Questions de prof...

Bonsoir à tous.

Je m'étais inscrit sur le forum fin juin/début juillet en plein passage houleux suite à ma (re)découverte en tant que surdoué (j'utilise le mot parce qu'il m'est le plus familier) et des liens que je venais de faire avec un grand nombre d'événements de ma vie, notamment concernant mon parcours scolaire. Je vais beaucoup mieux depuis quelques semaines, on va dire que la colère est passée et que j'ai pu assimiler la façon dont je fonctionne.

Mais une fois n'est pas coutume, je ne viens pas exactement me plaindre ou critiquer le système, mais ce serait plutôt pour vous demander des conseils. En effet, je travaille comme enseignant à l'étranger, dans un collège/lycée anglophone où j'enseigne le français comme LV (en gros, comme l'anglais qu'on avait au collège/lycée).
Quand j'ai réalisé mon propre fonctionnement, j'ai eu d'abord eu un sentiment d'imposture, dans le sens où je disais à des petits de travailler dur, ce qui était aux antipodes de mon système de "travail"...
Puis je me suis demandé si je n'avais pas involontairement brimé des enfants qui auraient pu s'épanouir intellectuellement.
J'ai conscience que la matière que j'enseigne n'a pas le même poids que d'autres, ni le même impact sur leur futur parcours professionnel, mais j'aimerais éviter de frustrer des petits comme certains profs ont pu par moments me couper l'envie d'apprendre...

Bref, j'aimerais des conseils pratiques de votre part : qu'est-ce qui vous donnait l'envie d'apprendre, de suivre en cours ? Qu'est-ce qui vous a rebuté ? Quel comportement du professeur ou quel système d'apprentissage vous a brouillé avec le système éducatif ?

Par ailleurs, si je détecte un(e) éventuel(le) surdoué(e), que dois-je faire ? Dois-je en parler aux parents ? Aux professeurs ? Le système de l'école où je travaille, contrairement au système français public, nous encourage un enseignement différencié (tenir compte des capacités de chaque élève, que ce soit une défaillance dans une matière ou au contraire une avance considérable).
De plus, je travaille dans un tout petit pays (Chypre) et l'ambiance à l'anglo-saxonne de l'école et la géographie font que j'ai beaucoup de contacts extérieurs avec les parents, donc j'aimerais éviter de créer une tempête en cas d'erreur...
Les élèves viennent d'à peu près tous les coins du monde : USA, Russie, Europe de l'est, Moyen-Orient et ont des backgrounds et des situations familiales variés.

Voilà, merci d'avance pour les conseils que vous pourrez me donner à ce sujet, en tant qu'anciens élèves, et peut-être en tant que professeur, s'il y en a d'autres dans le coin.

(Rah, encore un pavé...)

qu'est-ce qui vous donnait l'envie d'apprendre, de suivre en cours ?

Le prof, après l’aspect affectif rentre pour beaucoup de ce côté là!! Et l'erreur à ne pas commaitre c'est faire trop d'affectifs et pas suffisamment d'autorité.

Qu'est-ce qui vous a rebuté ?

Le prof ou le fait de ne plus rien y comprendre

Quel comportement du professeur ou quel système d'apprentissage vous a brouillé avec le système éducatif ?

Aucun un mauvais prof ça passe ça dure rarement plus d'un an...

Par ailleurs, si je détecte un(e) éventuel(le) surdoué(e), que dois-je faire ?

Très attention, vous n’êtes pas un professionnel qui puisse poser un diagnostique!!

Moi ce que je conseil c'est selon les cas qui se présentent :

Si tout va bien je conseil de ne rien faire il l'apprendra et le comprendra par c'est propre moyen au moment où il sera près pour cela

Si jamais rien ne va scolairement ou socialement :

Dois-je en parler aux parents ? Aux professeurs ?

Vous pouvez dire ce que vous pensez mais jamais arriver avec un diagnostique qui n'est pas posé et l'orienter vers un professionnel spécialiser dans ces questions!!

Entre les deux je conseil une approche personnalisée juste fournir des conseils à chaque épreuves émotionnelles qui se présentera sans pour autant en faire part aux parents ou au collègues...

DSieg a écrit:Qu'est-ce qui vous a rebuté ? Quel comportement du professeur ou quel système d'apprentissage vous a brouillé avec le système éducatif ?

1. A plusieurs reprises des enseignants ayant tort sur un sujet alors que j'avais raison, m'ont sanctionné pour cela. Exemples :
- J'ai été accusé d'avoir pompé une dissertation dans un bouquin, parce que je n'étais pas censé avoir telle ou telle idée. J'ai eu 0.
- Une prof d'histoire me donne 0 a une question parce que je réponds à une de ses questions ouvertes par une information qui ne figure pas dans son cours et qu'elle ne connaît pas.
- En sixième, une prof de français prétend que le personnage de bande dessinée Rahan est capable de voler grâce à un pouvoir magique. Je soutiens le contraire. Elle me menace de quelques heures de colle si je continue de la contredire.

2. La méthode globale.
J'aime aller du simple au complexe. En particulier en langues étrangères. Plutôt que de voir l'enseignant me parler en anglais ou en espagnol dès le premier cours, j'aurais préféré qu'il me donne d'abord les outils de base pour parler, à savoir : m'enseigner la phonétique, du vocabulaire et des règles de grammaire.

DSieg a écrit:Par ailleurs, si je détecte un(e) éventuel(le) surdoué(e), que dois-je faire ? Dois-je en parler aux parents ? Aux professeurs ?

Je suis partisan d'en parler à l'enfant, aux parents et aux professeurs.

DSieg a écrit:qu'est-ce qui vous donnait l'envie d'apprendre, de suivre en cours ?

Qu'il réponde à mes préoccupations, mes centres d'intérêt. Il est difficile de faire cela avec des groupes.

Cyril THQI a écrit:- J'ai été accusé d'avoir pompé une dissertation dans un bouquin, parce que je n'étais pas censé avoir telle ou telle idée. J'ai eu 0.
- Une prof d'histoire me donne 0 a une question parce que je réponds à une de ses questions ouvertes par une information qui ne figure pas dans son cours et qu'elle ne connaît pas.
- En sixième, une prof de français prétend que le personnage de bande dessinée Rahan est capable de voler grâce à un pouvoir magique. Je soutiens le contraire. Elle me menace de quelques heures de colle si je continue de la contredire.

Tiens.. j'ai vécu des choses assez similaires.

- Une écriture d'invention en cours de français ne pouvait pas être de moi, je devais forcément m'être fait aidé
- Dans un autre cours de français je récolte un 8/20 à un contrôle sur un livre, je n'avais pas lu ce livre mais l'enseignante disait le contraire
- Je travaille moins d'une heure pour rattraper des lacunes en anglais, je récolte ensuite un 14,5/20 alors que mes notes dans cette matières étaient toujours en-dessous de 10, l'enseignante m'explique qu'un énorme travail à été fait et qu'elle tient à me féliciter. Ajoutons qu'elle disait que mes résultats étaient dus à un problème de compréhension.
- En histoire le prof dit à la classe que pour avoir un 20/20 (comme moi ce jour là) il fallait travailler au moins une dizaine d'heures, alors qu'il m'en a fallu entre 1 et 2 environ.
- En maths l'enseignant me compte faux à un exercice pour avoir utilisé une formule qu'on voyait dans une classe supérieure.
- Un proviseur m'explique que si j'ai une mauvaise moyenne c'est parce-que je suis stupide (en euphémisant), il croit que je m'en rend pas compte et tient à m'orienter sur une filière moins exigeante intellectuellement. Insoutenable de médiocrité quand on sait (et il le savait) que j'étais là 5 ou 6 jours toute l'année.

J'aime aller du simple au complexe. En particulier en langues étrangères. Plutôt que de voir l'enseignant me parler en anglais ou en espagnol dès le premier cours, j'aurais préféré qu'il me donne d'abord les outils de base pour parler, à savoir : m'enseigner la phonétique, du vocabulaire et des règles de grammaire.

C'est aussi ce que j'ai connu.

Ces gens là sont une catastrophe, je vois pas comment l'éducation nationale pourrait être une réussite tant les profs seront ce qu'ils sont.

Merci pour vos remarques, j'en prends note.

J'ai eu la chance d'avoir une excellente prof d'anglais au départ : elle fonctionnait de façon schématique (écoute, traduction, répétition). Mon frère a suivi le même manuel avec une autre prof partisane tu tout anglais (en 6ème oO). Elle ne traduisait rien...
Le problème, c'est qu'il faut à un moment les faire plonger dans la langue, sinon ça devient de l'étude de langue morte... J'ai intensifié l'oral après une première année trop "académique".

Sinon, j'ai oublié de mentionner ça au premier post, mais ma façon de penser étant très différente du commun des gens, j'ai l'impression de perdre mes élèves ou de faire des raccourcis parce que ce qui est pour moi l'évidence, ils ne le perçoivent pas.
Par exemple, en grammaire (partie non négligeable de l'apprentissage du français), les choses s'enchaînent logiquement pour moi, et j'essaie de le leur monter, mais on dirait que je les jette dans un tourbillon...
Si vous avez des conseils pour cela aussi, ça m'aiderait beaucoup.

En tant que prof, nous sommes avant tout des pédagogues ! Notre but est de transmettre des connaissances dans notre matière de formation.

Bien entendu nous tomberons sur des élèves plus vifs que les autres mais cela ne veut absolument pas dire un don...

Et faire travailler dur des élèves n'est pas une insulte et plutôt une bonne chose même si ton fonctionnement se basait sur des facilités, il avait une rigueur ne serait ce que dans la faculté d'aller bien plus loin que les autres et donc de faire plus d'efforts en ne débranchant pas ton cerveau.

Par contre, ton parcours en tant que prof à l'étranger m'intéresse car je voudrais bien partir en lycée français à l'étranger donc MP bienvenu

@ Cyril : tu es un sacré petit "merdeux" à avoir toujours raison ! Je t'aurais exclu définitivement

Moi j'adorais les profs qui, plutôt que nous donner l'information directement, nous apprenait comment aller la chercher.
En gros le prof donne un sujet à développer, assorti de conseils méthodologiques. et sous forme d'exposé ou d'atelier, c'est un des groupes d'enfant qui fait le cours sur ce sujet. Après les autres enfants disent ce qu'ils auraient modifiés. et le prof souligne dans un premier temps ce qui a été puis les erreurs commises dans la langue.
Après selon ce que tu as vu tu peux réadapter tes méthodes de cours théoriques purs, parce que les enfants t'auront montré leur manière de fonctionner, leurs points forts et leurs points faibles.

On fonctionnait comme ça en espagnol, je n'ai jamais autant avancé. Puis l'ambiance était vraiment meilleure, parce qu'au lieu d'une compétition il y avait vraiment une coopération entre les membres du groupe et entre les groupes.

Stimule les par des sujets qui les concernent. De la vie de tous les jours, ceux qu'ils aiment. Politique, musique, (artistes contemporain),société etc. ^^