnait plus quand je rentre dans la chambre. Elle ne me voit même plus.

Je ne peux pas rester dans cette chambre, je ne peux pas la regarder. J'ai mal pour elle et je ne peux pas lui dire que je suis de tout coeur avec elle. Je n'arrive pas. De toute manière je n'ai jamais su lui parler. C'est pas maintenant que je vais y arriver.

Je n'ai pas pleuré, je n'ai pas eu peur, je n'ai pas eu envie de fuir. Rien. Je n'ai rien ressentit quand mon père m'a appeler à trois heures du matin pour me dire qu'elle était parti en urgence à l'hôpital.
Je ne sais même pas si je pourrais lire vos réponses, je ne sais pas si j'ai envie de les lire. En tout cas pour le moment. Dans ce genre de situation, quand un proche est malade et souffre je ne sais pas comment réagir.

Cette nuit, à cette heure-ci, sur cet ordinateur, j'ai fait sifflé la cocotte minute bien avant l'heure. Mais est-ce que je serais capable de retirer ce qu'il y a dedans ?

Plus que d'autres tu peux ressentir l'autre, la douleur de l'autre.
Cette distance qui te rend muette est naturelle.
Si les mots te manquent, ta main peut apaiser.
Un geste de tendresse sur un bras, un front.

Toi, tu dois vivre. Etre là simplement, quand tu le peux, comme tu le peux.

Aujourd'hui, jen'ai toujous pas envie / bsoin de lie vos réponses. ce n'est pas parce qu'elles ne m'interessent pas. C'est juste que je n'en ressens pas le besoin. J'ai juste besoin de parler.

Depuis ce matin je suis sobre. Je suis au travail. La petite que je garde est adorable.

Je réalise doucement que l'angoisse qui se tarit au fond de moi n'est pas simplement du au fait de l'hospitalisation de ma mère. J'ai peur que si elle décède ma soeur et mon père soit inconsolable. Bien sur je serais triste mais je ne serais pas anéantis. Je suis complétement détaché tout cela.

Ecrire ce que je ressens me fais du bien. Et j'ai vu le nombre de réponse, je sais que vous me soutiendrez. De la façon des zèbres. Sans forcément de mots, sans jamais de faux espoirs. Je peux compter sur vous et quand il m'arrivera de sombrez encore plus profond je viendrai lire vos réponses pour savoir que je ne suis pas seule.


Merci du fond du coeur pour ce soutient qui est très important pour moi.


Merci à vous deux, toi qui m'a poussé à me confier et toi qui m'a écouter et fait rire pendant prés de trois heures au téléphone.


Je vous aime.

On sera tjs là ! viens aussi souvent que tu en ressens le besoin !
nous aussi on t'aime
vais verser une p'tite larme si ca continue moa

Je pète un plomb ... c'est horrible. A mesure que le temps passe mon père et ma soeur me sont insupportable.

Qu'on me laisse en paix nom d'une pipe. Je fais ce que je dois faire et même plus encore. Alors pourquoi on s'acharne à m'accabler de tous ces reproches ?

Ok je ne suis pas entrain de prendre la main de ma mère sur son lit d'hôpital. Ok je n'ai pas envie de la voir. Mais je fais tout pour rendre la vie à la maison plus "tranquille".

Ce soir, j'ai lu vos messages, ce soir j'ai pleuré devant vos messages. Ce soir je ne me suis pas sentie seule dans ma solitude.

Face à l'incommunicabilité émotionnelle, la culpabilité est bien souvent tout ce qui reste à ceux qui nous aiment, pour tenter de nous atteindre... C'est maladroit, c'est cruel, c'est injuste... mais c'est juste la fille de leur impuissance et de leur détresse...

Encore une fois aujourd'hui j'ai envie de taper quelques mots pour exprimer mon ressentis. Ma mère va mieux. Enfin je crois, les informations que mon père me transmet passent mal.

Il m'en veut. Pourquoi ? Je suis malade à mon tour, et à mon tour j'ai besoin d'un soutient familiale (ne serais-ce que pour le ménage et autres petits soucis de la vie quotidienne).
Il ne veut / peut pas me donner ce soutient. Je lui demande une chose. Un peu d'aide et c'est foutu c'est tout son "après-midi détente" qui s'envole. Je ne peux pas faire la lessive: je suis une fille ingrate et qui ne pense qu'à moi. Je ne peux pas faire à manger: je suis paresseuse. Je ne peux pas aller chercher ma soeur: je ne fais rien pour la famille.

Et quand je me tord de douleur quand j'ai les reins qui explosent je suis quoi ? Une petite conne qui ne veut qu'attirer les regards sur moi. Oui c'est les mots qu'il a employé.

Aujourd'hui entre douleur physique et morale je ne sais plus où donner de la tête. Aujourd'hui je relis vos messages de soutient et je suis un peu soulagée. Mais quand le corps et l'esprit ne vont pas bien ensemble la guérison est loin d'être là.

Je vous remercie du soutient que vous m'avez apporté. Un mot, un smiley, un geste qui même si simple sont d'une grande aide. J'aime à penser que je suis un peu dans votre tête en ce moment. Je me permet, je m'installe un petit peu pour permettre à mon esprit de laisser mon corps se rétablir.

J'ai envie de pleurer,
J'ai envie de hurler.
J'ai tellement mal que mes yeux sont embués.
Mes larmes ne couleront pas
Ses mots ne me blesseront pas.
Personne ne doit savoir
Personne ne doit voir
Que je suis affectée
Apeurée
Et désemparée
Devant ce monde qui m'entoure
Qui sans retour
M'enfonce une lame
Me décroche des larmes.

Pas même mon père
Pas même ma mène
N'ont le droit
N'auront le choix.

Je ne montrerai mes larmes
Je ne montrerai ma peine
Qu'à ma couette
Mon chat
Et ma solitude.

Il y a quelques semaines, tu as courus dans mes bras et m'a donné beaucoup de tendresse et d'affection, tu m'as fait pleurer pendant deux jours d'une émotion si réconfortante.

Virgule, je te serres contre moi, je pose ta tête sur mon épaule, et je te donne toute la force, l'amour, le courage et le respect que j'ai en moi. Puisses mon corps contenir assez d'énergie ne serais-ce que pour t'aider une minute.

Je suis bien loin et bien virtuel, mais ce soir, tu peux t'endormir et te dire qu'il y a quelqu'un qui penses fort à toi, ici, sur terre. Et je ne prends pas de risque à dire que je ne serais pas le seul.

Julian

Merci Julian pour la force de ta tendresse. A mon tour de verser une larme. J'imagine ma tête se poser contre la tienne, dans un moment de répit où je pourrais respirer sans prendre peur.

Même loin les uns des autres les câlins virtuels que l'on se propose que l'on s'offre sont une force et un soutient pour moi.

Bilan échographique : rien d'anormal, je suis soulagée. Reste plus qu'à reprendre des forces et à attendre que l'infection passe. Je suis fatiguée mais je recommence à avoir le moral.

Je vous remercie donc tous une dernière fois. Je pense que tout se termine ici pour ce post où j'ai eu besoin de votre aide. Merci tout plein.

ben... je confirme qu'on est toujours là : )