artiste zèbre, art zébré?
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artiste zèbre, art zébré?
Bonjour,
Bonjour,
Je m'intéresse pas mal à la psychologie cognitive. Allez savoir pourquoi, ces temps ci ça m'obsède de comprendre ma façon de réfléchir.
Il existe différents types de cognition, apparemment on a pas le choix, on doit subir son mode de réflexion. A savoir si on est plutôt cerveau droit ou cerveau gauche. Si on pense de manière linéaire, ou plutôt globale, synthétique.
J'imagine que tout cela est extrêmement complexe et qu'il y a de quoi écrire des romans entiers. Mais je me contente de rattacher cela à mon expérience. C'est à dire à mon quotidien au sein d'une classe de 30 élèves qui s'initient au dessin et à la peinture tous les jours.
Il est très intéressant face à un même exercice de regarder les différents chemins que les personnes empruntent. Et peut être ne devrais-je pas faire ça mais de les comparer, notamment à ma façon de procéder pour essayer de la définir un peu mieux.
Je constate après quelques mois, que notre rapport à l'art, c'est notre rapport à nous même. J'entends qu'en fonction de la façon de percevoir les informations se retrouvent dans son dessin. Un rationnel rendra un dessin très construit mais qui pourra manquer d'énergie, d'émotion, et une personne plus émotive aura surement un résultat plus incohérent mais plus sensible.
Le fait d'apprendre à dessiner m'a fait prendre conscience de certaines choses. Dans ma vie, je suis une personne qui réfléchie énormément à ce qu'elle fait, au sens que cela implique. Quitte à ne plus oser rien faire, terrorisée par la machine d'introspection qui va se mettre en route au moindre mouvement du petit doigt. Alors je brasse du vide, j'imagine toutes les possibilités, juste parce que j'ai peur, car je sais que la réalité viendra toujours contredire mes idéaux. Et que ces idéaux me semblent si proches de moi que le fait de vivre chamboule mon identité.
Et face à mon dessin, il se passe la même chose. Je veux comprendre tout ce que je fais, avoir ce recul, m'appuyer sur des concepts pour avancer. Je cherche une logique, mais rien n'est vraiment là pour l'appuyer. Alors ça m'angoisse énormément je suis perdue. Et la j'ai un modèle vivant devant moi, et je me retrouve à attendre 15 minutes à réfléchir à comment je dois m'y prendre, comment je dois aborder l'exercice, là ou les autres ont déjà fini le trait du dessin.
Après 4 mois, on me dit que je manque cruellement d'organisation, que je cherche à faire trop compliqué mais qu'il faut synthétiser. Puis mes notes sont inférieures aux autres. Puis un, jour le prof vient me voir et me dit que je prends trop de mesures, qu'il faut aborder la chose davantage au ressenti. Alors je parviens durant ce cours à lacher mes calculs et mon perfectionnisme, on me dit sans cesse ton dessin n'est pas la copie de la réalité, mais son interprétation. Et en deux cours, je progresse plus qu'en 4 mois. Et je remarque que c'est encore une fois un concept conscient qui a changé ma façon de faire. Et qu'avant je me bloquais par la peur, la volonté de maîtrise.
Quand je vois des hésitations mais pas de tels blocages au point de ne plus savoir quoi tracer sur la feuille.
Je comprends que j'ai une vison très intellectualisée, et que c'est mon piège, car je peux rester longtemps à observer toutes les données, et à me laisser submerger, quitte à oublier ce que je suis entrain de peindre est que la priorité se trouve sur ma feuille, et que les informations à capter sont celles qui apporteront quelque chose à ma peinture.
Au fond je suis terrorisée, je me donne beaucoup de mal, mais je me sens pas très bien dans la classe quand je vois les gens faire leur truc en discutant, tranquille et moi bloquer devant ma feuille.
Je me dis qu'il y a deux phases, l'observation, que je considère comme l'absorption de données, et la phase de restitution qui ici est carrément du concret on mélange les pigments etc.... On est plus ou moins dans l'une ou l'autre, il faut trouver son équilibre. Dans mon cas, j'ai l'impression d'être prisonnière de la phase d'observation. J'ai du mal à passer d'une vision abstraite pour en faire quelque chose de concret.
Mais je ne veux pas abandonner car j'ai des idées pleins la tête et mon rêve serait de les voir exister un jour sur papier.
Si les zèbres ont une cognition qui les caractérise, que cela donne-t-ils quand ils prennent les pinceaux? La cognition en arborescence et globale émotionelle apporte elle des avantages, ou représente plus un handicap qu'autre chose quand il s'agit de peindre, et de dessiner avec académisme?
(Je ne sais pas en quoi toute cette reflexion est utile pour ma progression, je pense qu'il s'agit plutôt d'une recherche identiraire qu'autre chose).
Bonjour,
Je m'intéresse pas mal à la psychologie cognitive. Allez savoir pourquoi, ces temps ci ça m'obsède de comprendre ma façon de réfléchir.
Il existe différents types de cognition, apparemment on a pas le choix, on doit subir son mode de réflexion. A savoir si on est plutôt cerveau droit ou cerveau gauche. Si on pense de manière linéaire, ou plutôt globale, synthétique.
J'imagine que tout cela est extrêmement complexe et qu'il y a de quoi écrire des romans entiers. Mais je me contente de rattacher cela à mon expérience. C'est à dire à mon quotidien au sein d'une classe de 30 élèves qui s'initient au dessin et à la peinture tous les jours.
Il est très intéressant face à un même exercice de regarder les différents chemins que les personnes empruntent. Et peut être ne devrais-je pas faire ça mais de les comparer, notamment à ma façon de procéder pour essayer de la définir un peu mieux.
Je constate après quelques mois, que notre rapport à l'art, c'est notre rapport à nous même. J'entends qu'en fonction de la façon de percevoir les informations se retrouvent dans son dessin. Un rationnel rendra un dessin très construit mais qui pourra manquer d'énergie, d'émotion, et une personne plus émotive aura surement un résultat plus incohérent mais plus sensible.
Le fait d'apprendre à dessiner m'a fait prendre conscience de certaines choses. Dans ma vie, je suis une personne qui réfléchie énormément à ce qu'elle fait, au sens que cela implique. Quitte à ne plus oser rien faire, terrorisée par la machine d'introspection qui va se mettre en route au moindre mouvement du petit doigt. Alors je brasse du vide, j'imagine toutes les possibilités, juste parce que j'ai peur, car je sais que la réalité viendra toujours contredire mes idéaux. Et que ces idéaux me semblent si proches de moi que le fait de vivre chamboule mon identité.
Et face à mon dessin, il se passe la même chose. Je veux comprendre tout ce que je fais, avoir ce recul, m'appuyer sur des concepts pour avancer. Je cherche une logique, mais rien n'est vraiment là pour l'appuyer. Alors ça m'angoisse énormément je suis perdue. Et la j'ai un modèle vivant devant moi, et je me retrouve à attendre 15 minutes à réfléchir à comment je dois m'y prendre, comment je dois aborder l'exercice, là ou les autres ont déjà fini le trait du dessin.
Après 4 mois, on me dit que je manque cruellement d'organisation, que je cherche à faire trop compliqué mais qu'il faut synthétiser. Puis mes notes sont inférieures aux autres. Puis un, jour le prof vient me voir et me dit que je prends trop de mesures, qu'il faut aborder la chose davantage au ressenti. Alors je parviens durant ce cours à lacher mes calculs et mon perfectionnisme, on me dit sans cesse ton dessin n'est pas la copie de la réalité, mais son interprétation. Et en deux cours, je progresse plus qu'en 4 mois. Et je remarque que c'est encore une fois un concept conscient qui a changé ma façon de faire. Et qu'avant je me bloquais par la peur, la volonté de maîtrise.
Quand je vois des hésitations mais pas de tels blocages au point de ne plus savoir quoi tracer sur la feuille.
Je comprends que j'ai une vison très intellectualisée, et que c'est mon piège, car je peux rester longtemps à observer toutes les données, et à me laisser submerger, quitte à oublier ce que je suis entrain de peindre est que la priorité se trouve sur ma feuille, et que les informations à capter sont celles qui apporteront quelque chose à ma peinture.
Au fond je suis terrorisée, je me donne beaucoup de mal, mais je me sens pas très bien dans la classe quand je vois les gens faire leur truc en discutant, tranquille et moi bloquer devant ma feuille.
Je me dis qu'il y a deux phases, l'observation, que je considère comme l'absorption de données, et la phase de restitution qui ici est carrément du concret on mélange les pigments etc.... On est plus ou moins dans l'une ou l'autre, il faut trouver son équilibre. Dans mon cas, j'ai l'impression d'être prisonnière de la phase d'observation. J'ai du mal à passer d'une vision abstraite pour en faire quelque chose de concret.
Mais je ne veux pas abandonner car j'ai des idées pleins la tête et mon rêve serait de les voir exister un jour sur papier.
Si les zèbres ont une cognition qui les caractérise, que cela donne-t-ils quand ils prennent les pinceaux? La cognition en arborescence et globale émotionelle apporte elle des avantages, ou représente plus un handicap qu'autre chose quand il s'agit de peindre, et de dessiner avec académisme?
(Je ne sais pas en quoi toute cette reflexion est utile pour ma progression, je pense qu'il s'agit plutôt d'une recherche identiraire qu'autre chose).
Mitsu- Messages : 49
Date d'inscription : 10/10/2010
Localisation : Bruxelles
Re: artiste zèbre, art zébré?
C'est un sujet très intéressant que tu poses là, je me reconnais beaucoup dans celui-ci. Je me suis essayé à la peinture et au dessin il y a quelque temps, et les seuls moments ou j'étais satisfait de mon travail c'était les fois ou j'avais travaillé vite, à l'instinct sans me poser de questions. Difficile quand une multitude de choix s'offre à nous et que l'on a tendance à beaucoup se comparer aux autres, a vouloir maîtriser les choses, à rechercher un sens à tout, une logique, quand le logiciel de l'intellectualisation se met en route. Pourtant les idées sont là et elles foisonnent , mais elles sont difficiles à concrétiser.
Je crois que Picasso disait, mais je ne suis pas sûr, "on peint et c'est seulement après que l'on analyse".
Parfois, il suffit d'un déclic, comme tu l'explique avec ton professeur.
Sinon, recherche identitaire? Je pense que oui.
Je fais de la photographie depuis pas mal de temps maintenant, et j'ai l'impression que mieux je me connais, meilleures sont mes photos, en tout cas plus elles me satisfont. Je sais vers quoi je veux aller, vers quoi je tend, même si paradoxalement cela reste instinctif.
Je crois que Picasso disait, mais je ne suis pas sûr, "on peint et c'est seulement après que l'on analyse".
Parfois, il suffit d'un déclic, comme tu l'explique avec ton professeur.
Sinon, recherche identitaire? Je pense que oui.
Je fais de la photographie depuis pas mal de temps maintenant, et j'ai l'impression que mieux je me connais, meilleures sont mes photos, en tout cas plus elles me satisfont. Je sais vers quoi je veux aller, vers quoi je tend, même si paradoxalement cela reste instinctif.
Re: artiste zèbre, art zébré?
J'aime bien aussi la vision de Anzieu dans le corps de l'Oeuvre. Il parle de "jaillissement créateur" et explique les processus psychiques à l'oeuvre dans la création artistique, les différentes sortes d'oeuvres, les époques de la vie du créateur...lui aussi il défend l'idée d'instinct (le génie selon Nietzsche )
Invité- Invité
Re: artiste zèbre, art zébré?
quand on peint/dessine on s'exprime... si on a du mal a s'exprimer, on a du mal à communiquer, l'écart entre la vision de l'œuvre mentalement et la réalité est tellement vaste parfois... c'en est presque risible... (même si sur le coup on ne se marre pas du tout ! )
je crois alors que quand on bloque comme ça, le mieux reste l'improvisation. le "dessin d'attente téléphonique" la tâche de peinture et l'imaginaire qu'on lui fixe dessus (façon vieille école avec les nuages ou les sols marbrés, retrouver des formes, des choses...)
si ce genre de dessin semble en apparence ne pas communiquer, je sais d'expérience qu'on peut être extrêmement surpris de voir ce qu'au final on a projeté sur le papier... et finalement se rendre compte qu'un message est sorti (même si à la base ce n'était pas celui là qu'on voulait transmettre)
sinon dessiner "avec académisme" reste le + facile : zéro réflexion, juste retranscrire ce qu'on voit le + justement possible. tout est question de proportions ombre lumières... la sensibilité n'arrive qu'après par la technique et le "talent" je ne sais pas trop comment dire... je ne suis pas douée pour les "joli phrases"...
je crois alors que quand on bloque comme ça, le mieux reste l'improvisation. le "dessin d'attente téléphonique" la tâche de peinture et l'imaginaire qu'on lui fixe dessus (façon vieille école avec les nuages ou les sols marbrés, retrouver des formes, des choses...)
si ce genre de dessin semble en apparence ne pas communiquer, je sais d'expérience qu'on peut être extrêmement surpris de voir ce qu'au final on a projeté sur le papier... et finalement se rendre compte qu'un message est sorti (même si à la base ce n'était pas celui là qu'on voulait transmettre)
sinon dessiner "avec académisme" reste le + facile : zéro réflexion, juste retranscrire ce qu'on voit le + justement possible. tout est question de proportions ombre lumières... la sensibilité n'arrive qu'après par la technique et le "talent" je ne sais pas trop comment dire... je ne suis pas douée pour les "joli phrases"...
Clemelle- Messages : 986
Date d'inscription : 28/02/2011
Re: artiste zèbre, art zébré?
Le sujet est vraiment intéressant!!
Pour ce qui est de ma pratique du dessin, de la peinture, de l'art en général, le fait d'étudier aux beaux arts m'a permis de me séparer de la technique (ou en tout cas de ne plus la considérer comme une fin en soi, de permettre a ma maladresse une certaine expression)...
Si certaines formes d'expression me donnent a réfléchir, comme l'installation, le design, la peinture au contraire est mon repère, mon lien a l'instantané et a l'irrationnel. J'essaye de travailler en laissant le moins de temps possible entre le geste et la pensée, pour ne rien m'interdire, ne porter aucun jugement sauf celui qui aura engagé mon geste.
je peux penser a l'avance ma méthode de travail, en me fixant certaines contraintes, comme par exemple l'utilisation de certains médiums, de certaines couleurs, de certaines formes et certains types de signes, mais ces contraintes peuvent et doivent toujours être questionnées. pourquoi une courbe n'aurait elle pas sa place dans une composition basée sur des lignes droites ?
Pour ce qui est de l'angoisse de la feuille blanche,il ne s’agit pas d’avoir peur de ne rien avoir a dire, justement, c’est la peur de ne pas savoir comment exprimer ce qui nous dépasse, et la peur de ne pas faire ! Mais le mûrissement de cette anxiété permet toujours d’agir. Elle nous oriente vers ce que nous sommes
Pour ce qui est de ma pratique du dessin, de la peinture, de l'art en général, le fait d'étudier aux beaux arts m'a permis de me séparer de la technique (ou en tout cas de ne plus la considérer comme une fin en soi, de permettre a ma maladresse une certaine expression)...
Si certaines formes d'expression me donnent a réfléchir, comme l'installation, le design, la peinture au contraire est mon repère, mon lien a l'instantané et a l'irrationnel. J'essaye de travailler en laissant le moins de temps possible entre le geste et la pensée, pour ne rien m'interdire, ne porter aucun jugement sauf celui qui aura engagé mon geste.
je peux penser a l'avance ma méthode de travail, en me fixant certaines contraintes, comme par exemple l'utilisation de certains médiums, de certaines couleurs, de certaines formes et certains types de signes, mais ces contraintes peuvent et doivent toujours être questionnées. pourquoi une courbe n'aurait elle pas sa place dans une composition basée sur des lignes droites ?
Pour ce qui est de l'angoisse de la feuille blanche,il ne s’agit pas d’avoir peur de ne rien avoir a dire, justement, c’est la peur de ne pas savoir comment exprimer ce qui nous dépasse, et la peur de ne pas faire ! Mais le mûrissement de cette anxiété permet toujours d’agir. Elle nous oriente vers ce que nous sommes
Re: artiste zèbre, art zébré?
Peintre et graphiste depuis 30 ans... (juste pour rassurer: je sais de quoi tu parles). Pour ne pas laisser cet espèce de sur-moi prendre le contrôle de ton élan profond, tu peux essayer de lui donner un os à ronger, pour l'occuper, sous la forme de contraintes que tu te donnes.
Par exemple choisir le support: papier? Bois? Tissu? Tendu ou flottant?, etc...
Puis choisir le medium de travail. Crayon noir? pastels? Aquarelles? huile? Acrylique? Ordi?
Puis un thème. Concret, abstrait, une photo...
Si tu as du mal à choisir parmi tout ça. Fais toi des petits sacs remplis de papiers, et tire les au sort.
La créativité, et surtout sa mise en forme, se nourrit de ces jeux-là...
Et un mot d'ordre: ne pas avoir d'idées préconçues, juste d'énormes envies...
Par exemple choisir le support: papier? Bois? Tissu? Tendu ou flottant?, etc...
Puis choisir le medium de travail. Crayon noir? pastels? Aquarelles? huile? Acrylique? Ordi?
Puis un thème. Concret, abstrait, une photo...
Si tu as du mal à choisir parmi tout ça. Fais toi des petits sacs remplis de papiers, et tire les au sort.
La créativité, et surtout sa mise en forme, se nourrit de ces jeux-là...
Et un mot d'ordre: ne pas avoir d'idées préconçues, juste d'énormes envies...
Zinatra- Messages : 70
Date d'inscription : 28/07/2012
Age : 64
Localisation : Lyon 5
Re: artiste zèbre, art zébré?
ET aussi... Oui, la pensée en arborescence est très utile: elle permet d'ajouter de couches surprenantes à ce qui était prévu au départ. On finit par être soi-même surpris par ce qu'on a produit. voire même dépassé. Et parfois, c'est bouleversant.
Inconvénient, parfois on s'ennuie un peu dans le processus assez lent de la partie artisanale de l'art... Enfin, moi, en tous cas. La fabrication n'occupe pas tout mon cerveau, alors je fais deux choses en même temps. Je chante, par exemple, ou j'écoute la radio... Ou je pense à la peinture suivante...
Inconvénient, parfois on s'ennuie un peu dans le processus assez lent de la partie artisanale de l'art... Enfin, moi, en tous cas. La fabrication n'occupe pas tout mon cerveau, alors je fais deux choses en même temps. Je chante, par exemple, ou j'écoute la radio... Ou je pense à la peinture suivante...
Zinatra- Messages : 70
Date d'inscription : 28/07/2012
Age : 64
Localisation : Lyon 5
Re: artiste zèbre, art zébré?
Je déterre ce sujet parce qu'il est intéressant, et que pour ma part je note que le dessin est aussi justement un champ de bataille sur lequel me coltiner la Grosse Bête Introspectrice et lui faire un pied de nez.
De même que le dit Mitsu, sauf subite illumination divine avec du papier sous la main (ça arrive, parfois, rarement), me mettre au dessin est véritablement une souffrance, même quand j'en ai envie. C'est quasiment comme accoucher... Je suis en lutte pendant au mieux une demi-heure, au pire deux heures, avant de "rentrer dans le flow". Et j'ai rarement le courage de tenir la lutte tout le temps qu'elle s'impose. Souvent j'abandonne verte de rage, plus souvent encore je ne m'y mets même pas. Mais alors quand je tiens bon et que je passe de "l'autre côté", une fois "morte à moi-même", après avoir ruminé toutes mes interrogations ultimes, avoir gâché du papier, m'être détestée d'avoir gâché du papier, avoir avorté 30 chimères sans âme et sans grâce, et après avoir failli lâcher mon crayon et aller me chercher une crasse à manger au moins autant de fois, alors là, si j'ai tenu jusque là, c'est là que ça décolle, et alors là non seulement c'est jouissif, mais hautement thérapeutique.
C'est comme si, ayant vaincu ces rogntudjuuu de métastases introspectives, étant passée à travers les nuages, enfin j'étais en phase avec ce que je faisais, en pleine adhérence avec l'action ; idée et acte coïncident, et c'est la fête sur terre comme au ciel.
Le dessin, quand je me remonte les manches pour surmonter les démons qui se réveillent devant chaque page blanche, c'est vraiment pour moi l'occasion de prendre mon problème de morcellement, de "petit vélo dans la tête", à bras le corps, pour reconquérir enfin mon "centre".
Ca ne se fait pas sans douleur, mais c'est salutaire. Les quelques fois où je parviens vraiment jusqu'au bout du processus, je me sens bien, mais bien !
Tout à fait sérieusement, ça a quelque chose d'un état post-orgasmique, et je pense que c'est précisément là où l'art veut en venir.
De même que le dit Mitsu, sauf subite illumination divine avec du papier sous la main (ça arrive, parfois, rarement), me mettre au dessin est véritablement une souffrance, même quand j'en ai envie. C'est quasiment comme accoucher... Je suis en lutte pendant au mieux une demi-heure, au pire deux heures, avant de "rentrer dans le flow". Et j'ai rarement le courage de tenir la lutte tout le temps qu'elle s'impose. Souvent j'abandonne verte de rage, plus souvent encore je ne m'y mets même pas. Mais alors quand je tiens bon et que je passe de "l'autre côté", une fois "morte à moi-même", après avoir ruminé toutes mes interrogations ultimes, avoir gâché du papier, m'être détestée d'avoir gâché du papier, avoir avorté 30 chimères sans âme et sans grâce, et après avoir failli lâcher mon crayon et aller me chercher une crasse à manger au moins autant de fois, alors là, si j'ai tenu jusque là, c'est là que ça décolle, et alors là non seulement c'est jouissif, mais hautement thérapeutique.
C'est comme si, ayant vaincu ces rogntudjuuu de métastases introspectives, étant passée à travers les nuages, enfin j'étais en phase avec ce que je faisais, en pleine adhérence avec l'action ; idée et acte coïncident, et c'est la fête sur terre comme au ciel.
Le dessin, quand je me remonte les manches pour surmonter les démons qui se réveillent devant chaque page blanche, c'est vraiment pour moi l'occasion de prendre mon problème de morcellement, de "petit vélo dans la tête", à bras le corps, pour reconquérir enfin mon "centre".
Ca ne se fait pas sans douleur, mais c'est salutaire. Les quelques fois où je parviens vraiment jusqu'au bout du processus, je me sens bien, mais bien !
Tout à fait sérieusement, ça a quelque chose d'un état post-orgasmique, et je pense que c'est précisément là où l'art veut en venir.
Re: artiste zèbre, art zébré?
Quand faut il cesser d’intellectualiser pour produire et toucher non pas la raison mais l’âme des autres.
même sorti d'une poubelle cela peut voir un sens plus profond qu'il n'y parait de prime abord.
Passez au delà du son pourri, des paroles simplistes, des arrangement musicaux douteux, accrochez vous violemment au back bones, violer avec haines vos préjugés et vos peurs
même sorti d'une poubelle cela peut voir un sens plus profond qu'il n'y parait de prime abord.
Passez au delà du son pourri, des paroles simplistes, des arrangement musicaux douteux, accrochez vous violemment au back bones, violer avec haines vos préjugés et vos peurs
plusdidee- Messages : 4649
Date d'inscription : 24/01/2018
Localisation : Sous le ciel bleu
Re: artiste zèbre, art zébré?
Bonjour
Voilà un sujet qui me touche beaucoup.
Je suis devenue artiste peintre pro, après des années de pratique artistique personnelle et d'intérêt pour l'art depuis quasiment toujours. (oui toujours)
Je n'ai pas suivi d'école de beaux-arts etc, parce que milieu familial et raisons financières etc...
Mais bon
Malgré où grâce à la douance, j'ai appris pour vivre mieux, à laisser de côté parfois le côté analytique et très raisonneur de mon cerveau ainsi que la culture très rationnelle de ma famille.
J'ai travaillé sur moi sur cela.
Et avant que l'on parle tant de lâcher prise j'ai pratiqué une certaine forme de désinvolture toute relative.
Et laissé place à la fantaisie dans ma vie parce que sinon j'allais étouffer.
Donc, pour revenir au sujet, je ne crois pas que la technique prime en art.
Elle peut même gêner la créativité. Il faut oser y aller, lâcher les mouvements, la spontanéité. La réflexion analytique doit venir bien après, pas après une réalisation, après plusieurs, vraiment plusieurs créations .
Ma voie, si je puis dire cela d'un outil, à été la peinture intuitive ( sans la version très mystique avec anges) , mais le fait de me rendre disponible à la création avec divers exercices pour m'y préparer, de façon plaisante, et puis de laisser plutôt faire si je puis dire, les mains et la partie créative sans trop de contrôle donc pas de croquis préparatoire. Peindre ou dessiner un peu comme un enfant de maternelle qui n'aurait pas d'écrans en somme ? Un peu mais comme un adulte avec tout ce qui nous nourrit et nous habite néanmoins.
Je trouve ça très riche et je ne cesse d'avancer et de modifier mon travail sur ce chemin là. Cordialement.
Voilà un sujet qui me touche beaucoup.
Je suis devenue artiste peintre pro, après des années de pratique artistique personnelle et d'intérêt pour l'art depuis quasiment toujours. (oui toujours)
Je n'ai pas suivi d'école de beaux-arts etc, parce que milieu familial et raisons financières etc...
Mais bon
Malgré où grâce à la douance, j'ai appris pour vivre mieux, à laisser de côté parfois le côté analytique et très raisonneur de mon cerveau ainsi que la culture très rationnelle de ma famille.
J'ai travaillé sur moi sur cela.
Et avant que l'on parle tant de lâcher prise j'ai pratiqué une certaine forme de désinvolture toute relative.
Et laissé place à la fantaisie dans ma vie parce que sinon j'allais étouffer.
Donc, pour revenir au sujet, je ne crois pas que la technique prime en art.
Elle peut même gêner la créativité. Il faut oser y aller, lâcher les mouvements, la spontanéité. La réflexion analytique doit venir bien après, pas après une réalisation, après plusieurs, vraiment plusieurs créations .
Ma voie, si je puis dire cela d'un outil, à été la peinture intuitive ( sans la version très mystique avec anges) , mais le fait de me rendre disponible à la création avec divers exercices pour m'y préparer, de façon plaisante, et puis de laisser plutôt faire si je puis dire, les mains et la partie créative sans trop de contrôle donc pas de croquis préparatoire. Peindre ou dessiner un peu comme un enfant de maternelle qui n'aurait pas d'écrans en somme ? Un peu mais comme un adulte avec tout ce qui nous nourrit et nous habite néanmoins.
Je trouve ça très riche et je ne cesse d'avancer et de modifier mon travail sur ce chemin là. Cordialement.
Zinzolin- Messages : 8
Date d'inscription : 19/03/2021
Localisation : Campagne
Re: artiste zèbre, art zébré?
Ouh! Je me reconnais bien dans ce que tu écris Zinzolin. Sauf que moi j'ai appris. Et désappris
Le plus important.
Le plus important.
Adélaide- Messages : 39
Date d'inscription : 31/12/2020
Age : 66
Localisation : Drôme
Re: artiste zèbre, art zébré?
Je pense déjà qu'il faut distinguer l'expression pour soi de la création pour les autres, comprendre ce que l'art remplit et en quoi c'est un piège aussi. Je m'en suis servi comme thérapie pour verser dans le vandalisme avant de faire des spectacles et aujourd'hui de l'accompagnement analytique grâce à ça. La seule expression qui vaille pour moi est celle qui trahit son créateur et qui dépasse (de loin) le champs artistique, il faut néanmoins apprendre avant de pouvoir rejeter les canons de la norme et si possible d'en faire une arme pour toucher sans faire de victimes : Mort aux artistes ! artbrute.fr
M4H3R- Messages : 400
Date d'inscription : 29/09/2015
Age : 50
Localisation : Paname, paname, paname...
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