Peur des relations sociales ... Et peur des hommes ??

Bonjour à tous !  

Après une longue réflexion, et surtout m'étant retrouvée face à un mur, je crée ce topic, en espérant vos avis, et vos conseils ...

Il m'est arrivé en ce début d'année (scolaire, donc vers mi-octobre) une expérience pas très agréable : j'avais sympathisé l'année d'avant avec un garçon dans ma classe. Donc relation normale (une attirance pour moi au début qui a disparue finalement assez rapidement), les vacances d'été sont passées, il m'a ramené un souvenir de ses vacances (avec écrit "best friend" dessus ... cul-cul à mort, surtout que nous n'étions amis que depuis quelques mois. Enfin passons, ça m'avait fait très plaisir), on se retrouvait dans la même classe, on était presque tout le temps ensemble.
Puis, un jour, ça a dérapé. Sous couvert du fait que je n'étais pas venue pour faire un travail au CDI dans le cadre d'un devoir d'anglais, il s'est mis à m'envoyer des messages horribles (que j'étais hypocrite, inutile, que je passais par la cuvette ... Que des choses très gentilles !), où il appuyait sur toutes mes faiblesses (j'avais eu, et j'ai toujours d'ailleurs, des tendances suicidaires), me disant que tout ce dont je lui avait parlé était faux, que c'était seulement parce que je voulais attirer les gens par la pitié parce que j'étais seule (ce qui était faux, j'avais des amis, sur qui je comptais et pour qui je comptais), et que j'étais horrible pour ça. Choc. J'ai à vrai dire énormément de mal à faire confiance aux gens, surtout au point où je lui faisait, à lui, confiance. Il m'avait confié être un HP, je suppose que cela avait influé et que moi, dans ma naïveté, j'avais cru pouvoir tout lui confier. Après tout, "n'était-il pas comme moi ?" ! J'ai été très mal pendant trois jours. Et encore le mot est faible. Je me sentais au trente-sixième dessous, trahie au plus profond de moi.
Puis, trois jours plus tard, nous avons discuté. Je ne sais pas pourquoi j'ai décidé de lui laisser une nouvelle chance, car ce qu'il m'avait dit m'avait énormément fragilisée, avait réussi l'exploit de faire descendre plus bas encore la faible estime que j'avais de moi. Mais le fait est que je l'ai fait, et que nous avons recommencé à passer du temps ensemble.
Puis, pendant les deux jours qui ont suivis, je me suis mise à remarquer que sa présence me faisait un peu peur, que j'avais une retenue certaine sur ce que je disais, même sur mes mouvements, lorsqu'il était proche de moi. Je lui ai alors demandé de me laisser un peu de temps ... Il est alors parti, et une ou deux heures plus tard, le messages ont recommencés, plus durs que la première fois. Après m'avoir promis de ne plus jamais me faire de mal, il recommençait, rompant allègrement sa promesse. Il est même allé jusqu'à me menacer, me disant que ça se passerait très mal pour moi si j'en parlais à mes amis ou dans ma classe.
À partir de ce moment, j'ai passé une période absolument horrible et longue. Je me souviens parfaitement des crises d'angoisse à répétition que je faisais, de ma peur d'aller en cours ... L'angoisse de recréer des liens avec des personnes n'est venue qu'après. Mais cette peur-ci est de loin la pire.

Maintenant, j'ai peur de créer des liens avec des personnes, peur des gens qui viennent me parler, peur de lui, évidemment. Mais aussi peur des hommes. Et cette peur-ci s'est révélée petit à petit, à tel point que je suis plus habituée au fait d'être terrifiée face à un homme et de faire semblant d'être à l'aise, qu'au fait de ne pas en avoir peur. J'ai bien conscience qu'il ne faut pas généraliser, qu'un individu ne définit pas tout un genre, mais ça n'est pas une peur rationnelle. Et le fait d’être jeune, dans une période adolescente, n'aide pas.
Comment faire pour "récupérer" ma confiance en l'autre ? Et comment enrayer le début d'une phobie ? Je suis complètement perdue, et même si je sais que mes réactions face à ce qui m'est arrivé sont complètement excessives (ça n'est pas la mort non plus), je n'arrive pas à gérer tout ça.

En attente de vos avis et conseils ...

Au-delà de ce que t'a fait ce garçon (c'est inadmissible!), tu as raison de ne pas t'enliser dans les généralités (heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça!). Je connais bien ce que tu décris, j'ai vécu des expériences aux conséquences similaires (peur des hommes et des relations sociales).

Au début, j'étais simplement terrifiée et évitais de me retrouver seule face à un homme, j'avais des "réflexes" de protection dans mes gestes... Puis, même si j'étais terrifiée, je me suis jurée de ne plus jamais me laisser trainer dans la boue. Je refusais de baisser le regard, je ne sortais jamais sans mon téléphone portable et du spray à poivre "au cas où"... Pour la phobie des relations sociales, j'ai dû faire de très gros efforts et j'en ai encore beaucoup à faire: être capable de contredire les autres, d'assumer, etc.
Le fait d'avoir rencontré mon actuel copain il y a cinq ans m'a énormément apporté. Au début, j'étais très méfiante, mais je ne lui ai pas caché mon passé et mes peurs. Compatissant, il m'a comprit, et il m'aide à surmonter mes peurs tous les jours. Avec beaucoup de patience de sa part, il a finalement réussi à gagner ma confiance
Récemment, j'ai décidée de surmonter mes peurs en allant à une irl. Même si j'ai été déçue par moi-même de ne pas avoir su bien profiter de l'instant, j'ai découvert des gens formidables et qui m'ont prouvés qu'il existe des personnes avec de bonnes intentions. Je n'ai jamais été aussi heureuse d'affronter mes peurs.

Je pense que la meilleure méthode est celle-ci: affronter ses peurs, ne pas céder à l'évitement. Repérer les gens de bonne intention et les personnes néfastes. En général, les personnes de bonne intention sont honnêtes et n'hésiteront pas à exprimer leurs sentiments (qu'ils soient positifs ou négatifs) tandis qu'à les personnes néfastes peuvent ressembler de prime abord à des "saints", parfaits, adorables... Et finalement, hypocrites. Savoir repérer ces personnes permet de nous sentir plus à l'aise dans de nouvelles rencontres.

Je suppose qu'il a bien d'autres solutions (surement plus efficaces que les miennes) qui existent pour traiter ces problèmes, notamment un suivi avec un psychologue ou un thérapeute, ou pourquoi pas des livres sur le sujet.

En tout cas, de par expérience, je ne peux que te procurer que ce conseil: ne laisses jamais tes peurs guider tes choix et tes actes. Ne les laisses pas te dominer pendant que que tu peux rattraper cela "rapidement", car plus on patiente dans ce genre de situation, et plus le mal devient ensuite difficile à évacuer.

Courage!

Merci de ta réponse
Oui, je pense aussi qu'il faut affronter ses peurs, se battre contre des réflexes qui s'avèrent bien plus négatifs plus qu'autre chose (j'ai eu pendant une période le réflexe de la position fœtale, bras relevés devant la tête dès qu'on faisait un mouvement brusque devant moi, même si ça n'était pas à mon encontre. Maintenant cela m'arrive encore mais j'essaye de contrôler ce réflexe), mais ... C'est très dur. Et, honnêtement, j'ai tendance à comme "revoir" son sourire dédaigneux dès que je veux faire un effort, comme pour si il me disait : "Non. Tu n'es rien, comme peux-tu seulement espérer que les autres t'acceptent ? Tu es un monstre." . Il a détruit le peu d'estime que j'avais en moi.
Pour le suivi psychologique ... Je suis suivie depuis un peu plus d'un an par une psychologue, et je lui en ai parlé ... Mais à vrai dire le fait qu'il (le garçon en question) ait été au courant au moment des "faits" et qu'il m'ait en quelque sorte attaquée dessus me bloque. Comme si c'était honteux pour moi, même si au fond je sais bien qu'il n'en est rien. Alors, finalement, j'ai l'impression que ma psy ne peut pas trop m'aider sur ce sujet-là, si bien que j'ai arrêté de lui en parler.

Merci pour ton conseil et le partage de ton expérience en tout cas, ça ne peux que m'être bénéfique !

La fille au diapason a écrit:Et, honnêtement, j'ai tendance à comme "revoir" son sourire dédaigneux dès que je veux faire un effort, comme pour si il me disait : "Non. Tu n'es rien, comme peux-tu seulement espérer que les autres t'acceptent ? Tu es un monstre." . Il a détruit le peu d'estime que j'avais en moi.

Il t'a dit des choses du genre ? Ou il s'est comporté de manière à te faire ressentir ça ? Si oui, ce mec était vraiment craignos, il ne faut surtout pas que tu crées une généralité à partir de cette expérience.

Il m'a dit que j'étais horrible, et m'a dit que je le répugnais, que ça n'était pas acceptable l'hypocrisie que je montrais, que j'étais une menteuse ... Il ne m'a pas dit que j'étais un monstre en soit (ou alors je ne m'en souviens pas, ce qui me paraîtrait assez étrange), mais son comportement, la manière dont il a monté ses "amis" (est ce qu'ils le connaissent vraiment soit dit en passant ? J'en doute) contre moi alors que je ne leur avais rien fait, le dégoût dans son regard quand il me voyait au début (maintenant c'est de la moquerie, enfin c'en était, mais ça c'est finit heureusement, je quitte mon établissement pour finir ma scolarité ailleurs) ... Et puis tout ce qu'il m'a dit ... Disons que ça donnait peu de doutes sur la manière dont il me considérait, et dont il doit toujours me considérer.
Je sais qu'il ne faut pas généraliser oui, mais c'est dur ...

Je suis désolée par avance pour mon intervention concise, mais je manque de temps :
1. Ce garçon n'est qu'un mauvais manipulateur et la meilleure décision que tu puisse prendre c'est de le sortir de ta vie définitivement (ainsi que sa cour)
2. Je pense que tu devrais en reparler avec ta psy, mais aussi avec les gens qui t'entourent. Soit certaine que le problème ce n'est pas toi, c'est lui. Il ne faut surtout pas que tu te renferme à cause de lui. Il faut que la parole se libère.
3. Si tu veux je peux te conseiller des bouquins sur la phobie sociale qui t'aideront à réfléchir et travailler dessus.

1) C'est ce que je me suis efforcée de faire oui, mais les souvenirs restent toujours, je ne peux pas faire grand chose contre ça.
2) Je réfléchirais au fait d'en reparler avec ma psy, quand au fait d'en parler aux autres, il y a comme un blocage, je me dis "et si eux aussi commençaient à en avoir marre de moi ... ?" et j'ai peur des conséquences.
3) Je veux bien bien, oui, merci !

1. Je me doute c'est justement la raison pour laquelle j'ai utilisé les mots que j'ai utilisé. Il faut que tu le vois tel qu'il est : nuisible et toxique.
2. Je sais que c'est difficile c'est pourquoi je t'y encourage vivement pendant que c'est encore "frais" et avant que tu t'enferme pour trop longtemps. Question d'expérience...
3. Dans l'ordre, en très digeste il y a ca :
- http://www.amazon.fr/peur-lAutre-Surmonter-lanxi%C3%A9t%C3%A9-sociale/dp/2212548338/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1434538627&sr=8-1&keywords=la+peur+de+l%27autre+laurie
- http://www.amazon.fr/Je-d%C3%A9passe-mes-peurs-angoisses/dp/2757817469/ref=la_B001K7GE34_1_7?s=books&ie=UTF8&qid=1434538703&sr=1-7

En plus poussé il y a ca :
- http://www.amazon.fr/Peur-autres-timidit%C3%A9-phobie-sociale/dp/2738112366/ref=la_B001K7GE34_1_6?s=books&ie=UTF8&qid=1434538703&sr=1-6
- http://www.amazon.fr/Psychologie-peur-Craintes-angoisses-phobies/dp/2738116779/ref=la_B001K7GE34_1_3?s=books&ie=UTF8&qid=1434538703&sr=1-3

1) je vais travailler là-dessus
2) D'accord, merci du conseil !
3) Whaou ! Merci, je file les téléchar- hrm ! Les acheter !

Ils sont surement disponibles sur des sites d'occasion à moindre cout, j'ai mis ces liens là pour que tu vois surtout les résumés et les avis des lecteurs pour te permettre de mieux choisir celui qui est fait pour toi

Soit forte ma belle !

La fille au diapason a écrit:
Maintenant, j'ai peur de créer des liens avec des personnes, peur des gens qui viennent me parler, peur de lui, évidemment. Mais aussi peur des hommes. Et cette peur-ci s'est révélée petit à petit, à tel point que je suis plus habituée au fait d'être terrifiée face à un homme et de faire semblant d'être à l'aise, qu'au fait de ne pas en avoir peur. J'ai bien conscience qu'il ne faut pas généraliser, qu'un individu ne définit pas tout un genre, mais ça n'est pas une peur rationnelle. Et le fait d’être jeune, dans une période adolescente, n'aide pas.

Ce que je vois dans l'histoire, c'est que tu as fait une expérience très jeune de ce que beaucoup ne réalisent pas avant la vingtaine bien tapée. Au moins. Déjà qu'à cet âge il n'est pas très aisé de la digérer...

Je pense que tu as vu le côté crade des relations émotionnellement chargées. Deux personnes se rencontrent, se disent ou partagent des choses qui relèvent de l'intime. Elles se reconnaissent.

De là peut naître un besoin de cet alter ego, surtout chez ceux qui pensent ne pas valoir grand chose, comme m'apparait le gars de ton histoire.

L'autre devient une béquille, une autre mère, un phare. Un bouche trou émotionnel. On ne voit plus la personne, que ce qu'elle nous fait.

Mais le problème quand on voit l'autre comme ça, c'est qu'il cesse d'être un autre, avec ses propres aspirations et difficultés, mais il est nôtre, une partie de nous même qui remplit une fonction. Quand il cesse de remplir cette fonction (ou ne la remplit pas comme nous le voudrions), on le jette, ou on essaie d'en sortir les dernières gouttes.
Quand ton ordi rame, la première envie que t'as c'est de défoncer ton clavier par exaspération. Je pense que c'est du même ordre.

Il y a quelque chose derrière cette merde : ayant réalisé ça, ayant muri ça, tu pourras apprendre à fuir ce genre de personnes là (narcissiques, co-dépendents, etc.).
Tu sauras qu'une relation saine n'est jamais fondée sur le besoin.
On peut avoir besoin de l'autre, c'est tout naturel. Mais si toute la relation est construite autour, chacun sera prisonnier de l'autre, tant que la relation durera.

Ce n'est qu'une piste qui vient de ma propre expérience que je te donne. J'espère qu'elle pourra t'aider à faire décanter tout ça, mais la leçon et l'expérience que tu en tireras seront issus de ton propre cheminement et de ta propre réflexion.

J'admire qu'à 16 ans, tu aies identifié d'où vient ta peur, que tu veuilles t'en débarrasser. A cet âge, j'étais dans les vapes.
Je te souhaite d'arriver à la confronter avant qu'elle ne devienne une habitude. Je pense que c'est quand on ne la voit plus qu'on souffre vraiment.

D'accord
Merci !!

koukol a écrit:L'autre devient une béquille, une autre mère, un phare. Un bouche trou émotionnel. On ne voit plus la personne, que ce qu'elle nous fait.

Donc j'aurais été considérée comme un objet, une forme d'échappatoire, en quelque sorte ? Ça peut être compréhensible, dans une certaine mesure, mais où est le côté humain de la chose ? Il n'y en a pas, si ?

Oui, bien sûr, il y a un besoin d'échange, d'aide, dans une relation, un soutien apporté à l'autre, une écoute, mais cela ne doit pas dépasser certaines limites ... Limites qui ont donc été franchies ici.

Merci de ta réponse, ça m'aide en effet, je vais continuer à réfléchir à tout ça

La fille au diapason a écrit:Donc j'aurais été considérée comme un objet, une forme d'échappatoire, en quelque sorte ? Ça peut être compréhensible, dans une certaine mesure, mais où est le côté humain de la chose ? Il n'y en a pas, si ?

D'un côté, si, c'est humain d'être tellement pris dans son propre marasme qu'on ne voit plus rien d'autre. Ça n'excuse rien, mais c'est quelque chose qui peut se comprendre tant intellectuellement qu'empathiquement.

Je suppose que oui, alors ... D'un côté empathique, oui, je peux comprendre. Intellectuellement parlant j'ai plus de mal par contre.

Si ça ne t'es jamais arrivé de prendre avantage des autres comme ça, c'est normal ! Et c'est tant mieux

Je suppose oui