Réaction face aux enfants

Une petite question toute simple : Comment réagissez-vous face à un enfant que vous de connaissez pas, que vous rencontrez pour la première fois ?
Personnellement je perds tous mes moyens, je me mets à rougir, à chercher mes mots et à transpirer... Je viens d'en faire l'expérience une fois de plus sur mon lieu de travail, face à une petite fille ultra craquante qui est venue spontanément me poser des questions sur mon métier.

Pourtant, je les adore ces petits bouts, je n'ai pas à proprement parler "peur d'eux". C'est juste une réaction épidermique que je suis incapable de contrôler. Moi qui envisage de passer le BAFA, j'aimerais vraiment trouver une solution à ce trouble.

Ils ont tendance à me faire rire. J'aime beaucoup leurs comportements, leurs manières d'appréhender le monde même pour les pires d'entre eux.

C'est le cas avec toutes les classes d'âge cette réaction ?

Ah non, juste les enfants ! (et les hommes qui me plaisent )
Heureusement pour moi sinon ça serait invivable au quotidien

Je vivais exactement la même chose avant. Je perdais tous mes moyens avec les enfants car je ne savais pas du tout les aborder. Comment m'adresser à eux. Puis j'ai décidé d'être au pair et finalement c'est à leur contact que c'est parti. Je me suis même rendu compte qu'il m'était finalement beaucoup plus simple de discuter avec eux qu'avec les adultes.

Je m'accroupis et je joue aux legos.

J'ai beaucoup plus de facilités avec les enfants qu'avec les adultes, généralement le courant passe de suite, et ça étonne toujours mon entourage.

Ce n'est même pas volontaire, la figure des legos est plus allégorique qu'autre chose. En fait, ils viennent vers moi, et je n'ai pas ce mouvement de recul, conscient ou non, que je remarque chez d'autres. Je n'ai pas non plus le réflexe grand-mère gâteau. En fait je suis passif - bienveillant. J'imagine que ça se voit, ça se sent. Et puis c'est parti.

Enfin, jusqu'à un certain âge, ensuite ça peut changer.
J'éprouve une forme de gène dès qu'ils vont vers l'adolescence. Leur spontanéité vacille, ils ne vivent plus dans l'instant, mais avec, déjà, un passé, des désillusions à traîner. L'usure est en route.

Ils se ferment, et je me ferme en miroir.

Moi, c'est la contraire, dès qu'ils deviennent adolescents je me détends. Ce sont déjà des "petits adultes"

Oui, dans un sens ou dans l'autre, je crois que la clé est quelque part là dedans

Pour résumer : en tant que zèbres vous avez un bon contact avec les enfants, au contraire de moi qui suis plus à l'aise avec les adultes...
Plus je parle avec des gens de ce forum, moins je me sens zèbre. C'est troublant

Il ne faut surtout pas résumer à "en tant que zèbres" ou "en tant que pas zèbres".

C'est que du flan ça. : )

Un forum "pour" et "sur" les zèbres c'est du flan aussi ?

Les "zèbres" ne sont pas que zèbres.

Edit : et peut-être que oui, c'est du flan aussi.
(Ceci-dit, c'est bon le flan... surtout en tarte)

Pour en revenir au sujet... je suppose qu'il y a plein de choses qui entrent en compte là-dedans. Le zèbre, c'est un zèbre + une multitude de variables. Je sais pas... l'environnement familial peut-être.

Enfin, je sais par exemple personnellement que si j'ai pu avoir cette aisance avec ces enfants là, alors que j'étais avant ça complètement tétanisée face à eux, j'aurais sûrement pas pu l'avoir dans un autre contexte.
J'aurais pas pu l'avoir face à un groupe d'enfants type classe ou centre aéré. Je l'ai eu parce que le contexte famille et leur fratrie me rappelait la mienne. Je me suis identifiée.

Et si j'ai adoré ensuite communiquer avec eux, j'imagine que c'est parce qu'ils m'ont permis de laisser mon âme d'enfant s'exprimer.
A table on jouait à plein de petits jeux d'imagination (c'est limite si on écrivait pas des romans des fois tellement ça partait loin !), de devinettes etc...
C'est peut-être lié à la zébritude, peut-être pas. C'est peut-être aussi lié aussi au fait qu'étant la dernière d'une grande fratrie, j'ai toujours au yeux de ma famille ce côté "petite enfant", "petite dernière" et que du coup, ça m'a permis de garder mon âme d'enfant. J'sais pas.

Mais bon... en tout cas, c'est vraiment à leur contact que j'ai pu "surpasser" ça. Ce blocage énorme que tu décris.
Ça s'est vraiment pas fait instantanément ! Ça a pris quelques semaines... voire quelques mois, je ne sais plus ! Puis sans même que je m'en aperçoive, un jour, je ne bloquais plus. Ça demande du temps mais c'est pas forcément insurmontable je pense. Il faut juste y aller à tâtons. Et on finit par s'auto-apprivoiser comme on apprivoise une bête sauvage et à s'habituer à cet autre qui nous semblait si étranger.
Voilà, je sais pas si ça peut te rassurer ou t'aider.

Oui, c'est toujours rassurant de lire des témoignages positifs

: )

Heureusement, je suis très à l'aise face aux enfants. J'écris depuis peu des livres pour enfants, donc il vaut mieux.
Beaucoup moins face aux adultes, encore que ça dépend lesquels. Je ressens ça quand je tombe sur quelqu'un que je n'ai pas vu depuis longtemps :

Personnellement je perds tous mes moyens, je me mets à rougir, à chercher mes mots et à transpirer...

Tu écris des livres pour enfants ? C'est un de mes rêves mais je ne sais pas du tout comment m'y prendre pour commencer

Commencer n'est pas le plus compliqué. Inventer des histoires et les écrire, c'est la partie la plus amusante.
En revanche, ensuite, ça se complique.
D'une part, les éditeurs reçoivent tellement de manuscrits qu'ils ne répondent parfois même pas (ça arrive même souvent) ou alors par une lettre-type (Gallimard envoie toujours la même lettre de refus type).
D'autre part, une fois qu'on a signé un contrat d'édition, on gagne peu : 10% pour l'illustrateur et l'auteur environ, souvent 2 à 4% pour l'auteur, le reste pour l'illustrateur. Les 90% restants ? Ils vont principalement aux libraires et aux distributeurs/diffuseurs. En gros, sur un livre vendu 10 euros, 1 euro pour l'auteur + l'illustrateur (ça peut être plus bas si c'est un très gros éditeur. J'ai vu des auteurs gagner 10 centimes par album, mais comme ils font du nombre, ils parviennent à en vivre), 3 euros pour le distributeur/diffuseur qui présente les livres aux libraires, 40% pour les libraires, 20% pour l'éditeur qui paie l'impression, gère les stocks, etc.
Bien sûr, certains petits éditeurs se passent de la distribution, mais dans ce cas-là, pour reprendre la formule de Stoni sur son blog, c'est comme un boulanger qui fabrique du pain sans avoir de boutique pour le vendre : http://stoni1983.over-blog.com/article-le-profil-de-l-editeur-pourri-comment-l-eviter-un-dossier-complet-109465869.html
Ensuite, il y a l'aspect administratif. Il y a beaucoup de sigles qu'on apprend vite à connaître: SOFIA, AGESSA, URSSAF, etc. Un auteur gagne peu, voire très peu, mais il y a quand même les impôts.
Enfin, il y a les dédicaces et les interventions dans les écoles. J'aime bien cet aspect mais c'est compliqué de se faire connaître. Et puis là aussi, il y a de tout : les salons qui paient les auteurs, l'hôtel, les billets de train...et les salons qui lancent des invitations mais laissent tout à la charge des auteurs (autant dire que ce ne sont pas des invitations).

Pour en vivre, il faut vraiment, vraiment, beaucoup de persévérance et avoir beaucoup d'albums à son actif (des séries) ou alors être publié dans une grande maison d'édition, comme Gallimard ou l'école des loisirs, mais même là, j'ai des doutes (beaucoup d'auteurs ont un autre métier à côté).

Ah oui, ça a l'air compliqué !
Mais de toute façon je ne veux pas en vivre ni même être publiée. Je voudrais juste apprendre, m'amuser

Dans ce cas, tu peux participer aux tandems ou aux foires aux tandems sur le net, dans un premier temps.
http://tandem.citrus-jeunesse.fr/

Pour les foires aux tandems, il faut consulter Google : ça se passe sur des blogs. On rencontre des illustrateurs, on crée et si ça aboutit sur un contrat, c'est très bien. Sinon, c'est juste pour le fun et les rencontres d'univers artistiques.