Ecrire pour ne pas mourir
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Ecrire pour ne pas mourir
Courir pour ne pas choir !
Ses jambes l’entraînent à l’insu d’un esprit qui souhaiterait le voir marquer une pause. Mais il s’est lancé dans une fuite en avant continue. Déconnexion du corps et de l’esprit. Car la peur de s’effondrer si immobile. Car la peur de sombrer dans des abîmes insondables si statufié. Là réside sa malédiction.
Alors il accélère, jour après jour, sur la route d’une vie qu’il n’a pas l’impression d’avoir choisi. Comment pourrait-il en être autrement ? En faisant la guerre, nous recherchons la paix. Paradoxe typiquement humain. Échelle macroscopique se fondant dans celle microscopique. Lui en est la preuve vivante. Il lutte depuis tellement longtemps pour accéder à une forme de paix intérieure. Mais cette meute imaginaire est à ses trousses. Alors il se met à courir, question de survie. L’accélération du mouvement brouillent ses repères et il assiste au défilement de plus en plus rapide de situations qui lui furent un jour si familières. Familiarité se métamorphosant en une étrangeté d’avoir été.
Il se décompose même si, extérieurement, il continue de s’affirmer en tant qu’entité propre. Ceux qu’il appelle « les autres » ne semblent ne s’apercevoir de rien. Pourtant, il s’isole. Mais il est prêt à faire ce sacrifice au nom de la quête d’un bonheur qu’il sait pourtant illusoire. La puissance de l’inertie, dira-t-on.
Il commence désormais à perdre haleine. Son métabolisme mettant en place des œillères biologiques, son champs de vision se rétrécit. Sujet à l’émergence de mirages qui agissent sur lui telle une carotte sur un âne, il augmente la cadence. Il est convaincu qu’il touche au but alors qu’il n’a jamais été aussi loin de son objectif initial. Il est euphorique bien que son cœur soit sur le point de lâcher. Un esprit malade ne porte-t-il pas en lui l’incapacité de discerner le nécessaire du superflu ?
Il se sent acculé à mesure que ses jambes le lâchent. Ses ennemis fondent sur lui et planteront bientôt leurs crocs symboliques dans ses chairs tétanisées. Il trébuche et s’effondre dans un nuage de poussières oniriques. C’est la fin. Il n’arrive plus à se relever malgré l’intensité de ses efforts. Il râle de frustration et de douleur. Sa psyché a repris ses droits sur son corps. Élastique tendu à l’extrême qui finit par retrouver sa forme initiale dans un claquement sec. Alors il se met à prier. Dernier ressort du condamné. Espérant une intervention divine, il n’est plus présent. Ni passé. Il est futur car parvenu à s’extraire de l'instantané et a maintenant accès à un savoir universel. Tant de beauté survolée. Tant de violence stérile.
La meute enragée effectue le bond ultime dans sa direction, gueules grande ouverte. Il parvient, au moment précis de sa mise à mort, à entrouvrir les paupières, tenant à contempler la déchéance finale en face. Mais tout ce qui s’offre à ses yeux pacifiés est un fauteuil roulant. Son fauteuil.
Il s’était assoupi…
Ses jambes l’entraînent à l’insu d’un esprit qui souhaiterait le voir marquer une pause. Mais il s’est lancé dans une fuite en avant continue. Déconnexion du corps et de l’esprit. Car la peur de s’effondrer si immobile. Car la peur de sombrer dans des abîmes insondables si statufié. Là réside sa malédiction.
Alors il accélère, jour après jour, sur la route d’une vie qu’il n’a pas l’impression d’avoir choisi. Comment pourrait-il en être autrement ? En faisant la guerre, nous recherchons la paix. Paradoxe typiquement humain. Échelle macroscopique se fondant dans celle microscopique. Lui en est la preuve vivante. Il lutte depuis tellement longtemps pour accéder à une forme de paix intérieure. Mais cette meute imaginaire est à ses trousses. Alors il se met à courir, question de survie. L’accélération du mouvement brouillent ses repères et il assiste au défilement de plus en plus rapide de situations qui lui furent un jour si familières. Familiarité se métamorphosant en une étrangeté d’avoir été.
Il se décompose même si, extérieurement, il continue de s’affirmer en tant qu’entité propre. Ceux qu’il appelle « les autres » ne semblent ne s’apercevoir de rien. Pourtant, il s’isole. Mais il est prêt à faire ce sacrifice au nom de la quête d’un bonheur qu’il sait pourtant illusoire. La puissance de l’inertie, dira-t-on.
Il commence désormais à perdre haleine. Son métabolisme mettant en place des œillères biologiques, son champs de vision se rétrécit. Sujet à l’émergence de mirages qui agissent sur lui telle une carotte sur un âne, il augmente la cadence. Il est convaincu qu’il touche au but alors qu’il n’a jamais été aussi loin de son objectif initial. Il est euphorique bien que son cœur soit sur le point de lâcher. Un esprit malade ne porte-t-il pas en lui l’incapacité de discerner le nécessaire du superflu ?
Il se sent acculé à mesure que ses jambes le lâchent. Ses ennemis fondent sur lui et planteront bientôt leurs crocs symboliques dans ses chairs tétanisées. Il trébuche et s’effondre dans un nuage de poussières oniriques. C’est la fin. Il n’arrive plus à se relever malgré l’intensité de ses efforts. Il râle de frustration et de douleur. Sa psyché a repris ses droits sur son corps. Élastique tendu à l’extrême qui finit par retrouver sa forme initiale dans un claquement sec. Alors il se met à prier. Dernier ressort du condamné. Espérant une intervention divine, il n’est plus présent. Ni passé. Il est futur car parvenu à s’extraire de l'instantané et a maintenant accès à un savoir universel. Tant de beauté survolée. Tant de violence stérile.
La meute enragée effectue le bond ultime dans sa direction, gueules grande ouverte. Il parvient, au moment précis de sa mise à mort, à entrouvrir les paupières, tenant à contempler la déchéance finale en face. Mais tout ce qui s’offre à ses yeux pacifiés est un fauteuil roulant. Son fauteuil.
Il s’était assoupi…
Dernière édition par Symphoenix le Jeu 10 Déc 2015, 20:19, édité 5 fois
La fille de nulle part...
La fille de nulle part...
Je suis la fille de nulle part. J’erre sans but dans ce monde aux apparences hostiles et qui m’est pourtant si familier. Les rencontres m’ont formée : je suis les autres donc les autres sont moi. Conjuguant et jugulant les flux, j’atteins le nirvana en contemplant. Cela n’empêche, le verbe est mon arme, ma beauté un fardeau. Je comprends tout. Car je suis la fille de nulle part.
Et si vous un jour vous me croisez sur votre chemin, vous m’oublierez aussitôt. Je navigue sur les flots humains tel un spectre incarné malgré lui; vous scrutant sans que vous ne le réalisiez. De mes observations, je sais désormais ce qui vous anime. Vous êtes mus par l’envie d’exister, que vous le reconnaissiez, ou non. Ceux qui perdent cette pulsion de vie ne seront bientôt plus. Débris d’avion dans une montagne. Les atrocités sont bien plus bruyantes que les actions positives. Mais absolument tout retrouve un équilibre dans un système donné. Et ceci est valable pour toutes les dimensions. Je le sais parce que j’ai tangué avant de retrouver la stabilité. Car je suis la fille de nulle part.
A travers ma spiritualité, j’ai fait la connaissance de ce que vous appelez Dieu. Il vous aime tellement. Le sublime de la calligraphie ne vient-il pas de l’enchaînement des pleins et des déliés ? Vous êtes ses pleins. Il est vos déliés. Combinaison intrigante du vivant. Il n’a qu’un seul message : n’ayez pas peur. Oui, l'Amour est à opposer à la peur, pas à la haine. J’ai dû l’apprendre. Car je suis la fille de nulle part.
Et lorsqu’au gré de mes pérégrinations j’entends s’élever des notes de musique, c’est toute mon âme qui s’en trouve transportée. Quel incroyable vecteur de transmission des émotions, quelqu’en soit le style revêtu. Des frissons parcourent mon corps lorsque les choses sont faites avec talent. Thermomètre de la passion partagée aveuglément. Je ne peux que vous inciter à laisser votre empreinte dans ce monde, sous réserve d’être parvenu à évacuer toute manifestation de violence. Mais sachez rester vigilant, la plus grande entreprise du mal est de faire croire qu’il n’existe pas. J’ai fait le choix de rester à vos côtés en tant que guide invisible. Car je suis la fille de nulle part, et d'ailleurs...
Je suis la fille de nulle part. J’erre sans but dans ce monde aux apparences hostiles et qui m’est pourtant si familier. Les rencontres m’ont formée : je suis les autres donc les autres sont moi. Conjuguant et jugulant les flux, j’atteins le nirvana en contemplant. Cela n’empêche, le verbe est mon arme, ma beauté un fardeau. Je comprends tout. Car je suis la fille de nulle part.
Et si vous un jour vous me croisez sur votre chemin, vous m’oublierez aussitôt. Je navigue sur les flots humains tel un spectre incarné malgré lui; vous scrutant sans que vous ne le réalisiez. De mes observations, je sais désormais ce qui vous anime. Vous êtes mus par l’envie d’exister, que vous le reconnaissiez, ou non. Ceux qui perdent cette pulsion de vie ne seront bientôt plus. Débris d’avion dans une montagne. Les atrocités sont bien plus bruyantes que les actions positives. Mais absolument tout retrouve un équilibre dans un système donné. Et ceci est valable pour toutes les dimensions. Je le sais parce que j’ai tangué avant de retrouver la stabilité. Car je suis la fille de nulle part.
A travers ma spiritualité, j’ai fait la connaissance de ce que vous appelez Dieu. Il vous aime tellement. Le sublime de la calligraphie ne vient-il pas de l’enchaînement des pleins et des déliés ? Vous êtes ses pleins. Il est vos déliés. Combinaison intrigante du vivant. Il n’a qu’un seul message : n’ayez pas peur. Oui, l'Amour est à opposer à la peur, pas à la haine. J’ai dû l’apprendre. Car je suis la fille de nulle part.
Et lorsqu’au gré de mes pérégrinations j’entends s’élever des notes de musique, c’est toute mon âme qui s’en trouve transportée. Quel incroyable vecteur de transmission des émotions, quelqu’en soit le style revêtu. Des frissons parcourent mon corps lorsque les choses sont faites avec talent. Thermomètre de la passion partagée aveuglément. Je ne peux que vous inciter à laisser votre empreinte dans ce monde, sous réserve d’être parvenu à évacuer toute manifestation de violence. Mais sachez rester vigilant, la plus grande entreprise du mal est de faire croire qu’il n’existe pas. J’ai fait le choix de rester à vos côtés en tant que guide invisible. Car je suis la fille de nulle part, et d'ailleurs...
Dernière édition par Symphoenix le Sam 02 Avr 2016, 20:26, édité 2 fois
This the beginning
This is the beginning
Et une, et deux, et… Il détache délicatement une à une les pétales de cette marguerite jaune poussin.
Elles virevoltent dans les airs les unes derrière les autres avant de finir leurs courses sur une dalle de marbre rosé. Il lui avait promis qu’il viendrait. Une fois, rien qu’une fois. Trop de sources taries retrouvent leur flot d’antan en ce lieu. Flots de douleur s’écoulant dans leur manteau lacrymale.
Ce rituel, il le tenait de leur grand-mère. Elle leur avait appris qu’on pouvait s’adresser à ceux qu’on aime de cette manière. Peu importe où ils se trouvent. Et c’était lui qui dorénavant le pratiquait. Malgré le fait que sa moitié était à ses pieds, jamais il ne s’était senti si loin de lui. Les souvenirs : armes à double tranchant dont la pointe pénètre le cœur et le scarifie éternellement.
Nyx s’arque boute désormais au-dessus d’eux. Le froid est saisissant. Il ne le sent pas. Il repense à la fin. L’agonie. Et la joie qu’il essayait d’instiller dans l’atmosphère plombante de l’hôpital Jean Bizet, département de cancérologie, chambre B21. Lui était resté jusqu’au bout. Les parents, non. Il avait rempli ce qu’il avait estimé comme étant son devoir de frère. Il ajuste sa capuche alors que le ciel se met à l’imiter. Et puis se décide à s’arracher de l’étreinte psychique.
La vie l’attend, lui.
Et une, et deux, et… Il détache délicatement une à une les pétales de cette marguerite jaune poussin.
Elles virevoltent dans les airs les unes derrière les autres avant de finir leurs courses sur une dalle de marbre rosé. Il lui avait promis qu’il viendrait. Une fois, rien qu’une fois. Trop de sources taries retrouvent leur flot d’antan en ce lieu. Flots de douleur s’écoulant dans leur manteau lacrymale.
Ce rituel, il le tenait de leur grand-mère. Elle leur avait appris qu’on pouvait s’adresser à ceux qu’on aime de cette manière. Peu importe où ils se trouvent. Et c’était lui qui dorénavant le pratiquait. Malgré le fait que sa moitié était à ses pieds, jamais il ne s’était senti si loin de lui. Les souvenirs : armes à double tranchant dont la pointe pénètre le cœur et le scarifie éternellement.
Nyx s’arque boute désormais au-dessus d’eux. Le froid est saisissant. Il ne le sent pas. Il repense à la fin. L’agonie. Et la joie qu’il essayait d’instiller dans l’atmosphère plombante de l’hôpital Jean Bizet, département de cancérologie, chambre B21. Lui était resté jusqu’au bout. Les parents, non. Il avait rempli ce qu’il avait estimé comme étant son devoir de frère. Il ajuste sa capuche alors que le ciel se met à l’imiter. Et puis se décide à s’arracher de l’étreinte psychique.
La vie l’attend, lui.
Dernière édition par Symphoenix le Dim 11 Oct 2015, 02:02, édité 2 fois
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Je trouve ton deuxième texte touchant. Il fait écho en moi.
d'ailleurs...
Elle ne sait pas pourquoi elle revient là. Elle s'était juré de ne pas revenir, et la revoilà devant le marbre, dans un froid saisissant. Comme une rengaine, elle ne peut pas oublier, les sourires, les rires, les câlins, et le choc, l’hôpital, la fin. Elle sent des larmes qui coulent sur ses joues. Elle relève les yeux et voit un jeune homme qui effeuille une marguerite au dessus d'une autre tombe. Les pétales virevoltent doucement, apportant un peu de douceur dans le mordant du froid. Elle est hypnotisée par ce spectacle. Le dernier pétale se pose. Le jeune homme reste un instant immobile avant d'ajuster sa capuche. Puis il part. Elle revient à elle. Tout lui paraît d'un coup si dérisoire. Elle s'accroupit, caresse le marbre à ses pieds. Deux yeux malicieux, figés à jamais, la regardent. Elle éclate en sanglots, ravale ses larmes et se relève. Elle ne doit pas revenir. Non, il ne faut pas. La vie continue pour elle.
d'ailleurs...
Elle ne sait pas pourquoi elle revient là. Elle s'était juré de ne pas revenir, et la revoilà devant le marbre, dans un froid saisissant. Comme une rengaine, elle ne peut pas oublier, les sourires, les rires, les câlins, et le choc, l’hôpital, la fin. Elle sent des larmes qui coulent sur ses joues. Elle relève les yeux et voit un jeune homme qui effeuille une marguerite au dessus d'une autre tombe. Les pétales virevoltent doucement, apportant un peu de douceur dans le mordant du froid. Elle est hypnotisée par ce spectacle. Le dernier pétale se pose. Le jeune homme reste un instant immobile avant d'ajuster sa capuche. Puis il part. Elle revient à elle. Tout lui paraît d'un coup si dérisoire. Elle s'accroupit, caresse le marbre à ses pieds. Deux yeux malicieux, figés à jamais, la regardent. Elle éclate en sanglots, ravale ses larmes et se relève. Elle ne doit pas revenir. Non, il ne faut pas. La vie continue pour elle.
Weigela- Messages : 1011
Date d'inscription : 23/06/2011
Re: Ecrire pour ne pas mourir
@fleurdesel
Je suis très ému de constater qu'une histoire personnelle puisse générer un "cross-over" de cette trempe !
La magie du partage, sans doute...
Au plaisir d'échanger avec toi à l'avenir.
Je suis très ému de constater qu'une histoire personnelle puisse générer un "cross-over" de cette trempe !
La magie du partage, sans doute...
Au plaisir d'échanger avec toi à l'avenir.
Bonheur morphéique
Bonheur morphéique
Cette nuit-là, il rêva encore d’elle... Tel un mécanisme de survie, le sommeil était devenu pour lui un refuge. Il s’y sentait bien, détendu et en paix. Tous ces sentiments que son statut lui interdisait d’apprécier pendant ses phases d’éveil.
Il arrêterait de dormir si jamais elle se décidait à rester cachée au-delà de son inconscient. Il passerait certainement aux pilules anarcogènes. C’était aussi pour tous ces esclaves modernes, dont les « employeurs » avaient tiré un trait sur les règles de la Nature, qu’il luttait.
Elle était là. Elle se tenait debout sur une plage inexplorée d’un lieu pareillement inconnu. Le sable était ocre et le ciel, violet, se réverbérait sur une mer qui se laissait docilement teinter. La lumière émise par ce soleil paraissait étrangement tamisée. De lentes et légères vaguelettes s’écrasaient fébrilement sur ses chevilles. Ses cheveux roux se balançaient dans le vent à la manière de petites flammèches qui auraient cherchées désespérément de l’oxygène pour survivre. Sa peau, claire, épousait délicatement ses chairs. La couleur de ses yeux résultait d’une combinaison sublime de bleu cendre et de vert émeraude. Incroyablement vifs, ils étaient comme deux grands livres ouverts sur sa vie.
Tout passe par le regard.
Son nez, discret, lui servait uniquement à faire une très légère grimace quand elle sentait qu’était venu le temps de leur séparation quotidienne. C’était en quelque sorte sa façon à elle de lui dire : « A demain, j'espère ».
Etait-ce un ange ? Si oui, pourquoi l’avoir choisi, lui ? Si non, qu’était-ce alors ? Ces questions, ils n’y pensaient que lorsque la brume onirique se dissipait.
Elle ne parlait pas. Aucun son n’était jamais sorti de sa bouche. Cela aurait été superflu. Ils se comprenaient et les mots auraient été un obstacle à leur entente.
Toujours le même rituel, elle lui prenait la main et ils se promenaient sur cette immense étendue sableuse pendant de longs instants bénis. Ils en appréciaient chaque moment car ils savaient tous deux que cela pouvait être les derniers. C’était l’incertain qui lui plaisait… qui leur plaisait. Cette femme lui permettait de survivre et sans lui, elle ne serait plus. Ils étaient en symbiose parfaite. Ce qui les liait était la manifestation de ce qu’était l’Amour dans sa forme la plus singulière.
La première fois qu'elle lui était apparue, il avait réalisé deux choses primordiales : notre capacité au bonheur était à aller chercher en nous-mêmes et cette société, et surtout certains de ses acteurs, nous en barrait la route.
Il cherchait un but à sa vie, il le trouva cette nuit-là.
Cette nuit-là, il rêva encore d’elle... Tel un mécanisme de survie, le sommeil était devenu pour lui un refuge. Il s’y sentait bien, détendu et en paix. Tous ces sentiments que son statut lui interdisait d’apprécier pendant ses phases d’éveil.
Il arrêterait de dormir si jamais elle se décidait à rester cachée au-delà de son inconscient. Il passerait certainement aux pilules anarcogènes. C’était aussi pour tous ces esclaves modernes, dont les « employeurs » avaient tiré un trait sur les règles de la Nature, qu’il luttait.
Elle était là. Elle se tenait debout sur une plage inexplorée d’un lieu pareillement inconnu. Le sable était ocre et le ciel, violet, se réverbérait sur une mer qui se laissait docilement teinter. La lumière émise par ce soleil paraissait étrangement tamisée. De lentes et légères vaguelettes s’écrasaient fébrilement sur ses chevilles. Ses cheveux roux se balançaient dans le vent à la manière de petites flammèches qui auraient cherchées désespérément de l’oxygène pour survivre. Sa peau, claire, épousait délicatement ses chairs. La couleur de ses yeux résultait d’une combinaison sublime de bleu cendre et de vert émeraude. Incroyablement vifs, ils étaient comme deux grands livres ouverts sur sa vie.
Tout passe par le regard.
Son nez, discret, lui servait uniquement à faire une très légère grimace quand elle sentait qu’était venu le temps de leur séparation quotidienne. C’était en quelque sorte sa façon à elle de lui dire : « A demain, j'espère ».
Etait-ce un ange ? Si oui, pourquoi l’avoir choisi, lui ? Si non, qu’était-ce alors ? Ces questions, ils n’y pensaient que lorsque la brume onirique se dissipait.
Elle ne parlait pas. Aucun son n’était jamais sorti de sa bouche. Cela aurait été superflu. Ils se comprenaient et les mots auraient été un obstacle à leur entente.
Toujours le même rituel, elle lui prenait la main et ils se promenaient sur cette immense étendue sableuse pendant de longs instants bénis. Ils en appréciaient chaque moment car ils savaient tous deux que cela pouvait être les derniers. C’était l’incertain qui lui plaisait… qui leur plaisait. Cette femme lui permettait de survivre et sans lui, elle ne serait plus. Ils étaient en symbiose parfaite. Ce qui les liait était la manifestation de ce qu’était l’Amour dans sa forme la plus singulière.
La première fois qu'elle lui était apparue, il avait réalisé deux choses primordiales : notre capacité au bonheur était à aller chercher en nous-mêmes et cette société, et surtout certains de ses acteurs, nous en barrait la route.
Il cherchait un but à sa vie, il le trouva cette nuit-là.
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Louvoiement
Une détonation résonne dans le lointain.
La bête s’écroule, agonisante, ne pouvant plus fuir. Bien qu’agitant vivement ses pattes arrières, elle est allongée sur le flanc. Elle gît dans une flaque de ce qui transporta jadis les molécules d’oxygène à ses différents organes. Elle, reine de la Nature, succombait à un vulgaire ovule métallique.
Elle les entend désormais se rapprocher en hurlant : On l’a eu ! On l’a eu ! Bientôt ils sauront. Ils sauront qui elle est en réalité.
On lui avait maintes et maintes fois raconté qu’elle avait été recueillie bébé par des villageois alors qu’elle gisait grelottante dans la neige épaisse d’un rigoureux mois de février alpin. Sa mère d’adoption fut tout naturellement Madame le maire : femme remarquable n’ayant jamais pu avoir d’enfant, ni de mari; le pouvoir féminin effrayant les hommes de la région.
D’instinct, cette femme sut qui elle était. Elle lui apprit à contrôler ses pulsions, calmer sa faim et étancher sa soif durant les 20 premières années de sa vie.
Mais son décès la dévasta. Ce fut à ce moment précis de sa courte existence qu’elle cessa de résister et se décida à embrasser sa vraie nature. Les courses sans fin dans la forêt adjacente, la traque des proies de plus en plus imposantes, le sentiment d’invincibilité : tout n’était que ravissement de chaque instant. Cela ne dura qu’un temps. Bientôt, ses frères lui apparurent comme des mets de choix. Elle perdait pied et se mit à mordre les mains qui l’avait nourri. Mais elle parvenait toujours à cacher ses métamorphoses, à tromper son monde.
Elle n’avait jamais su de qui elle avait hérité ce pouvoir. Ni même si d’autres étaient comme elle. Sa beauté sauvage la rendait, aux yeux de tous, insoupçonnable du moindre mal et elle savait en jouer. Ses yeux, jaunes, atypiques, désarçonnaient quiconque essayait de l’interroger sur les « disparitions ». Elle se considérait comme exceptionnelle, capable de décider de qui allait vivre et de qui allait périr sous ses griffes. Mégalomanie typiquement humaine mêlée à la toute puissance naturelle et… animale.
Gisant nue, femme et exsangue, elle accepte son sort. Car elle sait désormais que quiconque se nourrit du diabolique pouvoir de destruction d'autrui finit toujours par le payer, d’une manière ou d’une autre. Elle était louve, là voilà morte.
Une détonation résonne dans le lointain.
La bête s’écroule, agonisante, ne pouvant plus fuir. Bien qu’agitant vivement ses pattes arrières, elle est allongée sur le flanc. Elle gît dans une flaque de ce qui transporta jadis les molécules d’oxygène à ses différents organes. Elle, reine de la Nature, succombait à un vulgaire ovule métallique.
Elle les entend désormais se rapprocher en hurlant : On l’a eu ! On l’a eu ! Bientôt ils sauront. Ils sauront qui elle est en réalité.
On lui avait maintes et maintes fois raconté qu’elle avait été recueillie bébé par des villageois alors qu’elle gisait grelottante dans la neige épaisse d’un rigoureux mois de février alpin. Sa mère d’adoption fut tout naturellement Madame le maire : femme remarquable n’ayant jamais pu avoir d’enfant, ni de mari; le pouvoir féminin effrayant les hommes de la région.
D’instinct, cette femme sut qui elle était. Elle lui apprit à contrôler ses pulsions, calmer sa faim et étancher sa soif durant les 20 premières années de sa vie.
Mais son décès la dévasta. Ce fut à ce moment précis de sa courte existence qu’elle cessa de résister et se décida à embrasser sa vraie nature. Les courses sans fin dans la forêt adjacente, la traque des proies de plus en plus imposantes, le sentiment d’invincibilité : tout n’était que ravissement de chaque instant. Cela ne dura qu’un temps. Bientôt, ses frères lui apparurent comme des mets de choix. Elle perdait pied et se mit à mordre les mains qui l’avait nourri. Mais elle parvenait toujours à cacher ses métamorphoses, à tromper son monde.
Elle n’avait jamais su de qui elle avait hérité ce pouvoir. Ni même si d’autres étaient comme elle. Sa beauté sauvage la rendait, aux yeux de tous, insoupçonnable du moindre mal et elle savait en jouer. Ses yeux, jaunes, atypiques, désarçonnaient quiconque essayait de l’interroger sur les « disparitions ». Elle se considérait comme exceptionnelle, capable de décider de qui allait vivre et de qui allait périr sous ses griffes. Mégalomanie typiquement humaine mêlée à la toute puissance naturelle et… animale.
Gisant nue, femme et exsangue, elle accepte son sort. Car elle sait désormais que quiconque se nourrit du diabolique pouvoir de destruction d'autrui finit toujours par le payer, d’une manière ou d’une autre. Elle était louve, là voilà morte.
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Éloge d’un manichéisme primaire
Une ondulation parcourt la société. Ondulation de la peur. Ondulation de la haine.
Je suis le bien. Je t’emmerde. Tu es un incapable. Incapable de prendre position. Incapable de lutter.
Je suis le mal. Je te remercie de ta transigeance. Merci de peser le pour et le contre. Je me nourris de tes doutes.
Revenir à une lutte du bien contre le mal et en finir avec les tergiversations molles est devenu primordial. Éloge d’un manichéisme primaire. Il faut savoir faire la guerre lorsque celle-ci s’avère nécessaire. Et le combat d’aujourd’hui s’effectue sur le terrain des idées. En effet, celles que l’on nous présente, et qui semblent si appétissantes car pré-mâchées (autrement appelées "pensées McDo"), ne font que mettre le sens critique en péril !
Cesser de penser le monde, c’est capituler.
Alors voici une mise en garde : l’obscurantisme menace aujourd’hui de s’abattre sur nos âmes désenchantées car l’espoir n’est plus. Nous sommes tous en quête d’un leader qui saurait ré-insuffler cet élément vital à nos coeurs malades. Malades de douleurs égo-centrées et qui nous ont fait oublier que nous appartenons à un Tout. Et dans cette noble quête, nous sommes sur le point d’effectuer un bond en arrière majeur en renonçant aux valeurs qui ont fait notre Grandeur en remettant notre sort entre les mains d’individus qui ne recherchent que l’accession au Pouvoir pour ce qu’Il représente et non pour ce qu’Il permet d’effectuer, de bâtir, d’ériger.
Est-on réellement prêts à se fracasser le crâne contre le rempart de la bêtise car étant en totale déconnexion d’un monde en mouvement ? Sommes-nous arrivés au point où tout ce en quoi nous avons cru ne fait plus sens ? Pour beaucoup cela semble être le cas parce que nous sommes une société désorientée et fragilisée dans sa fabrique même, lasse des mensonges institutionnalisés et du carriérisme érigé au rang de vertu.
Mais ces pensées McDo ne font que remplir sans nourrir, ne font qu’attiser plutôt que d’apaiser et ne servent qu’un but : celui de permettre la mise en avant, étape par étape, d’une idéologie qui, pour l’instant, avance encore masquée : organiser une hiérarchisation de l’appartenance à la Nation France. Cela revient à mettre en action le vieux précepte qui veut qu’il faille diviser pour mieux régner. Nier l’entièreté d’un individu dans ce qui le compose, soit la conjugaison subtile du choix de sa religion (ou de son athéisme), de son orientation sexuelle, de son genre, de ses choix politiques etc, revient à renier une part de ce qui fonde notre Humanité. C’est cela la liberté, et c’est cela qui est menacé aujourd’hui même.
La médiocrité de nos dirigeants politiques est patente et il faudra une source d’énergie phénoménale pour enrayer une mécanique de conviction mortifère qui a désormais trouvé sa vitesse de croisière. Mais la tâche n’est pas impossible. D’ailleurs, est-ce français ?
A vos cerveaux !
Une ondulation parcourt la société. Ondulation de la peur. Ondulation de la haine.
Je suis le bien. Je t’emmerde. Tu es un incapable. Incapable de prendre position. Incapable de lutter.
Je suis le mal. Je te remercie de ta transigeance. Merci de peser le pour et le contre. Je me nourris de tes doutes.
Revenir à une lutte du bien contre le mal et en finir avec les tergiversations molles est devenu primordial. Éloge d’un manichéisme primaire. Il faut savoir faire la guerre lorsque celle-ci s’avère nécessaire. Et le combat d’aujourd’hui s’effectue sur le terrain des idées. En effet, celles que l’on nous présente, et qui semblent si appétissantes car pré-mâchées (autrement appelées "pensées McDo"), ne font que mettre le sens critique en péril !
Cesser de penser le monde, c’est capituler.
Alors voici une mise en garde : l’obscurantisme menace aujourd’hui de s’abattre sur nos âmes désenchantées car l’espoir n’est plus. Nous sommes tous en quête d’un leader qui saurait ré-insuffler cet élément vital à nos coeurs malades. Malades de douleurs égo-centrées et qui nous ont fait oublier que nous appartenons à un Tout. Et dans cette noble quête, nous sommes sur le point d’effectuer un bond en arrière majeur en renonçant aux valeurs qui ont fait notre Grandeur en remettant notre sort entre les mains d’individus qui ne recherchent que l’accession au Pouvoir pour ce qu’Il représente et non pour ce qu’Il permet d’effectuer, de bâtir, d’ériger.
Est-on réellement prêts à se fracasser le crâne contre le rempart de la bêtise car étant en totale déconnexion d’un monde en mouvement ? Sommes-nous arrivés au point où tout ce en quoi nous avons cru ne fait plus sens ? Pour beaucoup cela semble être le cas parce que nous sommes une société désorientée et fragilisée dans sa fabrique même, lasse des mensonges institutionnalisés et du carriérisme érigé au rang de vertu.
Mais ces pensées McDo ne font que remplir sans nourrir, ne font qu’attiser plutôt que d’apaiser et ne servent qu’un but : celui de permettre la mise en avant, étape par étape, d’une idéologie qui, pour l’instant, avance encore masquée : organiser une hiérarchisation de l’appartenance à la Nation France. Cela revient à mettre en action le vieux précepte qui veut qu’il faille diviser pour mieux régner. Nier l’entièreté d’un individu dans ce qui le compose, soit la conjugaison subtile du choix de sa religion (ou de son athéisme), de son orientation sexuelle, de son genre, de ses choix politiques etc, revient à renier une part de ce qui fonde notre Humanité. C’est cela la liberté, et c’est cela qui est menacé aujourd’hui même.
La médiocrité de nos dirigeants politiques est patente et il faudra une source d’énergie phénoménale pour enrayer une mécanique de conviction mortifère qui a désormais trouvé sa vitesse de croisière. Mais la tâche n’est pas impossible. D’ailleurs, est-ce français ?
A vos cerveaux !
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Re-Naissance
Sur la route de la Vie, j’ai trébuché.
A perte de vue, s’étend mon bûcher.
Je cohabitais avec elle. Elle me possédait bien que j’en sois le créateur. Or la bête a fini par triompher de ma volonté propre. Dans les méandres de l'insanité, elle me servit de guide mais désormais abandonné, je me retrouve à errer seul dans le labyrinthe sans fin de l’introspection. Sidération mortifère. Oui, je suis descendu dans les enfers de la folie avant de remonter en direction d’une lumière… céleste ! Mais cette ascension ne me fut permise que par l’intervention du Grand Responsable. Aujourd’hui, je suis déchu. Les portes se referment les unes derrière les autres ne me laissant comme autre choix que d’inventer une réalité alternative. Ne sommes-nous pas tous les auteurs de nos paradigmes ?
Mais c’était sans compter sur l’instinct de survie niché au sein de chaque individu. Car juger un homme sur ses erreurs passées n’est pas l’appréhender dans ce qui le motive au plus profond de lui-même. Il est plus complexe que cela. Infiniment plus complexe. Un moyen d’en saisir la Nature est de s’intéresser à ce qui le fait rêver.
Un papillon vient se poser sur ma main alors que je marche lentement dans ce champ de blé doré par un soleil qui n’a pas failli à sa mission de tout l’été. Le lépidoptère semble être à sa place, en ornement.
Ma demeure se profile à l’horizon. Je suis un bâtisseur. Je l’ai toujours su mais n’avait jamais réussi à le matérialiser. C’est dans ma retraite, au caractère monastique, que mes semblables l’ont découvert. Le bruit assourdissant de l’absence. Le caractère infini du zéro. Quelle différence y a-t-il entre un zéro et cet infini si ce n’est une rotation en sens inverse de ses parties supérieures et inférieures ? Transmutation des formes.
Ma famille m’attend pour dîner. Oui, je suis devenu responsable de la vie d’autres. Moi qui ne me voyait, il y a encore quelques années, que comme un puits asséché à la profondeur insondable, la Vie a fini par en jaillir dans un bouquet aux milliers de senteurs.
Quand je repense aux prémices, au moment initiateur, j’en chancèle toujours intérieurement. Il s’agissait de ma rencontre avec cette femme, excentrique, dans cette rame de métro d’une ville tentaculaire, impersonnelle et froide. Elle tenait une poignée de porte chromée entre ses mains. Situation surréaliste. Alors les questions… Je compris tardivement que cet outil lui avait servi à ouvrir celle de mon coeur.
Mais les ombres rôdent toujours autour du foyer la nuit venue. Elles surgissent du néant et tentent d’étreindre quiconque les approche de trop près. Voilà pourquoi il est crucial de se fixer des règles et de ne pas les enfreindre. La première d’entre elles, la plus importante, est de ne jamais se couper de la chaleur lumineuse dont les Autres sont porteurs. Question d’auto-conservation, car les blessures de l’âme ont besoin de soins particuliers que peu de personnes parviennent à embrasser.
Sur la route de la Vie, j’ai trébuché.
A perte de vue, s’étend mon duché.
Sur la route de la Vie, j’ai trébuché.
A perte de vue, s’étend mon bûcher.
Je cohabitais avec elle. Elle me possédait bien que j’en sois le créateur. Or la bête a fini par triompher de ma volonté propre. Dans les méandres de l'insanité, elle me servit de guide mais désormais abandonné, je me retrouve à errer seul dans le labyrinthe sans fin de l’introspection. Sidération mortifère. Oui, je suis descendu dans les enfers de la folie avant de remonter en direction d’une lumière… céleste ! Mais cette ascension ne me fut permise que par l’intervention du Grand Responsable. Aujourd’hui, je suis déchu. Les portes se referment les unes derrière les autres ne me laissant comme autre choix que d’inventer une réalité alternative. Ne sommes-nous pas tous les auteurs de nos paradigmes ?
Mais c’était sans compter sur l’instinct de survie niché au sein de chaque individu. Car juger un homme sur ses erreurs passées n’est pas l’appréhender dans ce qui le motive au plus profond de lui-même. Il est plus complexe que cela. Infiniment plus complexe. Un moyen d’en saisir la Nature est de s’intéresser à ce qui le fait rêver.
Un papillon vient se poser sur ma main alors que je marche lentement dans ce champ de blé doré par un soleil qui n’a pas failli à sa mission de tout l’été. Le lépidoptère semble être à sa place, en ornement.
Ma demeure se profile à l’horizon. Je suis un bâtisseur. Je l’ai toujours su mais n’avait jamais réussi à le matérialiser. C’est dans ma retraite, au caractère monastique, que mes semblables l’ont découvert. Le bruit assourdissant de l’absence. Le caractère infini du zéro. Quelle différence y a-t-il entre un zéro et cet infini si ce n’est une rotation en sens inverse de ses parties supérieures et inférieures ? Transmutation des formes.
Ma famille m’attend pour dîner. Oui, je suis devenu responsable de la vie d’autres. Moi qui ne me voyait, il y a encore quelques années, que comme un puits asséché à la profondeur insondable, la Vie a fini par en jaillir dans un bouquet aux milliers de senteurs.
Quand je repense aux prémices, au moment initiateur, j’en chancèle toujours intérieurement. Il s’agissait de ma rencontre avec cette femme, excentrique, dans cette rame de métro d’une ville tentaculaire, impersonnelle et froide. Elle tenait une poignée de porte chromée entre ses mains. Situation surréaliste. Alors les questions… Je compris tardivement que cet outil lui avait servi à ouvrir celle de mon coeur.
Mais les ombres rôdent toujours autour du foyer la nuit venue. Elles surgissent du néant et tentent d’étreindre quiconque les approche de trop près. Voilà pourquoi il est crucial de se fixer des règles et de ne pas les enfreindre. La première d’entre elles, la plus importante, est de ne jamais se couper de la chaleur lumineuse dont les Autres sont porteurs. Question d’auto-conservation, car les blessures de l’âme ont besoin de soins particuliers que peu de personnes parviennent à embrasser.
Sur la route de la Vie, j’ai trébuché.
A perte de vue, s’étend mon duché.
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Moins que zéro
[ Ne jugez pas l’individu présenté ci-dessous : il n'est qu'un pur produit de notre société occidentale périclitante. S’il y a une critique à émettre, elle est à diriger contre le monde qui lui a permis de se développer en phagocytant les pulsions vitales d’autres. On ne combat généralement pas une maladie en en soignant les symptômes mais en adressant la cause sous-jacente de celle-ci. ]
Sa matière cérébrale est constamment soumise à des décharges intenses de dopamine et de sérotonine. Il se sent bien. Tout-puissant. Il est drogué à la vie. A sa vie. Confort financier. Confort sentimental. Rien ne semble pouvoir l’atteindre. Rien ne saurait lui résister. Il sait qu’il fait partie de l’élite. Les fameux 1%. Alors il savoure sa réussite. Il méprise quiconque lui est socialement parlant inférieur. Ils n’ont qu’à faire ce que lui a fait : naître nanti. N’être qu’anéanti… par l’échec. Car il est une machine à engranger les succès. Bientôt il sera plus riche que son père. Accomplissement personnel. Il roule à vive allure sur cette ville qui est devenue son terrain de jeu. Il en possède les clés. Victoire politique récente. Les autres sont pour lui comme des pions qu’il déplace sur l’échiquier de son ambition.
Il croit aimer mais ce qu’il apprécie, c’est avoir l’impression d’aimer. Secrètement, il rêve d’être humain. Mais qu’en fait-il, des êtres humains ? Il les manipule. C’est ainsi qu’il s’affirme : en gangrenant un peu plus chaque jour l’environnement dans lequel il évolue. Il prospère sur la misère d’autrui. Il est comme une tumeur. Une tumeur de l’Humanité. Une négation de ce qui fonde les règles du vivre-ensemble. Alors il se conditionne. Se rassure en développant ce qu’il croit être de la philanthropie. L’argent ne saurait acheter une conscience. Il n’en offre que l’illusion… fade ! Car il lui manque quelque chose qu’il n’aura jamais : les qualités du coeur. Cela le hante secrètement la nuit lorsque surgissent les fantômes d’une vie stérile. Il a bien tenté une psychanalyse mais cela n’a abouti qu’à renforcer un narcissisme bien singulier; la pluralité étant inaccessible à celui dont la douleur est ego-centrée.
Tout obéit à un mouvement de balancier : plus vous allez loin dans un sens, plus vous irez explorer le sens inverse. En résumé, plus l’ascension est rapide, plus la chute est rude ! C’est ainsi qu’il porte en lui les graines de son propre anéantissement. Elles ne tarderont pas à germer et donneront naissance à une explosion de couleurs sublimées et de senteurs magnifiées. Irrémédiable floraison car l’aridité du terrain sur lequel pousse un végétal forge sa résistance.
Oui, la vacuité de son mode de vie va enfin lui être révélée. Qu’en fera-t-il ? Cela lui appartient…
[ Ne jugez pas l’individu présenté ci-dessous : il n'est qu'un pur produit de notre société occidentale périclitante. S’il y a une critique à émettre, elle est à diriger contre le monde qui lui a permis de se développer en phagocytant les pulsions vitales d’autres. On ne combat généralement pas une maladie en en soignant les symptômes mais en adressant la cause sous-jacente de celle-ci. ]
Sa matière cérébrale est constamment soumise à des décharges intenses de dopamine et de sérotonine. Il se sent bien. Tout-puissant. Il est drogué à la vie. A sa vie. Confort financier. Confort sentimental. Rien ne semble pouvoir l’atteindre. Rien ne saurait lui résister. Il sait qu’il fait partie de l’élite. Les fameux 1%. Alors il savoure sa réussite. Il méprise quiconque lui est socialement parlant inférieur. Ils n’ont qu’à faire ce que lui a fait : naître nanti. N’être qu’anéanti… par l’échec. Car il est une machine à engranger les succès. Bientôt il sera plus riche que son père. Accomplissement personnel. Il roule à vive allure sur cette ville qui est devenue son terrain de jeu. Il en possède les clés. Victoire politique récente. Les autres sont pour lui comme des pions qu’il déplace sur l’échiquier de son ambition.
Il croit aimer mais ce qu’il apprécie, c’est avoir l’impression d’aimer. Secrètement, il rêve d’être humain. Mais qu’en fait-il, des êtres humains ? Il les manipule. C’est ainsi qu’il s’affirme : en gangrenant un peu plus chaque jour l’environnement dans lequel il évolue. Il prospère sur la misère d’autrui. Il est comme une tumeur. Une tumeur de l’Humanité. Une négation de ce qui fonde les règles du vivre-ensemble. Alors il se conditionne. Se rassure en développant ce qu’il croit être de la philanthropie. L’argent ne saurait acheter une conscience. Il n’en offre que l’illusion… fade ! Car il lui manque quelque chose qu’il n’aura jamais : les qualités du coeur. Cela le hante secrètement la nuit lorsque surgissent les fantômes d’une vie stérile. Il a bien tenté une psychanalyse mais cela n’a abouti qu’à renforcer un narcissisme bien singulier; la pluralité étant inaccessible à celui dont la douleur est ego-centrée.
Tout obéit à un mouvement de balancier : plus vous allez loin dans un sens, plus vous irez explorer le sens inverse. En résumé, plus l’ascension est rapide, plus la chute est rude ! C’est ainsi qu’il porte en lui les graines de son propre anéantissement. Elles ne tarderont pas à germer et donneront naissance à une explosion de couleurs sublimées et de senteurs magnifiées. Irrémédiable floraison car l’aridité du terrain sur lequel pousse un végétal forge sa résistance.
Oui, la vacuité de son mode de vie va enfin lui être révélée. Qu’en fera-t-il ? Cela lui appartient…
Et tu étais car je suis. Et nous fûmes car tu seras.
Et tu étais car je suis. Et nous fûmes car tu seras.
Des filets d’eau serpentaient sur les vitres tels des affluents miniatures. On regardait silencieusement à travers la fenêtre la pluie battre les carreaux de son rythme irrégulier, mais certain.
A ce moment précis, on croyait savoir ce qu’était l’amour. La vie était comme suspendue. Ta tête, reposant sur mon ventre, s’élevait au rythme de ma respiration. Nous étions juste bien. L’impression d’être en adéquation avec le temps, le lieu et… l’être cher. D’être sur les rails de sa propre destinée. D’enfin avancer alors qu’immobiles. Paradoxe étrange mais familier aux périodes d’illumination.
Le temps semblait s’étirer alors que l’on revivait intérieurement notre journée, notre soirée, notre nuit. Tout cela apparaîtrait certainement dans quelques années comme la plus belle des périodes. Quelle injustice de pouvoir tremper ses lèvres dans la pure extase avant de nous la voir retirer aussitôt…
Et tu étais car je suis. Et nous fûmes car tu seras. Déclaration informulée. Le silence recèle en lui une puissance acoustique infinie. Alors on l’écoute. Espérant de la mélodie du vide qu’elle ne nous quitte plus. Alors on l’écoute, encore…
Des filets d’eau serpentaient sur les vitres tels des affluents miniatures. On regardait silencieusement à travers la fenêtre la pluie battre les carreaux de son rythme irrégulier, mais certain.
A ce moment précis, on croyait savoir ce qu’était l’amour. La vie était comme suspendue. Ta tête, reposant sur mon ventre, s’élevait au rythme de ma respiration. Nous étions juste bien. L’impression d’être en adéquation avec le temps, le lieu et… l’être cher. D’être sur les rails de sa propre destinée. D’enfin avancer alors qu’immobiles. Paradoxe étrange mais familier aux périodes d’illumination.
Le temps semblait s’étirer alors que l’on revivait intérieurement notre journée, notre soirée, notre nuit. Tout cela apparaîtrait certainement dans quelques années comme la plus belle des périodes. Quelle injustice de pouvoir tremper ses lèvres dans la pure extase avant de nous la voir retirer aussitôt…
Et tu étais car je suis. Et nous fûmes car tu seras. Déclaration informulée. Le silence recèle en lui une puissance acoustique infinie. Alors on l’écoute. Espérant de la mélodie du vide qu’elle ne nous quitte plus. Alors on l’écoute, encore…
Dernière édition par Symphoenix le Dim 03 Avr 2016, 00:15, édité 1 fois
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Bonjour et merci de partager ces textes.
Je m'identifie moi aussi à "La fille de nulle part". encore une histoire perso d'âmes blessées qui ne veulent pas encore mourir, enfin... pas tout à fait. Pas encore...
"Il voulait savourer encore durant une heure l'angoisse du hasard". Julien Gracq (je cite de mémoire).
Et puisque ma vie n'est rien, alors je la veux toute... (oui, ça c'est du Carla Bruni). ;-)
Je m'identifie moi aussi à "La fille de nulle part". encore une histoire perso d'âmes blessées qui ne veulent pas encore mourir, enfin... pas tout à fait. Pas encore...
"Il voulait savourer encore durant une heure l'angoisse du hasard". Julien Gracq (je cite de mémoire).
Et puisque ma vie n'est rien, alors je la veux toute... (oui, ça c'est du Carla Bruni). ;-)
Invité- Invité
Re: Ecrire pour ne pas mourir
@Beautymist
Merci !
En guise de réponse de globale : "La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie..." (oui, ça c'est du Alain Souchon). ;-)
Merci !
En guise de réponse de globale : "La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie..." (oui, ça c'est du Alain Souchon). ;-)
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Symphoenix a écrit:@Beautymist
Merci !
En guise de réponse de globale : "La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie..." (oui, ça c'est du Alain Souchon). ;-)
Il vaut combien le "Alain Souchon pour les nuls" chez Joseph Gibert, déjà ?
Merci j'ai bien ri... et c'est déjà beaucoup vu l'ambiance du moment...
Invité- Invité
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Incubus
Ma nouvelle "Incubus" a été retenue par Short Edition pour participer au concours d'été.
http://short-edition.com/oeuvre/nouvelles/incubus
N'hésitez pas à voter si vous aimez !
Ma nouvelle "Incubus" a été retenue par Short Edition pour participer au concours d'été.
http://short-edition.com/oeuvre/nouvelles/incubus
N'hésitez pas à voter si vous aimez !
Re: Ecrire pour ne pas mourir
hum, ce n'est pas une nouvelle, mais un premier chapitre tu comptes écrire une suite ? parce que perso ça me donne envie de lire ce qui vient après...
Weigela- Messages : 1011
Date d'inscription : 23/06/2011
Ex nihilo
Ex nihilo
Il surfe sur un océan de destinées où chaque vague représente un futur possible. Tribulations fantasques d’un surfeur déjanté qui chuta plus d’une fois mais qui sut toujours remonter sur sa planche. Quel est l’avenir qui ne s’est jamais présenté à lui ? Il ne saurait le dire. Tout ce qu’il sait c’est que ses yeux sont faits pour contempler, ses poumons pour hurler, ses mains pour façonner et ses pieds pour courir. Si nul n’est prophète en son pays, lui est apatride. Il guide et se faisant, se trouve guidé. Il aime et se faisant, se trouve aimé. Il est l’alpha sans omega. Alors il vit car, comme il aime à le répéter, c’est la seule chose qu’il sache faire. Et cette pulsion irradie sur ceux qui l’entourent.
Ils sont de plus en plus nombreux à le suivre. Bientôt, ils formeront une nation. Révolution silencieuse en mouvement. Le labeur d’une fourmilière ne trouble pas l’oreille humaine. Vivez dans une cage dorée et vous vous déconnecterez peu à peu de vos semblables. Vivez les orteils dans la poussière, les doigts tendus vers le ciel et vous entrerez en contact avec vos frères. Bien qu’il eut mille vies, aucune ne l’a satisfait. Bien qu’il eut fortune et gloire, rien ne le combla. Il ne commença véritablement à entendre que lorsqu’il se tut. Etre parasité par sa propre voix, qu’elle soit audible ou intérieure, voilà ce qui entrave.
A mesure qu’il écoutait les doléances de ses compagnons de route, il édicta des principes qui furent appliqués comme s’ils étaient de nature divine. La mesure de sa sagesse n’était pas immédiatement accessible tant ces préceptes étaient simples. Mais l’évidence ne reste-t-elle pas cachée à quiconque parcourt ce monde paré d’artifices ? Le diable se cachant dans les détails, il revint alors à la simplicité essentielle. Suprême affirmation de l’importance de ne rien avoir à perdre pour se sentir libre.
Il s’interrogeait longuement sur la raison qui les poussait à le suivre. Il finit par comprendre que tous étaient en quête de sens. Et il leur fournissait un idéal dont tant de générations avant la leur avaient été privées. L’entreprise de déshumanisation du Grand Capital touchait à sa fin, du moins le pensaient-ils. Ils avaient été comprimés tel un ressort et la puissance placée dans leur oppression n’allait avoir d’égale que la force de leur libération. C’est ainsi qu’ils voyaient en lui une icône. Une idole. Adorée sans raison tangible. Il se trouvait juste là au bon moment, au bon endroit.
Il surfe sur un océan de destinées où chaque vague représente un futur possible. Tribulations fantasques d’un surfeur déjanté qui chuta plus d’une fois mais qui sut toujours remonter sur sa planche. Quel est l’avenir qui ne s’est jamais présenté à lui ? Il ne saurait le dire. Tout ce qu’il sait c’est que ses yeux sont faits pour contempler, ses poumons pour hurler, ses mains pour façonner et ses pieds pour courir. Si nul n’est prophète en son pays, lui est apatride. Il guide et se faisant, se trouve guidé. Il aime et se faisant, se trouve aimé. Il est l’alpha sans omega. Alors il vit car, comme il aime à le répéter, c’est la seule chose qu’il sache faire. Et cette pulsion irradie sur ceux qui l’entourent.
Ils sont de plus en plus nombreux à le suivre. Bientôt, ils formeront une nation. Révolution silencieuse en mouvement. Le labeur d’une fourmilière ne trouble pas l’oreille humaine. Vivez dans une cage dorée et vous vous déconnecterez peu à peu de vos semblables. Vivez les orteils dans la poussière, les doigts tendus vers le ciel et vous entrerez en contact avec vos frères. Bien qu’il eut mille vies, aucune ne l’a satisfait. Bien qu’il eut fortune et gloire, rien ne le combla. Il ne commença véritablement à entendre que lorsqu’il se tut. Etre parasité par sa propre voix, qu’elle soit audible ou intérieure, voilà ce qui entrave.
A mesure qu’il écoutait les doléances de ses compagnons de route, il édicta des principes qui furent appliqués comme s’ils étaient de nature divine. La mesure de sa sagesse n’était pas immédiatement accessible tant ces préceptes étaient simples. Mais l’évidence ne reste-t-elle pas cachée à quiconque parcourt ce monde paré d’artifices ? Le diable se cachant dans les détails, il revint alors à la simplicité essentielle. Suprême affirmation de l’importance de ne rien avoir à perdre pour se sentir libre.
Il s’interrogeait longuement sur la raison qui les poussait à le suivre. Il finit par comprendre que tous étaient en quête de sens. Et il leur fournissait un idéal dont tant de générations avant la leur avaient été privées. L’entreprise de déshumanisation du Grand Capital touchait à sa fin, du moins le pensaient-ils. Ils avaient été comprimés tel un ressort et la puissance placée dans leur oppression n’allait avoir d’égale que la force de leur libération. C’est ainsi qu’ils voyaient en lui une icône. Une idole. Adorée sans raison tangible. Il se trouvait juste là au bon moment, au bon endroit.
Re: Ecrire pour ne pas mourir
De la forme de l'eau
Tu es un bit sauvage. En quête d’identité dans cet océan informe de données, tu ne sais plus si tu es 0 ou 1. Bien que le magnétisme te fasse exister, l’électronique trouble tes sens. Alors chevauche les vibrations du son qui emplit la pièce. Les basses sont profondes, les aigus saturés. Le tempo à 180 bpm est jouissif. Tu t’abandonnes. Tu as l’impression que tout fait écho en toi. Mais tes sens font-ils sens ? Peu importe. Expression brute d’un neo-épicurisme. Tu es techno-identifié. Une machine à produire qui est mais ne sera pas. La volonté apporte-t-elle une certaine forme de liberté ?
Je suis devenu amour du fait de l’adversité. Quelle autre solution raisonnable face à la douleur ? Rien. Ce n’est que dans l’appréciation de ce qui fonde nos différences que je m’en suis remis. L’horreur peut parfois s’incarner mais elle n’est pas définitive. Elle est en effet faillible car son instantanéité est sa faiblesse. L’amour de l’Autre s’est affranchi de l’aspect cyclique naturel des Choses. La trace du Divin ? Je ne pourrai le certifier. Ce ne serait pas un acte de foi…
J’erre dans un étage avant de passer au suivant. Qu’y a-t-il de bon à en tirer ? Question essentielle à se poser lorsque l’on est confronté aux épreuves de la Vie. Je suis car le solipsisme est la seule vérité qui tienne. Le reste n’est que construction de l’intellect. Je ne dis pas que cela soit une mauvaise chose mais juste qu’Alain (Emile Chartier) avait raison.
Alors je revêt toutes les apparences, les unes après les autres, en espérant secrètement pouvoir un jour me fixer.
De la forme de l’eau…
Tu es un bit sauvage. En quête d’identité dans cet océan informe de données, tu ne sais plus si tu es 0 ou 1. Bien que le magnétisme te fasse exister, l’électronique trouble tes sens. Alors chevauche les vibrations du son qui emplit la pièce. Les basses sont profondes, les aigus saturés. Le tempo à 180 bpm est jouissif. Tu t’abandonnes. Tu as l’impression que tout fait écho en toi. Mais tes sens font-ils sens ? Peu importe. Expression brute d’un neo-épicurisme. Tu es techno-identifié. Une machine à produire qui est mais ne sera pas. La volonté apporte-t-elle une certaine forme de liberté ?
Je suis devenu amour du fait de l’adversité. Quelle autre solution raisonnable face à la douleur ? Rien. Ce n’est que dans l’appréciation de ce qui fonde nos différences que je m’en suis remis. L’horreur peut parfois s’incarner mais elle n’est pas définitive. Elle est en effet faillible car son instantanéité est sa faiblesse. L’amour de l’Autre s’est affranchi de l’aspect cyclique naturel des Choses. La trace du Divin ? Je ne pourrai le certifier. Ce ne serait pas un acte de foi…
J’erre dans un étage avant de passer au suivant. Qu’y a-t-il de bon à en tirer ? Question essentielle à se poser lorsque l’on est confronté aux épreuves de la Vie. Je suis car le solipsisme est la seule vérité qui tienne. Le reste n’est que construction de l’intellect. Je ne dis pas que cela soit une mauvaise chose mais juste qu’Alain (Emile Chartier) avait raison.
Alors je revêt toutes les apparences, les unes après les autres, en espérant secrètement pouvoir un jour me fixer.
De la forme de l’eau…
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Rage against the dying light
Crie, pleure, tape du poing, tu ne peux rien contre la lumière qui se meurt…
Tu aimerais figer un monde qui te fut par le passé si familier. Mais la mutation qui l’étreint ne fait que l’éloigner un peu plus chaque jour de ta compréhension. Toi qui refuse de t’adapter, tu seras le prochain puisque tu n’as rien fait quand ils s’en sont pris à tes frères. Qui pour te défendre maintenant ?
Tu es seul car tu as choisi la solitude… jusqu’à ce qu’elle te choisisse ! Piège atrocement pathétique. Tu as couru avec le troupeau sans réaliser qu’il fonçait droit dans un précipice. Et que te reste-t-il aujourd’hui ? Tes yeux pour pleurer, ta voix pour gémir et ton esprit pour souffrir.
Quand tu repenses à ces années de gloire et de toute-puissance, il n’en reste qu’amertume. Tu n’as même pas su en profiter pleinement, ayant toujours eu peur du lendemain. Cela ne t’a pourtant pas empêché de ne pas la voir venir, la puissante lame de fond. Faite de la matière de celle qui fait s’écrouler les empires, elle t’a cisaillé.
On se repait aujourd’hui avec délectation d’un foie qui se régénère chaque jour. Nous les vautours, nous les charognards, nous sommes toujours là. Nous les nuisibles, nous les pestiférés, nous t’avons mis au pas. Te voir te débattre telle une larve de volants nous réjouit alors que nous dansons sur les cadavres de ta descendance spirituelle.
Nous sommes absolus. Nous sommes tout. Démons de Nyx, anges de Lumière. Quoique tu fasses, nous serons toujours derrière toi pour te susurrer à l’oreille nos cantiques. Tu as voulu être immortel alors assume…
Crie, pleure, tape du poing, tu ne peux rien contre la lumière qui se meurt…
Crie, pleure, tape du poing, tu ne peux rien contre la lumière qui se meurt…
Tu aimerais figer un monde qui te fut par le passé si familier. Mais la mutation qui l’étreint ne fait que l’éloigner un peu plus chaque jour de ta compréhension. Toi qui refuse de t’adapter, tu seras le prochain puisque tu n’as rien fait quand ils s’en sont pris à tes frères. Qui pour te défendre maintenant ?
Tu es seul car tu as choisi la solitude… jusqu’à ce qu’elle te choisisse ! Piège atrocement pathétique. Tu as couru avec le troupeau sans réaliser qu’il fonçait droit dans un précipice. Et que te reste-t-il aujourd’hui ? Tes yeux pour pleurer, ta voix pour gémir et ton esprit pour souffrir.
Quand tu repenses à ces années de gloire et de toute-puissance, il n’en reste qu’amertume. Tu n’as même pas su en profiter pleinement, ayant toujours eu peur du lendemain. Cela ne t’a pourtant pas empêché de ne pas la voir venir, la puissante lame de fond. Faite de la matière de celle qui fait s’écrouler les empires, elle t’a cisaillé.
On se repait aujourd’hui avec délectation d’un foie qui se régénère chaque jour. Nous les vautours, nous les charognards, nous sommes toujours là. Nous les nuisibles, nous les pestiférés, nous t’avons mis au pas. Te voir te débattre telle une larve de volants nous réjouit alors que nous dansons sur les cadavres de ta descendance spirituelle.
Nous sommes absolus. Nous sommes tout. Démons de Nyx, anges de Lumière. Quoique tu fasses, nous serons toujours derrière toi pour te susurrer à l’oreille nos cantiques. Tu as voulu être immortel alors assume…
Crie, pleure, tape du poing, tu ne peux rien contre la lumière qui se meurt…
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Hulule sur la bulle
Comprend leur verbe pour lutter mais intègre leur langue pour l’emporter…
L’alchimiste s’immisce dans la coulisse du vice. Il s’offre à ses fidèles car ses deux ailes, cisèlent, l’ère à loisir. A ses détracteurs d’être acteurs, ou vizirs. Ainsi naîtra une singularité à la régulière. Tout est question d’anticipation car la gestion est désordonnée. Je ne vous en veux pas de « proférer et préférer » plutôt que de « procéder et précéder » car enferrer la peur de décéder est difficile. Là où je ne pouvais auparavant qu’ânonner, j’ai appris à canonner. Jubilation de voir les mots s’agencer et faire sens… ou avec !
J’ai un coeur débordant à en faire monter les fleuves. A l’heure du couchant, que l’alizé pour charrier l’épreuve. Une preuve ? Envisage les veuves qui s’emmeuvent juste avant d’habiller le sol de leurs larmes, lourdes. Guerre obscène, haine sourde.
Il suffit de maîtriser la scansion pour transformer une joue de porc en MagLite alors méfiez-vous, ce n’est pas parce que la langue est belle que l’histoire est jolie !
Comprend leur verbe pour lutter mais intègre leur langue pour l’emporter…
L’alchimiste s’immisce dans la coulisse du vice. Il s’offre à ses fidèles car ses deux ailes, cisèlent, l’ère à loisir. A ses détracteurs d’être acteurs, ou vizirs. Ainsi naîtra une singularité à la régulière. Tout est question d’anticipation car la gestion est désordonnée. Je ne vous en veux pas de « proférer et préférer » plutôt que de « procéder et précéder » car enferrer la peur de décéder est difficile. Là où je ne pouvais auparavant qu’ânonner, j’ai appris à canonner. Jubilation de voir les mots s’agencer et faire sens… ou avec !
J’ai un coeur débordant à en faire monter les fleuves. A l’heure du couchant, que l’alizé pour charrier l’épreuve. Une preuve ? Envisage les veuves qui s’emmeuvent juste avant d’habiller le sol de leurs larmes, lourdes. Guerre obscène, haine sourde.
Il suffit de maîtriser la scansion pour transformer une joue de porc en MagLite alors méfiez-vous, ce n’est pas parce que la langue est belle que l’histoire est jolie !
Re: Ecrire pour ne pas mourir
La plage
Irisée, sublimée par le couchant, elle est un havre où la nature semblait transmettre sa puissance directement au coeur de l’homme. Des vagues venaient s’écraser sur ses chevilles. Il regardait l’océan en se demandant s’il le reverrait le lendemain. Le poids des années l’avait voûté mais il restait toujours alerte.
Une vie remplie était maintenant derrière lui et seuls restaient les souvenirs d'une existence dédiée aux Autres. Suffisant. Alors il lui arrivait de s’enfermer dans une bulle éphémère d’ailleurs pour y passer secrètement en revue ses succès, nombreux. N’avait-il pas permis aux sciences économiques d’être désormais considérées comme des sciences dures et non plus humaines ? En cela, il avait ouvert la voie à l’unification du Tout dans lequel nous vivons. Quelques 40 ans plus tard, l’Homme avait débuté l’envoi de colons et nous communiquions avec une autre forme d’intelligence.
Les palmiers pliaient sous des bourrasques annonciatrices d’essorage céleste. Il était temps de rentrer…
Chemin faisant, il se souvenait du doute qui avait suivi l’excitation suscitée en lui par sa découverte majeure. Ceux qui faisaient parti de l’establishment allaient-ils admettre qu’ils ne savaient absolument rien et que tout était à reprendre ? Le temps finirait bien par lui donner raison mais il souhaitait tellement pouvoir contempler l’application concrète de ses travaux du temps de son vivant. L’empressement de la jeunesse le faisait aujourd’hui doucement sourire.
Comment un homme peut, uniquement par la puissance de son intellect, changer le monde ? En capturant l’air du temps pour en extraire sa substantifique moelle et jouer des codes mis au jour. Il a révolutionné son époque mais l’humilité est toujours restée sa meilleure amie. La crise de fou rire avant d’intervenir au G20 restera mémorable. La pratique de la science sans une touche artistique n’entraîne qu’avancées sans lendemain. Imaginer la conjugaison des talents de Picasso et d’Einstein. Voilà qui il était mais ça, jamais je n’ai pu le lui dire. Je m’étais souvent demandé s’il n’était pas fou. Pourquoi avoir fui ses semblables en pleine gloire ? L’ermite qu’il était devenu restait une énigme pour la plupart. Mais Dieu ne se meut-il pas dans la Passion et ne se repose-t-il pas dans la Raison ?
Irisée, sublimée par le couchant, elle est un havre où la nature semblait transmettre sa puissance directement au coeur de l’homme. Des vagues venaient s’écraser sur ses chevilles. Il regardait l’océan en se demandant s’il le reverrait le lendemain. Le poids des années l’avait voûté mais il restait toujours alerte.
Une vie remplie était maintenant derrière lui et seuls restaient les souvenirs d'une existence dédiée aux Autres. Suffisant. Alors il lui arrivait de s’enfermer dans une bulle éphémère d’ailleurs pour y passer secrètement en revue ses succès, nombreux. N’avait-il pas permis aux sciences économiques d’être désormais considérées comme des sciences dures et non plus humaines ? En cela, il avait ouvert la voie à l’unification du Tout dans lequel nous vivons. Quelques 40 ans plus tard, l’Homme avait débuté l’envoi de colons et nous communiquions avec une autre forme d’intelligence.
Les palmiers pliaient sous des bourrasques annonciatrices d’essorage céleste. Il était temps de rentrer…
Chemin faisant, il se souvenait du doute qui avait suivi l’excitation suscitée en lui par sa découverte majeure. Ceux qui faisaient parti de l’establishment allaient-ils admettre qu’ils ne savaient absolument rien et que tout était à reprendre ? Le temps finirait bien par lui donner raison mais il souhaitait tellement pouvoir contempler l’application concrète de ses travaux du temps de son vivant. L’empressement de la jeunesse le faisait aujourd’hui doucement sourire.
Comment un homme peut, uniquement par la puissance de son intellect, changer le monde ? En capturant l’air du temps pour en extraire sa substantifique moelle et jouer des codes mis au jour. Il a révolutionné son époque mais l’humilité est toujours restée sa meilleure amie. La crise de fou rire avant d’intervenir au G20 restera mémorable. La pratique de la science sans une touche artistique n’entraîne qu’avancées sans lendemain. Imaginer la conjugaison des talents de Picasso et d’Einstein. Voilà qui il était mais ça, jamais je n’ai pu le lui dire. Je m’étais souvent demandé s’il n’était pas fou. Pourquoi avoir fui ses semblables en pleine gloire ? L’ermite qu’il était devenu restait une énigme pour la plupart. Mais Dieu ne se meut-il pas dans la Passion et ne se repose-t-il pas dans la Raison ?
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Mais Dieu ne se meut-il pas dans la Passion et ne se repose-t-il pas dans la Raison ?
Je l'apprends par coeur et je te la rends.
Invité- Invité
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Hiémale a écrit:Mais Dieu ne se meut-il pas dans la Passion et ne se repose-t-il pas dans la Raison ?
Je l'apprends par coeur et je te la rends.
Rock 'n' Roll
Il suffisait d'y penser. Tourner sur soi-même pour s'enfuir, par ruse, par instinct. De cette danse face à la mort ne reste qu'une trace indélébile dans un cyber-espace boulimique, avide de nouveautés. L'assemblage de 0 et de 1 tisse une toile à l'allure fragile mais se révèle en réalité diablement résistant. Ereintés par un mode de vie sur avance rapide, nous sommes cette souris qui n'a pas encore commencé à rouler et s'interroge sur son sort. Collectivement, nous sommes à bout de souffle. Ce monde occidental périclitant est un agglomérat d'individualismes désordonnés. Nous valons tellement plus que cela. Mais tout n'est toujours qu'une question de perceptions et surtout, de timing. Bien évidemment qu'il reste et restera des instants de bonheur. De passion. De satisfaction. Tout n'est qu'une suite de nuances de gris. Pas de blanc, pas de noir. Juste un dégradé où l'un est l'expression de l'absence de l'autre.
Je ne saurai dire ce qu'il en sera demain. A quel moment allons-nous nous mettre à tournoyer pour échapper à l'issue fatale ? Tout le monde en a conscience, cela ne peut continuer ainsi mais quel événement marquera le déclencheur ? L'étincelle enflammant le mélange air/essence tarde à jaillir des silex s'entrechoquant. La langue tirée, nous tapons dans nos réserves. Mais nous espérons car il paraît que cela fait vivre.
La Vie est tellement précieuse. Allez parler à des malades du cancer en phase terminale. Comprenez que la stérilité de nos conflits nous entrave, nous empêche. Nous sommes ses obligés car la Vie ne nous appartient pas. Elle est un don qui nous a été fait. Une incarnation de quelque chose qui n'aura de cesse de nous dépasser. Nous ne raisonnons qu'en termes de concept et les interconnecter les uns aux autres nous procure un semblant de préhension du réel. Même un ver de terre conceptualise l'espace. Alors ? Le mystère de la Vie réside-t-il dans la capacité d'une entité à conceptualiser ce que l'on nomme le Réel ?
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Noircir son regard
Il a brûlé les totems de sa damnation sur le bûcher de l'ignorance. Démystification salvatrice. Personne ne sait ce qui se trame sous l'épais cuir de son blouson. Il enclenche la première : irisé par le couchant, sa bicoque en toc demeure, même si son architecte intérieur, se meurt. Passe la seconde : il lutte car éructe au nez de ceux qui ont accès à l'Information de l'informe Nation. Arrive à la troisième : il casse les symboles et quémande l'obole avant de parvenir... au sol.
Si la fin est inéluctable, que la route soit belle. Je vous souhaite à tous de danser avec vos démons, de les faire vôtres afin qu'ils ne soient plus. De les transcender. D'aller au-delà. Il est si proche ! Nous enfilons des masques, nous achetons du paraître par paresse et caressons la volition de l'abolition. Digue rompue. Alors le flot, qui vient lécher les abords de son village d'un autre âge. Outrage ?
Puisqu'il ne peut en être autrement, il perce l'abcès et a accès au jus de la Vie. L'ultime verbiage si essentiel qui trouble les sens de ceux qui ne comprennent rien. Ils sont légions. Mais un groupe saisit et entend pour la première fois. La lutte des mirages en quête d'essence... dans le ciel.
J'enchaîne les phrases et raconte une histoire qui fut un jour mienne. Je suis parvenu sans être revenu. Je suis car le solipsisme est la seule certitude que l'on puisse avoir.
Il a brûlé les totems de sa damnation sur le bûcher de l'ignorance. Démystification salvatrice. Personne ne sait ce qui se trame sous l'épais cuir de son blouson. Il enclenche la première : irisé par le couchant, sa bicoque en toc demeure, même si son architecte intérieur, se meurt. Passe la seconde : il lutte car éructe au nez de ceux qui ont accès à l'Information de l'informe Nation. Arrive à la troisième : il casse les symboles et quémande l'obole avant de parvenir... au sol.
Si la fin est inéluctable, que la route soit belle. Je vous souhaite à tous de danser avec vos démons, de les faire vôtres afin qu'ils ne soient plus. De les transcender. D'aller au-delà. Il est si proche ! Nous enfilons des masques, nous achetons du paraître par paresse et caressons la volition de l'abolition. Digue rompue. Alors le flot, qui vient lécher les abords de son village d'un autre âge. Outrage ?
Puisqu'il ne peut en être autrement, il perce l'abcès et a accès au jus de la Vie. L'ultime verbiage si essentiel qui trouble les sens de ceux qui ne comprennent rien. Ils sont légions. Mais un groupe saisit et entend pour la première fois. La lutte des mirages en quête d'essence... dans le ciel.
J'enchaîne les phrases et raconte une histoire qui fut un jour mienne. Je suis parvenu sans être revenu. Je suis car le solipsisme est la seule certitude que l'on puisse avoir.
Et ils se découvrirent une conscience...
Alors qu'on approche de l'acte final de la comédie humaine, les acteurs oublient leur texte. Au-delà des convenances, habillés de leur vice, ils savourent leurs artifices, si vides de substance. Et comme les spectateurs sont béats, leurs serviteurs redoublent d'incompétence, dans l'hilarité générale. La grande fête païenne a débuté. Certains apportent leur suffisance, d'autres leur médiocrité, mais tous savent s'unirent, pour se féliciter. Et ils s'embrassent, se réjouissant de leur nombril disparu. Plus d'origine, plus de destin. Qu'une tape sur l'épaule peut stimuler le contentement abject...
Mais si tous ont tort,
pensant avoir raison,
qu'adviendra-t-il de celui,
qui à leurs yeux a tort,
mais en réalité a raison ?
Le petit, le microbe, assujetti, les dérobe. Empiffrez-vous de vos doctrines car vous pensez qu'elles sont à votre image. Vous êtes en tout point méprisables et vos circonvolutions d'apparat n'impressionnent que vous ! Il ne restera rien de vos simagrées, de vos trésors d'inefficacité, de vos enseignements creux et de votre oisiveté mortifère. Et lorsque vous aurez ri de son souvenir à vous en étouffer, il reviendra pour vous juger.
A ce moment de l'histoire, vous chercherez en vain des stratagèmes. Le ventre tordu par la peur, vous ramperez à ses pieds. Dépouillée de sa chair, votre ossature légère, s'éparpillera en fragments insignifiants d'un silence ostracisant. Vous chercherez encore et encore la source de vos erreurs, avant de réaliser qu'il n'y a rien qui ne ravive la lumière qui se meurt.
Et ils se découvrirent une conscience...
Mais si tous ont tort,
pensant avoir raison,
qu'adviendra-t-il de celui,
qui à leurs yeux a tort,
mais en réalité a raison ?
Le petit, le microbe, assujetti, les dérobe. Empiffrez-vous de vos doctrines car vous pensez qu'elles sont à votre image. Vous êtes en tout point méprisables et vos circonvolutions d'apparat n'impressionnent que vous ! Il ne restera rien de vos simagrées, de vos trésors d'inefficacité, de vos enseignements creux et de votre oisiveté mortifère. Et lorsque vous aurez ri de son souvenir à vous en étouffer, il reviendra pour vous juger.
A ce moment de l'histoire, vous chercherez en vain des stratagèmes. Le ventre tordu par la peur, vous ramperez à ses pieds. Dépouillée de sa chair, votre ossature légère, s'éparpillera en fragments insignifiants d'un silence ostracisant. Vous chercherez encore et encore la source de vos erreurs, avant de réaliser qu'il n'y a rien qui ne ravive la lumière qui se meurt.
Et ils se découvrirent une conscience...
Révélation
Je chevauche le sauvage de l'Humanité en esquivant ses flèches tel un Indien Navajo. Que de luttes intestines ! Que de conflits stériles ! Ne reste à mes pieds que les cadavres de l'idiotie nuisible. J'ai appris très jeune que Dieu se déplaçait dans la Passion et qu'Il se reposait dans la Raison. Mais ce n'était qu'une phrase, une sentence. Il fallait ressentir cet état de fait dans ses chairs pour en saisir toute la puissance. A cœur vaillant rien d'impossible. Alors j'abandonne le masque de jade devant le firmament de la complétude. Me dévoilant un instant à ces étoiles fixantes, j'hume la floraison précoce de la glycine rebelle. Rien ne saurait m'obliger car je porte la liberté en mon sein. Et lorsque les ténèbres s'abattent sur cette boule tellurique perdue dans le cosmos que j'appelle "maison", plus rien ne me surprend. Je suis l'alpha sans omega. Un commencement qui se poursuivra lorsque je ne serai plus. Ce qu'on laisse derrière soi est tout ce qui importe...
Voulez-vous léguer un témoignage pathétique de votre inconfort vicieux ou faire de la bienveillance votre guide suprême ? On ne se soumet que devant ce que nous ne comprenons pas. Mysticisme et pneumatique. J'archive les rancœurs et les peines de n'avoir su comment te dire. Alors éclate ta beauté conceptualisée à outrance mais qui est désormais pur ressenti ! Je vibre de toutes mes cellules et en retour, elles s'ouvrent de concert pour embrasser une destinée que j'ai toujours refusé d'envisager.
Et nous nous combattions d'une bataille addictive car nocive. L'appel de la noirceur des abîmes encouragent la perte de repères. Un apnéiste du silence suis-je devenu ? Je caresse la baleine qui me considère depuis fort longtemps. Elle est cette masse vivante qui s'impose et propose. Alors je nage avec elle dans une illustration synchronisée...
Voulez-vous léguer un témoignage pathétique de votre inconfort vicieux ou faire de la bienveillance votre guide suprême ? On ne se soumet que devant ce que nous ne comprenons pas. Mysticisme et pneumatique. J'archive les rancœurs et les peines de n'avoir su comment te dire. Alors éclate ta beauté conceptualisée à outrance mais qui est désormais pur ressenti ! Je vibre de toutes mes cellules et en retour, elles s'ouvrent de concert pour embrasser une destinée que j'ai toujours refusé d'envisager.
Et nous nous combattions d'une bataille addictive car nocive. L'appel de la noirceur des abîmes encouragent la perte de repères. Un apnéiste du silence suis-je devenu ? Je caresse la baleine qui me considère depuis fort longtemps. Elle est cette masse vivante qui s'impose et propose. Alors je nage avec elle dans une illustration synchronisée...
Comme une union...
Il y a de ces rencontres qui s'imposent d'elles-mêmes, comme une évidence. Tout semble fluide. Ne se frottant qu'à l'inhibition des protagonistes. Il avait su à sa façon de se mouvoir dans cette allée étroite qu'elle venait le voir, lui. Elle s'était assise dans le peu d'espace qui le séparait de la grille abaissée d'un quelconque laboratoire médical. Elle avait l'air d'être à l'aise. Lui ne l'était pas. Mais il devait lui dire qu'il savait qui elle était. Un esprit libre qui dansait sur le rythme de ses propres pulsions de vie. Elle était ce métronome qui s'était calé sur le pouls de la Terre. Alors l'absurde, toujours, comme une arme de défiance.
_ "Je t'attendais..." chuchota l'homme.
_ "Je sais."
_ "Pourquoi aujourd'hui ?"
_ "Pourquoi pas ?" répondit-elle avec malice.
L'observait-elle ? Depuis combien de temps ? Il n'aimait pas se savoir épié. Mais elle avait décidé de passer à l'action aujourd'hui. Que devait-il faire ? Qu'avait-il envie de faire ? Il plongea son regard dans le sien. De longues secondes s'écoulèrent. Il l'analysait. Elle n'avait pas besoin de le faire. Elle existait et c'était suffisant. Elle surfait sur les flots humains et interpellait quiconque lui semblait à la marge. Elle les surclassait tous. Elle était celle qu'il avait toujours désiré mais ça, il ne le découvrira que plus tard. Pour le moment, il venait de comprendre qu'à l'origine de sa puissance, il y avait un cœur de douleurs. La douleur primitive s'additionnant à celle de ne jamais pouvoir s'en débarrasser complètement. La double peine. La seule solution pour l'esprit endolori était d'apprendre à l'aimer, cette douleur. En tomber amoureux. Et en comprendre le sens. Car il y en avait un... toujours ! Elle était parvenue à transmuter le plomb en or. Certaines personnes confrontées à l'horreur ne trouvent comme autre solution que de se plonger dans un mutisme. Car comment verbaliser le mal absolu ? Comment lui donner une consistance alors qu'on souhaiterait juste le voir annihilé ? C'est contre-intuitif mais lui sait qu'on ne vient à bout de l'immonde qu'en le nommant correctement. Si l'ennemi n'existe pas, comment voulez-vous triompher de lui ? Il devient alors le totem sur lequel on assène des coups imaginaires. La pinata qui finit par libérer de son carcan des réjouissances.
_ "Un jour, peut-être." enchaîna-t-elle, détachant son regard du sien.
_ "Laisse-moi être ton guide."
_ "Tu ne le souhaites pas réellement."
_ "Je connais les abîmes et elles ne m'effraient plus.", renchérit-il.
Leur proximité tenait à ce qu'ils partageaient les mêmes rêves, les mêmes aspirations. Ils avaient parcouru le monde à la recherche d'un semblable sans jamais parvenir à le trouver. Et c'était finalement là, étant retournés chez eux, qu'ils touchaient au but. La communion des âmes ne connaît pas l'impératif. Subjectifs s'épousant pour métisser des fragilités de circonstance, oseront-ils espérer ? Ne voulant plus fuir, ne le pouvant plus, ils essayèrent maladroitement d'entamer une première prise de contact. Pourquoi savait-il qu'ils ne se quitteraient plus ? Comment savait-elle que ça se terminerait mal ? Il y a des mystères qui se doivent de le rester. Car un acte de foi nécessite une incertitude. Si l'existence de Dieu était prouvée, les gens ne pourraient plus parler de foi concernant leur intime. Ils "sauraient" au détriment du "croiraient"... Eux connaissent le merveilleux de la vie. Ils en ont extrait la substance originelle. La matrice. Le Divin fait partie intégrante de leur mécanique interne. Ils savent que le silence de Dieu face aux malheurs du monde est une réponse. Tout est équilibre ! Il ne peut y avoir de bien sans mal, de joie sans peine, d'existence sans disparition. Accepter de mesurer le bonheur à l'aide d'une échelle construite dans le pire est un défi de taille mais surtout une nécessité. L'approche globale qu'ils se sont forcés à intégrer leur permet présentement de voir la beauté en toute chose. Cela n'a été rendu possible qu'à cause de leur descente aux enfers. L'art du contraste mobilisé de cette manière donne du volume aux éléments subversifs. La remise en question d'un dogme hollywoodien des convenances est plus que nécessaire : il n'y a pas toujours de happy end. D'ailleurs, le cynisme et les sarcasmes sont la béquille de l'esprit blessé. Certains le restent toute leur vie... Ce n'est pas leur cas et ils se reconnaissent grâce à cela. Ils savent tout des combats de l'autre sans qu'ils aient eu besoin de les évoquer. La magie du moment tenait à leur antagonisme de départ. C'était la vie qui les avait façonné de telle manière qu'ils se complétaient désormais. S'ils s'étaient rencontrés plus tôt, ils se seraient détestés. Ils étaient parvenus sous le coup des expériences à devenir suffisamment différents pour que le respect qu'ils avaient l'un pour l'autre agisse comme un liant efficace.
_ "Je dois y aller", asséna-t-elle avec regrets.
_ "A dans une autre vie..."
_ "Oui, à demain."
_ "Je t'attendais..." chuchota l'homme.
_ "Je sais."
_ "Pourquoi aujourd'hui ?"
_ "Pourquoi pas ?" répondit-elle avec malice.
L'observait-elle ? Depuis combien de temps ? Il n'aimait pas se savoir épié. Mais elle avait décidé de passer à l'action aujourd'hui. Que devait-il faire ? Qu'avait-il envie de faire ? Il plongea son regard dans le sien. De longues secondes s'écoulèrent. Il l'analysait. Elle n'avait pas besoin de le faire. Elle existait et c'était suffisant. Elle surfait sur les flots humains et interpellait quiconque lui semblait à la marge. Elle les surclassait tous. Elle était celle qu'il avait toujours désiré mais ça, il ne le découvrira que plus tard. Pour le moment, il venait de comprendre qu'à l'origine de sa puissance, il y avait un cœur de douleurs. La douleur primitive s'additionnant à celle de ne jamais pouvoir s'en débarrasser complètement. La double peine. La seule solution pour l'esprit endolori était d'apprendre à l'aimer, cette douleur. En tomber amoureux. Et en comprendre le sens. Car il y en avait un... toujours ! Elle était parvenue à transmuter le plomb en or. Certaines personnes confrontées à l'horreur ne trouvent comme autre solution que de se plonger dans un mutisme. Car comment verbaliser le mal absolu ? Comment lui donner une consistance alors qu'on souhaiterait juste le voir annihilé ? C'est contre-intuitif mais lui sait qu'on ne vient à bout de l'immonde qu'en le nommant correctement. Si l'ennemi n'existe pas, comment voulez-vous triompher de lui ? Il devient alors le totem sur lequel on assène des coups imaginaires. La pinata qui finit par libérer de son carcan des réjouissances.
_ "Un jour, peut-être." enchaîna-t-elle, détachant son regard du sien.
_ "Laisse-moi être ton guide."
_ "Tu ne le souhaites pas réellement."
_ "Je connais les abîmes et elles ne m'effraient plus.", renchérit-il.
Leur proximité tenait à ce qu'ils partageaient les mêmes rêves, les mêmes aspirations. Ils avaient parcouru le monde à la recherche d'un semblable sans jamais parvenir à le trouver. Et c'était finalement là, étant retournés chez eux, qu'ils touchaient au but. La communion des âmes ne connaît pas l'impératif. Subjectifs s'épousant pour métisser des fragilités de circonstance, oseront-ils espérer ? Ne voulant plus fuir, ne le pouvant plus, ils essayèrent maladroitement d'entamer une première prise de contact. Pourquoi savait-il qu'ils ne se quitteraient plus ? Comment savait-elle que ça se terminerait mal ? Il y a des mystères qui se doivent de le rester. Car un acte de foi nécessite une incertitude. Si l'existence de Dieu était prouvée, les gens ne pourraient plus parler de foi concernant leur intime. Ils "sauraient" au détriment du "croiraient"... Eux connaissent le merveilleux de la vie. Ils en ont extrait la substance originelle. La matrice. Le Divin fait partie intégrante de leur mécanique interne. Ils savent que le silence de Dieu face aux malheurs du monde est une réponse. Tout est équilibre ! Il ne peut y avoir de bien sans mal, de joie sans peine, d'existence sans disparition. Accepter de mesurer le bonheur à l'aide d'une échelle construite dans le pire est un défi de taille mais surtout une nécessité. L'approche globale qu'ils se sont forcés à intégrer leur permet présentement de voir la beauté en toute chose. Cela n'a été rendu possible qu'à cause de leur descente aux enfers. L'art du contraste mobilisé de cette manière donne du volume aux éléments subversifs. La remise en question d'un dogme hollywoodien des convenances est plus que nécessaire : il n'y a pas toujours de happy end. D'ailleurs, le cynisme et les sarcasmes sont la béquille de l'esprit blessé. Certains le restent toute leur vie... Ce n'est pas leur cas et ils se reconnaissent grâce à cela. Ils savent tout des combats de l'autre sans qu'ils aient eu besoin de les évoquer. La magie du moment tenait à leur antagonisme de départ. C'était la vie qui les avait façonné de telle manière qu'ils se complétaient désormais. S'ils s'étaient rencontrés plus tôt, ils se seraient détestés. Ils étaient parvenus sous le coup des expériences à devenir suffisamment différents pour que le respect qu'ils avaient l'un pour l'autre agisse comme un liant efficace.
_ "Je dois y aller", asséna-t-elle avec regrets.
_ "A dans une autre vie..."
_ "Oui, à demain."
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Je ne sais jamais vraiment que penser d'un texte mais je sais s'ils me font vibrer ou pas.
Vibrations positives ressenties peuvent-elles être une réponse à ce que je pense ?
Vibrations positives ressenties peuvent-elles être une réponse à ce que je pense ?
Invité- Invité
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Tout à fait !
Merci pour votre retour
J'aime savoir qu'il vous a, d'une certaine manière, touché...
Bien à vous
Merci pour votre retour
J'aime savoir qu'il vous a, d'une certaine manière, touché...
Bien à vous
Beam me up !
Et tu pleures des larmes de joie d'avoir triomphé. Et ils te saluent en levant leur sabres à ton passage, jurant d'être toujours là pour toi. Et la fraternité est tout ce qu'il nous reste... Je sais d'expérience que le courage ne consiste pas à imiter mais à se désolidariser de ce qui nous semble injuste. La plupart en sont incapables. Et lorsque l'uniforme permet de se singulariser dans un espace défini par des règles-carcan, tu sais que tout cela finira idéalement. Je lave les pieds de mon frère et embrasse ses plaies. N'y a-t-il pas plus grand pardon que celui de l'acceptation de la différence ? Et vous m'aviez à tort condamné avant de réaliser votre erreur ! Je ne vous en veux pas car il était facile pour les simples d'esprit de se méprendre...
Sauce sucrée ou salée ? Pourquoi pas aigre-douce ? L'amertume est depuis longtemps oubliée car pourquoi ruminer lorsque l'on a qu'un seul estomac ? Le secret du bonheur consiste à jouer de sa mémoire. Et je lance des bulles de couleur dans une époque monochrome. Et j'évoque la complexité des âmes dans une quatrième de couette. Et je m'agenouille devant mon portrait. Comment ne pas s'aimer puisque le client est roi ? Alors les données contraires sont pourchassées et éradiquées. Il faut donc se jouer du système pour accéder à la strate supérieure. Rire comme une défiance vis-à-vis de ceux qui pensent avoir handicapé... Le masque, encore et toujours. Et ivre de liqueur d'immortelles, je m'en vais explorer les tréfonds de l'incontinence. Je ne sais pas me retenir. Les mots fusent et s'agencent étrangement. Me comprenez-vous ?
La sonde portant le disque doré de ma musicalité d'apparat tourne en boucle. Je fais le fou sous la pluie car elle est rythmée par l'essence du chaos ! Ce que nous faisons nous définit plus que ce que nous disons. Est-ce qu'écrire est un acte ou une parole ? Cette question me hante car je ne sais que faire le scribe, me penchant au-dessus de nos travers qui participent à notre perfection asymptotique. Quoi ? Tu es asymptomatique ? Honte à toi ! Et il faudra un visage pour la culpabilité de l'invisible. Restez dans vos tranchées. Dire qu'on pensait en 14 que cela ne durerait que 2 semaines ! Dire qu'on pensait en vain que cela s'étalerait que le temps d'un confinement... J'ai gouté au plaisir de donner mon avis. Ils ne m'ont pas écouté...
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font ! Mère, condamne-les, ils étaient équipés pour savoir !
Sauce sucrée ou salée ? Pourquoi pas aigre-douce ? L'amertume est depuis longtemps oubliée car pourquoi ruminer lorsque l'on a qu'un seul estomac ? Le secret du bonheur consiste à jouer de sa mémoire. Et je lance des bulles de couleur dans une époque monochrome. Et j'évoque la complexité des âmes dans une quatrième de couette. Et je m'agenouille devant mon portrait. Comment ne pas s'aimer puisque le client est roi ? Alors les données contraires sont pourchassées et éradiquées. Il faut donc se jouer du système pour accéder à la strate supérieure. Rire comme une défiance vis-à-vis de ceux qui pensent avoir handicapé... Le masque, encore et toujours. Et ivre de liqueur d'immortelles, je m'en vais explorer les tréfonds de l'incontinence. Je ne sais pas me retenir. Les mots fusent et s'agencent étrangement. Me comprenez-vous ?
La sonde portant le disque doré de ma musicalité d'apparat tourne en boucle. Je fais le fou sous la pluie car elle est rythmée par l'essence du chaos ! Ce que nous faisons nous définit plus que ce que nous disons. Est-ce qu'écrire est un acte ou une parole ? Cette question me hante car je ne sais que faire le scribe, me penchant au-dessus de nos travers qui participent à notre perfection asymptotique. Quoi ? Tu es asymptomatique ? Honte à toi ! Et il faudra un visage pour la culpabilité de l'invisible. Restez dans vos tranchées. Dire qu'on pensait en 14 que cela ne durerait que 2 semaines ! Dire qu'on pensait en vain que cela s'étalerait que le temps d'un confinement... J'ai gouté au plaisir de donner mon avis. Ils ne m'ont pas écouté...
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font ! Mère, condamne-les, ils étaient équipés pour savoir !
Déclaration
Lézard criant sa vérité propre, il ne lui reste plus qu'à se terrer dans un terrier adapté. Alors il attend. Il voit le monde défiler sous ses yeux de dragon abscons. La puissance est un état en attente de manifestation. Une fois qu'il le fait, elle devient Pouvoir. Quel enseignement peut-il tirer de tout ça ? A-t-il encore seulement la force de l'extraire ? Il est nécessaire de parfois bousculer pour avancer. Mais peut-on avancer sans bousculer ? Derrière ces jeux de l'esprit se cache le poison du doute ! Peut-il encore ne serait-ce que faire passer un message ? Pourfendeur de l'immobilisme, il pense que vivre, c'est transpirer...
Alors il court, passant le relais au neurone suivant. Je suis impulsion. J'aime n'être que le messager de l'Amour. Cupidon est arrivé à court de flèches alors c'est Guillaume Tell qui récupère la missive. Pourquoi en vouloir à celui qui transmet ? Il y a dans l'injustice de la Tétrarchie une information qui confine au sublime. Umami gouté, origami léché. Il décoche et coche la case qui lui manquait.
Peut-on jongler avec les mots en attendant de les agencer pour qu'ils fassent sens et avec ? Je cours, il court, nous courons... Puisqu'il faut faire preuve de courage, il se relève et décide de dire que cela a assez duré. Mais de quoi parle-t-il ? Un engagement d'avant est-il équivalent à une lâcheté de demain ? Il y a dans ces réflexions une abyssale profondeur qui laissera les autres dubitatif. Comme d'habituuuuude !
Alors que nous filons sur la pirogue de l'oncle Pi, ne voit-il pas que la route est sublime mais l'arrivée horrible ? Il vous domine car il s'en moque. Un être raisonnable est-il passionnable ? Je n'ai que le défaut de mes qualités...
En conclusion, il lui offre un cocon. Et il se met à prier à Sainte Geneviève pour que la chrysalide explose et qu'il en sorte le morpho sublime de ses couleurs irisées !
Alors il court, passant le relais au neurone suivant. Je suis impulsion. J'aime n'être que le messager de l'Amour. Cupidon est arrivé à court de flèches alors c'est Guillaume Tell qui récupère la missive. Pourquoi en vouloir à celui qui transmet ? Il y a dans l'injustice de la Tétrarchie une information qui confine au sublime. Umami gouté, origami léché. Il décoche et coche la case qui lui manquait.
Peut-on jongler avec les mots en attendant de les agencer pour qu'ils fassent sens et avec ? Je cours, il court, nous courons... Puisqu'il faut faire preuve de courage, il se relève et décide de dire que cela a assez duré. Mais de quoi parle-t-il ? Un engagement d'avant est-il équivalent à une lâcheté de demain ? Il y a dans ces réflexions une abyssale profondeur qui laissera les autres dubitatif. Comme d'habituuuuude !
Alors que nous filons sur la pirogue de l'oncle Pi, ne voit-il pas que la route est sublime mais l'arrivée horrible ? Il vous domine car il s'en moque. Un être raisonnable est-il passionnable ? Je n'ai que le défaut de mes qualités...
En conclusion, il lui offre un cocon. Et il se met à prier à Sainte Geneviève pour que la chrysalide explose et qu'il en sorte le morpho sublime de ses couleurs irisées !
Re: Ecrire pour ne pas mourir
Beaux textes, étranges et beaux.
Merci
Merci
May Lee- Messages : 1003
Date d'inscription : 05/10/2012
De la colère...
Une seconde, rien qu'une toute petite seconde, pour mieux apprécier celles qui ne seront pas. Et de l'âme-polystyrène qui surnage par vents mauvais, la lumière se fît. Car une explication à tout ce qui posait question saisit les sachants. Car à arpenter le couloir des doléances chez les Autres, il s'était forgé une conviction puis une carapace. Car revenir à la sublime simplicité de ne rien avoir à perdre conférait un pouvoir envié.
La machine à broyer les oppositions tournait à plein régime et, avec le temps, avait pris l'habitude d'isoler, d'ostraciser, puis de pulvériser en particules atomiques l'esprit rebelle. Système biomécanique par excellence, nous avions ri de son émergence avant qu'il ne parvienne à nous arracher des larmes. Qu'y a-t-il de plus triste que de se faire anéantir par ceux que l'on a chéri ? Le cœur en bandoulière, le fusil à fleurs sur l'épaule, nous avions arpenté les dédales faits de dalles pour que dalle. Un ultime effort parvint à lui arracher cette diatribe.
"Vous m’écœurez par votre passivité de lâches, refusant de trancher car pensant que sous-peser les différentes alternatives à l'expression brute d'un désaccord revient à se comporter de manière intelligente. Vous vous endormez devant Netflix et ses étrons pour 10 boules et naviguez sur vos chevaux électriques sans vous interroger sur la viabilité du système lorsque le courant viendra à manquer. Pour info, en cas de guerre, les premières frappes sont pour le réseau électrique et les deuxièmes pour celui de distribution de l'eau potable. Vous êtes lobotomisés par des habitudes de morts-vivants qui n'ont conduit qu'à votre soumission devant l'autel d'une révolution qui est bel et bien tournée contre vous. Et vous l'acclamez. Vous embrassez les pieds de vos bourreaux sans même savoir qui ils sont ! Alors après être sorti de Carrefour, vous passez devant les Restos du Cœur en klaxonnant par provocation. Et vous vous sentez en contrôle alors que jamais votre servitude n'était si patente. Vous êtes du genre à attendre que l'on vous éduque car tout doit être fait pour satisfaire le client, n'est-ce pas ? Pathétique aveu de dépendance crasse, vous vous allongez à 15h sur un sable blanc déposé par de gigantesques pelleteuses pilotées par ceux que vous souhaitez expulser au plus vite. Vous n'avez pas d'ossature, pas de colonne vertébrale. Votre idéologie est présentée en séquences par des animateurs habitués aux cabines à UV et qui encaissent pendant que vous passez à la caisse. Et quand vous comptez les likes de votre dernier message public, d'autres comptent sur vous pour continuer à toujours ressentir une insatisfaction générale. Car cette frustration vous maintient en esclavage. La modernité est écœurante car nous sommes devenus écume là où nous étions radeaux. Dos-à-dos et non plus face-à-face. L'obscénité de votre voyeurisme n'a d'égal que la bêtise de vos mythes. Vous chantez les louanges de celui qui vous jette trois cacahouètes pendant qu'il écrit des livres alors que ministre. Et ça ne choque personne ? Et on donne des armes à sous-munitions, oubliant que le jeune espiègle sera bientôt unijambiste... Il n'y a rien que vous fassiez qui trouve grâce à mes yeux !"
La machine à broyer les oppositions tournait à plein régime et, avec le temps, avait pris l'habitude d'isoler, d'ostraciser, puis de pulvériser en particules atomiques l'esprit rebelle. Système biomécanique par excellence, nous avions ri de son émergence avant qu'il ne parvienne à nous arracher des larmes. Qu'y a-t-il de plus triste que de se faire anéantir par ceux que l'on a chéri ? Le cœur en bandoulière, le fusil à fleurs sur l'épaule, nous avions arpenté les dédales faits de dalles pour que dalle. Un ultime effort parvint à lui arracher cette diatribe.
"Vous m’écœurez par votre passivité de lâches, refusant de trancher car pensant que sous-peser les différentes alternatives à l'expression brute d'un désaccord revient à se comporter de manière intelligente. Vous vous endormez devant Netflix et ses étrons pour 10 boules et naviguez sur vos chevaux électriques sans vous interroger sur la viabilité du système lorsque le courant viendra à manquer. Pour info, en cas de guerre, les premières frappes sont pour le réseau électrique et les deuxièmes pour celui de distribution de l'eau potable. Vous êtes lobotomisés par des habitudes de morts-vivants qui n'ont conduit qu'à votre soumission devant l'autel d'une révolution qui est bel et bien tournée contre vous. Et vous l'acclamez. Vous embrassez les pieds de vos bourreaux sans même savoir qui ils sont ! Alors après être sorti de Carrefour, vous passez devant les Restos du Cœur en klaxonnant par provocation. Et vous vous sentez en contrôle alors que jamais votre servitude n'était si patente. Vous êtes du genre à attendre que l'on vous éduque car tout doit être fait pour satisfaire le client, n'est-ce pas ? Pathétique aveu de dépendance crasse, vous vous allongez à 15h sur un sable blanc déposé par de gigantesques pelleteuses pilotées par ceux que vous souhaitez expulser au plus vite. Vous n'avez pas d'ossature, pas de colonne vertébrale. Votre idéologie est présentée en séquences par des animateurs habitués aux cabines à UV et qui encaissent pendant que vous passez à la caisse. Et quand vous comptez les likes de votre dernier message public, d'autres comptent sur vous pour continuer à toujours ressentir une insatisfaction générale. Car cette frustration vous maintient en esclavage. La modernité est écœurante car nous sommes devenus écume là où nous étions radeaux. Dos-à-dos et non plus face-à-face. L'obscénité de votre voyeurisme n'a d'égal que la bêtise de vos mythes. Vous chantez les louanges de celui qui vous jette trois cacahouètes pendant qu'il écrit des livres alors que ministre. Et ça ne choque personne ? Et on donne des armes à sous-munitions, oubliant que le jeune espiègle sera bientôt unijambiste... Il n'y a rien que vous fassiez qui trouve grâce à mes yeux !"
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