La Tour Gratte Ciel

La Tour Gratte Ciel

Géante de cristal se dressant au milieu des forêts de métal
 pour l'âme solitaire immense chrysalide
 Etrange arche élancée qui survole le bal
 des fantômes pressés dans le matin livide

 Effigie captivante qui donne le vertige
 Ses vitres miroir du monde, ses étages en cascade
 Plante aux roses humaines dressée sur sa haute tige
 aux pétales de lumière bravant le jour maussade

 Odalisque des vents qui balance puis se fige
 lorsque le vent s'engouffre à travers l'enfilade
 des rues de la cité, inattendu prodige
 d'une mélodie urbaine, déroutante sérénade

 Plénitude de verre en contraste face au vide intersidéral
 qui guette sur la parcours des êtres au jeu cupide
 La volonté d'un pont sur le gouffre fatal
 cachée au creux du Cœur, et une larme humide

 Coulant de mon visage, Vœu à demi-masqué
 jusqu'aux mines de fer, l'éclat dur du pavé.


 Signe inscrit sur le ciel d'une moderne kabbale
 où les lettres indices oscillent en pulsations
 où se faufilent les sources à travers le dédale
 retombant en gouttelettes, prismes en réfractions

 Pointe ciselée, épée, résurgence boréale
 parmi les sarabandes des décades d'inventions
 entaillent les nuages, cristalline spirale
 des cimes analytiques, troublantes vibrations

 Montagne singulière, richesse paradoxale
 Clef de voûte immobile, temporelle partition
 d'une époque qui maquille la fracture abyssale
 de l'âme entre l'espoir et la démolition.

En ces temps commerciaux, quelle entité géniale
pourra changer en rêve la désintégration
Face aux effets pervers, quelle équation spéciale
pourra rendre possible une autre évolution

Emergence de l'avenir d'une décision cruciale
entre le chant de l'or, et l'or d'une émotion
Montagne singulière, richesse paradoxale
à l'ère matérialiste, d'une perle de dévotion.