Réaction de fuite face à n'importe quelle menace de conflit

Je le savais depuis longtemps, mais ce matin j'ai "vraiment" pris conscience d'un souci que j'avais.

Dès qu'un conflit, même mineur, pointe son nez, j'ai des réactions disproportionnées, de fuite plutôt que de combat.
Mon coeur se met à battre, une sensation de stress, d'angoisse m'étreint la poitrine, et j'ai envie de tout lâcher, de fuir, de quitter.

Aujourd'hui, ça concerne le retour silencieux de gens qui me font la gueule et qui ont tendance à fiche le bronx. Je ne vais pas tout expliquer parce que ce serait un brin compliqué, mais disons que ces gens sont venus lire un forum que je gère et que ça m'a fait une sacrée dose de stress (ils n'ont rien dit, ils ont juste lu, mais j'ai toujours peur qu'ils créent un drama sur la moindre phrase qu'on écrit... ou qu'on n'écrit pas). L'autre jour j'ai envoyé un message sympa à l'un d'eux (qui était venu sur un tchat vocal mais y'avait personne, on était tous en train de manger ^^), il m'a pas répondu ; un autre de mon groupe lui a envoyé un message, il a répondu. J'ai été vexée, et stressée en même temps parce que je me demandais ce qu'il allait encore trouver à dire.

Là où je me dis que j'ai aucun souci à me faire, c'est qu'ILS sont partis et que le reste du groupe est resté. Donc ils savent qu'ils n'ont plus rien à voir avec nous (même si, les connaissant, ils réussiraient encore à dire qu'ils ont leur mot à dire).
Et pourtant, quand je les ai vus se connecter, je me suis dit "[plein d'injures] je laisse tomber s'ils font le moindre chahut". Totalement idiot, non ?
(pour précision, je "gère" le groupe de potes - sur un jeu vidéo -, ce n'est qu'un terme administratif mais s'il faut prendre une décision c'est plus ou moins à moi de le faire... et je commence seulement à m'y faire... mais si on m'a acceptée à ce "poste", c'est qu'il y a une raison, et on me fait confiance. Bref).

ça marche aussi bien dans cette histoire avec ces gens-là qu'avec n'importe qui, même si je suis persuadée d'être dans mon bon droit ou innocente.
Faut dire que j'ai tellement été, dans mon enfance et adolescence, accusée de trucs que j'avais pas fait, ou grondée pour des choses idiotes (la plupart j'ai même pas compris où j'avais fait une faute et en quoi ce qu'on me reprochait était une faute, vu qu'on ne me l'expliquait pas... et même quand on m'expliquait, je voyais pas le souci...).

Je sais pas si je m'exprime très clairement T_T
Toujours est-il que... est-ce que ça vous arrive aussi ? Comment vous gérez ça ?

ça me gonfle sérieusement, et je n'ai pas encore trouvé de solution... Je sais à peu près d'où ça vient, mais ça ne me donne pas une technique pour éviter de réagir comme ça...

ErikFromFrance a écrit:Donc tu gères une guilde sur WoW, vous avez un forum, et y'a des gens qui font la gueule ?

Merde, grillée x')

+1 Magali93... Je redeviens une gosse sans valeur, dont l'avis n'est pas valide...

Oui Ereen, combat ou fuite ça revient à une communication bancale voire évitée.
Perso c'est la réaction d'en face qui me fait peur.

Pour dire, quand on me donne raison, ou qu'on me demande réellement mon avis (pour le prendre en compte, pas juste pour faire joli) j'ai du mal à y croire et je me demande quand est-ce que je vais comprendre qu'on se fout de ma gueule. Alors que non, on se fout pas de ma gueule (et c'est un truc nouveau pour moi, oui, j'avoue).

Je pense aussi que j'ai beaucoup tenté, au début (on va dire jusqu'à 25 ans ^^) d'être calme, d'exposer des arguments, d'écouter l'autre et de le prendre en compte... alors qu'en face on me prenait pour une truffe sans importance voire idiote. Du coup, je trouve ça totalement inutile d'argumenter (dans le sens où c'est une perte d'énergie puisqu'on ne me prend pas en compte). Du coup, gérer les conflits, moi pas savoir faire.

D'autant qu'on m'a traitée de Bisounours (dans un sens totalement péjoratif), alors que je voulais juste, JUSTE, que la conversation soit calme et productive.

Faut dire aussi qu'avec les personnes dont je parle au premier post, ça n'est jamais facile de parler. Puisque quand on est d'accord, ils arrivent encore à dire "mais il faut débattre !! on peut jamais parler avec vous ! Vous êtes toujours d'accord, vous êtes chiants ! faut débattre !".
A partir de là, moi, je disjoncte mes neurones et je me barre en courant.

T_T

Totalement ça Desdeymone !
Et en prime, y'a pas le langage corporel, alors n'importe quoi peut être pris de travers...

Je suis en effet GM. Et les gens "râleurs" dont je parle m'attribuaient des responsabilités sans me permettre de les mettre en place, et me mettaient de côté (en disant "mais non on te met pas de côté").
Du coup ils ont assez mal pris le fait que je sois soutenue parce "ceux qui sont restés". Du coup, ils boudent et nous mettent sur le dos plein de trucs qui n'ont rien à voir.
Après tout, ils ont arrêté de jouer avec la guilde, ils ont donc renoncé à la guilde, ils n'ont donc plus voix au chapitre ! Enfin ça me paraît logique, d'autant plus que c'étaient les premiers à dire que ceux qui ne participent pas n'ont rien à dire.

J'aimerais bien pouvoir tout quitter parfois, quand ça ne mène à rien, mais bon en tant que GM, ça le fait pas. Alors j'attends que ça passe, en me demandant ce qui va encore advenir.
J'ai appris un truc pourtant : ça ne sert à rien d'argumenter avec eux. Ils arrivent à se répondre l'un l'autre sur le forum alors qu'il n'y a aucune autre réponse entre. Ils arrivent très bien à se monter le bourrichon tous seuls.

Ce n'est qu'une situation parmi d'autres situations qui me font paniquer. IRL, j'ai exactement le même problème, sauf qu'IRL, ça peut se régler très vite (pas obligé d'attendre que l'autre se connecte ou soit sur vocal, sur forum). Par exemple au boulot, je peux directement aller voir la personne et voir ce qui ne va pas. Ou aller chez le n+1 s'il faut un intermédiaire ou si ça va trop loin.

Idem en famille, ou en couple... Dès qu'il y a un truc qui "va pas trop", je balise. Je peux affronter la situation plus vite, mais je balise tout autant. Et c'est très perturbant parce que parfois, y'a même pas de "vrai conflit", c'est juste un moment de mauvaise humeur passager de la part "d'en face", mais pour moi ça prend des proportions énormes (et je connais la cause première de ce genre de panique, comme dit).

Si ce n'était qu'en jeu, je me dirais que c'est pas si grave, j'ai qu'à déco et basta.
Mais non, c'est IRL aussi...

(ps : et aussi je suis sidérée par le manque de c*uilles des ficheurs de binz, quels qui soient. Les trolls, les dramaboy... Qui gueulent mais n'osent pas voir les choses en face... ou qui font tout pour se faire porter victime alors qu'ils sont venus fiche le b*rdel. Qui demandent du "respect" sans en donner. Qui ne prennent jamais leurs responsabilités, qui n'avouent jamais qu'ils ne sont pas aussi bons qu'ils le pensent... Tous sujets confondus. Mais je suis Bisounours, c'est pour ça, je peux pas comprendre... #autotroll ^^)

Ouiii mais tu compreeends ils étaient GM aussi tu sais ! Et puis ils ont encore des rerolls ! Et puis ils ont payé le vocal ! (bon ok on est souvent sur un autre vocal du coup, on s'en fout un peu au final).

Non non j'essaie de régler les conflits, puisque je ne les aime pas. Et plus ils se règlent vite, plus vite je suis libérée de mon angoisse ! Donc j'ai tout à gagner à ce que ça se résolve vite, et si possible sans que ça pète dans tous les sens (mais si ça pète, c'est que ça devait péter, et ceux qui sont pas contents n'ont qu'à aller voir ailleurs si ça leur plaît pas, point).

Là où c'est anormal, c'est peut-être de *trop* appréhender la réaction des autres. Quand on a peur que ce soit disproportionné (parce qu'on n'a connu que ça). Quand on a peur que ça nous retombe dessus. Quand on a peur de se retrouver seul, ou harcelé, humilié, puni (surtout puni parce qu'on a raison et que ça ne plaît pas à la personne qui a tort).

Appréhender les conflits, c'est normal. Trop les appréhender, au point d'en pleurer, au point de faire de l'asthme, au point de perdre ses moyens, ça ne l'est pas...
Quant à avoir un bon échange constructif, il y a des personnes avec qui on peut le faire, et d'autres avec qui on ne peut pas le faire. Et par défaut, mon cerveau pense que ce n'est pas faisable (tout comme il pense que les petits copains sont forcément jaloux et font une crise pour rien, parce que je n'ai eu que ça et qu'on m'a éduquée -familialement- dans cette optique-là aussi).