l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...)

Une flûte au bord de la rivière. Le tintinabullis des étoiles dans les ramures balancées.
J'avance dans la vie de plus en plus révérenciel. (rêver en ciel)
Il y a en amont une clairière riante et des trilles, et je sinue vers ce val.
J'ai renoncé à participer à la grande colère de ce monde.
A 14 milliards (13, 07) d'années-lumière il y a un point. Un atome dont le poids est celui de tout l'univers
et dont la chaleur celle de toutes les étoiles.
Et si je pouvais voir par-delà le mur de Plank, je pourrais assister à ma propre naissance.
Depuis l'éternité. Sans espace, matière, énergie;
et l'univers naquit d'un songe.
Nous étions tous ensemble et un au centre de la fractale visible de mon avatar.

Me voici parvenu à un certain minimalisme. Des pensées, des émotions. A peine mes mouvements intérieurs sont-ils suggérés. A peine un filigrane. Et la vie consiste à se déprendre des tumultes qui nous bouleversent, à se délester des sécurités et des passions transitoires.
Un silence formé de toutes les harmoniques, comme la couleur blanche formée de toutes les couleurs de l'arc en ciel en mouvement. Délinéer ce qui en nous justifie notre fidélité. Écarter ce qui à terme produira une disjonction. Se connaître, c'est se simplifier.
Tout est possible, mais tout n'est pas profitable.

Rassure-toi je ne vois aucun inconvénient au fait que tu sois ce que tu es. C'est juste que ce fil est finalement un peu spécial pour moi, qu'on approuve ou pas et que donc j'ai envie de lui garder ce caractère personnel et particulier.

Cesse d'être pessimiste. Être intelligent n'est pas une malédiction, et aidé d'expérience et de sagesse, cela se gère. Il suffit de se connaître et de connaître les autres et de constater que nos réactions sont dues à telle caractéristique recensée chez les surdoués pour avoir le recul nécessaire. Cela ne marche sans doute pas dans le milieu du travail, ça, je l'ignore, mais nous sommes assez capables de nous auto-analyser pour savoir éviter ce qui nous nuit et favoriser ce qui nous alimente en créativité.
En tout cas, personnellement je n'ai pas envie de me plaindre, même si bien des choses créent une foule de distorsions. J'ai suffisamment de ressources mentales pour générer un tant soit peu l'atmosphère dans laquelle m'épanouir.

Ce n'est pas un mal ! Il en faut ! Quoi de pire que l'indifférence ? C'est à mes yeux l'expression d'une conscience épanouie. Mais la ligne de démarcation je pense est la suivante entre l'empathie qui nous submerge (et quand elle n'est pas là elle nous manque n'est-ce pas ?) c'est le sentiment de responsabilité.
Nous pouvons compatir sans nous penser responsables. C'est très important. A notre niveau nous pouvons apporter de l'huile dans des relations grinçantes, dans la famille par exemple, mais à l'échelle du monde, nous ne sommes pas responsables des choix aveugles qu'il fait et qui suscite des désordres humains considérables.

Autoportrait ressenti.

J'aime le langage car il est un chemin de l'un à l'autre, lui possède le pourvoir de rompre la solitude. Pour autant j'ai horreur de me payer de mots. Je n'ai jamais accepté que le langage soit un jouet, je lui admet un pouvoir sacré: celui d'évoquer. Cette passerelle par laquelle nous nous rencontrons ne doit pas devenir de brume. C'est à dire qu'à force de tout relativiser, les choses deviennent de plus en plus incertaines et le contact trop abstrait et flou. Nous risquons alors de nous déréaliser.
J'aime le réel et le tiède "peut-être" m'insupporte. Pour moi les questions sensées ont des réponses sensées. Indubitablement concret, même si pour en exprimer l'essence j'ai recours quant il le faut à l'abstraction, j'aime que les choses habitent leurs noms. Je n'aime pas que l'on défigure le verbe. Je n'aime pas que l'on dise des sornettes telles que "Il nous faut inventer un monde où tout est possible". Les formules de ce genre, je les trouve totalement vides et stupides. Racoleuses et vaines.
j'aborde le langage avec gravité, sérieux.

Je suis d'une humeur de flûte. j'habiterai Pastoralie. Je suis sous mon arbre le confident des ombres et du vent.
Il y a quelque chose de chlorophyllien dans ma stase aujourd'hui. J'ai découvert que je ne suis pas fou. J'ai découvert que je suis intelligent. J'en éprouve simplement une joie de bambin. Je lis les plaintes - et ne nie pas qu'elles sont fondées - mais ce cadeau de la nature ne se borne pas à n'être qu'une croix à porter bon an mal an à travers une existence appesantie, loin de là. Nous avons ce pouvoir de ressentir et percevoir avec acuité une foule de choses, nous sommes sentimentalement des poètes et des résonateurs, bien plus que des raisonneurs. Alors à nous de nous tourner vers la beauté et à nous de l'entretenir vive en nous et autour de nous. Les interminables retours affligés sur nous-mêmes ne font que retarder le jour où la sagesse descendra dans nos cœurs, à la faveur de notre expérience. Ce n'est pas un drame d'être sensoriellement raffiné. C'est là une âme artiste qui nous fut confiée. Apprendre à trier dans le flot des sollicitations pour en extraire ce qui vraiment nous inspire, en rejetant ce qui cause confusion et trouble est un travail de chaque jour. Mais nous avons une responsabilité à l'égard de la beauté. Je pense.

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Trou_noir_acoustique